À la demande générale et avec mes excuses pour le retard, voici donc l’ultime chapitre de ce récit qui ne sera pas l’ultime. Non, je n’ai toujours pas prévu de poursuivre cette histoire, comme je l’ai déjà expliqué précédemment, mais je vais encore évoquer, par l’intermédiaire de mes personnages, l’une des représentations d’Hamlet que j’ai vue cette année.
15
Je suivis Florian dans sa chambre, euphorique et un peu anxieux. Je ne savais pas encore si je referais l’erreur de me marier avec lui, mais c’était comme une nuit de noces en étant vierge et je l’étais avec un homme.
Sa chambre était en ordre, pas de chaussettes sales et puantes trainant sur le sol. Il avait un grand lit, acheté par sa mère pour le motiver à rencontrer quelqu’une, cela avait enfin réussi avec quelqu’un et il ne serait plus seul pour la première fois. Il avait fixé sur les murs blancs des agrandissements de photos de comédiens jouant Hamlet trouvées sur le net, tous de beaux gosses sexy.
— Comme cela, me dit-il, je pouvais avoir des photos d’hommes sans qu’on pense que j’étais gay. C’était de l’inspiration pour mon rôle.
— Où jouaient-ils, en France ?
— Non, en Allemagne et en Autriche, je n’ai pas trouvé de représentations en France cette année. Celui-ci jouait à Innsbruck, le second à Heidelberg et le troisième à Saarbrücken, encore ce mois.
— Il ne sont pas en vacances ?
— Il y a des représentations en juillet.
— J’ai une idée, dis-je, je t’en parle après.
— Après quoi ? Pourquoi pas maintenant ?
— Tu n’es pas impatient de perdre ton pucelage ?
— Je peux encore attendre cinq minutes mais on va gagner du temps, je vais te déshabiller pendant que tu me parles de ton idée.
Joignant le geste à la parole, il se mit en face de moi et déboutonna ma chemise.
— On pourrait aller voir une représentation à Saarbrücken, dis-je, pour comparer leur mise en scène avec la nôtre.
— Tu sais l’allemand ?
— Ce que j’ai appris à l’école et oublié depuis, mais je crois que nous connaissons assez bien l’histoire pour comprendre.
— Ou c’est pour voir la bite de Michael ? C’est son prénom.
— Il est aussi à poil ? demandai-je.
— D’après une critique, oui, mais pas au même moment de la pièce que moi.
En disant cela, Florian décrocha la ceinture de mon pantalon, ouvrit ma braguette et glissa sa main dans mon boxer.
— Très émotif, dit-il, heureusement que nous ne sommes pas sur la scène d’un théâtre. Je suis d’accord pour le voyage, je te laisse réserver le train, les places pour le spectacle et l’hôtel, tu décideras si nous dormons dans des chambres séparées ou pas.
— On se contentera d’une seule chambre, fis-je en riant.
— Sinon, tu pourrais inviter le comédien allemand pour passer la nuit avec toi si je suis trop nul au lit ce soir.
— Il est gay ?
— Je n’en sais rien.
— À Annemasse, Olivier et Tiago m’ont proposé de dormir avec eux, même si j’étais hétéro. On pensait que tu baisais Anaïs.
— Tu as accepté ?
— Non, je n’étais pas encore prêt.
— Et maintenant, tu accepterais ?
— Tu me prends au dépourvu, fis-je, je n’ai pas réfléchi à cette question.
Ce n’était pas le bon moment pour se la poser, mais elle était légitime, nous pourrions être tentés, un jour ou l’autre, d’inviter quelqu’un à partager notre intimité. Florian avait presque fini de me déshabiller, il ne me restait que mon boxer noir, celui avec lequel j’avais joué et que j’avais symboliquement remis.
— Je vais écrire à ce Michael, ajouta mon ami, il acceptera peut-être de nous rencontrer avant ou après la représentation, il pourrait me donner des conseils.
— Tu aimerais faire ta carrière en Allemagne ?
— Ou en Suisse alémanique. C’est plus stable, ils ont des troupes et ils travaillent au même endroit pendant plusieurs années. Mon père est germanophone et j’ai toujours parlé allemand avec lui. Rassure-toi, je vais d’abord faire ma formation en français.
Je serrai Florian dans mes bras, comme je le faisais à la fin des répétitions des duels.
— J’ai toujours rêvé que tu étais dans cette tenue, dis-je.
— Et que je bandais ? Tu y pensais ?
— Euh, oui, mais je n’ai jamais rien remarqué.
— Moi non plus.
Ce soir-là, nous bandions et nous nous débarrassâmes rapidement de nos sous-vêtements.
— Et maintenant, que fait-on ? me demanda-t-il.
— Je ne sais pas, tu as le texte de la pièce ?
— Oui, Hamlet dit : Voulez-vous jouer de ce flageolet ?
— Je ne saurais, monseigneur.
— Contrôlez ce trou avec les doigts et le pouce, appliquez votre bouche, soufflez, et l’instrument rendra la plus éloquente musique. (NDA Hamlet, acte III, scène II)
Je suivis ce conseil, je m’agenouillai devant lui, je pinçai son pénis des doigts de la main gauche, juste sous le gland, et je touchai le méat avec l’index de la main droite, étalant la goutte de précum qui perlait. J’appliquai ensuite ma bouche, aucune musique n’en sortit, j’insistai et l’instrument me rendit quelques gémissements, puis, de manière inattendue, un cri accompagné de jaillissements. Le flageolet flageola.
Je pris à nouveau Florian dans mes bras et lui chuchotai, la bouche encore barbouillée de sperme :
— Mon prince, fus-je à la hauteur de vos espérances ?
— Mais oui, mon bon Laërte, au paradis où nous sommes tous les deux, nous nous sommes réconciliés, les anges veillent sur nous.
— Et la suite de la pièce ?
— Il y a un autre trou où tu pourrais appliquer ta bouche, mais je crains que la musique ne soit pas très éloquente, les flageolets qui accompagnaient le repas…
— On en restera aux doigts et à mon flageolet pour cette première fois, mon ex-femme n’a jamais voulu.
— Je n’aurais pas osé te demander, fit Florian en riant, mais puisque c’est toi qui as abordé le sujet. Elle te suçait ?
— Parfois…
— Tu pourras me dire si elle le faisait mieux que moi. Chaque chose en son temps, d’abord le trou…
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Je suivis Florian dans sa chambre, euphorique et un peu anxieux. Je ne savais pas encore si je referais l’erreur de me marier avec lui, mais c’était comme une nuit de noces en étant vierge et je l’étais avec un homme.
Sa chambre était en ordre, pas de chaussettes sales et puantes trainant sur le sol. Il avait un grand lit, acheté par sa mère pour le motiver à rencontrer quelqu’une, cela avait enfin réussi avec quelqu’un et il ne serait plus seul pour la première fois. Il avait fixé sur les murs blancs des agrandissements de photos de comédiens jouant Hamlet trouvées sur le net, tous de beaux gosses sexy.
— Comme cela, me dit-il, je pouvais avoir des photos d’hommes sans qu’on pense que j’étais gay. C’était de l’inspiration pour mon rôle.
— Où jouaient-ils, en France ?
— Non, en Allemagne et en Autriche, je n’ai pas trouvé de représentations en France cette année. Celui-ci jouait à Innsbruck, le second à Heidelberg et le troisième à Saarbrücken, encore ce mois.
— Il ne sont pas en vacances ?
— Il y a des représentations en juillet.
— J’ai une idée, dis-je, je t’en parle après.
— Après quoi ? Pourquoi pas maintenant ?
— Tu n’es pas impatient de perdre ton pucelage ?
— Je peux encore attendre cinq minutes mais on va gagner du temps, je vais te déshabiller pendant que tu me parles de ton idée.
Joignant le geste à la parole, il se mit en face de moi et déboutonna ma chemise.
— On pourrait aller voir une représentation à Saarbrücken, dis-je, pour comparer leur mise en scène avec la nôtre.
— Tu sais l’allemand ?
— Ce que j’ai appris à l’école et oublié depuis, mais je crois que nous connaissons assez bien l’histoire pour comprendre.
— Ou c’est pour voir la bite de Michael ? C’est son prénom.
— Il est aussi à poil ? demandai-je.
— D’après une critique, oui, mais pas au même moment de la pièce que moi.
En disant cela, Florian décrocha la ceinture de mon pantalon, ouvrit ma braguette et glissa sa main dans mon boxer.
— Très émotif, dit-il, heureusement que nous ne sommes pas sur la scène d’un théâtre. Je suis d’accord pour le voyage, je te laisse réserver le train, les places pour le spectacle et l’hôtel, tu décideras si nous dormons dans des chambres séparées ou pas.
— On se contentera d’une seule chambre, fis-je en riant.
— Sinon, tu pourrais inviter le comédien allemand pour passer la nuit avec toi si je suis trop nul au lit ce soir.
— Il est gay ?
— Je n’en sais rien.
— À Annemasse, Olivier et Tiago m’ont proposé de dormir avec eux, même si j’étais hétéro. On pensait que tu baisais Anaïs.
— Tu as accepté ?
— Non, je n’étais pas encore prêt.
— Et maintenant, tu accepterais ?
— Tu me prends au dépourvu, fis-je, je n’ai pas réfléchi à cette question.
Ce n’était pas le bon moment pour se la poser, mais elle était légitime, nous pourrions être tentés, un jour ou l’autre, d’inviter quelqu’un à partager notre intimité. Florian avait presque fini de me déshabiller, il ne me restait que mon boxer noir, celui avec lequel j’avais joué et que j’avais symboliquement remis.
— Je vais écrire à ce Michael, ajouta mon ami, il acceptera peut-être de nous rencontrer avant ou après la représentation, il pourrait me donner des conseils.
— Tu aimerais faire ta carrière en Allemagne ?
— Ou en Suisse alémanique. C’est plus stable, ils ont des troupes et ils travaillent au même endroit pendant plusieurs années. Mon père est germanophone et j’ai toujours parlé allemand avec lui. Rassure-toi, je vais d’abord faire ma formation en français.
Je serrai Florian dans mes bras, comme je le faisais à la fin des répétitions des duels.
— J’ai toujours rêvé que tu étais dans cette tenue, dis-je.
— Et que je bandais ? Tu y pensais ?
— Euh, oui, mais je n’ai jamais rien remarqué.
— Moi non plus.
Ce soir-là, nous bandions et nous nous débarrassâmes rapidement de nos sous-vêtements.
— Et maintenant, que fait-on ? me demanda-t-il.
— Je ne sais pas, tu as le texte de la pièce ?
— Oui, Hamlet dit : Voulez-vous jouer de ce flageolet ?
— Je ne saurais, monseigneur.
— Contrôlez ce trou avec les doigts et le pouce, appliquez votre bouche, soufflez, et l’instrument rendra la plus éloquente musique. (NDA Hamlet, acte III, scène II)
Je suivis ce conseil, je m’agenouillai devant lui, je pinçai son pénis des doigts de la main gauche, juste sous le gland, et je touchai le méat avec l’index de la main droite, étalant la goutte de précum qui perlait. J’appliquai ensuite ma bouche, aucune musique n’en sortit, j’insistai et l’instrument me rendit quelques gémissements, puis, de manière inattendue, un cri accompagné de jaillissements. Le flageolet flageola.
Je pris à nouveau Florian dans mes bras et lui chuchotai, la bouche encore barbouillée de sperme :
— Mon prince, fus-je à la hauteur de vos espérances ?
— Mais oui, mon bon Laërte, au paradis où nous sommes tous les deux, nous nous sommes réconciliés, les anges veillent sur nous.
— Et la suite de la pièce ?
— Il y a un autre trou où tu pourrais appliquer ta bouche, mais je crains que la musique ne soit pas très éloquente, les flageolets qui accompagnaient le repas…
— On en restera aux doigts et à mon flageolet pour cette première fois, mon ex-femme n’a jamais voulu.
— Je n’aurais pas osé te demander, fit Florian en riant, mais puisque c’est toi qui as abordé le sujet. Elle te suçait ?
— Parfois…
— Tu pourras me dire si elle le faisait mieux que moi. Chaque chose en son temps, d’abord le trou…
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