24-10-2022, 06:48 PM
17.
Dimitri est mal, très mal, il marche rapidement sur les trottoirs qui mènent à l’arrêt de tram. Tout se bouscule dans sa tête, il se voit encore dans les bras de Loïc, ce gars rencontré sur les bancs de la FAC, celui qui a fait chavirer son cœur. Puis c’est cette dernière scène où il voit son père rentrer comme si de rien n’était, comme chez lui, oui chez lui, sa seconde famille. Des larmes perlent une nouvelles fois et s’écoulent sur ses joues. Il avance comme une automate qui suit son idée fixe. Il monte dans le tram et s’assied dans le fond, côté gauche la tête appuyée contre la vitre. C’est la tempête dans sa tête, il en a mal au crâne. Il est arrivé à son arrêt et il ne s’en est pas rendu compte, ce n’est que deux arrêts plus tard qu’il réalise. Il descend et fait alors le trajet à pied jusque chez sa maman. L'image de son papa vivant en partie là aussi s'impose à son esprit. Il a un haut-le-cœur alors qu’il pense à son « Loïc » !
Arrivé à l’appartement il entre, la mine défaite. Juliette, sa maman, voit immédiatement qu’il n’est pas bien, qu’il s’est passé quelque chose. Dimi se jette dans les bras de sa maman laissant ses larmes couler. Juliette lui fait un gros câlin, elle ne dit rien et attend que son fils se calme. Cinq minutes plus tard Dimi regarde sa maman dans les yeux y cherchant le courage et l’apaisement à ses souffrances. Tous les deux prennent place dans le divan.
Dimi raconte alors l’arrivée de son père chez son chéri Loïc. Il raconte sa stupeur quand il a compris que lui et Loïc avaient le même père ! Juliette fulmine, se rendant compte de l’effet pour son fils d’avoir fait l’amour avec son demi-frère. Puis pour elle aussi, c’est le monde qui s’écroule. Elle ne sait que dire à son fils, il n’y a rien à dire, c’est un tsunami qui vient de se produire au sein des deux familles.
Alors que mère et fils sont en train de se consoler, on sonne à la porte. Juliette va ouvrir et tombe nez à nez avec André, son compagnon et père de Dimi. Elle lui donne une gifle ne pouvant pas supporter de le voir. Elle lui demande de ne plus venir chez elle et de laisser Dimitri tranquille car il est encore sous le choc. Bien entendu elle lui fait tous les reproches possibles. Elle lui ferme la porte au nez ayant auparavent repris les clés de l’appartement !
Il est inutile de dire que Dimi pleure à nouveau, c’est pour lui le désastre monumental, il sait que son père à deux vies, deux familles mais le plus insupportable pour lui c’est de savoir qu’il aime, qu’il a aimé son frère Loïc. Il pense à lui supposant qu’il est aussi dévasté et inconsolable.
Le téléphone sonne, Juliette et Dimi se regardent. Finalement c’est le fils qui se lève et qui décroche. Il entend la voix d’Aurore. Il reste quelques secondes sans rien dire, comme tétanisé. Puis c’est un petit « oui » qu’il parvient à dire. En fait Aurore souhaitait parler à sa maman, à Juliette.
Les deux mamans parlent une grosse demi-heure ensemble sans élever la voix, posément, ne voulant ni l’une ni l’autre mettre de l’huile sur le feu. Dimi s’est réfugié dans sa chambre et écoute de la musique. Finalement les deux mères de famille se sont entendues pour préserver le lien « familial » qui unit Dimitri à ses trois frères et sœur. Ils n’y sont vraiment pour rien dans l’attitude de leur géniteur.
Juliette explique alors à son fils qu’elle a conclu un accord avec Aurore pour envisager de passer le réveillon et la nouvelle année ensemble, sans André bien entendu. Dimi ne sait pas trop quoi penser, ce qu’il sait c’est que son idylle avec Loïc est bel et bien terminée. Il sait que deux frères ne peuvent pas s’aimer d’un amour physique, c’est contre nature.
La soirée se passe entre larmes et câlins chez Dimitri tout comme chez Loïc. C’est Angélique qui vient régulièrement consoler son grand frère, elle voit qu’il n’est pas bien. Quentin de son côté ne dit rien, mais on peut sentir qu’il fulmine, qu’il ronge son frein et qu’il vaut mieux que son père ne montre pas le bout de son nez pour le moment.
Nous sommes le trente-et-un décembre, il est treize heures et comme convenu Aurore téléphone à Juliette. Les deux mamans s’arrangent entre elles pour les préparatifs du réveillon. Il est prévu que Juliette et Dimi se rendent chez Aurore pour fêter, si l’on veut, le passage à l’An Neuf. Juliette annonce qu’elle a fait un gâteau de nouvel an pour cette occasion et qu’elle a aussi prévu de quoi grignoter pour l’apéro.
Dimitri apprend donc que le réveillon se passera chez Aurore avec ses frères et sœur, il dit alors à sa mère :
Dim : « Maman, je ne sais pas si c’est une bonne idée que de faire ce réveillon chez Aurore, je n’ai pas trop envie de revoir Loïc.
Jul : Mais ce n’est pas un problème, c’est ton frère et puis il y a aussi ta sœur et ton autre frère !
Dim : Mais je l’ai aimé et il reste encore dans ma tête. Je ne sais plus très bien où j’en suis.
Jul : Je sais que c’est dur pour toi et ce l’est aussi pour Loïc, il doit être dans le même état que toi !
Dim : J’ai peur de le revoir, je suis perdu.
Jul : Je sais Dimi, mais il vaut mieux percer l’abcès maintenant car ce sera plus difficile après.
Dim : Tu as peut-être raison, mais c’est dur pour moi.
Jul : Dimi, je me doute bien que ce n’est pas évident, mais plus tu vas attendre et moins ce sera aisé. Puis vous êtes frères et vous allez sûrement vous revoir par la suite, alors autant fermer le chapitre et en débuter un autre sur de nouvelles bases. Vous avez dix-huit ans et vous pourrez connaître chacun l’amour avec d’autres garçons.
Dim : Tu as raison, nous n’allons pas cesser de vivre, mais ce ne sera pas facile au début.
Jul : Tu pourras compter sur moi et je sais qu’Aurore sera là pour Loïc.
Dim : Merci maman, je t’aime tu sais ! »
Mère et fils s’embrassent et se font un gros câlin. Dimitri songe alors a apporter quelque chose pour ses frères et sœur, il pense à offrir à chacun un bon pour un livre ou une BD. Il va donc avec sa maman acheter trois bons-cadeaux chez le libraire du quartier. Jacqueline a le sourire aux lèvres voyant que son fils va de l’avant et qu’il se projette déjà un peu dans l’avenir.
Dimitri est mal, très mal, il marche rapidement sur les trottoirs qui mènent à l’arrêt de tram. Tout se bouscule dans sa tête, il se voit encore dans les bras de Loïc, ce gars rencontré sur les bancs de la FAC, celui qui a fait chavirer son cœur. Puis c’est cette dernière scène où il voit son père rentrer comme si de rien n’était, comme chez lui, oui chez lui, sa seconde famille. Des larmes perlent une nouvelles fois et s’écoulent sur ses joues. Il avance comme une automate qui suit son idée fixe. Il monte dans le tram et s’assied dans le fond, côté gauche la tête appuyée contre la vitre. C’est la tempête dans sa tête, il en a mal au crâne. Il est arrivé à son arrêt et il ne s’en est pas rendu compte, ce n’est que deux arrêts plus tard qu’il réalise. Il descend et fait alors le trajet à pied jusque chez sa maman. L'image de son papa vivant en partie là aussi s'impose à son esprit. Il a un haut-le-cœur alors qu’il pense à son « Loïc » !
Arrivé à l’appartement il entre, la mine défaite. Juliette, sa maman, voit immédiatement qu’il n’est pas bien, qu’il s’est passé quelque chose. Dimi se jette dans les bras de sa maman laissant ses larmes couler. Juliette lui fait un gros câlin, elle ne dit rien et attend que son fils se calme. Cinq minutes plus tard Dimi regarde sa maman dans les yeux y cherchant le courage et l’apaisement à ses souffrances. Tous les deux prennent place dans le divan.
Dimi raconte alors l’arrivée de son père chez son chéri Loïc. Il raconte sa stupeur quand il a compris que lui et Loïc avaient le même père ! Juliette fulmine, se rendant compte de l’effet pour son fils d’avoir fait l’amour avec son demi-frère. Puis pour elle aussi, c’est le monde qui s’écroule. Elle ne sait que dire à son fils, il n’y a rien à dire, c’est un tsunami qui vient de se produire au sein des deux familles.
Alors que mère et fils sont en train de se consoler, on sonne à la porte. Juliette va ouvrir et tombe nez à nez avec André, son compagnon et père de Dimi. Elle lui donne une gifle ne pouvant pas supporter de le voir. Elle lui demande de ne plus venir chez elle et de laisser Dimitri tranquille car il est encore sous le choc. Bien entendu elle lui fait tous les reproches possibles. Elle lui ferme la porte au nez ayant auparavent repris les clés de l’appartement !
Il est inutile de dire que Dimi pleure à nouveau, c’est pour lui le désastre monumental, il sait que son père à deux vies, deux familles mais le plus insupportable pour lui c’est de savoir qu’il aime, qu’il a aimé son frère Loïc. Il pense à lui supposant qu’il est aussi dévasté et inconsolable.
Le téléphone sonne, Juliette et Dimi se regardent. Finalement c’est le fils qui se lève et qui décroche. Il entend la voix d’Aurore. Il reste quelques secondes sans rien dire, comme tétanisé. Puis c’est un petit « oui » qu’il parvient à dire. En fait Aurore souhaitait parler à sa maman, à Juliette.
Les deux mamans parlent une grosse demi-heure ensemble sans élever la voix, posément, ne voulant ni l’une ni l’autre mettre de l’huile sur le feu. Dimi s’est réfugié dans sa chambre et écoute de la musique. Finalement les deux mères de famille se sont entendues pour préserver le lien « familial » qui unit Dimitri à ses trois frères et sœur. Ils n’y sont vraiment pour rien dans l’attitude de leur géniteur.
Juliette explique alors à son fils qu’elle a conclu un accord avec Aurore pour envisager de passer le réveillon et la nouvelle année ensemble, sans André bien entendu. Dimi ne sait pas trop quoi penser, ce qu’il sait c’est que son idylle avec Loïc est bel et bien terminée. Il sait que deux frères ne peuvent pas s’aimer d’un amour physique, c’est contre nature.
La soirée se passe entre larmes et câlins chez Dimitri tout comme chez Loïc. C’est Angélique qui vient régulièrement consoler son grand frère, elle voit qu’il n’est pas bien. Quentin de son côté ne dit rien, mais on peut sentir qu’il fulmine, qu’il ronge son frein et qu’il vaut mieux que son père ne montre pas le bout de son nez pour le moment.
Nous sommes le trente-et-un décembre, il est treize heures et comme convenu Aurore téléphone à Juliette. Les deux mamans s’arrangent entre elles pour les préparatifs du réveillon. Il est prévu que Juliette et Dimi se rendent chez Aurore pour fêter, si l’on veut, le passage à l’An Neuf. Juliette annonce qu’elle a fait un gâteau de nouvel an pour cette occasion et qu’elle a aussi prévu de quoi grignoter pour l’apéro.
Dimitri apprend donc que le réveillon se passera chez Aurore avec ses frères et sœur, il dit alors à sa mère :
Dim : « Maman, je ne sais pas si c’est une bonne idée que de faire ce réveillon chez Aurore, je n’ai pas trop envie de revoir Loïc.
Jul : Mais ce n’est pas un problème, c’est ton frère et puis il y a aussi ta sœur et ton autre frère !
Dim : Mais je l’ai aimé et il reste encore dans ma tête. Je ne sais plus très bien où j’en suis.
Jul : Je sais que c’est dur pour toi et ce l’est aussi pour Loïc, il doit être dans le même état que toi !
Dim : J’ai peur de le revoir, je suis perdu.
Jul : Je sais Dimi, mais il vaut mieux percer l’abcès maintenant car ce sera plus difficile après.
Dim : Tu as peut-être raison, mais c’est dur pour moi.
Jul : Dimi, je me doute bien que ce n’est pas évident, mais plus tu vas attendre et moins ce sera aisé. Puis vous êtes frères et vous allez sûrement vous revoir par la suite, alors autant fermer le chapitre et en débuter un autre sur de nouvelles bases. Vous avez dix-huit ans et vous pourrez connaître chacun l’amour avec d’autres garçons.
Dim : Tu as raison, nous n’allons pas cesser de vivre, mais ce ne sera pas facile au début.
Jul : Tu pourras compter sur moi et je sais qu’Aurore sera là pour Loïc.
Dim : Merci maman, je t’aime tu sais ! »
Mère et fils s’embrassent et se font un gros câlin. Dimitri songe alors a apporter quelque chose pour ses frères et sœur, il pense à offrir à chacun un bon pour un livre ou une BD. Il va donc avec sa maman acheter trois bons-cadeaux chez le libraire du quartier. Jacqueline a le sourire aux lèvres voyant que son fils va de l’avant et qu’il se projette déjà un peu dans l’avenir.