03-09-2024, 06:33 PM
Défi titre : Les nouveaux voisins,
— B'jour, maman ! Ça sent bon dis donc.
— Bonjour toi. Bien dormi ?
— Très bien.
Je me sers un café et ajoute du lait et du sucre... la journée a enfin commencé.
— On a de nouveaux voisins, ils sont en train d'emménager.
— Ah. J'espère qu'ils ne seront pas bruyants ou ils vont m'entendre.
— Attends de voir avant de les critiquer. Si ça se trouve, ils sont charmants.
— Ouais, ouais...
— Et ils ont peut-être une fille de ton âge qui te plaira, qui sait ?
— Ah ouais, ce serait pratique, elle pourrait se glisser en douce sur notre balcon pour rejoindre ma chambre.
— Tu en as de bonnes, toi, répond ma mère en riant. Et pourquoi ce serait à elle de te rejoindre ?
— Bah pourquoi ce serait à moi de le faire ? Les femmes ont voulu l'égalité, eh bien, qu'elles fassent le mur, pour changer.
— Et si elle passait par la porte, ce serait plus simple, non ?
— C'est pas bête comme idée. Tu crois qu'elle y pensera ?
Je décide d'aller jeter un coup d'œil sur ces voisins et sors sur le palier. Je vois une femme, la soixantaine, sortir de l'appartement de droite, et m'apprête à la saluer lorsqu'elle me lance :
— Reste pas planté là, va prendre des cartons !
Autant pour les voisins sympa...
— Pardon ? Dis-je, éberlué.
— Pfff... y a vraiment rien à faire de toi, c'est pas possible d'être aussi feignant...
— C'est pas possible d'être aussi sans-gêne ! Quand on demande de l'aide, on essaie d'être poli, non ? Et pourquoi vous me tutoyez ?
— Arrête ça tout de suite, François !
— Quoi ?
— Qu'est-ce qui se passe ?
Je me tourne vers l'origine de la voix... Un carton volumineux s'approche vers nous, masquant son porteur. Le carton interrompt sa progression, descend... et un jeune homme se relève, essuyant son front avec sa manche.
— Mais... ça alors !
Je rêve encore. Je suis toujours dans mon lit. C'est moi, c'est le type que je retrouve toujours planqué derrière mon miroir, qui me regarde maintenant avec étonnement. Un sosie. Le truc qui a une chance sur dix millions d'arriver. J'aurais dû jouer au loto, à la place.
— Oh, mon dieu, dit sa mère. Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
Je ne résiste pas. C'est plus fort que moi...
— Je le savais. On m'avait dit qu'on avait été séparé à la naissance, mais je ne pensais pas que je retrouverai mon jumeau un jour.
La tête que fait François vaut tout l'or du monde.
— Mais enfin, qu'est-ce que vous racontez, dit sa mère. Je le saurais si j'avais eu deux enfants, vous croyez qu'on accouche comme on lit son journal ?
— Pourquoi pas, j'ai jamais essayé. Je plaisantais. Je m'appelle François, poursuis-je, bien décidé à y aller à fond.
Le vrai François est maintenant hilare. Je sens qu'on va bien s'entendre tous les deux. En tout cas, je l'espère. Je trouve la similitude entre nous véritablement fascinante.
— Je ne crois pas, tu as entendu ma mère t'appeler.
— Je suis démasqué. En fait, je m'appelle Jeremy. Avec un « y ».
— Je suis vraiment désolée, je croyais voir mon fils.
— C'est tout pardonné. Comment vous appelez-vous ?
— Marie.
— C'est un beau prénom. Eh bien, Marie, et François, dis-je en me retournant de nouveau vers lui et lui tendant la main, qu'il accepte et serre amicalement.
— Bienvenue, leur dis-je. J'espère que vous vous plairez ici.
— Merci.
— Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas... mais je vais bientôt manger. Je vous retrouve après.
— Il n'y a pas de problème. C'est gentil de ta part.
— Salut frangin, dit François avec un sourire.
— Oui, je pense vraiment qu'on va bien s'entendre, tous les deux. Cool.
Je rentre et retourne dans la cuisine.
Décidément, ça sent rudement bon. Ma mère est un vrai cordon bleu, ce dont je me réjouis.
— Tu as été voir les voisins ?
— Oui. En fait, ils sont de la famille.
— Arrête tes bêtises.
— Je te jure, c'est mon frère jumeau. Celui que je croyais avoir perdu.
— Tu ne peux pas être sérieux cinq minutes ?
— Ça voudrait dire que je vais mourir.
— Reste comme ça, alors. C'est quoi cette histoire de frère ?
— C'est mon sosie. Parfait. Taille, poids, visage, voix... il avait même mes vêtements.
— Tu plaisantes ?
— Sérieux ! Il s'appelle Jeremy, lui aussi !
Je finis par raconter toute l'histoire à ma mère et mon frère, tout en dévorant le repas.
— Je vais leur filer un coup de main, dis-je après avoir fini mon dessert et englouti un café.
— C'est gentil de ta part. Ça doit cacher quelque chose, ça.
— Rien du tout.
— Ils n'auraient pas une fille, par hasard ?
— Maman !
— C'est quand même curieux que tu décides impromptu d'aider les voisins comme ça, même si c'est louable. Ce n'est quand même pas Marie...
— Je préfère ne rien entendre de plus. Qu'est-ce que tu as à vouloir à tout prix me caser ? Tu veux te débarrasser de moi ?
— Mais pas du tout. Simplement, je m'inquiète pour toi. Tu ne me parles jamais de tes copines, tu n'en as jamais amené ici, seulement des copains, avec lesquels tu passes ton temps à jouer à la console. Il serait temps que tu commences à sortir, à faire ta vie.
— Je veux bien, maman, mais y a un problème.
Je me rassois. Je ne peux pas dire à mon frère de s'ouvrir à maman et me fermer comme une huître devant ses yeux. Tu parles d'un exemple...
— Tu veux la vérité ? Je... je ne me sens pas du tout prêt à nouer une relation. Ça me fout les b... les jetons.
— Pourquoi donc ? Ça n'a rien de terrible, au contraire.
— Je sais pas... je crois que j'ai juste besoin de temps.
— Je suis contente que tu décides de m'en parler. Il y a certainement une raison derrière ça... et on peut la trouver.
— C'est simple en fait, dit Jean. Tu paniques à l'idée d'être sérieux. C'est pour ça que tu déconnes tout le temps.
— Ouh là, Freud est parmi nous ! Bon, j'ai promis de leur donner un coup de main, j'y vais.
— On va inverser les rôles, propose-t-il. Ce sera toi le petit frère, maintenant.
— Ha ha.
— Jerem... tu sais que tu peux me parler s'il y a un problème, me dit ma mère alors que je passe le seuil de la cuisine.
— Et à moi aussi ! crie Jean.
Ah là là, ils peuvent pas me laisser tranquille, non ? Je suis content comme je suis. Je suis bien conscient qu'il y a un problème, mais c'est probablement dû au fait que je n'ai pas encore trouvé le véritable amour. Quand je l'aurai trouvé, toutes mes barrières tomberont et tout se passera bien.
C'est évident.
Enfin, me voilà dehors. Je vais frapper à la porte des voisins, et c'est François qui m'ouvre.
— Salut frérot ! Entre.
Je me retrouve dans la petite pièce qui sert d'entrée à nos appartements. Il ferme la porte et se retourne vers moi. Nous nous regardons de nouveau, fascinés.
— C'est vraiment dingue. J'ai beau te regarder, j'arrive toujours pas à y croire.
— C'est pareil pour moi. Maintenant, j'aurai plus besoin de mon miroir.
— Ouais ! Fini la buée !
Nous passons dans le salon en riant, et je contemple la masse de cartons et de meubles démontés. Il y a du boulot...
— Ma mère est repartie pour organiser le deuxième voyage avec des amis à elle, je reste ici pour commencer à ranger. Si tu veux toujours donner un coup de main, tu es le bienvenu.
— Pas de problème, je suis là pour ça.
— Pour ça, ou pour moi ?
Ouch. Malin le gars...
— J'avoue, je suis trop intrigué. C'est trop... bizarre. Mais si j'ai dit que j'aiderai, c'est que je le ferai.
— Super. On va commencer par monter les meubles...
Nous commençons par emporter une série de pièces dans l'une des chambres avant de monter une armoire.
— Tu vivais où avant ?
— À Rouen. Mes parents ont divorcé il y a deux ans, et on a dû partir. Et toi, tes parents ?
— Ils sont toujours ensemble, mais mon père travaille à l'étranger, je le vois très peu.
— Une ressemblance entre nous deux, encore... c'est à peine si je voyais encore le mien, et maintenant...
— Désolé...
Il fait la moue, acceptant d'un signe de tête, puis revient au meuble.
— Tu es à la fac ?
— Non... je n'ai eu mon bac que l'année dernière, et j'ai décidé de faire une pause, pour un an, avant de me relancer dans les études. Et toi ?
— Pas de place ici... je m'inscrirai pour l'année prochaine.
— Quel cursus ?
— Informatique. La maintenance, je pense.
— Comme moi ! On sera ensemble, très certainement.
— Toi aussi... mais à quel point est-on identiques ? Comment est-ce seulement possible ?
— La probabilité a beau être mince, elle n'est pas nulle, et donc...
— Ouais, mais alors là, c'est quand même surprenant.
Nous nous regardons tous les deux, pensifs... je me rends compte que je n'ai pas déconné depuis un bon moment. Étrangement, je n'en ressens pas le besoin. De plus en plus curieux.
— Bon, un meuble de monté... il en reste ! Tu veux boire quelque chose ?
— Ça va, merci.
— Le suivant est composé d'éléments très lourds... on va en baver.
— Je crois bien les avoir remarqué tout à l'heure.
Effectivement, les éléments en bois massif pèsent leur poids, et nous sommes en nage lorsque la commode est enfin montée.
— Ouahou ! Content d'en avoir fini avec celui-là !
— C'est clair ! Heureusement, le reste sera plus facile. Merci pour ton aide en tout cas.
— De rien.
Il enlève son t-shirt, et je fais de même, ne pouvant plus supporter de le sentir coller à ma peau.
Nous nous tournons pour nous faire face.
— Je sais exactement à quoi tu penses, dit François.
— Ouais, tu as posé la question tout à l'heure. À quel point sommes-nous identiques ?
Je n'ai jamais auparavant regardé le corps d'un homme avec un tel intérêt. Surtout qu'il est à moitié nu, et qu'il me regarde avec autant d'intensité. Le verdict qui tombe est sans appel :
— Ma parole, on nous a cloné ou quoi ?
— On est trop vieux pour ça. Fais voir ton dos ?
Il se retourne, mais je ne trouve aucun signe distinctif. Tout comme moi, il est dépourvu de grain de beauté...
— Je commence à me dire qu'on pourrait se foutre à poil, on ne verrai pas de différence.
— Pas possible, bonhomme, ça ne peut pas aller jusque-là. T'as forcément un grain de beauté quelque part.
— Aucun, et toi ?
— Mince, non. On est vraiment pareils. Même cheveux blonds, même coiffure, même yeux bleus, même corps...
— Pour ce qu'on en a vu, du moins.
— C'est simple à vérifier, dit-il en défaisant sa ceinture et en commençant à défaire le bouton de son pantalon.
— Euh...
J'ai trouvé une différence entre nous, finalement. Je n'aurais jamais osé un truc pareil. Peut-être est-ce un défi, une petite vengeance pour les salades que j'ai raconté quand on s'est rencontrés ? Ça doit être ça, et je l'accepte tel quel, dans ce cas. Plus qu'à accepter ça le sourire aux lèvres et à le suivre. Je ne suis pas du genre à montrer qu'on peut m'avoir aussi facilement. À quel moment cessera-t-il de surenchérir ?
Je commence à défaire à mon tour ma ceinture, lorsque je me rends compte qu'il a baissé d'un coup pantalon et boxer.
Alors là, il m'a eu.
Mais je ne peux pas reculer. Même si je suis plutôt du genre pudique, je ne peux pas passer pour un dégonflé devant son regard de défi. Il a été jusqu'à ôter chaussures et chaussettes, et je suis bien obligé de faire pareil.
Pourquoi ? Je ne lui dois rien, je n'ai aucun compte à lui rendre, me dis-je soudain.
Mais, sans que je comprenne pourquoi, je ne peux pas m'abaisser à ses yeux...
Ou serait-ce à MES yeux ? Est-ce qu'il me renvoie face à moi-même ? Contrairement au reflet de mon miroir, il peut parler, critiquer... juger.
J'ôte mes chaussures en y réfléchissant plus intensément. Les chaussettes suivent sans que je trouve d'autre réponse. Je me redresse et commence à défaire ma braguette. Plus d'issue. Pour le coup, c'est moi qui ai été eu... mais je n'ai jamais rechigné à accomplir mes gages ou à relever des défis. Question de fierté.
Je baisse comme lui pantalon et boxer d'un même mouvement, m'en débarrasse et me redresse fièrement devant lui.
Bordel. Je pourrais être devant mon miroir, en effet.
— Il doit bien y avoir une différence, dit François.
Je remarque que son sexe a une taille plutôt avantageuse... ou alors...
— Aucune différence, dit-il. Hum...
Mon corps réagit lui aussi, à ma grande surprise.
— Je ne sais pas combien de fois je me suis branlé devant mon miroir, dis-je. Je dois réagir automatiquement à force.
Je ne suis pas très fier de cette excuse, mais c'est tout ce que j'ai trouvé. Mais il n'y prête aucune attention.
— J'aime bien aussi, dit François, qui ne fait pas un mouvement, m'obligeant à tenir face à lui, tandis que nos sexes se dressent de plus en plus. Nous finissons par arriver au même stade d'érection complète.
— 17, hein, dit François.
— Ouais.
Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Normalement, j'aurais noyé tout ce moment dans un pur délire, déconné à fond, et on aurait été par terre, pliés de rire, au lieu d'être à poil face à face. Il n'est même pas rouge...
— J'ai trouvé une différence, dis-je alors que je commence à être franchement gêné par la situation.
J'ai assez détaillé son corps... et je me suis suffisamment fait détailler.
— Laquelle ? fait-il, étonné.
— Regarde mon visage, qu'est-ce que tu vois ?
— Tu es rouge.
— Tu... tu n'es pas pudique, pas vrai ?
— Non, pas du tout. Et toi si ?
— Très.
— Mais tu t'es pas dégonflé. Je suis admiratif.
— Ou très bête, dis-je en essayant de rire. Me laisser entraîner là-dedans...
— Bah, y a rien de méchant, on s'est juste comparés.
— On se connaît à peine !
— Ça change quelque chose ? Quand tu vas sur une plage naturiste ou au sauna, des inconnus, y en a plein autour de toi.
— Je ne vais pas dans ce genre d'endroits !
— Tu devrais essayer, dit-il en se retournant soudain et en reprenant ses vêtements. Bon, mieux vaut que ma mère ne nous surprenne pas comme ça. Ce serait gênant.
— Tu as raison !
Je me jette sur mes propres vêtements. Mais qu'est-ce qui m'a pris ? Qu'est-ce qui nous a pris ? Un défi, une mise à l'épreuve ? Peut-être... mais en tout cas, j'ai relevé le gant, c'est tout ce qui compte. Je ne me suis pas mis à l'air ainsi devant quelqu'un depuis... pfff. Loin. On s'était fait un pouilleux déshabilleur, mais on s'était arrêté bien évidemment au slip. Pourquoi n'ai-je pas eu l'occasion de faire ça avec une fille ? Voilà qui aurait été nettement plus intéressant.
Tu te poses la question ? Tu connais bien la réponse, pourtant. C'est toi le fautif.
— Bon, dis-je, je crois qu'on a fait assez de comparaisons. On a toujours des meubles à monter.
— Oui, fait-il, acceptant de changer ainsi de sujet. On va monter le lit...
Nous travaillons pendant plusieurs heures, montant les meubles dans les deux chambres, puis faisons une pause.
— Ne sois pas gêné, dit-il en me regardant. Tu verras qu'on en rira plus tard.
— T'as raison.
— Tu me rassure. J'avais peur d'avoir été un peu trop loin.
Un peu ? Mais je crois en effet qu'il vaut mieux en rire. Allez, à moi d'attaquer. Quoique je risque d'en prendre plein les dents... je dois être maso.
— T'es puceau ?
— Ouais, et toi ?
— Pareil.
Bon, ben, ça ne va pas bien loin...
— Toujours pareils, dit François.
— On peut en faire notre devise.
— Je continue à me demander à quel point on est vraiment semblables, tous les deux.
— Comment ça ?
— On a les mêmes corps, mais a-t-on les mêmes goûts ?
— Hum...
Tout en déplaçant les cartons pour les ranger dans les chambres, nous énumérons ce que nous aimons et détestons, dans tous les domaines.
— Je commence à croire qu'on aime les mêmes choses, Jeremy. Tout. Nous sommes semblables en tout. Sauf la pudeur, mais tu verras, une fois qu'on a commencé à se montrer, ça passe vite.
— Si tu le dis.
Il s'approche de moi, vraiment très près. Je me demande ce qu'il veut...
— Il y a une ultime chose... peut-être un dernier point commun... ou pas.
— Laquelle ?
— T'es gay, pas vrai ?
Je ne m'y attendais pas, à celle-là.
— Euh... ça va beaucoup trop loin, là.
— Excuse-moi. Je... je ne voulais pas te vexer. Je suis vraiment désolé. J'ai cru...
— T'es désolé ? Bon sang, tu...
Mon cœur cogne comme c'est pas permis, tandis que je tente de trouver un sens à tout ce qui se passe. Je recule en secouant la tête.
— Excuse-moi, je t'en prie !
Je fais demi-tour et pars en courant vers la sortie, l'entendant crier derrière moi :
— Pardon !
Je sors, claquant la porte, et cherche fébrilement la clé dans ma poche, la sort et tente de l'insérer dans la serrure, mais mes mains tremblent trop, je dois m'y reprendre plusieurs fois avant d'y arriver, entre enfin chez moi, referme avec un peu de soulagement... trop peu. Je me réfugie dans ma chambre, met le verrou et me jette sur mon lit, tremblant toujours nerveusement...
...et ne sachant pas pourquoi.
— B'jour, maman ! Ça sent bon dis donc.
— Bonjour toi. Bien dormi ?
— Très bien.
Je me sers un café et ajoute du lait et du sucre... la journée a enfin commencé.
— On a de nouveaux voisins, ils sont en train d'emménager.
— Ah. J'espère qu'ils ne seront pas bruyants ou ils vont m'entendre.
— Attends de voir avant de les critiquer. Si ça se trouve, ils sont charmants.
— Ouais, ouais...
— Et ils ont peut-être une fille de ton âge qui te plaira, qui sait ?
— Ah ouais, ce serait pratique, elle pourrait se glisser en douce sur notre balcon pour rejoindre ma chambre.
— Tu en as de bonnes, toi, répond ma mère en riant. Et pourquoi ce serait à elle de te rejoindre ?
— Bah pourquoi ce serait à moi de le faire ? Les femmes ont voulu l'égalité, eh bien, qu'elles fassent le mur, pour changer.
— Et si elle passait par la porte, ce serait plus simple, non ?
— C'est pas bête comme idée. Tu crois qu'elle y pensera ?
Je décide d'aller jeter un coup d'œil sur ces voisins et sors sur le palier. Je vois une femme, la soixantaine, sortir de l'appartement de droite, et m'apprête à la saluer lorsqu'elle me lance :
— Reste pas planté là, va prendre des cartons !
Autant pour les voisins sympa...
— Pardon ? Dis-je, éberlué.
— Pfff... y a vraiment rien à faire de toi, c'est pas possible d'être aussi feignant...
— C'est pas possible d'être aussi sans-gêne ! Quand on demande de l'aide, on essaie d'être poli, non ? Et pourquoi vous me tutoyez ?
— Arrête ça tout de suite, François !
— Quoi ?
— Qu'est-ce qui se passe ?
Je me tourne vers l'origine de la voix... Un carton volumineux s'approche vers nous, masquant son porteur. Le carton interrompt sa progression, descend... et un jeune homme se relève, essuyant son front avec sa manche.
— Mais... ça alors !
Je rêve encore. Je suis toujours dans mon lit. C'est moi, c'est le type que je retrouve toujours planqué derrière mon miroir, qui me regarde maintenant avec étonnement. Un sosie. Le truc qui a une chance sur dix millions d'arriver. J'aurais dû jouer au loto, à la place.
— Oh, mon dieu, dit sa mère. Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
Je ne résiste pas. C'est plus fort que moi...
— Je le savais. On m'avait dit qu'on avait été séparé à la naissance, mais je ne pensais pas que je retrouverai mon jumeau un jour.
La tête que fait François vaut tout l'or du monde.
— Mais enfin, qu'est-ce que vous racontez, dit sa mère. Je le saurais si j'avais eu deux enfants, vous croyez qu'on accouche comme on lit son journal ?
— Pourquoi pas, j'ai jamais essayé. Je plaisantais. Je m'appelle François, poursuis-je, bien décidé à y aller à fond.
Le vrai François est maintenant hilare. Je sens qu'on va bien s'entendre tous les deux. En tout cas, je l'espère. Je trouve la similitude entre nous véritablement fascinante.
— Je ne crois pas, tu as entendu ma mère t'appeler.
— Je suis démasqué. En fait, je m'appelle Jeremy. Avec un « y ».
— Je suis vraiment désolée, je croyais voir mon fils.
— C'est tout pardonné. Comment vous appelez-vous ?
— Marie.
— C'est un beau prénom. Eh bien, Marie, et François, dis-je en me retournant de nouveau vers lui et lui tendant la main, qu'il accepte et serre amicalement.
— Bienvenue, leur dis-je. J'espère que vous vous plairez ici.
— Merci.
— Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas... mais je vais bientôt manger. Je vous retrouve après.
— Il n'y a pas de problème. C'est gentil de ta part.
— Salut frangin, dit François avec un sourire.
— Oui, je pense vraiment qu'on va bien s'entendre, tous les deux. Cool.
Je rentre et retourne dans la cuisine.
Décidément, ça sent rudement bon. Ma mère est un vrai cordon bleu, ce dont je me réjouis.
— Tu as été voir les voisins ?
— Oui. En fait, ils sont de la famille.
— Arrête tes bêtises.
— Je te jure, c'est mon frère jumeau. Celui que je croyais avoir perdu.
— Tu ne peux pas être sérieux cinq minutes ?
— Ça voudrait dire que je vais mourir.
— Reste comme ça, alors. C'est quoi cette histoire de frère ?
— C'est mon sosie. Parfait. Taille, poids, visage, voix... il avait même mes vêtements.
— Tu plaisantes ?
— Sérieux ! Il s'appelle Jeremy, lui aussi !
Je finis par raconter toute l'histoire à ma mère et mon frère, tout en dévorant le repas.
— Je vais leur filer un coup de main, dis-je après avoir fini mon dessert et englouti un café.
— C'est gentil de ta part. Ça doit cacher quelque chose, ça.
— Rien du tout.
— Ils n'auraient pas une fille, par hasard ?
— Maman !
— C'est quand même curieux que tu décides impromptu d'aider les voisins comme ça, même si c'est louable. Ce n'est quand même pas Marie...
— Je préfère ne rien entendre de plus. Qu'est-ce que tu as à vouloir à tout prix me caser ? Tu veux te débarrasser de moi ?
— Mais pas du tout. Simplement, je m'inquiète pour toi. Tu ne me parles jamais de tes copines, tu n'en as jamais amené ici, seulement des copains, avec lesquels tu passes ton temps à jouer à la console. Il serait temps que tu commences à sortir, à faire ta vie.
— Je veux bien, maman, mais y a un problème.
Je me rassois. Je ne peux pas dire à mon frère de s'ouvrir à maman et me fermer comme une huître devant ses yeux. Tu parles d'un exemple...
— Tu veux la vérité ? Je... je ne me sens pas du tout prêt à nouer une relation. Ça me fout les b... les jetons.
— Pourquoi donc ? Ça n'a rien de terrible, au contraire.
— Je sais pas... je crois que j'ai juste besoin de temps.
— Je suis contente que tu décides de m'en parler. Il y a certainement une raison derrière ça... et on peut la trouver.
— C'est simple en fait, dit Jean. Tu paniques à l'idée d'être sérieux. C'est pour ça que tu déconnes tout le temps.
— Ouh là, Freud est parmi nous ! Bon, j'ai promis de leur donner un coup de main, j'y vais.
— On va inverser les rôles, propose-t-il. Ce sera toi le petit frère, maintenant.
— Ha ha.
— Jerem... tu sais que tu peux me parler s'il y a un problème, me dit ma mère alors que je passe le seuil de la cuisine.
— Et à moi aussi ! crie Jean.
Ah là là, ils peuvent pas me laisser tranquille, non ? Je suis content comme je suis. Je suis bien conscient qu'il y a un problème, mais c'est probablement dû au fait que je n'ai pas encore trouvé le véritable amour. Quand je l'aurai trouvé, toutes mes barrières tomberont et tout se passera bien.
C'est évident.
Enfin, me voilà dehors. Je vais frapper à la porte des voisins, et c'est François qui m'ouvre.
— Salut frérot ! Entre.
Je me retrouve dans la petite pièce qui sert d'entrée à nos appartements. Il ferme la porte et se retourne vers moi. Nous nous regardons de nouveau, fascinés.
— C'est vraiment dingue. J'ai beau te regarder, j'arrive toujours pas à y croire.
— C'est pareil pour moi. Maintenant, j'aurai plus besoin de mon miroir.
— Ouais ! Fini la buée !
Nous passons dans le salon en riant, et je contemple la masse de cartons et de meubles démontés. Il y a du boulot...
— Ma mère est repartie pour organiser le deuxième voyage avec des amis à elle, je reste ici pour commencer à ranger. Si tu veux toujours donner un coup de main, tu es le bienvenu.
— Pas de problème, je suis là pour ça.
— Pour ça, ou pour moi ?
Ouch. Malin le gars...
— J'avoue, je suis trop intrigué. C'est trop... bizarre. Mais si j'ai dit que j'aiderai, c'est que je le ferai.
— Super. On va commencer par monter les meubles...
Nous commençons par emporter une série de pièces dans l'une des chambres avant de monter une armoire.
— Tu vivais où avant ?
— À Rouen. Mes parents ont divorcé il y a deux ans, et on a dû partir. Et toi, tes parents ?
— Ils sont toujours ensemble, mais mon père travaille à l'étranger, je le vois très peu.
— Une ressemblance entre nous deux, encore... c'est à peine si je voyais encore le mien, et maintenant...
— Désolé...
Il fait la moue, acceptant d'un signe de tête, puis revient au meuble.
— Tu es à la fac ?
— Non... je n'ai eu mon bac que l'année dernière, et j'ai décidé de faire une pause, pour un an, avant de me relancer dans les études. Et toi ?
— Pas de place ici... je m'inscrirai pour l'année prochaine.
— Quel cursus ?
— Informatique. La maintenance, je pense.
— Comme moi ! On sera ensemble, très certainement.
— Toi aussi... mais à quel point est-on identiques ? Comment est-ce seulement possible ?
— La probabilité a beau être mince, elle n'est pas nulle, et donc...
— Ouais, mais alors là, c'est quand même surprenant.
Nous nous regardons tous les deux, pensifs... je me rends compte que je n'ai pas déconné depuis un bon moment. Étrangement, je n'en ressens pas le besoin. De plus en plus curieux.
— Bon, un meuble de monté... il en reste ! Tu veux boire quelque chose ?
— Ça va, merci.
— Le suivant est composé d'éléments très lourds... on va en baver.
— Je crois bien les avoir remarqué tout à l'heure.
Effectivement, les éléments en bois massif pèsent leur poids, et nous sommes en nage lorsque la commode est enfin montée.
— Ouahou ! Content d'en avoir fini avec celui-là !
— C'est clair ! Heureusement, le reste sera plus facile. Merci pour ton aide en tout cas.
— De rien.
Il enlève son t-shirt, et je fais de même, ne pouvant plus supporter de le sentir coller à ma peau.
Nous nous tournons pour nous faire face.
— Je sais exactement à quoi tu penses, dit François.
— Ouais, tu as posé la question tout à l'heure. À quel point sommes-nous identiques ?
Je n'ai jamais auparavant regardé le corps d'un homme avec un tel intérêt. Surtout qu'il est à moitié nu, et qu'il me regarde avec autant d'intensité. Le verdict qui tombe est sans appel :
— Ma parole, on nous a cloné ou quoi ?
— On est trop vieux pour ça. Fais voir ton dos ?
Il se retourne, mais je ne trouve aucun signe distinctif. Tout comme moi, il est dépourvu de grain de beauté...
— Je commence à me dire qu'on pourrait se foutre à poil, on ne verrai pas de différence.
— Pas possible, bonhomme, ça ne peut pas aller jusque-là. T'as forcément un grain de beauté quelque part.
— Aucun, et toi ?
— Mince, non. On est vraiment pareils. Même cheveux blonds, même coiffure, même yeux bleus, même corps...
— Pour ce qu'on en a vu, du moins.
— C'est simple à vérifier, dit-il en défaisant sa ceinture et en commençant à défaire le bouton de son pantalon.
— Euh...
J'ai trouvé une différence entre nous, finalement. Je n'aurais jamais osé un truc pareil. Peut-être est-ce un défi, une petite vengeance pour les salades que j'ai raconté quand on s'est rencontrés ? Ça doit être ça, et je l'accepte tel quel, dans ce cas. Plus qu'à accepter ça le sourire aux lèvres et à le suivre. Je ne suis pas du genre à montrer qu'on peut m'avoir aussi facilement. À quel moment cessera-t-il de surenchérir ?
Je commence à défaire à mon tour ma ceinture, lorsque je me rends compte qu'il a baissé d'un coup pantalon et boxer.
Alors là, il m'a eu.
Mais je ne peux pas reculer. Même si je suis plutôt du genre pudique, je ne peux pas passer pour un dégonflé devant son regard de défi. Il a été jusqu'à ôter chaussures et chaussettes, et je suis bien obligé de faire pareil.
Pourquoi ? Je ne lui dois rien, je n'ai aucun compte à lui rendre, me dis-je soudain.
Mais, sans que je comprenne pourquoi, je ne peux pas m'abaisser à ses yeux...
Ou serait-ce à MES yeux ? Est-ce qu'il me renvoie face à moi-même ? Contrairement au reflet de mon miroir, il peut parler, critiquer... juger.
J'ôte mes chaussures en y réfléchissant plus intensément. Les chaussettes suivent sans que je trouve d'autre réponse. Je me redresse et commence à défaire ma braguette. Plus d'issue. Pour le coup, c'est moi qui ai été eu... mais je n'ai jamais rechigné à accomplir mes gages ou à relever des défis. Question de fierté.
Je baisse comme lui pantalon et boxer d'un même mouvement, m'en débarrasse et me redresse fièrement devant lui.
Bordel. Je pourrais être devant mon miroir, en effet.
— Il doit bien y avoir une différence, dit François.
Je remarque que son sexe a une taille plutôt avantageuse... ou alors...
— Aucune différence, dit-il. Hum...
Mon corps réagit lui aussi, à ma grande surprise.
— Je ne sais pas combien de fois je me suis branlé devant mon miroir, dis-je. Je dois réagir automatiquement à force.
Je ne suis pas très fier de cette excuse, mais c'est tout ce que j'ai trouvé. Mais il n'y prête aucune attention.
— J'aime bien aussi, dit François, qui ne fait pas un mouvement, m'obligeant à tenir face à lui, tandis que nos sexes se dressent de plus en plus. Nous finissons par arriver au même stade d'érection complète.
— 17, hein, dit François.
— Ouais.
Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Normalement, j'aurais noyé tout ce moment dans un pur délire, déconné à fond, et on aurait été par terre, pliés de rire, au lieu d'être à poil face à face. Il n'est même pas rouge...
— J'ai trouvé une différence, dis-je alors que je commence à être franchement gêné par la situation.
J'ai assez détaillé son corps... et je me suis suffisamment fait détailler.
— Laquelle ? fait-il, étonné.
— Regarde mon visage, qu'est-ce que tu vois ?
— Tu es rouge.
— Tu... tu n'es pas pudique, pas vrai ?
— Non, pas du tout. Et toi si ?
— Très.
— Mais tu t'es pas dégonflé. Je suis admiratif.
— Ou très bête, dis-je en essayant de rire. Me laisser entraîner là-dedans...
— Bah, y a rien de méchant, on s'est juste comparés.
— On se connaît à peine !
— Ça change quelque chose ? Quand tu vas sur une plage naturiste ou au sauna, des inconnus, y en a plein autour de toi.
— Je ne vais pas dans ce genre d'endroits !
— Tu devrais essayer, dit-il en se retournant soudain et en reprenant ses vêtements. Bon, mieux vaut que ma mère ne nous surprenne pas comme ça. Ce serait gênant.
— Tu as raison !
Je me jette sur mes propres vêtements. Mais qu'est-ce qui m'a pris ? Qu'est-ce qui nous a pris ? Un défi, une mise à l'épreuve ? Peut-être... mais en tout cas, j'ai relevé le gant, c'est tout ce qui compte. Je ne me suis pas mis à l'air ainsi devant quelqu'un depuis... pfff. Loin. On s'était fait un pouilleux déshabilleur, mais on s'était arrêté bien évidemment au slip. Pourquoi n'ai-je pas eu l'occasion de faire ça avec une fille ? Voilà qui aurait été nettement plus intéressant.
Tu te poses la question ? Tu connais bien la réponse, pourtant. C'est toi le fautif.
— Bon, dis-je, je crois qu'on a fait assez de comparaisons. On a toujours des meubles à monter.
— Oui, fait-il, acceptant de changer ainsi de sujet. On va monter le lit...
Nous travaillons pendant plusieurs heures, montant les meubles dans les deux chambres, puis faisons une pause.
— Ne sois pas gêné, dit-il en me regardant. Tu verras qu'on en rira plus tard.
— T'as raison.
— Tu me rassure. J'avais peur d'avoir été un peu trop loin.
Un peu ? Mais je crois en effet qu'il vaut mieux en rire. Allez, à moi d'attaquer. Quoique je risque d'en prendre plein les dents... je dois être maso.
— T'es puceau ?
— Ouais, et toi ?
— Pareil.
Bon, ben, ça ne va pas bien loin...
— Toujours pareils, dit François.
— On peut en faire notre devise.
— Je continue à me demander à quel point on est vraiment semblables, tous les deux.
— Comment ça ?
— On a les mêmes corps, mais a-t-on les mêmes goûts ?
— Hum...
Tout en déplaçant les cartons pour les ranger dans les chambres, nous énumérons ce que nous aimons et détestons, dans tous les domaines.
— Je commence à croire qu'on aime les mêmes choses, Jeremy. Tout. Nous sommes semblables en tout. Sauf la pudeur, mais tu verras, une fois qu'on a commencé à se montrer, ça passe vite.
— Si tu le dis.
Il s'approche de moi, vraiment très près. Je me demande ce qu'il veut...
— Il y a une ultime chose... peut-être un dernier point commun... ou pas.
— Laquelle ?
— T'es gay, pas vrai ?
Je ne m'y attendais pas, à celle-là.
— Euh... ça va beaucoup trop loin, là.
— Excuse-moi. Je... je ne voulais pas te vexer. Je suis vraiment désolé. J'ai cru...
— T'es désolé ? Bon sang, tu...
Mon cœur cogne comme c'est pas permis, tandis que je tente de trouver un sens à tout ce qui se passe. Je recule en secouant la tête.
— Excuse-moi, je t'en prie !
Je fais demi-tour et pars en courant vers la sortie, l'entendant crier derrière moi :
— Pardon !
Je sors, claquant la porte, et cherche fébrilement la clé dans ma poche, la sort et tente de l'insérer dans la serrure, mais mes mains tremblent trop, je dois m'y reprendre plusieurs fois avant d'y arriver, entre enfin chez moi, referme avec un peu de soulagement... trop peu. Je me réfugie dans ma chambre, met le verrou et me jette sur mon lit, tremblant toujours nerveusement...
...et ne sachant pas pourquoi.
Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) (slygame.fr)
à chacun son histoire bis (mais ici ce sont des anciennes (g@y-tous styles) ) (slygame.fr)
La "hot" du père Noël ! (GAY-ADO-OS) (slygame.fr)
Piscine...et plaisir aqueux (OS-minet-gay) (slygame.fr)
-La tête dans les étoiles (aquatique)-(fanfiction - gay - humour) (slygame.fr)
à chacun son histoire bis (mais ici ce sont des anciennes (g@y-tous styles) ) (slygame.fr)
La "hot" du père Noël ! (GAY-ADO-OS) (slygame.fr)
Piscine...et plaisir aqueux (OS-minet-gay) (slygame.fr)
-La tête dans les étoiles (aquatique)-(fanfiction - gay - humour) (slygame.fr)