01-05-2024, 12:52 AM
1er mai,
Je suis pathétique. D’y croire encore, je veux dire. Hein ? Ben, à l’amour, voyons ! Pourtant, avec lui… La soirée à m’appliquer sa drague efficace, la fin de nuit à me faire l’amour, le matin à demander la caresse buccale pour un plaisir qu’il a répandu sur ma peau… La descente des escaliers vers la croissanterie, et le check distant de son poing sur ma main, une fois sur le trottoir, en mode ‘C’était bien, mais adios’.
Et moi, ridicule, largué par cet énième mec de passage, devant la vitrine du fleuriste du rez-de-chaussée de l’immeuble, ‘Maëlys et Florian, sur laquelle j’ai jeté un regard, pour croiser celui, un peu désolé, de la jolie commerçante…
Mes pas m’ont porté, comme un robot, jusqu’à la boulangerie.
— Bonjour, Jonas. Deux croissants et deux pains au chocolat, je sais...
— Non, un de chaque aujourd’hui, s’il vous plait.
Son ‘soit’ indifférent en dit long, elle s’en fout, elle fourguera toujours ses viennoiseries à d’autres…
J’ai remonté la rue, cette fois sans un regard sur les fleurs derrière la vitrine, pour être pourtant rattrapé par Maëlys, au moment de tapoter le code.
— Jonas, on a des freesias, tu les aimes, non ?
— Oui… oui, bien sûr, ai-je admis, en la suivant dans le magasin.
— On ne vend que des muguets aujourd’hui, forcément… premier mai ! Mais va dans l’atelier, Florian s’y occupe des montages et bouquets.
— Je ne vais pas le déranger ? Je veux dire, il te délègue le contact avec les clients…
— Il n’est pas asocial pour autant, juste timide, et il a ses têtes, mais tu as de la chance.
Il m’impressionne quand même un peu, vingt centimètres de plus qu’elle, dix de plus que moi, pas loin des quatre-vingt kilos de testostérone et de muscle ! Et il a la délicatesse des maîtres de l’ikebana, lui ? Admettons…
— Oh ! Jonas, salut… Tes freesias…
— Blancs, oui, j’aime beaucoup leur odeur…
— Poivrée, je sais, c’est rare, mais j’en ai trouvé.
— Merci, j’apprécie, vraiment, ai-je glissé en forçant un sourire.
— C’est le jour du muguet, je peux t’en offrir deux brins ? Je ne sais pas si tu connais le langage des fleurs, c’est la seule qui ne porte aucune connotation de sentiment, ni positif, ni négatif, juste un souhait de bonheur… J’ai joint une branche de phlox blanc, pour rester dans le ton.
— Je ne connais pas… vraiment, non.
— Peu importe, en fait… Ce qui ne le fait peut-être pas plus, et sans nous mêler de ta vie, Maëlys a cru voir une séparation un peu froide ce matin…
— Une de plus, ai-je admis. ‘’Je suis apparemment… trop plan-plan à l’horizontale, ça, c’est dit ! Et aussi… je cite toujours… ridiculement exclusif.’’
— Ce ne sont pas des défauts. Dis… on ferme le jeudi… demain… Si tu n’as rien de prévu, tu accepterais de dîner ici ce soir ? Sushi, tu aimes ?
— Je n’ai pas envie de vous embêter avec mes états d’âme.
— C’est histoire de te changer les idées, on dit vingt heures, après la fermeture ?
— C’est terriblement gentil, alors… oui, merci, ai-je dit en repartant, avant de remercier Maëlys pour leur invitation, en traversant le magasin.
— Florian te l’a proposé ? Je suis tellement heureuse, c’est merveilleux, merci, Jonas.
‘Merveilleux, rien de moins…’ ai-je pensé, étonné, en tirant la porte vitrée derrière moi.
Pour, comme il l’a dit, rester dans le ton, j’ai poussé jusque chez le caviste pour me faire conseiller le vin le plus clair possible. ‘’Un Arbois, parfait avec le poisson cru’’ m’a-t-il assuré. En remontant à mon appart’, j’ai envoyé un texto à Franck [On en reste là ?] et calé la bouteille au frigo, pour consciencieusement l’oublier.
Ce n’est qu’à 19h30 qu’il a daigné me répondre [Ouais, déso, tu es un petit passif fragile mignon, mais trop pour moi, tu trouveras bien des gentils qui apprécieront mieux], me faisant sérieusement me demander si ça existait vraiment. Avant de me rappeler l’invitation de mes gentils voisins fleuristes !
‘La soirée est douce’ ai-je pensé, en me dandinant devant ma penderie ouverte… Pour choisir un bermuda et une chemise de lin blanc, puis les socquettes et les tennis assorties, et finir en glissant, pour le clin d’œil, l’un des brins de muguet dans une maille de ma chaine de cou.
Dans la boutique aux lumières maintenant éteintes, j’ai vu Florian posté derrière la porte, qu’il a ouverte précipitamment. ‘’Entre, je t’attendais.’’
— Tu avais peur que je brise la vitrine en frappant trop fort ?
— Tu n’as pas exactement le physique pour faire des dégâts, Jonas, a-t-il souri, avant de se reprendre ‘’Ce n’est pas une critique, tu es très bien, hein ! Et élégant, le blanc est vraiment ta couleur. Viens, j’ai juste fini de préparer’’.
— Maëlys n’est pas prête, par contre… ai-je osé, ne la trouvant pas dans leur appartement, au premier.
— Je t’ai dit, demain est le jour de fermeture, elle est allée rejoindre Thibault… Son mec, quoi.
— Ta femme a un… ?
— Maëlys est ma sœur, elle a un copain, oui.
— Oh ! Mais et toi, alors…
— Moi, c’est… une configuration différente, et plus compliquée, j’envoie apparemment des messages trop subliminaux pour les personnes qui me… que je…
— Comme le cryptique langage des fleurs, ai-je plaisanté.
— Notamment, et ce n’est pas très efficace. Enfin, bref, installe-toi, je dresse les rouleaux de sushi, ils sont faits maison, j’ai suivi un cours, mais je ne suis pas tout à fait au point pour la découpe du sashimi, désolé.
Je me suis souvenu de son allusion au brin de phlox joint à ceux de muguet, pour saisir mon smartphone et chercher la signification de la fleur …
Déclaration d’amour ! Florian serait… et penserait que… ? Je l’ai rejoint, pour voir, par-dessus son épaule, ses grandes mains disposer les bouchées de riz et de poisson sur des ardoises naturelles.
— C’est également élégant. L’assemblage de bouquets, maintenant ceci, tu es décidément un garçon très délicat, Florian.
— Le physique est parfois trompeur, qui sait, tu aurais bien pu briser la vitre, tout compte fait.
— Avec le mien, et mon déficit musculaire, aucun risque.
— Ils me plaisent pourtant beaucoup, a-t-il murmuré en se retournant. ‘’L’inverse n’est probablement pas vrai… vu ton type de garçons, je veux dire’’.
J’ai réalisé que mon genre de mecs, secs et noueux, finement musclés et surtout bien trop sûrs d’eux, ne m’avait pas trop réussi jusque-là, et que les nounours, grands et forts, mais timides et tendres…
Je l’ai embrassé, il a hésité mais m’a rendu mon baiser, j’ai soufflé que le sushi ne risque pas de refroidir.
Nus sur le matelas, après que je l’ai guidé en moi, son grand corps me domine et me possède, avec une infinie douceur, alors que je serre les jambes sur sa taille.
— J’ai peur de te briser, Jonas…
— Flo-oooh-rian, je… je te pense inca-aaah-pable de briser quoi que… que ce soit, ai-je soufflé en calmant ma respiration… ‘’Viens, aime-moi…’’
L’allergie alimentaire de Thibault a exclu le sushi du repas de notre mariage commun, mais nous étions tous les quatre vêtus de blanc ! Mes parents ont fait un bref passage pour nous féliciter du bout des lèvres, mais ceux de Florian et Maëlys m’ont assuré que j’ai trouvé une nouvelle famille, inconditionnellement aimante.
Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) (slygame.fr)
à chacun son histoire bis (mais ici ce sont des anciennes (g@y-tous styles) ) (slygame.fr)
La "hot" du père Noël ! (GAY-ADO-OS) (slygame.fr)
Piscine...et plaisir aqueux (OS-minet-gay) (slygame.fr)
-La tête dans les étoiles (aquatique)-(fanfiction - gay - humour) (slygame.fr)
à chacun son histoire bis (mais ici ce sont des anciennes (g@y-tous styles) ) (slygame.fr)
La "hot" du père Noël ! (GAY-ADO-OS) (slygame.fr)
Piscine...et plaisir aqueux (OS-minet-gay) (slygame.fr)
-La tête dans les étoiles (aquatique)-(fanfiction - gay - humour) (slygame.fr)