Arrivé devant la maison, Abel coupa le moteur. Toni dit au revoir à ses amis. Les parents de Cylian n'étant pas rentrés, il ouvrit la porte d'entrée grâce à la clef que lui avait donné son adoré.
1 kilomètre.
Toni salua son compère.
— Salut Vincent, passez une bonne soirée !
— Merci Toni vous aussi ! Tu crois que je peux regarder deux secondes les CD de Cyl' ? Il m'avait promis de m'en prêter un ou deux ? Cela ne le dérangera pas j'imagine.
— Si tu veux, je lui ferai la commission quand il rentrera. Je pense que notre Cyl' veut un peu voler ce soir, ça fait longtemps qu'il n'a pas quitté la terre ferme, ça lui manque des fois.
300 mètres.
Abel était accoudé contre le capot de l'Audi garée dans la cour.
20 mètres.
Une voiture approcha, elle s'arrêta à coté de l'Audi d'Abel.
Un jeune homme tout de noir vêtu en sortit, Abel se demanda qui cela pouvait être.
Certainement un ami de Cylian, peut être Julien, Camille le lui avait déjà décrit.
5 mètres.
Abel marcha en direction du grand jeune homme.
— Salut je suis un ami de Cylian, tu dois être un ami de la famille aussi non ?
— Salut, je m'appelle Julien.
Contact.
Lorsqu'Abel serra la main de Julien il s'effondra sur le sol en hurlant, douloureusement replié en deux sur le gravillon de la cour, les mains plaquées contre ses tempes, la douleur était insupportable à en juger les cris qu'il poussait, un étau semblait comprimer son crâne.
« Mais que m'arrive t'il ? Ma tête ! »
Au même moment, Cylian fendit l'air et retomba lourdement sur ses jambes dans la cour à coté de Julien, il vit la poignée de main entre les deux garçons avant d'atterrir, mais de toutes évidences il arriva trop tard !
— Julien ! Non !
— Cylian ? Mais qu'est ce qui lui arrive ?
— Tu ne comprends pas ? C'est Abel !
Julien fut paniqué, Toni alerté par les cris poussé par Abel sortit de la maison pour faire face à Julien et Cylian. Il remarqua Abel au sol, tétanisé par la douleur.
— Vite ! Cylian ! Ne perds pas une minute ! Prend Abel par le bras ! Il est en train d'assimiler mon pouvoir ! Dans quelques secondes il sera capable de s'en servir ! Dépêche toi ! GROUILLE TOI !
Julien criait à tout rompre en direction de Cylian.
Toni restait là, paralysé, ne sachant pas se qu'il se passait.
« Quelles sont ses ondes qui émanent de ses personnes autour de moi ? » Abel retira lentement ses mains de sa tête, ses yeux devinrent orangés, il essayait de réfléchir, un pouvoir inconnu affluait dans son cerveau.
« Quel est ce pouvoir ? »
Abel s'efforçait de dompter cette force qui grandissait en lui, il comprit enfin ce qui lui arrivait.
« Des ondes cérébrales ! Je peux les sentir ! Je suis... un psychique ! »
— Trop tard ! cria Julien ! Je sens que ses ondes cérébrales augmentent !
Abel se leva doucement, il se mit à rire, une expression de folie pouvait se lire sur son visage.
« Je suis... un psychique... personne ne peut m'interdire quoi que ce soit ! Je décide ! ».
Cylian courut vers Abel, la main tendue, au dernier moment, lorsqu'il failli effleurer la main d'Abel, un bras serra sa gorge.
— Qu'est ce que ?
— Ne bouge pas Cyl' ! Cela m'ennuierait de te faire du mal...
Cylian tourna la tête contre celui qui l'immobilisait.
Il reconnu Toni ! Son bel ado blond avait des yeux éteints, un regard plein de haine envers lui, le bras de son adoré l'étranglait, son Toni ! Lui qui était toujours doux et sensible, à présent, il faisait souffrir Cylian.
Toni parla à Julien calmement pendant que ses doigts serraient la gorge de son captif.
— Julien, ne t'approche pas d'Abel, sinon... Cylian va le regretter !
Cylian gémissait de douleur, sentant des doigts puissants lui broyer sa pomme d'Adam.
— Cylian ! cria Julien. Abel a totalement perdu l'esprit ! Il est en train de péter un plomb ! Il contrôle l'esprit de Toni ! Mais il ne peut contrôler qu'une personne à la fois !
Abel s'en était pris à la bonne personne. Toni est le plus fort. En apprivoisant son cerveau, cela en faisait une pièce maîtresse, en menaçant Julien de faire du mal à Cylian, il n'y avait pas d'échappatoire, Julien ne pouvait pas tenter une riposte.
Cylian suffoquait, il se revit quelque minute avant... ah si seulement il était arrivé plus vite ! Son adoré... il était complètement sous l'influence d'Abel, allait-il mourir étranglé par les mains de Toni qui ne savait pas ce qu'il faisait ?
L'expression dans les yeux d'Abel faisait peur à voir. Rien à voir avec l'Abel triste et doux quelques heures auparavant. Maintenant c'était un homme ivre de pouvoir.
Le regard d'Abel fut attiré par quelque chose...
Vincent, le visage en pleurs se tenait devant eux. Il était sorti de la maison, sans que les autres ne l'aient remarqué, assistant à la scène impuissant. il avait tout vu.
Abel rugit :
— Vincent ! Regarde ce que je peux faire ! Toi et moi nous serons les plus fort ! Ensemble !
Vincent marcha calmement vers Abel il essaya d'articuler d'une voie douce mêlé de sanglots.
— Abel... Arrête s'il te plaît, tu es en train de faire souffrir tous ceux que tu aimes. Le pouvoir que tu détiens consume ton esprit, tu ne sais pas ce que tu fais. Je veux retrouver l'Abel qui prenait soin de moi, celui que je connaissais, s'il te plaît ! Mon amour !
— Vincent ! Regarde, le pouvoir que je détient dépasse l'imagination. Je peux soumettre n'importe qui à ma volonté, je suis un dieu ! Ne te mêle pas de ça, que crois tu que puisse m'apporter ton insignifiante présence ? Reste à l'écart de moi !
Les mots d'Abel furent durs à l'égard de Vincent, ils allèrent directement se ficher comme des poignards dans son cœur.
Vincent en fut tout secoué.
— Abel, je ne peux plus t'aimer, je ne peux pas te suivre dans les choix que tu viens de prendre. Non mais regarde toi ! Tu me dégouttes !
— Vincent !
Vincent se tenait maintenant à quelques centimètres d'Abel, pleurant à chaudes larmes. Ses yeux scrutèrent impuissants ceux de celui qu'il aimait.
Cylian, avait de plus en plus de mal à respirer, c'est alors que l'étreinte de Toni se desserra.
Il balbutia...
— Cylian ? Que m'arrive t'il ?
C'est le moment que Julien choisi pour sauter sur Abel, il lui décocha un violent coup de poing dans l'estomac, Abel s'écroula à ces pieds.
— Au moins, j'aurai évité d'user mon pouvoir, espèce d'ordure !
Vincent s'empressa de prendre la main du garçon gisant à terre entre les siennes, comme si les paroles d'Abel, n'avaient jamais été prononcées précédemment.
Les traits du visage d'Abel s'assouplirent, Abel avait retrouvé un visage serein et triste.
Dans les instants qui suivirent, Vincent et Toni déposèrent Abel sur le lit de Cylian.
Vincent était resté dans la chambre, veillant sur le jeune homme qui s'était assoupi, visiblement fatigué par cette expérience.
Julien, Toni et Cylian s'étaient regroupés dans le salon.
Cylian raconta à Toni tout ce qu'il s'était passé, son beau Narcisse ne se rappelant de rien.
Dans le salon, l'ambiance était glaciale, Cylian se décida à demander des explications à Julien qui se tenait debout au milieu de la pièce non sans quelques excuses de la part de l'éthéré.
— Nous l'avons échappé belle ! Je te fais toutes mes excuses Julien, je voulais empêcher que cela arrive après avoir reçu ton SMS mais je suis arrivé trop tard !
— Ce n'est rien Cyl' tu n'as pas à t'en faire, cela devait arriver. J'aurai croisé Abel sur ma route un jour où l'autre.
— Julien... Pourquoi a-t-il changé ? Je ne l'ai pas reconnu ?
— Tout simplement parce que notre pouvoir permet de lire ou de contrôler l'esprit humain. Les psys, lorsqu'ils découvrent que l'homme peut avoir des penchants mauvais par leurs ondes cérébrales agressives, deviennent vindicatifs, les pulsions qui dévorent les humains au sein de leur cerveau primitif ou reptilien nous font souvent péter les plombs.
Heureusement que nous sommes pris en charge pour maîtriser ce que nous découvrons dans l'esprit des gens.
Emmanuel Kant n'a-t-il pas dit : « Dans un bois aussi tordu qu'est fait l'homme, on ne peut rien y tailler de droit ? »
— Soit, mais alors... pourquoi n'es tu pas aussi remonté contre les autres alors comme l'a été Abel ?
— J'ai appris à utiliser mon don, à avoir des amis qui avait un bon fond.
— Je vois... de toutes façons, c'est une chance qu'Abel a fini par stopper son influence sur Toni.
Julien qui caressait de sa main la pierre poreuse et crayeuse la cheminée du salon, se tourna lentement vers Cylian.
— STOPPER ? Tu plaisantes ? Il aurait continué à exercer son influence sur Toni si ses pouvoirs ne l'avaient pas quitté subitement !
— Qu'est ce que tu dis ? Ses pouvoirs se sont arrêtés net ? Cela sous entend... Ne me dis pas qu'il était sous sa...
— Sa limitation !
A ces mots Julien se baissa, son visage face à celui de Cylian, les yeux perçants sondant ceux de son ami.
— Ainsi donc, Abel a rencontré sa limitation, après 18 ans !
Julien opina de la tête en signe d'acquiescement.
Toni se leva en direction de Julien :
— Sa limitation ? Explique toi ! Je n'ai rien vu rentrer dans la cour quand Abel à perdu ses pouvoirs ce qui coïncide avec le moment où j'ai retrouvé mes esprits
— Tu te trompes lourdement Toni ! l'arrêta Julien. Il enchaîna... quelqu'un est venu et s'est approché d'Abel !
— Vincent ! Mince ! VINCENT EST LA LIMITATION D'ABEL !
— Bravo Toni !
Toni et Cylian étaient comme paralysés par la surprise !
Cylian contesta Julien.
— Non ce n'est pas possible. Vincent était sur le court de tennis avec Abel, nous avions tous nos pouvoirs !
— Cyl' ... peut être qu'Abel n'était pas encore amoureux de Vincent à ce moment là, en fait pour tout vous dire, c'est l'amour la limitation d'Abel ! Elle a fini par grandir avec l'amour d'Abel pour s'installer chez Vincent ! Chez certaines personnes, les sentiments sont des limitations, comme la colère ou le chagrin par exemple...
— L'amour ? Mais c'est un sentiment intérieur, qui vient du plus profond de nous même !
— Peut être... mais Vincent EST l'amour personnifié pour Abel ! C'est donc aussi un facteur extérieur... peut être que les parents d'Abel sont aussi sa limitation mais ce n'est pas le même amour.
— Allez savoir... pouvoirs et limitations sont tellement floues des fois... y penser donne le vertige !
Julien marqua une courte pause puis reprit :
— Cela est flatteur pour Vincent. Tu m'as dit qu'Abel n'était jamais rentré en contact avec sa limitation ? Alors Vincent est le premier amour d'Abel ! Un amour pur et sincère ! Dans le futur, si Abel aime d'autres garçons, ils deviendront eux aussi sa limitation.
Cylian comprit alors pourquoi il était triste cet après-midi.
— Il le savait ! Abel connaissait sa limitation ! Je comprends sa tristesse. Pour nous, cela fait des années que nous nous y sommes habitués, pour Abel en revanche, c'est nouveau !
Vincent descendait les escaliers pour rejoindre ses amis, il leur fit un petit signe de sa présence, il affichait une mine détendue et sérieuse, à voir ses yeux rougis il devait avoir beaucoup pleuré.
— J'ai tout entendu, tu as raison Julien, je peux confirmer ta supposition. Je pense qu'Abel à découvert sa limitation il y a peu de temps, il a essayé de me l'avouer cette après-midi mais quelqu'un d'aussi orgueilleux que lui... vous voyez... il doit en avoir honte.
Voilà... je suis donc sa limitation. Je pense au choix qu'il doit faire. Je représente tout ce qu'il aime mais également un aspect qu'il redoute, ce ne sera pas facile pour lui.
Cylian lui demanda :
— Et comment va-t-il ?
— Bien ! Il me charge de vous dire qu'il s'excuse pour tout le mal qu'il a fait, surtout à vous ! Il a trop honte pour vous le dire en face !
Tous acceptèrent les excuses d'Abel par l'entremise de Vincent. Julien souligna le fait que le pouvoir avait modifié son jugement, il n'était pas forcément maître de ses actes.
Cylian se décida à poser la question délicate à Vincent.
— Et... vous vous aimez encore ?
— Je pense que oui. Pour ma part, je l'aime mais Abel veux rester un peu seul dans les prochains jours, le temps d'accepter les choses, de m'accepter... moi !
1 kilomètre.
Toni salua son compère.
— Salut Vincent, passez une bonne soirée !
— Merci Toni vous aussi ! Tu crois que je peux regarder deux secondes les CD de Cyl' ? Il m'avait promis de m'en prêter un ou deux ? Cela ne le dérangera pas j'imagine.
— Si tu veux, je lui ferai la commission quand il rentrera. Je pense que notre Cyl' veut un peu voler ce soir, ça fait longtemps qu'il n'a pas quitté la terre ferme, ça lui manque des fois.
300 mètres.
Abel était accoudé contre le capot de l'Audi garée dans la cour.
20 mètres.
Une voiture approcha, elle s'arrêta à coté de l'Audi d'Abel.
Un jeune homme tout de noir vêtu en sortit, Abel se demanda qui cela pouvait être.
Certainement un ami de Cylian, peut être Julien, Camille le lui avait déjà décrit.
5 mètres.
Abel marcha en direction du grand jeune homme.
— Salut je suis un ami de Cylian, tu dois être un ami de la famille aussi non ?
— Salut, je m'appelle Julien.
Contact.
Lorsqu'Abel serra la main de Julien il s'effondra sur le sol en hurlant, douloureusement replié en deux sur le gravillon de la cour, les mains plaquées contre ses tempes, la douleur était insupportable à en juger les cris qu'il poussait, un étau semblait comprimer son crâne.
« Mais que m'arrive t'il ? Ma tête ! »
Au même moment, Cylian fendit l'air et retomba lourdement sur ses jambes dans la cour à coté de Julien, il vit la poignée de main entre les deux garçons avant d'atterrir, mais de toutes évidences il arriva trop tard !
— Julien ! Non !
— Cylian ? Mais qu'est ce qui lui arrive ?
— Tu ne comprends pas ? C'est Abel !
Julien fut paniqué, Toni alerté par les cris poussé par Abel sortit de la maison pour faire face à Julien et Cylian. Il remarqua Abel au sol, tétanisé par la douleur.
— Vite ! Cylian ! Ne perds pas une minute ! Prend Abel par le bras ! Il est en train d'assimiler mon pouvoir ! Dans quelques secondes il sera capable de s'en servir ! Dépêche toi ! GROUILLE TOI !
Julien criait à tout rompre en direction de Cylian.
Toni restait là, paralysé, ne sachant pas se qu'il se passait.
« Quelles sont ses ondes qui émanent de ses personnes autour de moi ? » Abel retira lentement ses mains de sa tête, ses yeux devinrent orangés, il essayait de réfléchir, un pouvoir inconnu affluait dans son cerveau.
« Quel est ce pouvoir ? »
Abel s'efforçait de dompter cette force qui grandissait en lui, il comprit enfin ce qui lui arrivait.
« Des ondes cérébrales ! Je peux les sentir ! Je suis... un psychique ! »
— Trop tard ! cria Julien ! Je sens que ses ondes cérébrales augmentent !
Abel se leva doucement, il se mit à rire, une expression de folie pouvait se lire sur son visage.
« Je suis... un psychique... personne ne peut m'interdire quoi que ce soit ! Je décide ! ».
Cylian courut vers Abel, la main tendue, au dernier moment, lorsqu'il failli effleurer la main d'Abel, un bras serra sa gorge.
— Qu'est ce que ?
— Ne bouge pas Cyl' ! Cela m'ennuierait de te faire du mal...
Cylian tourna la tête contre celui qui l'immobilisait.
Il reconnu Toni ! Son bel ado blond avait des yeux éteints, un regard plein de haine envers lui, le bras de son adoré l'étranglait, son Toni ! Lui qui était toujours doux et sensible, à présent, il faisait souffrir Cylian.
Toni parla à Julien calmement pendant que ses doigts serraient la gorge de son captif.
— Julien, ne t'approche pas d'Abel, sinon... Cylian va le regretter !
Cylian gémissait de douleur, sentant des doigts puissants lui broyer sa pomme d'Adam.
— Cylian ! cria Julien. Abel a totalement perdu l'esprit ! Il est en train de péter un plomb ! Il contrôle l'esprit de Toni ! Mais il ne peut contrôler qu'une personne à la fois !
Abel s'en était pris à la bonne personne. Toni est le plus fort. En apprivoisant son cerveau, cela en faisait une pièce maîtresse, en menaçant Julien de faire du mal à Cylian, il n'y avait pas d'échappatoire, Julien ne pouvait pas tenter une riposte.
Cylian suffoquait, il se revit quelque minute avant... ah si seulement il était arrivé plus vite ! Son adoré... il était complètement sous l'influence d'Abel, allait-il mourir étranglé par les mains de Toni qui ne savait pas ce qu'il faisait ?
L'expression dans les yeux d'Abel faisait peur à voir. Rien à voir avec l'Abel triste et doux quelques heures auparavant. Maintenant c'était un homme ivre de pouvoir.
Le regard d'Abel fut attiré par quelque chose...
Vincent, le visage en pleurs se tenait devant eux. Il était sorti de la maison, sans que les autres ne l'aient remarqué, assistant à la scène impuissant. il avait tout vu.
Abel rugit :
— Vincent ! Regarde ce que je peux faire ! Toi et moi nous serons les plus fort ! Ensemble !
Vincent marcha calmement vers Abel il essaya d'articuler d'une voie douce mêlé de sanglots.
— Abel... Arrête s'il te plaît, tu es en train de faire souffrir tous ceux que tu aimes. Le pouvoir que tu détiens consume ton esprit, tu ne sais pas ce que tu fais. Je veux retrouver l'Abel qui prenait soin de moi, celui que je connaissais, s'il te plaît ! Mon amour !
— Vincent ! Regarde, le pouvoir que je détient dépasse l'imagination. Je peux soumettre n'importe qui à ma volonté, je suis un dieu ! Ne te mêle pas de ça, que crois tu que puisse m'apporter ton insignifiante présence ? Reste à l'écart de moi !
Les mots d'Abel furent durs à l'égard de Vincent, ils allèrent directement se ficher comme des poignards dans son cœur.
Vincent en fut tout secoué.
— Abel, je ne peux plus t'aimer, je ne peux pas te suivre dans les choix que tu viens de prendre. Non mais regarde toi ! Tu me dégouttes !
— Vincent !
Vincent se tenait maintenant à quelques centimètres d'Abel, pleurant à chaudes larmes. Ses yeux scrutèrent impuissants ceux de celui qu'il aimait.
Cylian, avait de plus en plus de mal à respirer, c'est alors que l'étreinte de Toni se desserra.
Il balbutia...
— Cylian ? Que m'arrive t'il ?
C'est le moment que Julien choisi pour sauter sur Abel, il lui décocha un violent coup de poing dans l'estomac, Abel s'écroula à ces pieds.
— Au moins, j'aurai évité d'user mon pouvoir, espèce d'ordure !
Vincent s'empressa de prendre la main du garçon gisant à terre entre les siennes, comme si les paroles d'Abel, n'avaient jamais été prononcées précédemment.
Les traits du visage d'Abel s'assouplirent, Abel avait retrouvé un visage serein et triste.
Dans les instants qui suivirent, Vincent et Toni déposèrent Abel sur le lit de Cylian.
Vincent était resté dans la chambre, veillant sur le jeune homme qui s'était assoupi, visiblement fatigué par cette expérience.
Julien, Toni et Cylian s'étaient regroupés dans le salon.
Cylian raconta à Toni tout ce qu'il s'était passé, son beau Narcisse ne se rappelant de rien.
Dans le salon, l'ambiance était glaciale, Cylian se décida à demander des explications à Julien qui se tenait debout au milieu de la pièce non sans quelques excuses de la part de l'éthéré.
— Nous l'avons échappé belle ! Je te fais toutes mes excuses Julien, je voulais empêcher que cela arrive après avoir reçu ton SMS mais je suis arrivé trop tard !
— Ce n'est rien Cyl' tu n'as pas à t'en faire, cela devait arriver. J'aurai croisé Abel sur ma route un jour où l'autre.
— Julien... Pourquoi a-t-il changé ? Je ne l'ai pas reconnu ?
— Tout simplement parce que notre pouvoir permet de lire ou de contrôler l'esprit humain. Les psys, lorsqu'ils découvrent que l'homme peut avoir des penchants mauvais par leurs ondes cérébrales agressives, deviennent vindicatifs, les pulsions qui dévorent les humains au sein de leur cerveau primitif ou reptilien nous font souvent péter les plombs.
Heureusement que nous sommes pris en charge pour maîtriser ce que nous découvrons dans l'esprit des gens.
Emmanuel Kant n'a-t-il pas dit : « Dans un bois aussi tordu qu'est fait l'homme, on ne peut rien y tailler de droit ? »
— Soit, mais alors... pourquoi n'es tu pas aussi remonté contre les autres alors comme l'a été Abel ?
— J'ai appris à utiliser mon don, à avoir des amis qui avait un bon fond.
— Je vois... de toutes façons, c'est une chance qu'Abel a fini par stopper son influence sur Toni.
Julien qui caressait de sa main la pierre poreuse et crayeuse la cheminée du salon, se tourna lentement vers Cylian.
— STOPPER ? Tu plaisantes ? Il aurait continué à exercer son influence sur Toni si ses pouvoirs ne l'avaient pas quitté subitement !
— Qu'est ce que tu dis ? Ses pouvoirs se sont arrêtés net ? Cela sous entend... Ne me dis pas qu'il était sous sa...
— Sa limitation !
A ces mots Julien se baissa, son visage face à celui de Cylian, les yeux perçants sondant ceux de son ami.
— Ainsi donc, Abel a rencontré sa limitation, après 18 ans !
Julien opina de la tête en signe d'acquiescement.
Toni se leva en direction de Julien :
— Sa limitation ? Explique toi ! Je n'ai rien vu rentrer dans la cour quand Abel à perdu ses pouvoirs ce qui coïncide avec le moment où j'ai retrouvé mes esprits
— Tu te trompes lourdement Toni ! l'arrêta Julien. Il enchaîna... quelqu'un est venu et s'est approché d'Abel !
— Vincent ! Mince ! VINCENT EST LA LIMITATION D'ABEL !
— Bravo Toni !
Toni et Cylian étaient comme paralysés par la surprise !
Cylian contesta Julien.
— Non ce n'est pas possible. Vincent était sur le court de tennis avec Abel, nous avions tous nos pouvoirs !
— Cyl' ... peut être qu'Abel n'était pas encore amoureux de Vincent à ce moment là, en fait pour tout vous dire, c'est l'amour la limitation d'Abel ! Elle a fini par grandir avec l'amour d'Abel pour s'installer chez Vincent ! Chez certaines personnes, les sentiments sont des limitations, comme la colère ou le chagrin par exemple...
— L'amour ? Mais c'est un sentiment intérieur, qui vient du plus profond de nous même !
— Peut être... mais Vincent EST l'amour personnifié pour Abel ! C'est donc aussi un facteur extérieur... peut être que les parents d'Abel sont aussi sa limitation mais ce n'est pas le même amour.
— Allez savoir... pouvoirs et limitations sont tellement floues des fois... y penser donne le vertige !
Julien marqua une courte pause puis reprit :
— Cela est flatteur pour Vincent. Tu m'as dit qu'Abel n'était jamais rentré en contact avec sa limitation ? Alors Vincent est le premier amour d'Abel ! Un amour pur et sincère ! Dans le futur, si Abel aime d'autres garçons, ils deviendront eux aussi sa limitation.
Cylian comprit alors pourquoi il était triste cet après-midi.
— Il le savait ! Abel connaissait sa limitation ! Je comprends sa tristesse. Pour nous, cela fait des années que nous nous y sommes habitués, pour Abel en revanche, c'est nouveau !
Vincent descendait les escaliers pour rejoindre ses amis, il leur fit un petit signe de sa présence, il affichait une mine détendue et sérieuse, à voir ses yeux rougis il devait avoir beaucoup pleuré.
— J'ai tout entendu, tu as raison Julien, je peux confirmer ta supposition. Je pense qu'Abel à découvert sa limitation il y a peu de temps, il a essayé de me l'avouer cette après-midi mais quelqu'un d'aussi orgueilleux que lui... vous voyez... il doit en avoir honte.
Voilà... je suis donc sa limitation. Je pense au choix qu'il doit faire. Je représente tout ce qu'il aime mais également un aspect qu'il redoute, ce ne sera pas facile pour lui.
Cylian lui demanda :
— Et comment va-t-il ?
— Bien ! Il me charge de vous dire qu'il s'excuse pour tout le mal qu'il a fait, surtout à vous ! Il a trop honte pour vous le dire en face !
Tous acceptèrent les excuses d'Abel par l'entremise de Vincent. Julien souligna le fait que le pouvoir avait modifié son jugement, il n'était pas forcément maître de ses actes.
Cylian se décida à poser la question délicate à Vincent.
— Et... vous vous aimez encore ?
— Je pense que oui. Pour ma part, je l'aime mais Abel veux rester un peu seul dans les prochains jours, le temps d'accepter les choses, de m'accepter... moi !