Il y a 5 heures
Un hors-série titre :Le Petit chien noir,
— Ça va, p'tit con ? demanda Norbert en réponse aux jappements du cabot qui s'agitait à ses pieds, la porte ouverte.
Il se pencha pour caresser la bestiole au poil noir et bouclé. Une sorte de bichon, mais en noir, pensait-il, vu que sa maîtresse ne savait elle-même l'origine de son animal.
La vieille dame était charmante, mais gâtifiait un peu à l'endroit du cabot. Et elle avait passé un marché avec Norbert : ce garçon, qu'elle avait à la bonne depuis qu'il avait dix ans, s'occuperait de son petit chien noir pendant les deux mois de vacances, contre rétribution.
C'était arrivé par hasard dans la conversation, et ça arrangeait rudement un Norbert qui se souciait peu de passer l'été dans le camping-car de ses parents... ni avec eux. De plus, ça lui garantirait un petit pécule pour s'amuser lors de l'année universitaire, sa troisième.
Bref, il était convenu qu'il passerait deux fois par jour, pour nourrir et sortir le cabot dans le jardinet, en le surveillant.
Ce joli, svelte et grand brun ne manquait pas d'amis, mais la plupart avaient pris leurs quartiers d'été... y compris sa belle, la nommée Marie-Chantal, joli brin sans façons. Mais ayant intérêt à moult sujets, ce jeune homme ne craignait point la solitude... ni la liberté.
Or donc, ce quatre juillet, il venait d'entrer, vers dix heures et demie, dans le pavillon de Madame Madeleine, et d'entamer la conversation avec Chouby, le cabot. À qui il donna sa gamelle, ce qui le fit taire.
Alors il ouït un bruit... un bruit de douche. Intrigué, il alla doucement vers la salle de bains, dont la porte était grand ouverte. Où il put jouir d'un édifiant spectacle : face à lui, un grand et châtain garçon se branlait sous l'eau, les yeux fermés.
Stupéfait, Norbert en resta bouche bée. Que... que...? C'était quoi, cette apparition ? Le mec était bien foutu... et superbement monté. Mais... qu'est-ce qu'il faisait là ?
À ce moment, le mec se mit à geindre fortement, et tira une jolie salve de cinq jets à plus d'un mètre... avant d'ouvrir les yeux et de les plonger en ceux d'un Norbert assez épaté.
— Oh ! Oh ! fit le mec, toujours la pine en main, c'est.... c'est toi, le garde-cabot de Mémé ?
— Oui, et toi ?
— Ben Quentin, son petit-fils. Elle t'a rien dit ?
— Non.
— Ben je viens habiter ici pendant l'été, pour bosser à un truc perso, et revoir mes cours aussi, tranquillement. Sauf qu'elle avait dit que tu venais à midi, puis à six heures... C'est pourquoi... je suis comme ça, conclut-il en désignant sa nudité de la main.
— Mais qu'est-je fais, moi, demanda Norbert, puisqu'il y a quelqu'un ici ?
— Ton boulot, sans t'occuper de moi. Elle m'a souvent parlé de toi, depuis des années ! Mais on n'a jamais réussi à se rencontrer, donc. Et j'ai pas l'intention de garder le cabot, je te l'avoue... et encore moins de te prendre ton boulot de vacances ! De toute façon, c'est ce qu'elle veut... et elle sait que je suis pas une mémère à chienchien ! Toi... peut-être ?
Le garçon eut alors un joli rire, et son naturel rendit cette incongrue circonstance quasi normale.
— Une question pratique : t'es le seul qui puisse voir ici. Ça te pose problème si je garde ma tenue spéciale canicule, cet été ? demanda-t-il.
— Non, bien sûr... T'es chez toi... et je suis plus une petite fille !
— Ah ! Ah ! Ah ! C'est mignon, ça. Bien sûr, t'en fais autant, s'tu veux, hein ? Tu fais quoi comme-z-études ? demanda Quentin en s'essuyant. Viens on va au salon.
Ce jeune homme avait un an de moins que Norbert, et cette forme d'aplomb tranquille qui manquait cruellement à celui-ci. Pas de manières, ah non ! Il semblait franc et direct, et quand il retraversa la rue, Norbert s'avoua sous son charme.
Il eut même du mal à se concentrer, cet après-midi !... d'autant que l'autre s'était installé au salon, qui donnait sur le devant, et nu, bien sûr... Il décida de ne pas faire sa chochotte, et se déloqua de même, avant d'ouvrir en grand la croisée du salon familial.
Non qu'il fût exagérément pudique, mais la nudité à tout va n'était point en ses habitudes. En face, Quentin l'aperçut et se leva pour lui faire de grands signes... dont les deux pouces levés.
Vers six heures, il traversa donc, et fut accueilli par Chouby, qui le mena à l'arrière du pavillon, où Quentin prenait le soleil, sur un transat.
— Ciao ! Mets-toi à l'aise, mon pote ! Chouby a fait sa petite crotte là-bas. Encore heureux que la Mémé n'ait pas un danois !
Un peu gêné tout de même, Norbert se désapa, et alla quérir la petite crotte désignée ; Quentin demanda alors :
— Si on buvait un coup, pour fêter notre rencontre ? Mémé m'a donné tous pouvoirs sur sa cave. Et comme elle aime les bulles... si on en profitait ? On fera connaissance, tu veux ?
L'assurance du mecton emporta évidemment la décision sans débat intérieur... et un temps plus tard, on trinquait sous un soleil encore vif. Où l'on se conta l'un à l'autre, sans excès de pudeur... comme des jeunes gens du même esprit.
Où Norbert apprit surtout que Quentin était seul, après avoir connu plusieurs idylles ayant tourné court. Mais il semblait prendre les choses avec une insouciance qui tranchait avec ses propres et chroniques inquiétudes...
De fait, il trouva qu'au-delà qu'il fût souriant et hautement engageant, ce minet était beau, ce qu'il ne pensait pas de lui-même. Et pourtant !
Dès le lendemain, l'habitude était prise : on prit l'apéro — cette fois du porto blanc, autre péché mignon de Mémé Madeleine — en fin d'après midi. Où Quentin déclara :
— Et si on s'achetait une piscine ?
— Hein ?
— Ben, oui, une petite gonflable... avec un parasol par-dessus, pour profiter au mieux de la canicule... et à mes frais, bien sûr !
— Mais... ça coûte la peau des fesses, non ?
— Oui... et ce serait dommage qu'on s'en sépare, toi et moi ! Non : mes parents ont les moyens, et sont pas chiches avec moi. Alors pourquoi pas ? Et je suis sûr que ton patient... Chouby... serait pas contre !
Norbert sourit : il était trop, ce mec !
Le lendemain matin, il put derechef admirer Quentin dans ses œuvres, sous l'eau tiède de la douche : ah, le bel envoi ! Et la belle pine aussi, ne put-il s'empêcher de penser. Non qu'il fût complexé, mais... faute d'en connaître en vrai, il se mesurait aux acteurs porno, qui... Bref, il admira la quéquette à Quentin.
— Ah ! Te voilà, toi ! Chouby me disait justement : « Te branle pas, y va arriver ! » Mais j'étais chaud ! Y a encore du café, et même deux croissants ! Oh p'tain, c'était bon !
Norbert sourit une fois encore : oui, ce mec sortait de l'ordinaire. Et l'on papota sur la terrasse.
— Je suis sorti tôt pour chercher les croissants... Toi, tu devais encore rêver à ta Marie-Simplette, j'imagine !
— Première en tout !
— Même en... Non ! Ça ne me regarde pas ! Quoique...
— Très bien, si tu veux savoir ! osa Norbert.
— Jusqu'à ce que l'offre et la demande, les lois du marché... etc, quoi...
— On dira que pour mon petit marché, je m'en contente, fit Norbert en souriant, conscient de prendre de l'assurance face à cet énergumène.
— Méfie-toi quand même de la mondialisation !
— Ah ! Ah ! Ah ! T'es un démon, toi, ou quoi ?
— Juste un génie des échanges intercontinentaux.
— Tu m'expliqueras ?
— Oui !... Et je suis sûr de te placer mes actions !
On rigola... mais Norbert se demanda le sens caché de cet échange. Et surtout celui de la dernière phrase...
Le lendemain matin, il tomba sur un Quentin somptueusement vêtu d'un string vert fluo fortement minimaliste, qui regardait un jeune mec monter la piscine commandée la veille sur Internet.
Ah ! Ce string renforçait encore le côté sexy d'un Quentin qu'il voyait à poil depuis le début ! L'installation fut assez vite terminée et Quentin déclara :
— Si vous avez rien de mieux à faire, vous venez demain soir l'essayer avec nous, pour l'apéro, M'sieur... comment ?
— Kévin, fit l'autre en un large sourire, que Norbert trouva louche. Avec plaisir, Messieurs !
— Bon ! on remplit, décréta Quentin au départ du mec, la piscine d'eau, et nous de bulles, hop ! T'es contre un bain dans l'eau froide ?
— Ça va nous rapetisser les quéquettes, lâcha étourdiment Norbert.
— Tu sais quoi ? Je connais plusieurs moyens de leur rendre la beauté.
— Dommage pour le mignon Kévin : demain, l'eau sera chaude !
— Mais ce soir, il n'y est pas.
— Et moi non plus : l'eau froide, c'est pas pour moi !
— On est sud-ouest... Avant neuf heures, c'est bon ! Et avant, on y jette ton poupon, on verra bien s'il gèle !
— Mon Chouby ! Non, non, assassin ! Et Mémé ?
— Elle est aux eaux chaudes d'Aix-les-Mémères avec ses copines, elle pense plus à son avorton... surtout au casino !
— T'es un monstre !
— Elle me tient pour le plus adorable des petits-fils.
On passa aux bulles, et la tête un peu plus légère, Norbert eut de temps à autre des regards intrigués vers cet étrange numéro que lui semblait Quentin. Un monstre ? Sûrement pas ! Un gentil mec mais... hors du commun. Et joli, aussi.
C'était sans doute ça qui lui donnait un petit arrière-goût de bizarre, en cette rencontre. En fait, et alors qu'on trinquait à l'arrivée de la piscine — pas olympique, avec ses deux mètres de diamètre ! — Chouby sauta sans préavis dans ladite, à moitié emplie et s'y ébroua avec une manifeste satisfaction.
— Bon ! On sait déjà qu'on n'y subira pas le même sort que défunt le Titanic ! affirma Quentin l'air malicieux.
— Je suis pas un labrador, moi, fit Norbert, ni un terre-neuve !
— Personne te demande de te transformer en chien... ni en chienne ! rigola Quentin. On a le temps !
On regarda donc le cabot s'amuser dans l'eau, tout en se lançant de louches regards de traviole. Où Norbert ne savait que deviner. Il était décidément étrange, le petit-fils de Mémé Madeleine (qui lui en avait souvent parlé), mais attachant, aussi ! Qui demanda :
— Tu viendras inaugurer la piscine demain midi ? Et tu seras aussi là quand Kévin y sera ?
— J'ai mon service auprès de Chouby, Monsieur.
— J't'adore ! fit Quentin en pouffant.
Ce fut donc seulement à midi qu'il parut chez Mémé. Les bulles étaient prêtes, et Chouby excité comme une puce (qu'il n'avait pas!). On entra donc précautionneusement dans l'eau, qui au grand soleil était presque frémissante... comme le fut Norbert en s'y étendant. On trinqua, non sans cérémonie, et l'on échangea des regards qui, au jugé de Norbert, disaient des choses... indicibles.
Il s'admettait troublé depuis un moment, ce doux jeune homme, par l'éclat souriant de Quentin, qui pourtant n'en faisait pas plus que ça, au point qu'il ne savait toujours si ce mec était gay... Ou s'il se refusait à creuser la question ?
Quoiqu'il en fût, il était heureux d'être là... se raccrochant toujours à l'idée qu'il y était pour le petit chien noir...
On but donc, puis on fit la dînette, puis on rebut... jusqu'à cinq heures et demie où parut le fin et mignon Kévin. Aussitôt à poil, ce gracieux enfant sauta à pieds joint dans l'eau, excitant un Chouby ravi.
Bulles encore, évidemment. Et les folies commencèrent quand Kévin, qui n'avait pas vingt ans, se mit à faire le fou avec un Chouby qui n'attendait que ça. Bientôt, les choses évoluèrent vers un genre de mêlée d'orques adolescentes cherchant à coincer leur premier phoque... si vous me suivez.
Moment où Norbert dut suivre le mouvement. Ouh ! Il arriva qu'enfin chacun eut une quéquette en main... qui n'était pas la sienne. Mais pas celle de Chouby, quand même !
On retrouva un peu de sérieux, alors, Et ce fut avec une sorte de religieuse componction qu'on s'entrebranla... non sans que moult sourires vinssent éclairer ces mignons visages.
Norbert en apprit de jolies, ce soir-là : car après que chacun se fut fait déborder par un autre (sur l'herbe, bien sûr!), on se transporta en cuisine où l'on organisa un pique-nique (où Chouby ne fut pas prié, à son grand dam), et l'on revint sur l'herbette.
Norbert se demandait sur quelle planète il était tombé, lui qui n'avait de la chose gay que des connaissances fort ésotériques... Certes, au lycée, quelques branlettes-parties.... mais rien de plus. Là, il voyait les deux autres dans leur élément, et ces garçons ne l'ignoraient pas... dans cet élément, justement, car il était l'objet de force attentions, et des plus délicates et mignonnes façons.
Dont il se trouva bien, au demeurant. In fine, il fut sucé alternativement par ces garçons, avant qu'on le priât de déverser son plaisir sur les museaux réunis d'iceux.
Chose que nulle de ses féminines conquêtes n'avait onques accepté... Et comme il était plutôt tôt... on remit ça un peu plus tard. Ce qui lui offrit une nuit pleine de rêves étranges et charmants.
Le lendemain matin, il s'éveilla avec de nombreuses et troubles pensées, et pas des plus agréables. Au point qu'il se demanda s'il oserait paraître chez son voisin. Mais le devoir l'y obligeait... Il ouvrit la fenêtre du salon juste pour voir Kévin repartir à vélo...
Pourquoi en fut-il refroidi ? Il eut du mal à y aller, mais il y alla. Chouby ! Quentin l'accueillit avec chaleur... et croissants.
— Je crois avoir compris que les mecs, c'était pas ton truc, Norbert, mais... tu me dirais ce que t'as pensé d'hier soir ?
— Je sais pas trop...
— Choqué ? Blessé ? Outragé ? Ou simplement... triste ?
— Non, pas triste ! Bizarre, peut-être...
— Tu m'autorises à tout t'expliquer... t'apprendre, aussi ?
— Oh... oui, tout ce que tu veux.
— J'ai pas osé, hier... devant Kévin, mais... j'aimerais tellement... t'embrasser, Norbert.
Norbert sourit doucement. Il ne dit pas qu'il l'avait espéré, ce baiser, voyant ceux que les autres échangeaient... La vie changea donc, et il ne s'en plaignit pas, le petit chien noir...
— Ça va, p'tit con ? demanda Norbert en réponse aux jappements du cabot qui s'agitait à ses pieds, la porte ouverte.
Il se pencha pour caresser la bestiole au poil noir et bouclé. Une sorte de bichon, mais en noir, pensait-il, vu que sa maîtresse ne savait elle-même l'origine de son animal.
La vieille dame était charmante, mais gâtifiait un peu à l'endroit du cabot. Et elle avait passé un marché avec Norbert : ce garçon, qu'elle avait à la bonne depuis qu'il avait dix ans, s'occuperait de son petit chien noir pendant les deux mois de vacances, contre rétribution.
C'était arrivé par hasard dans la conversation, et ça arrangeait rudement un Norbert qui se souciait peu de passer l'été dans le camping-car de ses parents... ni avec eux. De plus, ça lui garantirait un petit pécule pour s'amuser lors de l'année universitaire, sa troisième.
Bref, il était convenu qu'il passerait deux fois par jour, pour nourrir et sortir le cabot dans le jardinet, en le surveillant.
Ce joli, svelte et grand brun ne manquait pas d'amis, mais la plupart avaient pris leurs quartiers d'été... y compris sa belle, la nommée Marie-Chantal, joli brin sans façons. Mais ayant intérêt à moult sujets, ce jeune homme ne craignait point la solitude... ni la liberté.
Or donc, ce quatre juillet, il venait d'entrer, vers dix heures et demie, dans le pavillon de Madame Madeleine, et d'entamer la conversation avec Chouby, le cabot. À qui il donna sa gamelle, ce qui le fit taire.
Alors il ouït un bruit... un bruit de douche. Intrigué, il alla doucement vers la salle de bains, dont la porte était grand ouverte. Où il put jouir d'un édifiant spectacle : face à lui, un grand et châtain garçon se branlait sous l'eau, les yeux fermés.
Stupéfait, Norbert en resta bouche bée. Que... que...? C'était quoi, cette apparition ? Le mec était bien foutu... et superbement monté. Mais... qu'est-ce qu'il faisait là ?
À ce moment, le mec se mit à geindre fortement, et tira une jolie salve de cinq jets à plus d'un mètre... avant d'ouvrir les yeux et de les plonger en ceux d'un Norbert assez épaté.
— Oh ! Oh ! fit le mec, toujours la pine en main, c'est.... c'est toi, le garde-cabot de Mémé ?
— Oui, et toi ?
— Ben Quentin, son petit-fils. Elle t'a rien dit ?
— Non.
— Ben je viens habiter ici pendant l'été, pour bosser à un truc perso, et revoir mes cours aussi, tranquillement. Sauf qu'elle avait dit que tu venais à midi, puis à six heures... C'est pourquoi... je suis comme ça, conclut-il en désignant sa nudité de la main.
— Mais qu'est-je fais, moi, demanda Norbert, puisqu'il y a quelqu'un ici ?
— Ton boulot, sans t'occuper de moi. Elle m'a souvent parlé de toi, depuis des années ! Mais on n'a jamais réussi à se rencontrer, donc. Et j'ai pas l'intention de garder le cabot, je te l'avoue... et encore moins de te prendre ton boulot de vacances ! De toute façon, c'est ce qu'elle veut... et elle sait que je suis pas une mémère à chienchien ! Toi... peut-être ?
Le garçon eut alors un joli rire, et son naturel rendit cette incongrue circonstance quasi normale.
— Une question pratique : t'es le seul qui puisse voir ici. Ça te pose problème si je garde ma tenue spéciale canicule, cet été ? demanda-t-il.
— Non, bien sûr... T'es chez toi... et je suis plus une petite fille !
— Ah ! Ah ! Ah ! C'est mignon, ça. Bien sûr, t'en fais autant, s'tu veux, hein ? Tu fais quoi comme-z-études ? demanda Quentin en s'essuyant. Viens on va au salon.
Ce jeune homme avait un an de moins que Norbert, et cette forme d'aplomb tranquille qui manquait cruellement à celui-ci. Pas de manières, ah non ! Il semblait franc et direct, et quand il retraversa la rue, Norbert s'avoua sous son charme.
Il eut même du mal à se concentrer, cet après-midi !... d'autant que l'autre s'était installé au salon, qui donnait sur le devant, et nu, bien sûr... Il décida de ne pas faire sa chochotte, et se déloqua de même, avant d'ouvrir en grand la croisée du salon familial.
Non qu'il fût exagérément pudique, mais la nudité à tout va n'était point en ses habitudes. En face, Quentin l'aperçut et se leva pour lui faire de grands signes... dont les deux pouces levés.
Vers six heures, il traversa donc, et fut accueilli par Chouby, qui le mena à l'arrière du pavillon, où Quentin prenait le soleil, sur un transat.
— Ciao ! Mets-toi à l'aise, mon pote ! Chouby a fait sa petite crotte là-bas. Encore heureux que la Mémé n'ait pas un danois !
Un peu gêné tout de même, Norbert se désapa, et alla quérir la petite crotte désignée ; Quentin demanda alors :
— Si on buvait un coup, pour fêter notre rencontre ? Mémé m'a donné tous pouvoirs sur sa cave. Et comme elle aime les bulles... si on en profitait ? On fera connaissance, tu veux ?
L'assurance du mecton emporta évidemment la décision sans débat intérieur... et un temps plus tard, on trinquait sous un soleil encore vif. Où l'on se conta l'un à l'autre, sans excès de pudeur... comme des jeunes gens du même esprit.
Où Norbert apprit surtout que Quentin était seul, après avoir connu plusieurs idylles ayant tourné court. Mais il semblait prendre les choses avec une insouciance qui tranchait avec ses propres et chroniques inquiétudes...
De fait, il trouva qu'au-delà qu'il fût souriant et hautement engageant, ce minet était beau, ce qu'il ne pensait pas de lui-même. Et pourtant !
Dès le lendemain, l'habitude était prise : on prit l'apéro — cette fois du porto blanc, autre péché mignon de Mémé Madeleine — en fin d'après midi. Où Quentin déclara :
— Et si on s'achetait une piscine ?
— Hein ?
— Ben, oui, une petite gonflable... avec un parasol par-dessus, pour profiter au mieux de la canicule... et à mes frais, bien sûr !
— Mais... ça coûte la peau des fesses, non ?
— Oui... et ce serait dommage qu'on s'en sépare, toi et moi ! Non : mes parents ont les moyens, et sont pas chiches avec moi. Alors pourquoi pas ? Et je suis sûr que ton patient... Chouby... serait pas contre !
Norbert sourit : il était trop, ce mec !
Le lendemain matin, il put derechef admirer Quentin dans ses œuvres, sous l'eau tiède de la douche : ah, le bel envoi ! Et la belle pine aussi, ne put-il s'empêcher de penser. Non qu'il fût complexé, mais... faute d'en connaître en vrai, il se mesurait aux acteurs porno, qui... Bref, il admira la quéquette à Quentin.
— Ah ! Te voilà, toi ! Chouby me disait justement : « Te branle pas, y va arriver ! » Mais j'étais chaud ! Y a encore du café, et même deux croissants ! Oh p'tain, c'était bon !
Norbert sourit une fois encore : oui, ce mec sortait de l'ordinaire. Et l'on papota sur la terrasse.
— Je suis sorti tôt pour chercher les croissants... Toi, tu devais encore rêver à ta Marie-Simplette, j'imagine !
— Première en tout !
— Même en... Non ! Ça ne me regarde pas ! Quoique...
— Très bien, si tu veux savoir ! osa Norbert.
— Jusqu'à ce que l'offre et la demande, les lois du marché... etc, quoi...
— On dira que pour mon petit marché, je m'en contente, fit Norbert en souriant, conscient de prendre de l'assurance face à cet énergumène.
— Méfie-toi quand même de la mondialisation !
— Ah ! Ah ! Ah ! T'es un démon, toi, ou quoi ?
— Juste un génie des échanges intercontinentaux.
— Tu m'expliqueras ?
— Oui !... Et je suis sûr de te placer mes actions !
On rigola... mais Norbert se demanda le sens caché de cet échange. Et surtout celui de la dernière phrase...
Le lendemain matin, il tomba sur un Quentin somptueusement vêtu d'un string vert fluo fortement minimaliste, qui regardait un jeune mec monter la piscine commandée la veille sur Internet.
Ah ! Ce string renforçait encore le côté sexy d'un Quentin qu'il voyait à poil depuis le début ! L'installation fut assez vite terminée et Quentin déclara :
— Si vous avez rien de mieux à faire, vous venez demain soir l'essayer avec nous, pour l'apéro, M'sieur... comment ?
— Kévin, fit l'autre en un large sourire, que Norbert trouva louche. Avec plaisir, Messieurs !
— Bon ! on remplit, décréta Quentin au départ du mec, la piscine d'eau, et nous de bulles, hop ! T'es contre un bain dans l'eau froide ?
— Ça va nous rapetisser les quéquettes, lâcha étourdiment Norbert.
— Tu sais quoi ? Je connais plusieurs moyens de leur rendre la beauté.
— Dommage pour le mignon Kévin : demain, l'eau sera chaude !
— Mais ce soir, il n'y est pas.
— Et moi non plus : l'eau froide, c'est pas pour moi !
— On est sud-ouest... Avant neuf heures, c'est bon ! Et avant, on y jette ton poupon, on verra bien s'il gèle !
— Mon Chouby ! Non, non, assassin ! Et Mémé ?
— Elle est aux eaux chaudes d'Aix-les-Mémères avec ses copines, elle pense plus à son avorton... surtout au casino !
— T'es un monstre !
— Elle me tient pour le plus adorable des petits-fils.
On passa aux bulles, et la tête un peu plus légère, Norbert eut de temps à autre des regards intrigués vers cet étrange numéro que lui semblait Quentin. Un monstre ? Sûrement pas ! Un gentil mec mais... hors du commun. Et joli, aussi.
C'était sans doute ça qui lui donnait un petit arrière-goût de bizarre, en cette rencontre. En fait, et alors qu'on trinquait à l'arrivée de la piscine — pas olympique, avec ses deux mètres de diamètre ! — Chouby sauta sans préavis dans ladite, à moitié emplie et s'y ébroua avec une manifeste satisfaction.
— Bon ! On sait déjà qu'on n'y subira pas le même sort que défunt le Titanic ! affirma Quentin l'air malicieux.
— Je suis pas un labrador, moi, fit Norbert, ni un terre-neuve !
— Personne te demande de te transformer en chien... ni en chienne ! rigola Quentin. On a le temps !
On regarda donc le cabot s'amuser dans l'eau, tout en se lançant de louches regards de traviole. Où Norbert ne savait que deviner. Il était décidément étrange, le petit-fils de Mémé Madeleine (qui lui en avait souvent parlé), mais attachant, aussi ! Qui demanda :
— Tu viendras inaugurer la piscine demain midi ? Et tu seras aussi là quand Kévin y sera ?
— J'ai mon service auprès de Chouby, Monsieur.
— J't'adore ! fit Quentin en pouffant.
Ce fut donc seulement à midi qu'il parut chez Mémé. Les bulles étaient prêtes, et Chouby excité comme une puce (qu'il n'avait pas!). On entra donc précautionneusement dans l'eau, qui au grand soleil était presque frémissante... comme le fut Norbert en s'y étendant. On trinqua, non sans cérémonie, et l'on échangea des regards qui, au jugé de Norbert, disaient des choses... indicibles.
Il s'admettait troublé depuis un moment, ce doux jeune homme, par l'éclat souriant de Quentin, qui pourtant n'en faisait pas plus que ça, au point qu'il ne savait toujours si ce mec était gay... Ou s'il se refusait à creuser la question ?
Quoiqu'il en fût, il était heureux d'être là... se raccrochant toujours à l'idée qu'il y était pour le petit chien noir...
On but donc, puis on fit la dînette, puis on rebut... jusqu'à cinq heures et demie où parut le fin et mignon Kévin. Aussitôt à poil, ce gracieux enfant sauta à pieds joint dans l'eau, excitant un Chouby ravi.
Bulles encore, évidemment. Et les folies commencèrent quand Kévin, qui n'avait pas vingt ans, se mit à faire le fou avec un Chouby qui n'attendait que ça. Bientôt, les choses évoluèrent vers un genre de mêlée d'orques adolescentes cherchant à coincer leur premier phoque... si vous me suivez.
Moment où Norbert dut suivre le mouvement. Ouh ! Il arriva qu'enfin chacun eut une quéquette en main... qui n'était pas la sienne. Mais pas celle de Chouby, quand même !
On retrouva un peu de sérieux, alors, Et ce fut avec une sorte de religieuse componction qu'on s'entrebranla... non sans que moult sourires vinssent éclairer ces mignons visages.
Norbert en apprit de jolies, ce soir-là : car après que chacun se fut fait déborder par un autre (sur l'herbe, bien sûr!), on se transporta en cuisine où l'on organisa un pique-nique (où Chouby ne fut pas prié, à son grand dam), et l'on revint sur l'herbette.
Norbert se demandait sur quelle planète il était tombé, lui qui n'avait de la chose gay que des connaissances fort ésotériques... Certes, au lycée, quelques branlettes-parties.... mais rien de plus. Là, il voyait les deux autres dans leur élément, et ces garçons ne l'ignoraient pas... dans cet élément, justement, car il était l'objet de force attentions, et des plus délicates et mignonnes façons.
Dont il se trouva bien, au demeurant. In fine, il fut sucé alternativement par ces garçons, avant qu'on le priât de déverser son plaisir sur les museaux réunis d'iceux.
Chose que nulle de ses féminines conquêtes n'avait onques accepté... Et comme il était plutôt tôt... on remit ça un peu plus tard. Ce qui lui offrit une nuit pleine de rêves étranges et charmants.
Le lendemain matin, il s'éveilla avec de nombreuses et troubles pensées, et pas des plus agréables. Au point qu'il se demanda s'il oserait paraître chez son voisin. Mais le devoir l'y obligeait... Il ouvrit la fenêtre du salon juste pour voir Kévin repartir à vélo...
Pourquoi en fut-il refroidi ? Il eut du mal à y aller, mais il y alla. Chouby ! Quentin l'accueillit avec chaleur... et croissants.
— Je crois avoir compris que les mecs, c'était pas ton truc, Norbert, mais... tu me dirais ce que t'as pensé d'hier soir ?
— Je sais pas trop...
— Choqué ? Blessé ? Outragé ? Ou simplement... triste ?
— Non, pas triste ! Bizarre, peut-être...
— Tu m'autorises à tout t'expliquer... t'apprendre, aussi ?
— Oh... oui, tout ce que tu veux.
— J'ai pas osé, hier... devant Kévin, mais... j'aimerais tellement... t'embrasser, Norbert.
Norbert sourit doucement. Il ne dit pas qu'il l'avait espéré, ce baiser, voyant ceux que les autres échangeaient... La vie changea donc, et il ne s'en plaignit pas, le petit chien noir...
Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) (slygame.fr)
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