Chapitre 14 : Pluie de larmes (Un retour inattendu)
Si vous racontez une histoire drôle à une personne, et si cette personne rigole après que vous ayez dit « c'est l'histoire de... »
Pas de doute : vous avez à faire à un « psychique ».
Robert Lexin, Anecdotes (président de la guilde d'étude des pouvoirs).
Mercredi après-midi
La cloche de l'église sonnait les coups de 16 heures et une pluie glacée balayaient le parvis de la place ou se trouvait Cylian, protégé par une veste noire qui dansait sous l'effet du vent, ses cheveux ruisselants étaient rabattu sur son front, les gouttelettes d'eau s'écrasaient sur son visage pâle et longiligne.
D'où il était, il observait sans rien dire la personne qui venait à sa rencontre.
Toni marcha d'un pas calme et hésitant vers l'homme en noir qui lui avait donné rendez vous.
Toni s'immobilisa, il était arrivé devant Cylian.
Cylian descella ses lèvres et prononça ses paroles :
— Écoute Toni, je vais te faire souffrir mais je ne t'aime plus, tu m'as beaucoup aidé mais mon cœur en a décidé autrement, pardonne moi mon ami mais... nous ne nous ressemblons pas. Tu es fait pour aimer quelqu'un d'autre. Ne m'en veux pas, ne me demande pas « pourquoi ? » ce serait trop dur à t'expliquer. Ne cherche plus à me reparler.
2 heures plus tôt :
L'horloge de la place de ville sonnait 14 heures.
Cylian plongea à travers les nuages pour atteindre le parc Lexin.
Arrivé à destination il atterrit en piqué, ses pieds amortirent la chute à grands renforts d'ondes anti-gravitationnelles qui firent trembler le sol du parc. Les quelques feuilles déjà tombées volèrent sous l'impact de ci de là.
Il se déplia de tout son être.
« Bon où est elle maintenant ? »
Il scruta du regard Jennifer à travers la grande étendue du parc, pas l'ombre de la jeune fille. Ne la trouvant pas, il se mit à faire quelques mètres dans l'allée gravillonnée. Il détestait ce moment, il redoutait surtout les paroles de Jennifer. Qu'allait elle lui dire ?
Il se souvint du SMS qu'elle avait envoyé à Vincent, lui-même l'avait retransmit sur son portable, il était question de Toni : fréquentait il quelqu'un d'autre ?
Il chassa cette pensée de sa tête quand une voix féminine l'interpella derrière lui.
— CYLIAN !
Se retournant il vit Jennifer en jean et avec une longue veste noire et un chemisier. Il marcha vers elle.
— Salut Jennifer.
— Salut Cylian, tu n'es pas en retard à ce que je vois, tu es venu seul ? Ce que j'ai à te dire doit rester secret ! Jennifer le regardait dans les yeux avec une mine sérieuse et un soupçon d'inquiétude.
— Oui je suis seul, qui a-t-il ? dis le moi !
Après qu'il eu achevé ses mots, il se sentit étrangement fébrile.
« Oh ma tête ! » ses tempes battaient à tout rompre, il eu des vertiges.
— Cylian ? Qu'est ce que tu as ? Tu es malade ?
— Non... tout vas bien... ne t'inquiètes pas...
Il regardait autour de lui, tout était flou !
Jennifer lui pris le bras et le guida vers un banc en retrait sous un grand érable.
— Qu'est ce... qu'est ce qui m'arrive ?
— Reste tranquille sa va passer !
Cylian avait du mal à entendre et à voir, une torpeur s'emparait de lui, jamais il ne s'était senti comme ça auparavant, mis à part quelques soirées bien arrosées entre lui et ses potes.
C'est alors qu'il vit une ombre noire se déplacer derrière Jennifer...
Il reconnu Abel !
Abel mis son index sur ses lèvres, comme pour dire à Cylian de ne pas trahir sa présence.
Abel écarta les bras et d'un coup, le souffle irisé qu'il connaissait bien maintenant fit chuter la jeune fille à terre, le corps paralysé par l'onde émanant des paumes du jeune garçon.
Abel se pencha vers Jennifer et lui pris l'épaule par la main, ses yeux couleur or ne quittaient pas les yeux de la fille étendue.
Jennifer était submergé par la surprise, elle murmura :
— Ce... ce... n'est pas... possible !
Elle ferma tranquillement ses paupières, et son corps frêle resta inanimé, un souffle tranquille s'échappait de ses lèvres.
Il regarda ensuite Cylian dans le fond des yeux.
Phénomène étrange, Cylian sentit ses forces affluer en lui, il entendit de nouveau la voix d'Abel lui parler.
— Ça va Cylian ? Pas le temps de dormir. Tu es en danger !
— A...Abel ? il dévisagea le garçon tout de noir vêtu, une large capuche descendait le long de sa nuque.
— Qui veux-tu que ce soit d'autre ? Ah ces hypnotiques ! Très fort mais toujours surpris de tomber nez à nez avec le même pouvoir qu'eux ! Comme toi tu l'étais d'ailleurs !
— Abel répond moi ! Tu as combien de pouvoirs au juste ? Personne ne peut faire ce que tu fais !
— Détrompe toi mon cher. Je n'ai qu'un seul pouvoir !
Abel affichait un sourire digne de faire flancher n'importe quelle fille ou n'importe quel garçon tenté par le même sexe que lui, ce sourire... il le rendait divin.
— Arrête ! Je t'ai vu utiliser différents pouvoirs déjà !
— Tu te trompes ! Je vais tout t'expliquer.
Abel s'assit calmement sur le banc à coté de Cylian.
— Je suis ce qu'on appelle une « sangsue » mais entre nous, je préfère qu'on utilise le terme de « récepteur » ! Je prends les pouvoirs des autres, mais un seul à la fois : il suffit que je touche une personne et je maîtrise alors son don... le précédent pouvoir quittant aussitôt mon corps.
Quand je t'ai vu la première fois, chez qui je croyais être Julien, je t'ai localisé grâce au pouvoir de « vision » de Vincent, ensuite, j'ai discuté avec Toni qui m'a transféré son don avant de te parler, la suite... tu la connais !
— C'est donc ça ! J'aurai du m'en douter ! C'est tout simple en fait !
— Évidemment ! sourit Abel ! Quel bonheur de connaître tous les pouvoirs ! Tu te réveilles avec un pouvoir le matin, tu te couches avec un autre le soir ! Depuis le temps, j'ai appris à les maîtriser en grande partie.
Abel changea d'expression en regardant Cylian
— Écoute moi très attentivement ! Ce matin, en suivant Vincent, il a croisé Selenn qui lui a dit qu'elle avait rendez vous avec Toni cet après-midi, tu dois vite aller le rejoindre. Je sens qu'elle prépare un mauvais coup !
Cylian écarquilla les yeux,
— Qu..quoi mais que va-elle faire ?
— Tu le sais voyons ! Casser ton couple par tous les moyens pour récupérer Toni !
Cylian pensa au fond de lui-même.
« Comment savait elle pour Toni et lui ? Peut être qu'elle nous a surpris... quand je me suis disputé avec Camille... elle a tout entendu cette garce ! La déclaration d'amour ! »
— OK et alors ? Elle va prendre ma forme ? Voyons c'est stupide Abel ! Elle ne pourra pas demander éternellement à Jennifer de m'hypnotiser et me tenir à l'écart pendant qu'elle sera avec Toni, il s'apercevra bien qu'il y a un truc qui cloche !
Une autre pensée bondit dans son esprit,
« Merde hier ! Toni était très bizarre ! Je comprends tout à présent ! »
Abel sembla raisonner en même temps que Cylian :
— Pour draguer Toni ? Bien sur que non comme tu dis mais...
— Pour casser notre union il suffit d'une seule rencontre ! compléta Cylian.
Cylian sentit des larmes couler sur ses joues, il allait s'écrouler par terre « elle va lui briser le cœur et lui dire de ne plus jamais me revoir ! »
— Je suis désolé, tu as tout compris ! susurra Abel, Selenn veut Toni sous sa forme originelle. Maintenant dépêche toi ! Il ne te reste plus beaucoup de temps pour rejoindre Toni ! Vole ! Moi je reste pour surveiller Jennifer.
Cylian se redressa d'un bond sur ses deux pieds, il se sentait tout à fait bien maintenant !
Il décolla sans regarder Abel et Jennifer endormie qu'il laissait derrière lui.
Maintenant allons-y !
Il fendit l'air comme un éclair, prenant de l'altitude. Devant lui, une barrière de sombres nuages menaçaient le ciel.
« Oh non ! pas maintenant ! Il me faut juste un peu de temps ! » Qu'allait il trouver sur la place ?
Pas le temps de réfléchir, ni à ce qu'Abel lui avait dit, il faut que je me déplace au ras du sol au cas ou il ce déciderait à pleuvoir...
Cylian craignait les nuages noirs au dessus de sa tête comme un chat craint l'eau.
Ce fut malheureusement trop tard ! Les premières gouttes de pluie vinrent s'abattre sur son visage, tel des ciseaux mortels lui arrachant les ailes.
NON !
Il sentit ses forces l'abandonner et tomba comme une pierre.
« Le pommier... je tombe... » Ses souvenirs douloureux remontèrent en lui.
« Cette fois Cylian ton compte est bon ! Tu ne reverras jamais ton adoré ! »
La chute ... le corps frôla des branches d'arbres, le tailladant jusque dans ses chairs... douleurs atroces...
Par chance une étendue d'eau ralentit sa chute.
Si vous racontez une histoire drôle à une personne, et si cette personne rigole après que vous ayez dit « c'est l'histoire de... »
Pas de doute : vous avez à faire à un « psychique ».
Robert Lexin, Anecdotes (président de la guilde d'étude des pouvoirs).
Mercredi après-midi
La cloche de l'église sonnait les coups de 16 heures et une pluie glacée balayaient le parvis de la place ou se trouvait Cylian, protégé par une veste noire qui dansait sous l'effet du vent, ses cheveux ruisselants étaient rabattu sur son front, les gouttelettes d'eau s'écrasaient sur son visage pâle et longiligne.
D'où il était, il observait sans rien dire la personne qui venait à sa rencontre.
Toni marcha d'un pas calme et hésitant vers l'homme en noir qui lui avait donné rendez vous.
Toni s'immobilisa, il était arrivé devant Cylian.
Cylian descella ses lèvres et prononça ses paroles :
— Écoute Toni, je vais te faire souffrir mais je ne t'aime plus, tu m'as beaucoup aidé mais mon cœur en a décidé autrement, pardonne moi mon ami mais... nous ne nous ressemblons pas. Tu es fait pour aimer quelqu'un d'autre. Ne m'en veux pas, ne me demande pas « pourquoi ? » ce serait trop dur à t'expliquer. Ne cherche plus à me reparler.
2 heures plus tôt :
L'horloge de la place de ville sonnait 14 heures.
Cylian plongea à travers les nuages pour atteindre le parc Lexin.
Arrivé à destination il atterrit en piqué, ses pieds amortirent la chute à grands renforts d'ondes anti-gravitationnelles qui firent trembler le sol du parc. Les quelques feuilles déjà tombées volèrent sous l'impact de ci de là.
Il se déplia de tout son être.
« Bon où est elle maintenant ? »
Il scruta du regard Jennifer à travers la grande étendue du parc, pas l'ombre de la jeune fille. Ne la trouvant pas, il se mit à faire quelques mètres dans l'allée gravillonnée. Il détestait ce moment, il redoutait surtout les paroles de Jennifer. Qu'allait elle lui dire ?
Il se souvint du SMS qu'elle avait envoyé à Vincent, lui-même l'avait retransmit sur son portable, il était question de Toni : fréquentait il quelqu'un d'autre ?
Il chassa cette pensée de sa tête quand une voix féminine l'interpella derrière lui.
— CYLIAN !
Se retournant il vit Jennifer en jean et avec une longue veste noire et un chemisier. Il marcha vers elle.
— Salut Jennifer.
— Salut Cylian, tu n'es pas en retard à ce que je vois, tu es venu seul ? Ce que j'ai à te dire doit rester secret ! Jennifer le regardait dans les yeux avec une mine sérieuse et un soupçon d'inquiétude.
— Oui je suis seul, qui a-t-il ? dis le moi !
Après qu'il eu achevé ses mots, il se sentit étrangement fébrile.
« Oh ma tête ! » ses tempes battaient à tout rompre, il eu des vertiges.
— Cylian ? Qu'est ce que tu as ? Tu es malade ?
— Non... tout vas bien... ne t'inquiètes pas...
Il regardait autour de lui, tout était flou !
Jennifer lui pris le bras et le guida vers un banc en retrait sous un grand érable.
— Qu'est ce... qu'est ce qui m'arrive ?
— Reste tranquille sa va passer !
Cylian avait du mal à entendre et à voir, une torpeur s'emparait de lui, jamais il ne s'était senti comme ça auparavant, mis à part quelques soirées bien arrosées entre lui et ses potes.
C'est alors qu'il vit une ombre noire se déplacer derrière Jennifer...
Il reconnu Abel !
Abel mis son index sur ses lèvres, comme pour dire à Cylian de ne pas trahir sa présence.
Abel écarta les bras et d'un coup, le souffle irisé qu'il connaissait bien maintenant fit chuter la jeune fille à terre, le corps paralysé par l'onde émanant des paumes du jeune garçon.
Abel se pencha vers Jennifer et lui pris l'épaule par la main, ses yeux couleur or ne quittaient pas les yeux de la fille étendue.
Jennifer était submergé par la surprise, elle murmura :
— Ce... ce... n'est pas... possible !
Elle ferma tranquillement ses paupières, et son corps frêle resta inanimé, un souffle tranquille s'échappait de ses lèvres.
Il regarda ensuite Cylian dans le fond des yeux.
Phénomène étrange, Cylian sentit ses forces affluer en lui, il entendit de nouveau la voix d'Abel lui parler.
— Ça va Cylian ? Pas le temps de dormir. Tu es en danger !
— A...Abel ? il dévisagea le garçon tout de noir vêtu, une large capuche descendait le long de sa nuque.
— Qui veux-tu que ce soit d'autre ? Ah ces hypnotiques ! Très fort mais toujours surpris de tomber nez à nez avec le même pouvoir qu'eux ! Comme toi tu l'étais d'ailleurs !
— Abel répond moi ! Tu as combien de pouvoirs au juste ? Personne ne peut faire ce que tu fais !
— Détrompe toi mon cher. Je n'ai qu'un seul pouvoir !
Abel affichait un sourire digne de faire flancher n'importe quelle fille ou n'importe quel garçon tenté par le même sexe que lui, ce sourire... il le rendait divin.
— Arrête ! Je t'ai vu utiliser différents pouvoirs déjà !
— Tu te trompes ! Je vais tout t'expliquer.
Abel s'assit calmement sur le banc à coté de Cylian.
— Je suis ce qu'on appelle une « sangsue » mais entre nous, je préfère qu'on utilise le terme de « récepteur » ! Je prends les pouvoirs des autres, mais un seul à la fois : il suffit que je touche une personne et je maîtrise alors son don... le précédent pouvoir quittant aussitôt mon corps.
Quand je t'ai vu la première fois, chez qui je croyais être Julien, je t'ai localisé grâce au pouvoir de « vision » de Vincent, ensuite, j'ai discuté avec Toni qui m'a transféré son don avant de te parler, la suite... tu la connais !
— C'est donc ça ! J'aurai du m'en douter ! C'est tout simple en fait !
— Évidemment ! sourit Abel ! Quel bonheur de connaître tous les pouvoirs ! Tu te réveilles avec un pouvoir le matin, tu te couches avec un autre le soir ! Depuis le temps, j'ai appris à les maîtriser en grande partie.
Abel changea d'expression en regardant Cylian
— Écoute moi très attentivement ! Ce matin, en suivant Vincent, il a croisé Selenn qui lui a dit qu'elle avait rendez vous avec Toni cet après-midi, tu dois vite aller le rejoindre. Je sens qu'elle prépare un mauvais coup !
Cylian écarquilla les yeux,
— Qu..quoi mais que va-elle faire ?
— Tu le sais voyons ! Casser ton couple par tous les moyens pour récupérer Toni !
Cylian pensa au fond de lui-même.
« Comment savait elle pour Toni et lui ? Peut être qu'elle nous a surpris... quand je me suis disputé avec Camille... elle a tout entendu cette garce ! La déclaration d'amour ! »
— OK et alors ? Elle va prendre ma forme ? Voyons c'est stupide Abel ! Elle ne pourra pas demander éternellement à Jennifer de m'hypnotiser et me tenir à l'écart pendant qu'elle sera avec Toni, il s'apercevra bien qu'il y a un truc qui cloche !
Une autre pensée bondit dans son esprit,
« Merde hier ! Toni était très bizarre ! Je comprends tout à présent ! »
Abel sembla raisonner en même temps que Cylian :
— Pour draguer Toni ? Bien sur que non comme tu dis mais...
— Pour casser notre union il suffit d'une seule rencontre ! compléta Cylian.
Cylian sentit des larmes couler sur ses joues, il allait s'écrouler par terre « elle va lui briser le cœur et lui dire de ne plus jamais me revoir ! »
— Je suis désolé, tu as tout compris ! susurra Abel, Selenn veut Toni sous sa forme originelle. Maintenant dépêche toi ! Il ne te reste plus beaucoup de temps pour rejoindre Toni ! Vole ! Moi je reste pour surveiller Jennifer.
Cylian se redressa d'un bond sur ses deux pieds, il se sentait tout à fait bien maintenant !
Il décolla sans regarder Abel et Jennifer endormie qu'il laissait derrière lui.
Maintenant allons-y !
Il fendit l'air comme un éclair, prenant de l'altitude. Devant lui, une barrière de sombres nuages menaçaient le ciel.
« Oh non ! pas maintenant ! Il me faut juste un peu de temps ! » Qu'allait il trouver sur la place ?
Pas le temps de réfléchir, ni à ce qu'Abel lui avait dit, il faut que je me déplace au ras du sol au cas ou il ce déciderait à pleuvoir...
Cylian craignait les nuages noirs au dessus de sa tête comme un chat craint l'eau.
Ce fut malheureusement trop tard ! Les premières gouttes de pluie vinrent s'abattre sur son visage, tel des ciseaux mortels lui arrachant les ailes.
NON !
Il sentit ses forces l'abandonner et tomba comme une pierre.
« Le pommier... je tombe... » Ses souvenirs douloureux remontèrent en lui.
« Cette fois Cylian ton compte est bon ! Tu ne reverras jamais ton adoré ! »
La chute ... le corps frôla des branches d'arbres, le tailladant jusque dans ses chairs... douleurs atroces...
Par chance une étendue d'eau ralentit sa chute.