Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES)

[fablelionsilencieux]

Une première phrasette comme apéritif :



Un soir, tard, je reçus un message avec une vidéo...

Sauf que pas directement, je filtre mes accès sur messenger, je ne suis pas idiot, puis parce que… certains choix de vie que j’ai faits ne plaisent pas à tout le monde dans ma famille. Ça passe un peu auprès de mes parents, mais après les avoir connus pendant vingt-deux ans à professer la tolérance, l’ouverture d’esprit et l’amour universel, ils pouvaient difficilement faire autrement. Même si leur investissement personnel se limite à une donation annuelle à Amnesty, et à ce que maman confie ses colorations à Gaëtan, cliché abusé du capilliculteur gayissime.
[Yvonne Thiébaut souhaite vous contacter]
Mamy ? Je lui ai bien filé mon vieil ordi, en expliquant comment consulter des recettes sur Marmiton, mais que fait elle sur messenger ? Je ne savais même pas qu’elle avait un compte facebook ! Bizarre…
J’ai approuvé l’accès, pour découvrir sur l’écran de mon smartphone un message [Qu’est-il arrivé à mon petit-fils innocent ?] et le thumbnail d’une vidéo. J’ai pressé sur la flèche pour me voir, à sept ans, en cravate deux fois trop longue, offrir un bouquet de fleur à la fille de nos voisins, et lui réciter ‘Veux-tu être ma Valentine ?’
[Wow ! Bienvenue dans le Club Zuckerberg, Mamy ! Sarah était mon amour de jeunesse…]
La réponse ne s’est pas fait attendre.
[Et maintenant, ce sont les garçons…]
Hein ? Non. Non-non-non-non !
[Mamy, presse sur le bouton vert qui va apparaitre]
J’ai lancé l’appel, sans réponse.
[Mamy, j’essaie de te contacter… Tu ne veux pas me parler ? Je suis désolé que tu l’aies appris je ne sais comment, je voulais te le dire, je n’osais pas]
…
[Mamy, s’il te plait, réponds-moi]
[Sérieusement, ce garçon, Tommy ?]
[Je ne sais pas qui t’a parlé de lui, mais il est bien. Très bien, il me rend heureux… L’inverse n’est peut-être pas très vrai]
[Soit. Pourquoi ?]
[On ne peut pas se parler, s’il te plait ?]
[Trop perturbée. Alors ? Qui fait la fille ?]
Mais comment j’explique Thomas, moi ? Il le dirait simplement, lui…
 
***
 
— Salut, moi c’est Tom… Tommy… Thomas pour mes parents… Ce sera quoi pour toi ? avait-il demandé à cette soirée au bar.
— J’aime bien Tommy, mais c’est peut-être trop intime…
— Et si j’ai envie d’intimité ? Avec toi… Chez moi…
Une heure plus tard, j’avais gémi son prénom, alors qu’enfoncé en moi, il jouissait dans le préservatif.
Le lendemain matin, j’avais tenté de l’aimer à mon tour, du sexe bâclé par ma faute… ‘’Mon job d’étudiant, ce matin, je dois…’’
— Je comprends’’ avait-il dit, avec un sourire un peu déçu, mais qui disait pourtant la promesse de bien plus.
 
***  
 
[Ça ne se passe pas ainsi, on est deux garçons, respect et partage, et je l’aime, Mamy, c’est comme ça ! Même si je ne lui donne pas assez, et qu’il mérite tellement plus ! Les cours, mon job d’étudiant… Attends, je te rappelle, le bouton vert !]
Cette fois, elle a répondu, et son visage est apparu ‘’Oh ! Je suis une vieille femme, je ne comprends rien à tout cela’’, pour directement couper la conversation.
J’ai relancé un appel en audio, doutant qu’elle accepte de répéter la manœuvre de la visio. Sans réponse, évidemment. Avant de rappeler le numéro de ligne fixe. Qui a sonné dans le vide… J’ai porté le regard sur mon corps nu, que Tommy aime découvrir en passant, sur mon sexe mou, puis sur l’écran de mon pc, ouvert sur l’Only Fans d’un acteur porno qui lui ressemble. Si Thomas était ici, il pourrait m’y conduire en voiture, on lui expliquerait, elle comprendrait surement… Sauf que non, mais en bus, c’est jouable, juste m’habiller…
Le temps de me préparer, trois coups à la porte de ma chambre à la cité U.
— Thomas ! Tu Tombes bien, ma grand-mère, je dois…
— Ouf, tu es toujours ici, j’ai tracé pour venir. Je l’ai quittée il y a… sept minutes, elle allait bien, je t’assure.
— Hein ? Mais comment ?
— Essaie de me pardonner, s’il te plait… Je l’ai croisée sur le marché de Noël, avec ses copines, tartiflette et peut-être un peu trop de vin blanc, je l’ai raccompagnée chez elle, un peu partie… Elle était toute fière d’ouvrir son ordi et de me montrer la vidéo où tu es petit, avec les fleurs pour ta voisine, apparemment…
— Maman la lui aura filée, avec des photos…
— Je l’ai filmée sur mon phone, et j’ai créé un profil messenger à son nom…
— Elle m’a pourtant parlé, en vrai, c’était elle !
— Un hasard, je lui ai demandé si je pouvais la prendre en photo lorsque tu as appelé, j’ai décroché et vite tourné l’écran vers elle quand elle a dit… Ben, ce qu’elle t’a dit, voilà.
— Soit, mais pourquoi tout ça ?
— Savoir ce que tu pensais sincèrement de moi… de nous. Je me disais que tu ne lui mentirais pas, et…
— Et ?
— Je ne suis plus trop sûr de mériter ce que tu as dit, a-t-il admis. ‘’Mais j’ai rebranché sa ligne fixe, elle est en sécurité.’’
— Un peu bourrée, un peu nase, écroulé sur son sofa… ai-je chantonné, ironique.
— Tu voudrais…
— Ben ouais, et vite ! Où est ta voiture, espèce de manipulateur ?
 
***
 
— Mamy, ça va ? ai-je glapi, la réveillant, Thomas sur mes talons.
— Oh ! Mon merveilleux mais trop rare Jonas chéri, et le gentil jeune homme qui m’a raccompagnée ce soir, quelle coïncidence, vous vous connaissez donc ?
— Mouais, j’ai grogné.
— Vous êtes fous d’avoir bravé les éléments ! Regarde la tempête de neige qui souffle maintenant… Il vaut mieux que vous dormiez ici ! Jeune homme, vous devrez partager la chambre de mon petit-fils au grenier. Petit, il aimait s’y isoler…
 
***
 
Cette nuit, dans mon havre de paix en temps de tempêtes parentales, je l’ai d’abord boudé, en lui tournant le dos. ‘’Tu as utilisé ma grand-mère, je n’en reviens pas’’.
— Encore une fois, je suis désolé, mais je devais savoir ! Tes excuses pour ne pas me voir, alors que je te désire plus que tout au monde…
— Plus que… ? Mais moi aussi, et j’aimerais plus, Tom, ai-je dit en collant mon dos sur son torse, ‘’mais mes cours, le loyer de mon logement qui m’impose les heures à mon job d’étudiant…’’
— Dont tu pourrais te passer, je gagne assez pour nous deux… a-t-il suggéré, en pressant sa virilité sur mon intimité…
— Tu proposes de… ?
— D’emménager avec moi. Et si tu as un jour… un soir, besoin de t’isoler, je dispose même d’une cave, on peut y disposer un couchage d’appoint.
— T’es bête, l’ai-je taquiné.
— Puis aussi, pas si accessoirement, il est mieux isolé que ce grenier, aux niveaux thermique et acoustique, a-t-il murmuré, en avançant son fruit mûr entre mes fesses.
— L’argument d’inso… Aaaaah ! d’insonorisation est si perti… Oooooh… Oh ouiiiii… il est si pertinent ?
— Disons que celui de son absence à la cité U t’empêche d’exprimer ton plaisir, ça me frustre un peu, a-t-il grogné, en s’enfonçant entièrement en moi. ‘’Par contre, ainsi, en sage cuillère… je revois notre première fois, c’est étrangement émouvant’’.
— C’était surtout ma toute première fois, je n’avais pas vraiment été à la hauteur…
— On a fait du chemin, depuis… a-t-il soufflé sur ma nuque en entamant ses mouvements dans mon corps, ‘’Salut, moi c’est Tom… Tommy… Et j’ai envie d’intimité, avec toi… chez moi… pour longtemps.’’
Au prix d’une mise au point définitive avec ma tribu, et du partage mensuel d’une tartelette avec Mamy, à qui on le devra bien, je me dis que je n’aurais pas envie d’autre chose.