15-04-2022, 11:31 PM
74 - Les souverains des éléments
Thomas
Ah, c'est bien ce que je craignais. C'est cet Iffrit-là, qui avait eu maille à partir avec Cédric par le passé... et qui est monté en grade. Quelle chance...
Il regarde brusquement dans une direction particulière, vers la Terre, et se met à hurler de rire, revenant à nous pour nous annoncer la nouvelle :
- Votre ami Cédric est mort, réduit en cendres par un Grand Dragon !
Nous nous regardons, horrifiés, tandis que l'Iffrit rit toujours.
- Ah ! Elle est bien bonne ! Bon, pour ce qui est de votre requête... allez vous faire voir ! Je suis de bonne humeur, je ne vous tuerai pas. Partez !
- Bien, dis-je, prenant sur moi pour répondre, désireux de faire en sorte que Cédric ne soit pas mort en vain. Les Reines de l'Air et de l'Eau ont accepté, elles. Les esprits se souviendront de qui a eu du courage, et qui s'est terré dans son palais...
- COMMENT OSEZ-VOUS !
- Je ne fais que constater ce qui va se passer dans un avenir très proche. Adieu, ô Roi du Feu.
Stupéfait, le souverain nous regarde partir, tellement outré d'une telle insolence qu'il lui faut un bon moment avant de réagir. Puis il se met à réfléchir, tout en lançant une horde d'esprits enragés à notre poursuite. Philippe utilise ses vastes ressources en énergie spirituelle pour nous propulser hors d'ici à toute vitesse. Nous plongeons dans les cavernes froides et hostiles du royaume élémental de la terre. Les esprits du feu n'osent pas nous y poursuivre, tant ce royaume leur est radicalement opposé. D'immenses cavernes vides de tout air alternent avec des épaisseurs de roches denses s'étendant sur des millions de kilomètres. Tout mortel qui s'y aventurerait, même en scaphandre, se pétrifierait dans les minutes qui suivraient. Nous plongeons au cœur de ce royaume immobile et silencieux jusqu'à parvenir dans une salle cristalline surpassant en magnificence tout ce que j'ai pu voir dans les divers mondes et royaumes. Nous restons stupéfaits, emplis de révérence devant ce parfait entrelacement de cristaux de toutes les couleurs, formant une cité d'une beauté inimaginable.
Nous finissons par nous reprendre, et avançons dans la ville toujours silencieuse. Nous ne voyons personne. Les bâtiments eux-mêmes sont étranges, quelle espèce d'esprit peut bien habiter de tels... Oh, non, nous nous sommes trompés. Ce ne sont pas des bâtiments. Chaque cristal est en fait un esprit, et ils sont tous unis en un réseau complexe, palpitant de pouvoir sous leurs facettes. Nous entrons dans l'édifice central, et arrivons devant un rocher brut, dans lequel se trouve sculpté un énorme visage. Il contraste fortement avec le reste de la cité. Ce n'est que lorsque Philippe s'adresse à lui que je comprends.
- Ô puissant Roi de la Terre !
Je l'écoute répéter l'explication concernant la menace qui pèse sur les mondes, et attendons la réponse. Qui ne vient pas. Le visage est resté parfaitement immobile. Nous attendons de très longues minutes, sans que le moindre mouvement ne se produise dans toute la cité. Comme si elle retenait son souffle. Minutes qui s'accumulent, et lorsque je demande à Philippe ce qui se passe, il me répond simplement d'être patient. Au bout d'une heure, le visage s'anime lentement.
- Je vous entends... Je connais le danger qui menace les six mondes... Je suis lié à tous ces mondes... Je vous aiderai.
- Merci, ô Roi !
Nous repartons, satisfaits, et nous nous engageons dans le royaume de l'eau. Nous n'allons pas très loin : la Reine est aux frontières, et visiblement, elle nous attend !
- Alors, j'ai déjà accepté, esprit mortel appelé Thomas ?
- Oh... euh... Ô, Reine de l'Eau, j'ai dit ça pour retourner l'orgueil du Roi du Feu contre lui et le pousser à accepter de participer.
- C'est bien cavalier de parler ainsi en notre nom. Notre parole a une grande signification, et je ne peux accepter qu'on utilise la mienne ainsi.
- Je suis désolé, ô Reine de l'Eau, et j'implore votre pardon.
- Bon. Je dois avouer que je me suis rarement autant amusée aux dépends de cet idiot. Ça ira pour cette fois, mais ne recommencez pas !
- Oh, euh, je vous le promets. Mais, euh, nous entend-il, là ?
- Non, bien sûr, j'y veille. Et de toute façon, il est bien trop occupé à rassembler ses forces. Vous l'avez très, très gravement insulté ! Vous l'avez accusé, devant toute sa cour, d'être un lâche ! Il n'a pas le choix, il doit prouver à tous que ce n'est pas le cas. Il combattra contre le Titan. Mais vous avez désormais un ennemi dont vous devrez tenir compte.
- C'est un prix que nous acceptons de payer pour sauver les six mondes, dit Philippe. Nous aiderez-vous ?
- Oh, bien sûr, oui. Après tout, j'ai déjà donné mon accord, non ?
Je suis assez gêné, mais la Reine disparaît en riant.
- Ouf !
- Oui, tu peux le dire ! Bon, allons-y.
La Reine de l'Air a elle aussi entendu, et rejoint celle de l'eau dans son acceptation - elle en a discuté avec elle. Elle nous informe également que Cédric n'est pas mort, tout en nous poussant à continuer sans attendre. La Reine du Bois accepte paisiblement. Elle aussi est liée aux mondes, et refuse de les voir détruits. Il ne reste que le sixième élément, le métal, très mal connu. Et la plongée dans son royaume est très éprouvante. Les esprits que nous y croisons sont peu coopératifs, et il nous faut beaucoup de temps pour rassembler suffisamment d'informations pour comprendre que le Prince du Métal - il n'y a pas de roi ici - est parfaitement au courant de notre requête mais refuse de nous rencontrer. Il a fait son choix, mais pas moyen de savoir lequel. Nous sommes poliment mais fermement priés de quitter son royaume. Nous nous exécutons, ne pouvant rien faire d'autre.
- Bon, et maintenant ? Dis-je alors que nous regagnons le royaume spirituel non-aligné.
- Les pouvoirs indépendants. On a du pain sur la planche, et il ne reste plus que trois jours.
- D'accord... je dois bien avouer que je connais très mal le royaume spirituel.
- Ne t'en fais pas, on s'y fait très vite.
- Mouais... Moi, je veux regagner mon amour et passer l'éternité à ses côtés.
- Ne t'en fais pas. C'est pour bientôt.
- Tu as l'air bien sûr de toi...
- Je suis au courant de certaines choses, mais je ne peux pas en parler... le royaume spirituel a beaucoup d'oreilles.
- D'accord.
- Bon, le petit royaume de Sanctuaire me paraît être un bon départ. C'est un micro-monde entièrement créé par magie.
- Ouah ! Il devait être très puissant !
- Il l'est toujours. Dans son royaume, la mort n'existe pas.
- Oh. Et ça fait combien de temps qu'il y est ?
- À peu près une dizaine de millénaires.
- Il a conservé sa santé mentale, tu crois ?
- Je l'ignore. C'est ce qu'on doit découvrir.
- Super...
Nous filons à travers maintes dimensions spirituelles jusqu'à atteindre la paroi du micro-monde. Nous plongeons à l'intérieur et nous nous matérialisons (littéralement) à sa surface, au bord d'un lac cerné de hautes falaises et bordé d'un petit bois. Sur notre droite, un grand bâtiment de pierre blanche se dresse, où doit se trouver le puissant sorcier. Mais c'est le cadet de mes soucis en ce moment : je respire ! J'ai retrouvé un corps ! Et il en est de même pour Philippe.
- Oh, zut, dit-il. Je venais pourtant de le dire, et je n'ai pas compris les implications... La mort n'existe pas, ici. Nous avons donc été ressuscités.
Thomas
Ah, c'est bien ce que je craignais. C'est cet Iffrit-là, qui avait eu maille à partir avec Cédric par le passé... et qui est monté en grade. Quelle chance...
Il regarde brusquement dans une direction particulière, vers la Terre, et se met à hurler de rire, revenant à nous pour nous annoncer la nouvelle :
- Votre ami Cédric est mort, réduit en cendres par un Grand Dragon !
Nous nous regardons, horrifiés, tandis que l'Iffrit rit toujours.
- Ah ! Elle est bien bonne ! Bon, pour ce qui est de votre requête... allez vous faire voir ! Je suis de bonne humeur, je ne vous tuerai pas. Partez !
- Bien, dis-je, prenant sur moi pour répondre, désireux de faire en sorte que Cédric ne soit pas mort en vain. Les Reines de l'Air et de l'Eau ont accepté, elles. Les esprits se souviendront de qui a eu du courage, et qui s'est terré dans son palais...
- COMMENT OSEZ-VOUS !
- Je ne fais que constater ce qui va se passer dans un avenir très proche. Adieu, ô Roi du Feu.
Stupéfait, le souverain nous regarde partir, tellement outré d'une telle insolence qu'il lui faut un bon moment avant de réagir. Puis il se met à réfléchir, tout en lançant une horde d'esprits enragés à notre poursuite. Philippe utilise ses vastes ressources en énergie spirituelle pour nous propulser hors d'ici à toute vitesse. Nous plongeons dans les cavernes froides et hostiles du royaume élémental de la terre. Les esprits du feu n'osent pas nous y poursuivre, tant ce royaume leur est radicalement opposé. D'immenses cavernes vides de tout air alternent avec des épaisseurs de roches denses s'étendant sur des millions de kilomètres. Tout mortel qui s'y aventurerait, même en scaphandre, se pétrifierait dans les minutes qui suivraient. Nous plongeons au cœur de ce royaume immobile et silencieux jusqu'à parvenir dans une salle cristalline surpassant en magnificence tout ce que j'ai pu voir dans les divers mondes et royaumes. Nous restons stupéfaits, emplis de révérence devant ce parfait entrelacement de cristaux de toutes les couleurs, formant une cité d'une beauté inimaginable.
Nous finissons par nous reprendre, et avançons dans la ville toujours silencieuse. Nous ne voyons personne. Les bâtiments eux-mêmes sont étranges, quelle espèce d'esprit peut bien habiter de tels... Oh, non, nous nous sommes trompés. Ce ne sont pas des bâtiments. Chaque cristal est en fait un esprit, et ils sont tous unis en un réseau complexe, palpitant de pouvoir sous leurs facettes. Nous entrons dans l'édifice central, et arrivons devant un rocher brut, dans lequel se trouve sculpté un énorme visage. Il contraste fortement avec le reste de la cité. Ce n'est que lorsque Philippe s'adresse à lui que je comprends.
- Ô puissant Roi de la Terre !
Je l'écoute répéter l'explication concernant la menace qui pèse sur les mondes, et attendons la réponse. Qui ne vient pas. Le visage est resté parfaitement immobile. Nous attendons de très longues minutes, sans que le moindre mouvement ne se produise dans toute la cité. Comme si elle retenait son souffle. Minutes qui s'accumulent, et lorsque je demande à Philippe ce qui se passe, il me répond simplement d'être patient. Au bout d'une heure, le visage s'anime lentement.
- Je vous entends... Je connais le danger qui menace les six mondes... Je suis lié à tous ces mondes... Je vous aiderai.
- Merci, ô Roi !
Nous repartons, satisfaits, et nous nous engageons dans le royaume de l'eau. Nous n'allons pas très loin : la Reine est aux frontières, et visiblement, elle nous attend !
- Alors, j'ai déjà accepté, esprit mortel appelé Thomas ?
- Oh... euh... Ô, Reine de l'Eau, j'ai dit ça pour retourner l'orgueil du Roi du Feu contre lui et le pousser à accepter de participer.
- C'est bien cavalier de parler ainsi en notre nom. Notre parole a une grande signification, et je ne peux accepter qu'on utilise la mienne ainsi.
- Je suis désolé, ô Reine de l'Eau, et j'implore votre pardon.
- Bon. Je dois avouer que je me suis rarement autant amusée aux dépends de cet idiot. Ça ira pour cette fois, mais ne recommencez pas !
- Oh, euh, je vous le promets. Mais, euh, nous entend-il, là ?
- Non, bien sûr, j'y veille. Et de toute façon, il est bien trop occupé à rassembler ses forces. Vous l'avez très, très gravement insulté ! Vous l'avez accusé, devant toute sa cour, d'être un lâche ! Il n'a pas le choix, il doit prouver à tous que ce n'est pas le cas. Il combattra contre le Titan. Mais vous avez désormais un ennemi dont vous devrez tenir compte.
- C'est un prix que nous acceptons de payer pour sauver les six mondes, dit Philippe. Nous aiderez-vous ?
- Oh, bien sûr, oui. Après tout, j'ai déjà donné mon accord, non ?
Je suis assez gêné, mais la Reine disparaît en riant.
- Ouf !
- Oui, tu peux le dire ! Bon, allons-y.
La Reine de l'Air a elle aussi entendu, et rejoint celle de l'eau dans son acceptation - elle en a discuté avec elle. Elle nous informe également que Cédric n'est pas mort, tout en nous poussant à continuer sans attendre. La Reine du Bois accepte paisiblement. Elle aussi est liée aux mondes, et refuse de les voir détruits. Il ne reste que le sixième élément, le métal, très mal connu. Et la plongée dans son royaume est très éprouvante. Les esprits que nous y croisons sont peu coopératifs, et il nous faut beaucoup de temps pour rassembler suffisamment d'informations pour comprendre que le Prince du Métal - il n'y a pas de roi ici - est parfaitement au courant de notre requête mais refuse de nous rencontrer. Il a fait son choix, mais pas moyen de savoir lequel. Nous sommes poliment mais fermement priés de quitter son royaume. Nous nous exécutons, ne pouvant rien faire d'autre.
- Bon, et maintenant ? Dis-je alors que nous regagnons le royaume spirituel non-aligné.
- Les pouvoirs indépendants. On a du pain sur la planche, et il ne reste plus que trois jours.
- D'accord... je dois bien avouer que je connais très mal le royaume spirituel.
- Ne t'en fais pas, on s'y fait très vite.
- Mouais... Moi, je veux regagner mon amour et passer l'éternité à ses côtés.
- Ne t'en fais pas. C'est pour bientôt.
- Tu as l'air bien sûr de toi...
- Je suis au courant de certaines choses, mais je ne peux pas en parler... le royaume spirituel a beaucoup d'oreilles.
- D'accord.
- Bon, le petit royaume de Sanctuaire me paraît être un bon départ. C'est un micro-monde entièrement créé par magie.
- Ouah ! Il devait être très puissant !
- Il l'est toujours. Dans son royaume, la mort n'existe pas.
- Oh. Et ça fait combien de temps qu'il y est ?
- À peu près une dizaine de millénaires.
- Il a conservé sa santé mentale, tu crois ?
- Je l'ignore. C'est ce qu'on doit découvrir.
- Super...
Nous filons à travers maintes dimensions spirituelles jusqu'à atteindre la paroi du micro-monde. Nous plongeons à l'intérieur et nous nous matérialisons (littéralement) à sa surface, au bord d'un lac cerné de hautes falaises et bordé d'un petit bois. Sur notre droite, un grand bâtiment de pierre blanche se dresse, où doit se trouver le puissant sorcier. Mais c'est le cadet de mes soucis en ce moment : je respire ! J'ai retrouvé un corps ! Et il en est de même pour Philippe.
- Oh, zut, dit-il. Je venais pourtant de le dire, et je n'ai pas compris les implications... La mort n'existe pas, ici. Nous avons donc été ressuscités.
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