12-10-2024, 09:30 AM (Modification du message : 12-10-2024, 08:49 PM par bech.)
L'effet de surprise passé, le chagrin semblait s'estomper. Vincent sortit prendre l'air, dans sa tête, le temps pour lui que ses idées redeviennent plus claires.
C'était vrai... force est d'accepter que Toni à raison se disait il en lui-même : « Tu es jaloux, mais depuis le temps que tu connais Toni, tu n'as jamais fait le premier pas ! Tu as eu ta chance au temps ou tu étais avec lui et Lorenz. C'est trop tard, souhaite bonne chance à Cylian, il le mérite... »
Une voix familière le héla au loin, il reconnut sous le clair de lune une silhouette fine, les dorsaux d'Abel se reflétait à la pâleur de la lune.
Le bel ado se tenait contre un arbre. Après quelque minute à le toiser, il finit par dire à Vincent...
— Le destin est tragique tu ne crois pas ?
— Oh que si ! Je viens d'en avoir la preuve à l'instant ! répondit Vincent d'une voix atténuée et faible, teintée de chagrin.
— C'est cruel, d'avoir tout ce que je veux sauf une chose...
Abel se retourna, les yeux pleins de larmes qui brillaient sous l'astre de la nuit.
Vincent s'approcha d'Abel pour constater qu'ils avaient pleuré tout les deux.
Il s'échangèrent un petit sourire, se rendant compte de leur sort. Coïncidence ce soir, ils jalousaient tout deux une personne.
— Le plus drôle dit Vincent, c'est qu'avec mon don de vision, j'ai toujours visualisé Toni, quand je m'interrogeais sur ce qu'il faisait quand je m'ennuyais, mais le problème est que mon don visualise la personne et le lieu qui l'entoure, mais je ne peux pas visualiser les gens qui entourent Toni ... Dans ma vision je ne vois pas avec qui il est... tu as déjà possédé mon don, tu le sais non ? Je n'ai pas eu l'idée de visualiser Cylian par la même occasion... là j'aurai su.
— Laisse moi deviner, tu es au courant maintenant pour Cylian et Toni ?
— Tu es au courant ? Pfff, tout le monde l'était sauf moi !
— Non Lætitia n'en savait rien je t'assure lui dit Abel.
Les deux garçons regardèrent sans rien dire. La nuit d'octobre, la brume s'élevant dans les champs environnants marquait le début de l'automne.
Vincent qui était réconforté de se confier à quelqu'un d'aussi triste que lui se décida à parler à Abel.
— Et pour toi ? Qu'est ce qui ne vas pas ?
— Comme toi, jaloux d'une personne...
— Je la connais ? s'enquit Vincent ?
— Oui...
— Allez ! Ne me dis pas que tu es jaloux de Cylian ou de Toni aussi ?
— Non...
Abel tourna lentement la tête en direction de Vincent.
— D'un joli garçon qui a embrassé une fille de lumière tout à l'heure... de toi...
— DE QUOI ? DE MOI ? Lætitia n'est qu'une très bonne copine tu sais ?
L'effet de Surprise de Vincent lui fit retrouver sa voix, après tout, il n'était plus à une révélation près ce soir.
— De toi Vincent... depuis le premier jour où je t'ai croisé...
Vincent n'en revenait pas.
— Arrête ! Tu vaux mieux que moi ! Tu es beau comme c'est pas possible ! Tout le monde sait que tu es gay, tu as le courage de t'affirmer contrairement à moi... Voilà ! Tu es mon contraire ! On ne se ressemble pas d'un iota toi et moi !
— Vincent si tu dis ça, c'est que tu me porte de l'attention pas vrai ?
— Tu veux savoir ? Et bien c'est non ! Au moment où je t'ai vu, j'ai réfréné mon désir, le concentrant sur Toni. Je pensais que je ne devais jamais tomber amoureux d'un mec comme toi, aucune chance que tu fasses attention à moi ! Tu peux trouver mieux foutu et plus beau que moi !
Abel s'approcha lentement de Vincent.
— Des mecs beau à mourir je connais, leurs ego sont corrompus jusqu'à la moelle, vivant que pour baiser. Euh... excuse mon franc parler, l'amour n'est pas leur priorité, cela ne rentre pas en ligne de compte. Plus le temps passe et plus le fait de tomber vraiment amoureux de quelqu'un me manque, je veux connaître ce sentiment.
Abel posant sa paume sur Vincent, ses yeux s'embuèrent.
— Tu as ce que les autres n'ont pas Vincent, une chose rare et précieuse, durable contrairement à l'apparence qu'il est si facile de juger... Tu as... un cœur !
Toni, Camille, Lætitia et Cylian sortirent de la boîte rongés par le remord et l'inquiétude.
— Bon sang s'alarma Toni, j'espère que Vincent n'a pas fait une connerie !
— Abel est introuvable également compléta Camille.
— Il fait trop noir même avec la lune reprit le bel Ado blond !
Toni commençait à grelotter, Cylian vint se blottir entre ses bras pour le réchauffer.
— Impossible de crier, la musique couvrirait nos appels, par contre...
Cylian avait une idée derrière la tête pour chercher Vincent et Abel.
— Lætitia ! éclaire les alentours, aussi fort que tu peux, tu peux nous faire un soleil de minuit ?
— Je pense que c'est faisable, le temps de concentrer la lumière des environs, il n'y en a pas beaucoup mais laisse moi cinq minutes...
— Et un soleil ! Un !
Lætitia écarta les bras.
des étincelles vinrent parcourir le corps de la fée lumineuse.
D'étincelles à sphère de quelques centimètres, ce fut maintenant une sphère gigantesque de trois mètres de diamètre qui gravitait autour d'elle, celle-ci se déplaçait lentement mais son éclat était d'une blancheur aveuglante.
— Ça vous va ? Vous n'êtes pas exigeant les mecs ! si un agent de gestion d'électricité passe par là ! Il va m'envoyer en justice pour concurrence déloyale et exploitation du monopole !
— Là regardez !
Tous les yeux se fixèrent rapidement où Camille pointait son doigt.
Dans l'herbe, une forme sombre se mouvait lentement dans l'herbe haute, on pouvait bientôt distinguer deux corps entrelacés.
Vincent et Abel, ignorant la lumière qui irradiait les alentours s'embrassaient tendrement l'un contre l'autre.
Vincent retira ses lèvres de celles d'Abel pour dire doucement :
— Donne moi du temps s'il te plaît, c'est mon premier baiser avec un garçon.
Abel lui sourit.
— Quelle est cette lumière ? Je crois deviner d'où cela provient, on nous cherche... tu les as visualisé aussi ?
— Oui je les vois également dans mon esprit lui répondit Vincent, il nous faut malheureusement nous séparer pour les rejoindre.
Au moins voici réparées deux catastrophes : Abel trouve enfin celui qu'il chérissait en esprit et Vincent retrouve un début de bonheur avec ce joli garçon devenu réaliste. Je suis tenté d'écrire : "Tout est bien qui finit (presque) bien".→N.B : Je viens de succomber à la tentation puisque je l'ai écrit !
16-10-2024, 10:52 AM (Modification du message : 16-10-2024, 06:57 PM par bech.)
Chapitre 16 : Un nouvel ami
Extrait du Livre des pouvoirs : Génèse :
Il y a 13,4 milliards d'années : naissance de l'univers
Il y a 3,8 milliards d'année : apparition de la vie sur terre
Il y a 65 millions d'années apparaissent les premiers primates
Il y a 7 millions d'années apparaît l'homme bipède
Il y a 2,5 millions d'années l'homme fabrique les premiers outils
Il y a 400 000 ans l'homme domestique le feu
Il y a 60 000 ans l'homo Sapiens sapiens apparaît.
en même temps que lui, le premier homme doté de pouvoirs, que chercheurs appelèrent « l'Alpha ».
Robert Lexin, (président de la guilde d'étude des pouvoirs).
Réveil... mal de crâne...
Toni s'éveilla durement en regardant l'heure de sa pendule, écarquillant les yeux.
Il se doucha rapidement et se dirigea dans la cuisine pour prendre son petit déjeuner.
Il déjeunait toujours sur le pouce, la flemme innée de se déplacer pour se préparer des tartines. A l'étage, il entendit Kevin prendre à son tour sa douche.
« J'ai du vraiment trop faire la fête hier soir ! » se dit il.
La soirée avait été riche en rebondissements, pour finir, Vincent et Abel ensemble !
Toni n'en revenait pas, depuis trois ans qu'il connaissait Vincent ! Le voir embrasser un autre garçon, cela lui avait fait tout drôle !
Abel avait ensuite raccompagné son nouvel amour, Camille ayant fait le chauffeur pour Lætitia, Cylian et lui même.
Toni avait vraiment du mal à ouvrir les yeux, ils se leva de sa chaise et se dirigea dans le salon et ouvrit les volets encore fermés, son père partait toujours très tôt le matin sans faire de bruit.
Il admira le paysage morne d'octobre qui s'offrait à lui, c'est-à-dire un matin gris mais sans pluie.
Le jardin commençait à se dépareiller de toutes ses feuilles, un éclair blanc zigzaguant dans l'herbe...
« C'est quoi ça ? »
Toni était pris de curiosité envers cette forme blanche qui se déplaçait lentement, il ouvrit la porte pour en avoir le cœur net et tomba nez à nez avec... un chat blanc comme neige, celui-ci n'eut pas peur de lui, bien au contraire. Il fixa le jeune homme avec des yeux de saphir et bondit entre ses jambes !
— Attend minou stop !
Le chat était déjà rentré dans la maison.
Kevin qui traversa le mur de la cuisine pour prendre son petit déj tomba nez à nez avec l'animal qui le regarda avec des yeux hagards...
— Attrape le ! Kev'!
— Pourquoi ? Il ne va pas s'enfuir ! Moi je le trouve sympa !
Déjà le félin ronronnait dans les jambes de Kevin, se frottant le nez contre son jean.
— Oui évidemment, comme le chien qu'on a eu et qui nous à bouffé à tout les deux nos oreillers et la prise de l'ordinateur.
— T'aime pas les bêtes Toni ! Et puis regarde il semble m'apprécier !
— Kev' arrête un peu. Un chat blanc comme la neige doit avoir un maître, il n'est peut être pas abandonné, c'est un chat de race.
— En attendant, je le garde, il est vraiment trop beau avec ses yeux bleus !
Kevin prit le chat entre ses bras, la petite boule blanche ronronnant en regardant son bienfaiteur...
— Bon c'est bien gentil tout ça mais nous allons être en retard pour l'école, laisse le chat dehors ! Nous nous occuperons de ça ce soir avec papa.
Arrivé devant la salle de classe, le professeur attendait les élèves, la visite du centre de la Guilde d'étude des pouvoirs était avancée à aujourd'hui même, il n'y aurait donc pas cours.
Vincent rejoignit Toni à la hâte.
— Lu Toni, c'est quoi se remue-ménage ?
— On va visiter le centre aujourd'hui.
— Tant mieux souffla Vincent, dans l'état où nous sommes ce matin ! Pas de cours.
Toni éclata de rire.
— Pour toi aussi ça a été dur de te lever ce matin ?
— Tu m'étonnes, à propos... où est donc notre danseur hors pair ?
— Absent... souffla Toni, un verre de trop certainement, trop d'émotions hier je pense...
Le bel ado blond désespérait au fond de lui même de ne pas faire la visite du centre avec son adoré, pas possible de s'éclipser dans une salle pour se rouler des pelles, il sourit à cette idée sans trop y croire, le lieu qu'ils allait visiter était certainement très surveillé et bondé de monde.
Le regard énigmatique de Toni fit éclater de rire Vincent.
— Et arrête de rêver à Cylian quand que je prononce son nom ! Maintenant, je sais à quoi tu penses, petit cachottier.
Toni baissa instinctivement les yeux devant son ami.
— Ne t'inquiètes pas, je le vois dans mon esprit ! Il est en chemin, il arrive !
C'est comme si les mots de Vincent lui redonnèrent confiance, Un large sourire illumina son visage.
— A propos Toni... excuse moi pour avoir été blessant vis-à-vis de toi et de Cylian hier soir, peut être la jalousie...
— Je ne t'en veux pas Vincent. Tu es mon meilleur ami depuis un bail, je pense que j'aurai réagi comme toi hier. Nous aurions du te le dire mais on ignorait quelle pouvait être ta réaction, peut être nous t'aurions choqué ? Tiens au fait... hier soir ? Avec Abel c'était comment ?
— Hey ! Je ne t'ai jamais vu aussi curieux ! Ça ne te ressemble pas du tout de t'inquiéter des états d'âmes des autres !
— Allez, bienvenue au club des amours entre mecs mon pote ! Tu peux tout me dire !
Vincent se sentait vraiment honteux de parler de ça avec Toni, même s'ils étaient complices et partageant leur opinions sur beaucoup de sujets.
— Mais attends ! On a juste pris un verre dans sa superbe baraque en rentrant, rien de plus !
Nouveau silence, cela pouvait être interprété comme un « je veux en savoir plus ! »
— Bon d'accord, on s'est embrassé une demi-heure sur le canapé mais c'est tout ! Il faut qu'il me laisse le temps de m'habituer, de faire une croix sur mes sentiments envers toi, c'est sur toi que portais toutes mes attentions... .
Vincent réfléchissait avant d'entamer à nouveau :
— Contrairement à Abel, c'est nouveau pour moi, c'est un sentiment comment dire...
— Dangereusement sublime ?
— Oui si tu veux.
Le professeur donna l'ordre de partir au moment où Cylian vint atterrir dans la cour.
« Enfin » pensa Toni !
A croire que l'alcool ingurgité la veille perturba le plan de vol de Cylian. Il vint se poser directement sur son amour qui venait à sa rencontre sous l'œil surpris de toute la classe.
Toni se trouva projeté contre terre, Cylian contre lui.
L'un contre l'autre, le visage des deux ados était pratiquement collé.
Toni lui adressa un commentaire salé sur sa technique de vol.
— Bravo ! Deux mètres en dehors de la piste d'athlétisme, je vois que l'alcool à laissé des traces depuis hier. Tu prends vraiment des mauvaises habitudes depuis l'atterrissage sur Stinky (voir chapitre 12).
— Mon amour je suis désolé je...
— Et tu es gentil de ne pas crier, toute la classe nous regarde... chuchota Toni.
En effet, derrière eux les élèves de la classe était tout sourire en regardant les deux garçons à terre, du plus ravi à la personne la plus blasée, de Vincent à Selenn pour tout dire.
Les commentaires venant de garçons fusèrent dans l'assistance
— Embrassez vous !
— Dis lui que tu l'aimes !
Toni qui observait ses camarades, tourna de nouveau le visage vers Cylian rouge de honte.
— Ça va se régler plus tard, tu perds rien pour attendre toi !
« Le Toni introverti en présence des autres », s'amusa à penser Cylian.
Il se permit de mettre à mal la carapace que Toni portait pour le taquiner gentiment, loin des oreilles qui ne pouvaient entendre la conversation de nos tourtereaux.
— Génial ! Tu vas me punir sévèrement ! Je...
— Non, un mot de plus et... je t'étrangle !
L'ado aux cheveux blond ne put réprimer un sourire du coin des lèvres.
Ah, ça promet pour la suite !. Un peu de discrétion ne fait jamais de mal dans ce domaine de l'intimité.
Finalement, les choses semblent en bonne voie pour la «génération tourterelle» → Féminin de "tourtereau"?)
Comme Cylian s'y attendait, son bel amour se releva, il mit les mains dans ses poches et rejoignit les autres élèves près du bus feignant d'ignorer l'incident, sans un mot au grand regret de Cylian, mais c'était mieux ainsi pour leur relation.
Il y avait deux mondes : celui exposé aux yeux des autres et l'univers créé par Cylian et Toni fait de rêves éveillés lorsqu'ils était seul ensemble, le paradis dans les bras l'un de l'autre.
Le trajet jusqu'au centre de la Guilde fut assez long, trois heures de route. Cylian était assis à coté de Vincent, Toni était quelques sièges plus loin, histoire de ne pas attirer trop l'attention sur eux, d'un commun accord, les deux amoureux avait choisi cette solution pénible.
Au moins, pensa Cylian, Vincent n'était pas tenté, Abel n'était pas dans le car.
Au bout de deux heures de temps, Cylian s'était penché dans l'allée centrale entre les sièges pour essayer d'apercevoir son Toni.
Le bel ange dormait. Certainement que la soirée de hier y était pour beaucoup.
L'éthéré ne se lassait pas du spectacle. Son Narcisse était encore plus beau les yeux fermé, une mèche de cheveu entre les yeux clos et une bouche à moitié ouverte, Cylian l'avait vu dormir quand il était chez lui le week-end dernier, mais là, il n'était pas contre lui. Comme son contact lui manquait, il aurait voulu faire descendre tout les passagers du bus à l'instant même pour être seul à seul avec sa moitié.
Tous deux n'avait passé que deux jours ensemble en tout et pour tout.
Ce n'était pas assez !
La chaleur apaisante du corps chaud de Toni lui manquait, sentir son cœur battre contre lui quand ils étaient enlacés lors de cette nuit divine.
Tout à une fin, même les longs trajets pénibles loin de l'être aimé. L'arche de la Guilde était visible au loin.
Cylian observait le bâtiment, immense colosse de Rhodes qui semblait les saluer lorsque le bus stationna entre ses pieds, sous l'arche.
Le bâtiment était ultra moderne, aux formes arrondies, comme une œuvre de Le Corbusier, mélange harmonieux de métal et de verre.
Une entrée devant eux était situé à coté d'une statue représentant un homme d'allure primitive tenant semblait il une boule de feu entre ses mains.
Le groupe accompagné de leur professeur s'engouffra dans l'aile ouest, un guide venant à leur rencontre dans le bâtiment.
Cylian et Toni fermaient la marche, les doigts de Toni ne tardèrent pas à effleurer la main de son adoré, qui se replia délicatement sur eux.
Ils s'arrêtèrent dans une des allées pour se tourner l'un en face de l'autre.
— Tout le voyage à te voir, te désirer sans pouvoir te toucher, je craque, c'est le supplice de Tantale ! Profitons en un peu pour être seul toi et moi.
— Cylian pas maintenant, tu es incorrigible !
Toni le dévisageait de ses yeux graves, les muscles des mâchoires tressaillirent.
Cylian adorait ce tic chez Toni, sa mâchoire fine et carrée, son visage allongé, il voulait le manger tout cru à l'instant même.
— Je t'appartiens... tu le sais bien ! finit par dire Cylian.
— Je suis tout à toi aussi renchérit Toni mais tu ne peux pas attendre ce soir ? On est en week end demain !
Moue de l'intéressé insatisfait de la réponse donnée.
Cylian inclina la tête en direction de son Apollon et lui déposa un baiser fugace sur ses lèvres, Toni ferma les yeux pour accueillir les lèvres douces de son adoré, un baiser électrique qu'amplifiait l'attente pour l'obtenir depuis le matin même.
Puis Toni tourna la tête en direction du couloir, inquiet. Même constat de Cylian affichant la même inquiétude. Ils étaient perdus.
— Bien joué Cylian ! Nous sommes perdu dans un des plus gros bâtiment de France ! Tu n'aurais pas pu attendre un peu ?
Cylian baissa la tête, penaud, conscient que Toni avait raison.
— Hey les jeunes ? On dirait que vous êtes perdu je me trompe ?
La voie venait de derrière, quand il se retournèrent ils furent stupéfaits :
Un petit bonhomme aux cheveux gris hirsute, habillé d'une simple veste sans cravate, venait à leur rencontre.
Son visage était comme surgi d'une livre d'histoire.
— Hey ! Mais je vous reconnais ! Vous êtes...
— Robert Lexin répondit l'homme avec un sourire bienveillant.
— Mais vous ne vous déplacez pas avec des gardes du corps ?
Lexin fut prit d'un fou-rire :
— À mon age ? Je n'ai pas d'argent sur moi pour me détrousser et puis il y a du monde derrière moi pour prendre ma place si on me fait la peau !
Rire gêné des deux ados.
Comment vous appelez vous ? Messieurs les jeunes visiteurs ?
— Je m'appelle Cylian et lui c'est Toni, il n'est pas très bavard, c'est normal.
Toni pris une teinte rouge cramoisie.
— Cylian l'éthéré... un pouvoir puissant représenté par une confédération soudée à travers le monde, je pense que tu ne connais pas Cervantes, leur représentant le plus puissant de votre ordre...
Je suis ravi de te connaître ! Mais fait attention à ne pas être mouillé !
Lexin avait dit ses derniers mots en s'approchant de l'oreille de Cylian
— Mais co... comment savez vous ça ? ? ?
— Et ton ami, Toni est un maître dans l'art de diriger les molécules d'air sauf... durant la nuit !
Ce fut tour de Toni d'écarquiller les yeux.
— J'ai lu vos dossiers à tous les deux ! Non je plaisante, je suis un « dépisteur » c'est tout. Je devine les pouvoirs des gens et chose rare chez les « dépisteurs » également leur limitation. On a recourt à mes services dans la police pour arrêter des criminels récalcitrants.
— C'est génial ! Cylian était stupéfait par le tour du vieil homme, une pensée vint à son esprit. Si seulement il pouvait nous révéler la limitation de Selenn, cela mettrait fin à ses soucis.
Lexin coupa court à ses réflexions :
— Venez, je vous ramène à votre groupe ! Vos accompagnateurs vont s'inquiéter s'ils ne vous trouvent pas.
Lexin les emmena dans une immense salle, à la vue du petit homme à lunette, les élèves restèrent muets !
Il prit la parole. Bon et bien je vais vous servir de guide puisque vous m'êtes bien sympathique et surtout que je n'ait pas de réunion ce matin.
Vous êtes dans la salle la plus célèbre de la fondation, vous connaissez tous le tombeau au centre de la pièce.
Aussi célèbre que la Joconde, il s'agit bien sûr des restes du premier homme doté de pouvoir... l'Alpha bien sûr ! Et donc le premier « incandescent » apparu il y à 60 000 ans.
Vincent regarda à travers la vitre du monument, assemblage d'éléments qui ressemblait vaguement à des os.
Cylian quand à lui, se mit à imaginer l'Alpha, un bipède à l'allure déjà humaine, un crâne développé, chassant dans une plaine broussailleuse... tout à coup, il se rend compte que ses mains chauffent, il brûle littéralement.
Transformé en torche humaine, il doit fuir.
Sans maîtrise de son nouveau pouvoir, il expulse une boule de feu avec sa main sur un arbre qui brûle à son tour.
Rien à voir avec les « incandescents » actuels dont les corps peuvent déployer une énergie calorifique de plus de 3000 degrés.
Fin de la visite à l'Alpha, les lycéens rentrent à présent dans une salle encore plus gigantesque que la précédente, remplie d'étagères jusqu'au plafond, elles semblent toutes contenir quelque chose soigneusement étiqueté.
Toni s'avance perplexe vers l'une d'elle renfermant un insecte desséché, dessus, une étiquette écrit « Apis mellifera » (Abeille).
Qu'est ce que cela signifie ?
Lexin reprit la parole. Vous êtes dans la « salle des limitations », là ou sont entreposé tous les éléments vivants, végétaux ou minéraux destinés à fournir les prisons ou autre établissement contre les individus dangereux.
Peut être votre limitation se trouve ici... même si certaines d'entre elles ne peuvent être contenues dans une étagère.
Malaise visible de l'assemblée.
Après la visite d'autres pièces moins intéressantes, Lexin prit congé du groupe.
Cylian ne laissa pas échapper sa chance, il se dirigea vers Lexin.
— Excusez moi monsieur Lexin mais j'ai besoin de vos service.
— Qui a-t-il Cylian ?
Cylian restait muet, conscient de demander quelque chose d'important à un homme dont l'importance éclipsait la requête d'un simple élève.
Il fini par articuler :
— Voilà, il s'agit d'une fille, elle nous pose des problèmes de par son pouvoir...
Il désigna du doigt Selenn non loin de là, appuyée contre un mur qui se morfondait d'ennui de la visite.
Lexin l'observa en baissant ses lunettes.
— Cette polymorphe ? Qui n'a pas de problème avec ces individus ?
— S'il vous plaît, je sais que je vous demande beaucoup mais j'insiste pour le mal qu'elle nous à fait et qu'elle continuera à nous faire !
— Ce n'est pas possible, tu veux connaître sa limitation ? C'est du domaine de la vie privée, je ne peux pas faire cela, le vieux monsieur leva les bras en signe d'impuissance.
— Je comprends merci quand même...
Un sourire espiègle apparu subitement sur le visage ridé :
— Te le dire non mais te donner un indice je peux le faire...
Lexin sortit un bout de papier et un stylo et griffonna quelque chose, il le tendit à Cylian.
Peu de temps après, il prit congé de Cylian et des autres élèves en les saluant.
Cylian baissa les yeux sur le précieux bout de papier. Il lut l'inscription suivante :
« Numéro 47 selon Mendeleev ».
« C'est peine perdue ! » se dit il, cette inscription ne veut rien dire !
Il passa le temps lors du voyage de retour à chercher la solution à cette énigme.
Ah bin ça alors !! Cylian n'a donc, au cours de ses études, jamais entendu parler du fameux «Tableau de Mendéleev», Il n'aurait donc jamais étéinitié aux joies de la chimie? Là, j'en reste comme deux ronds de flan ! Perso, j'en avais entendu quelques bribes en classe de troisième (de collège) puis, rebelote en 1ère et encore plus en "Terminale". Mais notre jeune héros n'y est pas encore, quoique...? Et l'élément N° 48 représente le cadmium. Ce "métal" possède donc des propriétés physiques et chimiques en rapport avec la "lunatique" Sélenn.. Comment anéantir l'une de ces propriétés? Cette fille possède certainement, comme notre satellite, une "face cachée".
Qu'y aurait-il donc, dans cette partie invisible à nos yeux, qui pourrait annuler ses maléfiques pouvoirs transformateurs?
Ah bin ça alors !! Cylian n'a donc, au cours de ses études, jamais entendu parler du fameux «Tableau de Mendéleev», Il n'aurait donc jamais étéinitié aux joies de la chimie? Là, j'en reste comme deux ronds de flan ! Perso, j'en avais entendu quelques bribes en classe de troisième (de collège) puis, rebelote en 1ère et encore plus en "Terminale". Mais notre jeune héros n'y est pas encore, quoique...? Et l'élément N° 47 représente l'argent. Ce "métal" possède donc des propriétés physiques et chimiques en rapport avec la "lunatique" Sélenn.. Comment se servir de liquidités pour "endormir" la demoiselle "transformatrice"? Serait-elle sensible à se faire "graisser la patte"? Ou bien l'asperger avec des sels d'argent, comme pour les pellicules photographiques qui révèlent les formes grâce à ces fameux sels dits "révélateurs"? Je crois qu'il faut creuser dans cette direction.
22-10-2024, 02:18 PM (Modification du message : 22-10-2024, 02:19 PM par bech.)
Je ne me souviens pas d'avoir entendu parler de ça en troisième. C'est à partir de la classe de seconde qu'ont commencé les cours de physique et de chimie dans des salles où la table périodique des éléments était affichée. Mais pour autant son auteur n'était pas mentionné.
On verra demain si l'énigme de Lexin sera résolue. Il est heureux que la limitation de Selenn ne soit pas l'élément 79.
(Table dans la version de l'encyclopédie des 8-13 ans, Vikidia)
Effectivement, les sels d'argent ont pas mal servi jusqu'au siècle dernier pour la photographie. J'ai commencé à en faire à l'âge de 8 ans et vers 16 ans, j'ai même développé les diapositives couleur.
La face cachée de Selenn, il en sera question beaucoup plus tard dans l'histoire. Elle aura l'occasion de se rendre utile en se transformant en ... alors qu'Abel ...
Il est vrai que, dans l'école où je me trouvais (En pension chez les Frères) pour les "petites classes de l'enseignement secondaire, école à légère dominante technique précoce, nous débutions physique et chimie en cinquième, ce qui n'était pas la règle générale des lycées. Rappelons qu'en ces époques "antiques",( 1952-53) les jeunes entrant en 6ème fréquentaient un lycée. Les "collèges" vinrent plus tard. Les Cours Complémentaires existaient donc. Et, exception, je fus inscrit pour deux années dans un établissement public appelé "Collège Moderne" car dépendant de la Ville de Paris et non de l'État. Je suivais donc des cours eux aussi basés sur un enseignement à tendance technique. Par exemple, nous avions des ateliers obligatoires où nous étions initiés au travail du bois et du fer. Ironie du sort : cet établissement précurseur est devenu...lycée et ne reçoit les ados qu'en seconde seulement.
C'est à l'occasion d'un changement d'école, en fin de 5ème et, à la clé, un doublement de cette année de 5ème, que je fus astreint aux leçons plus scientifiques évoquées ci-dessus. J'ai aussi le souvenir d'avoir étudié, en 4ème (1955-1956) si ma mémoire est bonne, les fameuses "bases" en arithmétique. Rappel : compter par paquets de 4, 7, 9 voire 12 éléments au lieu de se contenter de "paquets" de 10. Ainsi, en "base 7", les "chiffres" étaient : 0, 1, 2, 3 , 4, 5, 6 puis l'on arrivait à la "septaine ", ce qui correspondait à notre dizaine en "base 10" et l'on retrouvait 10 au lieu de 7 qui n'existait pas en cette base. Et le suivant était 11, 12, jusqu'à 16 suivi de 20, 21, 22...etc. Et pour les bases supérieures à 9 on utilisait alpha et béta pour 10 et 11 si l'on comptait en base 12. Je t'avoue que sur le coup, je ne compris pas grand chose à ce truc. Mais, en devenant enseignant à mon tour, je dus bien m'y coller 18 ans plus tard et là se fit la lumière ! En effet, nous devions voir avec nos jeunes ce qui nous tombait sur le coin du nez : les «Maths Modernes», foutu système qui fit perdre quelques années à la plupart d'entre nous. Fort heureusement les programmes de maths sont revenus à des notions plus "classiques".
Bien à toi, Claude.
Pour appeler lycée les établissements secondaires de la 6ème à la terminale, c'était le cas au moins jusqu'en 1977.
Dans mon lycée, de la 6ème à la 3ème il y avait aussi une ou 2 heures par semaine de travaux manuels. Les spécialités étaient poterie, bois, vannerie, cartonnage et fer (seule spécialité que je n'ai pas faite).
Je suis arrivé en 6ème l'année de mise en place des maths modernes. Donc pendant 2 ans travaux sur les ensembles, les intersections d'ensembles, les fonctions, les bijections ... mais pas de calculs.
Pour les bases, je ne sais plus si c'est en 5ème ou en 4ème que j'avais vu ça. Mais en 4ème, après avoir demandé par hasard à une fille où elle allait, je l'ai suivie au club d'informatique tenu par son prof de maths et j'ai (notamment) écrit sur l'Olivetti Programma 101 du club un programme de conversion entre 2 bases.
Ah mes amis Bech et Klo7514, vous me tuez avec vos mathématiques de l'époque. Moi qui suis légèrement plus âgé que KLO, de mon temps en Suisse on apprenait les tables de multiplication et cela suffisait largement à mon bonheur et cela me suffit encore (ou de nouveau !) aujourd'hui. Il faut dire que je ne comprenais rien aux leçons de calcul (on ne parlait pas de math) et je les détestais, à moins que je les détestais primairement puisque je n'y comprenais rien. Entre nous, je ne suis pas certain que nos maîtres y comprenaient plus que nous. En particulier un certain Monsieur B., paix à son âme, dont le corps s'intéressait plus à l'anatomie de certains de mes camarades (l'anatomie humaine ne faisait pas encore partie du programme).
Allez mes amis, de toutes façons, avec l'IA vous n'êtes plus à la mode !
Je vous embrasse et vous aime, malgré les math.
Nostalgique
23-10-2024, 12:52 PM (Modification du message : 27-10-2024, 10:06 AM par bech.)
Arrivé devant le lycée, Toni s'approcha et regarda par-dessus l'épaule de Cylian le bout de papier qu'il tenait toujours entre les mains durant tout le trajet.
Sa tête était bien calée dans les cheveux châtains de son amour.
— Je croyais que c'était un rencard ? Me voilà rassuré.
— C'est qui ou quoi ce Mendeleev ?
— Quel ignorant tu fais mon cœur !
Cylian tout excité se retourna brusquement pour regarder Toni.
— Tu le connais ?
— Bien sûr ! C'est celui qui a mis en place le tableau périodique des éléments c'est à dire tous les éléments chimiques qui nous entourent !
A ce moment, Camille qui sortait de l'établissement vint à la rencontre des garçons.
— Salut Toni, Salut Cyl' ! Vous allez bien ? Pas trop fatigué de la soirée de la veille ?
— Salut Camy répondirent les deux garçons.
— Vous regardez quoi ? Si c'est pas trop indiscret ?
Cylian lui tendit le bout de papier et lui dit :
— On va dire que c'est une énigme posée par ce malicieux Lexin que nous avons rencontré aujourd'hui lors de notre visite au centre, aide nous à trouver la réponse, car là on sèche !
— Vous avez vu LE « Robert Lexin ? » La chance !
— Pour une fille qui a le don de « boussole », sachant repérer la moindre parcelle de fer dans tout ce qui t'entoure et de te repérer grâce aux pôles magnétiques de la terre, tu dois t'y connaître non en chimie des matériaux ? Tu aides bien un labo à déceler les traces de fer dans leurs échantillons à tes heures perdues...
Camille réfléchit, puis d'un geste prompt elle sorti de sa sacoche un livre et se mis à le feuilleter rapidement jusqu'à tomber sur une page...
— Tableau de Mendeleev... ton numéro c'est le numéro de... voilà ! Facile !
Du bout de son index, elle montra un symbole chimique à Cylian
— Ag ! ! !
— Quoi ? Tu peux m'expliquer ? Moi pas comprendre le morse, moi Tarzan toi Jane ! Moi débile !
Camille éclata de rire !
— C'est le symbole chimique de l'argent ! Voilà la solution à ton énigme ! L'argent !
Cylian embrassa sur la joue Camille qui poussa un cri aigu de surprise, suivi aussitôt derrière par Toni qui fit de même sur l'autre joue.
Cylian exultait ! Le poing levé vers le ciel !
— Nous avons trouvé la limitation de Selenn !
— Mouai, je vais lui coller une balle en argent en plein cœur, tu vas voir. Comme les loups-garous !
Les deux Ado gloussèrent.
— Dites moi les garçons, contre service rendu, vous pouvez rapporter un livre pour moi à la bibliothèque ? Julien m'attend pour rentrer.
— Bien sûr ! s'écria Toni, tout ce que tu veux Camy.
— Merci noble chevalier répondit la jeune fille.
Camille salua les deux tourtereaux, ils se retrouvèrent tous les deux devant la grille du lycée.
Cylian plongea ses yeux dans ceux de son partenaire, semblant chercher ses mots.
— Toni euh... tu veux bien venir manger avec moi ce soir ? Tu pourrais rester dormir avec moi ! Mes parents seront d'accord je pense, depuis le temps qu'ils veulent te rencontrer, autant qu'ils commencent à s'habituer à toi et puis demain est un grand jour. C'est mon anniversaire !
Toni ne réfléchit pas longtemps à la proposition de Cylian à en juger le sourire qui se dessina bientôt sur son visage éclairant ses yeux d'une étincelle de joie :
— Hmmm, c'est jouable. Je rentre prévenir mon père alors, il faut qu'il prépare le repas de Kevin et puis à la veille de ton anniversaire, je suis prêt à satisfaire la moindre de tes envies !
— La moindre de mes envies ? Intéressant.
Cylian pencha la tête en avant, il savourait les paroles qu'il venait d'entendre.
— Mais Cyl' ... tu comptes m'inviter à dormir avec toi ? Et tes parents ?
— T'inquiètes pas, j'ai acheté des places de théâtre pour mes parents ce soir. Ils vont voir « l'opéra de quatre sous » de Bertold Brecht, une pièce longue et ennuyeuse de 4 heures, ils ne seront pas rentrés avant 2 heures du matin !
— Tu as tout prévu à ce que je vois !
— Non mais qu'est ce que tu crois ? C'est mon anniversaire et je veux le passer avec l'être que j'aime le plus au monde.
A peine eut il fini sa phrase que Cylian pressa son visage contre le cœur de Toni, il remonta la tête et rencontra les lèvres de son Apollon.
Il se dirent à plus tard dans un long baiser.
— Fais attention tout de même chuchota Toni. On pourrait nous voir !
Cylian haussa les épaules dans un air de j-m'en-foutisme :
— Je t'aime, c'est tout ce qui compte !
Quelques instants après avoir laissé Cylian décoller de la cour, Toni pénétra dans la bibliothèque pour rendre le livre de Camille, il reconnut dans un coin de l'immense salle Lætitia en train de feuilleter un ouvrage, la grande blonde leva la tête et reconnut Toni, elle lui fit un petit signe de tête.
Une fille de la classe de Toni vint à sa rencontre...
— Salut Toni.
— Salut Magalie tu vas bien ?
— Oui merci, j'organise une fête ce soir avec des amies, tu veux venir ? Pour ne rien te cacher, beaucoup de mes copines voudraient que tu viennes ce soir !
— Je ne sais pas marmonna Toni, je dois passer chez Cylian ce soir.
Toni sentait le piège, bien sûr les filles avaient tout prévu à voir les yeux pétillants de Magalie. Bien sûr c'était un plan drague, bien sûr ils allaient boire et bien sûr toutes les filles iraient se frotter contre le bel ado blond en train de danser.
— Encore ce Cylian ? Vous êtes toujours fourrés ensemble vous deux ! On dirait deux gays !
Cette dernière remarque fit tiquer Toni du sourcil, il essaya de cacher ses émotions, leur petit manège entre Cylian et lui était sur le point d'être percé à jour, cela devait arriver un jour.
Toni émit un sourire en direction de la jeune fille et feignit la surprise :
— Cylian et moi ! Elle est bien bonne celle là !
Toni se sentait acculé, il n'y avait pas d'échappatoire devant la remarque de Magalie. Celle-ci le fixait de ses yeux curieux d'un regard qui semblait exiger de Toni une réponse.
Lætitia qui avait assisté à la scène se leva de son siège discrètement, elle replia ses doigts sur la sphère de lumière qu'elle avait créé pour avoir assez de visibilité pour lire, la sphère s'évapora en un rien de temps, puis elle avança lentement vers Toni et lui mit la main sur son épaule, le bel ado blond se retourna et Lætitia s'avança vers lui en lui déposant un tendre baiser sur ses lèvres.
— N'oublie pas que je t'attends ce soir mon cœur, tu m'as invité au resto ! A plus !
Magalie était paralysée par la surprise, Toni l'était tout autant !
Lætitia quitta la salle en lançant un dernier regard plein de passion à Toni qui déglutit difficilement la salive qu'il avait dans la gorge. Le geste de Lætitia l'avait sauvé. Demain, la rumeur allait courir dans tout le lycée disant que le beau Toni, l'inapprochable Toni avait une amoureuse du nom de Lætitia, comme alibi, on ne pouvait rêver mieux !
C'est tout sourire que Toni s'apprêtait à repartir.
Il sortit de la bibliothèque et là, il vit que la grande blonde l'attendait contre la rampe d'escalier, les bras croisés.
— Merci Lélé ! Tu m'as sorti d'un beau pétrin.
— Mouai j'ai vu ! A propos, fais attention à ne pas te faire remarquer avec Cylian, vous êtes pas discrets ! Un éléphant dans un magasin de porcelaine se ferait moins remarquer que vous deux ! Surtout depuis l'atterrissage de Cyl' ce matin !
— On tachera d'être plus prudent, merci de garder le secret !
À y repenser, peut être que Selenn avait commencé à vendre la mèche à son entourage concernant les deux jeunes amoureux. Mais élément crucial, l'action de Lætitia jouait en sa faveur. Connaissant Magalie, elle allait raconter à qui veut l'entendre ce qu'elle avait vu, le baiser fougueux que Lætitia lui avait donné.
« Autant prévenir Cylian quand je le verrai » pensa-t-il « qu'il n'y ait pas de malentendu ! »