25-11-2021, 11:56 PM
Cédric : De vieilles connaissances
Je suis inutile ici. Pas de magie. Pas d'armes. Pas de pouvoirs. Juste ma présence, encore que je n'aie pas l'impression que cela fasse une quelconque différence. Ah, mais non, on a toujours affronté ensemble la pire des adversités, et je n'aurais pas pu reculer alors que mes amis ont perdu leurs fils...
C'est triste. J'ai été si occupé avec mes propres recherches et la gestion de l'université que je n'ai pas trouvé le temps d'apprendre les techniques développées par Magnos. Tout un pan de connaissances ignorée pendant des millénaires alors qu'il est porteur de découvertes passionnantes sur la magie et l'esprit.
Il faut que j'implique Thibault et Stephan. Je vais leur offrir un poste à l'université où ils pourront travailler en commun pour comprendre toutes les implications de ces pouvoirs. J'espère qu'ils accepteront. Ils sont jeunes, semblent bien s'entendre, et sont passionnés. Ils pourraient faire de grandes choses ensemble.
Déjà, insuffler un vent de jeunesse parmi ce ramassis de croûtons...
Mais, une chose à la fois. Il faut déjà les retrouver...
Les autres sont fébrilement penchés sur leur carte, traçant tant bien que mal des traits en consultant boussole et diapason. Je croise les doigts en espérant que toute cette histoire va se terminer aujourd'hui.
- Pour le moment, la route nous permet d'aller dans la bonne direction.
- Elle n'existait pas à l'époque, dit Jean. Enfin, je ne crois pas... Pfff, vingt-cinq ans, c'est un peu trop pour moi.
- Profitons-en... Alors, où est-ce que se trouverait le nexus ?
- Hum... je comprends pourquoi il y a une route maintenant.
- Pourquoi ?
- Sur la carte, il est indiqué...
Je n'ai pas besoin d'entendre la suite. La pancarte, sur le grillage, dit :
Terrain militaire
ENTRÉE INTERDITE
Les ennuis ne sont pas terminés, on dirait...
Le chauffeur stoppe le minibus devant la grille.
- Je n'irai pas plus loin, les gars.
- Merci. On va descendre ici.
- Je vous attend ?
Nous nous consultons du regard.
- Non, inutile. Si besoin, on vous appellera. Allez en ville.
- D'accord. Dites, vous n'allez pas essayer d'entrer là-dedans, hein ?
- Non, du tout. Vous connaissez ce terrain ?
- Non, désolé.
Une fois le véhicule hors de vue, nous examinons attentivement la grille. Elle ne devraient pas nous arrêter longtemps. Reste que la situation risque de devenir délicate à l'intérieur... par la Lumière, que n'ai-je l'usage de la magie ici !
Mais les hommes en tenue de camouflage qui sortent de la forêt tout autour de nous nous épargnent de nous creuser la tête sur ce que nous devons faire... Leurs armes automatiques braquées sur nous, les militaires n'ont pas l'air de plaisanter du tout.
- Les mains en l'air ! Ne tentez rien, surtout, et encore moins quelque chose d'inhabituel ou nous ouvrons le feu sur tout le monde !
Curieuse remarque...
Nous sommes rapidement menottés et fouillés, puis la grille est ouverte tandis qu'un camion s'avance. Nous montons à l'intérieur et attendons, allongés à même le sol. Un moment plus tard, un vrombissement de moteur se fait entendre. Une moto, qui s'arrête net. Le moteur est coupé alors que des ordres sont lancés, puis quelqu'un est allongé au sol avec nous.
Je n'arrive pas à voir qui c'est, étant mal placé, mais Ludvik pousse un gémissement et murmure quelque chose d'incompréhensible.
Le camion repart alors... dans la direction du nexus.
Est-ce une coïncidence ? Je ne crois pas. J'ai l'impression que ce qui s'est passé sur Terre ces cinq dernières années va bien plus loin que la crise sécuritaire actuelle.
Le voyage est assez rapide, marqué par plusieurs arrêts et des descentes, puis nous sommes remis sur nos pieds et descendons dans un parking souterrain. On nous pousse en avant, nous faisant emprunter divers couloirs avant de prendre un ascenseur. Nous sommes finalement enfermés dans des cellules individuelles, sans que l'on nous retire nos menottes. Quatre murs, une porte blindée, et rien d'autre.
J'ai tout le temps de pester contre notre malchance. Nous étions de toute évidence attendus. La FSI a dû comprendre rapidement où nous allions, et les prévenir.
L'attente se prolonge douloureusement, des heures me semble-t-il, puis la porte s'ouvre de nouveau. Je suis conduit dans une grande salle, dans laquelle on me... suggère... de m'asseoir. Les autres arrivent un par un.
Enfin, une porte en face de celle que nous avons empruntée s'ouvre. Trois hommes entrent, vêtus identiquement de tenues gris sombre.
Ils ordonnent aux militaires de nous détacher et de sortir, et j'examine les hommes qui doivent être de la FSI. Pas un pour rattraper l'autre. Ils affichent tous les trois un petit sourire satisfait.
- Madame, messieurs, veuillez excuser la manière dont vous avez été conduits jusqu'ici, mais nous tenions à avoir une discussion avec vous, et cet endroit s'y prête admirablement.
- Nous ne sommes pas originaires de la Terre mais du monde d'Aldania, qui est relié à Outremonde par son propre nexus. Nous sommes arrivés sur Terre pour reprendre en main les opérations après le désastre fait par le précédent responsable, un incompétent, mais qui avait de sérieux appuis politiques. Il avait fondé sa propre organisation, avons-nous découvert, sous le nom de protecteurs, mais suivant ses propres idées et ambitions. Je suis désolé de ce que vous avez pu subir par sa faute, il ne s'agissait aucunement de ses ordres initiaux. Mais nous avons été coupés de la Terre avant d'avoir pu informer notre monde de ce qui s'était passé ici.
- Nous avons été assez surpris, reprend le troisième. Lorsque le nexus reliant la Terre à Outremonde a été réactivé en Australie, nous nous sommes grandement réjouis, pensant que les nôtres s'en étaient chargés, avec une avance considérable sur nos prévisions. Mais notre réseau de surveillance a rapidement indiqué que quelque chose clochait. Nos agents sur place vous ont raté, mais Big Brother, un logiciel expert en analyse de visages qui travaille avec le réseau de caméras qui a été installé partout dans le pays, a identifié une anomalie : vous.
- Vous étiez censés être morts ou disparus depuis l'époque de la fermeture du portail, ce ne pouvait être une coïncidence. Vous deviez avoir quelque chose à faire avec la restauration du nexus. Nous vous avons mis sous surveillance, avons écouté vos conversations autant que possible, et avons compris votre but. Nos appareils ont détecté le réalignement du nexus sur son ancien emplacement, comme prévu. Vous vous dirigiez vers la base que nous avions installée pour sécuriser nos voyages vers et depuis Outremonde, ce qui nous a bien confirmé que vous comptiez repartir. Ce qui ne nous dérange pas outre mesure, nous allons même vous y aider en gage de bonne volonté.
Cela fait beaucoup d'informations à digérer d'un coup. Le silence se fait pendant un moment, puis je remarque que Jean adresse une question silencieuse à Marc, qui secoue la tête négativement. Les enfants ne se sont jamais trouvés dans les environs. Nous avons fait tout ça pour rien.
- Cependant, nous ne pouvons pas vous laisser avec certains artefacts particuliers que nous avons trouvé en votre possession...
Il lève le Diapason des Âmes et l'examine.
- Ceci a fait réagir nos instruments de façon surprenante. Il semble relié au nexus... est-ce avec ceci que vous l'avez réactivé ?
Silence, et regard furieux d'Erynia.
- Allons, ne nous obligez pas à recourir à la violence.
L'homme appuie sur un bouton, et un écran s'allume.
Nous voyons un jeune homme qui est en ce moment dans une cellule comme celles dans lesquelles nous étions.
- Salauds, dit Ludvik. Il n'est pour rien dans tout ça, il n'est au courant de rien, que voulez-vous qu'il vous dise ?
- Allons, allons. Combien de temps pourrez-vous le voir souffrir avant de nous dire ce que nous voulons savoir ? Et sachez que s'il nous arrive quelque chose ici, il mourra bien avant que vous l'atteigniez.
Ludvik baisse la tête, dégouté, puis lâche :
- C'est exactement ça. C'est le Diapason des Âmes. Il est lié aux nexus, mais il est tout sauf fiable.
- Bonne réponse. En fait, nous connaissions cet artefact. Vous voyez, vous n'avez pas intérêt à nous mentir... question suivante :
Il sort un autre objet d'un sac posé à côté de lui et mon cœur fait un bond.
Ludvik ! Tu n'as quand même pas emmené ça sur Terre ?!
- Est-ce bien la flûte de Cheng ? Celle qui permet d'appeler le Phœnix ?
Je suis inutile ici. Pas de magie. Pas d'armes. Pas de pouvoirs. Juste ma présence, encore que je n'aie pas l'impression que cela fasse une quelconque différence. Ah, mais non, on a toujours affronté ensemble la pire des adversités, et je n'aurais pas pu reculer alors que mes amis ont perdu leurs fils...
C'est triste. J'ai été si occupé avec mes propres recherches et la gestion de l'université que je n'ai pas trouvé le temps d'apprendre les techniques développées par Magnos. Tout un pan de connaissances ignorée pendant des millénaires alors qu'il est porteur de découvertes passionnantes sur la magie et l'esprit.
Il faut que j'implique Thibault et Stephan. Je vais leur offrir un poste à l'université où ils pourront travailler en commun pour comprendre toutes les implications de ces pouvoirs. J'espère qu'ils accepteront. Ils sont jeunes, semblent bien s'entendre, et sont passionnés. Ils pourraient faire de grandes choses ensemble.
Déjà, insuffler un vent de jeunesse parmi ce ramassis de croûtons...
Mais, une chose à la fois. Il faut déjà les retrouver...
Les autres sont fébrilement penchés sur leur carte, traçant tant bien que mal des traits en consultant boussole et diapason. Je croise les doigts en espérant que toute cette histoire va se terminer aujourd'hui.
- Pour le moment, la route nous permet d'aller dans la bonne direction.
- Elle n'existait pas à l'époque, dit Jean. Enfin, je ne crois pas... Pfff, vingt-cinq ans, c'est un peu trop pour moi.
- Profitons-en... Alors, où est-ce que se trouverait le nexus ?
- Hum... je comprends pourquoi il y a une route maintenant.
- Pourquoi ?
- Sur la carte, il est indiqué...
Je n'ai pas besoin d'entendre la suite. La pancarte, sur le grillage, dit :
Terrain militaire
ENTRÉE INTERDITE
Les ennuis ne sont pas terminés, on dirait...
Le chauffeur stoppe le minibus devant la grille.
- Je n'irai pas plus loin, les gars.
- Merci. On va descendre ici.
- Je vous attend ?
Nous nous consultons du regard.
- Non, inutile. Si besoin, on vous appellera. Allez en ville.
- D'accord. Dites, vous n'allez pas essayer d'entrer là-dedans, hein ?
- Non, du tout. Vous connaissez ce terrain ?
- Non, désolé.
Une fois le véhicule hors de vue, nous examinons attentivement la grille. Elle ne devraient pas nous arrêter longtemps. Reste que la situation risque de devenir délicate à l'intérieur... par la Lumière, que n'ai-je l'usage de la magie ici !
Mais les hommes en tenue de camouflage qui sortent de la forêt tout autour de nous nous épargnent de nous creuser la tête sur ce que nous devons faire... Leurs armes automatiques braquées sur nous, les militaires n'ont pas l'air de plaisanter du tout.
- Les mains en l'air ! Ne tentez rien, surtout, et encore moins quelque chose d'inhabituel ou nous ouvrons le feu sur tout le monde !
Curieuse remarque...
Nous sommes rapidement menottés et fouillés, puis la grille est ouverte tandis qu'un camion s'avance. Nous montons à l'intérieur et attendons, allongés à même le sol. Un moment plus tard, un vrombissement de moteur se fait entendre. Une moto, qui s'arrête net. Le moteur est coupé alors que des ordres sont lancés, puis quelqu'un est allongé au sol avec nous.
Je n'arrive pas à voir qui c'est, étant mal placé, mais Ludvik pousse un gémissement et murmure quelque chose d'incompréhensible.
Le camion repart alors... dans la direction du nexus.
Est-ce une coïncidence ? Je ne crois pas. J'ai l'impression que ce qui s'est passé sur Terre ces cinq dernières années va bien plus loin que la crise sécuritaire actuelle.
Le voyage est assez rapide, marqué par plusieurs arrêts et des descentes, puis nous sommes remis sur nos pieds et descendons dans un parking souterrain. On nous pousse en avant, nous faisant emprunter divers couloirs avant de prendre un ascenseur. Nous sommes finalement enfermés dans des cellules individuelles, sans que l'on nous retire nos menottes. Quatre murs, une porte blindée, et rien d'autre.
J'ai tout le temps de pester contre notre malchance. Nous étions de toute évidence attendus. La FSI a dû comprendre rapidement où nous allions, et les prévenir.
L'attente se prolonge douloureusement, des heures me semble-t-il, puis la porte s'ouvre de nouveau. Je suis conduit dans une grande salle, dans laquelle on me... suggère... de m'asseoir. Les autres arrivent un par un.
Enfin, une porte en face de celle que nous avons empruntée s'ouvre. Trois hommes entrent, vêtus identiquement de tenues gris sombre.
Ils ordonnent aux militaires de nous détacher et de sortir, et j'examine les hommes qui doivent être de la FSI. Pas un pour rattraper l'autre. Ils affichent tous les trois un petit sourire satisfait.
- Madame, messieurs, veuillez excuser la manière dont vous avez été conduits jusqu'ici, mais nous tenions à avoir une discussion avec vous, et cet endroit s'y prête admirablement.
- Nous ne sommes pas originaires de la Terre mais du monde d'Aldania, qui est relié à Outremonde par son propre nexus. Nous sommes arrivés sur Terre pour reprendre en main les opérations après le désastre fait par le précédent responsable, un incompétent, mais qui avait de sérieux appuis politiques. Il avait fondé sa propre organisation, avons-nous découvert, sous le nom de protecteurs, mais suivant ses propres idées et ambitions. Je suis désolé de ce que vous avez pu subir par sa faute, il ne s'agissait aucunement de ses ordres initiaux. Mais nous avons été coupés de la Terre avant d'avoir pu informer notre monde de ce qui s'était passé ici.
- Nous avons été assez surpris, reprend le troisième. Lorsque le nexus reliant la Terre à Outremonde a été réactivé en Australie, nous nous sommes grandement réjouis, pensant que les nôtres s'en étaient chargés, avec une avance considérable sur nos prévisions. Mais notre réseau de surveillance a rapidement indiqué que quelque chose clochait. Nos agents sur place vous ont raté, mais Big Brother, un logiciel expert en analyse de visages qui travaille avec le réseau de caméras qui a été installé partout dans le pays, a identifié une anomalie : vous.
- Vous étiez censés être morts ou disparus depuis l'époque de la fermeture du portail, ce ne pouvait être une coïncidence. Vous deviez avoir quelque chose à faire avec la restauration du nexus. Nous vous avons mis sous surveillance, avons écouté vos conversations autant que possible, et avons compris votre but. Nos appareils ont détecté le réalignement du nexus sur son ancien emplacement, comme prévu. Vous vous dirigiez vers la base que nous avions installée pour sécuriser nos voyages vers et depuis Outremonde, ce qui nous a bien confirmé que vous comptiez repartir. Ce qui ne nous dérange pas outre mesure, nous allons même vous y aider en gage de bonne volonté.
Cela fait beaucoup d'informations à digérer d'un coup. Le silence se fait pendant un moment, puis je remarque que Jean adresse une question silencieuse à Marc, qui secoue la tête négativement. Les enfants ne se sont jamais trouvés dans les environs. Nous avons fait tout ça pour rien.
- Cependant, nous ne pouvons pas vous laisser avec certains artefacts particuliers que nous avons trouvé en votre possession...
Il lève le Diapason des Âmes et l'examine.
- Ceci a fait réagir nos instruments de façon surprenante. Il semble relié au nexus... est-ce avec ceci que vous l'avez réactivé ?
Silence, et regard furieux d'Erynia.
- Allons, ne nous obligez pas à recourir à la violence.
L'homme appuie sur un bouton, et un écran s'allume.
Nous voyons un jeune homme qui est en ce moment dans une cellule comme celles dans lesquelles nous étions.
- Salauds, dit Ludvik. Il n'est pour rien dans tout ça, il n'est au courant de rien, que voulez-vous qu'il vous dise ?
- Allons, allons. Combien de temps pourrez-vous le voir souffrir avant de nous dire ce que nous voulons savoir ? Et sachez que s'il nous arrive quelque chose ici, il mourra bien avant que vous l'atteigniez.
Ludvik baisse la tête, dégouté, puis lâche :
- C'est exactement ça. C'est le Diapason des Âmes. Il est lié aux nexus, mais il est tout sauf fiable.
- Bonne réponse. En fait, nous connaissions cet artefact. Vous voyez, vous n'avez pas intérêt à nous mentir... question suivante :
Il sort un autre objet d'un sac posé à côté de lui et mon cœur fait un bond.
Ludvik ! Tu n'as quand même pas emmené ça sur Terre ?!
- Est-ce bien la flûte de Cheng ? Celle qui permet d'appeler le Phœnix ?
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Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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