Hier, 12:08 PM
Chambres à louer
Paul et Denis s'étaient rencontrés en première année de fac, et ils avaient copiné facilement. D'allures ressemblantes — grands, sveltes et bruns itou — ils étaient de même souriants et amènes. Et romantiques en diable !
Aussi, quand la fin de l'année s'annonça, songèrent-ils à se trouver un appartement à louer en commun. Leurs relations estudiantines leur facilitèrent la tâche, et dès le début de juillet, ils avaient une adresse sérieuse. Sans pourtant avoir rencontré les deux locataires précédents : car il s'agissait de deux chambres sises en un vaste appartement, et non d'une colocation.
Le propriétaire était un quadragénaire fort avenant, qui les reçut avec le sourire. Châtain et apparemment sportif, ce mec était charmant, et il fit vite fait l'article aux garçons : deux chambre assez spacieuses et séparées par une salle de bains commune. Ces jeunes messieurs auraient aussi accès à la cuisine. La partie réservée au proprio étant séparée, on ne se gênerait pas.
Peu argentés, ces jeunes gens décidèrent de prendre là leurs quartiers, puisqu'ils ne partaient pas en vacances, et que l'endroit était agréable.
Le soir de leur emménagement (qui fut facile, vu qu'ils ne trimballaient pas des conteneurs !), leur propriétaire, nommé Septime, les pria à l'apéritif, et l'on causa.
Ce mec était charmant, cultivé et assurément de bonne compagnie ; il travaillait la plupart du temps chez lui et semblait avoir les moyens...
La vie céans s'organisa. Quelques jours plus tard, alors qu'il rentraient d'une flânerie en ville — ils passaient du temps ensemble, n'ayant aucune autre obligation — ils tombèrent sur Septime, nu, qui rigola en se trouvant nez à nez avec eux.
— Oh ! J'espère que je ne vous choque pas, Messieurs ! Mais l'été s'annonce chaud et... j'ai l'habitude de prendre mes aises...
— Nous ne sommes pas tout à fait des petites filles, vous savez ! répliqua Paul, le plus déluré des deux.
— Il va de soi que vous pouvez en faire autant. Je vous préviendrai évidemment si je dois recevoir !
On se sépara, et l’on rigola doucement.
— Tu te vois à poil devant le vieux ? demanda Denis.
— Oh, le vieux… c’est toi qui le dis ! T’as vu comme il est gaulé, pour son âge ? J’nous en souhaite autant, à la même vieuture !
— Ouais, t'as raison... Reste à savoir si ses conquêtes se promènent à poil aussi ici !
Ces jeunes gens eurent une réponse en fin de semaine : le taulier avait donc prévenu qu'il recevait, et de fait, on se calfeutra dans sa chambre — mais la salle de bain ouvrait sur les deux chambres, aussi n'était-on pas cloîtré.
Cependant, il fallut que Paul allât quérir un gorgeon frais — et même deux — et il croisa là un couple nu, garçon et fille, qui préparait à manger. On se salua bourgeoisement, et Paul se présenta.
— Mais... vous êtes pas invités ? s'étonna la fille.
— Nous sommes les locataires de Monsieur, pas ses amis !
— Ah ! fit le mec. Mais...
— Rien ! Oubliez-nous, et amusez-vous bien !
On gloussa dans la chambre de Denis quand Paul narra la rencontre. Et bien que les portes des chambres fussent munies d'un panneau « Privé », on vit plusieurs fois la poignée s'animer... Mais on avait fermé à clé. Ce qui n'empêcha pas qu'on entendît de vifs éclats de rire sans le couloir !
Bref, on ne s'attendait pas à pouvoir dormir de sitôt...
Le samedi matin, on alla à la cuisine, et l'on tomba sur un joli minet, nu, qui se cacha aussitôt la quéquette.
— Oh ! Cache rien, on a la même... et p't'êt' même en moins bien ! fit Paul en riant. T'es un rescapé de la soirée ?
— Euh... Non, je suis... le neveu... de mon oncle.
— Enchantés ! Paul, et lui c'est Denis.
— Anatole.
Ce jeune homme ayant ôté sa main, il dévoila un fort joli serpent rose, qui impressionna.
On se posa alors autour de la table et l'on papota de choses et d'autres. Le minet était lui aussi étudiant, mais en première année. Il plut aux garçons par sa gentillesse, sa bonne éducation et sa culture aussi. Parut alors le proprio, nu itou, qui salua et demanda en s'assayant:
— Pas trop de soucis, hier soir ? Ils étaient un peu... énervés, mes invités... sauf mon neveu chéri, qui est toujours le plus classe possible !
Le minet sourit, et l'on passa à autre chose. Rentrés chez eux, les garçons commentèrent évidemment la situation...
— Donc le vieux se fait des p'tits jeunes... dont son neveu !
— On en sait rien, tempéra Denis, t'affole pas !
— En tout cas la minette... miam ! Et y en avait p'têt' d'autres ! Oh p'tain ! Je sens que l'été va être chaud !
— Y a rien de fait : t'emballe pas la quéquette trop vite ! Et le neveu a l'air gentil...
— …et bien monté ! T'as remarqué ?
— Difficile de rater ça... fit Denis, rêveur.
— T'es pas à te plaindre non plus ! Jaloux ?
— Admiratif... pourquoi pas ?
— Tiens ! fit Paul, étonné, j'te savais pas bivoltage !
— J'ai rien dit ! J'ai juste vu un mec bien équipé !
On s'en tint là pour les aveux, et Denis se demanda s'il ne s'était pas trahi : car cet enfant, qui n'était point puceau, se demandait depuis longtemps quel effet ça faisait, de se trouver dans l'intimité d'un garçon...
On alla à ses affaires, et quand Denis rentra d'une virée en ville, vers quatre heures, il tomba sur le neveu... un Anatole toujours nu et assis dans la cuisine. Et souriant.
— T'étonne pas de me voir enore là : je vais rester plusieurs jours ici. Je dors sur le canapé du bureau., je suis habitué !
On causa de choses et d'autres, de la fac surtout, et Anatole lâcha soudain :
— Tonton Septime est de sortie pour la journée, et la nuit aussi... On est tranquilles !
— T'as l'intention d'organiser une nouvelle orgie ?
— Ah ! Ah ! Non... mais... pourquoi pas un dîner avec vous ?
— Oui, ce serait sympa... mais je sais pas ce que fait Paul ce soir. Moi, je suis libre.
— C'est le principal ! conclut Anatole, le regard ailleurs. Appelle-le, peut-être ?
Denis s'exécuta, amusé... et peut-être déjà un peu troublé. Il eut réponse à ses intimes questions en voyant le large sourire d'Anatole lorsqu'il lui transmit le programme de Paul : ce garçon ne prévoyait pas de rentrer de la nuit, étant déjà en de chaudes mains...
— T'acceptes mon invitation, tout seul, alors ?
Denis s'alla doucher et s'occupa de ses affaires un temps, avant que vers six heures, Anatole frappât. Il était nu, comme le neveu, qui proposa, tout sourire :
— Et si on commençait maintenant ? C'est pas l'heure de l'apéro ?
On se transporta au salon, où Denis vit avec étonnement un apéro de classe tout préparé : bulles d'Alsace, petits fours chauds et froids... dans le cristal et la porcelaine de Tonton Septime. Anatole rayonnait, et Denis n'eut pas de peine à se convaincre de se laisser faire...
Où l'on causa, d'abord, de tout et de rien, avant qu'habilement, au jugé de Denis, Anatole fît glisser la conversation sur le tapis de l'intimité...
— Il est rudement bien foutu, ton pote !
— Il t'épate ?
— Ouais, biens sûr... mais c'est pas le châssis qui fait la valeur d'un mec.
— Et quoi, alors... si t'as un avis sur la question ?
— Le charme, en général, et l'harmonie en tout. Et le mental, évidemment ! T'en penses quoi, toi ?
— Ben... pareil. Et si tu veux le savoir, Paul est aussi harmonieux au mental qu'au physique.
— Est-ce que... il te plaît ?
— Oh ! Il est tellement occupé avec les filles !
— Et toi ?
Piégé, Denis hésita une seconde ou deux... ce qui était un début d'aveu, il le sentit bien au regard intéressé d'Anatole.
— Non, pas trop... murmura-t-il.
— Un peu ? insista l'autre, doucement.
— Non.
Anatole sourit largement :
— Bienvenue au club !
— Oh ! fit Denis, tout rouge.
— T'embête pas, va ! Moi non plus, j'ai pas trop de secondes à accorder aux filles !
On retrinqua en se regardant dans les yeux, et Denis céda au calme et apaisant sourire du garçon. Où Denis crut gagner du temps en demandant :
— Mais... qu'est-ce que tu fais dans les soirées de ton oncle ?
— Ah ! En fait, c'est Tonton Septime qui m'a deviné gay... Quand j'étais un ado qui commençait à monter en graine, il m'a appris les gestes qui sauvent, et il m'invite de temps à autre à ses soirées, où il prend soin de prier aussi des garçons compatibles avec moi...
— Vive la famille! lâcha Denis malgré lui, faisant rire Anatole.
— T'es drôle, toi ! Pas choqué ?
— J'aurais sans doute bien eu besoin d'un oncle du même tonneau, oui !
— Oh ! Je te le prête volontiers : il est adorable... et super bien foutu, t'as vu ! Et si tu veux pas de l'oncle, il te reste le...
— ...neveu ? osa compléter Denis.
— Ben... fit Anatole en baissant le nez, je dis seulement que... t'es si beau, et si gentil... que...
Émotion, dans la carrée ! On rebut sans se regarder, et Denis osa enfin :
— Tu voudrais me donner des conseils... enfin, m'apprendre ?
— Ben... oui, t'as compris.
Le plus étrange du moment qui s'ensuivit fut que ce fut Denis qui prit la main d'Anatole pour se la poser sur la poitrine... mais vite l'espéré initiateur reprit la direction des opérations, et la suite fut des plus réjouissantes !
Ah ! Certes, Denis avait envie d'apprendre, et ce ne furent pas les fines beautés d'Anatole qui allaient l'en dissuader... d'autant qu'en ordre de marche, le chibre du minet était impressionnant... Bref, le jeune Denis sut assez vite tout ce qu'il fallait savoir pour se débrouiller en société... sans faire honte à sa mère !
Après une tendre douche, on termina l'apéro en refaisant le match, comme on dit à la TSF. Ce fut le moment choisi par Paul pour faire sa rentrée.
— Oh ! Y a fête, ici ?
— Elle se termine, mais toi ? demanda Denis.
— Oh ! Oh !... Ratage complet !
— Tu te mets à l'aise et tu viens avec nous ? C'est Tonton Septime qui régale ! affirma Anatole.
— Euh... Ouais... mais je me douche d'abord, pour virer son parfum de gourgandine !
Les minets pouffèrent en douce, et Anatole souffla :
— S'il a pas tiré, on se le fait facile !
On alla quérir une autre bouteille de crémant et encore des amuse-gueule... ce qui suggéra à Anatole :
— J'espère bien que c'est sa pine, qui va nous amuser la gueule !
On pouffa, avant de s'embrasser bavouilleusement.
— Je vois que les forces ont fraternisé ! fit la voix de Paul.
— Et pas toi, avec l'ennemi ? répliqua l'effronté Anatole.
— Waterloo !
— Oublie les conquêtes, et viens reprendre des forces... à l'arrière !
Cette chute fit évidemment éclater de rire Denis... Paul suivit donc au salon, où on le posa au milieu. En le collant bien de chaque côté. Et le verre en main, il conta sa désastreuse soirée : une allumeuse l'avait baladé de bout en bout, et...
— T'as pas tiré, donc ? fit Anatole.
— Non.
— T'as l'obus au bout du canon, quoi !
— Vous moquez pas, les mecs ! Vous... ?
— On s'est amusés comme des fous ! affirma Denis.
— Des folles, même ! précisa Anatole, faisant pouffer. Tiens, rebois un coup, va !
Et tandis que le superbe Paul portait la flûte à ses lèvres, Anatole vint lui cueillir la bite en les siennes... Paul faillit s'étrangler, avant de soupirer, ayant avalé une ample gorgée.
Tandis qu'Anatole le pompait avec un art certain, il se pencha vers Denis pour lui demander, bas :
— Vous avez... tous les deux...?
— Ouais... Super !
— Mais... Qu'est-ce que je fais, moi, maintenant ?
— Idiot ! Tu te trouves une bergère baisable... ou un troupeau de bergères, et t'oublies pas que t'as ton fan club ici... pour les jours sans !
— Toi ?
— Et Anatole, oui, Monsieur.
— Ooooh !...
Paul renversa la tête et se mit à soupirer : Anatole était vraiment un maître, qui céda pourtant la place à Denis. Lequel crut se retrouver sur une autre planète : sucer ce garçon dont il n'aurait jamais imaginé que...!
Oh ! le vit de son pote n'était pas aussi impressionnant que celui d'Anatole, mais c'était un joli morceau qui lui convenait bien en bouche. Or donc, il le turluta avec application, et à en ouïr les soupirs d'iceluy, il crut qu'il faisait bien.
Quand Paul déclara être au bord de la crue décennale, Denis lâcha le morceau, et ce fut sur les museaux réunis des deux minets qu'il se répandit d'importance.
— Oooh... gémit Paul, vous êtes fous, les mecs !
— Et toi t'es beau... ça pourrait être pire ! répliqua Anatole.
Il fallut finir les bulles, avant d'aller se coucher. Comme vous le savez déjà, Denis et Anatole s'installèrent sur le même grabat, où l'on causa encore un peu... étroitement enlacé.
— Est-ce que... t'es amoureux de Paul ? demanda Anatole.
— Il est hétéro... Ce serait une folie !
— Alors... t'es libre ?
— Ce soir, non, mais demain, je verrai !
On n'alla pas plus loin, et la nuit fut tendre. Le matin ne le fut pas moins, qui entendit ceci :
— J'aimerais te connaître vraiment, Denis... Tu voudrais ?
— Je veux ce que tu veux, Anatole.
Tableau.
Or donc, ces jeunes gens firent affaire. Ce qui aiguisa quelques velléités, alentour... mais en ordre dispersé. Car on constata que Tonton Septime et Paul rongeaient un peu leur frein, dans leur coin... Un temps plus tard, on leur donna l'occasion ne plus souffrir… C’est une autre histoire.
17. III. 2025
Paul et Denis s'étaient rencontrés en première année de fac, et ils avaient copiné facilement. D'allures ressemblantes — grands, sveltes et bruns itou — ils étaient de même souriants et amènes. Et romantiques en diable !
Aussi, quand la fin de l'année s'annonça, songèrent-ils à se trouver un appartement à louer en commun. Leurs relations estudiantines leur facilitèrent la tâche, et dès le début de juillet, ils avaient une adresse sérieuse. Sans pourtant avoir rencontré les deux locataires précédents : car il s'agissait de deux chambres sises en un vaste appartement, et non d'une colocation.
Le propriétaire était un quadragénaire fort avenant, qui les reçut avec le sourire. Châtain et apparemment sportif, ce mec était charmant, et il fit vite fait l'article aux garçons : deux chambre assez spacieuses et séparées par une salle de bains commune. Ces jeunes messieurs auraient aussi accès à la cuisine. La partie réservée au proprio étant séparée, on ne se gênerait pas.
Peu argentés, ces jeunes gens décidèrent de prendre là leurs quartiers, puisqu'ils ne partaient pas en vacances, et que l'endroit était agréable.
Le soir de leur emménagement (qui fut facile, vu qu'ils ne trimballaient pas des conteneurs !), leur propriétaire, nommé Septime, les pria à l'apéritif, et l'on causa.
Ce mec était charmant, cultivé et assurément de bonne compagnie ; il travaillait la plupart du temps chez lui et semblait avoir les moyens...
La vie céans s'organisa. Quelques jours plus tard, alors qu'il rentraient d'une flânerie en ville — ils passaient du temps ensemble, n'ayant aucune autre obligation — ils tombèrent sur Septime, nu, qui rigola en se trouvant nez à nez avec eux.
— Oh ! J'espère que je ne vous choque pas, Messieurs ! Mais l'été s'annonce chaud et... j'ai l'habitude de prendre mes aises...
— Nous ne sommes pas tout à fait des petites filles, vous savez ! répliqua Paul, le plus déluré des deux.
— Il va de soi que vous pouvez en faire autant. Je vous préviendrai évidemment si je dois recevoir !
On se sépara, et l’on rigola doucement.
— Tu te vois à poil devant le vieux ? demanda Denis.
— Oh, le vieux… c’est toi qui le dis ! T’as vu comme il est gaulé, pour son âge ? J’nous en souhaite autant, à la même vieuture !
— Ouais, t'as raison... Reste à savoir si ses conquêtes se promènent à poil aussi ici !
Ces jeunes gens eurent une réponse en fin de semaine : le taulier avait donc prévenu qu'il recevait, et de fait, on se calfeutra dans sa chambre — mais la salle de bain ouvrait sur les deux chambres, aussi n'était-on pas cloîtré.
Cependant, il fallut que Paul allât quérir un gorgeon frais — et même deux — et il croisa là un couple nu, garçon et fille, qui préparait à manger. On se salua bourgeoisement, et Paul se présenta.
— Mais... vous êtes pas invités ? s'étonna la fille.
— Nous sommes les locataires de Monsieur, pas ses amis !
— Ah ! fit le mec. Mais...
— Rien ! Oubliez-nous, et amusez-vous bien !
On gloussa dans la chambre de Denis quand Paul narra la rencontre. Et bien que les portes des chambres fussent munies d'un panneau « Privé », on vit plusieurs fois la poignée s'animer... Mais on avait fermé à clé. Ce qui n'empêcha pas qu'on entendît de vifs éclats de rire sans le couloir !
Bref, on ne s'attendait pas à pouvoir dormir de sitôt...
Le samedi matin, on alla à la cuisine, et l'on tomba sur un joli minet, nu, qui se cacha aussitôt la quéquette.
— Oh ! Cache rien, on a la même... et p't'êt' même en moins bien ! fit Paul en riant. T'es un rescapé de la soirée ?
— Euh... Non, je suis... le neveu... de mon oncle.
— Enchantés ! Paul, et lui c'est Denis.
— Anatole.
Ce jeune homme ayant ôté sa main, il dévoila un fort joli serpent rose, qui impressionna.
On se posa alors autour de la table et l'on papota de choses et d'autres. Le minet était lui aussi étudiant, mais en première année. Il plut aux garçons par sa gentillesse, sa bonne éducation et sa culture aussi. Parut alors le proprio, nu itou, qui salua et demanda en s'assayant:
— Pas trop de soucis, hier soir ? Ils étaient un peu... énervés, mes invités... sauf mon neveu chéri, qui est toujours le plus classe possible !
Le minet sourit, et l'on passa à autre chose. Rentrés chez eux, les garçons commentèrent évidemment la situation...
— Donc le vieux se fait des p'tits jeunes... dont son neveu !
— On en sait rien, tempéra Denis, t'affole pas !
— En tout cas la minette... miam ! Et y en avait p'têt' d'autres ! Oh p'tain ! Je sens que l'été va être chaud !
— Y a rien de fait : t'emballe pas la quéquette trop vite ! Et le neveu a l'air gentil...
— …et bien monté ! T'as remarqué ?
— Difficile de rater ça... fit Denis, rêveur.
— T'es pas à te plaindre non plus ! Jaloux ?
— Admiratif... pourquoi pas ?
— Tiens ! fit Paul, étonné, j'te savais pas bivoltage !
— J'ai rien dit ! J'ai juste vu un mec bien équipé !
On s'en tint là pour les aveux, et Denis se demanda s'il ne s'était pas trahi : car cet enfant, qui n'était point puceau, se demandait depuis longtemps quel effet ça faisait, de se trouver dans l'intimité d'un garçon...
On alla à ses affaires, et quand Denis rentra d'une virée en ville, vers quatre heures, il tomba sur le neveu... un Anatole toujours nu et assis dans la cuisine. Et souriant.
— T'étonne pas de me voir enore là : je vais rester plusieurs jours ici. Je dors sur le canapé du bureau., je suis habitué !
On causa de choses et d'autres, de la fac surtout, et Anatole lâcha soudain :
— Tonton Septime est de sortie pour la journée, et la nuit aussi... On est tranquilles !
— T'as l'intention d'organiser une nouvelle orgie ?
— Ah ! Ah ! Non... mais... pourquoi pas un dîner avec vous ?
— Oui, ce serait sympa... mais je sais pas ce que fait Paul ce soir. Moi, je suis libre.
— C'est le principal ! conclut Anatole, le regard ailleurs. Appelle-le, peut-être ?
Denis s'exécuta, amusé... et peut-être déjà un peu troublé. Il eut réponse à ses intimes questions en voyant le large sourire d'Anatole lorsqu'il lui transmit le programme de Paul : ce garçon ne prévoyait pas de rentrer de la nuit, étant déjà en de chaudes mains...
— T'acceptes mon invitation, tout seul, alors ?
Denis s'alla doucher et s'occupa de ses affaires un temps, avant que vers six heures, Anatole frappât. Il était nu, comme le neveu, qui proposa, tout sourire :
— Et si on commençait maintenant ? C'est pas l'heure de l'apéro ?
On se transporta au salon, où Denis vit avec étonnement un apéro de classe tout préparé : bulles d'Alsace, petits fours chauds et froids... dans le cristal et la porcelaine de Tonton Septime. Anatole rayonnait, et Denis n'eut pas de peine à se convaincre de se laisser faire...
Où l'on causa, d'abord, de tout et de rien, avant qu'habilement, au jugé de Denis, Anatole fît glisser la conversation sur le tapis de l'intimité...
— Il est rudement bien foutu, ton pote !
— Il t'épate ?
— Ouais, biens sûr... mais c'est pas le châssis qui fait la valeur d'un mec.
— Et quoi, alors... si t'as un avis sur la question ?
— Le charme, en général, et l'harmonie en tout. Et le mental, évidemment ! T'en penses quoi, toi ?
— Ben... pareil. Et si tu veux le savoir, Paul est aussi harmonieux au mental qu'au physique.
— Est-ce que... il te plaît ?
— Oh ! Il est tellement occupé avec les filles !
— Et toi ?
Piégé, Denis hésita une seconde ou deux... ce qui était un début d'aveu, il le sentit bien au regard intéressé d'Anatole.
— Non, pas trop... murmura-t-il.
— Un peu ? insista l'autre, doucement.
— Non.
Anatole sourit largement :
— Bienvenue au club !
— Oh ! fit Denis, tout rouge.
— T'embête pas, va ! Moi non plus, j'ai pas trop de secondes à accorder aux filles !
On retrinqua en se regardant dans les yeux, et Denis céda au calme et apaisant sourire du garçon. Où Denis crut gagner du temps en demandant :
— Mais... qu'est-ce que tu fais dans les soirées de ton oncle ?
— Ah ! En fait, c'est Tonton Septime qui m'a deviné gay... Quand j'étais un ado qui commençait à monter en graine, il m'a appris les gestes qui sauvent, et il m'invite de temps à autre à ses soirées, où il prend soin de prier aussi des garçons compatibles avec moi...
— Vive la famille! lâcha Denis malgré lui, faisant rire Anatole.
— T'es drôle, toi ! Pas choqué ?
— J'aurais sans doute bien eu besoin d'un oncle du même tonneau, oui !
— Oh ! Je te le prête volontiers : il est adorable... et super bien foutu, t'as vu ! Et si tu veux pas de l'oncle, il te reste le...
— ...neveu ? osa compléter Denis.
— Ben... fit Anatole en baissant le nez, je dis seulement que... t'es si beau, et si gentil... que...
Émotion, dans la carrée ! On rebut sans se regarder, et Denis osa enfin :
— Tu voudrais me donner des conseils... enfin, m'apprendre ?
— Ben... oui, t'as compris.
Le plus étrange du moment qui s'ensuivit fut que ce fut Denis qui prit la main d'Anatole pour se la poser sur la poitrine... mais vite l'espéré initiateur reprit la direction des opérations, et la suite fut des plus réjouissantes !
Ah ! Certes, Denis avait envie d'apprendre, et ce ne furent pas les fines beautés d'Anatole qui allaient l'en dissuader... d'autant qu'en ordre de marche, le chibre du minet était impressionnant... Bref, le jeune Denis sut assez vite tout ce qu'il fallait savoir pour se débrouiller en société... sans faire honte à sa mère !
Après une tendre douche, on termina l'apéro en refaisant le match, comme on dit à la TSF. Ce fut le moment choisi par Paul pour faire sa rentrée.
— Oh ! Y a fête, ici ?
— Elle se termine, mais toi ? demanda Denis.
— Oh ! Oh !... Ratage complet !
— Tu te mets à l'aise et tu viens avec nous ? C'est Tonton Septime qui régale ! affirma Anatole.
— Euh... Ouais... mais je me douche d'abord, pour virer son parfum de gourgandine !
Les minets pouffèrent en douce, et Anatole souffla :
— S'il a pas tiré, on se le fait facile !
On alla quérir une autre bouteille de crémant et encore des amuse-gueule... ce qui suggéra à Anatole :
— J'espère bien que c'est sa pine, qui va nous amuser la gueule !
On pouffa, avant de s'embrasser bavouilleusement.
— Je vois que les forces ont fraternisé ! fit la voix de Paul.
— Et pas toi, avec l'ennemi ? répliqua l'effronté Anatole.
— Waterloo !
— Oublie les conquêtes, et viens reprendre des forces... à l'arrière !
Cette chute fit évidemment éclater de rire Denis... Paul suivit donc au salon, où on le posa au milieu. En le collant bien de chaque côté. Et le verre en main, il conta sa désastreuse soirée : une allumeuse l'avait baladé de bout en bout, et...
— T'as pas tiré, donc ? fit Anatole.
— Non.
— T'as l'obus au bout du canon, quoi !
— Vous moquez pas, les mecs ! Vous... ?
— On s'est amusés comme des fous ! affirma Denis.
— Des folles, même ! précisa Anatole, faisant pouffer. Tiens, rebois un coup, va !
Et tandis que le superbe Paul portait la flûte à ses lèvres, Anatole vint lui cueillir la bite en les siennes... Paul faillit s'étrangler, avant de soupirer, ayant avalé une ample gorgée.
Tandis qu'Anatole le pompait avec un art certain, il se pencha vers Denis pour lui demander, bas :
— Vous avez... tous les deux...?
— Ouais... Super !
— Mais... Qu'est-ce que je fais, moi, maintenant ?
— Idiot ! Tu te trouves une bergère baisable... ou un troupeau de bergères, et t'oublies pas que t'as ton fan club ici... pour les jours sans !
— Toi ?
— Et Anatole, oui, Monsieur.
— Ooooh !...
Paul renversa la tête et se mit à soupirer : Anatole était vraiment un maître, qui céda pourtant la place à Denis. Lequel crut se retrouver sur une autre planète : sucer ce garçon dont il n'aurait jamais imaginé que...!
Oh ! le vit de son pote n'était pas aussi impressionnant que celui d'Anatole, mais c'était un joli morceau qui lui convenait bien en bouche. Or donc, il le turluta avec application, et à en ouïr les soupirs d'iceluy, il crut qu'il faisait bien.
Quand Paul déclara être au bord de la crue décennale, Denis lâcha le morceau, et ce fut sur les museaux réunis des deux minets qu'il se répandit d'importance.
— Oooh... gémit Paul, vous êtes fous, les mecs !
— Et toi t'es beau... ça pourrait être pire ! répliqua Anatole.
Il fallut finir les bulles, avant d'aller se coucher. Comme vous le savez déjà, Denis et Anatole s'installèrent sur le même grabat, où l'on causa encore un peu... étroitement enlacé.
— Est-ce que... t'es amoureux de Paul ? demanda Anatole.
— Il est hétéro... Ce serait une folie !
— Alors... t'es libre ?
— Ce soir, non, mais demain, je verrai !
On n'alla pas plus loin, et la nuit fut tendre. Le matin ne le fut pas moins, qui entendit ceci :
— J'aimerais te connaître vraiment, Denis... Tu voudrais ?
— Je veux ce que tu veux, Anatole.
Tableau.
Or donc, ces jeunes gens firent affaire. Ce qui aiguisa quelques velléités, alentour... mais en ordre dispersé. Car on constata que Tonton Septime et Paul rongeaient un peu leur frein, dans leur coin... Un temps plus tard, on leur donna l'occasion ne plus souffrir… C’est une autre histoire.
17. III. 2025
Amitiés de Louklouk !