Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES)

[fablelionsilencieux]

Troisième maillot mouillé

Je suis à la bourre aujourd'hui. D'abord, mon holophone ne m'a pas réveillé, mais bon, comme j'ai une heure de réveil assez régulière, ça ne m'aura pas retardé beaucoup. En sortant, j'ai loupé une desserte de la ligne 57. La prochaine étant 10 minutes après, j'ai préféré courir en petites foulées à la station de tube, ce qui m'a pris ... 10 minutes.

Bon, je suis rentré dans la rame. Les station défilent. Mais à mi-chemin, un message nous annonce un arrêt de circulation des rames pour une durée indéterminée. La rame s'arrête à la station Lavigne. Les portes s'ouvrent. Certains sortent, quelques-uns rentrent. Beaucoup comme moi restent dans la rame. Toutes les 3 minutes environ, on entend le même message. Bon, je vais finir par être pas mal en retard moi. Je vais essayer de prévenir les autres.


M.... mon holophone ne peut pas se connecter ! Et à entendre les voisins, je ne suis pas le seul dans ce cas. C'est ce qu'on appelle la loi de Murphy. Quand on a un problème, d'autres surgissent pour empirer la situation.

Bon, ça va faire un quart d'heure qu'on est bloqué à cette station. Je vais moi aussi sortir du tube pour continuer au moins une partie du trajet à pied.

Justement, il y a des afficheurs à l'extérieur qui indiquent l'interruption du trafic. Je vais me déplacer en petites foulées d'une station à l'autre. Si le trafic reprend, je m'en apercevrai. Mais je vais éviter la boucle autour du quartier Tournepierre. À proximité de la station Montecrique je couperai en direction de la station Chamberle. D'un côté, un petit jogging, ça m'échauffe les muscles, mais il ne faut pas trop me fatiguer, sinon après, mes performances s'en ressentiront.

Voilà, ça fait 3/4 d'heure que je cours et j'arrive à la station Laplonge. Les afficheurs indiquent toujours un arrêt de trafic pour une durée indéterminée. J'ai bien fait de ne pas rester bloqué dans le tube. Encore une vingtaine de mètres et c'est l'entrée de la piscine.


Tien, le tourniquet ne fonctionne pas. Mais il y a un gardien qui m'appelle, il regarde mon badge, fait une croix sur un feuille de papier (hé oui, comme au siècle dernier !), m'ouvre la porte et me souhaite bon courage. Bon, finalement si ce moyen pour rentrer est archaïque, il ne m'aura pas trop retardé. Mais j'ai quand même plus d'une demi-heure de retard. Je cours vers le vestiaire.

Tien, le moniteur et mes collègues en sortent.

— « Ah te voilà, David. Bien, finalement tout le monde sera là. Mets-toi de suite en tenue et rejoins-nous au grand bassin. »

Bon, finalement, il n'avait pas l'air fâché l'entraîneur. Je n'ai sûrement pas été le seul en retard ce matin. Déshabillage, enfilage du maillot et du bonnet, comme j'ai couru, je bois un peu d'eau tiré du sac et hop, je pars rejoindre les autres. Pas le temps d'aller pisser même s'il vaudrait mieux.

Voilà, passage éclair sous la douche et je rejoins mes camarades en ayant respecté toutes les règles.


Première épreuve : 200 mètres 4 nages par équipes de 5. Je dois aller au couloir numéro 3 où je passerai après Michel et avant Yannick. Mais c'est Jean pierre va commencer suivi de Gilles. Je ne suis que le 4ème de la liste pour ce couloir et je crois que j'aurai mieux fait de ...

Ça est ! Michel touche le rebord et je plonge. La sensation de l'eau est très agréable et ça accentue ... mais il faut tenir ! J'allonge mes bras au maximum, jambes bien raides je me propulse dans l'eau. Hop, demi tour et changement de nage. 3ème parcours et retour. Ça y est. je touche le rebord et c'est Yannick qui plonge. Je me suis donné au maximum. Je ferai bien autre-chose avant de remonter, mais c'est trop risqué. Donc, je me hisse à bout de bras hors de la piscine.

C'est bon, le groupe de la 6ème rangée qui était le plus en retard a fini. Le moniteur nous annonce qu'il a besoin d'une demi-heure pour préparer la synthèse. On peut rester là où s'absenter. Ça tombe bien, ça devenait urgent. Je cours vers les vestiaires en me tenant et ...

— Merde ! Meeeerd...

Et en plus Mickaël m'a suivi et m'a vu. Il me fait un clin d'œil. Mais je sens que je vais craquer ...

— Te fous pas de moi Mika !
— J'en ai pas l'intention mon pote.

Je regarde par terre et quelques larmes coulent sur mes joues.

— T'en fais pas, ça reste entre nous. Tien regarde !


Avec sa serviette, il éponge les traces de pipi que j'ai lâché par terre, puis, avant que j'ai le temps de réagir, me prend par la main en m'entraîne dans la douche collective.

— Voila, tu peux pisser ici mon pote !
— Mais tu es fou, c'est interdit !
— Pas en ce moment, pisse mec !

Mickaël vient de tirer la main qui bloquait le bout du robinet et me baisse le maillot. La pression est trop forte et je libère un bon jet avant d'arriver à retenir ... très provisoirement !

— Arrête Mickaël, si j'ai une amende, j'espère que tu auras la correction de me la rembourser !

Il me tape sur l'épaule.

— Tu n'auras pas d'amende mon gars, pas aujourd'hui !
— Qu'est-ce qui te fais dire ça ?
— Un message sur Priwitch, le réseau Intermonde est en panne !
— Comment tu peux le savoir ?
— J'ai eu un message sur mon holophone. Reste là, je vais te montrer.

Effectivement, il revient avec son holophone et un message annonce un début de panne du réseau Intermonde vers la fin de la nuit à l'heure choisie pour mon réveil, puis une panne générale à l'heure où le tube dans lequel j'étais s'est arrêté.

— Et comment ça se fait que ton holophone fonctionne ?
— Abonnement Intermonde super premium !
— Celui qui coûte 350 € par mois ?
— 420 maintenant.
— Mais tu es fou ! Presque tout le monde se contente de l'abonnement de base à 74,99 € ou éventuellement de l'abonnement renforcé à 104,99 € !
— Oui, beaucoup me l'ont souvent souvent dit, mais en ce moment, leur holophone ne fonctionne plus, tout comme le tien.

Il me tape sur l'épaule.

— Allez pisse tranquille mon gars, il n'y a pas de risque avec la vidéosurveillance. Elle est hors service, sinon, on verrait une petite lumière rouge pulsante sur ces 2 caméras. Libère-toi David, pisse !

Je regarde, et effectivement, les caméras semblent vraiment éteinte et en plus ... Ah, ça fait du bien de pisser. Du coup, je m'amuse à envoyer le jet en l'air et à arroser les murs aussi. Mickaël m'observe avec un beau sourire.

— Et toi Mickaël, tu n'as pas besoin de pisser ?
— C'est fait mon gars, j'ai pissé dans la piscine pendant que je nageais.
— Mais tu es fou ! L'amende c'est 500 euros si on pisse dans la douche et 2500 euros si on pisse dans la piscine ! C'est quand même le prix d'un trimestre d'abonnement illimité, ou encore de 4 dizaines de séances !
— Mais aujourd'hui, le réseau Intermonde est en panne, et donc, les capteur chromatographiques destinés à détecter les pollution urinaires génératrices de chloramines sont inactifs. Il y a encore 30 ans, ils enregistraient les données des capteurs localement, mais maintenant qu'ils centralisent tout sur les serveurs d'Intermonde, s'il y a une panne comme aujourd'hui, ils ne peuvent plus rien contrôler.
— Ah oui, en effet, et c'est sûr que des pannes, il n'y en a pas souvent.
— J'ai regardé sur mon holophone. a précédente, c'était il y a 52 ans au tout début de ce réseau.
— Et sinon, si tu n'avais pas besoin de pisser, qu'est-ce qui t'as fait venir vers les vestiaires.
— J'avais envie depuis longtemps de passer un moment avec toi, David.
— Pour me regarder pisser ?
— Hi, hi, pas vraiment, mais bon, entre potes ce n'est pas un problème. En fait, ... je te considère plus qu'un pote ...
— Moi aussi, tu sais Mika ...

Mickaël m'enlace dans ses bras et moi aussi, je passe les bras autour de ses épaules. Nos bouches se rapprochent et se font un bref petit bisou. Mickaël est tout souriant et je pense l'être aussi.
— Je t'aime David !
— Je t'aime Mickaël !

Voilà, c'est dit, et on est fou de joie d'avoir entendu ces paroles de l'autre. Je sens une grosseur sous le maillot de Mickaël et comme il a fait avec moi, je le lui baisse. Voila, 2 pénis à l'horizontale. Je prends en main celui de Mickaël pendant qu'il prend en main le mien. On commence doucement les coulissements et et puis, ça s'accélère.

— AAAh AAAAh AAAhhh !
— AAAAAAAh AAAAAAAAh !

Et voilà, plusieurs jets aspergent la poitrine de Mickaël pendant que j'en reçois aussi sur la mienne. On s'embrasse de nouveau. Mais il est temps de se rincer et de faire disparaître toutes les traces. Ça va être le moment de rejoindre la piscine. Nous nous lâchons les mains juste avant d'arriver et une vingtaine de secondes après être revenus, notre moniteur lève la tête de ses feuilles de papier et siffle pour la suite de la séance.

La séance d'aujourd'hui risque d'être beaucoup plus longue que prévu. Entre deux épreuves le moniteur fait la synthèse sur papier au lieu d'utiliser un terminal connecté à Intermonde. Encore heureux que le papier existe encore. Je suis surpris que pendant la demi-heure de pause, personne d'autre ne soit venu pisser. Mais peut-être que ceux qui en avaient besoin ont fait comme Mickaël. À l'époque de mon grand-père, il n'y avait aucun contrôle et il paraît qu'à l'époque de son propre grand père, même les bonnets de bain n'étaient pas obligatoires.

En fait, ça me dirait bien de pisser moi aussi dans la piscine du moment que je ne risque pas d'amende. Peut-être que d'ici ce soir, j'en aurai l'occasion, et dans ce cas, je serai loin d'être le seul. Lorsque le réseau remarchera il ne faudra pas longtemps pour qu'il s'aperçoivent d'anomalies dans l'eau de la piscine. Et peut-être pas qu'ici, mais un peu partout dans le monde, surtout si la panne se prolonge. Les militants de la ligue anti-chloramines risquent d'être furax quand ils apprendront ça, mais un peu de liberté de temps en temps ne peut pas faire de mal.