26-02-2023, 05:26 PM
L'épave numéro trois,
Cinquante ans, ça fait cinquante ans que je ne suis pas revenu ici. Les souvenirs que j'ai de cet endroit sont encore trop douloureux quand ils me reviennent en mémoire …
Nous sommes le 14 juillet 1939. J'ai été reçu au certificat d’études. Je voulais faire des études mais mon père en avait décidé autrement. Nous sommes six à la maison et je suis l’aîné. Je dois donc aider à faire bouillir la marmite familiale. Je suis en âge de le faire. Nous vivons en Bretagne et les petits lopins de terre que mon père travaille après sa journée à l'usine suffisent à peine à nous nourrir tous. De notre maison nous voyons l’océan. Ma mère fait du mieux qu'elle peut pour nous élever tous et elle fait aussi des lessives pour mettre un peu de beurre dans les épinards comme on dit.
Mon père m'a trouvé un engagement sur un bateau de pêche. Je connais le patron. Il est notre voisin. Mon père et lui se connaissent depuis toujours. En fait, au village tout le monde connait tout le monde depuis toujours. Ils ont même fait l'armée ensemble sur le même navire.
Son bateau, à lui, n'est ni vieux ni grand et il y travaille avec son fils Erwan qui a 16 ans.
Erwan est comme son père, il est grand et blond avec les yeux bleus. Ses cheveux frisent naturellement dès qu'ils sont un peu longs. Sa voix est grave et tout comme son père, il ne parle pas beaucoup.
Depuis quelques mois déjà ma ‘’sexualité’’ me travaille. C'est Henri, un copain, qui m'a appris à me branler. Enfin il m'a montré comment faire et il m'a dit de ne surtout pas en parler au curé sinon je serai bon pour des dizaines de ''Notre Père'' et autant de ''Je vous salue'‘. Et encore plus en cas de récidive.
Un autre pote, Jean, s'est joint à notre groupe secret. Quand on le fait ensemble, cachés dans une grange ou à notre crique secrète, au bord de l'océan, Henri et Jean fantasment sur les gros roberts de la boulangère ou sur le cul de l'épicière mais aussi sur les rondeurs putatives des filles du village. Je dis comme eux mais quand je suis seul je pense à Erwan que j'ai vu une fois complétement nu alors qu'il se lavait à la rivière et les jouissances que j'en retire sont bien supérieures à celles que j'ai quand je le fais avec mes amis en parlant de filles.
Je crois bien que je suis PD. Notre curé nous a dit un jour que c'était contre nature, que c'était un péché mortel et que nous finirions en enfer si on bifurquait sur cette voix. Ça me fait peur mais si c'est avec Erwan tant pis pour mon salut éternel !
On me secoue, c'est mon père.
– Gaël, il faut te lever, c'est l'heure.
Je ne sais plus où j'en suis. Dehors il fait encore nuit. Je faisais un beau rêve.
Hier c'était le bal de la fête nationale et on y est tous allé. On a même eu droit à de la limonade. À un moment j'ai eu envie de pisser et je sortais ma queue devant l'urinoir quand Erwan est arrivé et a fait de même. Je n'ai pas pu m'empêcher de regarder. Putain, elle était bien plus grosse que la mienne! Il avait l'air d'avoir un petit coup dans le nez. Il marmonnait entre ses dents.
– Putain, toutes des salopes ces filles ! Ça t'allume et quand tu veux les emmener faire un tour dans les buissons, elles t'envoient promener.
– Qu'est-ce-que tu dis Erwan ?
– Laisse tomber, c'est toutes des salopes.
Il secoua sa queue plusieurs fois avant de la remballer et il partit.
Dans mon rêve la fin ne se passait pas comme ça. Il se tournait vers moi, la secouait et elle se mettait à grossir puis il prenait ma main qu'il posait sur sa bite et me demandait de le branler. Puis, lui, se saisissant de la mienne me faisant pareil. Après, je ne sais pas parce que mon père était venu me réveiller …
je m'habille en vitesse, je bois mon bol de chicorée avec deux grosses tartines de pain, j'enfile mon manteau et je vais frapper à la porte de chez Pierrick.
– Bonjour ! On t’attendait, Gael. On y va.
Un quart d'heure après on était sur le bateau. Le temps de le mettre en marche on partait. Au bout d'une heure de mer je dégueulais tripes et boyaux sous les sourires narquois de Pierrick et d’Erwan.
Il me fallut une semaine pour m'habituer au roulis et au tangage et je pus enfin commencer à aider vraiment. Le travail était dur. Quand je rentrais j'avais mal de partout. Mais ma journée n'était pas finie pour autant. Mon père me laissait des instructions journalières et je devais aller biner, sarcler, faucher et bien d'autres choses encore. Les travaux des champs m'avaient donné une musculature harmonieuse et les poissons que je ramenais à la maison tous les jours aidèrent à ma croissance.
Le 2 septembre, c'est en rentrant au port que l'on apprit l'invasion de la Pologne par l'Allemagne et le 3, l'ordre de mobilisation générale était affiché sur tous les murs. Mais mon père tout comme Pierrick n'étaient pas concernés par cela. Du moins, pas encore. Ce n'est qu'au lendemain de mes 15 ans que mon père et celui de Pierrick reçurent les leurs. Ils partirent le jour même pour le port de Toulon où ils étaient affectés. C'est comme ça que Erwan, à 17 ans, devint le patron du bateau. Et moi j'étais son second, le mousse, le cuistot. Nos premières pèches ne furent pas miraculeuses. Remonter le filet à trois s'était déjà dur mais à deux, c'était un travail de bagnard. De nombreuses fois on rata la marée pour rentrer tellement on avait perdu du temps à remonter les filets. Heureusement qu'avec la barque de secours on pouvait regagner le port et rapporter la pèche.
On eut la surprise de voir nos pères rentrer pour les fêtes de fin d’année. C'est là que Pierrick nous montra un cahier où son grand-père, puis son père et en fin, lui, avaient noté les meilleurs coins de pèche en fonction de la saison et du temps. On ne put sortir qu'une fois durant cette période car la tempête dura presque la semaine entière. Ils regagnèrent Toulon le 2 janvier et le 4 ils appareillaient pour Alger. Ce que je ne savais pas encore c'est que je ne reverrai mon père que fin 1945 !
Au fil des jours avec Erwan on en était arrivé à se comprendre sans se parler et c'est automatiquement qu'on faisait les choses. Ce mois d'Avril 1940 était radieux. On se serait cru en plein été et c'est souvent qu'on se retrouvait torse nu sur le bateau. En cachette j'admirais son corps et un jour alors qu'on remontait un filet plus lourd que d'habitude Erwan vint se coller à moi pour m’aider. De sentir sa peau chaude contre mon dos me troubla tellement que j'en lâchais le filet. Erwan glissa et m'entraina dans sa chute. Je me retrouvais couché sur lui. Je pus sentir sa bite raide et lui devait sentir la mienne. On se regarda droit dans les yeux. Il approcha sa bouche de la mienne et chercha à m’embrasser. Surpris je reculais la tête. Il devint tout rouge se leva et me dit :
– Oublie ça, c'est une bêtise de ma part. Et s'il te plait n'en parle à personne.
– Erwan, tu m'as surpris, c'est pour ça que j'ai reculé la tête. Mais… moi aussi j'ai envie de t’embrasser.
– C'est vrai Gaël, toi aussi tu as envie de moi ?
Pour lui prouver mes dires, je m'approchais de lui et je l’embrassais. Un long, très long baiser. Puis nos mains entrèrent dans la partie et se firent vite indiscrètes. Au final on se fit jouir en se branlant l'un l’autre. On aurait bien fait plus mais il y avait les filets à remonter et il fallait encore rentrer si on ne voulait pas rater la marée. Au fil des jours on innovait et quand pour la première fois il me suça je crus être au paradis. Il m'avoua alors avoir un peu d'expérience parce qu'un de ses cousins l'avait initié aux plaisirs entre garçons. Il m'apprit tout ce qu'il savait et au bout d'un mois on se prenait à tour de rôle avec un plaisir frôlant l’extase.
Puis ce fut la campagne de France et bientôt on vit arriver les Allemands. Il fallut qu'on se fasse faire des papiers spéciaux pour pouvoir continuer à pêcher. Lui comme moi, on n'arrivait pas à digérer la défaite de l'armée française et quand en 1941 quelqu'un nous proposa de faire passer en Angleterre des personnes recherchées par les Allemands, on accepta aussitôt. On n'allait pas jusqu'en Angleterre mais assez loin des cotes pour qu'un sous-marin ou un bateau anglais vienne récupérer discrètement les gens qu'on avait à bord. Et souvent quand on rentrait au port on était contrôlé par une vedette rapide. On comprit vite que contre quelques poissons les formalités seraient écourtées. Ça devint une habitude.
Erwan et moi on filait le parfait amour. Chaque fois que l'on sortait en mer on en profitait pour faire l’amour. Les bannettes n'étaient pas larges mais qu'importe puisqu'on était tout le temps l'un sur l'autre ou l'un dans l’autre. Une fois un jeune aviateur, qui avait dû sauter en parachute parce que son avion avait été touché, nous surprit et se joignit à nous. Ça s'était bien passé mais franchement je préférais quand il n'y avait qu'Erwan et moi. J'avais adoré, alors que je prenais l’Anglais, l'initiative d'Erwan qui m'avait pris aussi. Prendre et être pris avait été une révélation pour moi. On essaya tous la place du milieu plusieurs fois si bien que l'on faillit manquer l'heure du rendez-vous.
En 1944 les contrôles se renforcèrent. Ils nous était de plus en plus difficile de prendre du monde à bord et j'avais aussi reçu ma convocation pour partir au STO. On en avait longuement parlé avec Erwan et ma mère. Il avait été décidé que lors du prochain passage je partirai pour l'Angleterre aussi. Et c'est ainsi qu'au mois de février je débarquais à Londres où je m'engageais dans l'armée de libération. Puis les choses allèrent vite, très vite. Le débarquement, la reconquête de la France occupée ….
Ce n'est qu'au mois d'Aout que j'écrivis de Paris une lettre à ma famille et une autre à Erwan. Et ce n'est que fin septembre que j'en reçus une de ma mère qui me disait que tout le monde allait bien chez nous mais que le bateau d'Erwan avait été retrouvé échoué sur la plage criblé de balles et partiellement incendié et que Erwan était considéré comme mort en mer. Cette nouvelle me brisa le cœur. Une fois démobilisé je rentrais chez mes parents pour les fêtes de fin d’année, j'allais jeter à l'océan un bouquet de fleurs pour Erwan.
La France reconnaissante m'offrit des études. Et c'est ainsi que je finis instituteur dans un petit village de Savoie loin de ma région natale. J'y ai même rencontré une jolie fille aussi malheureuse que moi et qui m'a épousée par dépit. De nos deux solitudes sont nés trois garçons qui ont fait notre bonheur. Elle leur apprenait le savoyard et moi le breton.
Pour ce cinquantième anniversaire de l'armistice je n'avais pas pu faire autrement que de retourner dans mon village natal. La municipalité avait fait ça en grand. Sur la plage il y avait même un bateau échoué ressemblant vaguement à celui d’Erwan. Il y eut tout un tas de discours, le maire, le préfet, les autorités militaires, les anciens combattants, les résistants, puis un monsieur vêtu d'une tenue de déporté se leva et alla au micro.
- Mesdames et messieurs, je suis ici pour vous parler de résistants de la première heure qui sont méconnus. Il s'agit de Erwan Plougastel et de Gaël le Golf. Sans jamais adhérer à aucun groupe de résistance ils ont dès 1941 participé à l'évacuation de personnes recherchées par les Allemands.
Quelques chiffres pour commencer. C'est plus de 200 personnes qu'ils ont soustrait à la torture et à la mort. C'est plus de 300 messages ou objets de tout genre qu'ils ont rapporté, aidant ainsi à la victoire. Mais pour eux c'était normal d'aider à libérer sa patrie.
Vous pensez tous que Erwan est mort en mer. C'est faux. Lors de son dernier voyage, après avoir déposé les personnes qu'il escortait, au retour il a été contrôlé par une patrouille maritime. Les choses ne se sont pas passé comme d'habitude parce qu'un des soldats trouva un paquet de cigarettes anglaises qu'un des soldats anglais avait perdu. Il poussa à l'eau les 2 soldats qui étaient sur son bateau et tenta de fuir. Son bateau fut mitraillé, il commença à prendre feu. Finalement il fut arrêté et conduit en prison. Il fut torturé durement mais jamais il ne parla. C'est en Aout 1944 que je l'ai rencontré. Il portait la même tenue que moi avec le triangle rouge des prisonniers politiques. Nous étions les deux seuls Français de ce commando, ce qui nous rapprocha. Inutile de vous décrire les sévices, les tortures morales ou physiques que nos geôliers nous firent subir.
Notre commando creusait une colline pour y faire des abris contre les bombardements. Un autre commando composé de triangles rose et noir creusait à coté de nous. Leurs conditions de vie étaient bien pires que les nôtres et leur espérance de vie encore plus courte. Un jeune garçon au triangle rose cassa le manche de sa masse. Un gardien commença à le battre avec une matraque et, lassé de le faire, il ordonna à Erwan de continuer. Il refusa. Le soldat sortit son arme et la pointa sur sa tête et lui ordonna de battre le garçon. Il ne bougea pas et le soldat tira. Erwan s'écroula sur le sol mort. Son humanité et l'amour de son prochain l'ont tué. Il avait réussi à rester dans notre univers concentrationnaire un homme droit et bon. Que cela nous serve d'exemple à tous.
Il se tut. Les larmes inondaient mes joues. Plusieurs personnes me regardaient car elles me connaissaient. Ma femme me murmura à l’oreille.
– Ça devait être un homme bon et aimant.
– Oui il l’était.
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