Mon cher Dorian,
Te souviens-tu de la première fois où l'on s'est rencontré ?
C'était en plein hiver, une nuit de Noël, dans le petit cabanon que ma grand-mère m'avait légué en ce lieu abandonné. Tu étais perdu, tu as vu de la lumière à la fenêtre et tu es entré précipitamment. J'étais nu dans une grande bassine en train de me laver, quand tu t’es retourné après avoir fermé la porte et tu as été étonné de m’y voir. Tu m'as souri, tu as posé tes affaires dans un coin et qu'avec ton bel accent du sud tu m'as dit :
– Bonsoir, excuse mon intrusion, je m'appelle Dorian et toi?
– Salut Dorian, moi c'est Joris. Bienvenue!
– Quand tu auras fini je pourrai profiter de ton bain ?
– Si tu veux, mais mets du bois dans le poêle et fais chauffer de l'eau dans la bassine. Celle-là commence à être tiède.
Tu l'as fait et quand je suis sorti du bac tu y as mis l’eau chaude, tu t'es mis nu et tu t'es lavé aussi. Nous étions deux jeunes adultes contents d’avoir trouvé un compagnon.
Te souviens-tu de cette nuit-là où la burle soulevait la neige en tourbillons ? Nous avons partagé mon petit repas de Noël et la bouteille que contenait ton sac.
Te souviens-tu aussi de notre première nuit, collés l'un à l'autre, dans mon petit lit de fer grinçant, n'en sortant à tour de rôle que pour regarnir le poêle à bois qui était rouge alors que l'on claquait des dents à chaque fois qu’il fallait quitter la couette, autant toi que moi ?
Te souviens-tu le lendemain quand, transis de froid, parce qu'on avait brûlé tout le bois, il a fallu enlever la neige qui avait formé une congère devant la porte et bloquait l’accès à la réserve de bûches ?
Te souviens-tu aussi de nos repas où on partageait une boîte de conserve au goût digne des plus grands restaurants parce qu'on la mangeait ensemble ?
Te souviens-tu du jour où tu es parti en me promettant de revenir bientôt ?
Te souviens-tu qu'au dernier moment j'ai voulu te dire quelque chose et que je t'ai dit «laisse tomber» ?
J'ai longtemps espéré ton retour. Puis, les jours passants, l'espoir de te revoir n'était plus qu'un rêve vite remisé dans un coin de mon cerveau pour l'oublier tellement il me faisait mal. Un rêve qui remontait à la surface chaque fois qu'au loin je voyais paraître un randonneur égaré.
Te souviens-tu mon cher Dorian comment tu m'as retrouvé, près de deux ans plus-tard, à l’heure où je suis toujours dans mon baquet, en train de me laver ?
Te souviens-tu comment, après t'être mis nu, tu m'as rejoint aussitôt et serré entre tes bras en me disant que tu regrettais de ne pas être revenu avant ?
Te souviens-tu de la façon brusque dont je t'ai repoussé prestement te laissant à ton étonnement ?
Te souviens-tu comment j'évitais ton regard ?
Te souviens-tu de cette première nuit après ton retour où allongés dans le petit lit j'évitais ton contact ?
Te souviens-tu de mon air renfrogné alors que tu étais jovial et gai ?
Te souviens-tu de notre unique dispute cette nuit, à vingt-quatre heures de Noël et de toutes les insultes qu'on s'est dites ?
Te souviens-tu de nos larmes versées, après nous être, finalement, avoué que l'on s’aimait ?
Te souviens-tu de la première fois où nous nous sommes donnés l'un à l’autre ?
Te souviens-tu de ma joie quand tu m'as dit que tu étais revenu pour rester avec moi à jamais ?
Te souviens-tu de ces nombreuses années passées à mes côtés où l'amour balayait nos peines et multipliait nos joies…
Nous sommes à l’automne de nos vies et je voulais inscrire noir sur blanc, ces quelques mots:
Tu es et tu resteras mon plus merveilleux cadeau de Noël.
Dorian, je t'aime
Joris
Te souviens-tu de la première fois où l'on s'est rencontré ?
C'était en plein hiver, une nuit de Noël, dans le petit cabanon que ma grand-mère m'avait légué en ce lieu abandonné. Tu étais perdu, tu as vu de la lumière à la fenêtre et tu es entré précipitamment. J'étais nu dans une grande bassine en train de me laver, quand tu t’es retourné après avoir fermé la porte et tu as été étonné de m’y voir. Tu m'as souri, tu as posé tes affaires dans un coin et qu'avec ton bel accent du sud tu m'as dit :
– Bonsoir, excuse mon intrusion, je m'appelle Dorian et toi?
– Salut Dorian, moi c'est Joris. Bienvenue!
– Quand tu auras fini je pourrai profiter de ton bain ?
– Si tu veux, mais mets du bois dans le poêle et fais chauffer de l'eau dans la bassine. Celle-là commence à être tiède.
Tu l'as fait et quand je suis sorti du bac tu y as mis l’eau chaude, tu t'es mis nu et tu t'es lavé aussi. Nous étions deux jeunes adultes contents d’avoir trouvé un compagnon.
Te souviens-tu de cette nuit-là où la burle soulevait la neige en tourbillons ? Nous avons partagé mon petit repas de Noël et la bouteille que contenait ton sac.
Te souviens-tu aussi de notre première nuit, collés l'un à l'autre, dans mon petit lit de fer grinçant, n'en sortant à tour de rôle que pour regarnir le poêle à bois qui était rouge alors que l'on claquait des dents à chaque fois qu’il fallait quitter la couette, autant toi que moi ?
Te souviens-tu le lendemain quand, transis de froid, parce qu'on avait brûlé tout le bois, il a fallu enlever la neige qui avait formé une congère devant la porte et bloquait l’accès à la réserve de bûches ?
Te souviens-tu aussi de nos repas où on partageait une boîte de conserve au goût digne des plus grands restaurants parce qu'on la mangeait ensemble ?
Te souviens-tu du jour où tu es parti en me promettant de revenir bientôt ?
Te souviens-tu qu'au dernier moment j'ai voulu te dire quelque chose et que je t'ai dit «laisse tomber» ?
J'ai longtemps espéré ton retour. Puis, les jours passants, l'espoir de te revoir n'était plus qu'un rêve vite remisé dans un coin de mon cerveau pour l'oublier tellement il me faisait mal. Un rêve qui remontait à la surface chaque fois qu'au loin je voyais paraître un randonneur égaré.
Te souviens-tu mon cher Dorian comment tu m'as retrouvé, près de deux ans plus-tard, à l’heure où je suis toujours dans mon baquet, en train de me laver ?
Te souviens-tu comment, après t'être mis nu, tu m'as rejoint aussitôt et serré entre tes bras en me disant que tu regrettais de ne pas être revenu avant ?
Te souviens-tu de la façon brusque dont je t'ai repoussé prestement te laissant à ton étonnement ?
Te souviens-tu comment j'évitais ton regard ?
Te souviens-tu de cette première nuit après ton retour où allongés dans le petit lit j'évitais ton contact ?
Te souviens-tu de mon air renfrogné alors que tu étais jovial et gai ?
Te souviens-tu de notre unique dispute cette nuit, à vingt-quatre heures de Noël et de toutes les insultes qu'on s'est dites ?
Te souviens-tu de nos larmes versées, après nous être, finalement, avoué que l'on s’aimait ?
Te souviens-tu de la première fois où nous nous sommes donnés l'un à l’autre ?
Te souviens-tu de ma joie quand tu m'as dit que tu étais revenu pour rester avec moi à jamais ?
Te souviens-tu de ces nombreuses années passées à mes côtés où l'amour balayait nos peines et multipliait nos joies…
Nous sommes à l’automne de nos vies et je voulais inscrire noir sur blanc, ces quelques mots:
Tu es et tu resteras mon plus merveilleux cadeau de Noël.
Dorian, je t'aime
Joris
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