10-08-2022, 09:13 AM
Second Mercure (ou, Hermès, chez les grecs)
— D. Vance…’’ ai-je murmuré en fixant le tableau, relevant tous les détails que je n’ai jamais oubliés, en fait.
— David, oui… Mon plus bel été’’ a dit Élisabeth ‘’Et probablement sa plus belle toile, un autoportrait assez réussi, vous l’aimiez déjà beaucoup et il m’avait un peu incitée à vous surnommer Hermès, le messager des dieux, pour… les billets que vous vous chargiez de transmettre. Peut-être légèrement immodeste’’ a-t-elle murmuré en tournant le regard vers la peinture, ‘’mais très ressemblant, si vous vous souvenez de lui, Charles.
— Je ne peux juger que du visage’’ ai-je menti, ‘’forcément, mais je vous crois sur parole’’.
— Forcément, oui, mais il y a prescription, maintenant, je peux bien vous le dire, nous avons été amants.
— Oh ! Je n’ai… jamais… soupçonné.
— Pourquoi ne suis-je pas étonnée’’ a-t-elle rioté, ‘’malgré vos… oui, vos seize ans, nous avions d’ailleurs fêté votre anniversaire pendant ce séjour à Rouvres, mais j’y pense, c’est le mois prochain’’.
— J’aurai bientôt soixante-dix ans, je suis un vieil homme, qui n’a plus grand monde avec qui le célébrer.
— Alors, vous étiez si adorablement candide, étonné de tout ce que vous découvriez, mais sinon, insouciant lorsque vous vous perdiez dans vos jeux d’enfants, mon frère Édouard et vous’’.
— Hmmm…
‘Nos jeux n’avaient rien de très innocent, je me demande qui de nous deux a fait preuve de plus de naïveté, ma pauvre Élisabeth’ me suis-je demandé, avant de reprendre l’observation de la peinture.
***
Château de Rouvres – Août 1968.
Édouard s’est retiré, me laissant insatisfait, et agite une main frénétique sur son jeune sexe tristement incapable de garder une raideur décente le temps que j’atteigne mon plaisir. ‘’Attends, je sens que ça vient’’ a-t-il grogné avant de le replacer entre mes fesses et de reprendre le martèlement pitoyable de mon intimité, pour finir par y déverser l’habituelle quantité ridicule de sa semence. ‘’C’était bon pour toi aussi ?’’
— Tu le sais, tu as la meilleure queue du lycée, pas que je puisse comparer avec d’autres internes, bien sûr’’ l’ai-je flatté.
— Soit, mais ailleurs ?
— Tu penses que j’offre mon cul à n’importe qui ?’’ lui ai-je reproché en remontant caleçon et pantalon d’un seul mouvement.
Il le pourrait, à l’internat de Fénelon, je ne m’y commets qu’avec lui, pour limiter le risque d’être découvert et renvoyé, mais les fins de semaine, de retour boulevard Hausmann, le jeune livreur de charbon et mon guère plus âgé professeur de piano me donnent un plaisir multiplié. Qu’aucun jeune adulte correctement membré ne pourrait m’accorder ici, alors Édouard, faute de mieux… Le seul avantage est que ses éjaculations sont en proportion de ses érections, et l’écartèlement vraiment très relatif qu’il lui impose permet à mon anus de se resserrer bien avant que les misérables gouttelettes ne risquent de le franchir. Rien à voir avec la quantité de sève nacrée qui s’en écoule lorsque mes amants parisiens m’abandonnent, pantelant, appuyé au mur de la cave, ou penché sur le piano, pour, l’un comme l’autre, sans s’être naturellement concertés, s’accroupir derrière moi, et de leur langue douce, apaiser le feu qu’ils ont déclenché par leur invasion de mon corps. Ce que je ne suggérerai jamais à Édouard, ce serait d’ailleurs bien inutile, l’intrusion de son sexe ne me laisse qu’une gêne très passagère.
— Flûte’’ a-t-il grogné en regardant par la fenêtre, son attention attirée par un bruit de moteur ‘’La mère de mon beauf vient d’arriver, je n’échapperai pas au thé et aux biscuits secs, mais toi bien, sors discrètement par le jardin d’hiver, David doit s’y trouver, à mettre les dernières touches à son tableau prétentieux que tu aimes tant. Quant à Élisabeth, elle lit probablement l’une de ces nouvelles pour dames de Somerset Maugham dans le pavillon gothique au fond du parc.
Je l’ai quitté au pied du grand escalier pour enfiler la galerie qui débouche sur la pièce vitrée dont le peintre a fait son atelier de week-ends. Au milieu des arbustes exotiques, le tableau, terminé pour autant que l’adolescent ignare que je suis puisse en juger, trône sur le chevalet, temporairement abandonné. Je me suis encore une fois perdu dans la contemplation de ces fesses charnues, ces jambes puissantes, ce torse finement sculpté, en un mot ce corps parfait dessiné sur la toile, dont la représentation m’avait incité, hier, à lui proposer d’éventuellement me peindre.
— Nu, peut-être’’, avais-je même témérairement proposé. ‘’On me dit joli’’ avais-je ajouté, répétant ce que Gonzague me soufflait immanquablement à l’oreille après avoir exulté en moi, et avec ce que je sais désormais être un air de faune lubrique sur le visage, ce que mon jeune professeur de piano m’avait confié un jour que, les jambes encore tremblantes, les doigts pressés sur les accords en do et en sol, j’avais tourné la tête pour poser un regard gourmand sur son sexe toujours dressé.
David avait été beaucoup moins réceptif, avait levé un sourcil réprobateur et m’avait répondu d’un ton cinglant ‘’Je ne mange pas de ce pain-là, Charles, et je conçois que tu soupçonnes un monde de découvertes encore abstrait pour toi, mais il peut être dommageable, sinon dangereux, d’aguicher des adultes, mon petit garçon’’.
Abstrait ? Je me suis retenu de lui répondre que les quinze centimètres de chair raidie du livreur de charbon étaient au contraire très concrets, et je l’ai quitté précipitamment, plus vexé que je ne l’avais jamais été.
— Va au diable, David Vance, tu ne connaitras jamais la douceur et la disponibilité de mon corps, tu y perds, crois-moi’’ ai-je murmuré, m’adressant au tableau, avant de sortir du jardin d’hiver et de traverser le parc en direction du pavillon, n’interrompant ma course que pour franchir les derniers mètres à pas de loup, silencieusement, pour surprendre Élisabeth, n’était qu’en bon arroseur arrosé…
Les gémissements et les grincements des ressorts du vieux sofa m’ont fait soupçonner ce qui se passait, avant qu’un regard par l’entrebâillement de la porte le confirme. Les fesses, sur lesquelles je fantasme depuis mon arrivée au domaine, s’agitent au rythme de ce que, d’ici, je ne peux qu’imaginer, les mouvements du sexe de David dans l’intimité d’Élisabeth, qui presse un poignet délicat sur ses lèvres pour, bien inutilement, étouffer ses cris de plaisir.
C’étaient donc cela, les messages que, garce manipulatrice, elle me confiait à l’intention du peintre avec un ‘Merci, Hermès, c’est notre secret, n’est-ce-pas ?’
Je me suis éloigné, moins piteux que dégoûté du spectacle auquel je venais d’assister.
Le lendemain, la triste farce s’est répétée. La mort dans l’âme, j’ai remis le billet à David, sans un mot, et l’hypocrite m’a remercié d’un clin d’œil, avant de me laisser à mes noires pensées dans le jardin d’hiver. Antoine d’Ombre de Rouvres, le mari d’Élisabeth, plus âgé qu’elle, et un homme bon, m’y a rejoint dix minutes plus tard.
— Édouard t’a encore abandonné, Charles ?
— Il… a des devoirs de vacances, latin et grec.
— Ce qui n’est pas ton cas’’ a-t-il murmuré, complice, ce que j’ai pris pour un compliment aussi sincère que discret. ‘’Que regardais-tu avec tant d’attention ?’’
— Le petit bâtiment, là, monsieur le baron, Édouard dit qu’il est gothique, c’est la crypte de votre famille ?’’ ai-je demandé innocemment, alors qu’un plan machiavélique se dessinait dans mon esprit.
— Épargne-moi le titre, la révolution est passée par là, quant à une éventuelle crypte, si nous en avions eu une, l’Empire aurait mis fin à son usage. Mais non, c’est simplement une folie, une mode du dix-huitième siècle, une retraite pour les épouses oisives de mes ancêtres oisifs, veux-tu la visiter ?
— Elle semble jolie de l’extérieur, mais non, je ne veux pas vous déranger ni abuser de votre temps.
— Tu es décidément très poli et respectueux, j’aimerais avoir un fils qui te ressemble, je te trouve toujours plus de ces qualités qui me semblent parfois faire défaut à mon jeune beau-frère, mais un dimanche après-midi, j’ai tout le temps du monde, suis-moi.
En approchant de la partie boisée du parc où se situe le pavillon, j’ai entendu le chant caractéristique d’un oiseau, dont je ne connais le nom que depuis deux jours, et uniquement parce qu’Hubert, le garde-chasse du domaine, un homme bourru, taciturne et patibulaire l’a grogné en réponse à ma question.
— Oh ! C’est un traquet-pâtre !
— En effet’’ a répondu le baron ‘’mais tu es Parisien, comment… ?’’
— J’ai un 33 tours de chants d’oiseau à la maison’’ ai-je effrontément menti, avec un sourire benêt, pour peaufiner mon image de candeur. ‘’Si on ne fait pas de bruit, on devrait en entendre d’autres’’ ai-je ajouté, pour l’inciter à garder le silence et nous assurer une approche discrète. Il a dû percevoir les gémissements en même temps que moi, car il m’a retenu derrière lui avant d’avancer jusqu’à une fenêtre, et se figer sur place.
Après une longue minute, il s’est tourné, m’a pris par l’épaule, et nous avons précipitamment repris le chemin du château, pour qu’il ne rompe le silence qu’une fois dans le jardin d’hiver ‘’Je ne sais pas ce que tu as vu, ou entendu, mais tu es encore un enfant, il faudrait respecter l’innocence, je suis désolé, Charles’’ a-t-il grondé, avant de saisir un sécateur au pied d’un palmier et de se diriger à grands pas vers le tableau, pour interrompre son geste au dernier moment.
Le soir, avant de rejoindre la salle à manger, il m’a pris à part pour m’expliquer qu’à son grand regret, un impondérable mettait une fin anticipée à mon séjour, qu’il s’était arrangé avec mes parents et ceux d’Édouard et nous ferait déposer à la gare locale dès demain matin. L’ambiance du dîner a été assez lourde, malgré le babil incessant du peintre.
Debout dans l’ombre du grand escalier, à attendre mon condisciple, j’ai entendu le baron former un numéro sur le téléphone et murmurer ‘’Il va partir, je réalise ce que je vous demande mais… Soit, merci pour votre aide, Hubert’’.
David a fait ses adieux à la maisonnée, avant de sauter dans son coupé Fiat 850 et de repartir à Nantes pour la semaine.
Ce matin, je suis éveillé avant Édouard dont je partage la chambre et, comme pour exorciser ce séjour, je me suis agenouillé sur le matelas et je me suis lentement masturbé, avant d’éjecter mon foutre sur le visage délicat du bel endormi en murmurant ‘’Voilà pour toi et ta famille de dégénérés, c’est la dernière chose que tu obtiendras de moi’’.
Avant d’embarquer dans la Peugeot 404 du garde-chasse, j’ai remarqué que le pare-chocs était légèrement plié…
Pour préparer l’éloignement programmé d’Édouard, autant qu’anticiper et déjouer une possible vengeance de sa part sous la forme de ragots à mon sujet, j’ai consacré la fin de l’été à proposer des sorties à certains externes du collège habitant Paris, et leur glisser à mots couverts d’esquiver les invitations d’Édouard pour d’éventuels séjours de vacances, ajoutant sobrement ‘’Je n’en dis pas plus’’. En septembre, il a été étonné que j’aie demandé à changer de voisin de chambre, avant de me confier que la nuit précédant notre départ, David s’était tué en sortant de la route.
***
Paris - Maintenant.
— Pauvre David, un terrible accident en quittant le château.
— J’avais appris par Édouard… Tant de talent, il ne reste de lui que cette peinture. Vous l’avez donc conservée, Élisabeth.
— Oui, mon mari ne l’aimait pas, mais j’ai insisté ! Nous avons vendu Rouvres, l’entretien du château nous coûtait une fortune, et mon fils ne l’a jamais aimé, j’ai emporté le portrait. Arnaud va arriver, d’ailleurs, ne voulez-vous pas l’attendre ?
— Je vais y aller, si vous le voulez bien’’ ai-je dit, avant de me lever et de me diriger vers l’entrée où elle m’a suivi, pour ouvrir la porte sur un grand gaillard, la petite cinquantaine.
— Oh ! Mon chéri, te voilà. Je ne sais pas si tu te souviens de Charles, un ami de ton oncle…
Le baron a dû être déçu, il n’a pas eu un fils qui me ressemble, ni à lui d’ailleurs, par contre, Arnaud est le portrait craché de l’Hermès du tableau…
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