05-04-2022, 10:04 PM
64 - Doutes
Nous sentons notre navire accélérer brusquement, manquant de nous jeter à terre. La Princesse de l'Air se manifeste, l'air sombre.
- Le vent m'apporte des paroles et des actes, dit-elle. Vous vous êtes trahis, la servante de lumière a écouté vos paroles et deviné notre destination. Un dragon furieux fonce entre les mondes pour nous rattraper, et il n'y a aucun moyen d'échapper à ce destin. Si nous faisons demi-tour maintenant, plus jamais la prison ne sera accessible.
- Oh, eh bien, on a de quoi s'en débarrasser...
- La prison est un domaine de l'Équilibre, ce monde obéit à ses propres lois. La magie interdite ne peut y exister.
- Oh... là, on a un problème.
Tous les regards se tournent alors vers moi.
- Eh ! Je ne suis qu'un Drakkh ! Je ne suis pas de taille face à un Dragon !
- D'autant, ajoute Thibault, que si Inny a dit vrai, il va également y avoir un Prince des ténèbres, car aucune puissance ne peut y intervenir seule.
- C'est exact, confirme la princesse.
- Oh, génial...
Je me concentre sur les souvenirs de Tirn, tentant de trouver quelque chose qui pourrait nous aider. Nous fonçons vers notre mort, c'est tout ce que j'en retire. Tirn sait bien se battre, mais cette guerrière dragon est une véritable experte, et j'imagine que le prince qui est également envoyé ne doit pas non plus être un amateur.
- Nous devrons faire au mieux, dis-je. Si mon père était là...
- Étant donné les circonstances, dit la Princesse, je peux lui faire passer un message, et appeler mes sœurs à l'aider à venir vous rejoindre, toutefois, cela prendra du temps... qu'il vous faudra gagner.
- Combien de temps avant que nous arrivions ?
- Trois jours.
- Et les deux dragons ?
- Vous aurez deux heures d'avance. J'ignore si cela suffira pour vaincre les gardiens des sceaux et libérer l'Équilibre.
- Écoutez, dis-je, mieux vaut ne pas impliquer mon père dans cette histoire, je veux dire, les Coureurs d'Ombre n'ont jamais véritablement chercher à le libérer. Et s'ils se liguaient contre nous, eux aussi ?
- Il semblerait que les Coureurs d'Ombre soient très bien informés... ils doivent avoir asservis de puissants esprits. Ils passent par le royaume de l'Eau pour venir eux aussi vers la prison, mais j'ignore tout de leurs intentions.
- Mon père est avec eux ?
- Oui.
Zut... que ferai-je, si mon père s'oppose à nous ? Je ne vais pas l'affronter, ça c'est clair ! Mais la perspective qui risque de se présenter m'ennuie beaucoup. Non, la seule chose que je puisse faire, c'est le convaincre.
- Je me charge de mon père. Je tâcherai de le convaincre. Je ferai tout mon possible ! Mais j'interdis à quiconque de l'attaquer !
- Je comprends bien. Mais si c'est lui qui nous attaque, que feras-tu ?
- Euh... je... la seule chose à faire : je m'interposerai.
- C'est le mieux qui puisse arriver, dit Cédric. Nous comptons tous sur toi, Franck, pour empêcher que ça dégénère.
- Je ferai de mon mieux, dis-je tristement.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que la situation ne m'enchante pas du tout.
Je me retire dans ma cabine, accompagné de Fredrick qui me regarde avec compassion.
- Quoi qu'il arrive, dit-il, dis-toi que je suis avec toi.
- Merci, Fredrick, ça me fait vraiment chaud au cœur, mais ça me fait vraiment peur, cette histoire.
- Moi aussi, mais tant qu'on sera ensemble, on pourra réussir.
- C'est bien ça le problème... je n'affronterai pas mon père, et s'il refuse de m'écouter, je ne resterai pas impassible en cas d'affrontement, tu dois bien le comprendre.
- Oui, j'imagine très bien, si c'était mon propre père, ce serait pareil. Mais en même temps, tu es le mieux placé pour le convaincre. Et les autres te font suffisamment confiance pour te garder auprès d'eux, quoi qu'il puisse advenir.
- J'espère qu'ils ne font pas une grosse erreur...
- Moi aussi j'ai confiance en toi.
- Merci. Je t'aime.
- Je t'aime.
Nous nous embrassons, faisant tomber nos vêtements au sol petit à petit, et rejoignons le lit où nous nous unissons longuement avant de nous endormir, épuisés et heureux.
Fredrick est constamment à mes côtés pour me soutenir moralement, tout au long de ces trois jours, mais je ne peux m'empêcher d'angoisser à l'idée de ce qui nous attend.
Le deuxième jour, un sifflement inquiétant se fait entendre, et nous sortons tous sur le pont pour découvrir que la princesse de l'air nous a averti ainsi de l'approche d'un danger. Une silhouette se rapproche du bateau, puis une autre, et encore une autre, et nous entendons le grondement du tonnerre.
- Des oiseaux-tonnerre, dit Cédric en les regardant approcher. Des êtres natif du Royaume de l'Air, mais qui ne reconnaissent pas l'autorité de la Reine.
- Hostiles, j'imagine ?
- Souvent.
De près, ils sont largement moins grands que le Phœnix, mais néanmoins impressionnants. Ils font quatre mètres de long, et leurs ailes argentées sont bien plus grandes encore. Des éclairs crépitent sur leurs plumes, et claquent parfois en direction du bateau, mais les protections runiques les neutralisent. Moi, j'ai déjà commencé à me déshabiller frénétiquement. Les oiseaux décident alors de venir se poser sur le pont, et je comprends qu'ils risquent de gravement endommager le navire.
Le premier a une énorme surprise en voyant un adversaire à sa taille s'en prendre à lui. Je ne peux cracher le feu, de peur d'incendier le navire, mais je suis un adversaire redoutable.
Thibault lance une protection élémentale sur moi juste avant que je frappe l'oiseau, et je m'en félicite au vu de l'éclair qui jaillit du point d'impact.
La bête est projetée hors du navire, et les autres oiseaux s'écartent, circonspects. Je me concentre alors et joue sur leur peur, l'amplifiant de plus en plus, jusqu'à ce qu'ils prennent la fuite en poussant des cris. Je soupire et redeviens humain. Enfin... j'ai trouvé dans les souvenirs de Tirn une astuce intéressante : bloquer la transformation en humain juste avant la fin, ce qui me permet de conserver une partie de la force et de la résistance du Drakkh tout en ayant l'air parfaitement humain par ailleurs. J'échoue totalement cette fois-ci, mais je sais que je manque de pratique.
- Bien joué, Franck, dit Uria tandis que je ramasse mes vêtements.
- Merci.
- Tes tatouages ! Dit-elle soudain.
Je regarde mon torse, mais il est vierge de tout dessin. Apparemment, mes transformations ont brisé la magie des tatouages. Bon, de toute façon, je n'en ai plus besoin, largement. Ah, j'ai donc regagné les dix ans d'espérance de vie qu'ils m'avaient coûté, dix sur cinq mille...
Je ris avant de regagner ma cabine.
Fredrick a raison, je suis probablement la meilleure chance de réussite que nous ayons, mais cette chance ne vaut que si nous restons ensemble.
Je soupire. Ce ne sera pas facile...
Nous sentons notre navire accélérer brusquement, manquant de nous jeter à terre. La Princesse de l'Air se manifeste, l'air sombre.
- Le vent m'apporte des paroles et des actes, dit-elle. Vous vous êtes trahis, la servante de lumière a écouté vos paroles et deviné notre destination. Un dragon furieux fonce entre les mondes pour nous rattraper, et il n'y a aucun moyen d'échapper à ce destin. Si nous faisons demi-tour maintenant, plus jamais la prison ne sera accessible.
- Oh, eh bien, on a de quoi s'en débarrasser...
- La prison est un domaine de l'Équilibre, ce monde obéit à ses propres lois. La magie interdite ne peut y exister.
- Oh... là, on a un problème.
Tous les regards se tournent alors vers moi.
- Eh ! Je ne suis qu'un Drakkh ! Je ne suis pas de taille face à un Dragon !
- D'autant, ajoute Thibault, que si Inny a dit vrai, il va également y avoir un Prince des ténèbres, car aucune puissance ne peut y intervenir seule.
- C'est exact, confirme la princesse.
- Oh, génial...
Je me concentre sur les souvenirs de Tirn, tentant de trouver quelque chose qui pourrait nous aider. Nous fonçons vers notre mort, c'est tout ce que j'en retire. Tirn sait bien se battre, mais cette guerrière dragon est une véritable experte, et j'imagine que le prince qui est également envoyé ne doit pas non plus être un amateur.
- Nous devrons faire au mieux, dis-je. Si mon père était là...
- Étant donné les circonstances, dit la Princesse, je peux lui faire passer un message, et appeler mes sœurs à l'aider à venir vous rejoindre, toutefois, cela prendra du temps... qu'il vous faudra gagner.
- Combien de temps avant que nous arrivions ?
- Trois jours.
- Et les deux dragons ?
- Vous aurez deux heures d'avance. J'ignore si cela suffira pour vaincre les gardiens des sceaux et libérer l'Équilibre.
- Écoutez, dis-je, mieux vaut ne pas impliquer mon père dans cette histoire, je veux dire, les Coureurs d'Ombre n'ont jamais véritablement chercher à le libérer. Et s'ils se liguaient contre nous, eux aussi ?
- Il semblerait que les Coureurs d'Ombre soient très bien informés... ils doivent avoir asservis de puissants esprits. Ils passent par le royaume de l'Eau pour venir eux aussi vers la prison, mais j'ignore tout de leurs intentions.
- Mon père est avec eux ?
- Oui.
Zut... que ferai-je, si mon père s'oppose à nous ? Je ne vais pas l'affronter, ça c'est clair ! Mais la perspective qui risque de se présenter m'ennuie beaucoup. Non, la seule chose que je puisse faire, c'est le convaincre.
- Je me charge de mon père. Je tâcherai de le convaincre. Je ferai tout mon possible ! Mais j'interdis à quiconque de l'attaquer !
- Je comprends bien. Mais si c'est lui qui nous attaque, que feras-tu ?
- Euh... je... la seule chose à faire : je m'interposerai.
- C'est le mieux qui puisse arriver, dit Cédric. Nous comptons tous sur toi, Franck, pour empêcher que ça dégénère.
- Je ferai de mon mieux, dis-je tristement.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que la situation ne m'enchante pas du tout.
Je me retire dans ma cabine, accompagné de Fredrick qui me regarde avec compassion.
- Quoi qu'il arrive, dit-il, dis-toi que je suis avec toi.
- Merci, Fredrick, ça me fait vraiment chaud au cœur, mais ça me fait vraiment peur, cette histoire.
- Moi aussi, mais tant qu'on sera ensemble, on pourra réussir.
- C'est bien ça le problème... je n'affronterai pas mon père, et s'il refuse de m'écouter, je ne resterai pas impassible en cas d'affrontement, tu dois bien le comprendre.
- Oui, j'imagine très bien, si c'était mon propre père, ce serait pareil. Mais en même temps, tu es le mieux placé pour le convaincre. Et les autres te font suffisamment confiance pour te garder auprès d'eux, quoi qu'il puisse advenir.
- J'espère qu'ils ne font pas une grosse erreur...
- Moi aussi j'ai confiance en toi.
- Merci. Je t'aime.
- Je t'aime.
Nous nous embrassons, faisant tomber nos vêtements au sol petit à petit, et rejoignons le lit où nous nous unissons longuement avant de nous endormir, épuisés et heureux.
Fredrick est constamment à mes côtés pour me soutenir moralement, tout au long de ces trois jours, mais je ne peux m'empêcher d'angoisser à l'idée de ce qui nous attend.
Le deuxième jour, un sifflement inquiétant se fait entendre, et nous sortons tous sur le pont pour découvrir que la princesse de l'air nous a averti ainsi de l'approche d'un danger. Une silhouette se rapproche du bateau, puis une autre, et encore une autre, et nous entendons le grondement du tonnerre.
- Des oiseaux-tonnerre, dit Cédric en les regardant approcher. Des êtres natif du Royaume de l'Air, mais qui ne reconnaissent pas l'autorité de la Reine.
- Hostiles, j'imagine ?
- Souvent.
De près, ils sont largement moins grands que le Phœnix, mais néanmoins impressionnants. Ils font quatre mètres de long, et leurs ailes argentées sont bien plus grandes encore. Des éclairs crépitent sur leurs plumes, et claquent parfois en direction du bateau, mais les protections runiques les neutralisent. Moi, j'ai déjà commencé à me déshabiller frénétiquement. Les oiseaux décident alors de venir se poser sur le pont, et je comprends qu'ils risquent de gravement endommager le navire.
Le premier a une énorme surprise en voyant un adversaire à sa taille s'en prendre à lui. Je ne peux cracher le feu, de peur d'incendier le navire, mais je suis un adversaire redoutable.
Thibault lance une protection élémentale sur moi juste avant que je frappe l'oiseau, et je m'en félicite au vu de l'éclair qui jaillit du point d'impact.
La bête est projetée hors du navire, et les autres oiseaux s'écartent, circonspects. Je me concentre alors et joue sur leur peur, l'amplifiant de plus en plus, jusqu'à ce qu'ils prennent la fuite en poussant des cris. Je soupire et redeviens humain. Enfin... j'ai trouvé dans les souvenirs de Tirn une astuce intéressante : bloquer la transformation en humain juste avant la fin, ce qui me permet de conserver une partie de la force et de la résistance du Drakkh tout en ayant l'air parfaitement humain par ailleurs. J'échoue totalement cette fois-ci, mais je sais que je manque de pratique.
- Bien joué, Franck, dit Uria tandis que je ramasse mes vêtements.
- Merci.
- Tes tatouages ! Dit-elle soudain.
Je regarde mon torse, mais il est vierge de tout dessin. Apparemment, mes transformations ont brisé la magie des tatouages. Bon, de toute façon, je n'en ai plus besoin, largement. Ah, j'ai donc regagné les dix ans d'espérance de vie qu'ils m'avaient coûté, dix sur cinq mille...
Je ris avant de regagner ma cabine.
Fredrick a raison, je suis probablement la meilleure chance de réussite que nous ayons, mais cette chance ne vaut que si nous restons ensemble.
Je soupire. Ce ne sera pas facile...
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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