17-11-2023, 05:32 AM
Deuxième haut de forme,
Il était joli comme un cœur, l'homme au chapeau-claque ! Ce jeune homme qui faisait son petit spectacle dans la grande galerie de la ville, superbe vestige du XIXème... comme les vêtements qu'il portait.
Il y avait du monde, en ce début de vendredi soir, et l'on ne manquait pas de déposer une pièce ou deux en passant devant sa sébile... souvent même sans prendre le temps de le regarder. Les gens étaient pressés et, dans cette galerie chic, avaient autre chose à faire que s'attendrir sur les mines poétiques que leur offrait ce garçon.
Mais on s'arrêtait quand même parfois une seconde ou deux... car il était joli, a-t-on dit.
Pierre-Antoine, vingt ans, étaient de ceux qui avaient les moyens de prendre un pot dans cette galerie... ou plutôt d'y dépenser l'argent de ses parents.
Qui n'en étaient pas avares : ce garçon était bon élève, et respirait la gentillesse. Or donc il étudiait dans une grande école de la ville. et là, il sirotait une bière en regardant le mignon artiste. qui sembla avoir un coup de mou, soudain, et s'assit sur une marche voisine, se mettant le museau dans les genoux. Comme ça durait, Pierre-Antoine eut envie de savoir quoi, et il se leva — le garçon n'était qu'à trois mètres de lui.
— Pardon, Monsieur, ça ne va pas ?
L'autre releva un minois ravagé par les larmes.
— Oh ! Non, vraiment ! Venez !
Pierre-Antoine ramassa la sébile du garçon et le mena à sa table :
— Je marche à l'Orval... Qu'est-ce que je vous offre ?
— Oooh... Jupiler, ça ira, M'sieur !
— Non ! Je vous invite... Allez, une Leffe !
Vous n'ignorez pas les bienfaits de ce divin breuvage, que connaissait évidemment Pierre-Antoine.
— Oh, M'sieur, vous...
— On doit avoir le même âge... alors on se tutoie ? Et dis-moi tout.
— J'ai pas de ronds, voilà... et ce coup de bière sera le dernier avant l'eau de la Meuse, je crois, fit le garçon d'une voix sourde en baissant le nez sur la pinte qu'on venait d'apporter.
— Ho ! Ho ! Mais qu'est-ce que tu me dis, là ? fit Pierre-Antoine, soudain glacé.
— Mes parents m'ont viré y a trois mois, et depuis je galère.
Pierre-Antoine apprit dans la foulée que ce garçon étudiait les lettres, et n'avait toujours pas trouvé de petit boulot : c'est qu'à Liège, la concurrence est rude !
— Ils n'ont même pas voulu de moi comme figurant à l'Opéra !
Mais Pierre-Antoine ne sut point la raison du désaccord avec les parents... ni avec l'Opéra. Il gambergea, ce garçon ! Car le mec au chapeau-claque, Stéphane, était intéressant comme tout, quand bien il en était à vouloir se jeter dans la Meuse ! Il se décida soudain :
— Bon ! Tu vas remettre à plus tard tes p'tits projets fluviaux, car ce soir, je t'invite.
Le garçon protesta, mais en vain. On termina sa pinte, et Stéphane suivit Pierre-Antoine chez lui... un hôtel de maître sis dans un quartier tranquille de la ville.
Il logeait au second, et expliqua que l'homme à tout faire était au-dessus, où étaient les chambres des domestiques. La cuisinière n'habitait pas céans. Et il avait obtenu de ses parents qu'ils donnassent des vacances au factotum et à la cuisinière pendant leurs trois mois d'absence, pour les affaires de Monsieur. Il était donc tranquille pour trois mois.
Stéphane lui avait dit vivre dans une chambre minable... et il vit que le garçon, visitant celles de l'hôtel, ouvrait de grands yeux. Certes, ces pièces n'étaient plus utilisées depuis longtemps, mais elles étaient parfaitement entretenues, servant parfois aux jeunes cousins de passage.
Bien que ses parents fussent aux antipodes, il leur écrivait chaque jour, évidemment. Il se contenta ce soir-là de dire qu'il recevait un ami étudiant... d'excellente famille.
Il attribua une chambre au garçon, et redescendit, après avoir montré la salle de bains à Stéphane. Et il alla lui-même dans la sienne, laissant les portes ouvertes.
Or il allait entrer dans la douche quand reparut le garçon.
— Oh, Excuse-moi : Je t'attends dehors !
— Non, non, reste ! Tu ne t'es pas douché ? demanda Pierre-Antoine sans se cacher du tout.
— Ben... je peux pas rester... j'ai pas de fringues, là...
— Oh ! C'est vrai... Bon... déshabille-toi, tu veux ? On va se doucher ensemble, et je verrai ce que je peux te prêter.
Il eut l'air archigêné, ce jeune homme, mais il obtempéra, baissant les yeux. Pierre-Antoine lui fit signe de le rejoindre devant sa grande armoire à glace :
— Bien ce que je pensais... On est quasiment pareils de taille et de carrure... Tout ce que j'ai t'ira ! À l'eau !
On passa à la petite douche italienne de Pierre-Antoine, et celui-ci vit que Stéphane se cachait la bite ; il osa :
— Te cache pas... tu sais, j'ai la même... enfin... peut-être un peut moins belle, oui ! Mais on est entre nous, Stéphane !
Le mec ôta ses main en regardant ailleurs... et Pierre-Antoine eut sous les yeux une magnifique pièce de musée... effectivement ressemblant à son chibre... mais en plus développé. Une splendeur ! Car il bandait, ce Stéphane.
— Ouaouh ! T'es magnifique, tu sais ? Superbe ! Pourquoi tu voulais cacher ça ?
— Oh... Oh... Je... Je te dirai, murmura le garçon.
On termina la douche et Pierre-Antoine ouvrit ses armoires, qui débordaient de fringues de toutes sortes et il fit vitement des piles sur son lit.
— Prends ce que tu veux pour ce soir, et si le reste t'intéresse aussi, on le met de côté ! Mais... vu le Réchauffement... si on restait à poil ? J'vais p'têt' bien réussir à bander comme toi, moi aussi !
Car Stéphane l'avait toujours bien raide. Il ne répondit pas.
Pierre-Antoine mena alors son hôte au grand salon, un festival de vieilleries XIXème qui épatèrent Stéphane :
— On dirait chez ma grand-mère ! fit-il en souriant enfin.
Et il ne refusa pas les bulles de France. Comme on n'avait trop rien dans l'estomac, on ne tarda guère à partir en ribote, riant de tout et de rien.
Mais Pierre-Antoine avait son idée, et il mena un interrogatoire serré, entre deux plaisanteries. Et ce garçon l'intéressa furieusement. Petit à petit, son plan prenait forme en ses pensées.
Enfin, il proposa le dîner : le congélateur était plein, et ce fut à Stéphane de choisir. Puis on regagna la chambre de Pierre-Antoine. Stéphane avait dès longtemps cessé de bander... et Pierre-Antoine fit ce constat :
— J'ai pas réussi à l'avoir droite, moi... M'enfin, ça vaut p'têt' mieux pour mon ego, quand je te vois !
— C'est pas la taille qui fait la vaillance, fit Stéphane.
— T'es diplomate, toi !
On se posa sur les crapauds qui meublaient le coin salon de la vaste chambre, et après la grande pizza améliorée, Pierre-Antoine proposa évidemment du péquet [genièvre, en Wallonie].
Stéphane, lui, semblait fort détendu, désormais, et Pierre-Antoine proposa :
— Si tu restais ici, tant que mes parents n'y sont pas ?
— Oh... c'est gentil, mais je devrai toujours payer ma piaule... et j'ai pas de fric, je t'ai dit !
— Bon... comme j'ai pas l'intention de te poursuivre dans la Meuse à la brasse pour te repêcher à Rotterdam, j'ai pensé à ça : notre jardinier est en vacances aussi... Est-ce que tu te verrais passer la tondeuse, et arroser par-ci, par-là ? Mes parents seraient contents que je me sois occupé de quelque chose en leur absence, et toi, ça te ferait un peu de sous, non ?
— Mais je... je... fit le garçon, les larmes aux yeux.
— Je leur écris ce soir, réponse demain : ils sont en Australie, là ! Et demain, on va voir où tu crèches, d'accord ?
Là, le garçon pleura franchement, et Pierre-Antoine se leva pour l'entraîner vers le petit sofa qui complétait le salon — du Napoléon III à périr ! Où il enlaça Stéphane qui se laissa aller comme une fontaine...
Mais aussi... qui se remit à bander. Et cette fois, Pierre-Antoine se sentit lui aussi pousser des ailes... façon de parler. Quand Stéphane poussa son dernier hoquet, il ouvrit les yeux sur un joli spectacle : deux queues bien raides, et fort ressemblantes... si ce n'est qu'il rendait plus d'un centimètre à son hôte. Qui souffla tout de suite :
— Ouais, j'avais raison : t'es mieux équipé que moi.
— T'embête pas : t'es absolument magnifique, tu sais ?
— On boit... pour fêter ça ?
— Et quoi ?
— Eh ben ! Que j'aie réussi à bander, tiens !
Stéphane éclata de rire, et l'on trinqua au péquet, le verre en une main... et la bite dans l'autre. Et Stéphane vint mettre la tête dans le cou de Pierre-Antoine. Il murmura :
— Jamais j'aurais pensé finir ma journée comme ça... T'es beau, Pierre-Antoine... et j'adore ta bite.
— T'es pas difficile !
— Si. Elle est... Je t'ai dit : magnifique.
Pierre-Antoine eut alors un long frisson, que remarqua Stéphane :
— Je t'ai choqué, je crois.
— Non... Non !
Sauf que Pierre-Antoine venait d'être mis devant l'évidence : il bandait devant et avec un joli garçon. Jusqu'alors, il avait soigneusement évité de penser à ce sujet, et là...
— On arrête, je crois... souffla Stéphane.
— Non, on n'arrête rien, Stéphane, rien du tout !
Et là, ce fut au tour de Pierre-Antoine de fondre en larmes, vite récupéré par la pâle poitrine de Stéphane.
Alors ce fut à Stéphane de prendre les choses en mains... à commencer par le beau vit de son hôte. Ce qu'iceluy avait tant espéré, depuis si longtemps ! Car c'était sa première fois.
Elle fut intensément tendre, car Stéphane était l'opposé d'une brute et.... Bref, ça se passa bien.
La douche redonna ses esprits au joli Pierre-Antoine, et il déclara, d'un ton presque viril :
— Merci, mec ! Tu dors avec moi ?
— Première fois que je dors avec mon proprio !
La nuit fut tendre, chaude et douce aussi. Au matin, Pierre-Antoine avait carte blanche pour embaucher Stéphane pour deux mois... après le retour des parents. Jusque là, il était en « stage »... On en pouffa gayment, comme bien vous le pensez. Néanmoins, dès le lendemain, Stéphane alla voir le jardin, après qu'on eut été dans sa piaule... Un taudis, aux dires de Pierre-Antoine. Qui fit rompre le contrat sur-le- -champ.
— Je t'en fais un au nom de mes parents pour cinq mois, et on a donc le temps de trouver autre chose, si tu veux pas rester ici.
Nettement dépassé par la vitesse des événements, Stéphane eut encore sa larme, vite arrêtée par un Pierre-Antoine qui avait appris des choses, ces dernières heures ! Et il avait décidé qu'on demeurerait nu céans...
Ces garçons, on l'a dit, ses ressemblaient, quant à la carrure. Aussi pour les poils, finement déployés de haut en bas, et encore pour la quéquette, si celle de Stéphane était un peu plus grande.
En réalité, Stéphane n'en savait guère plus que Pierre-Antoine en matière de sexe... mais il avait des idées. Et puis... son art du mime fit merveille !
On y alla donc à petits pas, et il fallut une bonne semaine pour que Pierre-Antoine apprît enfin que Stéphane avait été viré de chez lui pour cause de gaytitude, et l'on repleura de concert...
Ceci renforça Pierre-Antoine dans son projet de donner à ce garçon une position stable, s'il le pouvait :
— On ne va pas nous virer pas d'ici pour ça, affirma-t-il un matin. J'ai parlé de toi à mes parents, et envoyé nos photos.
Dans la chambre de l'hôtel de luxe de Sidney, on put entendre ce dialogue, ce matin-là :
— Chéri... Ton fils est amoureux.
— Hein ? sursauta Monsieur, il te l'a dit ?
— Pas encore, mais... regarde cette photo.
Papa regarda, et frissonna : jamais il n'avait vu son fils si rayonnant ! Qui posait dans le jardin à côté d'un joli jeune homme non moins souriant : le jardinier intérimaire.
— Alors ? souffla-t-il enfin. Tu t'en doutais ?
— Oui, bien sûr. C'est la vie. Il a l'air gentil, le p'tit... et il est presque aussi beau que notre fils... qui en dit tant de bien... du moins comme jardinier … et ami !
— Sauf qu'ils nous ferons pas de petits, ces mignons...
— Chut ! Si tu m'en faisais un, là tout de suite ?
— Oh ! T'es folle !
— Oui.
Ambiance, aux antipodes !
La relation entre ces jeunes gens s'établit toute seule. Jusqu'au retour des parents, Stéphane ne dormit pas une seule fois au troisième... Et ce fut sous les ors Napoléon III de l'appartement de Pierre-Antoine, que ces garçons perdirent leurs respectifs pucelages... dans un océan de sentiments !
Le retour aux réalités les rendit un peu anxieux... d'autant que la rentrée universitaire avait eu lieu à la mi-septembre. Stéphane s'acquitta de son travail au jardin avec scrupule... et souvent avec Pierre-Antoine... et à poil, toujours.
Certes, le retour des parents et des domestiques.allait modifier ces agréables habitudes ! Tout était nickel cependant, et la cuisinière félicita même le jeune Monsieur.
Entre-temps, Pierre-Antoine avait eu une autre idée : comme sa mère aidait Papa dans ses affaires, à son rythme, il suggéra que Stéphane lui servît de secrétaire occasionnel. Stéphane avait fait excellente impression, et Maman adopta l'idée aussitôt. Et l'on ne parla de rien d'autre...
Il y eut cependant un petit moment d'incertitude, quand on sut le nom de Stéphane : car c'était une famille connue en ville. Maman décida d'assumer tout et le reste ; Papa soupira :
— J'avais entendu dire qu'ils avaient eu un problème de famille... Maintenant je sais lequel... et ce n'est pas le nôtre.
Pierre-Antoine parlait tellement de Stéphane que Maman décida vite qu'on le prierait à déjeuner et à dîner une fois par semaine. Le charme de ce garçon fit le reste. Il suggéra des recettes à la cuisinière et les prépara avec elle. Cessant de jardiner, il s'occupa des papiers de Madame, où il fut de bon conseil. Bref, il trouva sa place dans la maison... et dans la famille, après qu'on eut enfin abordé le sujet intime, à l'initiative de ce garçon. Où Maman finit par souffler :
— On n'aura pas de petits-enfants... mais maintenant, on a deux fils au lieu d'un, je crois... Et franchement, ça pourrait être pire !
Tableau, dans le grand salon !
Il était joli comme un cœur, l'homme au chapeau-claque ! Ce jeune homme qui faisait son petit spectacle dans la grande galerie de la ville, superbe vestige du XIXème... comme les vêtements qu'il portait.
Il y avait du monde, en ce début de vendredi soir, et l'on ne manquait pas de déposer une pièce ou deux en passant devant sa sébile... souvent même sans prendre le temps de le regarder. Les gens étaient pressés et, dans cette galerie chic, avaient autre chose à faire que s'attendrir sur les mines poétiques que leur offrait ce garçon.
Mais on s'arrêtait quand même parfois une seconde ou deux... car il était joli, a-t-on dit.
Pierre-Antoine, vingt ans, étaient de ceux qui avaient les moyens de prendre un pot dans cette galerie... ou plutôt d'y dépenser l'argent de ses parents.
Qui n'en étaient pas avares : ce garçon était bon élève, et respirait la gentillesse. Or donc il étudiait dans une grande école de la ville. et là, il sirotait une bière en regardant le mignon artiste. qui sembla avoir un coup de mou, soudain, et s'assit sur une marche voisine, se mettant le museau dans les genoux. Comme ça durait, Pierre-Antoine eut envie de savoir quoi, et il se leva — le garçon n'était qu'à trois mètres de lui.
— Pardon, Monsieur, ça ne va pas ?
L'autre releva un minois ravagé par les larmes.
— Oh ! Non, vraiment ! Venez !
Pierre-Antoine ramassa la sébile du garçon et le mena à sa table :
— Je marche à l'Orval... Qu'est-ce que je vous offre ?
— Oooh... Jupiler, ça ira, M'sieur !
— Non ! Je vous invite... Allez, une Leffe !
Vous n'ignorez pas les bienfaits de ce divin breuvage, que connaissait évidemment Pierre-Antoine.
— Oh, M'sieur, vous...
— On doit avoir le même âge... alors on se tutoie ? Et dis-moi tout.
— J'ai pas de ronds, voilà... et ce coup de bière sera le dernier avant l'eau de la Meuse, je crois, fit le garçon d'une voix sourde en baissant le nez sur la pinte qu'on venait d'apporter.
— Ho ! Ho ! Mais qu'est-ce que tu me dis, là ? fit Pierre-Antoine, soudain glacé.
— Mes parents m'ont viré y a trois mois, et depuis je galère.
Pierre-Antoine apprit dans la foulée que ce garçon étudiait les lettres, et n'avait toujours pas trouvé de petit boulot : c'est qu'à Liège, la concurrence est rude !
— Ils n'ont même pas voulu de moi comme figurant à l'Opéra !
Mais Pierre-Antoine ne sut point la raison du désaccord avec les parents... ni avec l'Opéra. Il gambergea, ce garçon ! Car le mec au chapeau-claque, Stéphane, était intéressant comme tout, quand bien il en était à vouloir se jeter dans la Meuse ! Il se décida soudain :
— Bon ! Tu vas remettre à plus tard tes p'tits projets fluviaux, car ce soir, je t'invite.
Le garçon protesta, mais en vain. On termina sa pinte, et Stéphane suivit Pierre-Antoine chez lui... un hôtel de maître sis dans un quartier tranquille de la ville.
Il logeait au second, et expliqua que l'homme à tout faire était au-dessus, où étaient les chambres des domestiques. La cuisinière n'habitait pas céans. Et il avait obtenu de ses parents qu'ils donnassent des vacances au factotum et à la cuisinière pendant leurs trois mois d'absence, pour les affaires de Monsieur. Il était donc tranquille pour trois mois.
Stéphane lui avait dit vivre dans une chambre minable... et il vit que le garçon, visitant celles de l'hôtel, ouvrait de grands yeux. Certes, ces pièces n'étaient plus utilisées depuis longtemps, mais elles étaient parfaitement entretenues, servant parfois aux jeunes cousins de passage.
Bien que ses parents fussent aux antipodes, il leur écrivait chaque jour, évidemment. Il se contenta ce soir-là de dire qu'il recevait un ami étudiant... d'excellente famille.
Il attribua une chambre au garçon, et redescendit, après avoir montré la salle de bains à Stéphane. Et il alla lui-même dans la sienne, laissant les portes ouvertes.
Or il allait entrer dans la douche quand reparut le garçon.
— Oh, Excuse-moi : Je t'attends dehors !
— Non, non, reste ! Tu ne t'es pas douché ? demanda Pierre-Antoine sans se cacher du tout.
— Ben... je peux pas rester... j'ai pas de fringues, là...
— Oh ! C'est vrai... Bon... déshabille-toi, tu veux ? On va se doucher ensemble, et je verrai ce que je peux te prêter.
Il eut l'air archigêné, ce jeune homme, mais il obtempéra, baissant les yeux. Pierre-Antoine lui fit signe de le rejoindre devant sa grande armoire à glace :
— Bien ce que je pensais... On est quasiment pareils de taille et de carrure... Tout ce que j'ai t'ira ! À l'eau !
On passa à la petite douche italienne de Pierre-Antoine, et celui-ci vit que Stéphane se cachait la bite ; il osa :
— Te cache pas... tu sais, j'ai la même... enfin... peut-être un peut moins belle, oui ! Mais on est entre nous, Stéphane !
Le mec ôta ses main en regardant ailleurs... et Pierre-Antoine eut sous les yeux une magnifique pièce de musée... effectivement ressemblant à son chibre... mais en plus développé. Une splendeur ! Car il bandait, ce Stéphane.
— Ouaouh ! T'es magnifique, tu sais ? Superbe ! Pourquoi tu voulais cacher ça ?
— Oh... Oh... Je... Je te dirai, murmura le garçon.
On termina la douche et Pierre-Antoine ouvrit ses armoires, qui débordaient de fringues de toutes sortes et il fit vitement des piles sur son lit.
— Prends ce que tu veux pour ce soir, et si le reste t'intéresse aussi, on le met de côté ! Mais... vu le Réchauffement... si on restait à poil ? J'vais p'têt' bien réussir à bander comme toi, moi aussi !
Car Stéphane l'avait toujours bien raide. Il ne répondit pas.
Pierre-Antoine mena alors son hôte au grand salon, un festival de vieilleries XIXème qui épatèrent Stéphane :
— On dirait chez ma grand-mère ! fit-il en souriant enfin.
Et il ne refusa pas les bulles de France. Comme on n'avait trop rien dans l'estomac, on ne tarda guère à partir en ribote, riant de tout et de rien.
Mais Pierre-Antoine avait son idée, et il mena un interrogatoire serré, entre deux plaisanteries. Et ce garçon l'intéressa furieusement. Petit à petit, son plan prenait forme en ses pensées.
Enfin, il proposa le dîner : le congélateur était plein, et ce fut à Stéphane de choisir. Puis on regagna la chambre de Pierre-Antoine. Stéphane avait dès longtemps cessé de bander... et Pierre-Antoine fit ce constat :
— J'ai pas réussi à l'avoir droite, moi... M'enfin, ça vaut p'têt' mieux pour mon ego, quand je te vois !
— C'est pas la taille qui fait la vaillance, fit Stéphane.
— T'es diplomate, toi !
On se posa sur les crapauds qui meublaient le coin salon de la vaste chambre, et après la grande pizza améliorée, Pierre-Antoine proposa évidemment du péquet [genièvre, en Wallonie].
Stéphane, lui, semblait fort détendu, désormais, et Pierre-Antoine proposa :
— Si tu restais ici, tant que mes parents n'y sont pas ?
— Oh... c'est gentil, mais je devrai toujours payer ma piaule... et j'ai pas de fric, je t'ai dit !
— Bon... comme j'ai pas l'intention de te poursuivre dans la Meuse à la brasse pour te repêcher à Rotterdam, j'ai pensé à ça : notre jardinier est en vacances aussi... Est-ce que tu te verrais passer la tondeuse, et arroser par-ci, par-là ? Mes parents seraient contents que je me sois occupé de quelque chose en leur absence, et toi, ça te ferait un peu de sous, non ?
— Mais je... je... fit le garçon, les larmes aux yeux.
— Je leur écris ce soir, réponse demain : ils sont en Australie, là ! Et demain, on va voir où tu crèches, d'accord ?
Là, le garçon pleura franchement, et Pierre-Antoine se leva pour l'entraîner vers le petit sofa qui complétait le salon — du Napoléon III à périr ! Où il enlaça Stéphane qui se laissa aller comme une fontaine...
Mais aussi... qui se remit à bander. Et cette fois, Pierre-Antoine se sentit lui aussi pousser des ailes... façon de parler. Quand Stéphane poussa son dernier hoquet, il ouvrit les yeux sur un joli spectacle : deux queues bien raides, et fort ressemblantes... si ce n'est qu'il rendait plus d'un centimètre à son hôte. Qui souffla tout de suite :
— Ouais, j'avais raison : t'es mieux équipé que moi.
— T'embête pas : t'es absolument magnifique, tu sais ?
— On boit... pour fêter ça ?
— Et quoi ?
— Eh ben ! Que j'aie réussi à bander, tiens !
Stéphane éclata de rire, et l'on trinqua au péquet, le verre en une main... et la bite dans l'autre. Et Stéphane vint mettre la tête dans le cou de Pierre-Antoine. Il murmura :
— Jamais j'aurais pensé finir ma journée comme ça... T'es beau, Pierre-Antoine... et j'adore ta bite.
— T'es pas difficile !
— Si. Elle est... Je t'ai dit : magnifique.
Pierre-Antoine eut alors un long frisson, que remarqua Stéphane :
— Je t'ai choqué, je crois.
— Non... Non !
Sauf que Pierre-Antoine venait d'être mis devant l'évidence : il bandait devant et avec un joli garçon. Jusqu'alors, il avait soigneusement évité de penser à ce sujet, et là...
— On arrête, je crois... souffla Stéphane.
— Non, on n'arrête rien, Stéphane, rien du tout !
Et là, ce fut au tour de Pierre-Antoine de fondre en larmes, vite récupéré par la pâle poitrine de Stéphane.
Alors ce fut à Stéphane de prendre les choses en mains... à commencer par le beau vit de son hôte. Ce qu'iceluy avait tant espéré, depuis si longtemps ! Car c'était sa première fois.
Elle fut intensément tendre, car Stéphane était l'opposé d'une brute et.... Bref, ça se passa bien.
La douche redonna ses esprits au joli Pierre-Antoine, et il déclara, d'un ton presque viril :
— Merci, mec ! Tu dors avec moi ?
— Première fois que je dors avec mon proprio !
La nuit fut tendre, chaude et douce aussi. Au matin, Pierre-Antoine avait carte blanche pour embaucher Stéphane pour deux mois... après le retour des parents. Jusque là, il était en « stage »... On en pouffa gayment, comme bien vous le pensez. Néanmoins, dès le lendemain, Stéphane alla voir le jardin, après qu'on eut été dans sa piaule... Un taudis, aux dires de Pierre-Antoine. Qui fit rompre le contrat sur-le- -champ.
— Je t'en fais un au nom de mes parents pour cinq mois, et on a donc le temps de trouver autre chose, si tu veux pas rester ici.
Nettement dépassé par la vitesse des événements, Stéphane eut encore sa larme, vite arrêtée par un Pierre-Antoine qui avait appris des choses, ces dernières heures ! Et il avait décidé qu'on demeurerait nu céans...
Ces garçons, on l'a dit, ses ressemblaient, quant à la carrure. Aussi pour les poils, finement déployés de haut en bas, et encore pour la quéquette, si celle de Stéphane était un peu plus grande.
En réalité, Stéphane n'en savait guère plus que Pierre-Antoine en matière de sexe... mais il avait des idées. Et puis... son art du mime fit merveille !
On y alla donc à petits pas, et il fallut une bonne semaine pour que Pierre-Antoine apprît enfin que Stéphane avait été viré de chez lui pour cause de gaytitude, et l'on repleura de concert...
Ceci renforça Pierre-Antoine dans son projet de donner à ce garçon une position stable, s'il le pouvait :
— On ne va pas nous virer pas d'ici pour ça, affirma-t-il un matin. J'ai parlé de toi à mes parents, et envoyé nos photos.
Dans la chambre de l'hôtel de luxe de Sidney, on put entendre ce dialogue, ce matin-là :
— Chéri... Ton fils est amoureux.
— Hein ? sursauta Monsieur, il te l'a dit ?
— Pas encore, mais... regarde cette photo.
Papa regarda, et frissonna : jamais il n'avait vu son fils si rayonnant ! Qui posait dans le jardin à côté d'un joli jeune homme non moins souriant : le jardinier intérimaire.
— Alors ? souffla-t-il enfin. Tu t'en doutais ?
— Oui, bien sûr. C'est la vie. Il a l'air gentil, le p'tit... et il est presque aussi beau que notre fils... qui en dit tant de bien... du moins comme jardinier … et ami !
— Sauf qu'ils nous ferons pas de petits, ces mignons...
— Chut ! Si tu m'en faisais un, là tout de suite ?
— Oh ! T'es folle !
— Oui.
Ambiance, aux antipodes !
La relation entre ces jeunes gens s'établit toute seule. Jusqu'au retour des parents, Stéphane ne dormit pas une seule fois au troisième... Et ce fut sous les ors Napoléon III de l'appartement de Pierre-Antoine, que ces garçons perdirent leurs respectifs pucelages... dans un océan de sentiments !
Le retour aux réalités les rendit un peu anxieux... d'autant que la rentrée universitaire avait eu lieu à la mi-septembre. Stéphane s'acquitta de son travail au jardin avec scrupule... et souvent avec Pierre-Antoine... et à poil, toujours.
Certes, le retour des parents et des domestiques.allait modifier ces agréables habitudes ! Tout était nickel cependant, et la cuisinière félicita même le jeune Monsieur.
Entre-temps, Pierre-Antoine avait eu une autre idée : comme sa mère aidait Papa dans ses affaires, à son rythme, il suggéra que Stéphane lui servît de secrétaire occasionnel. Stéphane avait fait excellente impression, et Maman adopta l'idée aussitôt. Et l'on ne parla de rien d'autre...
Il y eut cependant un petit moment d'incertitude, quand on sut le nom de Stéphane : car c'était une famille connue en ville. Maman décida d'assumer tout et le reste ; Papa soupira :
— J'avais entendu dire qu'ils avaient eu un problème de famille... Maintenant je sais lequel... et ce n'est pas le nôtre.
Pierre-Antoine parlait tellement de Stéphane que Maman décida vite qu'on le prierait à déjeuner et à dîner une fois par semaine. Le charme de ce garçon fit le reste. Il suggéra des recettes à la cuisinière et les prépara avec elle. Cessant de jardiner, il s'occupa des papiers de Madame, où il fut de bon conseil. Bref, il trouva sa place dans la maison... et dans la famille, après qu'on eut enfin abordé le sujet intime, à l'initiative de ce garçon. Où Maman finit par souffler :
— On n'aura pas de petits-enfants... mais maintenant, on a deux fils au lieu d'un, je crois... Et franchement, ça pourrait être pire !
Tableau, dans le grand salon !
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