La porte des mondes (fantastique avec personnages gays, terminé)

[inny-2]

77 - Rassemblement

- Attends une minute. Thomas ? Mais...
- Le cadeau d'une puissance indépendante. Le sorcier de Sanctuaire.
- Je connais, dit Cédric.
- Moi aussi, dit Thibault, mais j'ai toujours cru que c'était une légende...
- Bon. Le sorcier m'a donné quelques infos importantes sur le Titan, comme son point faible : son cœur de Chrystal, ici.
- Ah, voilà qui sera utile. Merci, Philippe.
- De rien. Bon...
Quelqu'un se téléporte à côté de nous, nous faisant sursauter. Il lève les mains en signe d'apaisement.
- Papa ?
- Nous sommes arrivés trop tard dans la forteresse de diamant. La lame du Titan n'y était plus.
- Oh non... ça veut dire que la seule qui reste à notre disposition si jamais on veut libérer l'Équilibre... c'est celle du Titan.
- De toute façon, si on perd ce combat, il n'y aura plus personne pour s'en soucier.
- Nous pensons avoir deviné où il va frapper : en Outremonde. Il lui suffit de frapper l'Harmonique avec toute sa puissance, et les six mondes seront anéantis en même temps.
- Bon... on sait au moins où il frappera... autant conserver l'Harmonique en état. Ça nous permettra d'être prêts à le recevoir.
- Alors, direction Outremonde.
- Empruntez le Nexus de la Terre, leur dis-je. Je vais voir ce que la Terre peut nous offrir en matière d'armes lourdes. J'aurais besoin d'une image mentale de l'Harmonique et de ses environs... merci. Et essayez de ramener des armes d'Aliantiel.

Je me téléporte dans la zone qu'on m'a assigné dans la base militaire. J'y suis considéré au mieux avec suspicion par les hommes de garde, mais au moins j'ai pu convaincre le général de ma bonne foi. C'était la première fois que j'usais de persuasion draconique, mais la découverte de ce que sont concrètement les autres mondes a beaucoup aidé à le convaincre.
J'attends qu'ils préviennent leurs supérieurs de mon arrivée, notant sans surprises que les soldats n'ont pas trop rabaissé leurs armes après m'avoir identifié.

Le général finit par arriver et me conduit dans son bureau.
- Eh bien, comment est-ce que ça se présente ?
- C'est mitigé, dis-je. Le Titan va frapper en Outremonde. Nous tenterons de l'arrêter là-bas, mais si nous échouons, il aura accès à... un vortex d'énergie connecté à tous les autres mondes. Boum, fin de l'histoire pour tout le monde. Alors on a besoin d'armes lourdes, et de gars entraînés à les manier.
- C'est votre jour de chance. Nous disposons des deux, et ils sont déjà en Outremonde. Une minute, dit-il en se connectant à son ordinateur avant de taper dessus à toute vitesse. Il finit par sortir un cube de données avant d'appeler un de ses subordonnés.
- Lieutenant Durand, je vous envoie de l'autre côté avec de nouveaux ordres à apporter à nos hommes.
- À vos ordres, dit-il avant de prendre le cube. Mais la prochaine conjonction...
- Inutile. Prenez un communicateur et revenez ici.
Une fois qu'il est sorti, je jette un regard intrigué au général.
- Que font ces hommes là-bas ?
- Nous pensions que la bombe y était toujours, et qu'elle représentait une menace pour la Terre.
- Ah. Mais... comment saviez-vous qu'elle n'avait pas explosé ?
- Nous avons pu faire fonctionner un radar dimensionnel qui nous montre les autres mondes.
- Les Protecteurs disposaient d'une technologie vraiment avancée...
- C'est encore plus effrayant de savoir qu'ils sont tombés face à une force supérieure.

Un peu plus tard, j'endors le lieutenant avant de franchir les limites de l'univers, observant les six mondes avant de... mais... une minute ! Je n'avais pas fait gaffe la dernière fois, mais comme j'ai la Terre dans mon dos, je devrais voir cinq mondes, pas six ! Bon, c'est peut-être un monde vagabond qui croise les six mondes. J'ai d'autres préoccupations pour le moment.
Je réveille Dubois à l'arrivée, et le regarde cligner des yeux puis regarder autour de lui. Il ne fait aucun commentaire, se contentant d'activer son communicateur et de composer un code de reconnaissance. L'appareil lui transmet une série de coordonnées.
- Ils sont à trois trois zéro sept kilo au sud-sud-est.
- Pas de problème.
Je nous téléporte là-bas. La téléportation draconique est bien plus complexe que celle utilisée par les humains. Elle sonde la destination pour localiser le point sûr le plus proche des coordonnées visées.
Aucun humain ne pourrait théoriquement manier une magie aussi complexe, mais j'ai quelques doutes. Ils ont bien mis au point la magie interdite, basée sur une création de sorts délibérément faux dans leur concept de base, mais qui sont non seulement fonctionnels, mais horriblement puissants.

J'ouvre de grands yeux en voyant le point d'arrivée.
- Mais... mais comment est-ce que vous avez pu envoyer tout ça ici ?
- On a pu élargir le champ de transfert grâce à un générateur à antimatière. On s'est retrouvé avec tellement de capacité d'envoi qu'on a considéré qu'il était plus pratique d'envoyer une base militaire complète dans un coin reculé.
Je regarde ça, horrifié. Des tanks, des avions de chasse, des batteries d'artillerie lourde... tout ça en Outremonde !
- Vous ne pouvez pas laisser ça ici. Vous êtes en plein territoire hostile, dans un pays qui dispose de forces suffisantes pour rayer cette base de la carte. Je suis même surpris que ça n'ait pas déjà été fait...
- Vous avez la capacité d'emmener tout ça ailleurs ?
- Oh misère... il va bien falloir.
- Dites... comment est-ce que vous pouvez faire tout ça ? Vous avez appris ?
- C'est un don. De naissance, parfois présent chez certaines personnes mais qui ne peut se développer que sur ce monde. Avec un professeur.
- Oh.

J'interroge la mémoire de Tirn, et me téléporte vers l'Harmonique pour faire des repérages. Ayant trouvé un endroit idéal, je reviens et grave de runes une série de piquets que je plante tout autour de la base.
- Que personne ne sorte de ce cercle, dis-je. Nous retrouverons des amis là-bas, mais rien d'hostile.
Je trace ensuite une série de runes au sol, en un deuxième cercle englobant la base plus largement. Ça me prend un temps fou ! Je finis enfin par terminer, et lance une incantation qui fait se lever un vent glacial, qui vient hurler dans le cercle, devenant de plus en plus violent tandis que mes paroles claquent et résonnent dans les environs... et dans le royaume spirituel. C'est une véritable trombe qui se dresse maintenant devant moi, obscurcissant la vue, et survient alors un unique éclair et c'est le silence. Le vent a disparu, et la poussière retombe lentement. La base n'est plus là.
Je me téléporte là où elle est arrivée... et tombe dans les pommes. Même les drakkhs ont leurs limites, et je les ai allègrement franchies.
C'est Cédric qui parvient à me réveiller. Mes amis ont débarqué, ahuris de voir surgir de nulle part une base militaire terrienne.
- Eh, ça va ? Tu ne crois pas que tu y as été un peu fort, là ?
- Si peu... mais ce sont eux qui ont amené la base sur ce monde. Je me suis contenté de la déplacer.
Ludvik se redresse et regarde autour de lui, l'air sombre.
- Si la Terre peut maintenant faire ça... C'est la fin de la paix en Outremonde, dit-il.