09-12-2023, 04:53 PM
Troisième : Mecs à la neige,
Récit combiné avec les mecs à la neige et la phrase de départ.
******************
Jamais je n'aurais pu me douter qu'un simple coup d'œil par la fenêtre de ma chambre ferait basculer mon existence toute entière… Il neigeait ! Ce n’était pas inhabituel lorsqu’on était à Arosa au mois de janvier, mais il neigeait beaucoup, c’était soudain une véritable tempête. Cela me contrariait car je ne pouvais pas sortir, j’aurais aimé skier.
Je me présente, Clément. Pourquoi un Valaisan avait-il traversé la Suisse alors qu’il y avait de bien plus belles pistes près de chez lui, et du soleil… La réponse est simple : parce que c’était la Gay Ski Week à Arosa. J’étais arrivé à l’avance, les jours suivants ne seraient cependant pas propices au sport puisque que je passerais mes soirées à faire la fête, difficile de me lever à l’aube pour me geler les couilles sur un télésiège, cela aurait eu le seul avantage de les rafraichir après la surchauffe. C’était du moins ce que je j’espérais car je n’avais aucune expérience de ce genre de manifestation et je ne savais même pas si je ferais des rencontres.
Il neigeait donc, mais j’avais pris mes précautions : j’avais une meule de fromage à raclette de Bagnes et quelques cartons de vin, sans compter de l’eau-de-vie. Ce n’était pas le jour où je pourrais les partager avec quelqu’un et plus si entente, à moins que… Il me semblait avoir vu autre chose que de la neige. Je regardai à nouveau et je distinguai trois silhouettes qui s’approchaient de mon chalet isolé. Encore des imprudents qui n’avaient pas regardé les prévisions météo. N’écoutant que mon bon cœur, je descendis au rez-de-chaussée, c’était là que se trouvaient un local pour déposer les skis, la salle de bain et la cuisine. Ils s’étaient arrêtés sous le balcon qui leur offrait un abri. Je sortis, ils furent surpris et je les saluai dans la langue de Goethe :
— Guten Morgen. Möchten Sie reinkommen, bis der Sturm vorüber ist?
Ils ne comprirent pas, je répétai ma question dans la langue de Shakespeare :
— Good morning. Do you want to come in until the tempest passes?
Je me dis en passant que je venais de faire deux allusions à ces grands écrivains : « Sturm und Drang » pour Goethe, « The Tempest » pour Shakespeare. S’ils me comprirent, ils ne relevèrent pas ces allusions.
— C’est généreux de votre part, Monsieur, dit l’un d’entre eux en anglais, mais nous ne voudrions pas vous déranger. J’ai rencontré par hasard mes deux compatriotes et nous avons décidé de nous mettre à l’abri.
— Vous ne me dérangez pas, Monsieur, je suis seul et désœuvré.
J’avais utilisé le mot « Monsieur », je ne savais pas s’ils étaient vraiment des hommes, avec leurs casques qui cachaient une partie de leurs visages, bon, quand on écrit des récits gays la probabilité est assez élevée.
Ils se regardèrent, puis l’un d’entre eux prit l’initiative et pénétra dans mon chalet. Je les menai au local pour qu’ils puissent y déposer leur matériel. Le premier qui enleva son casque était un jeune homme aux cheveux roux, le visage plus rouge que bronzé. Bizarrement, le troisième voulut enlever le casque du deuxième qui se récria :
— Je peux le faire moi-même, James.
— Comme il vous plaira, Monsieur.
Aussi des amateurs de Shakespeare, pensai-je. Le second ôta son casque et le premier faillit syncoper, il balbutia :
— Vous êtes… vous êtes le prince Richard ?
— Oui, c’est bien moi, ou pas, officiellement je suis son sosie si l’on me reconnait. Vous comprenez, je suis là incognito.
— C’est pour cela que vous avez laissé pousser votre barbe, Votre Altesse Royale ?
Je réfléchis, ce devait être le second fils su roi actuel, Edward IX, qui venait de monter sur le trône à la suite du décès de son père, George VII. Ce prince charmant avait une vingtaine d’années, et il dit :
— Dans ces circonstances exceptionnelles, nous n’allons pas échanger des politesses, appelez-moi simplement Richard.
— Je m’appelle Timothy MacIntosh, on me surnomme Tim.
— Enchanté, fis-je, je suis Clément G., de la célèbre maison qui produit des vins.
Le troisième homme restait silencieux mais je savais déjà que c’était James.
— Vos combinaisons sont mouillées, dis-je, vous pouvez aussi les enlever, il y a un bon feu dans la cheminée, je vais aller chercher quelques habits.
Je montai et ramenai ce que j’avais avec moi : une robe de chambre, un pull, une chemise, un pantalon de survêtement et un jean noir. Ils avaient évidemment mis des caleçons longs et des tee-shirts à manches blancs fort peu érotiques qui ne laissaient pas deviner leur corps. James avait toujours sa combinaison.
— Vous ne l’enlevez pas ? lui demandai-je.
— Je n’oserais jamais me déshabiller devant Monsieur.
— James est mon nouveau valet pour une période d’essai, expliqua celle-ci, il vient de sortir de la prestigieuse Butlet Valet School, fournisseuse officielle de la Cour depuis 1837. Il est encore un peu timide, pourtant il me lave le dos et les fesses tous les matins.
— Cela fait partie des attributions d’un valet ? s’étonna Tim.
— Aussi de me tenir la bite quand je pisse, mais je m’en occupe moi-même. Je désire garder une certaine autonomie. James, je vous donne congé pour le reste de la journée, cela nous simplifiera la vie.
— Merci, Monsieur, dit James en s’inclinant légèrement.
James rougit, puis se décida à enlever sa combinaison. Il avait les mêmes sous-vêtements que les autres. Ils se répartirent les habits, le prince passa la robe de chambre, Tim le pull et le pantalon de survêtement et James le jean et la chemise. Je les fis ensuite monter au premier étage et les priai de s’asseoir devant la cheminée. James hésitait, le prince lui répéta qu’il était en congé. J’ouvris une première bouteille de Petite Arvine pour l’apéritif et servis des crakers.
Richard demanda à Tim les raisons de son séjour, celui-ci expliqua :
— Je suis en vacances avec mes parents, nous venons chaque année faire du ski en Suisse. Nous allions à Klosters autrefois, ma mère espérait toujours rencontrer votre père, Dieu sauve le roi.
— Il n’a hélas plus le temps de skier, répondit le prince. Vous l’avez vu ?
— Non, jamais. Si je dis à ma mère que je t’ai rencontré, elle ne me croira pas. Pourrais-je te la présenter ce soir ?
— Si elle tient sa langue.
— Nous partons demain, elle n’aura pas l’occasion d’en parler dans toute la station.
— Tu ne restes pas pour la semaine gay ? demandai-je à Tim.
Je craignais d’avoir gaffé, bon, tout le monde sait que les Anglais sont gays, mais il était Écossais.
— Je ne savais même pas qu’il y avait cette semaine gay, dit-il, je ne pourrais pas rester seul, je suis étudiant et je n’ai pas assez d’argent, mes parents sont pingres, je dois même partager ma chambre avec ma sœur, vous imaginez…
Je fus soulagé, qu’il envisageât la possibilité de rester était bon signe quant à sa gaytitude.
— Et toi, Richard, demandai-je, tu restes pour la semaine gay ?
— Bien sûr, sinon je serais à Klosters.
— C’était donc vrai ! s’exclama Tim. Tu es gay ! J’ai lu cela dans un tabloïd mais la Cour a démenti.
— Nous n’avons pas démenti, nous avons seulement laissé courir le bruit que je serais amoureux de la fille de la duchesse de Dyke.
Je les invitai ensuite pour le lunch, ils protestèrent pour la forme, mais comme la tempête avait redoublé d’intensité… Je cuisis des pommes de terre en robe des champs et servis de la viande séchée des Grisons, puis les raclettes, accompagnées de deux bouteilles de Fendant. Ensuite, nous remontâmes autour du feu pour le café arrosé de Willamine.
Nous étions légèrement euphoriques, à part James qui était resté assez silencieux. Il était temps de passer aux questions existentielles. Je m’adressai d’abord à Tim :
— Est-ce vrai que les Écossais ne mettent pas de sous-vêtement sous leur kilt ?
— Oui, c’est exact, sauf que je ne porte presque jamais de kilt.
Puis, me tournant vers Richard :
— Même les princes qui se rendent en Écosse et qui portent le kilt à cette occasion ?
— Même les princes.
— On pourrait voir s’ils sont circoncis en cas de vent.
— C’est un risque à prendre. Cela ne m’est jamais arrivé et le mystère plane toujours.
— Pourrais-tu nous dire ? Nous sommes entre nous.
— Je réservais ça pour mes mémoires, mais James le sait, demande-le-lui.
— James, est-ce que Son Altesse Royale est circoncise ?
— Je ne me permettrais jamais de donner des détails de ce genre, répondit-il.
— Vous avez congé cet après-midi, fit le prince, je vous délie du secret de fonction.
— Monsieur est circoncis, avoua James en rougissant.
— Je compte sur votre discrétion, je n’aimerais pas retrouver des photos de ma bite sur internet, enfin de celle de mon sosie.
Le prince se leva, écarta les pans de la robe de chambre et enleva son caleçon long.
— Voici les joyaux de la Couronne ! s’exclama-t-il.
Richard avait une bite fort respectable, princière, royale même.
— James en a de la chance, dis-je, de voir ce bel engin tous les matins.
— Désirez-vous la sucer ? demanda le prince, se tournant vers son valet.
— Il serait préférable que nous gardions une certaine distance, Monsieur, fit James.
— Comme il vous plaira. Quelqu’un d’autre ?
Je n’en avais pas très envie, c’était un trop gros calibre pour moi, — le prince, pas sa bite — le discret et timide James me paraissait plus accessible. Tim semblait aussi impressionné, il avoua qu’il était puceau et qu’il n’avait jamais couché avec un homme.
— Moi non plus, fit le prince.
— Et moi non plus, dis-je.
Nous rîmes et nous nous tournâmes dans la direction de James qui resta impassible. Il n’osait peut-être pas faire son coming out et nous dire qu’il était hétéro. Après tout, pourquoi sont-ce toujours les LGBT qui doivent faire leur coming out et jamais les autres ?
Finalement, Tim se décida à sucer la bite princière — qui l’était beaucoup moins en érection — après s’être déshabillé, il bandait dur.
— Excuse-moi, dit-il à Richard, ça fait une semaine que je ne me suis pas branlé, à cause de ma sœur.
— Faute avouée est à moitié pardonnée.
Je me rapprochai de James et murmurai :
— Vous l’aviez déjà vu bander quand vous lui lavez le cul ?
— Non, comme il pisse avant, il doit débander.
— Vous ne désirez pas vous mettre à l’aise ?
— Pas devant Monsieur.
— Et dans ma chambre ?
Il me fit oui de la tête et nous nous éclipsâmes discrètement. James sembla soulagé.
— Pardonnez-moi d’être indiscret, dis-je, vous vous entendez bien avec le prince ?
— C’est un honneur d’être à son service, mais je le respecte trop pour avoir des relations sexuelles avec lui.
— Vous pensez qu’il le désirerait ?
— La question ne se pose plus puisqu’il a rencontré Tim.
— Êtes-vous gay, si je puis me permettre ?
— Oui, sinon je ne ferais par partie de votre histoire.
— Et puceau ?
— Hélas non, je pourrais vous mentir pour vous faire plaisir, mais aucun élève de l'internat de la Butlet Valet School n'en sort indemne.
— James, puisque vous avez congé, accepteriez-vous de me dépuceler cet après-midi ?
— C'est mon devoir de servir.
— Pas par devoir, par... comment dire, par amitié.
— Ou… par amour ? Avec plaisir, Monsieur Clément.
— Clément tout court, enfin pas ma bite, tout le monde sait que les Valaisans ont un gourdin entre les jambes.
Nous nous couchâmes sur mon lit et le timide valet me montra tout ce qu’il avait appris à l’internat de la Butlet Valet School, fournisseuse officielle de la Cour depuis 1837.
Le prince Richard renonça à rester à Arosa et rentra à Londres le lendemain pour suivre son nouvel amant. James lui annonça qu’il ne pouvait plus rester à son service par suite de circonstances imprévues et imprévisibles, ce que Son Altesse Royale comprit fort bien, elle nous souhaita une belle semaine gay. Renonçant aux soirées, nous passâmes notre temps au lit, sur les pistes et à nous geler les couilles sur un télésiège, cela les rafraichissait après la surchauffe.
Richard et la fille de la duchesse de Dyke eurent l’élégance de nous convier à leur mariage, les tabloïds écrivirent qu’en réalité il aurait été amant de son secrétaire particulier, un certain Tim MacIntosh. La Cour ne fit pas de commentaire. Ils commandèrent également du vin pour l’apéritif. Le journal de mon canton ne raconta pas que j’aurais été amant de mon secrétaire particulier, un certain James, car tout le monde s’en fichait.[/size]
Récit combiné avec les mecs à la neige et la phrase de départ.
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Jamais je n'aurais pu me douter qu'un simple coup d'œil par la fenêtre de ma chambre ferait basculer mon existence toute entière… Il neigeait ! Ce n’était pas inhabituel lorsqu’on était à Arosa au mois de janvier, mais il neigeait beaucoup, c’était soudain une véritable tempête. Cela me contrariait car je ne pouvais pas sortir, j’aurais aimé skier.
Je me présente, Clément. Pourquoi un Valaisan avait-il traversé la Suisse alors qu’il y avait de bien plus belles pistes près de chez lui, et du soleil… La réponse est simple : parce que c’était la Gay Ski Week à Arosa. J’étais arrivé à l’avance, les jours suivants ne seraient cependant pas propices au sport puisque que je passerais mes soirées à faire la fête, difficile de me lever à l’aube pour me geler les couilles sur un télésiège, cela aurait eu le seul avantage de les rafraichir après la surchauffe. C’était du moins ce que je j’espérais car je n’avais aucune expérience de ce genre de manifestation et je ne savais même pas si je ferais des rencontres.
Il neigeait donc, mais j’avais pris mes précautions : j’avais une meule de fromage à raclette de Bagnes et quelques cartons de vin, sans compter de l’eau-de-vie. Ce n’était pas le jour où je pourrais les partager avec quelqu’un et plus si entente, à moins que… Il me semblait avoir vu autre chose que de la neige. Je regardai à nouveau et je distinguai trois silhouettes qui s’approchaient de mon chalet isolé. Encore des imprudents qui n’avaient pas regardé les prévisions météo. N’écoutant que mon bon cœur, je descendis au rez-de-chaussée, c’était là que se trouvaient un local pour déposer les skis, la salle de bain et la cuisine. Ils s’étaient arrêtés sous le balcon qui leur offrait un abri. Je sortis, ils furent surpris et je les saluai dans la langue de Goethe :
— Guten Morgen. Möchten Sie reinkommen, bis der Sturm vorüber ist?
Ils ne comprirent pas, je répétai ma question dans la langue de Shakespeare :
— Good morning. Do you want to come in until the tempest passes?
Je me dis en passant que je venais de faire deux allusions à ces grands écrivains : « Sturm und Drang » pour Goethe, « The Tempest » pour Shakespeare. S’ils me comprirent, ils ne relevèrent pas ces allusions.
— C’est généreux de votre part, Monsieur, dit l’un d’entre eux en anglais, mais nous ne voudrions pas vous déranger. J’ai rencontré par hasard mes deux compatriotes et nous avons décidé de nous mettre à l’abri.
— Vous ne me dérangez pas, Monsieur, je suis seul et désœuvré.
J’avais utilisé le mot « Monsieur », je ne savais pas s’ils étaient vraiment des hommes, avec leurs casques qui cachaient une partie de leurs visages, bon, quand on écrit des récits gays la probabilité est assez élevée.
Ils se regardèrent, puis l’un d’entre eux prit l’initiative et pénétra dans mon chalet. Je les menai au local pour qu’ils puissent y déposer leur matériel. Le premier qui enleva son casque était un jeune homme aux cheveux roux, le visage plus rouge que bronzé. Bizarrement, le troisième voulut enlever le casque du deuxième qui se récria :
— Je peux le faire moi-même, James.
— Comme il vous plaira, Monsieur.
Aussi des amateurs de Shakespeare, pensai-je. Le second ôta son casque et le premier faillit syncoper, il balbutia :
— Vous êtes… vous êtes le prince Richard ?
— Oui, c’est bien moi, ou pas, officiellement je suis son sosie si l’on me reconnait. Vous comprenez, je suis là incognito.
— C’est pour cela que vous avez laissé pousser votre barbe, Votre Altesse Royale ?
Je réfléchis, ce devait être le second fils su roi actuel, Edward IX, qui venait de monter sur le trône à la suite du décès de son père, George VII. Ce prince charmant avait une vingtaine d’années, et il dit :
— Dans ces circonstances exceptionnelles, nous n’allons pas échanger des politesses, appelez-moi simplement Richard.
— Je m’appelle Timothy MacIntosh, on me surnomme Tim.
— Enchanté, fis-je, je suis Clément G., de la célèbre maison qui produit des vins.
Le troisième homme restait silencieux mais je savais déjà que c’était James.
— Vos combinaisons sont mouillées, dis-je, vous pouvez aussi les enlever, il y a un bon feu dans la cheminée, je vais aller chercher quelques habits.
Je montai et ramenai ce que j’avais avec moi : une robe de chambre, un pull, une chemise, un pantalon de survêtement et un jean noir. Ils avaient évidemment mis des caleçons longs et des tee-shirts à manches blancs fort peu érotiques qui ne laissaient pas deviner leur corps. James avait toujours sa combinaison.
— Vous ne l’enlevez pas ? lui demandai-je.
— Je n’oserais jamais me déshabiller devant Monsieur.
— James est mon nouveau valet pour une période d’essai, expliqua celle-ci, il vient de sortir de la prestigieuse Butlet Valet School, fournisseuse officielle de la Cour depuis 1837. Il est encore un peu timide, pourtant il me lave le dos et les fesses tous les matins.
— Cela fait partie des attributions d’un valet ? s’étonna Tim.
— Aussi de me tenir la bite quand je pisse, mais je m’en occupe moi-même. Je désire garder une certaine autonomie. James, je vous donne congé pour le reste de la journée, cela nous simplifiera la vie.
— Merci, Monsieur, dit James en s’inclinant légèrement.
James rougit, puis se décida à enlever sa combinaison. Il avait les mêmes sous-vêtements que les autres. Ils se répartirent les habits, le prince passa la robe de chambre, Tim le pull et le pantalon de survêtement et James le jean et la chemise. Je les fis ensuite monter au premier étage et les priai de s’asseoir devant la cheminée. James hésitait, le prince lui répéta qu’il était en congé. J’ouvris une première bouteille de Petite Arvine pour l’apéritif et servis des crakers.
Richard demanda à Tim les raisons de son séjour, celui-ci expliqua :
— Je suis en vacances avec mes parents, nous venons chaque année faire du ski en Suisse. Nous allions à Klosters autrefois, ma mère espérait toujours rencontrer votre père, Dieu sauve le roi.
— Il n’a hélas plus le temps de skier, répondit le prince. Vous l’avez vu ?
— Non, jamais. Si je dis à ma mère que je t’ai rencontré, elle ne me croira pas. Pourrais-je te la présenter ce soir ?
— Si elle tient sa langue.
— Nous partons demain, elle n’aura pas l’occasion d’en parler dans toute la station.
— Tu ne restes pas pour la semaine gay ? demandai-je à Tim.
Je craignais d’avoir gaffé, bon, tout le monde sait que les Anglais sont gays, mais il était Écossais.
— Je ne savais même pas qu’il y avait cette semaine gay, dit-il, je ne pourrais pas rester seul, je suis étudiant et je n’ai pas assez d’argent, mes parents sont pingres, je dois même partager ma chambre avec ma sœur, vous imaginez…
Je fus soulagé, qu’il envisageât la possibilité de rester était bon signe quant à sa gaytitude.
— Et toi, Richard, demandai-je, tu restes pour la semaine gay ?
— Bien sûr, sinon je serais à Klosters.
— C’était donc vrai ! s’exclama Tim. Tu es gay ! J’ai lu cela dans un tabloïd mais la Cour a démenti.
— Nous n’avons pas démenti, nous avons seulement laissé courir le bruit que je serais amoureux de la fille de la duchesse de Dyke.
Je les invitai ensuite pour le lunch, ils protestèrent pour la forme, mais comme la tempête avait redoublé d’intensité… Je cuisis des pommes de terre en robe des champs et servis de la viande séchée des Grisons, puis les raclettes, accompagnées de deux bouteilles de Fendant. Ensuite, nous remontâmes autour du feu pour le café arrosé de Willamine.
Nous étions légèrement euphoriques, à part James qui était resté assez silencieux. Il était temps de passer aux questions existentielles. Je m’adressai d’abord à Tim :
— Est-ce vrai que les Écossais ne mettent pas de sous-vêtement sous leur kilt ?
— Oui, c’est exact, sauf que je ne porte presque jamais de kilt.
Puis, me tournant vers Richard :
— Même les princes qui se rendent en Écosse et qui portent le kilt à cette occasion ?
— Même les princes.
— On pourrait voir s’ils sont circoncis en cas de vent.
— C’est un risque à prendre. Cela ne m’est jamais arrivé et le mystère plane toujours.
— Pourrais-tu nous dire ? Nous sommes entre nous.
— Je réservais ça pour mes mémoires, mais James le sait, demande-le-lui.
— James, est-ce que Son Altesse Royale est circoncise ?
— Je ne me permettrais jamais de donner des détails de ce genre, répondit-il.
— Vous avez congé cet après-midi, fit le prince, je vous délie du secret de fonction.
— Monsieur est circoncis, avoua James en rougissant.
— Je compte sur votre discrétion, je n’aimerais pas retrouver des photos de ma bite sur internet, enfin de celle de mon sosie.
Le prince se leva, écarta les pans de la robe de chambre et enleva son caleçon long.
— Voici les joyaux de la Couronne ! s’exclama-t-il.
Richard avait une bite fort respectable, princière, royale même.
— James en a de la chance, dis-je, de voir ce bel engin tous les matins.
— Désirez-vous la sucer ? demanda le prince, se tournant vers son valet.
— Il serait préférable que nous gardions une certaine distance, Monsieur, fit James.
— Comme il vous plaira. Quelqu’un d’autre ?
Je n’en avais pas très envie, c’était un trop gros calibre pour moi, — le prince, pas sa bite — le discret et timide James me paraissait plus accessible. Tim semblait aussi impressionné, il avoua qu’il était puceau et qu’il n’avait jamais couché avec un homme.
— Moi non plus, fit le prince.
— Et moi non plus, dis-je.
Nous rîmes et nous nous tournâmes dans la direction de James qui resta impassible. Il n’osait peut-être pas faire son coming out et nous dire qu’il était hétéro. Après tout, pourquoi sont-ce toujours les LGBT qui doivent faire leur coming out et jamais les autres ?
Finalement, Tim se décida à sucer la bite princière — qui l’était beaucoup moins en érection — après s’être déshabillé, il bandait dur.
— Excuse-moi, dit-il à Richard, ça fait une semaine que je ne me suis pas branlé, à cause de ma sœur.
— Faute avouée est à moitié pardonnée.
Je me rapprochai de James et murmurai :
— Vous l’aviez déjà vu bander quand vous lui lavez le cul ?
— Non, comme il pisse avant, il doit débander.
— Vous ne désirez pas vous mettre à l’aise ?
— Pas devant Monsieur.
— Et dans ma chambre ?
Il me fit oui de la tête et nous nous éclipsâmes discrètement. James sembla soulagé.
— Pardonnez-moi d’être indiscret, dis-je, vous vous entendez bien avec le prince ?
— C’est un honneur d’être à son service, mais je le respecte trop pour avoir des relations sexuelles avec lui.
— Vous pensez qu’il le désirerait ?
— La question ne se pose plus puisqu’il a rencontré Tim.
— Êtes-vous gay, si je puis me permettre ?
— Oui, sinon je ne ferais par partie de votre histoire.
— Et puceau ?
— Hélas non, je pourrais vous mentir pour vous faire plaisir, mais aucun élève de l'internat de la Butlet Valet School n'en sort indemne.
— James, puisque vous avez congé, accepteriez-vous de me dépuceler cet après-midi ?
— C'est mon devoir de servir.
— Pas par devoir, par... comment dire, par amitié.
— Ou… par amour ? Avec plaisir, Monsieur Clément.
— Clément tout court, enfin pas ma bite, tout le monde sait que les Valaisans ont un gourdin entre les jambes.
Nous nous couchâmes sur mon lit et le timide valet me montra tout ce qu’il avait appris à l’internat de la Butlet Valet School, fournisseuse officielle de la Cour depuis 1837.
Le prince Richard renonça à rester à Arosa et rentra à Londres le lendemain pour suivre son nouvel amant. James lui annonça qu’il ne pouvait plus rester à son service par suite de circonstances imprévues et imprévisibles, ce que Son Altesse Royale comprit fort bien, elle nous souhaita une belle semaine gay. Renonçant aux soirées, nous passâmes notre temps au lit, sur les pistes et à nous geler les couilles sur un télésiège, cela les rafraichissait après la surchauffe.
Richard et la fille de la duchesse de Dyke eurent l’élégance de nous convier à leur mariage, les tabloïds écrivirent qu’en réalité il aurait été amant de son secrétaire particulier, un certain Tim MacIntosh. La Cour ne fit pas de commentaire. Ils commandèrent également du vin pour l’apéritif. Le journal de mon canton ne raconta pas que j’aurais été amant de mon secrétaire particulier, un certain James, car tout le monde s’en fichait.[/size]
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