11-06-2024, 12:04 AM (Modification du message : 11-06-2024, 12:05 AM par KLO7514.)
Deux d'un coup ! Ça nous manquait vraiment. Crois-tu, cher Gaétan, que l'Intelligence Service est allée mettre son nez dans les fiches d'État-Civil de la contrée pour savoir à qui les instances british avaient affaire avec Bé et ses fils? Pourtant, nul comparse du Commander BOND n'a été surpris en train de fouiller dans les registres municipaux aux Fourches? Ces formalités expédiées, parlons avenir : les p'tits coquins qui auront 15 printemps dans 9 mois comptent bien ne pas s'ennuyer, éventuellement en se douchant. Ma fois, c'est humain et on les comprend : il faut bien expérimenter ce dont Notre Créateur nous a équipés...pas vrai? Ces "choses-là" ne doivent pas seulement servir de décoration pour faire joli sur les photos...!
En tous cas, les voilà bien partis pour faire de parfaits p'tits princes avec pedigree et passeports diplomatiques du royaume de Grande Bretagne. S'en serviront-ils s'il leur prend fantaisie d'utiliser un TGV pour aller en "Petite Bretagne" faire du shabock* en rade de Brest par exemple, avec leurs copines? L'avenir le dira ! --------------------------------------------- *Petit bateau à 2 place et voile unique , équivalent d'un Vaurien, bien pratique pour deux jeunes débutants. Ils pourront faire peindre leurs armoiries sur la voile ...!
On n’avait pas fait dix pas que Hans m’interpellait:
Je ne trouve pas qu'elles se ressemblent. On dirait plutôt une duègne et la jeune fille qu'elle surveille. Tu en penses quoi, Bé ?
— Tu vois, j'étais en train de penser la même chose. Bon, après, c'est peut-être aussi sa belle-mère ou quelque chose du genre. On dirait qu'elles ont quelque chose à cacher.
— C'est ce que je me disais aussi. Tu as vu le nombre de fois où la mère a essayé d'écourter la conversation ? Et on peut pas dire que c'est parce qu'elles étaient pressées puisqu'elles partait se promener.
— De toute façon, quoiqu'il se passe, ça ne nous regarde pas.
— C'est vrai que tu n'es pas curieux.
— Si tout le monde s'occupait de ses affaires et pas de celles des autres la vie de chacun serait bien plus tranquille.
— Oui mais, Bé, avoue quand même qu'il y a du louche dans cette histoire. John Smith qui fait l’intermédiaire, on te paye cash une grosse somme, c'est pas normal ça. Ça cache quelque chose. Et la tête de cette fille me dit quelque chose, bien que je ne sais plus où je l'ai vu.
On était arrivé chez mes grands-parents.
— Bé, Hans, les petits sont partis chez Louis pour faire du cheval. Et, pourquoi, tu ne m'as pas dit que demain tous les petits seront là ?
— Eût-il fallu que je le susse , Mamé. Ils ont magouillé ça entre cousins, derrière notre dos.
— Vous viendrez manger à la maison, ça sera plus simple pour vous.
— Mais Mamé, avec Hans, on peut s'en occuper.
— Oui et vous allez manger des cochonneries à tous les repas.
— À tous, non, mais le soir pourquoi pas.
— Au fait Bé, il faut que je te dise quelque chose que j'ai remarqué. Tu sais tes locataires, elles sont bizarres. La dame âgée parle le français mais la petite se débrouille , enfin juste quelques mots et chaque fois qu'on se voit sa mère lui parle en américain et elles partent.
— Ah, tu vois Bé qu'il y a du louche là dessous.
— Toi aussi, tu penses la même chose, Hans ?
— On en parlait en venant ici, avec Bé, parce qu'on les a croisées et justement… Bé, tu vas où ?
— Je vous laisse à votre conversation, je vais voir les jumeaux.
— Tu veux bien de moi, fiston ?
Bien sur Papé, tu es le bienvenu. Vous voulez venir aussi ?
Je ne pense pas que ma grand-mère et Hans aient entendu ma proposition tellement ils discutaient au sujet de mes « mystérieuses » locataires. Quand on arriva on eut la surprise de voir qu'il y avait Honorin qui y ferrait Prince. Il finit ce qu'il faisait et vint nous serrer la main. On discuta un petit moment et il retourna à son travail. Les jumeaux brossaient Holly tandis que Laszlo et Adeline s'occupaient de Blacky. De temps en temps leurs mains se frôlaient, ils se regardaient et souriaient. Une idylle serait elle en train de naitre entre eux ? De toute façon ça ne me regardait pas. Et Laszlo était un gentil garçon … les jumeaux s'aperçurent que j'étais là.
— Pa, t'as vu comme Holly est grosse ? Tu crois que cette fois ça sera une fille ?
— Je n'en sais rien. On verra bien quand il ou elle sortira.
En entendant ma voix, Laszlo et Adeline s'étaient un peu écartés. Adeline vint me faire la bise.
— Ça va ma puce ? Ton frère n'est pas avec vous ?
—Non il a préféré rester à la maison pour jouer à la console. Et puis c'est encore un gamin.
— Ha parce que vous, vous n'en êtes plus ?
— Non ! On est des ados, presque des adultes.
— Au fait Pa, demain Adeline peut venir avec nous pour faire les courses ?
— Je n'y vois pas d'inconvénients, si ses parents sont d’accord.
— Tu pourras téléphoner à Tim pour lui demander ?
— On passera le voir, quand on rentrera. Au fait, ça en est où du déménagement ?
— C'est pas la joie parce que mes parents ont décidé de repeindre chez les grands-parents alors on est tous chez nous, puis après on va repeindre chez nous et on sera tous chez les grands-parents. En plus mon frère dort dans ma chambre et il fait que fouiller dans mes affaires.
— Comment tu sais ça, Adeline ?
— Quand je range mes affaires, je les range par couleur pour que mes soutien-gorge soient assortis avec mes culottes et mes chaussettes et, là, c'est tout mélangé.
— Tu es une maniaque, Adeline. Nous avec Chip on prend comme ça vient. Du coup aujourd'hui tu as une culotte et un soutien-gorge blanc ?
— Bin oui mais comment tu sais ça ?
— Bin, c'est simple, tu as des chaussettes blanches.
— Bon les jeunes, c'est l'heure d'aller manger, Mamé nous attend.
— On finit de les brosser et on arrive.
On rentra, les gosses discutant avec Papé. Je profitais du trajet pour appeler mon frère puis ma sœur, pour les avertir que le lendemain on descendait et qu'on serait là de bonne heure puis qu'on repartirait avec leurs gamins respectifs. On arrivait chez mes grands-parents quand Tim nous doubla et se gara devant chez lui. Il vint à notre rencontre. Il nous tapa la bise.
— Bé, tu es libre le 11 novembre ?
— Heu, j'ai rien de prévu, pourquoi ça ?
— Mon père m’a dit que le maire a vu le préfet et il veut nous remettre la légion d’honneur, celle d’officier. Ça te va comme date ?
— Dis à ton père que ça me va. Et il y a un buffet après je suppose.
— En fait c'est à nous de voir et surtout de payer si on en veut un. Avec Mary on se disait qu'on pourrait le faire qu'avec les gens d’ici.
— Je suis bien d'accord avec toi. On pourrait le faire sous le préau de l'école si tu es d’accord.
— Et on invite qui ?
— Tous les gens du Haut, plus les quelques-uns du bas qu'on connait. On pourrait aussi inviter tes locataires. C'est des vraies sauvages ces deux-là.
— Tu vois Bé, y'a que toi qui les trouve normales.
— Oui, je sais. Au fait Tim, tu pouvais pas me dire que c'était le bordel chez toi ?
Il me regarda l'air surpris.
— De quoi tu parles Bé ?
— Des travaux que vous êtes en train de faire chez tes parents et que vous êtes tous entassés chez toi.
— Ah ça ! Qu'est-ce-que tu veux, on fait avec. C'est l'histoire de deux ou trois semaines… Mais comment tu es au courant de ça ?
— C'est Adeline qui m'en a parlé. Tu vois ça vite fait avec Mary, vous préparez un baise en ville chacun et vous venez tous à la maison.
— C'est vrai que ça serait plus simple comme ça.
— Et, évidemment, si tes parents veulent venir aussi, c'est pas un problème.
— C'est vrai qu'avec sept chambres y'a de la place chez toi.
— Tu te trompes Tim c'est pas sept mais onze, maintenant. Alors tu vois que je peux loger du monde.
— Je crois qu'on va faire comme ça, parce qu'Adeline va finir par tuer son frère si ça continue.
— Au fait, demain on descend chez mon frère et ma sœur récupérer les garçons et acheter de la déco pour l'étage ''jeunes ados'‘. On peut emmener Adeline ? Les jumeaux y tiennent.
— Et Laszlo aussi, je pense.
— Qu'est-ce-qui te fait dire ça ?
— L'autre jour elle avait oublié un cahier et comme je descendais elle m'a demandé d'aller le chercher dans sa chambre. En le prenant j'ai fait tomber quelques feuilles de papier et sur l'une d'elle il y avait un gros cœur et dedans : Adeline + Laszlo.
— Et tu ne lui as pas collé un coup de fusil, direct ?
— Ça va, c'est un gentil garçon, je le connais et il est un peu d'ici aussi. Mais il a intérêt à ne pas aller trop loin avec mon bébé, sinon il aura à faire à moi.
J'envoie un SMS à Mary pour lui dire qu'on déménage chez toi tout à l’heure. Au fait, comment ça s’est passé en Angleterre ?
— En gros. La Reine m'a collé une autre médaille, elle a fait princes les jumeaux et elle leur a offert une chevalière avec un blason chacun, puis basta.
— À t'entendre on dirait que ça s’est plutôt mal passé.
— Tu me connais, tous ces trucs ça me saoule.
— Papa, Tim, y'a Agnès et Alain qui arrivent. On va leur dire bonjour.
Ils partirent en courant les rejoindre. Quand on arriva les jumeaux racontaient ce qu'il s'était passé à Londres. On se fit la bise et je les invitais à venir chez nous pour la durée des travaux. Ils acceptèrent aussitôt. On se donna rendez-vous pour le soir. Puis on alla manger chez ma grand-mère qui nous avait fait des lasagnes. Même R et R eurent droit à leur part. Le plat était énorme mais il n'en resta pas une miette. L'après-midi passa rapidement. Tim et ses parents arrivèrent ensemble. Adeline tirait une valise ÉNORME et portait un beauty-case, Nans lui n'avait que deux sacs, dont un - le plus gros - qui contenait sa console et tous ses jeux.
— Bé, je pourrais l'installer sur ta télé ?
— Tu n'auras qu'à l'installer en Haut. À partir d'aujourd'hui c'est les jeunes en haut et les vieux au premier. C'est vrai que vous n'avez pas encore visité.
— On se charge de leur montrer, Pa.
On grimpa tous à l’étage. Galants, Laszlo et Chip avaient pris les bagages d’Adeline.
— Elle est vachement lourde ta valise Adeline. Tu y as mis quoi, dedans ?
— Le strict nécessaire pour quelques jours Chip.
— Elle est lourde la tienne Laszlo ?
— Un peu mais ça va.
Chip commença à monter au second quand Tim lui dit :
— Chip, ne monte pas sa valise, Adeline va dormir avec nous au premier.
—Papa, je ne suis plus un bébé !
— Justement et seule avec quatre garçons, en plus, ça ne va pas le faire.
— Allez Papa, s'il te plait !
— Non, c'est non.
— Mais pourquoi ?
— Les garçons sont tous des fous qui n'ont qu'une idée en tête.
Au même moment , le petit frère à l’étage :
— Wow, cool cette pièce et la télé est énorme. Ça va être super-cool pour jouer à la console.
— Nans, tu te souviens que demain tu m’accompagnes. Tu dois aller chez le dentiste.
— On ne peut pas annuler, Man ?
— Certainement pas !
Ahhh ces jeunes ! Bin, on est tous passé par là voilà ...quelques années. Ça fait du bien de retrouver les émotions que nous avons vécues et si nous voulons écrire nos mémoires pour notre éventuelle descendance, nous n'aurons qu'à puiser chez Gaëtan.
La jeune locataire des USA serait-elle encore une fille adultérine du Prince de Galles ou d'un Président des USA? (Certains d'entre eux ne se sont pas privés d'effectuer quelques coups de couteau dans leurs Contrats...de mariage, entre autres! Suivez mon regard). Certaines personnes "en délicatesse avec la Justice" se réfugiaient autrefois sous un faux nom dans des couvents masculins. Est-ce que notre Bé n'est pas le fils de son «Père à Bé»?
Du coup, Adeline et Nans boudaient. Pendant qu'on visitait, les garçons installèrent la console en un temps record. Ils allaient la tester mais on leur dit que c'était l'heure de manger.
— Vous aurez le temps de jouer, ce soir.
Nans prit son sac de vêtements et allait descendre quand Gus lui demanda :
— Tu vas où Nans ?
— Je descends mes affaires.
— Pourquoi, tu ne veux pas dormir en Haut avec nous ?
— Oui, bien sûr, mais comme je suis plus jeune, j'ai cru que vous ne voudriez pas de moi.
— Tu seras comme notre petit frère, à tous.
— COOOOOOOOOL ! Je dors où ?
— On verra ça ce soir.
— Mon dieu Bé, j'ai oublié de sortir la gardianne de la voiture. Tu as des pates ou du riz ?
— Tout un stock. Mais c'était pas la peine d'apporter à manger. En plus ma grand-mère avait prévu aussi. On ne mourra pas de faim.
Dès le repas fini et la table débarrassée, les gosses partirent tous en haut. On discuta encore un moment puis on monta se coucher. Je vis Tim monter à l’étage, il frappa à la porte et entra quelques secondes après. On l'entendit discuter un peu avec Adeline. Puis il redescendit, remonta avec les bagages de sa fille et revint seul.
Le lendemain matin, ce fut la course pour les faire lever. On avait beau les appeler rien n'y faisait. En désespoir de cause on envoya R et R. C'est en râlant comme quoi il était trop tôt qu'ils prirent leur petit-déjeuner.
Enfin, on réussit à partir.
À neuf heures, on arrivait chez ma frangine qui nous avait préparé un autre petit-déjeuner. On eut la surprise d'y trouver Louis et Camille qui étaient là depuis le début de la semaine. Dix heures et on partait faire les achats. Ma sœur nous avait accompagné, pour que Hans et moi on ne se fasse pas embobiner par les gamins. Enfin, ‘’gamins’’ plus tant que ça, non plus.
À midi, à la plus grande joie de tous, sauf de Hans et ma sœur, on alla se faire un Mac Do. Puis on repartit faire des courses et ça dura une bonne partie de l'après-midi. Je vous avoue que j'en avais un peu – beaucoup - marre. Je les attendais dehors quand mon téléphone sonna. C'était Tim.
— Bé, tu vas avoir un peu de place dans ta voiture ?
— Oui, je pense, en fait j'ai pris le pick-up de mon père parce qu'avec mes loustics je ne savais pas trop ce qu'ils allaient acheter. Mais pour le moment, ça va, ils sont raisonnables.
— En remontant, tu pourrais passer au magasin de bricolage ? J'ai acheté des pots de peinture en ligne et ça m'évitera d'y descendre demain matin. Comme ça, demain, je peux attaquer de bonne heure à peindre.
— As-tu besoin d'un coup de main pour peindre ?
— Je veux pas vous emmerder avec ça.
— Attends, tu crois pas que je vais laisser jouer toute cette troupe à la console 24 heures sur 24. On bossait, nous à leur âge.
— Oui, et plus vite ça sera fini, plus vite on part de chez toi.
— Couillon, c'est pas pour ça que je te propose notre aide. C'est pour leur faire faire quelque chose d’utile.
— Si on fait la première couche demain et l'autre après demain, samedi on peut déménager les meubles.
— On fait comme ça, alors. Tu auras assez de matériel pour tout le monde ?
— Ah ça, non, je crois pas. Je vais demander à mon père de me prêter le sien.
— Je demande à ma frangine, on en a un peu à la maison et je demande aussi à mon père et à mon grand-père en rentrant. Allez je te laisse, ils sortent.
Il y en avait un plein caddie.
— On a trouvé tout ce qu'on voulait. On va commencer dès qu'on arrive et on finira demain.
— Bonne idée mais vous finirez demain, après un boulot.
— Mais papa, c'est quoi encore ce boulot que tu veux nous faire faire ?
— On va donner un coup de main à Tim et à Mary et aussi chez Bernard et Nadine pour peindre comme ça, samedi on peut les déménager.
À ma grande surprise personne ne râla. On rentra chez ma sœur, on chargea les sacs et, se répartissant comme ils voulaient dans les voitures, on prit le départ. Un bref arrêt dans la zone commerciale pour récupérer les pots de peinture et, quand on arriva, il faisait déjà nuit. Tout au long de la route ils avaient dû échanger des centaines de SMS entre les voitures.
Je stoppais devant chez m es grands-parents, au moment où les ouvriers qui travaillaient à l'école sortaient du boulot. J'allais leur dire bonsoir.
— Je vois que vous comptez faire de la peinture.
— Oui, on va peindre chez Tim demain.
— Si vous voulez on peut vous prêter le compresseur et les pistolets à peinture. On n'en a pas besoin en ce moment et vous verrez c'est beaucoup plus pratique que des pinceaux et des rouleaux.
— Je veux bien, mais on ne sait pas s'en servir.
— Demain matin, à huit heures, je serai chez Tim avec le matériel et je vous montre comment ça marche. C'est très facile, vous verrez.
— D'accord à demain alors.
Puis on rentra. On n'eut pas besoin de dire aux gosses de monter les affaires, ils grimpèrent immédiatement les escaliers, les bras chargé et déjà ils redescendaient pour demander des outils et de l’aide. Pendant que ces dames et Hans préparaient un énorme plat de spaghettis et de bolognaise, Tim, Bernard et moi, on monta les aider. Hans avait tout prévu pour fixer les cadres, du double face pour les affiches, des crochets… on était loin d'avoir fini parce que, et à chaque fois qu'on devait en poser une, certains la voulaient là et d'autres là. Pour finir, on ne fit pas grand-chose, si ce n'est attendre qu'ils se mettent d’accord. Un ''c'est prêt !'' crié d'en bas les fit descendre en courant. L'appel du ventre était plus fort que l'envie de décorer. Quand je vis le plat de spaghettis je pensais qu'on en aurait pour la semaine ! Eh bien, même pas pour deux jours. Je me demande comment ils ont fait pour avaler tout ça !
Une chose me surprit aussi. Tous les gamins débarrassèrent la table sans devoir leur demander, ceci avant de remonter ''réfléchir'' à la décoration. On alla sur le canapé pour discuter. Bernard et Nadine montèrent se coucher les premiers. On discuta encore un peu avec Tim et Mary et on monta se coucher en même temps. On croisa Laszlo, Adeline et R et R dans les escaliers.
— Ils demandent à sortir. On les accompagne.
— Pas trop longtemps non plus. Et pas trop loin.
— Papa, on sera dans le jardin. Tu n'auras qu'à regarder ce qu'on fait par la fenêtre, puisque tu ne nous fais pas confiance.
— Mais si, je vous fais confiance ma puce, c'est juste que tu es mon bébé et que je me fais du souci pour toi et pour tout ce qu'il pourrait t’arriver.
— C’est cela, oui, avec R et R dans les parages, un commando vas venir me kidnapper ! Bon, Papa, çà ne te regarde pas mais sache qu’avec Laszlo, on a décidé d'attendre que j’ai au moins 15 ans et qu'on soit prêt tous les deux. Tu vois, il y a encore le temps, avant que tu flippe. Bon, on y va, sinon R et R vont faire dedans.
Ils continuèrent à descendre alors qu'on finissait de monter. Sur le palier on se fit la bise mais juste avant de rentrer dans sa chambre Tim se tourna vers nous.
— Tu crois qu'ils vont être sérieux et qu'ils vont tenir leur promesse parce que, ses 15 ans, Adeline les aura dans six mois et ça me laisse au moins un petit délai. Vous avez du bol vous d'avoir des garçons.
— Tu sais, maintenant les gamins sont au courant des danger et prêtent attention à ce qu'ils font.
— Oui, ils ont surtout une sexualité tirée des films pornos et c'est ça qui me fait peur. Pour Nans je me ferai moins de soucis.
— Ah ! Parce que la vertu de ton fils est moins importante que celle de ta fille ?
— Non, c'est pas ce que je veux dire, Mary, c'est juste que tu comprends que, bin, Adeline c'est une fille.
— Oui et son pucelage c'est sacré c'est ça ? Tu aimerais qu'elle arrive vierge à son mariage c'est ça ?
— Quand même pas mais bon 15 ans c'est jeune quand même.
— Et toi, c'est à quel âge que tu as perdu le tien ? Et si tu me dis que ce n'est pas pareil parce que tu es un garçon, ça va barder.
— C'est bon, j’abdique. Bonne nuit tout le monde et à demain.
On était dans la chambre en train de prendre une douche à deux. On avait la même idée derrière la tête.
— Bé, tu en penses quoi de la discussion qu'on a eue ?
— Comme le dit Tim, Chip et Gus sont des garçons et le risque que l’un d’eux tombe enceinte est impossible. J'espère juste qu'ils tomberont sur de bonnes partenaires pour leur première fois.
— Et si c'est des bons partenaires, tu en penserais quoi ?
— Rien mais je serai un peu déçu, quand même.
— Ah bon, pourquoi ça ?
— T'as pas envie d'avoir des petits-enfants toi ?
— Bien sûr que oui… j'en veux plein, même. Et puis, si les deux sont gays, ils pourront adopter, d'ici là.
— Oui mais ça ne sera pas des petits Fabre pure souche. Après, je ferai avec ce qu'il se passera. Mais je pense à quelque chose, si on essayait d'aller faire un petit frère ou une petite sœur aux jumeaux ?
— Je veux bien essayer mais qui sera la maman ?
— On peut le faire à tour de rôle. On verra bien sur lequel ça va tomber, si ça fonctionne.
On se marrait mais on était tous les deux en érection, Hans s'appuya contre le mur de la douche en tendant ses fesses. Je m'accroupis derrière lui pour lui bouffer la rondelle et, vite, il me demanda de l’engrosser. Je fis durer autant que possible avant de lui envoyer ma semence bien au fond de ses fesses. Puis ce fut à son tour d'essayer de me faire un enfant. Mais comme il était excité, parce que je venais de le prendre, il jouit assez vite, il m'excita la prostate juste assez pour me refaire bander et comme j'étais à nouveau en érection, il s'allongea sur le dos, remonta ses jambes et me fit un grand sourire. Comment résister à ça ?
On prit une autre douche parce qu'on avait beaucoup… transpiré de partout. On se fit un bisou avant de nous endormir.
Je me levais le premier. Dix minutes plus tard, Tim et ses parents descendirent quasi en même temps. Bernard avait décidé de venir nous aider. C'est vrai que, pour eux aussi, l’avancée des travaux étaient une urgence. On arriva deux minutes en avance mais les ouvriers étaient déjà à l’ouvrage.
L'utilisation du compresseur et des pistolets s’avéra facile. Et quand, vers dix heures, les gamins arrivèrent pour nous aider on avait presque fini de passer la première couche chez Tim. Du coup ils allèrent voir les grands-parents puis ils allèrent chez Louis pour voir les chevaux. Il nous fallut moins de temps pour refaire la peinture chez les parents de Tim. Comme il restait beaucoup de bolognaise Mary et sa belle-mère avaient fait d’énormes plat de lasagne pour midi. Il n'en resta rien. Et pour le soir ça serait raclette.
Le lendemain on passa la seconde couche et on rendit le matériel. Tim et son père leur glissèrent la pièce et dans l'après-midi on commença à charrier les meubles et à les remonter. Les gamins étant là, ils commencèrent à charrier les cartons. On y était encore quand Mary et Nadine rentèrent du boulot. Bien sûr, il fallut changer des meubles de place. Mais autant l'une que l'autre, étaient contentes de notre travail.
Tim et Mary ainsi que Bernard et Nadine comptaient bien dormir samedi soir chez eux. Aussi rendez-vous fut pris pour 7 heures le samedi matin. Les gosses tiraient la gueule et il fallut monter les secouer pour les faire lever. Il restait pas mal de cartons à charrier. Et je me fis chambrer parce que j'étais arrivé à la bourre… Alors que j'avais préparé la pâte pour les pizzas qu'on allait manger tous ensemble ce soir. J'en avais profité pour inviter mes parents, mes grands-parents ainsi que Louis et Amandine mais aussi mes locataires qui n'osèrent pas refuser devant mon insistance. Il y aurait aussi, bien sur, mon frère et ma sœur.
Maintenant que le plus gros du travail était fait, il ne leur restait qu'à vider les cartons et ranger ce qu'ils contenaient à leurs convenances. Du coup, l'après-midi, je restai à la maison, avec Hans. On en profita pour faire une bonne sieste (crapuleuse) et à partir de 17 heures, après avoir allumé le four, je m'occupais des pizzas. Comme on allait être nombreux, j'avais pris un peu d'avance en en faisant précuire quelques-unes.
C'est d'abord mes parents et mes grands-parents qui arrivèrent avec mon frère et ma sœur. Puis ce fut Tim, Mary et les parents, puis mes locataires et enfin les gamins qui arrivèrent avec Louis et Amandine. Les gamins grimpèrent en courant se doucher et se changer. Ça nous surprit agréablement, mais bon … pourvu que ça dure ! Mon frère et Pierrick vinrent me donner un coup de main. Et quand la jeunesse redescendit, se fut la ruée sur les pizzas.
Jessica et Loreen discutaient bien et tout le monde leur parlait en retour. Elles avaient l'air décontractées. Quand Loreen alla aux toilettes, Jessica demanda son portable à Gus qui le lui tendit et très rapidement elle envoya un SMS et le rendit.
Finalement, ce soir-là, on apprit que Loreen n'était pas la mère de Jessica mais sa nourrice et qu'elle était là pour lui tenir compagnie et la protéger - de qui, de quoi, elle ne l'avait pas dit. Vers minuit tout le monde partit, sauf les gamins évidemment et Tim avec sa famille qui n'avaient pas tout fini pour pouvoir réaménager. Demain, c'était ma mère qui invitait mais toujours chez nous.
Ce qui me fit penser : Dire que demain soir mes amours repartent déjà et une fois de plus je vais me retrouver seul à la maison… PFF !
Comme d'Habitude on passa une journée formidable en famille mais l'heure avançant, ça a été ma sœur et sa famille puis mon frère et la sienne, qui partirent. Ensuite ce fut le tour de mes parents et de mes grands-parents et enfin les garçons et Hans qui montèrent préparer leurs affaires. Ils partirent après le souper. Au moment de partir les jumeaux appelèrent R et R qui vinrent se blottir à mes pieds et qui me regardaient en gémissant. Ils partirent sans eux.
Ainsi va la vie...Il faut bien que nos jeunes se forment et c'est parfois dur de les voir s'éloigner de nous. Sauf que nous ne devons pas penser qu'à nous mais aussi à eux, à ce qu'ils deviendront. Notre rôle de parents est de faire notre possible pour leur donner le maximum de moyens afin qu'ils parviennent au but qu'ils se sont fixé...ou que les événements leur imposent quand ils ne savent pas trop, eux-mêmes, ce qu'ils veulent faire de leurs dix doigts. Et, croyez moi, il y en a un certain nombre qui sont dans ce cas par les temps qui courent...!
Je trouve fort sympathique cette sorte de pacte de fidélité entre Adeline et Laszlo : voilà des jeunes qui ont "quelque chose" dans le cœur. Ce n'est pas si courant.
Toute la soirée ils se collèrent à moi réclamant sans cesse des caresses ou des gratouilles et le lendemain ils grimpèrent dans la voiture alors que je partais bosser. Notre arrivée à la carrière fit sensation et après être allé dire bonjour à tout le monde ils disparurent jusqu'à midi où, bien sûr, ils quémandèrent à manger à tout le monde, après avoir englouti une grosse part de croquettes chacun. Les premiers jours j'avais peur qu'ils se fassent écraser par les engins mais ils y faisaient attention. Et c'est ainsi que tous les jours ils m'accompagnèrent au boulot.
L'hivers arrivait. Il faisait de plus en plus froid le matin ou, aussi, il pleuvait sans discontinuer plusieurs jours. Souvent quand je redescendais voir les jumeaux et Hans on restait enfermé parce que la météo était pourrie. Depuis quelques temps, Hans, les jumeaux et Laszlo n'étaient pas là le samedi matin parce qu'ils allaient ''en cours'' avec des jeunes surdoués (ou supposé tel) en difficultés scolaires. C’étaient plus des discussions, de temps en temps quelques questionnaires pour savoir pourquoi ils étaient en difficulté scolaire. Certains furent diagnostiqués autistes Asperger à divers stades mais d'autres s'ennuyaient en cours et c'est pour ça qu'ils ne faisaient rien en classe.
J'en profitais pour aller me balader avec R et R mais aussi avec Francis et ses York. Petit à petit les étudiants avaient regagné leurs logement. Il en restait quand même pas mal qui hélas n'avaient rien retrouvé et leurs anciens appartements étaient loin d'être finis. Certains y restèrent même jusqu'à la fin de l'année scolaire.
Avec Hans on se prenait la tête pour savoir ce qu'on allait offrir aux jumeaux pour Noël. Hans, lui, n'avait presque plus de parfum, ça m'arrangeait et lui allait m'offrir une paire de baskets de running parce que les miennes n'étaient pas loin d'être en fin de vie.
On faisait dans l'utile entre nous. Et on ne se faisait que des cadeaux symboliques entre adultes. Antho me téléphona pour me dire que cette année, lui et ma sœur avaient décidé de donner de l'argent aux gamins, comme ça ils pourraient s'acheter ce qu'ils voudraient. On se mit d'accord sur une centaine d'euros à chaque gamin, par couple. Ça leur ferait quand même 600 euros chacun ! Ça me plaisait moyennement mais au moins on ne se prenait pas la tête à réfléchir.
Pour Adeline, j'avais eu une idée géniale. À côté du magasin de Mary il y avait un salon de beauté où je lui offris un soin complet du visage. C'est vrai qu'elle était devenue coquette, la demoiselle. Et pour Nans, grâce aux jumeaux, je trouvais sur internet un jeu qu'il cherchait depuis longtemps. Une bonne chose de faite.
Un dimanche où je n'étais pas descendu je partis courir avec R et R qui me distancèrent vite. je décidais d'aller vers les fouilles. Au détour d'un sentier j'entendis juste ''Attention !'' avant de voir un VTT me doubler sous le nez et son vététiste finir en vol plané dans les buissons un peu plus loin. Un autre freina sec et grimpa sur le talus devant moi, avant de s’arrêter sans dommage. J'allais aider celui qui avait atterri dans les buissons. Son cuissard était bien déchiré au niveau des fesses et je vis qu'il avait un beau cul lisse et de belles jambes rasées. Je l'aidais à s'extirper des buissons et j'avoue que le reste était mignon, aussi.
— Ça va, tu n'as rien ?
— À première vue, à part des égratignures et mon cuissard qui est mort ,ça va. Et toi Quentin ?
— Ça va aussi, mieux que mon vélo. J'ai crevé un pneu sur la caillasse. Ça fait chier. T'as de quoi réparer, Kévin ? Parce que j'ai tout oublié dans la voiture, chez toi, ce matin.
— Oui, j’ai. Au fait, je suis Kévin et mon pote c'est Quentin.
— Enchanté, je suis Jean-François. C'est rare de voir des sportifs dans le coin.
— On fait partie d’un club de VTT et on cherche où rouler parce que dans la plaine ça devient saoulant de circuler. Du coup, hier, on a décidé de venir voir par ici. C'est cool comme coin. En revanche les chemins d’ici ne sont pas du tout entretenus.
— De ce côté ce n’est pas évident, mais pour courir ça me suffit. Et de tout façon vous n'auriez pas pu aller bien plus loin en vélo parce qu'arrivés en Haut de la butte, il n'y a plus de chemin du tout.
— Dommage. En fait on veut organiser une compétition de VTT sur le coin mais on n'arrive pas à trouver de trajet assez long sans rouler sur du goudron.
— C'est que vous n'avez pas Tom-Tom parce qu'avec lui vous auriez trouvé ça de suite.
— Tu es sûr de ce que tu dis ?
— Oui, pour monter au village par la route, si tu le suis, au pont, tu vas vers la gauche, tu longes le lotissement et tu prends ce qui était dans le temps le chemin de muletier qui montait au village. Après tu traverses la route et si tu prends le chemin juste en face, tu peux continuer jusque de l'autre côté du plateau et redescendre dans la vallée. Ça vous fera arriver au niveau de la zone commerciale.
— Et ça fait combien en kilomètres ?
— À vue de nez une quarantaine de bornes. Il faudrait regarder sur une carte.
— Ça pourrait le faire. Tu en penses quoi, Quentin ?
— Faut y réfléchir. On le répare ce vélo ?
— Merde, j'ai pas de pompe.
— Vous n'avez qu'à venir à la maison, j'ai ça. Au fait, vous n'auriez pas vu passer deux chiens ?
— Non, pas du tout. C'est les tiens ?
— Oui, on est parti ensemble mais ils m'ont semé. Je vais les faire revenir pour rentrer !
Je sifflais entre mes doigts et, en moins de 30 secondes , R et R surgirent de nulle part comme des bolides, effrayant les vététistes.
— Putain, mais c'est pas des chiens ça, c'est des loups !
— Non, ils sont croisés Husky et Malamute d’Alaska. Mais ne vous en faites pas, ils sont adorables. On y va ?
Les cyclistes me suivirent jusqu'à la maison où R et R se plantèrent devant le frigo. Je leur donnais à manger et je nous servis à boire. Puis on répara le vélo et ils repartirent en empruntant le chemin que je leur avais indiqué. J’avoue que j’ai regarder la partie visible du fessier de Kévin jusqu’à ce qu’il disparaisse de ma vue.
Le temps de prendre une bonne douche et j'allais voir mes grands-parents… qui n'étaient pas chez eux. Mon téléphone sonna. C'était ma mère qui m'invitait à manger. Ça tombait bien, parce que je n'avais plus grand chose dans le frigo.
On parla de noël qui se ferait chez moi et cette année ma tante Chantale et mon oncle Joël seraient là aussi avec Antho, Méli et leurs de gamins mais aussi, Gaële et son nouveau copain. On parla logistique parce que ça allait faire beaucoup de monde d’un coup.
— Je suppose que les gamins vont vouloir tous coucher chez toi, Bé ?
— Il y a de grandes chances, Man, oui. Ils vont squatter le deuxième étage.
— Du coup les Américains pourront coucher à la maison.
— Chez nous aussi, il y a de la place.
— Maman, Papa et toi, avez plus de 80 ans, ça ne sert à rien de vous fatiguer, alors qu'on a de la place chez nous.
— Ils peuvent aussi venir squatter le premier étage, comme ça papa et toi vous serez plus tranquille. Quitte à avoir du monde à la maison autant la remplir. Et ça vous permettra de faire la cuisine sans personne dans les jambes. On sera combien au fait ?
— Papé, mamée, papa et moi ça fait 4, plus vous, ça fait 8, Marc et Annie, on en est à 10. ton frère et ta sœur ça fait 18, ma sœur et son mari 20, Antho et Méli 24 et Gaële et son copain 26. Tim ça fait 30 et ses parents 32. Puis Tonin et Nick ça fait 40. Tu vas inviter tes locataires ?
— Je pensais le faire, oui, si ça ne dérange pas.
— Deux de plus, vu le nombre, ça ne dérange pas. Tu sais ce que font Louis et Amandine ?
— Oui, ils vont à Marseille. Il m'a demandé d'aller donner à manger aux chevaux le 25.
— bon, on va prévoir pour une grosse quarantaine ça sera plus simple.
— Prévoyez plutôt pour une trentaine, ça serait mieux. Comme ça on n'en aura pas pour la semaine à finir les restes.
— Mais enfin Alain, ça va marquer mal, s'il ne reste rien.
— Pa à raison, par contre, Man, tu prévois pour 50 ou 60 les 13 desserts de Noël. C'est pas grave, ça, s'il en reste.
— Bébé, tu es incorrigible! Et pour le lendemain on prévoit quoi à manger ?
Cette année encore on n'allait pas sortir de table avec la faim au ventre … Et comme toutes les années, depuis la mort de Liam, j'avais ce petit serrement au cœur en voyant s’approcher le 26 décembre, date à laquelle on partait généralement aux Etats-Unis. Mon esprit vagabondait je ne sais où, pendant que ma mère et ma grand-mère parlaient des fêtes entre elles. Mon père et mon grand-père somnolaient sur leurs chaises. Allez savoir pourquoi mon regard fut attiré par la nappe en toile cirée qui couvrait la table de la cuisine de mes parents. Sur un fond gris de larges bandes jaunes dans lesquelles il y avait une bande blanche plus fine et dans la partie jaune, des deux côtés, des noms d'ingrédients comme sel, poivre, moutarde, ail et bien d'autres encore. Ça me donna une idée. Ce qui nous retenait encore avec Hans de nous pacser c'était mon alliance, enfin, notre alliance à Liam et moi dont je ne voulais pas me séparer. Et si je demandais à un bijoutier d'y ajouter le nom de Hans dessus ?
— Pourquoi tu souris comme ça Jean-François ?
— … Humm ! Tu disais quoi, Mamée ?
— Je te demandais ce qui te faisait sourire comme ça ? C'est d'entendre le menu ?
— Non, je pensais à autre chose. Ça fait déjà longtemps que j'ai déconnecté de ce que vous dites pour le repas du réveillon. Vous vous prenez la tête pour rien. Ça sera parfait comme d’habitude. Et puis, on est en famille, pas vrai ? Alors s'il y a un truc qui cloche ou un ou deux trucs que vous avez oubliés, il n'y aura pas mort d'homme non plus.
— Oui, je sais, Jean-François mais cette année est une année exceptionnelle on sera tous ensemble pour une fois. Je ne me souviens plus quand ça s’est produit la dernière fois. Même pour l'enterrement du Papé certains n'avaient pas pu venir alors, tu vois, ça remonte à loin.
On discuta encore un bon moment de choses et d’autres, des cousins, des petits… puis chacun rentra chez soi. J'appelais Hans et les jumeaux pour les tenir au courant des derniers évènements. On dût bien discuter plus d'une heure et c'est ainsi que j'appris que le 31 décembre ‘'le clan des jeunes'’ organiserait son propre réveillon au second étage et que nous n'y étions pas les bienvenus … mais qu’on pourrait faire le nôtre chez nous ‘’au-dessous’’ - quand même !
La conversation dériva jusque sur les vacances d'été et ce qu'on allait faire. ‘’On’’ m'avait fortement suggéré de déjà retenir au moins trois mobile-homes les uns à côté des autres, pour trois semaines (ou plutôt un mois, selon Gus) au camping naturiste du Cap d’Agde.
Je discutais encore un petit moment avec les jumeaux qui me repassèrent Hans. Il avait téléphoné à Victoria pour l'inviter à passer les fêtes de fin d'année avec nous. Elle avait refusé, car elle ne se sentait pas très en forme, une mauvaise grippe qu'elle n'arrivait pas à faire passer, selon elle. Hans avait aussi téléphoné à ses parents mais pour d’autres sujets et ils lui avaient appris que la mauvaise grippe était en fait un cancer qui évoluait lentement et qu'à son âge il serait plus dangereux de vouloir la soigner de manière agressive que de laisser son cancer évoluer lentement. Ça pouvait durer encore des années, d'après les médecins. Il m'apprit aussi qu'on n'était finalement pas invité à Londres, ni pour les fêtes de Noël, ni pour celles du jours de l'an… Il rit à ma réponse : Tant mieux !
Quelques jours plus tard j'allais inviter mes locataires pour les fêtes mais elles refusèrent prétextant qu'elles ne seraient pas là, qu'elles retournaient aux Etats-Unis pour trois semaines.
Je ne vous en ai plus parlé depuis longtemps mais je continuais à m'entrainer au karaté et j'aidai le prof avec les plus jeunes, une fois par semaine. Un soir, alors que j'allais entrer dans le gymnase, Quentin et Kévin m'attendaient à l’entrée.
— Salut Jean-François, c'est Guillaume qui nous a dit que tu faisais du karaté. On a fait le trajet que tu nous as dit et on l'a trouvé de ouf. Il conviendrait parfaitement pour notre compétition. On voudrait juste savoir si tu connais les propriétaires des terrains pour qu'on puisse leur demander leur accord pour passer chez eux.
— Ok ! Je vais vous laisser mon téléphone, sinon, je vais être à la bourre. Et quand c'est les gamins qui sont en retard ils sont à l’amende. Ça marquerait mal que je me punisse. Je vous rappelle demain, sans faute.
— Ok pas de soucis, on voit ça demain avec toi.
C'est ce que je fis le lendemain lors de la pause de midi… car je n’ai pas dû chercher loin qui en étaient les propriétaires terriens.
Plus que trois semaines et tout mon petit monde sera là. Mais je languissais, parce que je ne descendrai pas pendant cette période puisque tous étaient en partiels et devaient étudier, sans aucune distraction.
Souvent, le soir, ma mère et/ou ma grand-mère passaient à la maison pour commencer à préparer les choses. Les lits étaient déjà faits dans toutes les chambres. Elles avaient commencé par le deuxième étage, pour les gamins, puis elles avaient fait le premier, sauf ma chambre que j’utilisais.
Et un soir, j'avais eu le cœur serré, parce qu'elles étaient arrivées avec tous les santons de la famille pour faire la crèche. Il y en avait des dizaines mais, dans la boite, une douzaine étaient rangés à part dans un coffret. Ce n'étaient pas les plus jolis mais les plus vieux. Ils dataient de la jeunesse de Cyprien. Il nous racontait souvent que la première année il n’y avait eu que Marie, Joseph et l’enfant Jésus, puis le bœuf fut ajouté et l'année suivant l'âne… et ainsi de suite. Au fil des ans chaque génération avait apporté des améliorations, qui une étable en bois, qui une mangeoire où mettre le petit Jésus, qui une structure avec des replats où mettre les santons et donner de la Hauteur et du volume à l’ensemble. C'est mon grand-père, François, qui lui avait donné sa forme actuelle un rectangle de 80 cm sur 120. Il avait même numéroté les structures. Il faudra que j'aille chercher de la mousse pour la garnir et, la première chose que feront les gamins, quand ils seront là, sera de mettre les santons en place et faire le sapin que j’aurais installé avant leur arrivée. Je souris en repensant à l'époque où il fallait que je porte les jumeaux ou Adeline pour qu'ils accrochent une boule ou une étoile sur les branches les plus Hautes… Ça faisait déjà quelques années qu'ils n'avaient plus besoin de moi.
— Pourquoi tu souris comme ça, Jean-François ?
— C'est un souvenir qui vient de me traverser la tête. Tu te souviens quand il fallait les porter à tour de rôle pour qu'ils accrochent les décorations sur le sapin et qu'ils se disputaient parce que l'un avait pris la place que l'autre voulait ?
— Ils n'en n'ont plus besoin maintenant. Tu es comme tout le monde Jean-François, tu vieillis et nous aussi.
— Je sais Mamé, je sais …
«On n'a pas tous les jours vingt ans
Ça n'arrive qu'une fois seul'ment»...
Telles sont les paroles de cette chanson des années 20, sauf que c'est encore le vingtième (siècle, pas l'arrondissement !)
Bin oui, ainsi va la vie, mes bons amis. Souhaitons que la "mauvaise grippe" n'emporte pas la chère Victoria avant que Bé n'inscrive le mot FIN au tout dernier chapitre qu'il nous donnera en pitance, chapitre que j'espère fort lointain, un peu comme ce que fut la saga de plus de 15 ans concoctée par notre fameux écrivain de Reims et dont le héros est un jeune surdoué.
Bien à vous tous, KLO.
Ils sont loin d'avoir 20 ans ces ados qui veulent fêter un nouvel an entre eux.
Elle serait des années 20 la chanson On n'a pas tous les jours vingt ans ? Je ne l'aurai pas pensé.
Une autre chanson qui a fêté ses 100 ans en période COVID est Ouvre la fenêtre qu'on respire un peu.
Je l'ai découverte dans sa reprise par Chanson Plus Bifluorée. Une chanson qui suggère des rimes assez osée mais qui après l'interruption du Ouvre la fenêtre ... aboutit à des fins de couplets beaucoup plus soft.
Cette semaine-là, ça a été la valse des coups de fils surprise. D'abord JP et PJ pour les fouilles. Ils avaient besoin de mon accord pour les continuer. Puis ça a été Silvio. Les travaux à l'école étaient finis et il fallait qu'on se voie pour que je réceptionne les travaux. Mon père, mon grand-père, ma mère et ma grand-mère viendraient avec moi pour le faire – les curieux.
C'est sans parler des coups de fils avec mon frère et ma sœur pour les cadeaux de Noël à faire aux uns et aux autres. Puis ça a été Victoria qui voulait savoir quoi nous offrir. On discuta longuement mais, jamais, on ne parla de son cancer. Elle m'apprit qu'elle passerait les fêtes chez elle avec ses filles et leurs époux qui se déplaceront et resteraient jusqu'après le nouvel an.
Celui qui me surprit le plus, ce fut le coup de fil de Joris. Un Joris avec un moral au ras des pâquerettes. Sa relation avec Rémi battait de l'aile, depuis que Rémi s'était associé avec un autre avocat. Non il ne le trompait pas, il l'aimait encore, différemment des premiers jours certes - tout comme Hans et moi – mais il n'aimait que lui, encore et toujours. C'est juste qu'il privilégiait (trop) son travail à leur couple. Sans compter que Joris étant devenu infirmier chef de l'hôpital, son travail aussi était prenant. Et par-dessus cela, leurs enfants, deux frères, qu'ils avaient adopté et qui eux devenaient des ados turbulents et difficiles à cadrer. Il ne s'en sortait plus et n'était pas loin du burnout. Je lui proposais de venir passer quelques jours chez nous pour les fêtes – quelques convives de plus ne me faisant pas peur - mais il refusa. Ils avaient prévu de rejoindre sa famille qui, comme tous les ans, était à Paris.
Depuis la rentrée scolaire, tous les mercredis soir, je passais prendre Nans qui faisait du Karaté. Il aimait ça et chez lui il s'entrainait très souvent. Tim le coacha comme il pouvait, répétant avec lui les katas et lui en apprenant d’autres. Si bien que, finalement, Tim se réinscrivit au karaté, ayant aménagé son emploi du temps. Du coup, depuis novembre, je passais les prendre tous deux et au retour je soupais chez eux.
Noël approchait ! Plus qu'une dizaine de jours et mes amours seraient là pour deux semaines. J'étais heureux rien qu'à cette idée. R et R ne tenaient plus en place, comme s’ils comptaient les jours avec moi.
On ne travaillait pas le vendredi après-midi et j'en avais profité pour faire le ménage et passer un dernier coup de serpillère dans toute la maison. Ça m'avait pris tout l'après-midi. Je me mis nu et allais sous la douche. Je laissais l'eau chaude ruisseler sur moi quand des mains me saisirent à la taille. Surpris, je me retournais d’un bloc, le poing levé, prêt à frapper et je vis en face de moi un homme nu… ayant le visage effrayé de Hans.
— Putain, mais tu es complètement con ou quoi ? Tu m'as foutu la trouille et j'ai failli te casser la gueule. Comment ça se fait que t’es là ?
— Je voulais te faire une surprise. Tu me manques, Bé. J'ai trouvé l'excuse de monter les cadeaux pour venir te voir. Mais on dirait que ma visite ne te fait pas plaisir.
J'aurais pu lui expliquer par mille mots que sa visite me faisait plaisir mais pour faire plus simple je le traitai de crétin, me collais à lui et l’embrassais… et on s'embrassa longuement, avec passion et amour. Sa queue, tout comme la mienne, avait réagi vite et elles se mirent au garde à vous. Avec l'âge on était devenus (un peu) plus sages, on préférait la qualité à la quantité. Aussi tranquillement on se lava l'un l’autre, puis on se sécha et de là on alla s'installer sur le lit où, après de trèèès longs préliminaires, on fit l’amour.
Et c'est vrai que je devais beaucoup manquer à Hans car contrairement à son envie de se faire prendre, il me bouffa le cul avant de me sodomiser. Je ne sais pas si l'âge aidait ou si c'est parce qu'il le faisait de plus en plus souvent, mais il était devenu assez endurant contrairement à ses débuts. Puis ce fut mon tour d'être actif. La pénétration de Hans m'avait très excité mais je su me dominer et quand on jouit, ce fut ensemble à quelques secondes d’intervalle. On s'allongea sur le lit, on se sourit, on s'embrassa et on alla reprendre une petite douche, réparatrice, ensemble. Puis on s'habilla et on descendit.
— Tu viens m'aider à vider la voiture, Bé ?
— Il y a quoi dedans ?
— Une grosse partie des cadeaux de Noël.
— Mais les gamins n'ont pas dit qu'ils voulaient de l'argent pour partir en vacances cet été ?
— Oui, et ils en auront mais une enveloppe, ce n'est pas un cadeau, alors j'ai acheté quelques bricoles pour chacun d’eux.
— Quelques bricoles ! La voiture est pleine. Je me demande comment vous auriez fait pour monter tous les trois avec ça, si tu n'étais pas venu aujourd’hui.
— Rohhh ! Mais qu'est-ce-que tu peux être râleur, quand tu t'y mets.
On dut faire plusieurs voyages. On était assis sur le canapé. Hans buvait une bière et moi un coca quand il me dit :
— Bé, mes profs m'ont proposé de mettre en application mes idées et de faire comme j'ai fait avec les jumeaux, pour commencer ce sera l’évaluation de gamins potentiellement surdoués mais en complet échec scolaire.
— C'est cool pour toi, ça et ça se passerait comment ?
— À la rentrée je dois les rencontrer, je verrai après suivant ce qu'il ressortira de notre entretien et de la rencontre des trois ou quatre récupérables... Au fait, je t'avertis que les jumeaux ont décidé de perdre leur pucelage cet été.
— Comment tu sais ça, toi ?
— Parce qu'ils m'en ont parlé et ils veulent le perdre au camping.
— C'est vrai qu'ils auront plus de choix là-bas et j'espère que ça se passera aussi bien que pour moi. Il faudra penser à leur acheter des préservatifs. Tiens, ça me fait penser que cette année Louis va avoir 18 ans. Je ne sais pas si mon frère lui a parlé de la tradition familiale.
— Quelle tradition familiale ?
— Pour nos 18 ans Antho, puis Audrey et enfin moi, on est parti faire un voyage tout l’été. La famille se cotise pour le lui payer. Il faudra que je lui en parle.
— C'est comme ça que tu es allé aux USA et que tu as rencontré Liam ?
— Oui, c'est comme ça, en effet.
— Et pour demain tu as prévu quelque chose ?
— Oui, j'avais prévu d'aller faire un tour avec Holly et Blacky. Ça fait pas mal de temps qu'ils ne sont plus sortis.
— C'est une bonne idée ça. On part la journée ?
— Pourquoi pas. Je voudrais monter voir les fouilles mais je voudrais aussi aller voir où en est-ce vieil olivier.
— Celui avec lequel ton arrière-grand-père Cyprien a greffé les nôtres ?
— Oui celui-là. Il ne restait que quelques branches encore vivantes. On y était retourné tous les deux pour le tailler et il m'avait dit que l'arbre était encore vaillant et qu'il continuerait à produire des olives encore pendant des dizaines d’années. Je voudrais voir ce qu'il est devenu.
— Bé, tu n'as pas faim ?
— Un peu et toi ?
En nous voyant nous lever et aller vers la cuisine, R et R qui dormaient devant la cheminée, se levèrent et arrivèrent avant nous devant le frigo. On s'occupa d'eux puis après un repas rapide fait de restes, on retourna s'asseoir sur le canapé. J'avais mis une buche dans la cheminée. J'étais bien la tête appuyée sur l'épaule de Hans et à vrai dire je commençais à m'endormir quand mon téléphone sonna. Le temps de le trouver, de répondre. C’étaient les jumeaux qui venaient aux nouvelles parce qu'ils se faisaient du souci. Hans avait promis de leur téléphoner dès qu'il serait arrivé. Et il ne l'avait pas fait … Je discutais un bon moment avec eux puis ils voulurent parler à Hans. Je ne sais pas ce qu'ils lui ont dit mais il est devenu rouge vif. Puis il m'a rendu mon téléphone.
— Je viens de me faire copieusement engueuler par les jumeaux, parce que je ne les ai pas appelés en arrivant.
— Tu le leur avais promis ?
— Plus ou moins, oui.
— Alors ils ont bien fait de le faire.
— Oui je sais, quand on fait une promesse on la tient ! Bé, pour l'anniversaire des garçons j'ai eu une idée de cadeau. Tu sais qu'ils ont passé leur BSR cette année. Tu crois qu'on pourrait leur acheter un scooter chacun ?
— Mais pourquoi faire ? Ils n'en ont pas besoin !
— Justement, si. À Carnon on est loin de tout. Ils vont avoir 15 ans et une vie sociale qui va aller en augmentant. Ils ne vont pas rester des bébés, comme tu le souhaiterais. Tu sais qu'ils ont déjà décidé de perdre leur pucelage cet été au camping.
— Ça oui, ils m'en ont parlé. Mais après tout, moi aussi j'ai perdu le mien à 15 ans et je ne le regrette pas. Et ils ne risquent pas de se tuer en trempant leurs biscuits !
— Tu me promets de réfléchir pour les scooters ? Je ne te brusque pas.
— Je suppose que vous en avez déjà parlé ensemble, pas vrai ?
— Ils ont été plus malins que ça. J'ai moins de cours qu'eux et certains matins je me lève pour les accompagner jusqu'à l'arrêt du tram. Et un jour ils m'ont dit comme ça, l'air de rien : ‘’Tu vois Hans, si on avait un scooter tu ne serais pas obligé de te lever pour nous accompagner''. Ça a été malin de leur part. Ils n'ont rien demandé, ils ont juste suggéré.
— Ils savent que tu es plus ouvert à leurs idées que moi alors ils commencent par t'en parler pour que tu m'en parles afin de tâter le terrain. Ce n'est pas la première fois qu'ils le font. Tu leur as parlé de leur avenir ?
— Tu veux dire quoi, par-là ?
— Après cette année il leur reste encore un an pour avoir leur master. Mais après ils vont continuer en doctorat, choisir de travailler Ou… ?
— Vaguement. Un jour où on regardait les informations à la télé ça parlait réforme des retraites et Gus a lâché comme ça : ''Nous on sera à la retraite à 58 ans'' mais ce n'est pas allé plus loin que ça. On monte se coucher, j'ai un peu froid.
— Serre toi contre moi que je te réchauffe.
— Tu ne veux pas le faire dans notre lit ?
— C'est une proposition que tu me fais ?
— À ton avis ?
On venait de faire l'amour deux fois. À notre habitude, après de longs préliminaires, Hans m'avait pris en s'arrêtant juste avant de jouir et que je reprenne le rôle d'actif pour finir. L'interlude avait été tout en tendresse et en caresses jusqu'à ce qu'on reprenne de la vigueur. Et au second round il avait su me manœuvrer pour n'être que passif. Ce garçon me connaissait sur le bout des doigts et il savait ce qu'il fallait faire avec moi pour arriver à ses fins.
— Oui, ça en était une.
— Qu'est-ce-que tu dis ?
— Je réponds à la question que tu m'as posé tout à l'heure quand on est monté quand tu m'as demandé de te réchauffer dans le lit et que je t'ai demandé si c'était une proposition.
— Tu en doutais ?
— Pas le moins du monde. On dort ?
On se fit un bisou et on se colla l'un à l’autre. C'est vrai qu'il était froid. Et quand on se réveilla le lendemain on était toujours collé l'un à l’autre. On se sourit et on se fit un bisou en se disant bonjour. On prit un bon petit-déjeuner, après s'être occupé de R et R, bien sûr. Puis on alla s'occuper des chevaux, on prépara de quoi manger et on partit en balade. Holly était grosse. Je la ménageais parce qu'initialement on avait prévu que c'est Hans qui la monterait car il était moins lourd que moi mais Madame l'avait repoussé du nez et était venue se coller à moi.
C'est donc au pas qu'on commença à grimper la colline tout en discutant. Arrivés sur les crêtes on fit une pause pour laisser souffler les chevaux et au loin dans la plaine on vit un groupe de vététistes qui prenait la piste forestière qui montait sur le plateau.
— Je suppose que c'est Kévin et Quentin avec quelques-uns de leurs potes qui montent ici. On devrait les croiser dans la matinée.
— Je me souviens que tu m'avais parlé d’eux.
Et en effet, une heure plus tard on les croisa.
— Hey, salut Jean-François, comment tu vas ?
— À cheval et toi en vélo. Ça ne se voit pas ?
— Pfff, ta blague est nulle. On est venu quelques-uns en repérage. Tu es toujours d'accord pour que la course passe par chez toi ?
— Je n'ai pas changé d'avis depuis la dernière fois. Alors, oui, je suis toujours d'accord avec ça.
— Cool, en fait, ça fait déjà plusieurs fois qu'on monte et on explore les chemins pour optimiser le parcours. Quand on aura fini on pourra se voir pour décider du tracé définitif ? Parce que pour le moment on hésite entre deux parcours, on te montrera ça.
— Quand tu veux. Comme ça je pourrais aussi le faire avec Holly et Blacky. C'est moins fatigant qu'en pédalant.
— On vous laisse, bonne promenade.
— À vous aussi.
Une vie bien remplie,dans la tradition familiale et le respect des usages. Les jeunots n'ont pas oublié d'être malins et de bien cibler leurs interlocuteurs pour avoir toutes les chances de parvenir à ce qu'ils désirent (Quelques-uns ont oublié ces précautions et s'en mordent les doigts depuis hier au soir...). Ainsi, ces jeunes messieurs qui atteindront bientôt leur quinzième année veulent mettre à l'épreuve leurs attributs. Pour notre ancien souverain Louis le quatorzième, ce fut "royalement" organisé sous les auspices de Julio Mazarini. La dame sélectionnée, borgne, déclara que «Sa Majesté s'était était vaillamment tirée de cette épreuve». On commençait tôt à cette époque : Loulou n'avait que 13 ans. On peut supposer qu'il ne fit pas trop de mal à la future "comtesse de Beauvais", titre obtenu pour avoir magnifiquement "déniaisé" Sa Majesté. Et elle se vit offrir un hôtel particulier dans la rue Vieille Saint-Antoine, hôtel qui porte son nom de nos jours.
La petite histoire raconte que P'tit Louis y trouva tant de bonheur qu'il insista pour recommencer avec la nouvelle comtesse...Comme quoi, quand "on y met un doigt, le corps risque d'y passer tout entier ! " Je ne sais s'il parvint de sitôt à ses fins. Il se rattrapa beaucoup par la suite, certes pas autant que le Louis suivant mais, grâce à lui, une longue avenue parisienne commençant un peu avant la Gare Montparnasse et se terminant au carrefour Victor Bash dans le 14è porte le nom de cette province et courte rivière angevine : « Maine.»
La vie continue. Hans va faire avec certains surdoués des cours comme il a fait avec les jumeaux.
Finalement, ces derniers prennent le tram pour aller à la fac, mais Hans les emmène quand même en voiture à l'arrêt de Pérols étang de l'or qui n'est pas si éloigné que ça de Carnon. Ils auraient très bien pu faire la trajet à vélo.
Donc, il y a l'idée de leur payer un scooter pour leur anniversaire. Du temps de Klo (et même du mien) c'était une mobylette bleue, mais au fil des décennies, ça change.
On continua tranquillement et comme Holly soufflait plus que d'Habitude on fit une bonne partie de la promenade à pied. Avec Hans on se tenait par la main comme des gamins amoureux en discutant de tout et de rien et les chevaux suivaient. De temps à autre R et R venaient se faire caresser et disparaissaient pour un grand moment. On n'était pas loin des fouilles et c'était bientôt midi. Mon téléphone sonna. C’étaient les jumeaux.
— Salut Pa, ça va ?
— Pleine forme et toi Chip comment tu vas depuis hier ?
— En pleine forme mais on est crevé. On rentre de courir. On a fait au moins 10 km.
— Vous êtes malades pour avoir couru autant ?
— Pffff n'importe quoi ! C'est juste que hier soir on a remarqué que tous les 3 on avait pris un peu de ventre. Alors avec les fêtes qui approchent on voudrait pas être gros pour quand on partira en vacances.
— Gus et toi vous êtes des grands échalas et je ne parle même pas de Laszlo qui vous ressemble comme deux gouttes d’eau.
— On n'est pas tous comme toi pour manger ce qu'on veut et ne pas grossir. Vous faites quoi, avec Hans ?
— En ce moment on n'est pas loin des fouilles avec Holly, Blacky et R et R qui vadrouillent, bien sûr. On va aller jusqu'à la source et on va faire un pique-nique au soleil puis une petite sieste et on va rentrer tranquillement. Et vous, vous allez faire quoi ?
— On voulait aller se faire un ciné cet après-midi mais c'est la galère avec les bus ou le tram. La prochaine fois que tu descends ça serait bien que tu descendes nos vélos comme ça on pourrait se déplacer plus facilement même si ça sera long et fatiguant d'aller en ville comme ça.
— C'est toujours moins long que d'y aller à pied, non ?
— Oui, c’est sûr. L'idéal ça serait en scooter mais on n'en a pas.
Je continuais comme ça quelques instants avec Chip, puis il me passa Gus avec qui je discutais un bon moment également et lui aussi sous entendit qu'avec un scooter ça serait mieux et plus facile pour eux de se déplacer. J'avais mis le haut-parleur pour que Hans entende la conversation.
— Je ne pensais pas qu'il passe à l'attaque si vite. Ils ne m'en ont parlé que la semaine dernière.
— Je vais y réfléchir. C'est promis.
— Bé, tu trouves pas qu'ils étaient mignons les cyclistes dans leurs tenues moulantes ?
— Depuis quand tu regardes les autres garçons, toi ?
— Depuis tout le temps, mais juste pour le plaisir des yeux pas plus. Et tu as vu les paquets qu'ils avaient tous ?
— Personnellement je me suis plus concentré sur leurs fessiers et c'est vrai que certains étaient assez attirants. Mais, bien sûr, comme toi, c'est juste pour le plaisir des yeux.
— Avec ta selle camarguaise je ne peux pas profiter de la vue.
— Et si tu passais devant moi ? Parce qu'avec ta selle anglaise, moi je peux profiter de la vue.
— De toute façon on arrive bientôt tu profiteras de me mater les fesses quand on sera descendu de cheval.
— Je vais pouvoir toucher aussi ?
Notre joute verbale continua jusqu'à notre arrivée aux fouilles et sitôt descendu de cheval nos ventres gargouillèrent en même temps. On sortit des fontes notre pique-nique et on s'installa au soleil à l'abri du vent. Les chevaux broutaient tranquillement et R et R étaient couchés au soleil et dormaient.
On parlait des fêtes, des gens qui seraient là, Hans me parlait de ses espérances avec les jeunes qu'il devait rencontrer à la rentrée ….
— Hans, je reviens à ma question : il reste encore un an aux jumeaux pour valider leur master mais après tu crois qu'ils vont continuer en doctorat ?
— Je ne pense pas. Tu vois, leur motivation s’essouffle. Je leur ai proposé de faire autre chose après et ils ne sont pas contre. Ils en discutent entre eux mais ils ne sont pas du tout fixés sur ce qu'ils veulent faire. La dernière fois qu'ils en parlaient et qu'ils m'en ont parlé, ils voulaient faire des études en rapport avec la finance pour faire fructifier les affaires familiales. Mais c'était vraiment sans conviction aucune.
— On verra bien ce qu'ils décident.
— J'ai oublié de te dire qu'à la rentrée je n'aurais mes gosses que du lundi au jeudi comme ça je serai dispo du vendredi au lundi matin.
— Hé, hé, mais c'est trop cool ça et tu vas faire quoi de tes grands week-ends ?
— Les semaines où tu ne descendras pas c'est moi qui viendrais, tu me manques trop.
— On dirait presque une déclaration d’amour.
— C'est ça, fous toi de moi !
Et pour lui prouver que je ne me moquais pas de lui je lui roulais une pelle. Puis Hans me la rendit et… si mon fichu téléphone ne nous avait pas interrompu en sonnant plusieurs fois d'affilée alors que je ne répondais pas, je crois bien qu'on aurait fait l’amour dans la nature.
— Réponds Bé, c'est peut-être urgent.
— L'urgent est à côté de moi.
Hans insista tellement que je finis par céder. Je jetais un œil sur qui venait de m’appeler. Il y avait PJ puis JP et enfin ma grand-mère que je rappelais de suite.
— Salut Mamé, tu viens de m’appeler ?
— Oui Bé, tu sais les messieurs des fouilles, ils sont là et ils voudraient te voir. Ils ont essayé de te téléphoner mais tu n'as pas répondu. Vous êtes où ?
— On fait une balade à cheval avec Hans et en ce moment on n'est pas loin des fouilles. Ils sont encore à la maison ?
— Oui ils discutent dehors avec ton grand-père. Tu veux que je te les passe ?
— Si tu veux, sinon tu leur dis qu'on sera là d'ici une heure.
On récupéra les chevaux et Holly prit la tête et remise de son effort, partit au petit trot. Si bien qu'au bout d'une bonne demi-heure on était devant chez mes grands-parents. On salua les archéologues qui avaient installé leur ordi sur l’écran de la télé. PJ prit la parole.
— Pour ce qui est des fouilles des tombes, on n'a pas encore fait la synthèse mais pour ce qui est de la partie romaine c'est fait. On va vous montrer ça.
— On a finalement trouvé l'emplacement de la villa et il y a aussi de très nombreuses dépendances. À quoi elles servaient ? Seules des fouilles plus approfondies pourront nous le dire.
On passa plus d'une heure à visionner ce qu'avait fait PJ. Assez souvent, il stoppait son rapport pour nous donner des précisions. Et au final il sortit un plan qu'il déplia sur la table de la salle à manger où il y avait chaque trouvaille qu'ils avaient faites répertoriées. Mon grand-père me fit un signe. Je le rejoignis et il me dit :
— Bé, je pense qu'il est temps que tu ailles chercher ce qui est sous le bidon. Tu en penses quoi ?
— C'est toi qui vois mais personnellement je suis aussi de cet avis. Parce que de toute façon, si on ne le fait pas, ça va rester là encore 80 ans.
— Vas y, ça sera fait.
PJ et JP discutaient avec ma grand-mère qui quand elle nous vit partir avec mon grand-père comprit notre intention et sourit.
— On revient dans un instant avec une surprise pour vous. vous n'allez pas en croire vos yeux. Mamé, tu leur racontes l'histoire le temps qu'on revienne mais tu ne dis pas tout.
— De quoi vous parlez ?
On fut vite de retour avec la biche où Cyprien avait caché son trésor. Entre temps mon grand-père était passé par l'atelier récupérer le petit chalumeau. Il chauffa la cire qui fondit et on enleva le couvercle. PJ et JP se penchèrent pour voir ce qu'il y avait dedans et furent déçus de ne voir qu'un chiffon que mon grand-père enleva et il commença à sortir ce qu'il y avait dedans.
Tout était posé sur la table et PJ tout comme JP ne disaient rien. Ils n'avaient pas assez d'yeux pour tout regarder en même temps.
— Mais… il a trouvé ça, où ?
— Tu vois la dalle qui ouvre la crypte et bien c'est sous celle qu'il y a devant.
— Mais… pourquoi il n'a rien dit ?
— Ça, je n'en sais rien. c’était la guerre, la vie ici était dure et il a dû avoir peur qu'on lui prenne son trésor.
— Il ne nous en a parlé que peu de temps avant son décès, en nous faisant promettre de ne l'ouvrir que quand il serait mort. Et un jour où nous étions aux champignons il m'a demandé de l'accompagner et il m'a montré où il avait trouvé l'épitaphe et avec sa canne il a pointé une dalle en me disant que c'était sous celle-là qu'il avait trouvé ce qu'il y avait de caché dans le cabanon. Puis il a ajouté qu'il avait essayé de soulever celle d'à côté. Qu'il y réussi partiellement et que c'était creux dessous aussi et bien plus grand.
Puis ça lui est sorti de l'esprit avec le temps et c'est de revenir ici qu'il s'en est rappelé.
— C'est juste magnifique ce qu'il a trouvé et gardé. C'est un vrai trésor, déjà par le métal qui compose les statues et les pièces mais c'est un trésor archéologique fabuleux. Vous comptez en faire quoi ?
— Je suppose que vous allez vouloir l'étudier, maintenant que vous l'avez vu. Et vus vos réactions vous allez aussi vouloir l'exposer et le montrer au monde en même temps que la crypte et ce qu'elle contient.
— Justement, c'est de ça qu'on venait vous parler. Les anthropologues nous ont donné leur rapport sur une partie des ossements qu'ils ont étudiés. Il y a beaucoup de personnes de petite taille mais aussi plusieurs personnes avec des malformations physiques.
— On suppose que la villa de Flavius était une sorte de ghetto ou, plutôt, un lieu de paix et de villégiature pour ces personnes différentes.
— On a fait des prospections écho-électriques et on a découvert ce que l'on pense être un cimetière, pas loin de la crypte. mais là les tombes ont des tailles normales.
— Du coup, vous comptez faire quoi comme fouilles l'an prochain ?
— On n'en sait rien. Il y a plusieurs options avec la fouille de la crypte, la dépose des peintures murales et de la mosaïque et bien sur l'ouverture du sarcophage. Ensuite PJ voudrait s'occuper du cimetière tout proche tandis que Nigel Bellay insiste pour qu'on fouille la villa.
— Il faut savoir que pour les fouilles de l'an prochain le British Museum est notre principal sponsor. Il paraît qu'ils ont déjà tout planifié pour une exposition exceptionnelle d'ici deux ans. Vous en pensez quoi ?
— Personnellement, je n'en sais rien. Mais si j'ai bien compris ça va être des fouilles qui vont durer un bon moment.
— Oui au rythme de 2 ou 3 semaines par an il y en a pour 10 ans voir plus. Le ministère de la culture nous a proposé de mettre des entreprises privées pour fouiller le site mais il y en aurait au moins pour un an si ce n'est pas plus. Et du coup on n'aurait qu'un droit de regard sur ce qu'ils font.
— Je vous comprends mais je n'ai aucun droit de regard sur ce qui va se passer. Je vous ai autorisé à fouiller. Mais je ne peux pas dire quelle est la meilleure méthode pour le faire, je n'y connais rien.
— On a prévu une réunion de chantier mi-avril. Il y aura tout le monde. Et on viendra sur le terrain. Tu pourras être là ?
— Oui, ça va, j'ai des patrons cools. Et pour le trésor de Cyprien on fait quoi ?
— On va faire des photos de chaque objet qu'on montrera à notre hiérarchie et vous serez contactés pour vous dire quand on viendra le récupérer.
— Il faudra faire venir un huissier pour qu'il inventorie ce que vous allez prendre ?
— Vous pouvez le faire si vous voulez. Il y aura des personnes assermentées avec nous qui peuvent très bien faire office d'huissier de justice.
— Et le trésor, il va devenir quoi ?
— Je pense que l'état va vous faire une proposition de rachat vu la qualité des artefacts. Mais ça, je ne peux pas vous le garantir.
— De toute façon, il n'est pas à vendre, pas vrai Jean-François ?
— C'est toi qui décides Mamé. C'est ton trésor et tu en fais ce que tu en veux.
— C'est notre trésor. Papa nous avait dit de nous le partager, entre nous. On en parlera à Noël quand on sera tous ensemble.
On commença à ranger les pièces après qu'elles aient été photographiées en les pliant dans du papier journal, puis on passa aux statues et on referma le couvercle. PJ et JP partirent.
— Je fais quoi du pot ? Je vais le remettre en place ?
— Non accompagne moi à la cave. Il est temps que je te montre quelque chose. tu es d'accord, François ?
— Oui, bien sûr. Avec Jean-François on sait que le secret sera bien gardé.
Je descendis à la cave avec ma grand-mère et au bas de l'escalier elle me montra une cache que je n'avais jamais remarqué. Elle m'y fit mettre le pot.
Dans quelque temps, cette trouvaille du papé va faire du «pot potin» dans le Landerneau archéologique et "culturel". Cependant, je pense que Bé tient encore plus au ...popotin de Hans qu'à tout ce que contient le pot "aux roses". N.B : Il n'est pas sûr que les objets découverts restent l'entière propriété de la famille. Des règles légales viennent quelquefois s'introduire et obligent à céder une grande partie des objets découverts, malgré que le terrain appartienne à un particulier. Bien entendu, ce dernier a aussi son mot à dire !
Messieurs les jumeaux encore puceaux ne savent trop ce qui les mènera tout doucettement à l'âge adulte dans quelques brèves années. Ma foi, beaucoup de jeunes sont comme eux, dans l'expectative. À moins qu'ils ne veuillent devenir...pompiers, comme le fit leur cher papa mais plutôt "volontaires" aux Fourches.
— C'est aussi là que sont cachées les pièces en or que Cyprien distribuait à chaque naissance. Maintenant on est trois à savoir la cachette. Elle ne sera pas perdue, comme l'a été le trésor du Romain.
— Mais pourquoi vous n'avez pas profité de ce trésor au lieu de le laisser là ?
— Et pour en faire quoi ?
— Je ne sais rien. Par exemple pour aller voyager, travailler moins longtemps, je ne sais pas, moi.
— Tu vois, Bé, Papa a été paysan une grosse partie de sa vie. Puis il s'est mis à exploiter la carrière juste après la guerre. Quand j'ai rencontré ton grand-père Papa qui ne s'en sortait plus seul à la carrière tellement il y avait du travail l'a embauché. Puis ça a été ton père quand ta mère l'a rencontré et puis après ton oncle. Tout ça pour te dire Bé que nous avons suffisamment d'argent même presque trop, pour notre train de vie. C'est pour ça qu'on n'a jamais eu besoin de toucher au trésor. Vous en ferez ce que vous voudrez.
On discuta avec eux encore un petit moment puis on rentra à la maison où il fallut vite donner à manger à R et R avant de nous occuper des chevaux. On buvait tranquillement un coup à la cuisine quand Hans me dit :
— Bé, on devrait monter se doucher on sent le cheval et la forêt et ça te dirait pas qu'après on reprenne ce qu'on avait commencé juste après notre pique-nique ?
— La douche, oui, je veux bien, mais je ne vois pas ce qu'on avait commencé juste après avoir mangé. On s'était allongés pour faire la sieste je crois.
— Et tu oublies ça, et puis ça.
Tout en disant ces ''ça'' il me caressait, il m'embrassait …
— Ah oui ! C'est vrai maintenant que tu le dis, je me souviens de ces fameux ''ça'‘. On monte la prendre cette douche ?
Je ne vous décrirais pas en détails ce qu'il se passa pendant et après la douche, pour ne pas être censuré mais ça a été torride. Vous pouvez me croire, parce qu'autant Hans que moi, on avait envie de prouver à l'autre qu'on l’aimait. C'est nu qu'on redescendit pour manger un bout, après nous être occuper de R et R qui eux aussi avaient une faim de loup … bien sûr, puis on remonta se coucher. On se fit de looongs câlins avant de nous endormir.
Et comme toujours, je me levais le premier. Je fis sortir R et R puis je me fis couler un café tout en préparant le petit-déjeuner des chiens qui se ruèrent dessus en rentrant. Je fis griller du pain et je me fis quelques tartines. J'avais le regard dans le vide et je tournais machinalement ma petite cuillère dans mon bol. Pourquoi je faisais ça ? Je n'en avais aucune idée .je l'avais toujours fait. En fait, ceux qui tourne leur petite cuillère dans leur bol, c'est pour que le sucre qu'ils mettent dedans se diffuse dans le café et ne reste pas au fond du bol mais je ne sucrais pas mon café. Je ne l'avais jamais fait. C'est un bisou sur la joue en même temps qu'un main chaude qui se posait sur mon épaule qui me sortirent de ma réflexion.
— Bonjour Bé. Tu as l'air bien songeur ce matin.
— Bonjour Hans. Oui, comme tu dis, je suis songeur.
— Et tu pensais à quoi de si important en tournant ton café ?
— Je me demandais pourquoi je le faisais.
— Que tu faisais quoi ?
— Je me demandais pourquoi justement je tournais mon café avec une petite cuillère tous les matins.
— Tout le monde fait ça.
— Tous ceux qui sucrent leur café le font, oui. Mais moi je ne le sucre pas.
Au lieu de me répondre Hans éclata de rire et il en profita pour me piquer une tartine.
— Tu as des manies de vieux, Bé. Tu es tellement routinier.
— Tant que ça ?
— Avec les jumeaux on a un jeu. On regarde l'heure et on se demande ce que tu fais. Et chaque fois on donne tous les trois la même réponse. Tu es comme ton arrière-grand-père Cyprien, l'heure c'est l’heure.
— Justement, ce matin j'ai prévu du travail. On déjeune et tu viens m’aider ? Ça ira plus vite à deux.
— Tu as prévu de faire quoi ?
— De sortir le fumier de l'écurie et aller le mettre chez Tim sur son tas qui macère et en récupérer du fait pour apporter dans le jardin de mon grand-père et dans le nôtre.
Ça nous prit la matinée mais on eut droit à un très bon repas chez mes grands-parents. Puis on rentra. Il faisait presque chaud, pour mi-décembre. Aussi on en profita pour jardiner un peu. En fait, on était bien dehors avec Hans et on arrachait par ci par là de la mauvaise herbe tout en discutant. Curieux Holly et Blacky s'étaient approchés pour regarder ce que l'on faisait. Puis ils allèrent à tour de rôle se rouler dans la poussière. On décida d'aller les étrier. Ils ne demandaient que ça et on en profita même pour leur tailler la crinière et la queue. Ça nous prit pas loin de deux bonnes heures. Ils étaient tout beaux et tout brillants et la première chose qu'ils firent fût de retourner se rouler dans la poussière… évidemment ! avant de nous regarder, comme si nous allions recommencer. Et puis quoi encore !
on rentra et Hans monta à l'étage pendant que j'allais me faire un café que, bien évidement, je tournais avec ma petite cuillère … je montais rejoindre Hans qui préparait ses affaires.
— Tu repars quand ?
— Demain matin, en même temps que toi. Je n'ai cours qu'à 10 heures, alors c’est suffisant pour la route. J'irai directement à la fac.
— C'est cette semaine que les jumeaux sont en partiels ? Tu crois qu'ils révisent ?
— Ils n'en n'ont pas besoin et tu le sais bien mais je pense qu'ils doivent le faire. Tu veux qu'on leur téléphone ?
— Non, on leur fout la paix. Je ne veux pas qu'ils croient qu'on les flique quand tu n'es pas là. Et puis ils ne sont plus des bébés, pas vrai ? C'est bien ce qu'ils me répètent tout le temps, non ?
Mon téléphone sonna. C'était Tim.
— Salut ma couille comment tu vas ?
— En pleine forme et toi ?
— Ça vous dit à Hans et toi de venir caver avant qu'il fasse nuit ? Et comme ça vous pourrez m'aider à poser un parc contre les sangliers qui commencent à venir.
— Ok, on arrive. Tu es à tes noisetiers ?
— Pas encore mais on se retrouve là-bas.
On se fit la bise et on posa le parc. Bien sûr R et R étaient venus avec nous et jouaient avec le chien de Tim qui commença seul à chercher les truffes. Il gratta et s’assit. R et R vinrent renifler à leur tour là où Biscuit (le chien de Tim) avait gratté. Tim approcha, gratta un peu et en sortit une plutôt belle. Il lui donna un bout de gâteau. R et R vinrent réclamer. Tim leur parla comme s'ils avaient été des humains.
— Ah, non messieurs ! Trouvez-moi des truffes et vous en aurez aussi.
Biscuit en trouva une autre et eut droit à sa récompense. R et R reniflaient de partout et chacun d'eux gratta sous un arbre et s’assit. Tim alla gratter délicatement et je le vis leur donner un biscuit à chaque.
— Il en ont trouvé ?
— Oui, une chacun, pas grosse mais ça ils n'y sont pour rien.
Pour finir la récolte n'était pas exceptionnelle mais ça nous fit le repas du soir qu'on partagea avec Tim et sa famille. Adeline en profita pour donner à Hans un petit paquet pour Laszlo à n'ouvrir que le jour de Noël avait-elle précisé. Et vers 22 heures on rentra. On fit tendrement l'amour avant de nous endormir et c'est le cœur gros qu'on s'embrassa le lendemain quand on se sépara.
Plus que cinq jours et tout mon monde sera à la maison pour deux semaines, ainsi que la famille.
Mais au final, ce fut à partir du mercredi que, petit à petit, les invités arrivèrent. Ce fut d'abord ma tante Chantale et mon oncle Joël qui arrivèrent le mercredi midi. Puis ça a été Mika et Méli avec leurs deux gamins, le jeudi et le vendredi en matinée, Gaële avec son gros ventre accompagnée de Tony eux même accompagnés par Jeanne et Henry que ma tante avait invité en cachette pour me faire une surprise et ne pas les laisser seuls pour les fêtes, j’en versais quelques larmes.
Pour la logistique, les Américains dormiraient chez moi sauf mon oncle et ma tante qui furent installés chez mes grands-parents – mamé avait insisté. Il avait fallu que je demande à Alain de nous prêter des tables et des chaises, par le biais de la commune et une fois tout ça installé, pour la première fois, je trouvais la pièce du bas ''trop petite'‘. Ma mère, mes tantes et ma grand-mère avaient pris possession de la cuisine. On avait aussi récupéré tous les frigos disponibles du village et on avait tout installé dans la remise. Je vous explique pas le stock !
Deux qui étaient très contents, c'était nos ‘’chiens-chiens’’. Tous craquaient sous leur regard de toutous ‘’malheureux’’ et ils avaient droit à des tas de câlins, caresses et à des (tas de) petits plus de nourriture.
Le soir quand je rentrais et que les jumeaux téléphonaient la conversation durait bien plus chaque jour, le temps qu'ils parlent à tout le monde et en particulier à leurs cousins Américains - qui parlaient un français parfait, soit dit en passant. Même si quand ils étaient entre eux ou qu'ils parlaient à leurs grands-parents ou à leur oncle ou tante, ils le faisaient généralement en américain.
Quand j’ai demander à Gaële si elle savait le sexe de son bébé elle me répondit que ni elle ni Tony n'avaient voulu le savoir. Ça serait la surprise.
ça y était, on était vendredi, fin de journée. La porte s'ouvre et… c'est mon frère avec mes quatre neveux qui entrent. Le temps de faire la bise à tout le monde et les gosses grimpèrent s'installer au second.
— Comment ça se fait que tu sois monté aujourd’hui, seul avec eux, Antho ?
— C'est un arrangement entre les gamins. Il paraît qu'ils ont prévu des trucs ensemble dès demain. Je parie que tu n'es même pas au courant.
— Comme d’habitude !
— Par contre, ils ont tous des devoirs de vacances à faire. Alors, si tu pouvais y veiller. Je reste jusqu'à demain matin et je redescends, parce que je ne suis en vacances que la veille de Noël. On montera alors quelques jours.
Une grosse heure après c'est Hans et les jumeaux qui arrivèrent. Les retrouvailles entre cousins furent bruyantes et très vite ils disparurent tous à l'étage… pour redescendre presque aussi rapidement parce que, comme tout ado qui se respecte, ils avaient faim. Tout était déjà prévu et chacun aida. Comme d'Habitude, on fut gavés . Ensuite, après avoir débarrassé les tables, les gamins disparurent aussi vite qu'ils étaient apparus. On discuta un moment entre adultes puis, petit à petit, chacun monta se coucher ou regagna ses propres pénates.
Et le lendemain je fus encore le premier à me lever. Quelques dix minutes après, Jeanne arriva.
— Bonjour Jean-François, tu es toujours aussi matinal à ce que je vois.
— Toi aussi, tu veux un café ?
— Oui s'il te plait mais tu ne peux mettre qu'une dose de poudre et me le faire allonger parce que je crois que c'est à cause du café que j'ai bu hier soir que j'ai eu du mal à dormir cette nuit. Je voudrais te demander quelque chose, Jean-François. Je peux, même si c'est indiscret ?
— Oui, mais je me réserve le droit de ne pas te répondre.
— Je vois que tu portes toujours ton alliance et celle de Liam. Tu es pourtant depuis longtemps avec Hans et il a l'air d'être un gentil garçon de plus vous avez l'air de vous aimer énormément. Tu n’as jamais eu envie de te pacser avec lui ?
— Si, on en a parlé plusieurs fois et il a aussi très bien compris l'attachement que j'ai pour notre alliance, à Liam et moi. D’ailleurs, on cherche une solution pour que je puisse la garder tout en y ajoutant la sienne, sans que cela soit trop mastoc.
— C'est pourtant simple, non ?
— Si tu as une idée, elle est la bienvenue.
— Ton alliance est très large. tu as fait mettre celle de Liam au milieu. Il te suffit de la pousser un peu d'un côté et ça laissera suffisamment de place pour mettre celle de Hans à côté. Ainsi, ils seront tous deux au centre, à égalité.
— Mais c'est génial comme idée ! Merci Jeanne. J'en parle à Hans dès qu'il se réveille.
— De quoi tu veux me parler de bon matin, avec autant d’enthousiasme ?
— De notre futur pacs ! Jeanne vient de trouver une idée géniale pour mon alliance. Je t'explique ça pendant que tu prends ton petit-déjeuner.