01-03-2023, 09:11 AM
(Modification du message : 01-03-2023, 09:12 AM par fablelionsilencieux.)
L'épave numéro quatre,
Ma chère amie,
Je ne sais comment vous remercier de m’avoir fait découvrir cette petite pension de Criccieth, l’endroit idéal pour achever le roman dont vous attendez le tapuscrit depuis bien trop longtemps. Je suis arrivé hier après un long et fatiguant voyage. Ma logeuse est très sympathique, très curieuse aussi, elle sait déjà (presque) tout de ma vie.
Cet après-midi, j’ai fait une longue promenade sur la plage. Il y avait du vent et j’étais seul ; même en été, je pense qu’il fait frais. À environ deux kilomètres du village, je suis tombé sur une curieuse épave : un bateau de bois déglingué qui devait être échoué depuis des années, avec des trous dans la coque. Je suis monté sur le pont depuis l’arrière et quelle ne fut pas ma surprise de voir un homme dans la cabine. Il était assis devant une table, à côté du gouvernail, écrivant dans un épais livre de bord avec une plume qu’il trempait dans un encrier. Il s’est retourné et m’a dit :
— Bonjour ! Où sommes-nous ?
— Bonjour ! À Criccieth, au Pays de Galles.
— En quelle année ?
— Le 24 janvier 2023.
— Le temps est venu.
Il a noté ces indications dans le livre, puis s’est levé. Difficile de dire son âge, il était maigre, avait des longs cheveux gris, une barbe, il était hirsute, ses habits semblaient provenir d’un vieux film de pirates, ils étaient usés et troués. Il s’est présenté :
— Je m’appelle Hendrick, je suis hollandais.
— Et moi Ghislain, je suis français.
Nous nous sommes serrés la main, puis je lui ai demandé depuis quand ce bateau s’était échoué et depuis quand il y habitait. Il m’a répondu :
— Le bateau s’est échoué hier et j’y habite depuis plusieurs siècles.
J’étais interloqué, cet homme ne devait plus avoir toute sa tête. Je ne l’ai pas contredit. Il m’a offert ensuite de la gnôle, une eau-de-vie de genièvre, je l’ai acceptée par politesse, elle était meilleure que je ne l’avais pensé. Il m’a ensuite expliqué :
— Je cherche quelqu’un de pur pour me racheter par un amour éternel. J’ai un problème, Richard m’a offert une femme et j’aime mieux les hommes. Tu ne connaîtrais pas quelqu’un qui pourrait m’aimer ?
— Vous tombez bien, ai-je dit en riant, je suis gay. Mais…
— Mais quoi ? Tu as déjà un amant ?
— Non.
— Alors, quel obstacle à notre amour ? Tu n’es plus pur ? Ce n’est pas grave, moi non plus.
— Je ne vous connais pas.
— Faisons connaissance, il y a si longtemps que je n’ai pas baisé.
Il a baissé son froc et en a sorti une grosse queue bandée et circoncise. J’étais interloqué, mais je n’avais pas non plus baisé depuis longtemps et, vous devinez ce qui est arrivé, je lui ai offert mes entrailles. Est-ce par pitié que je l’ai fait ? Non, il m’attirait, son corps était beau, une fois ses nippes enlevées. Nous avons joui trop rapidement après une si longue abstinence.
Il a noté mon nom dans son livre de bord, puis l’a refermé et m’a demandé :
— Tu restes longtemps ici ?
— Un mois.
— Tu reviens demain ?
J’ai hésité, puis je l’ai assuré que je reviendrais. Il m’a alors embrassé longuement sur la bouche. Je suis retourné à ma pension, ébranlé par cette rencontre.
Le soir, après le dîner, j’ai parlé à ma logeuse. Je lui ai demandé si elle connaissait le vagabond qui squattait l’épave sur la plage. Elle a été surprise, elle n’avait jamais entendu parler de ce bateau échoué, alors qu’elle recueillait tous les ragots du village dans son salon de thé.
Que vous dire de plus, chère amie ? J’ai cogité toute la soirée, j’en ai conclu que je me suis endormi sur la plage et que c’était un rêve. Je retournerai demain et l’épave aura disparu. Je devrais maintenant me mettre à mon roman, mais je vais procrastiner une dernière fois, la douce présence et la grosse queue d’Hendrick me hantent encore, il me semble même avoir une douleur entre les fesses.
Bien à vous.
Votre dévoué Ghislain
***
Ghislain relut son courriel. N’avait-il pas trop donné de détails intimes ? Il n’avait jamais caché sa gaytitude et son éditrice publiait aussi une collection de romans érotiques, il avait d’ailleurs écrit plusieurs titres sous un pseudonyme. Il renonça à l’envoyer avant de l’avoir expurgé.
Le lendemain matin, il retourna sur la plage, l’épave avait disparu, mais on en voyait les traces sur le sable. Ghislain regretta d’avoir oublié de la photographier.
Il devina la présence d’Hendrick dans son dos, il se retourna, le Hollandais était nu, il avait rajeuni, ses cheveux étaient bruns et voletaient, il n’avait plus de barbe, il bandait aussi dur que la veille. Il déclama :
— Loue ton ange et ses commandements ! Ici, je te reste fidèle jusqu’à la mort !
Quelques jours plus tard, on annonça la mystérieuse disparition de l’écrivain Ghislain de Beauséjour, lauréat du prix Goncourt de l’année dernière. Il séjournait dans un village côtier du Pays de Galles. Il avait quitté l’hôtel pour aller marcher sur la plage. On supposait qu’il s’était baigné et noyé.
On me retrouva jamais son corps, le vent avait effacé toute trace sur le sable.
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