NDA J’ai avancé la cérémonie de clôture au dimanche à 11 heures, ils pourront ainsi rentrer le même jour. Une nuit de moins en France, la tentation aurait été trop forte et je voulais situer l’épilogue en Suisse.
12
Nous étions huit hommes à avoir joué dans la pièce et tous désiraient se doucher, je ne savais pas si c’était parce qu’ils avaient transpiré ou si c’était la perspective d’une hypothétique masturbation collective qui les attirait, hypothétique car certains doutaient que nous oserions. Nous étions les seuls dans le vestiaire puisque les autres comédiens avaient terminé bien avant nous.
Nous sortîmes de la tente pour parcourir les quelques mètres jusqu’à la remorque. Il y avait des patères à l’entrée pour suspendre nos sous-vêtements et nos serviettes. Les douches n’avaient pas de séparation, il y en avait exactement huit mais nous dûmes nous serrer, nous devions veiller à ne pas toucher par advertance le voisin. Pas d’eau chaude, se doucher à l’eau froide était agréable avec la température estivale.
Quelqu’un fit la remarque que c’était exactement comme au service militaire, la seule différence était que je regardais beaucoup plus attentivement les bites des autres, en particulier celle de Tiago qui avait le gland découvert, il ne me semblait pas circoncis, il voulait peut-être nous montrer son piercing au frein, il en avait aussi aux tétons, ainsi que des tatouages.
Nous attendîmes que tout le monde eût terminé avant de récupérer nos serviettes et de nous sécher. Personne n’était pressé de sortir et nous aurions passé la nuit dans cette remorque si Olivier n’avait pas dit :
— Tous les voyeurs dehors maintenant, seuls ceux qui désirent se branler restent.
André et Sébastien nous quittèrent, prétextant la présence de leurs femmes. Arnaud hésitait :
— Je n’aimerais pas qu’on me prenne pour un homosexuel, alors que je ne le suis pas, j’ai déjà dû embrasser Hamlet sur la bouche et on m’a fait quelques plaisanteries à ce sujet.
— T’inquiète, fit Florian, nous jouions, ton orientation sexuelle m’importe peu.
— Je préfère sortir.
— Fais comme tu le sens, dit Olivier, et ta femme est aussi avec toi.
— Nous avons une sexualité assez libre, mais toujours en couple.
Il restait Dylan, le musicien. Il était un peu plus âgé que moi, grand et maigre, les cheveux longs.
— Je reste, fit-il, j’ai dû dormir seul alors que je rêvai de coucher avec Florian.
— Tu es gay ? demanda celui-ci, je ne savais pas.
— Le mot « coucher » peut avoir plusieurs sens, je n’y voyais aucun sous-entendu sexuel, tu l’auras compris. Je me considère comme queer.
— Bon, fit Olivier, vous discuterez plus tard de votre lettre dans la communauté LGBTQIA+. J’ai faim et le souper va bientôt être servi.
Nous nous positionnâmes en cercle, plutôt en ellipse compte tenu de l’étroitesse de la remorque, nous prîmes nos pénis en main pour les caresser. Nous bandâmes rapidement et je comparai, étonné des différences de forme, de longueur, de courbure, de technique. Tiago et Olivier se branlaient mutuellement, chacun s’occupant du membre de l’autre.
— Vous pouvez faire la même chose, dit le metteur en scène, les deux vierges effarouchées.
— C’est de moi qu’il s’agit ? demanda Florian.
— Oui, et de Camille, je sais qu’il a été marié, mais ça ne compte pas, ce n’était pas avec un homme.
Mon ami n’hésita pas, il approcha sa main de ma bite dressée et s’en saisit, me regardant avec un sourire candide. Je me saisis alors de la sienne et la caressai doucement.
— Ils sont mignons, fit Tiago, tu ne trouves pas, Dylan ?
— Très mignons, mais je vais une fois de plus me retrouver seul.
— On va se dévouer pour te déseuler.
Tiago s’agenouilla et prit le pénis du musicien dans sa bouche alors qu’Olivier se mit derrière pour lui lécher le cul. Nous les regardâmes faire tout en continuant à nous caresser. Je sentis le phallus de Florian se contracter et il libéra de nombreux jets de semence en poussant un cri. Je mis plus de temps à jouir. Dylan avait aussi éjaculé et il finit de branler Tiago et Olivier.
— C’était bon ! s’exclama Olivier, vous ne trouvez pas, les pucelles plus du tout effarouchées ?
— Très bon, dit Florian, mais nous allons en rester là pour ce soir.
Nous en restâmes effectivement là, le souper se prolongea et ce n’est qu’à deux heures du matin que nous regagnâmes l’hôtel, avec un taux d’alcoolémie ne permettant plus la signature d’un contrat de consentement libre et éclairé. Si cette séance de masturbation m’avait définitivement convaincu de la nouvelle orientation de ma sexualité, Florian ne semblait pas encore prêt à l’avouer, même s’il m’avait touché la bite sans aucune hésitation. Je ne voulais surtout pas le brusquer.
Le lendemain matin, nous eûmes l’heureuse surprise de gagner le premier prix du concours — même si cela n’en était pas vraiment une — grâce au talent de Florian. C’est lui qui reçut le trophée : une sculpture en bois d’un artiste local, censée représenter un comédien ou une comédienne, et qui ressemblait plus à un nain de jardin. Conformément à la tradition, Florian remercia ses parents, ses grands-parents, son chat Othello dont je n’avais jamais entendu parler, l’équipe artistique, en particulier Olivier, qui lui avait appris à donner libre cours à sa passion, et un certain Camille, avec lequel il approfondirait le corps-à-corps à fleurets mouchetés.
Il répéta ensuite la première de ses tirades, sans toutefois pousser la conscience professionnelle jusqu’à se déshabiller. Un cri dans la salle « À poil ! » l’interrompit, il demanda alors à l’assistance ce qu’il devait faire :
Être nu ou n’être pas nu ! C’est la question…
« Être nu » l’emporta à l’applaudimètre, le public put donc contempler une nouvelle fois la belle plastique d’Hamlet. Je ne formalisai pas de la remarque d’une dame derrière moi qui insinuait que sa bite était trop petite, mais que c’était sûrement de la faute aux perturbateurs endocriniens, elle avait lu ça sur Doctissimo.
***
Le jeudi après-midi après notre retour de Béziers, j’étais au bureau et je n’avais rien à faire, à cause de la période des vacances. Je regardais par la fenêtre, le temps était maussade et il pleuvait. Je ne pouvais pas attendre le samedi, il fallait que je revisse Florian le plus vite possible. Je lui envoyai un message :
« Bien rentré ? J’aimerais faire le bilan de notre expérience, je t’invite à souper. »
Il me répondit :
« Faire le bilan ? Je vois que tu as retrouvé tes tableaux Excel, tu n’oublieras pas ton portable. Ce soir ? Ça te va ? »
Il avait manifestement aussi l’envie de me rencontrer très vite, il me proposa un restaurant au bord du lac où il allait souvent avec ses parents ; comme le temps était mauvais, on y trouverait encore de la place. Je pus effectivement faire une réservation en ligne.
Lors de mon premier repas en tête-à-tête avec ma future femme, je lui avais offert des fleurs. Pouvait-on offrir des fleurs à un homme ? Je ne savais pas encore ce qu’il me dirait le soir, mais j’achetai quand même un gros bouquet de roses rouges. J’allai à l’avance au restaurant et les donnai au serveur pour les mettre dans un vase et les cacher. Il trouva ma situation amusante et me dit « merde », comme au théâtre.
Florian entra à l’heure, il avait mis un polo blanc et un pantalon bleu. J’avais gardé la veste que je portais au travail et une chemise au col ouvert. Nous dégustâmes les traditionnels filets de perche, accompagnés de frites et de vin blanc, un chasselas de Lavaux. Nous parlâmes de notre expérience théâtrale pendant le repas, ce n’est qu’après le dessert et le café que je pris mon courage à deux mains :
— J’aimerais t’avouer quelque chose, mais je crains que tu puisses mal le prendre.
— Notre amitié est assez forte pour tout supporter, vas-y.
— Je suis amoureux de toi, Florian, depuis le premier jour où je t’ai vu dans le bus.
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Nous étions huit hommes à avoir joué dans la pièce et tous désiraient se doucher, je ne savais pas si c’était parce qu’ils avaient transpiré ou si c’était la perspective d’une hypothétique masturbation collective qui les attirait, hypothétique car certains doutaient que nous oserions. Nous étions les seuls dans le vestiaire puisque les autres comédiens avaient terminé bien avant nous.
Nous sortîmes de la tente pour parcourir les quelques mètres jusqu’à la remorque. Il y avait des patères à l’entrée pour suspendre nos sous-vêtements et nos serviettes. Les douches n’avaient pas de séparation, il y en avait exactement huit mais nous dûmes nous serrer, nous devions veiller à ne pas toucher par advertance le voisin. Pas d’eau chaude, se doucher à l’eau froide était agréable avec la température estivale.
Quelqu’un fit la remarque que c’était exactement comme au service militaire, la seule différence était que je regardais beaucoup plus attentivement les bites des autres, en particulier celle de Tiago qui avait le gland découvert, il ne me semblait pas circoncis, il voulait peut-être nous montrer son piercing au frein, il en avait aussi aux tétons, ainsi que des tatouages.
Nous attendîmes que tout le monde eût terminé avant de récupérer nos serviettes et de nous sécher. Personne n’était pressé de sortir et nous aurions passé la nuit dans cette remorque si Olivier n’avait pas dit :
— Tous les voyeurs dehors maintenant, seuls ceux qui désirent se branler restent.
André et Sébastien nous quittèrent, prétextant la présence de leurs femmes. Arnaud hésitait :
— Je n’aimerais pas qu’on me prenne pour un homosexuel, alors que je ne le suis pas, j’ai déjà dû embrasser Hamlet sur la bouche et on m’a fait quelques plaisanteries à ce sujet.
— T’inquiète, fit Florian, nous jouions, ton orientation sexuelle m’importe peu.
— Je préfère sortir.
— Fais comme tu le sens, dit Olivier, et ta femme est aussi avec toi.
— Nous avons une sexualité assez libre, mais toujours en couple.
Il restait Dylan, le musicien. Il était un peu plus âgé que moi, grand et maigre, les cheveux longs.
— Je reste, fit-il, j’ai dû dormir seul alors que je rêvai de coucher avec Florian.
— Tu es gay ? demanda celui-ci, je ne savais pas.
— Le mot « coucher » peut avoir plusieurs sens, je n’y voyais aucun sous-entendu sexuel, tu l’auras compris. Je me considère comme queer.
— Bon, fit Olivier, vous discuterez plus tard de votre lettre dans la communauté LGBTQIA+. J’ai faim et le souper va bientôt être servi.
Nous nous positionnâmes en cercle, plutôt en ellipse compte tenu de l’étroitesse de la remorque, nous prîmes nos pénis en main pour les caresser. Nous bandâmes rapidement et je comparai, étonné des différences de forme, de longueur, de courbure, de technique. Tiago et Olivier se branlaient mutuellement, chacun s’occupant du membre de l’autre.
— Vous pouvez faire la même chose, dit le metteur en scène, les deux vierges effarouchées.
— C’est de moi qu’il s’agit ? demanda Florian.
— Oui, et de Camille, je sais qu’il a été marié, mais ça ne compte pas, ce n’était pas avec un homme.
Mon ami n’hésita pas, il approcha sa main de ma bite dressée et s’en saisit, me regardant avec un sourire candide. Je me saisis alors de la sienne et la caressai doucement.
— Ils sont mignons, fit Tiago, tu ne trouves pas, Dylan ?
— Très mignons, mais je vais une fois de plus me retrouver seul.
— On va se dévouer pour te déseuler.
Tiago s’agenouilla et prit le pénis du musicien dans sa bouche alors qu’Olivier se mit derrière pour lui lécher le cul. Nous les regardâmes faire tout en continuant à nous caresser. Je sentis le phallus de Florian se contracter et il libéra de nombreux jets de semence en poussant un cri. Je mis plus de temps à jouir. Dylan avait aussi éjaculé et il finit de branler Tiago et Olivier.
— C’était bon ! s’exclama Olivier, vous ne trouvez pas, les pucelles plus du tout effarouchées ?
— Très bon, dit Florian, mais nous allons en rester là pour ce soir.
Nous en restâmes effectivement là, le souper se prolongea et ce n’est qu’à deux heures du matin que nous regagnâmes l’hôtel, avec un taux d’alcoolémie ne permettant plus la signature d’un contrat de consentement libre et éclairé. Si cette séance de masturbation m’avait définitivement convaincu de la nouvelle orientation de ma sexualité, Florian ne semblait pas encore prêt à l’avouer, même s’il m’avait touché la bite sans aucune hésitation. Je ne voulais surtout pas le brusquer.
Le lendemain matin, nous eûmes l’heureuse surprise de gagner le premier prix du concours — même si cela n’en était pas vraiment une — grâce au talent de Florian. C’est lui qui reçut le trophée : une sculpture en bois d’un artiste local, censée représenter un comédien ou une comédienne, et qui ressemblait plus à un nain de jardin. Conformément à la tradition, Florian remercia ses parents, ses grands-parents, son chat Othello dont je n’avais jamais entendu parler, l’équipe artistique, en particulier Olivier, qui lui avait appris à donner libre cours à sa passion, et un certain Camille, avec lequel il approfondirait le corps-à-corps à fleurets mouchetés.
Il répéta ensuite la première de ses tirades, sans toutefois pousser la conscience professionnelle jusqu’à se déshabiller. Un cri dans la salle « À poil ! » l’interrompit, il demanda alors à l’assistance ce qu’il devait faire :
Être nu ou n’être pas nu ! C’est la question…
« Être nu » l’emporta à l’applaudimètre, le public put donc contempler une nouvelle fois la belle plastique d’Hamlet. Je ne formalisai pas de la remarque d’une dame derrière moi qui insinuait que sa bite était trop petite, mais que c’était sûrement de la faute aux perturbateurs endocriniens, elle avait lu ça sur Doctissimo.
***
Le jeudi après-midi après notre retour de Béziers, j’étais au bureau et je n’avais rien à faire, à cause de la période des vacances. Je regardais par la fenêtre, le temps était maussade et il pleuvait. Je ne pouvais pas attendre le samedi, il fallait que je revisse Florian le plus vite possible. Je lui envoyai un message :
« Bien rentré ? J’aimerais faire le bilan de notre expérience, je t’invite à souper. »
Il me répondit :
« Faire le bilan ? Je vois que tu as retrouvé tes tableaux Excel, tu n’oublieras pas ton portable. Ce soir ? Ça te va ? »
Il avait manifestement aussi l’envie de me rencontrer très vite, il me proposa un restaurant au bord du lac où il allait souvent avec ses parents ; comme le temps était mauvais, on y trouverait encore de la place. Je pus effectivement faire une réservation en ligne.
Lors de mon premier repas en tête-à-tête avec ma future femme, je lui avais offert des fleurs. Pouvait-on offrir des fleurs à un homme ? Je ne savais pas encore ce qu’il me dirait le soir, mais j’achetai quand même un gros bouquet de roses rouges. J’allai à l’avance au restaurant et les donnai au serveur pour les mettre dans un vase et les cacher. Il trouva ma situation amusante et me dit « merde », comme au théâtre.
Florian entra à l’heure, il avait mis un polo blanc et un pantalon bleu. J’avais gardé la veste que je portais au travail et une chemise au col ouvert. Nous dégustâmes les traditionnels filets de perche, accompagnés de frites et de vin blanc, un chasselas de Lavaux. Nous parlâmes de notre expérience théâtrale pendant le repas, ce n’est qu’après le dessert et le café que je pris mon courage à deux mains :
— J’aimerais t’avouer quelque chose, mais je crains que tu puisses mal le prendre.
— Notre amitié est assez forte pour tout supporter, vas-y.
— Je suis amoureux de toi, Florian, depuis le premier jour où je t’ai vu dans le bus.
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