La porte des mondes (fantastique avec personnages gays, terminé)

[inny-2]

73 - Le Grand Dragon

Ludvik

Nous racontons au dragon ce qui s'est passé ces derniers temps. Pour toute réponse, il éclate de rire.
- Vous jouez avec des forces qui vous dépassent, et vous vous étonnez du résultat... mais quelque chose m'intéresse plus qu'un Titan, en ce moment... je vois sur vous la marque de mon fils. Il vous a maudit à une époque... et étrangement, peu après, il est mort. Vous ne sauriez pas quelque chose là-dessus ?
- Euh... non, pas vraiment... il...
- Le mensonge s'étale sur ton visage. Je vois le sang affluer, tes veines palpiter, ton cœur accélérer, et ta température augmenter. Tu sais.
- Écoutez... AAARGHHH !
J'ai l'impression qu'on m'a fendu le crâne en deux avec une hache, et qu'on a plongé la main à l'intérieur à la recherche de quelque chose. Je suis incapable de résister à une telle puissance, et quand bien même, je souffre trop pour réagir.
- Je vois... l'imbécile. L'imbécile. Ha ! Se faire avoir par un tour de passe-passe ?! Mais quelle honte ! Mais... encore une fois, cela rejoint ce que je disais. Vous oubliez quelle est votre place, mortels, et vous avez sacrément besoin qu'on vous la rappelle.

Il se tourne vers Cédric, qui déglutit péniblement. Le dragon ne fait pas un geste, ne dit pas un mot. Cédric tombe brusquement en poussière, qui descend au sol tout en formant un sinistre nuage. Quelle enflure !
Il regarde notre réaction, pleinement satisfait, puis reprend la parole.
- Bien qu'en fin de compte, si mon fils était si stupide qu'il s'est fait avoir d'une pareille façon, il a bien mérité son sort.
Il claque des doigts, et les cendres se mettent à tourbillonner avant de reconstituer Cédric, qui se met à haleter violemment, reprenant son souffle.
- Maintenant partez ! Je me moque bien de vos problèmes.
Nous sommes libérés de la pression qui nous maintenait au mur. Je m'agenouille devant ce salopard et reprend la parole.
- Je vous le demande à genoux, ô Grand Dragon, nul autre être que vous n'aurait le courage de s'opposer à un Titan.
- Mais, avorton, c'est là qu'est ta place, à genoux devant moi ! Quel intérêt aurais-je à affronter ce Titan, dis-moi ? Aucun.
- Qu'est-ce qui vous intéresserait ? S'il est en mon pouvoir...
- Toi, avorton ? Hummm... vous avez l'habitude de partir en aventure, et de déterrer des secrets qui auraient bien fait de rester enfouis, mais pour l'occasion...
- Très bien, écoutez-moi, finit-il par dire après une pause. Les hommes de ce monde étaient les gardiens du Sceau d'Ishar, qui leur a été confié il y a près de cent mille ans. Mais ces imbéciles ont tout oublié ! Ils ont perdu le sceau, oublié leur tâche, et oublié les règles ! Entre ça et le fait qu'ils ont tenté d'anéantir un monde entier, ils ne sont plus dignes de le conserver. Il ira dans un autre monde... beaucoup plus sérieux. Retrouvez-le ! Vous avez quatre jours...
- Euh... soit, mais, qu'est-ce que ce sceau ? Et à quoi ressemble-t-il ?
- Vous n'êtes plus dignes, humains, de connaître sa nature, et pour ce qui est de son aspect...
Nous recevons tous l'image d'un bijou, de la taille de deux mains, semblable à un oiseau aux ailes déployées. Seuls des esprits pourraient nous aider à le localiser après un si grand délai...
- Allez, partez !
Nous sortons sans demander notre reste. Thibault déclenche un orage pour signaler que nous avons trouvé le Grand Dragon, et l'homme qui avait proposé son aide se matérialise devant nous.
- Alors ? Comment ça s'est passé ?
- Difficilement...

Nous lui expliquons notre rencontre, et il nous souhaite bonne chance, ignorant tout du sceau.
- Je vais avertir tous les autres dragons de ce qui se prépare. Si nous pouvons vous aider, nous vous le ferons savoir, dit-il en me donnant une petite amulette.
- D'accord, merci.

Nous nous interrogeons sur l'étrange quête donnée par le dragon, et lorsque Thibault interroge les esprits, il en ressort encore plus perplexe.
- Ça a donné quelque chose ?
- Beuh... je suis tombé sur un esprit quelconque, il a dû en interroger d'autres, la routine, quoi, et finalement, il est revenu avec une réponse : « cherchez la magie de ce monde. »
- Super... ça veut dire quoi, c'est un dragon qui l'a ?
- Je ne pense pas, dit Thibault. Je suis en train de me dire qu'il doit y avoir une autre voie... Il y a forcément une source de magie en ce monde : la porte des mondes de la Terre.
- Mouais... c'est vague, mais c'est le seul indique que nous ayons. Mais où est-elle ?
- Bien cachée, pour être restée dissimulée tout ce temps, et d'après les esprits, elle est indétectable par magie. Seuls les Protecteurs devaient savoir où elle se trouve.
- Ah bah c'est bien notre chance, il n'y en a plus un seul.

Franck se matérialise soudain, à notre grand soulagement.
- Comment ça se passe ?
Nous lui racontons ce qui s'est passé.
- Ah... eh bien, ça tombe bien, je devrais pouvoir accéder aux archives des Protecteurs. Laissez-moi un moment, dit-il avant de redisparaître.
- Quatre jours...
- On n'a pas le droit à l'erreur. Qu'est-ce qu'il y aurait d'autre comme source de magie, à part les Dragons ?
- Je l'ignore.
- Bon... on se trouve un camp de base, quelque part ?
Nous nous téléportons au cœur d'une forêt.
- Voilà qui sera plus discret...

Franck finit par revenir au bout de deux interminables heures.
- Je l'ai trouvée ! Elle est dans une caverne très profonde, dans les Andes. J'ai les coordonnées... je devrais pouvoir nous y téléporter.
- Fais gaffe avec les téléportations à l'aveuglette...
- Téléportation draconique, sourit-il. Pas d'erreur possible.
Un instant plus tard...
- Oh.
- Eh ben ça alors...
Nous nous sommes matérialisés sur un grand disque doré, en plein dans une cité futuriste, et encerclés par des hommes armés qui nous tiennent en joue.
- Les mains en l'air ! N'espérez pas repartir par où vous êtes venus, vous êtes sur un piège de téléportée !
- Mais... mais qui êtes-vous ?
- Comme si vous ne le saviez pas ! Vous êtes arrivés comme ça, en plein dans une base des Protecteurs, sans le savoir ? Par hasard, peut-être ?
- Mais...
- Alerte scanner !
Un violent flash lumineux m'éblouit soudain, suivi par une pluie d'éclairs. Trop tard pour réagir d'une quelconque manière, nous sommes tous neutralisés.
- Entravez le dragon en priorité ! Entends-je avant de perdre conscience.