25-10-2022, 02:36 PM
Chapitre 8.
« Dernière ligne droite. »
Les vacances de Pâques sont terminées. Les cours reprennent et les rhétoriciens sont dans la dernière ligne droite. Il y a encore quelques jours de congé liés aux fêtes religieuses, mais plus de vacances en tant que telles !
Comme à mon habitude, je retrouve Marie, ma confidente, qui m’attend dans le préau. Nous nous saluons et nous faisons la bise. Je raconte dans les grandes lignes mes deux semaines de vacances dont le camp chez les scouts. Marie elle aussi débute la narration de ce qu’elle a vécu. Nous sommes interrompus par la sonnerie du début des cours.
C’est lors de la pause après le repas de midi que Marie continue de me faire part de ses vacances. Isabelle et elle sont parties dans les Alpes Suisses, aux Diablerets, où elle sont restées une dizaine de jours. Elles ont eu l’occasion de faire du ski et aussi des balades. Elles étaient avec les parents de Marie, Henriette et René.
Je me remémore alors les moments passés à Venise pour le carnaval avec Henriette, René, Isabelle et Marie sans oublier mon Ben d’amour.
La semaine passe très vite, il y a les cours et les révisions. Nous sentons bien que nous arrivons à une étape importante de notre scolarité. Je revois chaque soir les cours de la journée et je prends note des questions à poser à l’un ou l’autre professeurs concernant les parties de cours que j’ai mal comprises. Je ne suis pas le seul dans ce cas : Marie, elle aussi, bombarde les profs de questions qui sont plus des précisions à apporter sur l’un ou l’autre point.
Nous voilà déjà vendredi seize heures, je sors du bahut et je prends mon bus pour rentrer. J’arrive à la maison, j’entre mais je suis seul. Mon frère Jean n’est pas là, or il termine bien plus tôt que moi le vendredi. Maman est absente elle aussi. Je monte dans ma chambre et je dépose mes cours sur le bureau. Je descends et vais à la cuisine pour préparer le goûter. Je regarde s’il y a quelque chose dans le réfrigérateur. Il y a des mousses au chocolat, mais je décide d’attendre que mon petit frère soit de retour avant de les sortir.
Je prends un verre de limonade et je remonte dans ma chambre. Je revois les cours de la journée. J’écoute aussi un vinyle des Beatles. Je termine mon travail qui est à remettre pour lundi, c’est déjà ça de fait pour être tranquille, pour que le week-end soit moins impacté. Ben ne vient pas ce soir pour loger, mais bien demain à l’issue de la réunion d’équipe de l’après-midi.
Je regarde l’heure au réveil de la table de nuit : il est dix-sept heures trente et je n’ai entendu personne rentrer. Je me demande bien ce qu’il se passe. Je descends et je ne vois personne. Je m’inquiète car je ne trouve aucun mot ni aucun message dans la cuisine qui annonce un changement d’horaire ou autre, comme nous en avons l’habitude.
Il est maintenant dix-huit heures quinze et je vois que c’est papa qui range se voiture devant la porte du garage au bout de l’allée. Je vais à sa rencontre en ouvrant la porte d’entrée de la maison. Je remarque directement que Papa tire une drôle de tête. Je ne dis rien, mais je me pose un tas de questions, est-ce maman qui a un souci ou bien Jean qui est dans l’embarras. Papa me fait la bise et me dit :
Papa : « Bonjour Phil, suis-moi, je dois te parler !
Moi : Heu … (Je deviens blême, je me sens mal, je sais que papa doit me dire quelque chose de déplaisant.)
Nous allons dans le salon. Nous nous assaillons dans le divan côte à côte.
Papa : J’ai une mauvaise nouvelle, ton frère est à l’hôpital !
Moi : Quoi, que s’est-il passé avec Jean ? C’est grave ? J’ai … !
Papa : Ne t’inquiète pas, il est en vie ! Maman est après de lui.
Moi : Que s’est-il passé ?
Papa : Ton frère et deux autres élèves de son école ont été fauchés par un automobiliste alors qu’ils traversaient sur un passage pour piétons devant l’école.
Moi : Mais ce n’est pas possible, c’est … (Des larmes inondent mes joues, je me revois au moment où on m’annonce que mon premier amour, Henri, a été renversé et tué dans les mêmes circonstances.)
Papa : Viens dans mes bras.
Je me love dans les bars de mon père, il me serre contre lui et me rassure. Il se doute bien que cette nouvelle vient de raviver des moments tragiques. Alors que je suis encore en pleurs Anne arrive avec André. Elle rentre à la maison et se pose des questions car elle ne voit ni maman ni Jean. Comme je pleure, elle se doute que quelque chose de fâcheux vient de se produire. Papa prend alors la parole :
Papa : Anne, André, asseyez-vous.
Ann : Que se passe-t-il, c’est maman, c’est Jean ?
Papa : Jean est à l’hôpital, il a été renversé avec deux autres élèves devant l’école par une voiture alors qu’ils se trouvaient sur le passage pour piéton !
Ann : Merde, comment va-t-il ?
Papa : On l’opère de la jambe gauche actuellement, il est question de mettre des plaques au tibia et au péroné. Maman est auprès de lui. »
Je vois la tête d’André qui changer. Je sais qu’il se remémore la même chose que moi, le souvenir douloureux de son frère Henri renversé lui aussi par une voiture. Il me regarde, il essuie ses larmes et vient me rejoindre, il a compris pourquoi je suis si mal. Nous nous enlaçons.
Anne discute avec papa alors qu’André éclate en sanglots. Je suis certain qu’il pense à son petit frère Henri. Je tente de le consoler, mais ce n’est pas évident. Certains moments très pénibles de notre vie resurgissent sans prévenir et nous éclatent comme un coup de canon en plein visage.
Nous sommes tous anxieux et attendons que maman revienne pour avoir des nouvelles de Jean. Nous restons silencieux, assis dans la salon. Anne et André sont assis dans le divan. Pour ma part, je ne reste pas en place, je vais du salon à la cuisine en passant dans le hall d’entrée où se trouve le téléphone. Papa me demande de me calmer, je reste alors cinq minutes auprès d’eux et je repars pour errer de pièces en pièces.
J’entends une voiture s’arrêter dans l’allée, je regarde par la fenêtre, c’est celle de maman. Je me rue vers la porte d’entrée pour l’accueillir. Je me dis que je ne dois pas l’assaillir de questions, qu’il vaut mieux qu’elle se pose dans le salon avec nous, pour qu’elle nous explique ce qui s’est passé et nous donner des nouvelles sur l’état de santé de Jean !
Maman entre dans le hall, je l’embrasse sans prononcer le moindre mot. Je lui prends la main et nous allons dans le salon. Les autres comprennent que je donne le temps à maman de prendre place pour qu’elle puisse nous informer au mieux concernant cet accident dont Jean a été victime avec deux autres élèves de l’école.
« Dernière ligne droite. »
Les vacances de Pâques sont terminées. Les cours reprennent et les rhétoriciens sont dans la dernière ligne droite. Il y a encore quelques jours de congé liés aux fêtes religieuses, mais plus de vacances en tant que telles !
Comme à mon habitude, je retrouve Marie, ma confidente, qui m’attend dans le préau. Nous nous saluons et nous faisons la bise. Je raconte dans les grandes lignes mes deux semaines de vacances dont le camp chez les scouts. Marie elle aussi débute la narration de ce qu’elle a vécu. Nous sommes interrompus par la sonnerie du début des cours.
C’est lors de la pause après le repas de midi que Marie continue de me faire part de ses vacances. Isabelle et elle sont parties dans les Alpes Suisses, aux Diablerets, où elle sont restées une dizaine de jours. Elles ont eu l’occasion de faire du ski et aussi des balades. Elles étaient avec les parents de Marie, Henriette et René.
Je me remémore alors les moments passés à Venise pour le carnaval avec Henriette, René, Isabelle et Marie sans oublier mon Ben d’amour.
La semaine passe très vite, il y a les cours et les révisions. Nous sentons bien que nous arrivons à une étape importante de notre scolarité. Je revois chaque soir les cours de la journée et je prends note des questions à poser à l’un ou l’autre professeurs concernant les parties de cours que j’ai mal comprises. Je ne suis pas le seul dans ce cas : Marie, elle aussi, bombarde les profs de questions qui sont plus des précisions à apporter sur l’un ou l’autre point.
Nous voilà déjà vendredi seize heures, je sors du bahut et je prends mon bus pour rentrer. J’arrive à la maison, j’entre mais je suis seul. Mon frère Jean n’est pas là, or il termine bien plus tôt que moi le vendredi. Maman est absente elle aussi. Je monte dans ma chambre et je dépose mes cours sur le bureau. Je descends et vais à la cuisine pour préparer le goûter. Je regarde s’il y a quelque chose dans le réfrigérateur. Il y a des mousses au chocolat, mais je décide d’attendre que mon petit frère soit de retour avant de les sortir.
Je prends un verre de limonade et je remonte dans ma chambre. Je revois les cours de la journée. J’écoute aussi un vinyle des Beatles. Je termine mon travail qui est à remettre pour lundi, c’est déjà ça de fait pour être tranquille, pour que le week-end soit moins impacté. Ben ne vient pas ce soir pour loger, mais bien demain à l’issue de la réunion d’équipe de l’après-midi.
Je regarde l’heure au réveil de la table de nuit : il est dix-sept heures trente et je n’ai entendu personne rentrer. Je me demande bien ce qu’il se passe. Je descends et je ne vois personne. Je m’inquiète car je ne trouve aucun mot ni aucun message dans la cuisine qui annonce un changement d’horaire ou autre, comme nous en avons l’habitude.
Il est maintenant dix-huit heures quinze et je vois que c’est papa qui range se voiture devant la porte du garage au bout de l’allée. Je vais à sa rencontre en ouvrant la porte d’entrée de la maison. Je remarque directement que Papa tire une drôle de tête. Je ne dis rien, mais je me pose un tas de questions, est-ce maman qui a un souci ou bien Jean qui est dans l’embarras. Papa me fait la bise et me dit :
Papa : « Bonjour Phil, suis-moi, je dois te parler !
Moi : Heu … (Je deviens blême, je me sens mal, je sais que papa doit me dire quelque chose de déplaisant.)
Nous allons dans le salon. Nous nous assaillons dans le divan côte à côte.
Papa : J’ai une mauvaise nouvelle, ton frère est à l’hôpital !
Moi : Quoi, que s’est-il passé avec Jean ? C’est grave ? J’ai … !
Papa : Ne t’inquiète pas, il est en vie ! Maman est après de lui.
Moi : Que s’est-il passé ?
Papa : Ton frère et deux autres élèves de son école ont été fauchés par un automobiliste alors qu’ils traversaient sur un passage pour piétons devant l’école.
Moi : Mais ce n’est pas possible, c’est … (Des larmes inondent mes joues, je me revois au moment où on m’annonce que mon premier amour, Henri, a été renversé et tué dans les mêmes circonstances.)
Papa : Viens dans mes bras.
Je me love dans les bars de mon père, il me serre contre lui et me rassure. Il se doute bien que cette nouvelle vient de raviver des moments tragiques. Alors que je suis encore en pleurs Anne arrive avec André. Elle rentre à la maison et se pose des questions car elle ne voit ni maman ni Jean. Comme je pleure, elle se doute que quelque chose de fâcheux vient de se produire. Papa prend alors la parole :
Papa : Anne, André, asseyez-vous.
Ann : Que se passe-t-il, c’est maman, c’est Jean ?
Papa : Jean est à l’hôpital, il a été renversé avec deux autres élèves devant l’école par une voiture alors qu’ils se trouvaient sur le passage pour piéton !
Ann : Merde, comment va-t-il ?
Papa : On l’opère de la jambe gauche actuellement, il est question de mettre des plaques au tibia et au péroné. Maman est auprès de lui. »
Je vois la tête d’André qui changer. Je sais qu’il se remémore la même chose que moi, le souvenir douloureux de son frère Henri renversé lui aussi par une voiture. Il me regarde, il essuie ses larmes et vient me rejoindre, il a compris pourquoi je suis si mal. Nous nous enlaçons.
Anne discute avec papa alors qu’André éclate en sanglots. Je suis certain qu’il pense à son petit frère Henri. Je tente de le consoler, mais ce n’est pas évident. Certains moments très pénibles de notre vie resurgissent sans prévenir et nous éclatent comme un coup de canon en plein visage.
Nous sommes tous anxieux et attendons que maman revienne pour avoir des nouvelles de Jean. Nous restons silencieux, assis dans la salon. Anne et André sont assis dans le divan. Pour ma part, je ne reste pas en place, je vais du salon à la cuisine en passant dans le hall d’entrée où se trouve le téléphone. Papa me demande de me calmer, je reste alors cinq minutes auprès d’eux et je repars pour errer de pièces en pièces.
J’entends une voiture s’arrêter dans l’allée, je regarde par la fenêtre, c’est celle de maman. Je me rue vers la porte d’entrée pour l’accueillir. Je me dis que je ne dois pas l’assaillir de questions, qu’il vaut mieux qu’elle se pose dans le salon avec nous, pour qu’elle nous explique ce qui s’est passé et nous donner des nouvelles sur l’état de santé de Jean !
Maman entre dans le hall, je l’embrasse sans prononcer le moindre mot. Je lui prends la main et nous allons dans le salon. Les autres comprennent que je donne le temps à maman de prendre place pour qu’elle puisse nous informer au mieux concernant cet accident dont Jean a été victime avec deux autres élèves de l’école.