09-08-2020, 03:53 PM
5- Pietro Aretino
Intriqué, Frédéric ne relève pas le propos et attend quelques jours avant de revenir dans la réserve examiner cette mystérieuse cassette.
Il commence par en sortir des liasses de papiers divers, actes notariés, contrat d’apprentissage, factures et une liasse de feuille donnant une liste de nom de femmes, certaines mariées avec parfois un commentaire graveleux. Tout au fond de la caissette était niché un petit livre.
Il le prend et lit le titre : « Sonetti Lussuriosi » de Pietro Aretino. Il ouvre le livre. « Diantre ! » pense-t-il, « j’avais lu le Décaméron de Boccace et je l’avais trouvé grivois, mais ce livre est franchement obscène ». En effet chaque page est ornée d’une gravure pornographique accompagné d’un sonnet en italien. Et pas n’importe quel sonnet. Ayant appris l’italien au cours de ses études, Frédéric commence à en lire un :
« Mets un doigt dans mon cul, ô mon cher compagnon,
Et progressivement dans mon con mets ta bite,
Hisse la jambe et, tel un baiseur émérite,
Lime sans lésiner mon petit trou mignon.
Ta queue est plus exquise encore que le quignon
De pain beurré croqué près du feu qui crépite,
Mais si ton con te lasse, abandonne-le vite,
Et comme un homme, un vrai, viens dans mon troufignon. »
Frédéric se rend alors compte qu’il a une formidable érection. Gardant le livre, il remet les papiers dans la caissette, la referme et la remet à sa place, retourne dans sa chambre et dissimule le livre sous son lit.
Le soir, il sort le livre de sa cachette, s’allonge dans le lit et commence à lire. De nouveau, son membre se redresse en une formidable érection, et il se met machinalement à le caresser d’une main.
Un condisciple de Frédéric lui avait décrit la masturbation (dans un collège, qu'il soit jésuite ou non, quel que soit le siècle, il y a des sujets qui reviennent toujours dans les conversations des jeunes adolescents). Il s’y était essayé, mais n’en avait pas ressenti beaucoup de plaisir. Trop mécanique, et en fin de compte assez frustrant.
Mais le faire avec la stimulation des gravures érotiques changeait tout. Sous les caresses le membre se décalotta quasiment spontanément, instinctivement il trouva les bon gestes, de temps en temps en calottant puis en décalottant le prépuce, puis en caressant le frein du pénis, puis la main enserre le prépuce et reprend les va et vient. Il ne fallut pas plus d’une minute pour que le phallus se mette à projeter de longs jets de semence, accompagné d’un râle de jouissance. « Incroyable », pensa Frédéric qui se sentit alors complètement détendu.
Note sur Pietro Arentino
La civilisation judéo-chrétienne est l’une des rares civilisations à ne pas proposer de livre érotique. Il n’existe pas d’œuvre d’éducation sexuelle analogue:
• au Kâmasûtra, chez les Hindous,
• aux manuels de sexe taoïste, chez les Chinois,
• au livre des quarante-huit positions, chez les Japonais,
• au Satyricon, chez les Romains, ou
• à La Prairie parfumée chez les Musulmans.
Il existe bien quelques récits grivois, tels le Décaméron de Boccace, mais pas assez crus pour les besoins de mon récit.
C’est un peu par hasard que j’ai déniché Pietro Aretino ou Pierre l’Arétin (1492 - 1556), un écrivain et dramaturge italien, connu pour ses écrits très crus. Plutôt que rédiger une biographie, je vous invite à lire cette notice.
Pour ce qui concerne les Sonnets luxurieux, l’histoire commence au printemps 1524 quand, mécontent des retards de payement du pape, le peintre Giulio Romano trace seize dessins érotiques sur les murs de la Salle de Constantin dont il finissait la décoration. Il pousse la malice à faire figurer les visages de notables et de courtisanes contemporains, puis fait appel au graveur Marc Antonio Raimondi pour les reproduire et les vendre. Pietro Aretino en acquiert une reproduction et, inspiré, compose seize sonnet destinés à les illustrer. Ce sont les Sonnets Luxurieux (Sonetti Lussuriosi en italien).
Obligé de fuir la colère du pape Léon X, il se réfugie à Venise, emportant les planches permettant l’impression des gravures et des sonnets. Il ne rentre en grâce que deux ans plus tard, avec l’élection d’un successeur de Léon.
Tous ses ouvrages furent mis à l’Index après sa mort, mais cela n’empêcha pas sa réédition, et son imitation, au cours des siècles. Le seul exemplaire connu imprimé avec les planches originales l’a été en 1531 à Venise. Caché, il ne réapparu qu’en 1928 et fit partie de la bibliothèque Gérard Nordmann.
Aux alentours de 1550, les planches originales passent en France, où elles permettent plusieurs éditions à Paris. Mais un imprimeur dévot les acquiert au cours du XVII° siècle pour les brûler. Les différents exemplaires imprimés à Paris sont récupérés petit à petit par l’Eglise, notamment par les confesseurs qui se les faisaient confier par leurs pénitents sur leur lit de mort.
Pour en savoir plus, voici quelques œuvres de Pietro Aretino :
• Les sonnets luxurieux,
• La puttana errante .
Intriqué, Frédéric ne relève pas le propos et attend quelques jours avant de revenir dans la réserve examiner cette mystérieuse cassette.
Il commence par en sortir des liasses de papiers divers, actes notariés, contrat d’apprentissage, factures et une liasse de feuille donnant une liste de nom de femmes, certaines mariées avec parfois un commentaire graveleux. Tout au fond de la caissette était niché un petit livre.
Il le prend et lit le titre : « Sonetti Lussuriosi » de Pietro Aretino. Il ouvre le livre. « Diantre ! » pense-t-il, « j’avais lu le Décaméron de Boccace et je l’avais trouvé grivois, mais ce livre est franchement obscène ». En effet chaque page est ornée d’une gravure pornographique accompagné d’un sonnet en italien. Et pas n’importe quel sonnet. Ayant appris l’italien au cours de ses études, Frédéric commence à en lire un :
« Mets un doigt dans mon cul, ô mon cher compagnon,
Et progressivement dans mon con mets ta bite,
Hisse la jambe et, tel un baiseur émérite,
Lime sans lésiner mon petit trou mignon.
Ta queue est plus exquise encore que le quignon
De pain beurré croqué près du feu qui crépite,
Mais si ton con te lasse, abandonne-le vite,
Et comme un homme, un vrai, viens dans mon troufignon. »
Frédéric se rend alors compte qu’il a une formidable érection. Gardant le livre, il remet les papiers dans la caissette, la referme et la remet à sa place, retourne dans sa chambre et dissimule le livre sous son lit.
Le soir, il sort le livre de sa cachette, s’allonge dans le lit et commence à lire. De nouveau, son membre se redresse en une formidable érection, et il se met machinalement à le caresser d’une main.
Un condisciple de Frédéric lui avait décrit la masturbation (dans un collège, qu'il soit jésuite ou non, quel que soit le siècle, il y a des sujets qui reviennent toujours dans les conversations des jeunes adolescents). Il s’y était essayé, mais n’en avait pas ressenti beaucoup de plaisir. Trop mécanique, et en fin de compte assez frustrant.
Mais le faire avec la stimulation des gravures érotiques changeait tout. Sous les caresses le membre se décalotta quasiment spontanément, instinctivement il trouva les bon gestes, de temps en temps en calottant puis en décalottant le prépuce, puis en caressant le frein du pénis, puis la main enserre le prépuce et reprend les va et vient. Il ne fallut pas plus d’une minute pour que le phallus se mette à projeter de longs jets de semence, accompagné d’un râle de jouissance. « Incroyable », pensa Frédéric qui se sentit alors complètement détendu.
---------
Note sur Pietro Arentino
La civilisation judéo-chrétienne est l’une des rares civilisations à ne pas proposer de livre érotique. Il n’existe pas d’œuvre d’éducation sexuelle analogue:
• au Kâmasûtra, chez les Hindous,
• aux manuels de sexe taoïste, chez les Chinois,
• au livre des quarante-huit positions, chez les Japonais,
• au Satyricon, chez les Romains, ou
• à La Prairie parfumée chez les Musulmans.
Il existe bien quelques récits grivois, tels le Décaméron de Boccace, mais pas assez crus pour les besoins de mon récit.
C’est un peu par hasard que j’ai déniché Pietro Aretino ou Pierre l’Arétin (1492 - 1556), un écrivain et dramaturge italien, connu pour ses écrits très crus. Plutôt que rédiger une biographie, je vous invite à lire cette notice.
Pour ce qui concerne les Sonnets luxurieux, l’histoire commence au printemps 1524 quand, mécontent des retards de payement du pape, le peintre Giulio Romano trace seize dessins érotiques sur les murs de la Salle de Constantin dont il finissait la décoration. Il pousse la malice à faire figurer les visages de notables et de courtisanes contemporains, puis fait appel au graveur Marc Antonio Raimondi pour les reproduire et les vendre. Pietro Aretino en acquiert une reproduction et, inspiré, compose seize sonnet destinés à les illustrer. Ce sont les Sonnets Luxurieux (Sonetti Lussuriosi en italien).
Obligé de fuir la colère du pape Léon X, il se réfugie à Venise, emportant les planches permettant l’impression des gravures et des sonnets. Il ne rentre en grâce que deux ans plus tard, avec l’élection d’un successeur de Léon.
Tous ses ouvrages furent mis à l’Index après sa mort, mais cela n’empêcha pas sa réédition, et son imitation, au cours des siècles. Le seul exemplaire connu imprimé avec les planches originales l’a été en 1531 à Venise. Caché, il ne réapparu qu’en 1928 et fit partie de la bibliothèque Gérard Nordmann.
Aux alentours de 1550, les planches originales passent en France, où elles permettent plusieurs éditions à Paris. Mais un imprimeur dévot les acquiert au cours du XVII° siècle pour les brûler. Les différents exemplaires imprimés à Paris sont récupérés petit à petit par l’Eglise, notamment par les confesseurs qui se les faisaient confier par leurs pénitents sur leur lit de mort.
Pour en savoir plus, voici quelques œuvres de Pietro Aretino :
• Les sonnets luxurieux,
• La puttana errante .