20-08-2023, 06:47 PM
Les Trois font la paire
C'était parce que ses grands-parents fêtaient leurs quarante ans de mariage par un voyage lointain que cette grande maison de famille était libre, cet été-là, et que Romain avait prié ses amis de l'y accompagner.
Soit sa bonne amie, Marie-France, un couple hétéro, Véronique et Geoffroy, nouveau dans le groupe comme dans le lit de Véronique, un gay, Vincent, et une petite nana délurée comme tout, mais dont on ne savait rien de la vie privée : Marinette.La maison valait le déplacement, et la villégiature : à la sortie d'un mignon village pourvu tout de même d'une supérette. Et ce qui ajoutait au charme de cette vieille bicoque... c'était la piscine !
Il se posa une grave question, dès le premier jour : maillot, ou pas maillot ? Les filles furent d'accord sur le fait que c'étaient les garçons les plus concernés... rapport à leurs éventuelles et visible réactions...
— Oh, Mesdames ! objecta le gay Vincent, n'imaginez pas que toute la galaxie fantasme sur vos beautés cachées !
— Oh, ça va, toi ! répliqua Marie-France, toi on sait bien que c'est pas nous qui te feront...
— Chut, coupa Romain ! On vote, donc : moi, je suis pour le naturisme. Y compris tout le temps.
— Oh ! fit la Marie-France, une nana un peu coincée.
Les autres se regardèrent... et Vincent leva ostensiblement le pouce... imité par les trois autres. Marie-France soupira et finit par le ver le pouce aussi.
— Bon ! On commence tout de suite ! déclara Romain en se levant et en virant tout... avant de sauter dans l'eau... d'où il ordonna : quelqu'un pour les bulles ?
— J'y vais ! cria Vincent.
— Moi aussi, fit Geoffroy.
Dans la cuisine, celui-ci demanda, l'air incertain :
— Tu savais, ça ?
— Non, je découvre, comme toi ! Mais bon... j'ai pas trop de complexes. Et toi ?
— Ben...
— On apporte la boive, et on revient chercher le reste, tu me diras... si tu veux ?
On trinqua dans la piscine, et un temps plus tard, Vincent pria Geoffroy de venir l'aider pour la suite :
— Romain, on te laisse avec ton bataillon de Néréides [les Vagues, filles de Nérée, un dieu grec de la mer]...
Dans la cuisine, Vincent attaqua tout de suite :
— T'as peur de bander tout le temps, c'est ça ?
— Non, mais... t'as vu... je suis super poilu du bas, et...
— Oui, et... avis de gay poilomane : c'est super beau. Mais bon ! Ils t'ont vu, et tu n'auras aucune remarque, je crois.
— Sauf de la Véronique...
— Ah ! Tu me dis ?
— Elle voudrait que je me rase, du moins en partie. Et aussi que je me fasse tatouer, plus ou moins...
— Chacun sa vision des choses... Tatouer où ?
Geoffroy montra sa poitrine, son ventre et son pubis.
— Ouh ! Tu sais quoi ? Je vais réfléchir, et je te dirai... tu veux ? On a deux mois de réflexion devant nous ! conclut Vincent avec un grand sourire.
On papota encore un peu sur ce sujet avant que les amuse-gueule fussent chauds... et Geoffroy remercia Vincent de l'aider... tandis que ledit conseilleur se mettait à gamberger...
C'est qu'il était beau, ce Geoffroy-là : grand, joliment baraqué et musclé sans excès, il était velu de brun, de façon fort artistiquement organisée... et il avait des yeux d'un bleu ! Bref une bestiole de concours, pas moins ! Et vous imaginez ce que le fin Vincent en pensa, donc, lui qui était seul et n'osait mettre en avant son exquise finesse... ni même sa grosse bite ; il avait d'ailleurs dû se faire violence pour lancer dans le naturisme, céans...
On prit donc un apéro natatoire, comme le définit Romain, jamais à cours d'esprit. Joli garçon aussi, çui-là, mais moins velu que Geoffroy, et plus modestement musclé... Souriant et gracieux tout autant...
Les choses s'organisèrent vitement, et l'on organisa un tour de cuisine : Vincent voulut être avec Geoffroy, qui accepta avec le sourire. Oh, ce sourire !
Puis le farniente s'imposa : on était là pour ça, après tout... et l'on avait deux mois pleins ! Avant la rentrée universitaire : car des jeunes gens venaient d'avoir leur bac — tous avec mention, bien sûr —, et l'on se disposait à en apprendre plus encore.
Quelques jours plus tard, la Véronique, une grande gueule sympa, déclara à l'apéro :
— Quand même, je suis étonnée de pas avoir vu le moindre petit bout d'érection chez vous, Messieurs !
— Mais, Madame, nous savons nous tenir ! fit Vincent.
— Ils te plaisent pas, nos amoureux ? demanda Marie-France.
— C'est la nuit, que j'en rêve, et voilà ! Quant aux autres Messieurs... demandez-leur, tiens !
— Moi, je pense à Vincent, ça me calme ! fit Geoffroy, faisant rire.
— Et moi à Geoffroy, avec le même résultat, ajouta Romain, goguenard.
— Ouais ! dit Véronique, vous faites surtout une belle paire d'escrocs, tous les trois !
— Les trois font la paire ! conclut gaiement Vincent.
On pouffa, et les jeux nautiques reprirent, entre deux gorgée de bulles — on s'était décidé pour des bulles sans nombre, au lieu d'alcools trop violents.
Trois jours plus tard, Geoffroy demanda à Vincent, alors qu'on était de cuisine pour la journée :
— T'as pensé à mes problèmes de poils ?
— Oui. Mais je peux te donner que l'avis d'un gay qui aime les poils... très beaucoup. Et les tiens en particulier.
— Les miens ?
— Jamais vu une touffe pareille ailleurs, et même pas sur Internet, mon pote. Alors te dire de la couper, non, non et non ! Et surtout : si tu te rases pour te faire tatouer, tu seras obligé de te raser tout le temps, toute ta vie !
— Mais... j'ai dit ça à Véronique, et... elle m'a juré de le faire elle-même.
— Jusqu'à la veille de votre séparation ?
— Euh... Tu veux dire quoi, là ?
— Tu mettrais ton destin dans les mains d'une fille ? [alexandrin] déclama Vincent.
— Mais... fit Geoffroy, surpris par le ton. Je...
— Si tu m'en crois, elle quittera ta vie avant que tes poils aillent à l'incinérateur !
— Ah ! Ah ! T'as des formules, toi ! Mais... j'en fais quoi de mes poils, moi ?
— Tu te les fais caresser, évidemment... et tu attends de trouver celui ou celle qui te fera vraiment admette qu'ils sont beaux, et qu'avec, tu es plus beau encore.
— Oh !
Geoffroy reposa la gamelle qu'il avait en main, et souffla :
— Tu me dis quoi, vraiment, là ?
— Sois toi-même, Geoffroy. Tes poils te donnent une allure virile tout à fait excitante que pourraient t'envier des tas de mecs. Et puis... te laisse pas influencer par des avis qui oublient que se raser régulièrement, c'est une vraie corvée !
Geoffroy sourit.
— Et pis, aussi ! Ça ne fait pas de bien, de se faire tatouer, tu sais ? Bon : moi je suis que la mauviette gay de service, hein ?... Tiens... T'en as parlé à Romain ?
De cette dernière question vint qu'on se retrouva à trois garçons dans la chambre de Vincent, en début d'après-midi.
Où Vincent attaqua directement, contant la chose à Romain, qui, surpris, sourit largement :
— Ben... moi, c'est le contraire. Évidemment, je suis moins poilu que toi, mais... la Marie-France aime ma petite fourrure, comme elle dit, alors... Elle me trouve super doux...
— Personne m'a jamais trouvé doux, moi, murmura Geoffroy, baissant le nez.
— Vincent ? demanda Romain en tendant la main vers la poitrine de Geoffroy.
Vincent l'imita et posa lui aussi la main, tout doucement, sur la toison pectorale du beau brun. Où l'on prit son temps... avant de passer à son ventre. Et enfin sur sa large touffe. Renversé sur le canapé, Geoffroy avait fermé les yeux depuis longtemps. Et puis... il susurra :
— Arrêtez, les mecs, je sens que je bande, là...
— C'est pas un crime, hein, Vincent ? demanda Romain.
— Je sens que tu vas être beau, Geoffroy.
Et les deux mecs de continuer à caresser les abondantes forêts du brunet. Qui banda, effectivement, et plus que bien. Ah ! le bel objet qu'iceluy ! Long, moyennement épais et bellement prépucé, c'était une épée de parade, pas moins !
— Vincent ? souffla Romain, sans rire.
Vincent se pencha alors et prit en bouche le superbe objet, à l'intense soupir de son titulaire. La suite... la suite fut que Vincent pompa avec une ardeur qui fit même sourire un Romain... qui lui-même se prit discrètement la bite, tant le spectacle, inattendu, lui faisait de l'effet.
Au bout d'un moment, Vincent releva le nez et, apercevant le joli vit de Romain, murmura :
— J'te suce, Rorom' ?
— Oh...
Ainsi fut fait. Tandis que Vincent branlait l'incomparable Geoffroy, évidemment... Puis il passa avec agilité de l'un à l'autre vit... jusqu'à ce que Geoffroy déclarât déborder, ce qu'il fit en son avide gosier... de même que Romain, juste après. Il y eut là un silence... un peu bizarre. Puis :
— Pourquoi tu nous as... avalés ? souffla enfin Geoffroy.
— Vous êtes beaux, les mecs... Merci, murmura Vincent.
— Jamais on me...
— Ni moi, compléta Romain.
— Ça sert à ça, les garçons ! conclut Vincent, tout sourire.
— Bon ! conclut Romain, on dit que tu les gardes, tes poils ?
Et l'air de rien, on alla rejoindre les filles, qui se doraient au soleil.
— Alors, les conspirateurs ? demanda Marinette.
— Oh, vous ne risquez rien, Mesdames ! dit Vincent.
— Et si tu montais ces jeunes gens contre nous ?
— Dieu me préserve ! Vous êtes bien trop coriaces !...
Les choses en étaient donc là quand, alors qu'on en était au coucher, Vincent entendit toquer chez lui : Geoffroy.
— Excuse-moi, fit le garçon, l'air penaud, mais... la Véro est pas bien ce soir... pour causes physiologiques et... elle m'a suggéré de d'aller dormir avec toi... ou Marinette.
— Ah ! Ah ! ! Et Marinette t'a envoyé promener, donc ?
— J'y ai pas demandé.
— Tu veux...? fit Vincent avec son plus grand sourire. Viens ! Promis, j'te saute pas dessus !
— Tant pis... fit Geoffroy, l'air tragique.
— Viens, idiot ! Tu me permets de toucher tes poils ?
La suite fut une longue litanie de caresses et de soupirs, les premières produisant les seconds... Et derechef, le petit jus de Geoffroy termina sa courte vie terrestre dans le gosier de Vincent... On s'endormit tendrement enlacés, non sans que Geoffroy eût promis :
— Je sais pas comment, mais... je te revaudrai ça !
Et au matin, rebelote !
— Tu me l'as pas violé, mon bébé ? demanda Véronique au petit déjeuner.
— On touche pas à un mec qui vous casse en deux à la première pichenette ! répliqua Vincent, faisant rire.
Mais, alors qu'on allait se répandre près de la piscine, Romain chopa Vincent :
— Bien, ta nuit avec le beau Geoffroy ?
— On dira que j'ai eu ma dose de vitamines !
— Pense à utiliser le générique, aussi...
— Je t'oublie pas, gentil garçon.
Où Vincent se demanda ce qui l'attendait, au cours de cet été : jamais il n'en eût espéré tant ! Car il y avait beau temps, certes, que le Romain lui plaisait. — il plaisait à tout le monde —... et qu'il avait fait une croix dessus. Et là, sans rien dire... Boum ! Et puis il y avait l'incomparable Geoffroy qui... Et il restait cinquante jours à ces divines vacances !
Or il advint que la Marinette s'ouvrit à lui d'un secret qu'elle venait de recevoir : Véronique lui avait causé de sa relation, récente, avec le beau Geoffroy... et ce n'était plus ça. Du moins dans l'intimité. Certes, ce mec était charmant, et était apprécié de tous, visiblement, mais... côté zizi-panpan... bernique !
— Et même... elle m'a demandé si je n'échangerais pas ma chambre avec lui !
Car il y avait au second deux chambres, occupées par les célibataires, elle et Vincent.
— T'en ferais quoi, toi, de la Véro ?
— On dira... entre nous... que j'ai une petite idée... et que je suis sûre que tu saurais consoler le beau poilu, non ?
— Marinette... vous me disez quoi, là ?
— Ce que vous avez compris, Monsieur.
Ce ne fut qu'avant de monter se coucher que ces choses furent dites. Pas de commentaire. Mais le lendemain, en douce, Romain souffla à Vincent :
— P'tain, chuis jaloux, là ! C'est le poilu qui va se faire siroter tous les soirs pendant un mois et demi !
— Et les matins, aussi ! Sans compter la sieste...
— Ooooh !...
— Romain ! Je t'oublie pas. Tu l'auras, ton tour, oui ! Même si... je vais pas tarder à tomber amoureux !
On était venus à deux voitures, et de temps à autre, les filles allaient « aux commissions » à la ville voisine... Journée de liberté pour ces Messieurs, pensez... dès la première occasion, Geoffroy osa sucer Vincent. Et, soucieux de ne pas rater le coche, Romain se lança aussi. Et... ces extravagantes vacances durèrent sans qu'on fît le moins du monde allusion à quoi que ce fût...
On n'était pas fin juillet que Vincent se faisait défoncer par les deux autres... et que Romain avoua être lassé de Marie-France. On fit bonne figure en août, et l'on n'eut d'ailleurs pas à se forcer : les bulles étaient de tous les apéros...
— J'me trompe, ou... les trois font la paire ? suggéra Marinette, la veille du départ.
— On s'est mis à l'arithmétique quantique ! affirma Vincent, provoquant un rire bien partagé...
5. XI. 2022
Amitiés de Louklouk !