Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES)

[fablelionsilencieux]

Premier "feu de camp"

J’en suis juste incapable, mais comment on fait, aussi ? Marie sait, elle a toujours su. Elle a ramassé de la mousse, du petit bois, puis de plus grosses branches mortes, elle s’est appliquée, et a lancé le feu…
 
D’aussi loin que je me souvienne, c’est toujours elle qui l’a fait, et on l’admirait, Thomas, son frère aîné, Léo, le mien, puis moi, tous nés le même mois, celui du solstice d’hiver, date à laquelle nous partions camper, et où Marie, notre Grande Prêtresse, lançait le rituel de Samhain.
 
Cette année de nos dix-huit ans, il ne restait plus que nous deux, pour une célébration un peu triste, nos frères aînés étaient à la fac, concentrés sur la bloque pour leurs sessions d’examens de mid term.
 
— Il n’y a plus que nous, et le feu. Puis le lac… Quand on était petits, on s’y baignait…
— Nus, a-t-elle complété, on était innocents… Enfin, pas tous.
— Thomas et Léo ont toujours été complices, mais tu penses que…
— Léo n’est pas… Et si j’ai compris depuis longtemps que mon frère aime les garçons, lui, ce n’est pas du tien qu’il était amoureux, souffla-t-elle, avant de déposer un bisou léger sur mes lèvres.
— Tu es très belle, ai-je bafouillé, ‘’c’est juste que je…’’
— Je m’en doutais, a-t-elle dit, mais… d’autres sentiments sont peut-être réciproques.
— Quels sentiments ?
— Ceux qu’il a pour toi… Tom ! Tu peux venir, Manu sera heureux de te voir, je pense…
Il est apparu, superbe, en tee-shirt et pantacourt, malgré la fraicheur de la nuit.  
— Thomas, tu n’es pas à l’université ?
— C’est Samhain, bonhomme !
— Avec ce que Marie a dit, tu aurais voulu le partager avec quelqu’un d’autre.
— J’ai entendu absolument tout ce que vous avez dit, et ton frère est mon meilleur ami, mais comme Marie l’a compris, ce n’est pas de lui que je suis amoureux…
— Moi ?
— Mais tellement ! a confirmé Marie, avec un sourire.
 
Plus tard, elle a peut-être un peu poussé sur le rite païen, dont la légende veut qu’il se terminât en fête orgiaque… Elle est restée tandis que son frère se déshabillait, avant de m’ôter mes vêtements en embrassant chaque partie dénudée de mon corps. A fond dans son rôle de druidesse, entre maitresse de cérémonie et protectrice, elle m’a tenu la main alors que Tom me possédait lentement, délicatement, pour finir par la poser sur mon sexe, pour que je m’accorde mon plaisir, alors qu’il jouissait en moi…
 
Marie et Tom se sont assoupis, le feu s’éteint lentement, mais mon regard éveillé court d’une étoile à l’autre, si visibles à cette période de l’année, sans que pourtant aucune ne brille plus que celle qui vient de s’allumer dans mon cœur.