12-06-2022, 01:37 AM
Les Malheurs de Sofiane
Premier texte,
Sofiane n’avait pas toujours aimé son prénom, ça non! Pour beaucoup, c’était sûrement un nom de fille, ça ! Et il faut dire que ce frêle jeune homme en avait entendu des vertes et des pas mûres, au cours de sa jeune vie.
M’enfin, bon an, mal an, il s’en était toujours sorti sans trop de dégâts… lui qui était bien incapable de se battre ! Sa gentillesse lui avait toujours attiré les sympathies, des filles comme des garçons, d’ailleurs.
Mais là, il venait d’arriver dans la classe de terminale un genre de bestiau bardé de muscles et de certitudes, qui avait fortement impressionné les fillettes du cru...mais qui ne présageait rien de bon pour Sofiane : il en eut tout de suite le pressentiment.
— Sofiane ! Ah ! Ah ! C’est ton pseudo de drag-queen, ça ? Ah ! Ah ! éclata la brute dès qu’elle eut connaissance de son prénom.
— Arrête ! Il est super cool, Sofiane ! s’écria alors une nana.
— Ouiii ! crièrent les autres.
— Bon, bon… fit le macho — car c’en était un de première, selon toute apparence.
Mais Sofiane avait vu juste : il y avait danger.
L’année commença donc, dernière ligne droite avant le bac. Sofiane n’avait guère de souci à avoir, mais évidemment, comme tout le monde, se faisait un peu de mouron quand même. Il avait surtout des copines… sachant que les mectons de la classe ne voyaient certainement pas en lui un rival ! Bref, tout s’était globalement bien passé au lycée, jusqu’à cette intempestive arrivée.
Depuis la seconde, le premier de la classe était un mec de la haute bourgeoisie, friqué mais pas arrogant pour un sou. C’était le chouchou de toutes les filles du lycée, qui l’avaient officieusement désigné comme « le plus beau mec de la boîte »...
Vous auriez voté comme elles, je pense : le moyen de faire autrement ! Grand, élancé et parfaitement découplé, il disposait d’une paire d’yeux d’un bleu à donner le tournis. Et quand il s’avisait d’y ajouter son sourire, il aurait à lui seul fait couler un croiseur russe, pour sûr !
Aimable avec tout le monde, il causait volontiers avec Sofiane, sans que cela allât beaucoup plus loin. Mais ce vendredi d’octobre-là, il aborda Sofiane, à la sortie :
— Tu sais quoi ? J’ai une nouvelle copine.
— Ah ? fit Sofiane, surpris par l’incongruité de l’aveu.
— Et elle s’appelle Anne-Sophie.
— Et… ? fit Sofiane, incertain.
— Eh ben… Anne-Sophie… Sophie-Anne ! J’ai trouvé ça marrant, c’est tout.
— Oh ! souffla Sofiane, rougissant, tu...
— Non ! Non ! Je… excuse-moi, Sofiane, je ne suis pas comme l’autre… connard de Patrick, non !
Et le beau Quentin de saisir les mains de Sofiane, l’œil vif.
— Je l’ai entendu faire des réflexions… déplacées, mais je suis pas comme lui, non !
Sofiane dut sourire… et le sourire de ce jeune homme n’était pas moins délicat que celui de Quentin, s’il était moins brillant.
L’air quand même un peu gêné, le beau Quentin eut une inspiration :
— Tiens, ce soir mes parents se barrent en campagne pour la fin de semaine… Tu viens prendre l’apéro ? Anne-Sophie viendra avec son frère, que je connais pas… Ça peut être sympa, non ? T’as rien contre le champagne ?
— Euh… non !
— On dit que c’est oui ?
Et après avoir prévenu ses parents, Sofiane suivit donc l’incomparable Quentin, bien impressionné ! Et il se retrouva dans un petit hôtel particulier du centre ancien. Pas gigantesque, non ! Mais qui l’impressionna grandement.
— On a le temps, dit Quentin, on va se doucher et se changer, tu veux ?
— Mais… j’ai rien à me mettre, moi !
— T’inquiète pas : j’ai pensé à une vieille chemise bouffante qui… Tu verras !
Et, dans la superbe chambre XIXème du garçon, Sofiane sidéré vit Quentin se déloquer… Certes on se voyait à poil à la piscine du lycée, mais… Sofiane suivit le mouvement.
— J’avais jamais remarqué que t’avais d’aussi jolis p’tits poils, toi ! déclara Quentin.
De fait, Sofiane était déjà finement velu de noir, ce qui contrastait avec son allure générale, si juvénile !
Quentin, lui, avait encore le torse glabre mais, sous le nombril ça se développait gentiment, et il disposait d’une fort belle touffe… comme celle de Sofiane.
— À l’eau ! ordonna Quentin.
La chambre disposait d’une petite salle d’eau, où l’on se serra dans la douche. À sa grande terreur, Sofiane se sentit bander.
— Joli, ça ! dit Quentin en souriant. Mais, dis-moi… t’es pas circoncis ?
— Heu… non ! Mon père est de famille algérienne, mais ma mère est d’ici et… elle a accepté le prénom arabe, mais pas le reste.
— C’est plus agréable pour toi, je pense !
— Heu… oui !
— T’es… T’es vraiment beau, Sofiane, tu sais ?
— Pas un centimètre de muscle !
— Ah ! Ah ! Ah ! T’es tout fin et gracieux… Ça plaît aussi, ça, tu sais ?
— Et le Patrick aussi, il plaît !
— Pas de complexe ! C’est un idiot, et pas toi. Et les filles disent que du bien de toi, tu sais ?
— Oh, les filles… Je les intéresse pas trop, je crois.
— Pourquoi tu dis ça ? J’en connais au moins deux ou trois que tu intimides, au contraire !
— Moi ? sursauta Sofiane.
— Oui. Et ce que me montres là… leur plairait beaucoup, j’en suis sûr !
Sofiane resta sans voix. Il n’avait jamais réussi à intéresser la moindre nana… ce qui ne le perturbait pas plus que ça, au demeurant.
— Tu sais quoi ? Je vais t’en trouver une de copine, mon gars !
— Mais… pourquoi ?
— Ben… T’es un mec sympa et… j’veux t’aider.
Sofiane avait débandé… non sans avoir maté le superbe, encore que mol, objet de Quentin...
Anne-Sophie parut donc affublée de son p’tit frère, un joli garçon de l’âge de Sofiane, mais apparemment timide autant que lui, ce blondinet, présenté comme un bon élève dans sa boîte privée.
Et timide, il l’était ! Heureusement que Quentin avait prévu large, en champagne, et que ces maigrelets n’avaient rien dans l’estomac… Résultat, le sourire leur vint vitement aux lèvres. Vous auriez souri vous-mêmes en voyant ces deux ados niaiseux ricanant bêtement à toute plaisanterie de Quentin !
Il faut prévenir ici le lecteur avide qu’à ce moment de l’histoire, aucun de ces trois garçons n’avait la moindre idée de la suite : quoique ayant organisé cette impromptue réunion, Quentin n’avait aucun avis sur la vie privée des deux autres. Et, entre nous, les autres non plus. Bref...
Le flamboyant Quentin anima donc ce début de soirée, et ses trois invités ne tardèrent pas à rire à gorge déployée. Or il pria Sofiane de l’accompagner à la cuisine, où il demanda tout à trac :
— Il te plaît, Gaël ?
— Hein ? Mais pourquoi tu dis ça ?
— J’ai l’impression que ça pourrait coller entre vous… quand je vois comment il te regarde !
— Hein ? Mais, moi je...
— On est entre nous, mon pote, lâche-toi tranquille ! On va bouffer, picoler, et après… tout le monde dort ici, et hop ! Allez, fais pas cette tête-là ! Je vous force à rien, mais… c’est l’occasion, non ?
Un peu dépassé le joli Sofiane ! Mais le timide sourire de Gaël qui l’accueillit au salon le troubla… Se pouvait-il que Quentin eût raison ? Il rejoignit le minet le cœur battant et orienta la conversation, à mi-voix, vers des choses… plus privées. Or il sembla que ce jeune homme était hésitant, fuyant, même, et cela désorienta Sofiane.
Mais Quentin annonça la dînette, ce qui fit diversion. Quentin avait-il dessillé Sofiane ? Toujours est-il qu’iceluy se prit à considérer le blondinet avec un autre œil. Mais en vain, car ce jeune homme semblait s’être refermé sur lui-même ; en face, l’Anne-Sophie ne faisait pas sa mijaurée, elle, sous les caresses du langoureux Quentin !
Et puis Gaël souffla :
— Désolé mais… il faut que je rentre.
— Je te raccompagne, tu veux ?
— Non, non ! Merci, c’est gentil mais… non.
Et le garçon de se lever et de fuir comme un diable de sa boîte sous le regard éberlué des autres. Humilié, Sofiane se sentit rougir vivement. Puis il murmura en se levant :
— Du coup, je vous laisse aussi. Amusez-vous bien ! Et merci, Quentin, pour ce bon moment !
Quentin eut l’air de ne pas savoir de quoi Sofiane parlait vraiment… Il bondit du sofa et prit Sofiane par le cou :
— Sofiane ! Je t’appelle demain midi, promis ! Et excuse-moi pour… le mauvais coup, souffla-t-il sur le pas de la porte.
Il avait honte de lui, Sofiane, dans le tramway du retour. Sans du tout savoir pourquoi. Et même, il s’effondra sur son lit en larmes.
Le samedi, à midi pile, Quentin l’appelait.
— J’ai parlé à Anne-Sophie. C’est elle qui m’avait laissé entendre que son frère pouvait être gay. Mais là, elle dit qu’il est incapable de s’assumer, et que c’est pourquoi il a fui. Tu n’y es pour rien, Sofiane, et d’ailleurs elle a trouvé qu’effectivement tu irais bien avec son frangin.
— C’est pour ça qu’il s’est barré en courant ! commenta Sofiane mi-figue, mi-raisin.
— Viens ! Je t’invite au Cormoran farceur, tout de suite ! J’vais te remonter le moral, promis !
Dans cette vieille brasserie du centre, fréquentée surtout par la jeunesse friquée, on se trouva une place tranquille, et Quentin s’efforça de faire sourire un Sofiane qui faisait grise mine.
— Tu fais dans le pédé puceau, maintenant ? fit une grosse voix — celle de Patrick.
Quentin jaillit de son siège et prit le mec au col.
— Et toi, tu fais dans le gros con, mais ça, on le savait ! rugit Quentin, l’air mauvais. Répète une seule fois une saleté de ce genre, et c’est pas puceau que tu seras, mais eunuque ! Dégage !
Le mec s’en fut sans rien dire, tandis qu’un silence de glace s’était abattu sur ce coin de la salle.
— Tu vois que je suis nul… puisque je t’attire des ennuis aussi, fit Sofiane à voix basse.
— Chut ! On finit notre gorgeon, et on va chez moi.
Où, bien que ravitaillé au champagne, Sofiane se laissa aller à pleurnicher. Quentin le prit contre lui :
— Jamais tu pleures avec moi, Sofiane. Tu sais quoi ? Tu l’auras le Gaël ! On va le travailler au corps !
Sofiane dut sourire, dans sa détresse. Il se sentit bien contre Quentin, à qui il était reconnaissant de lui avoir ouvert les yeux, et de le traiter avec autant de gentillesse, de tendresse, même.
On déjeuna, puis on parla, beaucoup. Sofiane était ébahi de la simplicité de ce mec, le plus beau du lycée, et exceptionnellement doué pour les études. Et d’une famille aisée, ô combien !
Sans qu’il s’en rendît compte, Sofiane parlait de lui. Quentin lui posait de discrètes questions, et il se contait, non sans en apprendre aussi d’un Quentin qui répondait aux mêmes questions.
Anne-Sophie et son frère étaient de fête familiale, aussi Quentin proposa-t-il à Sofiane de demeurer céans… jusqu’au dimanche soir. Et entre les surgelés et le champagne, Sofiane se sentit bien en cette curieuse et inattendue ambiance...
Après le dîner, Quentin déclara :
— Me suis pas lavé après de le départ d’Anne-Sophie : je voulais t’appeler tout de suite ! Je vais me doucher : tu viens ? Et te gêne pas pour bander : t’es vraiment beau.
Sofiane rougit comme un poivron du meilleur cru. Il suivit sans un mot. Sans surprise, il banda. Et Quentin :
— Je suis pourtant pas aussi mignon que le Gaël...
— Arrête, Quentin… T’es mille fois mieux que lui… et tu le sais, je crois.
— Merci, gentil garçon. On va écouter un peu de musique au salon, avant de se coucher ?
On resta nu, et Quentin passa le bras dessus l’épaule de Sofiane, tandis que Hændel officiait. Sofiane ferma les yeux et posa la tête dans le cou de Quentin. Il se demanda sur quel nuage il était. On échangea encore quelques propos sans importance, avant que Quentin murmurât :
— On dort ensemble, tu veux ?
— Mais… tu ferais quoi, d’un… pédé puceau ?
— Ce qu’on fait entre puceaux, tiens ! On se découvre. J’ai droit à la connaissance, comme tout le monde !
On se regarda ; Sofiane sentit la tête lui tourner. Quentin approcha ses lèvres de sa bouche, et… Là je renonce à décrire ce que ce jeune homme ressentit. Par tous les dieux de tous les ciels, il n’eût jamais imaginé qu’il existât telle perfection sur terre ! Et plus raide que lui, alors, oncques n’en vîtes, assurément !
Certes, on ne fit pas tout, ce soir béni. Mais tous le champagne du monde n’eût pas mieux enivré le cœur ni les sens de ces garçons. Et au matin, alors que Sofiane s’attendait à être remercié poliment mais fermement :
— On a encore des trucs à apprendre, hein ?
— Tu veux ça, toi ? … Quentin ?...
— Je sais pas où on ira… mais j’ai envie d’y aller.
Sofiane fut si sidéré qu’il ne put pas même pleurer ! Quentin l’enlaça derechef :
— J’attendais… une rencontre comme toi, Sofiane. Il a bien fait de te prendre de haut, l’autre petit con ! C’est quand je t’ai vu désemparé… malheureux, sans doute, que j’ai eu le déclic.
— Mais… Anne-Sophie ?
— Elle consolera son p’tit frère… Moi, je préfère Sofi… ane.
Un solide baiser conclut cet échange. La suite ne fut pas désagréable… il s’en faut de beaucoup !
Premier texte,
Sofiane n’avait pas toujours aimé son prénom, ça non! Pour beaucoup, c’était sûrement un nom de fille, ça ! Et il faut dire que ce frêle jeune homme en avait entendu des vertes et des pas mûres, au cours de sa jeune vie.
M’enfin, bon an, mal an, il s’en était toujours sorti sans trop de dégâts… lui qui était bien incapable de se battre ! Sa gentillesse lui avait toujours attiré les sympathies, des filles comme des garçons, d’ailleurs.
Mais là, il venait d’arriver dans la classe de terminale un genre de bestiau bardé de muscles et de certitudes, qui avait fortement impressionné les fillettes du cru...mais qui ne présageait rien de bon pour Sofiane : il en eut tout de suite le pressentiment.
— Sofiane ! Ah ! Ah ! C’est ton pseudo de drag-queen, ça ? Ah ! Ah ! éclata la brute dès qu’elle eut connaissance de son prénom.
— Arrête ! Il est super cool, Sofiane ! s’écria alors une nana.
— Ouiii ! crièrent les autres.
— Bon, bon… fit le macho — car c’en était un de première, selon toute apparence.
Mais Sofiane avait vu juste : il y avait danger.
L’année commença donc, dernière ligne droite avant le bac. Sofiane n’avait guère de souci à avoir, mais évidemment, comme tout le monde, se faisait un peu de mouron quand même. Il avait surtout des copines… sachant que les mectons de la classe ne voyaient certainement pas en lui un rival ! Bref, tout s’était globalement bien passé au lycée, jusqu’à cette intempestive arrivée.
Depuis la seconde, le premier de la classe était un mec de la haute bourgeoisie, friqué mais pas arrogant pour un sou. C’était le chouchou de toutes les filles du lycée, qui l’avaient officieusement désigné comme « le plus beau mec de la boîte »...
Vous auriez voté comme elles, je pense : le moyen de faire autrement ! Grand, élancé et parfaitement découplé, il disposait d’une paire d’yeux d’un bleu à donner le tournis. Et quand il s’avisait d’y ajouter son sourire, il aurait à lui seul fait couler un croiseur russe, pour sûr !
Aimable avec tout le monde, il causait volontiers avec Sofiane, sans que cela allât beaucoup plus loin. Mais ce vendredi d’octobre-là, il aborda Sofiane, à la sortie :
— Tu sais quoi ? J’ai une nouvelle copine.
— Ah ? fit Sofiane, surpris par l’incongruité de l’aveu.
— Et elle s’appelle Anne-Sophie.
— Et… ? fit Sofiane, incertain.
— Eh ben… Anne-Sophie… Sophie-Anne ! J’ai trouvé ça marrant, c’est tout.
— Oh ! souffla Sofiane, rougissant, tu...
— Non ! Non ! Je… excuse-moi, Sofiane, je ne suis pas comme l’autre… connard de Patrick, non !
Et le beau Quentin de saisir les mains de Sofiane, l’œil vif.
— Je l’ai entendu faire des réflexions… déplacées, mais je suis pas comme lui, non !
Sofiane dut sourire… et le sourire de ce jeune homme n’était pas moins délicat que celui de Quentin, s’il était moins brillant.
L’air quand même un peu gêné, le beau Quentin eut une inspiration :
— Tiens, ce soir mes parents se barrent en campagne pour la fin de semaine… Tu viens prendre l’apéro ? Anne-Sophie viendra avec son frère, que je connais pas… Ça peut être sympa, non ? T’as rien contre le champagne ?
— Euh… non !
— On dit que c’est oui ?
Et après avoir prévenu ses parents, Sofiane suivit donc l’incomparable Quentin, bien impressionné ! Et il se retrouva dans un petit hôtel particulier du centre ancien. Pas gigantesque, non ! Mais qui l’impressionna grandement.
— On a le temps, dit Quentin, on va se doucher et se changer, tu veux ?
— Mais… j’ai rien à me mettre, moi !
— T’inquiète pas : j’ai pensé à une vieille chemise bouffante qui… Tu verras !
Et, dans la superbe chambre XIXème du garçon, Sofiane sidéré vit Quentin se déloquer… Certes on se voyait à poil à la piscine du lycée, mais… Sofiane suivit le mouvement.
— J’avais jamais remarqué que t’avais d’aussi jolis p’tits poils, toi ! déclara Quentin.
De fait, Sofiane était déjà finement velu de noir, ce qui contrastait avec son allure générale, si juvénile !
Quentin, lui, avait encore le torse glabre mais, sous le nombril ça se développait gentiment, et il disposait d’une fort belle touffe… comme celle de Sofiane.
— À l’eau ! ordonna Quentin.
La chambre disposait d’une petite salle d’eau, où l’on se serra dans la douche. À sa grande terreur, Sofiane se sentit bander.
— Joli, ça ! dit Quentin en souriant. Mais, dis-moi… t’es pas circoncis ?
— Heu… non ! Mon père est de famille algérienne, mais ma mère est d’ici et… elle a accepté le prénom arabe, mais pas le reste.
— C’est plus agréable pour toi, je pense !
— Heu… oui !
— T’es… T’es vraiment beau, Sofiane, tu sais ?
— Pas un centimètre de muscle !
— Ah ! Ah ! Ah ! T’es tout fin et gracieux… Ça plaît aussi, ça, tu sais ?
— Et le Patrick aussi, il plaît !
— Pas de complexe ! C’est un idiot, et pas toi. Et les filles disent que du bien de toi, tu sais ?
— Oh, les filles… Je les intéresse pas trop, je crois.
— Pourquoi tu dis ça ? J’en connais au moins deux ou trois que tu intimides, au contraire !
— Moi ? sursauta Sofiane.
— Oui. Et ce que me montres là… leur plairait beaucoup, j’en suis sûr !
Sofiane resta sans voix. Il n’avait jamais réussi à intéresser la moindre nana… ce qui ne le perturbait pas plus que ça, au demeurant.
— Tu sais quoi ? Je vais t’en trouver une de copine, mon gars !
— Mais… pourquoi ?
— Ben… T’es un mec sympa et… j’veux t’aider.
Sofiane avait débandé… non sans avoir maté le superbe, encore que mol, objet de Quentin...
Anne-Sophie parut donc affublée de son p’tit frère, un joli garçon de l’âge de Sofiane, mais apparemment timide autant que lui, ce blondinet, présenté comme un bon élève dans sa boîte privée.
Et timide, il l’était ! Heureusement que Quentin avait prévu large, en champagne, et que ces maigrelets n’avaient rien dans l’estomac… Résultat, le sourire leur vint vitement aux lèvres. Vous auriez souri vous-mêmes en voyant ces deux ados niaiseux ricanant bêtement à toute plaisanterie de Quentin !
Il faut prévenir ici le lecteur avide qu’à ce moment de l’histoire, aucun de ces trois garçons n’avait la moindre idée de la suite : quoique ayant organisé cette impromptue réunion, Quentin n’avait aucun avis sur la vie privée des deux autres. Et, entre nous, les autres non plus. Bref...
Le flamboyant Quentin anima donc ce début de soirée, et ses trois invités ne tardèrent pas à rire à gorge déployée. Or il pria Sofiane de l’accompagner à la cuisine, où il demanda tout à trac :
— Il te plaît, Gaël ?
— Hein ? Mais pourquoi tu dis ça ?
— J’ai l’impression que ça pourrait coller entre vous… quand je vois comment il te regarde !
— Hein ? Mais, moi je...
— On est entre nous, mon pote, lâche-toi tranquille ! On va bouffer, picoler, et après… tout le monde dort ici, et hop ! Allez, fais pas cette tête-là ! Je vous force à rien, mais… c’est l’occasion, non ?
Un peu dépassé le joli Sofiane ! Mais le timide sourire de Gaël qui l’accueillit au salon le troubla… Se pouvait-il que Quentin eût raison ? Il rejoignit le minet le cœur battant et orienta la conversation, à mi-voix, vers des choses… plus privées. Or il sembla que ce jeune homme était hésitant, fuyant, même, et cela désorienta Sofiane.
Mais Quentin annonça la dînette, ce qui fit diversion. Quentin avait-il dessillé Sofiane ? Toujours est-il qu’iceluy se prit à considérer le blondinet avec un autre œil. Mais en vain, car ce jeune homme semblait s’être refermé sur lui-même ; en face, l’Anne-Sophie ne faisait pas sa mijaurée, elle, sous les caresses du langoureux Quentin !
Et puis Gaël souffla :
— Désolé mais… il faut que je rentre.
— Je te raccompagne, tu veux ?
— Non, non ! Merci, c’est gentil mais… non.
Et le garçon de se lever et de fuir comme un diable de sa boîte sous le regard éberlué des autres. Humilié, Sofiane se sentit rougir vivement. Puis il murmura en se levant :
— Du coup, je vous laisse aussi. Amusez-vous bien ! Et merci, Quentin, pour ce bon moment !
Quentin eut l’air de ne pas savoir de quoi Sofiane parlait vraiment… Il bondit du sofa et prit Sofiane par le cou :
— Sofiane ! Je t’appelle demain midi, promis ! Et excuse-moi pour… le mauvais coup, souffla-t-il sur le pas de la porte.
Il avait honte de lui, Sofiane, dans le tramway du retour. Sans du tout savoir pourquoi. Et même, il s’effondra sur son lit en larmes.
Le samedi, à midi pile, Quentin l’appelait.
— J’ai parlé à Anne-Sophie. C’est elle qui m’avait laissé entendre que son frère pouvait être gay. Mais là, elle dit qu’il est incapable de s’assumer, et que c’est pourquoi il a fui. Tu n’y es pour rien, Sofiane, et d’ailleurs elle a trouvé qu’effectivement tu irais bien avec son frangin.
— C’est pour ça qu’il s’est barré en courant ! commenta Sofiane mi-figue, mi-raisin.
— Viens ! Je t’invite au Cormoran farceur, tout de suite ! J’vais te remonter le moral, promis !
Dans cette vieille brasserie du centre, fréquentée surtout par la jeunesse friquée, on se trouva une place tranquille, et Quentin s’efforça de faire sourire un Sofiane qui faisait grise mine.
— Tu fais dans le pédé puceau, maintenant ? fit une grosse voix — celle de Patrick.
Quentin jaillit de son siège et prit le mec au col.
— Et toi, tu fais dans le gros con, mais ça, on le savait ! rugit Quentin, l’air mauvais. Répète une seule fois une saleté de ce genre, et c’est pas puceau que tu seras, mais eunuque ! Dégage !
Le mec s’en fut sans rien dire, tandis qu’un silence de glace s’était abattu sur ce coin de la salle.
— Tu vois que je suis nul… puisque je t’attire des ennuis aussi, fit Sofiane à voix basse.
— Chut ! On finit notre gorgeon, et on va chez moi.
Où, bien que ravitaillé au champagne, Sofiane se laissa aller à pleurnicher. Quentin le prit contre lui :
— Jamais tu pleures avec moi, Sofiane. Tu sais quoi ? Tu l’auras le Gaël ! On va le travailler au corps !
Sofiane dut sourire, dans sa détresse. Il se sentit bien contre Quentin, à qui il était reconnaissant de lui avoir ouvert les yeux, et de le traiter avec autant de gentillesse, de tendresse, même.
On déjeuna, puis on parla, beaucoup. Sofiane était ébahi de la simplicité de ce mec, le plus beau du lycée, et exceptionnellement doué pour les études. Et d’une famille aisée, ô combien !
Sans qu’il s’en rendît compte, Sofiane parlait de lui. Quentin lui posait de discrètes questions, et il se contait, non sans en apprendre aussi d’un Quentin qui répondait aux mêmes questions.
Anne-Sophie et son frère étaient de fête familiale, aussi Quentin proposa-t-il à Sofiane de demeurer céans… jusqu’au dimanche soir. Et entre les surgelés et le champagne, Sofiane se sentit bien en cette curieuse et inattendue ambiance...
Après le dîner, Quentin déclara :
— Me suis pas lavé après de le départ d’Anne-Sophie : je voulais t’appeler tout de suite ! Je vais me doucher : tu viens ? Et te gêne pas pour bander : t’es vraiment beau.
Sofiane rougit comme un poivron du meilleur cru. Il suivit sans un mot. Sans surprise, il banda. Et Quentin :
— Je suis pourtant pas aussi mignon que le Gaël...
— Arrête, Quentin… T’es mille fois mieux que lui… et tu le sais, je crois.
— Merci, gentil garçon. On va écouter un peu de musique au salon, avant de se coucher ?
On resta nu, et Quentin passa le bras dessus l’épaule de Sofiane, tandis que Hændel officiait. Sofiane ferma les yeux et posa la tête dans le cou de Quentin. Il se demanda sur quel nuage il était. On échangea encore quelques propos sans importance, avant que Quentin murmurât :
— On dort ensemble, tu veux ?
— Mais… tu ferais quoi, d’un… pédé puceau ?
— Ce qu’on fait entre puceaux, tiens ! On se découvre. J’ai droit à la connaissance, comme tout le monde !
On se regarda ; Sofiane sentit la tête lui tourner. Quentin approcha ses lèvres de sa bouche, et… Là je renonce à décrire ce que ce jeune homme ressentit. Par tous les dieux de tous les ciels, il n’eût jamais imaginé qu’il existât telle perfection sur terre ! Et plus raide que lui, alors, oncques n’en vîtes, assurément !
Certes, on ne fit pas tout, ce soir béni. Mais tous le champagne du monde n’eût pas mieux enivré le cœur ni les sens de ces garçons. Et au matin, alors que Sofiane s’attendait à être remercié poliment mais fermement :
— On a encore des trucs à apprendre, hein ?
— Tu veux ça, toi ? … Quentin ?...
— Je sais pas où on ira… mais j’ai envie d’y aller.
Sofiane fut si sidéré qu’il ne put pas même pleurer ! Quentin l’enlaça derechef :
— J’attendais… une rencontre comme toi, Sofiane. Il a bien fait de te prendre de haut, l’autre petit con ! C’est quand je t’ai vu désemparé… malheureux, sans doute, que j’ai eu le déclic.
— Mais… Anne-Sophie ?
— Elle consolera son p’tit frère… Moi, je préfère Sofi… ane.
Un solide baiser conclut cet échange. La suite ne fut pas désagréable… il s’en faut de beaucoup !
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