Chapitre VII (Suite)
Dix-sept heures. Eric contacte Lucas.
- Je peux te voir Lucas ?
- Si tu veux mais rapidement. J’organise une petite fête à l’appartement. Tu sais où est Jade ? Elle a disparu depuis ce matin. Elle ne répond pas ni à mes SMS, ni à mes appels et j’ai absolument besoin d’elle pour ce soir.
Eric élude la question. Il préfère aborder la situation en tête à tête.
- Tu sais que ta mère est hospitalisée ?
- Ah bon ? Non je ne savais pas.
- On en parlera tout à l’heure.
- Tu as vu les nouvelles photos que j’ai publiées ? Elles sont torrides. Jade a vraiment assurée.
- Non ! J’irai voir cet après-midi.
- Tu me diras ce que tu en penses. Alors à tout à l’heure On se voit au café du port à dix-huit heures.
Eric est consterné devant l’aplomb de Lucas. Il se connecte sur le site pornographique, va dans le répertoire de Jade et ce qu’il voit le bouleverse au plus haut point.
Au début de la soirée, la jeune femme est souriante un verre de Vodka à la main, en petite robe courte, noire avec un joli décolleté. Puis, arrivent les copains, les visages goguenards, le déshabillage forcé, l’arrachage brutal de la culotte suivi du soutien-gorge puis les scènes de plus en plus hards qui envahissent l’écran les unes après les autres.
Des yeux de Jade, la douleur et la souffrance transpirent à travers les différentes représentations numériques pour faire place immuablement et ostensiblement à la révolte, à la peur, à l’effroi puis à la résignation, l’abnégation. Les derniers clichés sont justes insoutenables. Toutes les résistances physiques et morales ont été vaincues, annihilées dans leurs fondements. Ne subsistent que l’instinct de survie recroquevillé sur lui même ; un corps dissocié de son âme, abandonné à la perversité des acteurs, un objet sexuel bestial, abusé, humilié, prosterné, jeté dans un coin comme un kleenex usagé démuni de tout intérêt.
Tout cela dépasse l’entendement. Comment des hommes peuvent se comporter de la sorte ? Pourquoi ? Dans quel but ? Eric ne comprend pas, écœuré par le genre humain. Il lève des yeux émus sur Jade, assise tranquillement à la barre du bateau. La jeune femme est mignonne, intriguée par les nombreux instruments de bords. Rien ne laisse présager des affres immondes auxquelles elle a été confrontées la nuit dernière. Elle est calme, reposée, confiante. De quelle force morale faut-il être investi pour effacer pareil ignominie en un laps de temps aussi court ?
Eric s’approche de Jade. Elle sourit en croisant son regard.
- C’est trop cool. J’aimerai bien apprendre à naviguer. Ça sert à quoi ça ?
- J’ai vu les photos prises par Lucas. Elles sont terriblement inhumaines, humiliantes au possible. Tu devrais vraiment porter plainte.
Le sourire de Jade est tombé d’un seul coup remplacé par une détresse immense. La jeune femme, le visage fermé tremble maintenant comme une feuille. L’émotion a pris le pas sur la sérénité, une émotion intense, incontrôlable.
- Tu les as toutes vues ?
- Oui.
- Pourquoi ? Pourquoi tu les as regardées. C’est mon corps, c’est ma vie. Ça m’appartient. Tu n’avais pas le droit ! Pas toi !
- Ça change quoi ?
- Ça change que j’avais confiance en toi et maintenant, je ne sais plus. Tu vas me prendre pour une salope, pour une putain. Je ne voulais pas que tu aies cette image de moi. Pas toi Eric.
Jade se lève en pleurs, saute du bateau sur le ponton et s’enfuit prestement pour disparaître derrière les boutiques du port.
Dix-sept heures. Eric contacte Lucas.
- Je peux te voir Lucas ?
- Si tu veux mais rapidement. J’organise une petite fête à l’appartement. Tu sais où est Jade ? Elle a disparu depuis ce matin. Elle ne répond pas ni à mes SMS, ni à mes appels et j’ai absolument besoin d’elle pour ce soir.
Eric élude la question. Il préfère aborder la situation en tête à tête.
- Tu sais que ta mère est hospitalisée ?
- Ah bon ? Non je ne savais pas.
- On en parlera tout à l’heure.
- Tu as vu les nouvelles photos que j’ai publiées ? Elles sont torrides. Jade a vraiment assurée.
- Non ! J’irai voir cet après-midi.
- Tu me diras ce que tu en penses. Alors à tout à l’heure On se voit au café du port à dix-huit heures.
° – °
Eric est consterné devant l’aplomb de Lucas. Il se connecte sur le site pornographique, va dans le répertoire de Jade et ce qu’il voit le bouleverse au plus haut point.
Au début de la soirée, la jeune femme est souriante un verre de Vodka à la main, en petite robe courte, noire avec un joli décolleté. Puis, arrivent les copains, les visages goguenards, le déshabillage forcé, l’arrachage brutal de la culotte suivi du soutien-gorge puis les scènes de plus en plus hards qui envahissent l’écran les unes après les autres.
Des yeux de Jade, la douleur et la souffrance transpirent à travers les différentes représentations numériques pour faire place immuablement et ostensiblement à la révolte, à la peur, à l’effroi puis à la résignation, l’abnégation. Les derniers clichés sont justes insoutenables. Toutes les résistances physiques et morales ont été vaincues, annihilées dans leurs fondements. Ne subsistent que l’instinct de survie recroquevillé sur lui même ; un corps dissocié de son âme, abandonné à la perversité des acteurs, un objet sexuel bestial, abusé, humilié, prosterné, jeté dans un coin comme un kleenex usagé démuni de tout intérêt.
Tout cela dépasse l’entendement. Comment des hommes peuvent se comporter de la sorte ? Pourquoi ? Dans quel but ? Eric ne comprend pas, écœuré par le genre humain. Il lève des yeux émus sur Jade, assise tranquillement à la barre du bateau. La jeune femme est mignonne, intriguée par les nombreux instruments de bords. Rien ne laisse présager des affres immondes auxquelles elle a été confrontées la nuit dernière. Elle est calme, reposée, confiante. De quelle force morale faut-il être investi pour effacer pareil ignominie en un laps de temps aussi court ?
Eric s’approche de Jade. Elle sourit en croisant son regard.
- C’est trop cool. J’aimerai bien apprendre à naviguer. Ça sert à quoi ça ?
- J’ai vu les photos prises par Lucas. Elles sont terriblement inhumaines, humiliantes au possible. Tu devrais vraiment porter plainte.
Le sourire de Jade est tombé d’un seul coup remplacé par une détresse immense. La jeune femme, le visage fermé tremble maintenant comme une feuille. L’émotion a pris le pas sur la sérénité, une émotion intense, incontrôlable.
- Tu les as toutes vues ?
- Oui.
- Pourquoi ? Pourquoi tu les as regardées. C’est mon corps, c’est ma vie. Ça m’appartient. Tu n’avais pas le droit ! Pas toi !
- Ça change quoi ?
- Ça change que j’avais confiance en toi et maintenant, je ne sais plus. Tu vas me prendre pour une salope, pour une putain. Je ne voulais pas que tu aies cette image de moi. Pas toi Eric.
Jade se lève en pleurs, saute du bateau sur le ponton et s’enfuit prestement pour disparaître derrière les boutiques du port.
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