18-05-2023, 11:00 PM
Le Coach de la rue Biscotte
Il faisait beau, ce samedi matin-là, et c'est en minislip que Florestan ouvrit en grand les fenêtres du pavillon, selon les ordres de sa mère, ses parents ayant déserté la maison pour la fin de semaine.
Dans le pavillon d'en face venait d'emménager un homme seul qu'on avait juste croisé quelques fois depuis une quinzaine. Et Florestan l'aperçut, de dos et torse nu, en train de faire de la gym dans son salon.
Le mec avait l'air bien fait, et Florestan soupira : sa complexion était longiligne et quasi étisique... et il n'avait pas le courage de faire le moindre exercice. Au demeurant, il avait depuis l'adolescence eu quelques bonnes fortunes, et ces demoiselles ne l'avaient point chiné sur son maigre physique... attendu qu'il était armé comme un cuirassé !
Puis il monta à l'étage ouvrir aussi... et là, il eut une vue plongeante sur le voisin, qui s'était retourné... et était entièrement nu. Oui, un mec superbe, harmonieusement musclé de partout, selon ce qu'il pouvait en voir, et joliment velu aussi — à vingt-et-un ans, Florestan commençait à voir paraître sur son maigre torse quelques fins poils châtain.
Or donc, et sans y penser, il s'attarda quelques secondes sur cet élégant spectacle. Le mec s'approcha de la fenêtre et jeta un œil dans la rue ; puis il releva la tête et aperçut Florestan. Il lui fit un grand geste en souriant, à quoi Florestan répondit, puis il saisit près de lui et brandit une cafetière en faisant signe à Florestan de venir. Celui-ci hésita, puis opina.
Il traversa donc... pour se voir ouvrir par le voisin... nu.
— Hello ! Moi, c'est Killian.
— Florestan.
— Joli ! Remets-toi à l'aise... T'étais à poil, chez toi, non ?
— En sous-vêtement...
— Pardon ! J'ai cru... À la salle je suis habitué, alors... fais comme tu veux.
Florestan eut l'air de ne pas comprendre, et l'autre expliqua :
— Je suis le nouveau coach de la salle de la rue Biscotte... drôle d'adresse pour une salle de gym ! fit-il gaiement. Café, croissants ? Et tu peux au moins retirer le haut, non ?
Florestan ôta donc, et l'on commença à faire connaissance. À vingt-cinq ans, Killian venait de décrocher son premier vrai contrat d'embauche, et se déclara libre de toute attache.
— Et toi ?
— Je suis étudiant, chez mes parents, comme tu as pu voir, et... doublement seul.
— Ça demande une explication, ça ! rigola Killian.
— Disons que... je balance entre deux... alors j'alterne.
— Ah ! Ah ! Et t'as des projets... galants, cette fin de semaine ?
— Ben non : mes parents sont partis, mais mes copines aussi !
— Eh ben ! Si tu veux, on peut faire connaissance. J'ai exigé de pas bosser en fin de semaine... sauf cours particulier... bien payé ! Et... peut-être... on pourrait s'occuper de ta vision des choses, pour ça...
Et de passer doucement la main sur la plate poitrine d'un Florestan qui frissonna. De haut en bas puis de bas en haut, Killian appuya légèrement un peu partout... pour finir sur les tétons du garçon qui refrissonna : s'en apercevant, Killian l'y titilla un peu en murmurant :
— Je vois que t'es comme moi... sensible ici ! Bon ! Ça te dirait, quelques conseils pour rendre tout ça plus joli ? Sans devenir comme moi, tu pourrais, à peu de frais, te dessiner un peu, tu vois ?
Ce que vit alors Florestan était que la quéquette à Killian avait un peu crû, tandis qu'il lui tripotait les tétons...
Et lui même sentit qu'il devenait un peu à l'étroit, dans son minislip bleu pâle. Première fois qu'on garçon le touchait de cette façon, et donc qu'il réagissait ainsi. Il est vrai que ses copines n'avaient jamais pensé à lui faire les tétons, non...
— Ben... Je sais pas trop... vu que j'ai jamais fait de gym et que...
— Je te le dis pour ton bien, poursuivit Killian, qui maintenant l'avait à demi-dure. Et bien sûr, ce seront des conseils de voisin... et d'ami.
— T'es gentil, mais...
— Tiens ! On peut commencer tout de suite par un p'tit truc tout simple... Tu veux ?
Florestan céda, et effectivement, ce que lui montra Kévin était un exercice de petite fille...
— Tu vois : rien que ça, dix minutes matin et soir t'habituera, et t'auras vite envie d'un faire un peu plus. Tiens ! Je te montre une suite possible, et après on passe à autre chose... Vire le bermuda.
Florestan obéit, et montra in minislip plein à craquer.
— Ah oui ! Je comprends pourquoi t'en as au moins deux sur le feu, mon pote ! rigola gentiment Killian.
Là, ça demandait un petit effort de plus, et Florestan ne tarda pas à souffler, et à transpirer.
— Stop ! Pas d'excès, sinon tu va te dégoûter... et me détester ! Viens, j'ai fait mettre une douche en bas, pour mes cours particuliers. Une italienne pour trois : non, c'est pas un titre de porno, mais la taille de ma douche, ah ! ah !
Malgré ses appréhensions, Florestan, d'un naturel plutôt pudique, vira le slip, et montra un fort bel objet... qui acheva de croître de concert avec celui du coach...
— T'embête pas pour la trique : c'est fréquent que les mecs, sous l'eau chaude après l'effort, prennent la gaule... surtout les jeunes... mais y a pas qu'eux, tu vois !
Il souriait tout le temps, Killian, et Florestan eut confiance en lui. Puis Killian lui proposa la visite du pavillon :
— Et pas la peine de débander : la maison accepte toutes les tailles !
Florestan osa hausser les épaules... en souriant. Mais le fait est qu'il ne débanda point.
Il y avait encore des cartons partout, mais on voyait que Killian avait ses idées d'aménagement. Ce que remarqua vite Florestan fut des photos d'un jeune mec souriant, au moins une par pièce. Son regard s'attardant sur l'un, il s'entendit dire :
— Tu te demandes... C'était mon ami. Il s'est tué l'année dernière en voiture. On a été fusionnels pendant deux ans et... et c'est pour ça que je me suis barré pour venir ici. Voilà, tu sais tout, conclut Killian, l'œil humide.
— Désolé, murmura Killian, saisi.
— Bon ! Ces photos sont amenées à disparaître... elles ne le feront pas revenir. Pour l'instant, j'ai encore besoin de me raccrocher à elles... à lui... mais je sais que ça passera. Tu vois, rien que d'avoir un nouveau p'tit pote en face de chez moi me fait du bien ! Et j'espère rencontrer bientôt tes parents : vous aimerez peut-être ma cuisine ! Juste un mot : quand tu m'as vu du premier, t'as vu que j'étais à poil ?
— Ben oui...
— Donc je vais faire gaffe : je voudrais pas choquer tes vieux !
— Oui, merci ! fit Florestan en souriant largement.
— Et toi ?
— Non, pas choqué... la preuve ! Répondit Florestan en regardant sa bite, qui décroissait maintenant.
— Elle est... magnifique, tu sais ? Faut juste recycler le haut, et tu seras parfait ! Tu fais quoi, cette fin de semaine... à part me mater de chez toi ?
— Oh ! Non, non ! Ben... rien.
— Tu m'aides à vider mes cartons ? En échange de mes premiers cours... gratuits ?
Florestan eut alors un immense sourire : ce mec était le genre de grand frère qu'il aurait aimé avoir, et il se sentit fier d'avoir été qualifié de « p'tit pote » par lui...
Et les choses s'organisèrent simplement. Il aida Killian à ranger, tandis que ce garçon ne cessait pas de le faire sourire, et souvent rire aux éclats, aussi. Il admira vitement ce mec qui résistait au chagrin en prenant la vie à bras le corps, et se fit la remarque qu'il n'avait jamais croisé telle personnalité, parmi ses nombreux amis.
Et dans les affaires de Killian, il trouva mainte chose qui l'étonna : ce mec n'était pas qu'un sportif, il s'en fallait de beaucoup...
Enfin... cette proximité dans la nudité lui paraissait... à la fois naturelle et excitante. Il eut l'impression d'avoir fait un pas dans le monde... adulte. Et il en sourit in petto.
On termina de dîner vers neuf heures du soir, et Killian proposa :
— J'te libère, là ! Tu sais quoi ? Demain matin on va courir un peu, tu veux ?
— Euh...
— Je voulais dire : la boulangerie aller et retour, pour choper des croissants, eh ! Total : onze minutes trente, dragage de la boulangère et du mitron compris !
Ainsi fut fait... si ce n'est qu'on n'eut pas l'occasion de draguer, d'abord par ce qu'il y avait là plein de monde, un dimanche matin, et que la boulangère ni le mitron ne donnaient à rêver... On en rigola en rentrant... et en courant.
— Est-ce que... demanda Killian en faisant le geste de se déloquer.
— Ben... ouais... puisque personne nous mate en face !
— J't'adore, p'tit frère ! pouffa Killian.
Cette nouvelle appellation fit un grand plaisir à Florestan. Derechef on rangea, après le petit déjeuner, on fit aussi de petits exercices, on se doucha... et l'on banda.
— Ça me fait plaisir, que tu bandes chez moi.
— Hein ? Mais pourquoi ? demanda Florestan, surpris.
— Ça montre que tu te sens comme chez toi, et que t'es en confiance. Et pis... t'es super beau, comme je t'ai d'jà dit...
— Merci... mais je serai jamais aussi beau que toi !
— On n'est pas faits pareil... mais avec le peu de gym que je vais te mettre dans la tête... tu feras ton effet aussi !
L'après-midi continua sur ce mode, et Florestan ne le vit pas passer.
— Allez, encore dix minutes de gym, et on passe à l'apéro !
Après une nouvelle douche rapide... et bandante, Killian ouvrit des bulles :
— En guise de pré-crémaillère ! J'avais décidé de ne pas en faire, mais... depuis que je te connais, et avec ce que tu me dis de tes parents... je me suis dit que si. Je ferai venir les collègues de la salle...
— ...de la rue Biscotte ! Tiens ! J'ai une idée : pourquoi elle s'appellerait pas « Biscotte... oh ! » ?
— Ouaouh ! Génial ça ! Dès demain je revends ton idée au patron, et avec le fric on va...
— Où ?
— Eh ben... aux putes, non ?
Florestan manqua de s'étrangler, avant de prendre un vrai fou rire, vite partagé par Killian. Lorsqu'on s'apaisa, Killian proposa une petite recette de sa façon... et Florestan ne la refusa pas... On avait fini la bouteille de bulles, et Killian suggérait d'en ouvrir une autre quand Florestan se poussa contre Killian, sur le canapé.
— Chuis un peu pompette, là...
— Et ça t'embête ?
— Non, j'adore... J'adore être avec toi... Tu me changes... Tu me changes de tout, Killian. Merci !
Et de poser la tête dans le cou de Killian, en lui prenant une main pour se la poser sur un téton. Message reçu !
Il ne tarda pas à bander ferme, le fin Florestan, sous les pinçottements d'un Killian qui y alla pourtant avec délicatesse... Trop, sans doute, car son patient souffla :
— Vas-y... c'est bon !
Et Florestan de ronronner comme un poële à bois ! La suite était dans les mains d'un Killian qui fit les choses dans les règles de l'art. Jusqu'à se faire défoncer vivement par un Florestan qui semblait n'avoir attendu que ça de sa jeune vie... et qui ne ménagea pas sa peine.
Après qu'il se fut épandu ès douceurs de Killian, il murmura, presque essoufflé :
— Tu m'apprendras le reste... de cette gym-là, Killian ?
— Ça sera pas difficile... car t'es doué, je crois !
Florestan ne retraversa la rue que le lundi matin... et l'on se mit en devoir d'organiser la crémaillère. Mais Florestan avait de plus graves soucis : savoir où il en était... d'autant que rentrées en ville, ses demoiselles venaient au rapport... sexuel, évidemment.
Qu'il assura sans problème, certes, mais avec la tête parfois un peu ailleurs... Or donc, la vie continuait. Dès le lundi soir, Florestan sut que la nouvelle raison sociale de la salle avait été adoptée avec enthousiasme... et qu'elle lui serait payée au tarif des agences.
— Comment te remercier ? demanda Florestan.
— Tu me remercies pas : tu mets tes sous de côté, hein ? Moi, je suis fier de toi.
— Même si... je viens pas te faire un bisou tous les soirs ?
— P'tit futé ! T'es mon p'tit frère préféré, tu le sais, maintenant... et mon p'tit frère a bien le droit de s'éclater !
Les jours passèrent donc en cette étrange ambiance, et un soir, Florestan remarqua qu'il ne restait plus céans qu'un seul portait de l'aimé de Killian. Mais il ne lui en dit rien.
Vint la crémaillère... pour laquelle on s'était donné du mal. Avec la mère de Florestan, qui avait tenu à y travailler !
Killian avait pu ajouter à la liste des invités quelques uns des meilleurs clients de la salle... ce qui lui permit de se faire une clientèle privée plutôt cossue.
Avec laquelle il exigea que Florestan vînt s'entraîner à sa guise... afin de lui prouver que c'était de la gym, et rien d'autre : vous imaginez qu'il avait son idée, Killian.
Il ne fallut pas un mois de plus pour que Florestan larguât ses deux poupées. Puis... petit à petit... ce furent Papa et Maman qui se mirent à la gym... à leur rythme, bien sûr !
Un soir, Maman déclara à Florestan :
— J'me trompe... ou j't'ai vu embrasser Killian, chez lui ?
— Ben... si t'as compris le reste, aussi... alors tu te trompes pas, Maman.
— Oh ! Mon poussin !
Et Maman d'enlacer vivement Florestan, fort, fort ! Papa n'ayant rien à ajouter, Florestan fut prié de transmettre les dernières nouvelles à son amoureux, qui fut reçu dès le soir même... au champagne. Mais ces parents-là n'en firent pas trop, restant dans une réserve qui émut grandement les garçons. Comme si tout était normal, quoi. Et ça l'était, donc.
Depuis, Florestan a sa carte chez Biscotte... oh !, mais Killian veille à ce qu'il reste mince, très mince !
21. II. 2023
Amitiés de Louklouk !