Dernier jour - 30 juin 2020 (7)
— Vous avez fait ça ! s’exclama Adelin, outré. Vous n’aviez pas le droit !
— Tu as signé le contrat, dit Raphaël, tu acceptais de te faire infecter.
— J’aurais dû le lire, ce contrat, je serais reparti.
— Et moi ? s’inquiéta Patrice, qu’aurais-je fait sans toi ?
— Oui, c’est vrai, c’était mieux que je reste, répondit Adelin avant d’embrasser son ami.
— Comment avez-vous fait pour l’infecter ? questionna ensuite Adelin.
— Par la climatisation de la chambre, la pression négative a empêché le virus de se propager ailleurs. Nous devions vérifier qu’un contact rapproché entre deux personnes ne provoquait pas de maladie chez celle qui avait été vaccinée.
— C’est pour cela que vous m’avez encouragé à examiner tous mes camarades, dit Patrice.
— Oui, nous ne faisions que suivre les ordres du Pr Dupont-Lajoie. J’espère que tu ne nous en veux pas.
— Pas du tout, je savais déjà tout cela.
— Tu savais tout ? s’étonna Adelin. Qui te l’a dit ?
— Je vais vous expliquer, mais je voulais que ce soit d’abord Raphaël qui me le dise. Cela a pu soulager sa conscience. Voilà. Quand j’ai écrit à mon père que j’étais malade, il a été surpris et même choqué. Comme il connaît le professeur, il l’a harcelé pour tout savoir. Celui-ci lui a dit que ce challenge infectieux avait été validé par une commission d’éthique. Le professeur lui a envoyé une copie de l’autorisation ainsi qu’un rapport d’huissier qui confirmait que j’avais été tiré au sort et que l’on ne m’avait pas choisi parce mon père était médecin. Cela aurait pu tomber sur toi Adelin ou sur Jibran.
— Et nous avons aussi été répartis dans les deux chambres à la suite d’un tirage au sort ?
— Non, c’est un psy qui a déterminé votre position sur l’échelle de Kinsey avec le questionnaire d’inscription, expliqua Raphaël.
— Mon père a dû savoir ainsi que j’étais gay, dit Patrice, mais ça il ne me l’a pas dévoilé.
Raphaël expliqua ensuite ce que signifiait cette échelle, les cobayes devaient avoir une certaine affinité avec les homosexuels ou l’être, pour éviter les tensions et favoriser le rapprochement.
Ils burent leur café et se quittèrent. Patrice et Adelin avaient hâte de se retrouver seuls. Il y avait encore un dernier écueil à franchir. Ils prirent le métro jusqu’à la demeure de la duchesse de Corona, Adelin regarda les images du bouquin qu’il avait offert à Patrice pendant le trajet.
Adelin espérait que la duchesse serait couchée. Ce n’était pas le cas, elle sortit de son appartement lorsqu’ils passèrent devant sa porte.
— Bonsoir Messieurs, bienvenue, pourriez-vous rester un moment chez moi ?
— Bonsoir Madame la duchesse, bien sûr. Je vous expliquerai pourquoi je ne suis pas seul, je sais bien que c’est interdit.
— C’est pour les hommes qui amènent des filles, ma maison n’est pas un lupanar. Deux garçons ça ne me dérange pas.
Adelin déposa sa valise dans sa chambre, ouvrit la fenêtre pour l’aérer, il faisait très chaud sous le toit. Ils redescendirent et entrèrent chez la duchesse. Patrice fut étonné, ce n’étaient pas des meubles style Louis quelque chose comme on aurait pu s’y attendre, ils étaient plus modernes. La duchesse remarqua son intérêt :
— Ils ont été dessinés par Le Corbusier, vous connaissez ?
— Un architecte, je crois, fit Patrice.
— Oui, mon père était le directeur d’une fabrique de meubles qui avait la licence. Je me suis empressée de jeter les vieilleries de mon défunt mari une fois qu’il a eu l’élégance de me quitter. Vous devez avoir soif, j’ai mis une bouteille de crémant au frais et commandé des en-cas chez Fauchon.
La duchesse partit à la cuisine.
— Je suis désolé, dit Adelin.
— T’inquiète, nous avons attendu un mois, une heure de plus ou de moins.
Patrice déboucha la bouteille et servit le crémant.
— Félicitations Monsieur Adelin, dit la vieille dame, je suis heureux que vous ayez trouvé quelqu’un, je me désespérais de vous savoir seul.
— Merci, comment avez-vous deviné que…
— Je lisais beaucoup de romances gays lorsque je le pouvais encore. Les hommes y sont présentés de manière idéale : jeunes, beaux, intelligents, bien membrés, alors que dans la réalité… Feu mon mari était gros, bête et impuissant. Mais il avait du fric.
Adelin et Patrice éclatèrent de rire.
— Vous auriez dû me dire, dit Adelin, je vous en aurais lues.
— Je n’ai pas osé.
Au bout de cinq minutes, la duchesse somnolait. Adelin en profita :
— Madame la duchesse, nous allons vous laisser vous coucher.
— Oui, je n’ai plus 20 ans. Vous pouvez dormir dans la chambre d’amis, vous aurez plus de place.
— Nous n’aimerions pas vous déranger.
— Pas du tout, il y a bien longtemps que je n’ai plus eu d’amis en visite. Je ferai livrer un brunch demain matin. Vous pourrez vous lever à l’heure qui vous plaira.
La duchesse leur montra la chambre et la salle de bain.
— Je ne sais comment vous remercier, dit Adelin.
— Soyez heureux !
La duchesse leur fit la bise avant de se retirer. Adelin monta dans sa chambre chercher sa brosse à dents, ses affaires de toilette et quelques accessoires qu’il avait achetés depuis longtemps en prévision de ce grand jour.
— Enfin seuls ! dit Adelin, dès qu’ils furent dans la chambre d’amis.
— Enfin seuls !
Ils échangèrent un long baiser, Adelin décrocha les boutons de la chemise de Patrice et lui caressa le torse. Celui-ci ôta le tee-shirt de son ami, décrocha la ceinture du jeans et explora le contenu du boxer.
Ils étaient impatients, ils furent bientôt entièrement nus, dans les bras l’un de l’autre.
— Attends, dit Adelin, nous devons aller à la salle de bain, Je dois enlever le pansement et désinfecter.
Patrice regretta de s’être fait percer ce jour-là, on ne pouvait plus revenir en arrière. En sortant, ils croisèrent la duchesse. Ils mirent la main devant leurs sexes, Adelin eut de la peine à cacher son érection.
— Je venais voir s’il ne vous manquait rien, dit la duchesse.
Elle baissa les yeux.
— Voyons, fit-elle, enlevez vos mains, je sais comment un homme est fait, j’ai eu de nombreux amants après la mort du duc. Et même avant. Oh ! Qu’est-ce qu’il a Monsieur Patrice, une blessure ?
— Non, expliqua Adelin, c’est un piercing, comme le mien, je vais enlever le pansement et vous montrer.
La vieille dame examina attentivement les bijoux et dit :
— Très original. Je vous laisse. Bonne nuit !
— Bonne nuit, Madame la duchesse !
Ils prirent une douche rapide, Adelin soigna le pénis de son ami et lui lava consciencieusement la rosette.
— Nous avons bu le calice jusqu’à lie, dit Patrice.
— C’est fini, il ne peut plus rien nous arriver maintenant.
— Tu as une idée pour la suite ?
— Tu t’es déjà fait enculer sur un canapé Le Corbusier ?
— Vous avez fait ça ! s’exclama Adelin, outré. Vous n’aviez pas le droit !
— Tu as signé le contrat, dit Raphaël, tu acceptais de te faire infecter.
— J’aurais dû le lire, ce contrat, je serais reparti.
— Et moi ? s’inquiéta Patrice, qu’aurais-je fait sans toi ?
— Oui, c’est vrai, c’était mieux que je reste, répondit Adelin avant d’embrasser son ami.
— Comment avez-vous fait pour l’infecter ? questionna ensuite Adelin.
— Par la climatisation de la chambre, la pression négative a empêché le virus de se propager ailleurs. Nous devions vérifier qu’un contact rapproché entre deux personnes ne provoquait pas de maladie chez celle qui avait été vaccinée.
— C’est pour cela que vous m’avez encouragé à examiner tous mes camarades, dit Patrice.
— Oui, nous ne faisions que suivre les ordres du Pr Dupont-Lajoie. J’espère que tu ne nous en veux pas.
— Pas du tout, je savais déjà tout cela.
— Tu savais tout ? s’étonna Adelin. Qui te l’a dit ?
— Je vais vous expliquer, mais je voulais que ce soit d’abord Raphaël qui me le dise. Cela a pu soulager sa conscience. Voilà. Quand j’ai écrit à mon père que j’étais malade, il a été surpris et même choqué. Comme il connaît le professeur, il l’a harcelé pour tout savoir. Celui-ci lui a dit que ce challenge infectieux avait été validé par une commission d’éthique. Le professeur lui a envoyé une copie de l’autorisation ainsi qu’un rapport d’huissier qui confirmait que j’avais été tiré au sort et que l’on ne m’avait pas choisi parce mon père était médecin. Cela aurait pu tomber sur toi Adelin ou sur Jibran.
— Et nous avons aussi été répartis dans les deux chambres à la suite d’un tirage au sort ?
— Non, c’est un psy qui a déterminé votre position sur l’échelle de Kinsey avec le questionnaire d’inscription, expliqua Raphaël.
— Mon père a dû savoir ainsi que j’étais gay, dit Patrice, mais ça il ne me l’a pas dévoilé.
Raphaël expliqua ensuite ce que signifiait cette échelle, les cobayes devaient avoir une certaine affinité avec les homosexuels ou l’être, pour éviter les tensions et favoriser le rapprochement.
Ils burent leur café et se quittèrent. Patrice et Adelin avaient hâte de se retrouver seuls. Il y avait encore un dernier écueil à franchir. Ils prirent le métro jusqu’à la demeure de la duchesse de Corona, Adelin regarda les images du bouquin qu’il avait offert à Patrice pendant le trajet.
Adelin espérait que la duchesse serait couchée. Ce n’était pas le cas, elle sortit de son appartement lorsqu’ils passèrent devant sa porte.
— Bonsoir Messieurs, bienvenue, pourriez-vous rester un moment chez moi ?
— Bonsoir Madame la duchesse, bien sûr. Je vous expliquerai pourquoi je ne suis pas seul, je sais bien que c’est interdit.
— C’est pour les hommes qui amènent des filles, ma maison n’est pas un lupanar. Deux garçons ça ne me dérange pas.
Adelin déposa sa valise dans sa chambre, ouvrit la fenêtre pour l’aérer, il faisait très chaud sous le toit. Ils redescendirent et entrèrent chez la duchesse. Patrice fut étonné, ce n’étaient pas des meubles style Louis quelque chose comme on aurait pu s’y attendre, ils étaient plus modernes. La duchesse remarqua son intérêt :
— Ils ont été dessinés par Le Corbusier, vous connaissez ?
— Un architecte, je crois, fit Patrice.
— Oui, mon père était le directeur d’une fabrique de meubles qui avait la licence. Je me suis empressée de jeter les vieilleries de mon défunt mari une fois qu’il a eu l’élégance de me quitter. Vous devez avoir soif, j’ai mis une bouteille de crémant au frais et commandé des en-cas chez Fauchon.
La duchesse partit à la cuisine.
— Je suis désolé, dit Adelin.
— T’inquiète, nous avons attendu un mois, une heure de plus ou de moins.
Patrice déboucha la bouteille et servit le crémant.
— Félicitations Monsieur Adelin, dit la vieille dame, je suis heureux que vous ayez trouvé quelqu’un, je me désespérais de vous savoir seul.
— Merci, comment avez-vous deviné que…
— Je lisais beaucoup de romances gays lorsque je le pouvais encore. Les hommes y sont présentés de manière idéale : jeunes, beaux, intelligents, bien membrés, alors que dans la réalité… Feu mon mari était gros, bête et impuissant. Mais il avait du fric.
Adelin et Patrice éclatèrent de rire.
— Vous auriez dû me dire, dit Adelin, je vous en aurais lues.
— Je n’ai pas osé.
Au bout de cinq minutes, la duchesse somnolait. Adelin en profita :
— Madame la duchesse, nous allons vous laisser vous coucher.
— Oui, je n’ai plus 20 ans. Vous pouvez dormir dans la chambre d’amis, vous aurez plus de place.
— Nous n’aimerions pas vous déranger.
— Pas du tout, il y a bien longtemps que je n’ai plus eu d’amis en visite. Je ferai livrer un brunch demain matin. Vous pourrez vous lever à l’heure qui vous plaira.
La duchesse leur montra la chambre et la salle de bain.
— Je ne sais comment vous remercier, dit Adelin.
— Soyez heureux !
La duchesse leur fit la bise avant de se retirer. Adelin monta dans sa chambre chercher sa brosse à dents, ses affaires de toilette et quelques accessoires qu’il avait achetés depuis longtemps en prévision de ce grand jour.
— Enfin seuls ! dit Adelin, dès qu’ils furent dans la chambre d’amis.
— Enfin seuls !
Ils échangèrent un long baiser, Adelin décrocha les boutons de la chemise de Patrice et lui caressa le torse. Celui-ci ôta le tee-shirt de son ami, décrocha la ceinture du jeans et explora le contenu du boxer.
Ils étaient impatients, ils furent bientôt entièrement nus, dans les bras l’un de l’autre.
— Attends, dit Adelin, nous devons aller à la salle de bain, Je dois enlever le pansement et désinfecter.
Patrice regretta de s’être fait percer ce jour-là, on ne pouvait plus revenir en arrière. En sortant, ils croisèrent la duchesse. Ils mirent la main devant leurs sexes, Adelin eut de la peine à cacher son érection.
— Je venais voir s’il ne vous manquait rien, dit la duchesse.
Elle baissa les yeux.
— Voyons, fit-elle, enlevez vos mains, je sais comment un homme est fait, j’ai eu de nombreux amants après la mort du duc. Et même avant. Oh ! Qu’est-ce qu’il a Monsieur Patrice, une blessure ?
— Non, expliqua Adelin, c’est un piercing, comme le mien, je vais enlever le pansement et vous montrer.
La vieille dame examina attentivement les bijoux et dit :
— Très original. Je vous laisse. Bonne nuit !
— Bonne nuit, Madame la duchesse !
Ils prirent une douche rapide, Adelin soigna le pénis de son ami et lui lava consciencieusement la rosette.
— Nous avons bu le calice jusqu’à lie, dit Patrice.
— C’est fini, il ne peut plus rien nous arriver maintenant.
— Tu as une idée pour la suite ?
— Tu t’es déjà fait enculer sur un canapé Le Corbusier ?
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