28-03-2022, 10:41 PM
56 - La Guerre des Âmes
La surprise de mon contrôleur passée, je me penche pour ramasser une épée tombée à terre, constatant, alors que je me redresse, que le combat s'est arrêté : tout le monde s'est écarté de son adversaire pour se retourner vers l'explosion de lumière, tout le monde me regarde, avec des expressions de surprise et d'horreur, chez mes amis, et de joie incrédule, chez mes ennemis. La championne des ténèbres éclate de rire, redonnant le signal du combat, tandis que Jean se porte au-devant de moi pour m'affronter.
Je pense que Cédric a compris ce qui s'est passé, mais il est aux prises avec la championne, aidé de Ludvik, et ne peut intervenir.
Quant à moi, alors que je lève mon arme contre Jean, je m'interroge : je ne suis pas censé pouvoir faire ça ! Cédric m'avait protégé avec son sort, non ? Ou alors...
Je regarde, du coin de l'œil, ce traître d'Adrian, ce vendu aux ténèbres qui nous a accompagné dans nos récentes aventures. Il a eu tout le temps nécessaire pour lever le sort qui me protégeait. Je le vois soudain lancer un éclair contre Finnadan, me confirmant qu'il a le don. Il a bien caché son jeu !
Et je fais quoi, maintenant ? Je suis une marionnette, dont la seule échappatoire est une action instinctive, irréfléchie, prise sur l'instant : pas facile, et surtout, très temporaire. Et Jean qui ne fait pas semblant de se battre, il se débrouille bien, le bougre ! Il faut dire qu'il a une vie entière d'expérience, et une lame enchantée qui l'avantage nettement. Un sorcelame comme moi voit ses pouvoirs magiques fortement réduits quand il a perdu son épée, mais je tente tout de même un sort simple, faisant apparaître une sphère lumineuse juste devant ses yeux. Mais j'ai dû me dissocier mentalement du combat pour ce faire, et Jean en a profité. Une douleur brûlante au coude m'oblige à lâcher mon arme, et je vois sa lame remonter vers mon torse, j'ai juste le temps de prendre un air horrifié avant que le coup porte malgré la tentative d'esquive qui m'a fait me jeter en arrière, et je m'effondre au sol, me tordant de douleur.
Je vais mourir. Cette certitude atroce m'emplit de terreur, je ne veux pas mourir ! Mais je sens mon corps s'engourdir, la douleur refluer, j'ai froid... la fin approche, tandis que je me vide de mon sang.
- Tu n'as pas à mourir. Voue-toi aux Ténèbres, et tu seras sauvé. Elles ont de grands projets pour toi, et...
- Oh non ! J'ai assez passé de temps avec une laisse pour en accepter une autre ! Au moins, la mort m'offre la liberté.
- Non. Nous te relèverons d'entre les morts, tu deviendras un mort-vivant, obligé d'accomplir notre volonté. Tu assisteras à tes actes sans pouvoir intervenir, et ce, pour l'éternité. Est-ce là l'avenir que tu désires ?
- Soyez maudits !
- Nous le sommes, de toute éternité. Et en retour, nous maudissons la création toute entière. Rejoins-nous de ton plein gré, deviens notre Champion !
- Non... je préfère mourir que de me mettre à votre service de mon plein gré. J'ai trop vu... les horreurs.. que vous...
- Vite ! La mort s'empare de toi ! Tu peux encore être sauvé, vite !
Je lâche prise, prenant la décision la plus courageuse de toute mon existence, et telle est la dernière pensée qui me passe par la tête avant que...
La Lumière.
Tirn avait tout prévu. Tout calculé.
Tout s'était passé comme il le voulait. Y compris sa mort, de mes propres mains.
Il avait su adapter ses plans, quand il avait compris que j'étais retombé sous influence. Il avait mis en moi sa propre énergie, prévue pour se déclencher à ma mort, mort qui briserait le sortilège de domination.
Je la sens m'emplir maintenant, une énergie prodigieuse, inhumaine, qui restaure mon corps, referme mes plaies, refait battre mon cœur, me fait respirer. J'ouvre les yeux. Ma conscience s'étend, je vois les filets de magie tissés dans ce combat, et je peux suivre du regard une trace laissée dans le royaume spirituel, celle d'un sort qui s'est brisé. Je peux voir d'où elle vient. Je souris. L'heure a sonné.
Je me téléporte près de Maadi, m'étonnant de pouvoir le faire, et de considérer que c'est en fait un jeu d'enfant. Maadi sursaute, et sa main vole vers son amulette. En vain. L'énergie du sort est bien trop faible pour dominer un être tel que moi. Car je comprends, enfin, qui je suis. Le plus grand Champion de la Lumière qu'ait connu Outremonde se tient devant lui, et son misérable visage se tord de peur. Je peux jouer sur cette peur, je le découvre, elle est comme une énergie que je peux intensifier à loisir. Je prends plaisir à le faire. Il est paralysé de terreur, ce monstre ignoble, ce manipulateur infâme, devenu pantin à son tour entre les mains d'une puissance autrement plus néfaste. En fin de compte, il me ferait presque pitié. Mais alors que son cœur cède et qu'il meurt de peur, je me détourne sans un regard, retournant au combat. J'utilise mon pouvoir nouveau pour faire un carnage parmi les agents des ténèbres, avant de me concentrer sur la Championne. Mais les derniers événements ont attiré l'attention... la mort de Maadi a informé les ténèbres que leur plan a échoué, et ils envoient des renforts : un Prince des ténèbres, rien que ça, se manifeste devant moi. Je l'affronte aussitôt, le catapultant hors de la passerelle, et me téléportant pour le rattraper.
- Comment est-ce possible ?
- Surprise ! La Lumière a plus d'un tour dans son sac.
- Nous éteindrons la Lumière partout dans le multivers ! Toi compris !
Il se transforme alors, prenant une forme plus adapté au combat, plus terrible aussi. Mais je ne m'inquiète pas. C'est dans mes gènes, il me suffit de les appeler à agir, d'une façon particulière. Papa, Maman, si jamais je reviens sur Terre, j'aurais beaucoup de questions à vous poser.
Par contre, je n'avais pas prévu que mon armure et mes vêtements se déchireraient lors de ma transformation.
Je pousse un rugissement de joie en ressentant ce nouveau corps, puissant, rapide, terriblement efficace.
- Alors, tu as fini par comprendre qui tu es. Le fils d'un Coureur d'Ombre et d'un humain, un Drakkh, si inférieur à un Dragon véritable, et qui, en outre, ne maîtrise pas encore son nouveau corps. Tu veux vraiment m'affronter ? Tu devrais plutôt te soumettre à moi.
- Je suis désormais libre, et je mourrai libre !
- Qu'il en soit ainsi.
Commence alors le combat le plus fantastique de toute ma vie, duel terrible où la finesse des sortilèges et des pouvoirs, subtilement utilisés pour déstabiliser l'adversaire, se mêle à la brutalité de l'affrontement, tout de crocs et de griffes, de jets de flamme et de rugissements, mêlés de téléportations et de coups fourrés, de sang et de douleur. J'ai en moi le savoir offert par l'un des plus anciens Serviteurs de la Lumière, qui en était venu à apprécier l'humanité au fil des millénaires, et qui avait appris à être extrêmement retors afin de survivre face à un adversaire supérieur en nombre.
Comme bien des Princes, celui-ci est nettement plus jeune qu'il ne le fut, et j'ai à ma disposition un savoir oublié même de la plupart des Dragons.
Il était là quand la Magie Interdite avait été utilisée de façon incontrôlée en Tenerba, faisant de ce monde ce qu'il est aujourd'hui. Il en sait plus sur ces pouvoirs que Cédric et Thibault réunis. Aussi près de la Citadelle de Diamant, je peux m'en servir sans déstabiliser encore plus ce monde.
Hasta la vista, baby.
Tandis que le Prince explose, je me rematérialise sur la plate-forme, découvrant alors seulement l'étrange grésillement, et vois de petits éclairs noirs qui crépitent sur mes écailles. Le sort, particulièrement discret et vicieux, explose alors, déclenchant une rafale d'énergie spirituelle chaotique qui m'envahit l'esprit et me fait sombrer dans l'inconscience.
Heureusement que le Prince n'est plus là pour en profiter.
La surprise de mon contrôleur passée, je me penche pour ramasser une épée tombée à terre, constatant, alors que je me redresse, que le combat s'est arrêté : tout le monde s'est écarté de son adversaire pour se retourner vers l'explosion de lumière, tout le monde me regarde, avec des expressions de surprise et d'horreur, chez mes amis, et de joie incrédule, chez mes ennemis. La championne des ténèbres éclate de rire, redonnant le signal du combat, tandis que Jean se porte au-devant de moi pour m'affronter.
Je pense que Cédric a compris ce qui s'est passé, mais il est aux prises avec la championne, aidé de Ludvik, et ne peut intervenir.
Quant à moi, alors que je lève mon arme contre Jean, je m'interroge : je ne suis pas censé pouvoir faire ça ! Cédric m'avait protégé avec son sort, non ? Ou alors...
Je regarde, du coin de l'œil, ce traître d'Adrian, ce vendu aux ténèbres qui nous a accompagné dans nos récentes aventures. Il a eu tout le temps nécessaire pour lever le sort qui me protégeait. Je le vois soudain lancer un éclair contre Finnadan, me confirmant qu'il a le don. Il a bien caché son jeu !
Et je fais quoi, maintenant ? Je suis une marionnette, dont la seule échappatoire est une action instinctive, irréfléchie, prise sur l'instant : pas facile, et surtout, très temporaire. Et Jean qui ne fait pas semblant de se battre, il se débrouille bien, le bougre ! Il faut dire qu'il a une vie entière d'expérience, et une lame enchantée qui l'avantage nettement. Un sorcelame comme moi voit ses pouvoirs magiques fortement réduits quand il a perdu son épée, mais je tente tout de même un sort simple, faisant apparaître une sphère lumineuse juste devant ses yeux. Mais j'ai dû me dissocier mentalement du combat pour ce faire, et Jean en a profité. Une douleur brûlante au coude m'oblige à lâcher mon arme, et je vois sa lame remonter vers mon torse, j'ai juste le temps de prendre un air horrifié avant que le coup porte malgré la tentative d'esquive qui m'a fait me jeter en arrière, et je m'effondre au sol, me tordant de douleur.
Je vais mourir. Cette certitude atroce m'emplit de terreur, je ne veux pas mourir ! Mais je sens mon corps s'engourdir, la douleur refluer, j'ai froid... la fin approche, tandis que je me vide de mon sang.
- Tu n'as pas à mourir. Voue-toi aux Ténèbres, et tu seras sauvé. Elles ont de grands projets pour toi, et...
- Oh non ! J'ai assez passé de temps avec une laisse pour en accepter une autre ! Au moins, la mort m'offre la liberté.
- Non. Nous te relèverons d'entre les morts, tu deviendras un mort-vivant, obligé d'accomplir notre volonté. Tu assisteras à tes actes sans pouvoir intervenir, et ce, pour l'éternité. Est-ce là l'avenir que tu désires ?
- Soyez maudits !
- Nous le sommes, de toute éternité. Et en retour, nous maudissons la création toute entière. Rejoins-nous de ton plein gré, deviens notre Champion !
- Non... je préfère mourir que de me mettre à votre service de mon plein gré. J'ai trop vu... les horreurs.. que vous...
- Vite ! La mort s'empare de toi ! Tu peux encore être sauvé, vite !
Je lâche prise, prenant la décision la plus courageuse de toute mon existence, et telle est la dernière pensée qui me passe par la tête avant que...
La Lumière.
Tirn avait tout prévu. Tout calculé.
Tout s'était passé comme il le voulait. Y compris sa mort, de mes propres mains.
Il avait su adapter ses plans, quand il avait compris que j'étais retombé sous influence. Il avait mis en moi sa propre énergie, prévue pour se déclencher à ma mort, mort qui briserait le sortilège de domination.
Je la sens m'emplir maintenant, une énergie prodigieuse, inhumaine, qui restaure mon corps, referme mes plaies, refait battre mon cœur, me fait respirer. J'ouvre les yeux. Ma conscience s'étend, je vois les filets de magie tissés dans ce combat, et je peux suivre du regard une trace laissée dans le royaume spirituel, celle d'un sort qui s'est brisé. Je peux voir d'où elle vient. Je souris. L'heure a sonné.
Je me téléporte près de Maadi, m'étonnant de pouvoir le faire, et de considérer que c'est en fait un jeu d'enfant. Maadi sursaute, et sa main vole vers son amulette. En vain. L'énergie du sort est bien trop faible pour dominer un être tel que moi. Car je comprends, enfin, qui je suis. Le plus grand Champion de la Lumière qu'ait connu Outremonde se tient devant lui, et son misérable visage se tord de peur. Je peux jouer sur cette peur, je le découvre, elle est comme une énergie que je peux intensifier à loisir. Je prends plaisir à le faire. Il est paralysé de terreur, ce monstre ignoble, ce manipulateur infâme, devenu pantin à son tour entre les mains d'une puissance autrement plus néfaste. En fin de compte, il me ferait presque pitié. Mais alors que son cœur cède et qu'il meurt de peur, je me détourne sans un regard, retournant au combat. J'utilise mon pouvoir nouveau pour faire un carnage parmi les agents des ténèbres, avant de me concentrer sur la Championne. Mais les derniers événements ont attiré l'attention... la mort de Maadi a informé les ténèbres que leur plan a échoué, et ils envoient des renforts : un Prince des ténèbres, rien que ça, se manifeste devant moi. Je l'affronte aussitôt, le catapultant hors de la passerelle, et me téléportant pour le rattraper.
- Comment est-ce possible ?
- Surprise ! La Lumière a plus d'un tour dans son sac.
- Nous éteindrons la Lumière partout dans le multivers ! Toi compris !
Il se transforme alors, prenant une forme plus adapté au combat, plus terrible aussi. Mais je ne m'inquiète pas. C'est dans mes gènes, il me suffit de les appeler à agir, d'une façon particulière. Papa, Maman, si jamais je reviens sur Terre, j'aurais beaucoup de questions à vous poser.
Par contre, je n'avais pas prévu que mon armure et mes vêtements se déchireraient lors de ma transformation.
Je pousse un rugissement de joie en ressentant ce nouveau corps, puissant, rapide, terriblement efficace.
- Alors, tu as fini par comprendre qui tu es. Le fils d'un Coureur d'Ombre et d'un humain, un Drakkh, si inférieur à un Dragon véritable, et qui, en outre, ne maîtrise pas encore son nouveau corps. Tu veux vraiment m'affronter ? Tu devrais plutôt te soumettre à moi.
- Je suis désormais libre, et je mourrai libre !
- Qu'il en soit ainsi.
Commence alors le combat le plus fantastique de toute ma vie, duel terrible où la finesse des sortilèges et des pouvoirs, subtilement utilisés pour déstabiliser l'adversaire, se mêle à la brutalité de l'affrontement, tout de crocs et de griffes, de jets de flamme et de rugissements, mêlés de téléportations et de coups fourrés, de sang et de douleur. J'ai en moi le savoir offert par l'un des plus anciens Serviteurs de la Lumière, qui en était venu à apprécier l'humanité au fil des millénaires, et qui avait appris à être extrêmement retors afin de survivre face à un adversaire supérieur en nombre.
Comme bien des Princes, celui-ci est nettement plus jeune qu'il ne le fut, et j'ai à ma disposition un savoir oublié même de la plupart des Dragons.
Il était là quand la Magie Interdite avait été utilisée de façon incontrôlée en Tenerba, faisant de ce monde ce qu'il est aujourd'hui. Il en sait plus sur ces pouvoirs que Cédric et Thibault réunis. Aussi près de la Citadelle de Diamant, je peux m'en servir sans déstabiliser encore plus ce monde.
Hasta la vista, baby.
Tandis que le Prince explose, je me rematérialise sur la plate-forme, découvrant alors seulement l'étrange grésillement, et vois de petits éclairs noirs qui crépitent sur mes écailles. Le sort, particulièrement discret et vicieux, explose alors, déclenchant une rafale d'énergie spirituelle chaotique qui m'envahit l'esprit et me fait sombrer dans l'inconscience.
Heureusement que le Prince n'est plus là pour en profiter.
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