05-05-2022, 09:41 PM
2 - Christian
Le Havre, sur Terre
- Jean ?
- RAS.
- Marc ?
- RAS.
- Michel ?
- J'ai du mouvement à la fenêtre G7. Une, peut-être deux personnes. Les autres sont RAS.
- Central ?
- L'alarme a été neutralisée, et j'ai pris le contrôle des caméras. C'est vert pour vous.
- OK, on y va, à tous, on y va !
Nos combinaisons dévient la lumière, nous rendant difficiles à percevoir, nous permettant d'entrer dans le bâtiment sans être vus par les sentinelles. Nos armes, silencieuses, neutralisent les gardes sans que l'alarme ne soit donnée. Ils sont armés, ce qui est suffisant au regard de nos ordres pour que nous tirions les premiers. Pour le moment, tout va bien...
- Rez-de-chaussée pacifié. Beta, escalier sud, Delta et Gamma, vous faites le ménage derrière nous. Alpha, avec moi, on monte jusqu'au septième.
Nous grimpons jusqu'à l'étage cible sans rencontrer de résistance. Je fais une pause devant la porte pour lancer un nouveau message.
- Alpha en position.
- Beta en position.
- Go !
J'ouvre la porte et regarde, en quête de cibles, le couloir sur lequel il donne. Je vois deux gardes qui se sont retournés, et les abats silencieusement. Je cours jusqu'à eux, couvert par mes hommes, et m'assure qu'ils sont bien morts. Étonnant, avec tous les moyens qu'a mis le gouvernement pour lutter contre le grand banditisme, qu'il y ait encore des volontaires pour se mettre sur le chemin de nos balles. Ils savent pourtant qu'on ne fait plus de cadeau depuis des décennies, mais la seule chose qui a changé, c'est qu'ils sont beaucoup plus disposés à tuer qu'avant, sachant qu'ils n'ont plus rien à perdre. C'est devenu une véritable guerre, obligeant la police à réaliser de véritables opérations militaires. Il y a une organisation puissante derrière, et elle est prête à tout pour reprendre la main.
- J, K, à droite. S, avec moi.
Je me dirige vers la fenêtre G7 pour neutraliser les personnes qui y ont été repérées. Le plan de l'étage s'affiche sur ma visière, et je cours jusqu'à la porte de la pièce, couvert par Stéphane. J'ouvre violemment la porte, et découvre cinq hommes assis à une table, qui se tournent vers moi en levant leurs armes. Trop lents.
Je fais la jonction avec Beta sans avoir trouvé quoi que ce soit de significatif.
- J'avais raison, c'était bien au cinquième ! Delta, Gamma, vous en êtes où ?
- On s'apprête à nettoyer le quatrième.
- Ok, vous attendrez les autres au cinquième après ça, on fait le ménage en descendant vers vous. Bordel ! Sigma, vous voyez quelque chose ?
- Rien du tout. S'il y a du monde au cinquième, ils sont dans la salle de réunion, au centre.
Nous nettoyons le sixième étage avant de redescendre l'escalier pour rejoindre Delta et Gamma.
- Alpha, Central. On nous signale une faille dimensionnelle en formation en plein sur votre position.
Nous ressentons une vibration émaner du sol, tandis que les lampes se mettent à clignoter.
- Tu parles d'une coïncidence ! Go, on y va !
- Alpha, non ! Le niveau d'énergie est très élevé, la faille va être très importante !
- Oui, mais c'est eux qui sont en train de l'ouvrir ! Coupez le courant !
La porte de la salle de réunion jaillit de ses gonds sous la poussée des explosifs que nous y avons mis. Nous déboulons derrière en tirant sur tout ce qui bouge, tentant d'arrêter ce qui est en train de se passer.
Il y a à l'intérieur une quantité de machines qui vibrent puissamment, générant une lueur bleue au centre de la pièce. Devant se tient un homme, au torse nu, puissant et tatoué en bleu phosphorescent. Wow. Il n'est pas armé, aussi nous nous contentons de le maintenir en joue. Mais il lève une main, dans laquelle apparaît... une boule de feu ?! J'ouvre le feu sur lui avant qu'il ne fasse quoi que ce soit avec, mais mes balles crépitent sur un mur invisible juste devant lui. Sa boule de feu, par contre, traverse sans problème !
- À terre !
Une énorme explosion balaie tout dans la pièce, la plongeant dans un enfer de flammes. Heureusement, nos combis nous ont protégé, et je relève la tête juste à temps pour voir disparaître l'homme dans la lueur bleue. Les machines rendent l'âme un instant plus tard, et la lueur s'éteint. Il a disparu avec elle...
- On sort tous d'ici ! À tout le monde, on évacue, tout de suite !
Nous fuyons par l'escalier, et j'entends mes hommes discuter de ce qu'ils ont vu, avec un subtil relent de panique dans la voie.
- Bordel, c'était quoi, ça ?
- De la magie ! Ce mec nous a balancé une putain de boule de feu !
- C'est pas possible, la magie ne fonctionne pas ici !
- Il était juste devant la déchirure, elle menait vers un des autres mondes, n'est-ce pas ?
- C'est possible, dis-je, les lois physiques on dû être changées localement quand le portail s'est ouvert.
- Maintenant, c'est foutu, il nous a filé entre les pattes, on ne sait même pas vers où il s'est tiré.
- Central, vous avez une idée ?
- Il y a une conjonction en cours avec Outremonde.
- Voilà. C'est à eux de jouer, maintenant. Envoyez une communication à nos gars de l'autre côté.
- C'est en cours, je leur envoie également les visuels enregistrés par vos caméras.
- Appelez les pompiers. Bon, les gars, on n'a plus rien à faire ici, on dégage de là.
Central, Paris
- C'était quoi ce bordel ?
- Calme-toi, Chris, ça ne sert à rien. On est aussi étonné que toi. Et même plus. Les scientifiques de l'institut de physique dimensionnelle sont formels : ce qui s'est passé est impossible.
- Je le sais bien ! J'ai raconté des salades à mes hommes pour les calmer, mais moi, je suis tout sauf calme !
- J'avais remarqué...
- Si des criminels commencent à pouvoir utiliser de la magie sur Terre, tu sais ce que ça signifie ?
- S'il n'y avait que ça... on a maintenant la preuve que l'Organisation fricote avec les autres mondes, et je peux te dire que ça transpire sévère en haut lieu. Tiens, d'ailleurs, quand on parle du loup...
Effectivement, le directeur entre dans la salle de débriefing et il a une tête qui n'annonce pas de bonnes nouvelles. Il est accompagné d'un visiteur, qui me lance un long regard. Au hasard, services secrets ?
- Messieurs, l'affaire est remontée jusqu'au Président, et il n'a pas apprécié la nouvelle, je peux vous le dire. Le général Bruand, ici présent, a décidé de prendre en main cette affaire côté Outremonde.
- Monsieur Barthomier ?
- C'est moi, dis-je.
- Beau boulot.
- Non, monsieur. Cela aurait pu être mieux mené.
- Vous avez ramené tous vos hommes en vie, et avec de solides informations. C'est ce qu'il y a de plus important. Nous allons avoir besoin de quelqu'un comme vous, là-bas.
- Je vous demande pardon ?
Le directeur m'explique :
- La Garde Bleue a reconnu l'importance de cette affaire et a accepté de nous aider. Vous les assisterez sur place.
- Je pars là-bas ?
- Un problème ?
- Absolument pas, monsieur.
- Très bien.
- Mes hommes ?
- Nous en aurons hélas besoin ici.
- Je comprends.
- Bien, reprend le colonel. Pas de temps à perdre, la conjonction est toujours active, mais ça ne durera pas. Si vous voulez bien me suivre...
Je le suis jusqu'au toit, où une navette m'emmène à grande vitesse vers une base militaire, où je suis pris en charge et emmené jusqu'à une vaste pièce souterraine emplie d'appareils étrangement familiers.
- Ces machines, il y avait les mêmes dans l'immeuble que nous avons pris d'assaut.
- Les mêmes ?
- Plus petites, mais l'aspect en est familier, oui.
- C'est de la technologie des Protecteurs...
- Je pensais qu'ils avaient été anéantis ?
- Le multivers est vaste, très vaste... nous n'avons jamais tenu pour acquis à 100% qu'ils avaient tous disparu.
- Contact ! Dit un technicien.
Une lueur bleue apparaît au fond de la salle. Je m'assure que mon sac est bien arrimé sur mon épaule, tandis que le colonel me fait signe.
- Ils vous attendent. Bonne chance.
- Merci, mon colonel.
Tandis que je m'avance, je ne cesse de me dire que quelque chose cloche fortement dans cette histoire. Ils ont des tonnes d'hommes à eux, très compétents. Pourquoi moi ?
J'éprouve une sensation de chute avant de me retrouver dans un petit parc, non loin d'un bâtiment de marbre. Un jeune couple m'attend.
- Bonjour, vous devez être Christian ?
- Oui, c'est moi.
- Je suis Franck, et voici Laura. Venez, dit-il en m'indiquant le bâtiment.
- D'accord.
Je regarde autour de moi tout en les suivant. C'est la première fois que je vais sur un autre monde, et je dois bien avouer que c'est quelque chose !
- C'est moi qui vous ai demandé spécifiquement, dit Franck.
- Moi ? Pourquoi ?
- J'ai besoin de vous. Et comme la prochaine conjonction avec la Terre sera dans six mois, ça vous laissera amplement le temps de nous rendre ce service.
- Six mois ?!
- Ne vous en faites pas, vous ne verrez pas le temps passer...
- Pourquoi moi ?
- Parce que vous êtes doué, que vous avez un talent rare, et que nous avons besoin de gens comme vous.
- Attendez un peu, vous croyez vraiment que je vais accepter ça comme ça ? Je suis là pour une mission précise, et je repartirai dès que ce sera terminé.
- Vous condamneriez votre monde en faisant ça.
- Pardon ?
- Ce n'est pas pour rien que j'ai besoin de vous. Les Terriens ont fait une belle connerie sur Sedrayn, il y a cinq ans, et vous allez devoir réparer ce que vous avez fait.
- Sedrayn ?
- Le septième monde. J'aurais voulu vous y envoyer au plus vite, mais cette nouvelle affaire m'inquiète beaucoup. J'ai invoqué des traqueurs pour localiser votre tatoué. Il est à Kar Dashrin, une forteresse du royaume de Keissios, sur le continent Nudérien. Et ça me dérange beaucoup...
- Pourquoi ?
- Elle est très fortement défendue, tant sur le plan physique que magique ou spirituel. C'est l'archimage Cédric qui l'avait fait bâtir, et je sais de quoi il est capable.
- Je pourrais m'y infiltrer, dit Laura.
- Oh, il sait très bien de quoi un vampire est capable. Non, il faudra un travail d'équipe pour l'infiltrer.
- Si seulement j'avais mon équipe ! Dis-je, énervé.
- Ils ne sont pas préparés à une telle infiltration. Non, désolé, mais c'est un travail pour la Garde Bleue.
- Bon, dis-je, je pourrai au moins vous aider. Mais je voudrais votre avis sur cet homme...
J'installe mon ordinateur portable sur la table et génère un hologramme de l'homme tatoué.
- Bordel, dit Franck.
- Tu le connais ? Demande Laura.
- Oui... c'est un des petit-fils de Cédric. Il a mal tourné, on dirait. Son grand-père serait furieux.
- Il a dû apprendre de son grand-père, si c'était un archimage...
- Non, Alvar n'a pas le don. Il devrait être incapable de lancer le moindre sort, et encore moins sur Terre ! Je ne comprends pas.
- Que signifient ces tatouages ?
- Ils augmentent les capacités du porteur, mais... attendez, je vais chercher un spécialiste de la question. Vous avez raison, c'est important.
Il revient quelques minutes plus tard avec un homme assez âgé, qui examine l'hologramme avec attention.
- Je n'ai jamais vu une encre pareille, dit-il. Aucune de celles que je connais ne brille ainsi. Mais ce sont là des tatouages de sorts, ils stockent la connaissance d'un sort particulier, permettant à son porteur de le lancer comme s'il était magicien.
- Oh, c'est donc ça ! Quels sorts identifiez-vous ?
- Mur de force, boule de feu, éclair, guérison, téléportation, ténèbres.
- Rien que ça...
- Il en a peut-être sur les jambes, mais je ne saurais pas le dire.
- Mais ça n'explique pas le reste.
- C'est du Chrystal, dit Laura qui fixe l'hologramme depuis un bon moment. L'encre a été mélangée à de la poudre de Chrystal.
- Oh, ça c'est mauvais. Ça pourrait apporter la magie sur Terre, sans qu'il y ait besoin de mana ambiant. Et les gens ne sont vraiment pas préparés à ça.
- Surtout si ce sont des criminels qui en ont l'usage.
- Ouais.
- C'est moins grave que vous pouvez le penser, dit le tatoueur. L'encre ne peut contenir beaucoup de ce Chrystal, et il ne doit pouvoir lancer qu'un sort ou deux de chaque s'il n'y a pas de mana ambiant.
- Merci pour votre aide. Je vais vous ramener. Aram !
Un jeune homme entre, vêtu d'une tenue de cuir brun, un air trop sérieux sur son visage.
- Préparez-vous, on a une grosse mission d'infiltration. Présente-leur l'équipe.
Le Havre, sur Terre
- Jean ?
- RAS.
- Marc ?
- RAS.
- Michel ?
- J'ai du mouvement à la fenêtre G7. Une, peut-être deux personnes. Les autres sont RAS.
- Central ?
- L'alarme a été neutralisée, et j'ai pris le contrôle des caméras. C'est vert pour vous.
- OK, on y va, à tous, on y va !
Nos combinaisons dévient la lumière, nous rendant difficiles à percevoir, nous permettant d'entrer dans le bâtiment sans être vus par les sentinelles. Nos armes, silencieuses, neutralisent les gardes sans que l'alarme ne soit donnée. Ils sont armés, ce qui est suffisant au regard de nos ordres pour que nous tirions les premiers. Pour le moment, tout va bien...
- Rez-de-chaussée pacifié. Beta, escalier sud, Delta et Gamma, vous faites le ménage derrière nous. Alpha, avec moi, on monte jusqu'au septième.
Nous grimpons jusqu'à l'étage cible sans rencontrer de résistance. Je fais une pause devant la porte pour lancer un nouveau message.
- Alpha en position.
- Beta en position.
- Go !
J'ouvre la porte et regarde, en quête de cibles, le couloir sur lequel il donne. Je vois deux gardes qui se sont retournés, et les abats silencieusement. Je cours jusqu'à eux, couvert par mes hommes, et m'assure qu'ils sont bien morts. Étonnant, avec tous les moyens qu'a mis le gouvernement pour lutter contre le grand banditisme, qu'il y ait encore des volontaires pour se mettre sur le chemin de nos balles. Ils savent pourtant qu'on ne fait plus de cadeau depuis des décennies, mais la seule chose qui a changé, c'est qu'ils sont beaucoup plus disposés à tuer qu'avant, sachant qu'ils n'ont plus rien à perdre. C'est devenu une véritable guerre, obligeant la police à réaliser de véritables opérations militaires. Il y a une organisation puissante derrière, et elle est prête à tout pour reprendre la main.
- J, K, à droite. S, avec moi.
Je me dirige vers la fenêtre G7 pour neutraliser les personnes qui y ont été repérées. Le plan de l'étage s'affiche sur ma visière, et je cours jusqu'à la porte de la pièce, couvert par Stéphane. J'ouvre violemment la porte, et découvre cinq hommes assis à une table, qui se tournent vers moi en levant leurs armes. Trop lents.
Je fais la jonction avec Beta sans avoir trouvé quoi que ce soit de significatif.
- J'avais raison, c'était bien au cinquième ! Delta, Gamma, vous en êtes où ?
- On s'apprête à nettoyer le quatrième.
- Ok, vous attendrez les autres au cinquième après ça, on fait le ménage en descendant vers vous. Bordel ! Sigma, vous voyez quelque chose ?
- Rien du tout. S'il y a du monde au cinquième, ils sont dans la salle de réunion, au centre.
Nous nettoyons le sixième étage avant de redescendre l'escalier pour rejoindre Delta et Gamma.
- Alpha, Central. On nous signale une faille dimensionnelle en formation en plein sur votre position.
Nous ressentons une vibration émaner du sol, tandis que les lampes se mettent à clignoter.
- Tu parles d'une coïncidence ! Go, on y va !
- Alpha, non ! Le niveau d'énergie est très élevé, la faille va être très importante !
- Oui, mais c'est eux qui sont en train de l'ouvrir ! Coupez le courant !
La porte de la salle de réunion jaillit de ses gonds sous la poussée des explosifs que nous y avons mis. Nous déboulons derrière en tirant sur tout ce qui bouge, tentant d'arrêter ce qui est en train de se passer.
Il y a à l'intérieur une quantité de machines qui vibrent puissamment, générant une lueur bleue au centre de la pièce. Devant se tient un homme, au torse nu, puissant et tatoué en bleu phosphorescent. Wow. Il n'est pas armé, aussi nous nous contentons de le maintenir en joue. Mais il lève une main, dans laquelle apparaît... une boule de feu ?! J'ouvre le feu sur lui avant qu'il ne fasse quoi que ce soit avec, mais mes balles crépitent sur un mur invisible juste devant lui. Sa boule de feu, par contre, traverse sans problème !
- À terre !
Une énorme explosion balaie tout dans la pièce, la plongeant dans un enfer de flammes. Heureusement, nos combis nous ont protégé, et je relève la tête juste à temps pour voir disparaître l'homme dans la lueur bleue. Les machines rendent l'âme un instant plus tard, et la lueur s'éteint. Il a disparu avec elle...
- On sort tous d'ici ! À tout le monde, on évacue, tout de suite !
Nous fuyons par l'escalier, et j'entends mes hommes discuter de ce qu'ils ont vu, avec un subtil relent de panique dans la voie.
- Bordel, c'était quoi, ça ?
- De la magie ! Ce mec nous a balancé une putain de boule de feu !
- C'est pas possible, la magie ne fonctionne pas ici !
- Il était juste devant la déchirure, elle menait vers un des autres mondes, n'est-ce pas ?
- C'est possible, dis-je, les lois physiques on dû être changées localement quand le portail s'est ouvert.
- Maintenant, c'est foutu, il nous a filé entre les pattes, on ne sait même pas vers où il s'est tiré.
- Central, vous avez une idée ?
- Il y a une conjonction en cours avec Outremonde.
- Voilà. C'est à eux de jouer, maintenant. Envoyez une communication à nos gars de l'autre côté.
- C'est en cours, je leur envoie également les visuels enregistrés par vos caméras.
- Appelez les pompiers. Bon, les gars, on n'a plus rien à faire ici, on dégage de là.
Central, Paris
- C'était quoi ce bordel ?
- Calme-toi, Chris, ça ne sert à rien. On est aussi étonné que toi. Et même plus. Les scientifiques de l'institut de physique dimensionnelle sont formels : ce qui s'est passé est impossible.
- Je le sais bien ! J'ai raconté des salades à mes hommes pour les calmer, mais moi, je suis tout sauf calme !
- J'avais remarqué...
- Si des criminels commencent à pouvoir utiliser de la magie sur Terre, tu sais ce que ça signifie ?
- S'il n'y avait que ça... on a maintenant la preuve que l'Organisation fricote avec les autres mondes, et je peux te dire que ça transpire sévère en haut lieu. Tiens, d'ailleurs, quand on parle du loup...
Effectivement, le directeur entre dans la salle de débriefing et il a une tête qui n'annonce pas de bonnes nouvelles. Il est accompagné d'un visiteur, qui me lance un long regard. Au hasard, services secrets ?
- Messieurs, l'affaire est remontée jusqu'au Président, et il n'a pas apprécié la nouvelle, je peux vous le dire. Le général Bruand, ici présent, a décidé de prendre en main cette affaire côté Outremonde.
- Monsieur Barthomier ?
- C'est moi, dis-je.
- Beau boulot.
- Non, monsieur. Cela aurait pu être mieux mené.
- Vous avez ramené tous vos hommes en vie, et avec de solides informations. C'est ce qu'il y a de plus important. Nous allons avoir besoin de quelqu'un comme vous, là-bas.
- Je vous demande pardon ?
Le directeur m'explique :
- La Garde Bleue a reconnu l'importance de cette affaire et a accepté de nous aider. Vous les assisterez sur place.
- Je pars là-bas ?
- Un problème ?
- Absolument pas, monsieur.
- Très bien.
- Mes hommes ?
- Nous en aurons hélas besoin ici.
- Je comprends.
- Bien, reprend le colonel. Pas de temps à perdre, la conjonction est toujours active, mais ça ne durera pas. Si vous voulez bien me suivre...
Je le suis jusqu'au toit, où une navette m'emmène à grande vitesse vers une base militaire, où je suis pris en charge et emmené jusqu'à une vaste pièce souterraine emplie d'appareils étrangement familiers.
- Ces machines, il y avait les mêmes dans l'immeuble que nous avons pris d'assaut.
- Les mêmes ?
- Plus petites, mais l'aspect en est familier, oui.
- C'est de la technologie des Protecteurs...
- Je pensais qu'ils avaient été anéantis ?
- Le multivers est vaste, très vaste... nous n'avons jamais tenu pour acquis à 100% qu'ils avaient tous disparu.
- Contact ! Dit un technicien.
Une lueur bleue apparaît au fond de la salle. Je m'assure que mon sac est bien arrimé sur mon épaule, tandis que le colonel me fait signe.
- Ils vous attendent. Bonne chance.
- Merci, mon colonel.
Tandis que je m'avance, je ne cesse de me dire que quelque chose cloche fortement dans cette histoire. Ils ont des tonnes d'hommes à eux, très compétents. Pourquoi moi ?
J'éprouve une sensation de chute avant de me retrouver dans un petit parc, non loin d'un bâtiment de marbre. Un jeune couple m'attend.
- Bonjour, vous devez être Christian ?
- Oui, c'est moi.
- Je suis Franck, et voici Laura. Venez, dit-il en m'indiquant le bâtiment.
- D'accord.
Je regarde autour de moi tout en les suivant. C'est la première fois que je vais sur un autre monde, et je dois bien avouer que c'est quelque chose !
- C'est moi qui vous ai demandé spécifiquement, dit Franck.
- Moi ? Pourquoi ?
- J'ai besoin de vous. Et comme la prochaine conjonction avec la Terre sera dans six mois, ça vous laissera amplement le temps de nous rendre ce service.
- Six mois ?!
- Ne vous en faites pas, vous ne verrez pas le temps passer...
- Pourquoi moi ?
- Parce que vous êtes doué, que vous avez un talent rare, et que nous avons besoin de gens comme vous.
- Attendez un peu, vous croyez vraiment que je vais accepter ça comme ça ? Je suis là pour une mission précise, et je repartirai dès que ce sera terminé.
- Vous condamneriez votre monde en faisant ça.
- Pardon ?
- Ce n'est pas pour rien que j'ai besoin de vous. Les Terriens ont fait une belle connerie sur Sedrayn, il y a cinq ans, et vous allez devoir réparer ce que vous avez fait.
- Sedrayn ?
- Le septième monde. J'aurais voulu vous y envoyer au plus vite, mais cette nouvelle affaire m'inquiète beaucoup. J'ai invoqué des traqueurs pour localiser votre tatoué. Il est à Kar Dashrin, une forteresse du royaume de Keissios, sur le continent Nudérien. Et ça me dérange beaucoup...
- Pourquoi ?
- Elle est très fortement défendue, tant sur le plan physique que magique ou spirituel. C'est l'archimage Cédric qui l'avait fait bâtir, et je sais de quoi il est capable.
- Je pourrais m'y infiltrer, dit Laura.
- Oh, il sait très bien de quoi un vampire est capable. Non, il faudra un travail d'équipe pour l'infiltrer.
- Si seulement j'avais mon équipe ! Dis-je, énervé.
- Ils ne sont pas préparés à une telle infiltration. Non, désolé, mais c'est un travail pour la Garde Bleue.
- Bon, dis-je, je pourrai au moins vous aider. Mais je voudrais votre avis sur cet homme...
J'installe mon ordinateur portable sur la table et génère un hologramme de l'homme tatoué.
- Bordel, dit Franck.
- Tu le connais ? Demande Laura.
- Oui... c'est un des petit-fils de Cédric. Il a mal tourné, on dirait. Son grand-père serait furieux.
- Il a dû apprendre de son grand-père, si c'était un archimage...
- Non, Alvar n'a pas le don. Il devrait être incapable de lancer le moindre sort, et encore moins sur Terre ! Je ne comprends pas.
- Que signifient ces tatouages ?
- Ils augmentent les capacités du porteur, mais... attendez, je vais chercher un spécialiste de la question. Vous avez raison, c'est important.
Il revient quelques minutes plus tard avec un homme assez âgé, qui examine l'hologramme avec attention.
- Je n'ai jamais vu une encre pareille, dit-il. Aucune de celles que je connais ne brille ainsi. Mais ce sont là des tatouages de sorts, ils stockent la connaissance d'un sort particulier, permettant à son porteur de le lancer comme s'il était magicien.
- Oh, c'est donc ça ! Quels sorts identifiez-vous ?
- Mur de force, boule de feu, éclair, guérison, téléportation, ténèbres.
- Rien que ça...
- Il en a peut-être sur les jambes, mais je ne saurais pas le dire.
- Mais ça n'explique pas le reste.
- C'est du Chrystal, dit Laura qui fixe l'hologramme depuis un bon moment. L'encre a été mélangée à de la poudre de Chrystal.
- Oh, ça c'est mauvais. Ça pourrait apporter la magie sur Terre, sans qu'il y ait besoin de mana ambiant. Et les gens ne sont vraiment pas préparés à ça.
- Surtout si ce sont des criminels qui en ont l'usage.
- Ouais.
- C'est moins grave que vous pouvez le penser, dit le tatoueur. L'encre ne peut contenir beaucoup de ce Chrystal, et il ne doit pouvoir lancer qu'un sort ou deux de chaque s'il n'y a pas de mana ambiant.
- Merci pour votre aide. Je vais vous ramener. Aram !
Un jeune homme entre, vêtu d'une tenue de cuir brun, un air trop sérieux sur son visage.
- Préparez-vous, on a une grosse mission d'infiltration. Présente-leur l'équipe.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)