25-09-2024, 11:19 AM
À la fin des cours, Cylian rattrapa son voisin de table.
— Vincent ! Attends ! C'est au sujet de la soirée de ce soir.
— Oui ? Tu viens de toutes façons non ? Excuse moi je croyais que tu étais au courant, j'allais t'en parler après les cours de toutes façons.
— Toni m'en a un peu parlé, je vais essayer de faire de mon mieux mais vu mon état, je vais me contenter de garder les chaises.
— Mon pauvre vieux ! Toni m'a dit que tu avais fait une vilaine chute hier après-midi.
— Mouais, je te passe les détails...
A l'évidence, Toni avait prit soin de ne pas lui raconter toute l'histoire. C'était mieux ainsi pensait Cylian en lui même.
Les deux garçons marchèrent un peu le long de la cour, vers un jardin jonché de bancs. Le lieu si peu austère pour un lycée était envahi par le chèvrefeuille qui inondait les lieux d'un parfum entêtant en cette fraîche matinée.
Vincent résuma la soirée à venir.
— Donc je viens avec Lætitia, mais j'ai un problème. Je n'ai pas de voiture et toi non plus ni Toni.
— C'est bon, je suis sûr que Camille et Julien seront heureux de venir à cette soirée, si tu le veux bien.
— C'est entendu s'écria Vincent, pas de problème, tes amis seront les bienvenus. Le jeune homme s'accroupit dans un carré d'herbe et s'étendit quelques secondes au soleil, un brin d'herbe entre les dents.
Cylian pensa en lui-même qu'il était temps d'abattre la carte « Abel ». Il s'accroupit à coté de Vincent, le regard fuyant au loin.
— Je pense aussi amener un ami, cela lui ferait très plaisir de sortir en boîte avec nous ce soir. Tu le connais un peu, il s'agit d'un mec du nom de Abel...
Cylian regarda la réaction de Vincent lorsqu'il prononça ce prénom...
L'intéressé baissa simplement la tête en direction de la pelouse et répondit d'une voix neutre :
— Abel ? Oui je l'ai déjà rencontré quelques fois... C'est un gars cool, il peut venir bien sur ! Tu sais Cylian, cela me fait très plaisir qu'on sorte ce soir en boîte, entre amis. On ne fait jamais rien ensemble comme aller boire un verre ou aller au ciné les après-midi.
Cylian était content que Vincent accepte qu'Abel se joigne à la troupe mais concernant l'observation de Vincent, il répondit de manière évasive et il savait pourquoi : Cylian préférait passer un peu de temps avec Toni, ses après-midi allaient être assez occupées s'il devait se rendre chez Toni ou inversement. Pour cela, il donna une réponse qui restait dans le vague.
— En effet, c'est génial qu'on se voit entre amis se soir. Tu sais qu'avec nos devoirs et nos loisirs en dehors de cours, cela reste très difficile d'organiser des fêtes ou des après-midi chez l'un ou l'autre.
Cylian devait maintenant attaquer Vincent de front et tacher de savoir s'il était réellement bisexuel ou non. La rencontre avec Abel en dépendait.
— Dis moi Vincent, une question comme cela... tu as une copine ?
— Une copine ? Pourquoi cette question ?
Vincent avait sursauté un peu après la question de Cylian.
— Je ne te vois pas avec une fille en ce moment, c'est tout. Rassure toi c'était juste une question !
Vincent resta muet et stupéfait quelques instants puis il s'allongea sur le dos, les mains derrière la tête.
— J'aime une personne... Mais elle ne le sait pas encore...
Vincent regarda intensément le bleu du ciel qui se reflétait dans ses yeux verts.
À cet instant, Cylian se pencha au dessus de lui pour capter la moindre émotion et le moindre indice sur ce qui pouvait être la personne en question.
Vincent se passa une main dans ses cheveux courts, que le gel hérissait en piques par endroits.
— Je la connais ? sourit Cylian en s'allongeant à coté de lui.
— Je pense oui...
Vincent parlait avec un sourire rêveur.
Cylian décida de lui jeter l'hameçon. Restait à savoir si le poisson allait mordre. En guise d'appât il utilisa les grands moyens.
— Ne me dis pas qu'il s'agit de Ghost ! Mais c'est un beau gosse, dommage qu'il soit déjà pris.
— Qu'est ce que tu me raconte ? Je ne suis pas gay !
— Je n'ai jamais dit cela ! Rassure toi ! Je comprends très bien ce genre de relation et tu peux avoir ma confiance, nous sommes amis, tu peux avoir envie de vivre certaines choses mais qui te font peur même si tu as du mal à l'accepter pour le moment. Avec le temps, on comprend qu'il vaut mieux se prendre un râteau... euh... une veste si tu préfères avec une personne, que de finir sa vie, hanté par des regrets tu sais !
Vincent jouait nonchalamment avec un lacet de ses baskets tout en écoutant Cylian.
— Je sais bien Cylian, mais... c'est trop dur à le dire.
— Pourquoi c'est dur ? Tu n'es jamais sorti avec quelqu'un ?
— Si mais... oh et puis merde ! Tu ne peux pas comprendre ! Tu es comme les autres !
— Je ne peux pas comprendre ? Tu insinues que je vais porter un jugement sur quelqu'un que tu aimes ou qui te semble digne de t'aimer ? Tu es mon ami et les amis doivent accepter l'autre dans les choix qu'ils font.
Cylian sourit et lui tapota amicalement son épaule.
Vincent se releva et vint s'appuyer contre le châtaigner dont l'immense feuillage les surplombait qui semblait prendre part au dialogue. Il croisa les bras sur sa poitrine par peur comme si ses pensées s'échappaient de sa tête vers des oreilles curieuses. Lui qui était toujours le fanfaron de service, à cet instant, le garçon aux cheveux bruns en épis était mélancolique et songeur... Il articula difficilement :
— Cyl' ... si je te dis qui j'aime ? Tu me jures que cela reste secret entre toi et moi ? Parole d'amis ?
— Bien sûr Vincent ! Je te le jure ! Tu es quelqu'un de bien et je respecterais mon engagement, je te l'ai promis !
Vincent se retourna brusquement et fit face à Cylian. Il s'approcha de lui comme pour mieux voir son regard à ce qu'il allait dire.
Vincent rougissait et les muscles de sa mâchoire étaient crispées. Il lâcha sa phrase à Cylian, comme pour se débarrasser du fardeau qu'il avait sur la langue :
— Voilà... J'aime Toni !
Vincent détourna rapidement la tête, comme pour éviter le jugement de Cylian.
...
Cylian lui, restait figé en regardant Vincent... comme un renard sur la route, paralysé par une voiture qui l'aveuglait de ses phares et venait sur lui, prête à l'écraser.
Le blanc dura longtemps !
« Et merde ! » pensa Cylian, « C'est la meilleure celle là ! »
— Voilà c'est dit... tu... tu restes toujours mon ami Cyl ?
— Bien sûr Vincent, je comprends tout à fait.
Cylian tremblait, il mesurait les conséquences de cet aveu dans son esprit. « Si jamais Vincent apprend que moi et Toni nous sommes déjà ensemble, il va nous faire une crise de jalousie. Autant ne pas lui avouer tout de suite, il risque d'avoir très mal. »
La bonne nouvelle pour Cylian était que Vincent et Toni n'avaient jamais rien fait ensemble et que Vincent était au moins bi.
Vincent était fou de joie ! Il s'approcha derrière Cylian, la mine affable et lui tapota l'épaule.
— Merci Cyl' ! Je suis heureux de l'avoir dit à quelqu'un digne de confiance ! J'ai un poids en moins sur la conscience maintenant !
Cylian rougissait à son tour. Il avait mauvaise conscience de ne pas lui révéler la vérité.
Il répondit à Vincent sur un ton calme et sans convictions, passant sa main dans ses cheveux.
— Tu vois, ce n'étais pas aussi dur que cela...
Cylian se reprit, il se redressa et ajouta :
— Mais cela ne vas pas être facile je te signale ! Il aime déjà quelqu'un ! je te l'ai déjà dit il y a quelques jours !
— Et puis alors ? Au moins je me sens plus fort de l'avoir dit à quelqu'un ! Je me sens bien si tu savais ! Bon tu viens manger ? Je passe chez toi ce soir alors ?
— Non... je n'ai pas faim, va manger sans moi, l'air résigné.
— OK à toutes !
Cylian le regarda partir et furieusement, il donna un grand coup de poing dans l'arbre, il émit une pensée, l'esprit chauffé à blanc :
« Bon sang ! De tous les garçons du lycée, il fallait que ce soit lui qui aime Toni ! Notre amitié va en prendre un coup s'il... et moi qui n'ai pas eu le courage de lui avouer ! »
— Vincent ! Attends ! C'est au sujet de la soirée de ce soir.
— Oui ? Tu viens de toutes façons non ? Excuse moi je croyais que tu étais au courant, j'allais t'en parler après les cours de toutes façons.
— Toni m'en a un peu parlé, je vais essayer de faire de mon mieux mais vu mon état, je vais me contenter de garder les chaises.
— Mon pauvre vieux ! Toni m'a dit que tu avais fait une vilaine chute hier après-midi.
— Mouais, je te passe les détails...
A l'évidence, Toni avait prit soin de ne pas lui raconter toute l'histoire. C'était mieux ainsi pensait Cylian en lui même.
Les deux garçons marchèrent un peu le long de la cour, vers un jardin jonché de bancs. Le lieu si peu austère pour un lycée était envahi par le chèvrefeuille qui inondait les lieux d'un parfum entêtant en cette fraîche matinée.
Vincent résuma la soirée à venir.
— Donc je viens avec Lætitia, mais j'ai un problème. Je n'ai pas de voiture et toi non plus ni Toni.
— C'est bon, je suis sûr que Camille et Julien seront heureux de venir à cette soirée, si tu le veux bien.
— C'est entendu s'écria Vincent, pas de problème, tes amis seront les bienvenus. Le jeune homme s'accroupit dans un carré d'herbe et s'étendit quelques secondes au soleil, un brin d'herbe entre les dents.
Cylian pensa en lui-même qu'il était temps d'abattre la carte « Abel ». Il s'accroupit à coté de Vincent, le regard fuyant au loin.
— Je pense aussi amener un ami, cela lui ferait très plaisir de sortir en boîte avec nous ce soir. Tu le connais un peu, il s'agit d'un mec du nom de Abel...
Cylian regarda la réaction de Vincent lorsqu'il prononça ce prénom...
L'intéressé baissa simplement la tête en direction de la pelouse et répondit d'une voix neutre :
— Abel ? Oui je l'ai déjà rencontré quelques fois... C'est un gars cool, il peut venir bien sur ! Tu sais Cylian, cela me fait très plaisir qu'on sorte ce soir en boîte, entre amis. On ne fait jamais rien ensemble comme aller boire un verre ou aller au ciné les après-midi.
Cylian était content que Vincent accepte qu'Abel se joigne à la troupe mais concernant l'observation de Vincent, il répondit de manière évasive et il savait pourquoi : Cylian préférait passer un peu de temps avec Toni, ses après-midi allaient être assez occupées s'il devait se rendre chez Toni ou inversement. Pour cela, il donna une réponse qui restait dans le vague.
— En effet, c'est génial qu'on se voit entre amis se soir. Tu sais qu'avec nos devoirs et nos loisirs en dehors de cours, cela reste très difficile d'organiser des fêtes ou des après-midi chez l'un ou l'autre.
Cylian devait maintenant attaquer Vincent de front et tacher de savoir s'il était réellement bisexuel ou non. La rencontre avec Abel en dépendait.
— Dis moi Vincent, une question comme cela... tu as une copine ?
— Une copine ? Pourquoi cette question ?
Vincent avait sursauté un peu après la question de Cylian.
— Je ne te vois pas avec une fille en ce moment, c'est tout. Rassure toi c'était juste une question !
Vincent resta muet et stupéfait quelques instants puis il s'allongea sur le dos, les mains derrière la tête.
— J'aime une personne... Mais elle ne le sait pas encore...
Vincent regarda intensément le bleu du ciel qui se reflétait dans ses yeux verts.
À cet instant, Cylian se pencha au dessus de lui pour capter la moindre émotion et le moindre indice sur ce qui pouvait être la personne en question.
Vincent se passa une main dans ses cheveux courts, que le gel hérissait en piques par endroits.
— Je la connais ? sourit Cylian en s'allongeant à coté de lui.
— Je pense oui...
Vincent parlait avec un sourire rêveur.
Cylian décida de lui jeter l'hameçon. Restait à savoir si le poisson allait mordre. En guise d'appât il utilisa les grands moyens.
— Ne me dis pas qu'il s'agit de Ghost ! Mais c'est un beau gosse, dommage qu'il soit déjà pris.
— Qu'est ce que tu me raconte ? Je ne suis pas gay !
— Je n'ai jamais dit cela ! Rassure toi ! Je comprends très bien ce genre de relation et tu peux avoir ma confiance, nous sommes amis, tu peux avoir envie de vivre certaines choses mais qui te font peur même si tu as du mal à l'accepter pour le moment. Avec le temps, on comprend qu'il vaut mieux se prendre un râteau... euh... une veste si tu préfères avec une personne, que de finir sa vie, hanté par des regrets tu sais !
Vincent jouait nonchalamment avec un lacet de ses baskets tout en écoutant Cylian.
— Je sais bien Cylian, mais... c'est trop dur à le dire.
— Pourquoi c'est dur ? Tu n'es jamais sorti avec quelqu'un ?
— Si mais... oh et puis merde ! Tu ne peux pas comprendre ! Tu es comme les autres !
— Je ne peux pas comprendre ? Tu insinues que je vais porter un jugement sur quelqu'un que tu aimes ou qui te semble digne de t'aimer ? Tu es mon ami et les amis doivent accepter l'autre dans les choix qu'ils font.
Cylian sourit et lui tapota amicalement son épaule.
Vincent se releva et vint s'appuyer contre le châtaigner dont l'immense feuillage les surplombait qui semblait prendre part au dialogue. Il croisa les bras sur sa poitrine par peur comme si ses pensées s'échappaient de sa tête vers des oreilles curieuses. Lui qui était toujours le fanfaron de service, à cet instant, le garçon aux cheveux bruns en épis était mélancolique et songeur... Il articula difficilement :
— Cyl' ... si je te dis qui j'aime ? Tu me jures que cela reste secret entre toi et moi ? Parole d'amis ?
— Bien sûr Vincent ! Je te le jure ! Tu es quelqu'un de bien et je respecterais mon engagement, je te l'ai promis !
Vincent se retourna brusquement et fit face à Cylian. Il s'approcha de lui comme pour mieux voir son regard à ce qu'il allait dire.
Vincent rougissait et les muscles de sa mâchoire étaient crispées. Il lâcha sa phrase à Cylian, comme pour se débarrasser du fardeau qu'il avait sur la langue :
— Voilà... J'aime Toni !
Vincent détourna rapidement la tête, comme pour éviter le jugement de Cylian.
...
Cylian lui, restait figé en regardant Vincent... comme un renard sur la route, paralysé par une voiture qui l'aveuglait de ses phares et venait sur lui, prête à l'écraser.
Le blanc dura longtemps !
« Et merde ! » pensa Cylian, « C'est la meilleure celle là ! »
— Voilà c'est dit... tu... tu restes toujours mon ami Cyl ?
— Bien sûr Vincent, je comprends tout à fait.
Cylian tremblait, il mesurait les conséquences de cet aveu dans son esprit. « Si jamais Vincent apprend que moi et Toni nous sommes déjà ensemble, il va nous faire une crise de jalousie. Autant ne pas lui avouer tout de suite, il risque d'avoir très mal. »
La bonne nouvelle pour Cylian était que Vincent et Toni n'avaient jamais rien fait ensemble et que Vincent était au moins bi.
Vincent était fou de joie ! Il s'approcha derrière Cylian, la mine affable et lui tapota l'épaule.
— Merci Cyl' ! Je suis heureux de l'avoir dit à quelqu'un digne de confiance ! J'ai un poids en moins sur la conscience maintenant !
Cylian rougissait à son tour. Il avait mauvaise conscience de ne pas lui révéler la vérité.
Il répondit à Vincent sur un ton calme et sans convictions, passant sa main dans ses cheveux.
— Tu vois, ce n'étais pas aussi dur que cela...
Cylian se reprit, il se redressa et ajouta :
— Mais cela ne vas pas être facile je te signale ! Il aime déjà quelqu'un ! je te l'ai déjà dit il y a quelques jours !
— Et puis alors ? Au moins je me sens plus fort de l'avoir dit à quelqu'un ! Je me sens bien si tu savais ! Bon tu viens manger ? Je passe chez toi ce soir alors ?
— Non... je n'ai pas faim, va manger sans moi, l'air résigné.
— OK à toutes !
Cylian le regarda partir et furieusement, il donna un grand coup de poing dans l'arbre, il émit une pensée, l'esprit chauffé à blanc :
« Bon sang ! De tous les garçons du lycée, il fallait que ce soit lui qui aime Toni ! Notre amitié va en prendre un coup s'il... et moi qui n'ai pas eu le courage de lui avouer ! »