15-08-2020, 03:06 AM (Modification du message : 15-08-2020, 03:10 AM par Loverni.)
Chapitre 11
***
J’ai besoin de parler avec Noémie mais Oli s’interpose pour me demander comment je vais et je lui réponds que ça va moyen…
-Oli : tu veux faire quoi pour le reste de l’après-midi ?
-Moi : si ça te dérange pas j’aimerais passer un peu de temps seul avec Noémie…
-Oli et Math : d’accord on va te laisser alors.
Je me retrouve enfin seul avec elle parce que j’ai décidé de m’ouvrir à elle de mon secret, je sens que si je lui parle maintenant ça va me faire du bien.
-Moi : je voudrais te parler un peu. Il y a longtemps que ça nous est pas arrivé. Et tu sais j’ai plein de choses à te dire. Tu voudrais pas qu’on aille prendre un petit café dans un endroit tranquille pour discuter en paix ?
-Noémie : Oui bien sûr, moi aussi j’aimerais bien parler avec toi et puis essayer de comprendre ce qui vient de se passer avec ce garçon. Et d’ailleurs il est qui ce garçon pour toi, tu as l’air de vraiment l’apprécier à ce que j’ai vue, tu étais tellement bouleversé de le voir étendu par terre…
On s’éloigne de cet endroit merdique où s’est passée cette horrible scène qui a mis en danger la vie de mon Antoine, celui que j’aime et avec qui on avait prévu d’aller plus loin ce soir dans ma chambre.
Pendant le trajet nous restons plutôt silencieux. Je suis encore sous le choc de ce qui vient de se passer et Noémie respecte mon silence. Elle me dit quand même qu’elle comprend que j’ai vécu un moment très difficile … Moi je repense constamment au fait que j’ai été incapable de venir en aide à Antoine, que j’ai assisté impuissant à son tabassage violent par cette bande de cons. Je me sens tellement mal que les larmes me gagnent à nouveau. QUELQU’UN peut il me dire pourquoi ça nous arrive à nous, alors qu’on commençait à vouloir nous rapprocher et vivre des moments d’intimité, enfin, ce soir ? Notre première soirée en amoureux a été anéantie en quelques minutes parce que des homophobes ont agressé mon amoureux qui se trouve maintenant à l’hopital. C’est trop injuste !
Nous arrivons dans un bar restaurant où nous nous installons pour parler tranquillement comme on le faisait autrefois. Je remarque la gêne de Noémie qui ne sait pas trop comment réagir devant mes larmes. Elle tente de me consoler en me disant qu’Antoine est hors de danger, que je vais le retrouver ce soir, qu’il faut faire confiance aux médecins, mais moi ce que je veux c’est le sentir proche de moi tout de suite, maintenant. Je dois pourtant accepter l’idée que ce n’est pas possible, j’ai pas le choix.
Puis nous nous regardons pendant de longues minutes sans parler. Je ressens un froid entre nous parce que voilà longtemps qu’on ne s’est pas vus…Mais je veux lui parler du sujet délicat qui me concerne. Elle pourra m’aider, j’en suis certain, et elle ne me jugera pas, elle.
-Moi : comment ça se passe dans ta nouvelle école ?
-Noémie : les cours se déroulent très bien et en plus je suis l’une des meilleures étudiantes de ma classe. C’est très différent de notre ancienne école… c’est beaucoup plus sévère, il y a un règlement très strict mais je m’y suis bien habituée. Ce que j’aime le plus c’est que nous avons beaucoup de cours de musique l’après-midi , violon, piano et chant pour moi. Mais le matin on a les cours normaux. Tu te souviens que j’aime beaucoup le piano alors dans cette école je suis servi ! Et toi comment ça va à l’école ?
-Moi : Pas toujours facile. Parfois très bien et parfois plus compliqué… j’ai vécu des moments difficiles avec Alexandre, c’est un des gars qui était dans la bande qui a agressé Antoine tout à l’heure.
-Noémie : mais au fait qui c’est cet Antoine ? Je ne le connais pas, il sort d’où ?
-Moi : c’est un gars super que dont j’ai fait la connaissance cette année. Il vient d’arriver.
-Noémie : alors parle-moi un peu de lui.
-Moi : Antoine c’est … c’est … celui qui est tout le temps là pour moi. Je vais te dire que c’est lui qui m’a aidé dès le premier jour de la rentrée, quand Alexandre m’a insulté et m’a fait tomber… Il est venu me consoler quand je suis sorti de la classe pour aller me soigner. C’est le seul qui a fait ça pour moi. Quelques jours après il m’a à nouveau aidé quand Alexandre est revenu en classe après avoir été exclu… Il a été jusqu’à le maîtriser quand il a essayé de me frapper. Si tu avais vu la correction qu’il lui a donnée ! Et ce qui lui est arrivé aujourd’hui c’est à cause de moi, il a été agressé parce que, moi, je suis incapable de me défendre seul (je sens mes larmes qui reviennent en pensant à cette scène).
-Noémie : pas besoin d’avoir de la peine pour ça voyons, c’est pas de ta faute.
-Moi : mais bien sûr que oui c’est de ma faute ! Il m’a toujours aidé quand Alexandre me tombait dessus et l’autre s’est vengé parce qu’il me défendait… Et qu’est-ce que j’ai fait tout à l’heure ? Rien… j’ai rien pu faire pour lui venir en aide.
-Noémie : ne te mets pas dans cet état, je suis sûr qu’Antoine s’en serrait voulu si cette bande t’avait fait du mal…
-Moi : et moi tu penses pas que je m’en veux de l’avoir laissé se faire battre, et de l’avoir vu partir seul dans l’ambulance (et ma voix commençait à dominer les bruits ambiants)
-Noémie : pourquoi tu réagis comme ça et tu parles aussi fort, je t’ai rien fait moi.
-Moi ! Désolé, c’est mon émotion qui fait que j’ai du mal à me maîtriser, je ne veux pas t’agresser excuse moi.
-Noémie : Je ne veux pas te brusquer mais d’après ce que tu me dis et en te voyant réagir comme tu le fais, je me dis qu’il doit se passer quelque chose d’autre entre toi et lui … je me trompe ?
La question de Noémie me déstabilise un peu par sa brutalité… En même temps je reconnais que c’est une perche qu’elle me lance et je vais m’en saisir pour lui dévoiler mon secret…
-moi : en fait, tu sais…c’est un peu difficile à exprimer… alors stp laisse- moi t’expliquer et ne me coupe pas avant que j’ai fini de t’expliquer
je vais commencer par le début… tu dois savoir que dès que j’ai vu Antoine je l’ai trouvé différent des autres garçons de ma classe ; plus grand, plus âgé, une meilleure mentalité… différent quoi… Quand il s’est présenté devant la classe j’ai tout de suite remarqué qu’il avait quelque chose de différent et d’abord son accent. Il vient de France et quand il a commencé à parler tous les autres sont partis à rire. Moi j’étais trop occupé à le regarder, je peux pas dire pourquoi mais il attirait mon regard. Et ensuite quand Alexandre m’a fait tomber volontairement et que je me suis blessé il est venu à mon aide et il m’a consolé dans les toilettes où je m’étais réfugié… C’est là qu’on a eu un premier rapprochement quand je l’ai serré dans mes bras. J’ai senti alors comme des papillons dans le bas du ventre. Ensuite il y a eu cette longue conversation avec Sébastien, un surveillant, qui m’a fait remarquer que c’était peut-être un sentiment amoureux que je ressentais. J’ai pas voulu le croire à ce moment -là. Je refusais cette idée et j’ai décidé d’oublier Antoine en le fuyant, en ne lui parlant pas, en évitant d’être en contact avec lui…mais ça n’a pas marché longtemps parce que mes pensées étaient constamment bloquées sur lui, nuit et jour… Alors j’ai eu besoin de lui parler de ce que je ressentais pour lui, de lui dire que c’était la première fois que je ressentais ça pour un garçon…Il y eu encore le cours d’éducation physique où tout a vraiment commencé, douche, vestiaire et donc situation où on s’est vu presque nus tous les deux… moi j’ai pas pu m’empêcher de le regarder… je l’ai trouvé tellement beau, j’ai flashé sur son corps si beau et si tentant… Pendant la pause d’un quart d’heure du cours je lui ai demandé d’aller à l’écart et je lui ai confié tout ce que j’avais sur le cœur… en gros que…je…l’aimais … Il m’a pas rejeté, il m’a simplement dit que lui aussi avait des sentiments pour moi mais sans doute pas aussi forts que les miens. Depuis ce jour nos sentiments évoluent . Ce week -end devait nous permettre de concrétiser nos attentes, c’était supposé être le moment le plus important pour notre amour naissant. On a fait une soirée strip poker vendredi soir avec Oli, il avait un peu trop bu et il m’a sauté dessus pour me caresser, il est même allé jusqu’à me toucher le sexe devant mon frère ! Oli sait maintenant quelle est notre relation, il nous a aussi surpris ce matin en train de nous embrasser … tu vois il s’est passé beaucoup de choses en si peu de temps mais le destin nous a joué un sale tour et mon chéri n’est pas avec moi ce soir alors qu’on avait tellement envie de profiter de ces moments… Je l’aime tellement ! Si tu savais comme il me manque… Pardon d’avoir été aussi long mais j’avais besoin de t’en parler j’espère que ça n’a pas été trop dure d’entendre tout ça ?
Noémie fait une grimace et se lève brutalement, elle est déjà sur le point de quitter le restaurant , et d’un seul coup elle se tourne vers moi et me lance assez fort pour que les clients l’entende bien : « en gros tu es gay ? »
Je suis assommé par ce qu’elle vient de me dire mais je réagis très vite, je me lève prend mes affaires et cours pour la rejoindre … elle est déjà dehors.
Je ne peux pas retenir mes larmes ; je suis trop mal de voir de quelle façon elle réagit. Je me rends même pas compte que les clients du bar regardent le spectacle que je leur offre en parlant fort et en appelant Noémie avec une voix pleine de sanglots.
-moi : Noémie, stp ne fais pas ça, j’ai besoin de toi, j’étais sûr que ça te dérangerais pas et que tu m’accepterais comme je suis. Noémie, tu es ma meilleure amie alors si tu ne m’acceptes pas comme je suis je vais me sentir tellement seul… tu comptes beaucoup pour moi, je t’en prie écoute moi
Elle ne répond pas et continue, imperturbable.
-Moi : Putain Noé ! stp attends- moi, pourquoi tu réagis comme ça ?
Devant mon insistance elle s’arrête d’un seul coup, se tourne vers moi avec un air que je lui connais pas et elle me lance à la figure un « ne me suis pas et ne me dis plus rien… J’ai…besoin de temps… » puis sans hésiter elle repart d’un pas très rapide …
-Moi : Noé je pensais vraiment que tu étais pas comme ça, tu me déçois trop ! Tu m’abandonnes dans un moment où je me sens tellement seul, tu peux pas me faire ça… je t’en supplie dis-moi que tu me rejettes pas, j’ai besoin que tu me consoles, que tu me prennes dans tes bras
Elle ne s’arrête plus, elle ne m’adresse plus la parole, ce que je lui dis ne la touche pas, elle est totalement indifférente à ma souffrance.
Alors, je comprends qu’elle ne veut pas m’aider puisqu’elle m’ignore et continue son chemin, je décide de rentrer chez moi, en larme.
Une fois rendu chez moi je claque la porte après être rentré, je vois le regard interrogatif de mes parents mais je n’ai aucune envie de leur parler, j’en ai vraiment pas la force et je ne veux pas qu’ils me voient pleurer.
Je monte les escaliers et en passant devant la chambre de mon frère j’aperçois à travers la porte ouverte qu’il est avec Mathieu ; ils arrêtent alors de parler quand ils me voient mais je continue pour entrer dans ma chambre et je claque la porte derrière moi pour m’isoler et enfin me lâcher .
Je me jette sur mon lit et j’essaye de me calmer un peu, je suis désespéré . Antoine n’est pas avec moi, il est blessé et il se retrouve sur un lit d’hôpital, ma meilleure amie m’a laissé tomber et n’a même pas eu un mot de compréhension envers moi…je suis totalement désemparé…
Au bout de quelques secondes j’entends des coups discrets frappés à ma porte
Toc…Toc…
J’essaye de parler d’une voix normale malgré le fait que j’ai pleuré
-Moi : c’est qui ?
-Oli : c’est moi, Oli
-Moi : tu peux entrer
Une fois dans ma chambre il me demande si je vais bien
-Moi : non, Noé n’accepte pas mon homosexualité, je suis allé avec elle dans un bar pour être au calme et lui parler de mon secret mais après lui avoir tout révélé elle s’est levée brutalement et elle partie en me laissant tout seul… Mais moi si je lui ai fait mes confidences c’est parce que je croyais qu’elle était capable de me comprendre et de m’accepter, c’est ma meilleure amie quand même ! Pourquoi elle a eu cette réaction ?
-Oli : elle a rien dit, elle n’a pas expliqué ce qui se passait ?
-Moi : avant de partir elle a simplement dit qu’elle avait besoin de temps, mais putain moi j’avais besoin d’elle aujourd’hui, à ce moment- là, après ce qui est arrivé à Antoine…
-Oli : tu sais frérot tout le monde n’accepte pas aussi facilement que moi cette révélation… c’est un choc pour certains d’apprendre que leur meilleur ami est gay… Mais je suis sûr qu’elle te reparlera d’’ici peu.
-Moi : j’espère que tu dis vrai … ma meilleure ami… me faire ça …
Oli retourne dans sa chambre.
Je décide de prendre une douche et de manger quelque chose avant de partir à l’hôpital, je veux très vite retrouver mon Antoine, je serai rassuré de le voir et j’espère pouvoir lui parler. L’hôpital n’est pas trop loin, une vingtaine de minutes avec l’autobus…
L’ambulance a fait le trajet jusqu’à l’hôpital en peu de temps, le son de la sirène me parait très étouffé, je suis dans une semi -inconscience. Lorsqu’on arrive je suis pris en charge immédiatement pour des examens approfondis car j’ai quand même été amoché par mes agresseurs et les traces visibles sur mon corps peuvent cacher des problèmes plus sérieux. Un bras cassé, des blessures superficielles mais qui nécessitent quelques points de suture quand même et une légère commotion cérébrale voilà ce qu’il ressort de ces examens. Mais finalement ce n’est pas aussi méchant que ce qu’on pouvait redouter…
Une fois les examens et les soins achevés on m’installe dans une chambre individuelle car mes parents ont payé pour que je sois seul. Ils sont déjà là à m’attendre mais je n’ai pas la tête à leur parler. Je ne fais que penser à Nicolas, il doit tellement s’en vouloir de ce qui s’est passé et de n’avoir pas pu s’interposer efficacement. Mais ce n’est pas de sa faute, dès que je le verrai il faudra que je lui dise que je ne lui en veux absolument pas. Lui aussi a été brutalisé et il a tout de suite été bloqué par un gars pendant que les autres me démolissaient. Simplement de penser à ça j’en ai les larmes aux yeux. Je voudrai tellement qu’il soit ici, avec moi, en ce moment. J’espère qu’il n’est pas seul en ce moment et que ses amis vont le réconforter.
Bien sûr mes parents se rendent assez vite compte que quelque chose ne va pas, et que ce n’est pas seulement mes blessures qui peuvent expliquer mon comportement.
-Mère : Qu’est-ce qui se passe mon chéri, je vois que tu as de la peine pourquoi ?
-Antoine : Tu sais il faut que je vous dise à papa et à toi qu’il y avait une personne qui compte beaucoup pour moi quand j’ai été agressé.
-Mère : Et il a été aussi blessé ? Il est dans cet hôpital ?
-Antoine : Non, non… il a été un peu blessé mais il n’a pas été emmené à l’hôpital car c’était très superficiel.
-Mère : mais alors pourquoi ça t’attriste ?
-Antoine : Il doit tellement s’en vouloir d’avoir rien pu faire pour me défendre, il a assisté à cette scène de violence mais on l’a empêché de m’aider. J’aimerai l’avoir ici, maintenant, pour le rassurer.
-Mère : mais dis-moi, qui est cette personne pour toi ?
-Antoine : un …vrai ami…
-Mère : hum… seulement un ami ? Dis-moi, pour que ça te mette dans cet état j’ai l’impression qu’il est plus qu’un ami ?
-Antoine : tu me connais bien, tu sens les choses … Oui, c’est quelqu’un pour qui je ressens autre chose que de la simple amitié. A la rentrée il a eu besoin de moi dès le premier jour et depuis on se quitte plus… Je sens que mes sentiments pour lui évoluent de plus en plus.
-Mère : il s’appelle comment ton ami… ou plutôt ton …chéri ?
-Antoine : Il s’appelle Nicolas .
-Mère : Et il sait ce que tu ressens pour lui, vous en avez parlé ensemble.
-Antoine : oui, il a été le premier à me dire ses sentiments pour moi… et ce week-end j’ai réussis à lui dire que je l’aimais moi aussi.
-Mère : Il a été le premier à te le dire ?
-Antoine : moi je sentais pas encore de vrais sentiments, même s’il me laissait pas indifférent. J’étais pas prêt. Mais maintenant je sais que je l’aime, oui je l’aime, lui il m’aime aussi… et puis voilà qu’on est déjà loin l’un de l’autre à cause de cette bande de connards qui nous ont séparés alors qu’on avait besoin d’être ensemble.
-Mère : si vous êtes heureux tous les deux c’est le plus important. Tu vas te rétablir très vite et tu vas le retrouver pour partager ces moments que vous voulez vivre.
-Antoine : Tu me comprends alors ?
-Mère : Mais je n’ai rien à dire sur tes relations, tu les vis comme tu les ressens, je ne veux pas te juger. Mais j’ai une autre question, est-ce que tu es sûr que c’est le bon ?
-Antoine : Oui j’en suis sûr… merci maman d’être aussi compréhensive et gentille avec moi…
Mais curieusement pendant cet échange mon père est resté silencieux. Il n’est pas intervenu dans la conversation entre ma mère et moi. Je suis un peu gêné de cette situation et je me demande ce qu’il pense de cette révélation que je viens de faire. Quand soudain il prend la parole pour me rassurer.
-Père : Sache mon fils que ça ne me dérange pas que tu sois amoureux d’un garçon. Tes relations amoureuses ne me regardent pas.
-Antoine : oh merci papa, j’ai des parents géniaux, je vous aime !
Puis les policiers arrivent dans ma chambre pour me poser quelques questions sur mon agression.
-Policier : Jeune homme est-ce que tu peux me dire si tu connaissais les personnes qui t’ont brutalisé ?
-Antoine : Heee… Oui un d’entre eux qui s’appelle Alexandre. Les autres doivent être ses amis mais je ne les connais pas.
-Policier : Tu peux me raconter comment tout a commencé ?
-Antoine : Bah… ils sont venus nous insulter et donc on les a pas laisser faire, mais eux ils voulaient aller plus loin que les insultes et ils sont devenus violents et ça a donné ce résultat.
-Policier : ok… dernière question, est-ce que tu veux porter plainte ?
Je donne mon accord pour porter plainte et le policier m’explique alors ce que ça va avoir comme conséquence. En gros comparution devant le tribunal avec les témoins que j’ai nommés, Nicolas et Noémie…
Après ce long moment à parler, avec mes parents d’abord, avec les policiers ensuite, je me sens très fatigué et j’ai besoin de me reposer. Mes parents quittent la chambre et me promettent de revenir très vite.
Une fois prêt je me prépare à sortir de la maison mais mes parents m’en empêchent.
-Père : Tu vas où comme ça ?
J’ignore sa question et je continue mon chemin sans lui adresser la parole… La seule chose que je veux c’est partir le plus vite possible pour rejoindre mon Antoine.
-Père : Merde … Nicolas tu vas arrêter de nous ignorer comme tu le fais quand on te parle !
Je continue en gardant le silence mais je sens qu’il est de plus en plus fâché. Mais je ne veux pas parler parce que je redoute de dire une « connerie » comme leur avouer que j’aime un gars qui est à l’hôpital à cause de moi ce qui aurait rendu cette journée encore plus merdique qu’elle ne l’est…
Mon père me regarde avec mépris, se rapproche de moi en colère ; je me demande vraiment ce qu’il va faire en tout cas pas me frapper, il ne l’a jamais fait. Mais alors que je m’y attends pas il me donne une de ces claques qui me fait tomber à genoux tellement elle est violente.
Je me relève et lui crie « cri…p’pa pourquoi tu as fais ça ? Jamais je pensais que tu serais capable de faire ça à ton fils… Et toi, maman t’es comme lui tu le regarde me frapper sans bouger, comme si c’était normal.
Et je quitte la maison en claquant la porte violemment. Décidément aujourd’hui tout se passe mal. De plus en plus mal. D’abord mon Antoine se fait agresser, ensuite ma meilleure amie Noémie veut prendre du temps pour digérer ma confidence…et pour conclure, mon père me frappe alors qu’il ne l’avait jamais fait… je suis sûr que la marque de sa main sur ma joue va rester visible un long moment…
Je me rends à l’arrêt le plus proche et rapidement le bus qui va me conduire à l’hôpital arrive, et après un trajet sans problème j’arrive dans le hall et demande à l’accueil les renseignements concernant Antoine. On m’indique la chambre 137, au premier étage.
J’arrive devant la chambre, je suis un peu intimidé mais aussi stressé de me trouver ici, je ne sais pas dans quel état je vais retrouver mon Antoine. Une fois la porte franchie je me rends compte qu’il y a deux adultes qui l’entoure. C’est la première fois que je vois ces personnes et je pense immédiatement à ses parents…
Antoine me sourit en me voyant entrer il parait assez bien même si je remarque aussitôt son bras dans le plâtre et quelques bleus et des points de suture sur le visage.
-Antoine : entre Nicolas, approche…
-Mère : alors comme ça c’est toi Nicolas, bonsoir, moi je suis la mère de ce beau jeune homme
-Moi : Bonsoir, comme vous semblez déjà le savoir, je suis Nicolas effectivement
Et je dirige mon regard vers Antoine et dans son regard je comprends tout de suite qu’il leur a tout dit concernant notre amitié…
-Mère : et j’en sais également beaucoup plus…
-Moi : Vous savez …tout… à propos de … nous ?
-Mère : Oui, mais sois rassuré, son père et moi nous sommes très ouvert sur ces sujets. Voilà bien 1 an que nous savons que notre Antoine est attiré par les garçons et nous nous sommes faits à l’idée que notre grand chéri n’aimerait que les garçons.
-Moi : Et bien je suis content d’entendre ce que vous dites, ça enlève un gros poids de mes épaules… et vous n’êtes pas comme mes parents qui, eux, sont totalement homophobes et qui savent que ça va être difficile pour moi de vivre de cette façon.
Après quelques heures en compagnie de leur fils, ils décident de partir et nous voilà enfin seuls pour partager un moment de pur plaisir, enfin ! Antoine occupe une chambre à un lit, donc nous ne serons pas dérangés par la présence d’un autre malade et de ses visiteurs. Et du fait que son état n’est pas trop grâve il n’y a pas d’heures de visites imposées. Je peux donc rester toute la nuit avec lui.
Et, n’y tenant plus, dès le départ de ses parents je je me rapproche de lui pour lui donner un bisou sur le front tout en lui disant combien j’ai eu peur quand je l’ai vu dans son état après l’agression.
-Antoine : oui je suis désolé, j’espère que tu t’es pas mis toute la responsabilité sur toi ? Si tu avais été blessé je m’en serai tellement voulu ! Sinon est-ce que ça va bien toi ? Et les autres ils ont vécu comment ces moments ?
-Moi : à vrai dire tout s’est mal passé aujourd’hui. Il y a eu ton agression et puis Noémie qui m’a laissé tomber quand je lui ai parlé de mon homosexualité. J’avais besoin de parler de nous deux à quelqu’un et ça me paraissait normal de le faire avec ma meilleure ami… Mais elle n’a pas bien pris mes révélations et elle m’a dit qu’elle avait besoin de temps … Et pour conclure mon père qui m’a frappé parce que j’avais pas la tête à parler quand je suis rentré à la maison. Sale journée pour moi aussi tu vois ?
-Antoine : Pour Noé n’aie pas peur, je suis sûr qu’après réflexion elle va te reparler très bientôt… Mais pour ton père j’arrive pas à y croire !
-Moi : j’espère que tu dis vrai pour Noé. Mais pour mon père je ne pouvais pas lui parler, la seule chose que je voulais c’est de venir te voir le plus vite possible, et il a pas compris que j’étais trop impatient …
-Antoine : moi non plus j’ai pas arrêté de penser à toi depuis que j’ai repris conscience. Mes parents ont tout de suite deviné qu’il y avait quelque chose d’autre qui n’allait pas… et c’est pour ça que j’ai raconté ce qui se passe entre nous deux. J’espère que ça te dérange pas ?
-Moi : Bien sûr que non, ils ont l’air sympa tes parents ; j’ai hâte de les rencontrer dans d’autres circonstances.
-Antoine : Nicolas, tu es tellement parfait, j’ai attendu ce moment depuis que j’ai repris conscience et maintenant , tout seul avec toi dans cette chambre… j’ai juste très envie de te dire …deux mots…
-Moi : quels mots ? (avec un petit sourire)
-Antoine : JE T’AIME Nicolas, tu sais pas combien je t’aime… Viens rapproche toi
-Moi : moi aussi je t’aime mon chéri…
Je me rapproche de lui et, moment magique, nous échangeons notre premier vrai baiser sans personne pour nous déranger… du moins le pensait-on jusqu’au moment où quelqu’un rentre dans la chambre sans frapper…
Et la personne qui rentre sans frapper est un jeune infirmier stagiaire d’environ 19 ans qui semble un peu étonné de voir ce malade en si bonne compagnie et dans une situation inhabituelle.
-stagiaire : Heu…je ne vous dérange pas trop ?
Antoine et moi devenons rouges de honte et sommes un peu mal à l’aise d’avoir été surpris ; une fois encore on nous interrompt en plein rapprochement.
-Antoine : un peu, mais bon c’est pas grâve.
-stagiaire : je viens me renseigner sur votre état de santé, c’est la dernière fois que je viens avant demain.
-Antoine : je vais mieux, je n’ai pas eu d’autres problèmes… j’ai été bien soigné depuis que je suis arrivé ici. Mais j’ai eu la visite de plusieurs infirmières et vous êtes le premier homme infirmier que je vois .
-Stagiaire : c’est vrai qu’on est peu nombreux dans ce service mais on en voit de plus en plus des infirmiers dans les hôpitaux en général vous savez. Mais ça vous choque que ce ne soit pas que des femmes ? Vous avez des réticences ?
-Antoine : ah non, pas du tout. Les hommes ça me convient parfaitement rassurez-vous, je leur fait totalement confiance aussi.
-M-A : tant mieux, me voilà rassuré ! Mais moi je ne suis que stagiaire pour le moment, je continue ma formation et c’est pour ça que pour les soins dans la journée vous avez eu d’autres personnes.
-Moi : et demain vous allez revenir ou c’est la seule fois que vous vous occupez de… Antoine ?
-M-A : je ne connais pas mon emploi du temps de demain. Je reçois mon programme le matin pour toute la journée qui suit. Mais pourquoi cette question ?
Me voilà bien embarrassé de faire une réponse…
-Moi : Non désolé ça n’a pas d’importance.
-Antoine : est-ce qu’on peut savoir votre nom si c’est pas indiscret ?
-stagiaire : oui bien sûr, je m’appelle Marc-Antoine.
-Antoine : Haha… enlevez le Marc et vous avez le même prénom que moi !
-M-A : et comment se nomme ton compagnon ? Tu permets que je te tutoie ?
-Antoine : oui on peut se tutoyer, ok.
-Moi : mon prénom c’est Nicolas.
-M-A : Alors je vais vous dire quelque chose, ne le prenez pas mal mais vous devez savoir qu’ici tous ne sont pas aussi ouverts que moi, alors je vous conseille de faire plus attention dans vos rapprochements.
-Moi : Je comprends, on a été trop démonstratifs ?
-M-A : ben… faudra faire attention parce que dans une chambre d’hôpital il y a beaucoup d’allées et venues et ce n’est pas le meilleur endroit pour se faire des calins… si vous voyez ce que je veux dire…
-Antoine : message bien reçu, on va faire très attention maintenant. S’il te plait, je voudrais te poser une question, est-ce que Nicolas peut dormir ici cette nuit ?
-M-A : Normalement ça ne devrait pas poser de problème mais si quelqu’un vous demande qui vous a autorisé à rester ensemble ne dites pas que c’est moi… Et au fait, inutile d’être gênés parce que je vous ai surpris « la main dans le sac »… moi aussi je suis gay. Par contre dans l’hôpital personne ne le sait, c’est mon secret, alors je vous demande de la discrétion. Bon j’aimerai bien rester plus longtemps en votre compagnie mais j’ai mon travail à faire alors je vais continuer.
-Moi : salut et bonne continuation.
-M-A : et vous deux passez un beau restant de soirée.
-Antoine : toi aussi.
Une fois Marc-Antoine sorti, nous reprenons notre baiser et cette fois personne ne viendra l’interrompre. Pour la première fois c’est un long baiser langoureux, entre deux amoureux qui n’ont pas d’expérience mais qui ressentent cette envie irrésistible de partager un contact aussi intime.
Mais je sens rapidement qu’Antoine est fatigué alors je lui propose de m’installer à ses côtés pour la nuit… dans ce petit lit où je vais devoir faire attention à ne pas le gêner. Nous échangeons quelques mots affectueux, nous sommes si bien dans ce contact rapproché ! Puis le silence s’établit, Antoine s’endort le premier en me tenant la main, moi je reste éveillé encore quelques minutes, je vis un moment de pur bonheur de le sentir collé à moi et de sentir son souffle régulier sur mon visage. La journée s’achève sur une note enfin positive !
CHAPITRE 13 Suite
***
Ce fut une belle nuit même si rien ne s’est passé entre nous… comment faire autrement d’ailleurs ? Antoine avec son bras dans le plâtre et un lit d’hôpital aussi étroit… Mais pourtant le simple fait d’être resté proche l’un de l’autre, toute la nuit, a rendu cette nuit magique.
Je sens les rayons du soleil qui me chatouillent le visage, je comprends que la journée a commencé et qu’il faut donc que je me lève rapidement si je ne veux pas que quelqu’un nous découvre dans cette position. Marc-Antoine nous a bien averti qu’il faut rester discret et qu’on ne doit pas se mettre dans une situation délicate puisque tous ne sont pas prêts à accepter ce genre de relations.
Et tiens, alors que je pense à Marc-Antoine, le voilà qui entre dans la chambre et qui me demande de me réveiller parce que le docteur est en train de faire sa tournée et qu’il ne va pas tarder à arriver dans cette chambre.
Du coup je me dépêche de sortir du lit et je m’assois sur le siège qui se trouve près du lit comme m’y invite le stagiaire. Antoine, lui, est encore endormi, il a décidément le sommeil bien lourd ! Mais il ne faut pas oublier qu’il est sous l’effet des médicaments qu’on lui donne pour le remettre sur pieds rapidement.
Une fois assis je commence à discuter avec M-A qui ne semble pas vouloir quitter la pièce…
-M-A : Alors comment s’est passée votre soirée et … votre nuit ?
-Moi : tranquille… Antoine avait mal à la tête donc il s’est endormi rapidement.
-M-A : en même temps il n’était pas trop en forme pour … enfin tu comprends ce que je veux dire…
-Moi : C’était très agréable quand même ; dormir à côté de quelqu’un qu’on aime c’est toujours super.
-M-A : je suppose, oui.
J’évite de prolonger la conversation sur ce sujet car je crois comprendre que les choses ne sont pas simples pour lui.
- Moi : Et toi ta soirée s’est bien passée ?
-M-A : j’ai terminé ma run de patients et je suis rentré chez moi puisque ma journée était finie. Hee… si c’est pas trop indiscret est-ce que je peux te demander pourquoi tu ne pouvais pas retourner chez toi hier soir ?
-Moi : Heu… je me suis un peu chicané avec mes parents et je ne voulais pas les revoir…
-M-A : à cause de ton homosexualité ?
-Moi : non, ça ils ne le savent pas. Mais hier a été pour moi une des pires journées de ma vie et je ne voulais pas en parler avec eux… mon père me posait des questions, il insistait et je ne lui répondais pas. Il a alors réagi d’une façon à laquelle je ne m’attendais pas du tout, il s’est approché de moi et il m’a frappé violemment… je ne veux pas le revoir… ou du moins pas tout de suite.
-M-A : Tu comptes pas rester à l’hôpital j’espère , parce que tu dois savoir que ce sera pas possible…
-Moi : ah… en tout cas pour le moment je suis ici, je ne sais pas ce que je vais faire après…
-M-A : Tu as des endroits où aller ?
-Moi : pas vraiment. J’ai chez Antoine mais il habite chez ses parents et sans lui ça le fait pas… J’ai également ma meilleure amie mais c’est même plus possible depuis hier puisque je lui ai tout dit pour
Antoine et moi et elle n’a pas accepté ce que je lui ai révélé, elle m’a quasiment rejeté. Je regrette un peu de lui avoir parlé de tout ça…
-M-A : Mais tu te rends compte qu’Antoine doit rester au moins une semaine ici pour qu’on surveille l’évolution de sa santé et surtout les suites de sa commotion cérébrale.
-Moi : non je savais pas, il me l’a pas dit. Alors oui ça va être difficile pour moi de trouver un hébergement. Je ne veux surtout pas retourner chez mes parents.
-M-A : je ne sais pas si je devrais te le dire, en plus on se connaît pas vraiment… mais je suis…seul chez…moi… j’habite un grand appartement et… j’ai une chambre de libre… elle pourrait être pour toi pendant ces moments difficiles ?
-Moi : T’es sérieux ?
-M-A : d’après toi ? Si je te propose c’est que je sais ce que je fais.
-Moi : Tu sais que tu me sauverais la vie ! Je vais en parler à Antoine tout à l’heure pour voir ce qu’il en pense.
-M-A : tu crois qu’il pourrait dire non ?
-Moi : non ça devrait pas poser problème… Mais déjà je te dis merci pour ta proposition, tu es super sympa !
-M-A : Bah de rien. Ça fait plaisir d’aider quelqu’un en galère. Bon là il faut que je parte continuer ma run… mais je termine ma journée à 12h30, je repasserai tout à l’heure.
-Moi : Ok à tout à l’heure !
Marc-Antoine repart et je me retrouve seul avec Antoine toujours endormi. Je repense à cette proposition tellement inattendue ! Je suis quand même étonné qu’il m’offre un hébergement alors qu’on ne se connaît pas . Pourtant j’ai vraiment l’impression que ça peut bien se passer et que je pourrais tout lui dire, comme j’avais fait avec Sébastien en début d’année.
CHAPITRE 13 Suite
***
Très peu de temps après, le médecin fait son entrée dans la chambre et il réveilla Antoine pour se rendre compte de son état ce matin après quelques questions auxquelles il lui demande de répondre. Antoine lui dit qu’il souffre encore un peu à la tête ce à quoi le médecin lui répond que ce n’est pas inquiétant, que c’est le choc qu’il a reçu et la commotion cérébrale qu’il a provoqué qui l’explique. Il lui prescrit des comprimés qui devraient le soulager et quitte la chambre pour continuer sa tournée.
-Moi : Bon matin mon chéri, comment tu as passé la nuit ?
-Antoine : Assez bien mais surtout je l’ai passé collé à celui que j’aime le plus au monde.
-Moi : Pourquoi tu dis ça ? Tu as dormi si profondément que tu n’as pas dû te rendre compte que je me collais à toi.
-Antoine : Je peux dire la même chose pour toi… tu sais je me suis réveillé deux fois dans la nuit et je t’ai caressé mais tu n’as pas réagis.
-Moi : c’est vrai ? Alors on ne s’est pas réveillé aux mêmes moments parce que moi aussi je t’ai caressé à chaque fois que je me suis réveillé mais tu dormais profondément…alors je t’ai fait des petits bisous et j’ai attendu que le sommeil revienne.
-Antoine : Heee… j’ai une question : tu retournes quand chez toi ? Pas que je veuille te voir partir mais tu ne peux pas rester tout le temps dans cette chambre, tu ne seras pas autorisé et tu as les cours à suivre.
-Moi : Justement je voulais te parler de ça. Tout à l’heure Marc-Antoine m’a dit qu’il fallait que je trouve une solution parce que l’hôpital ne m’autorisera pas à rester ici . Et comme je ne veux pas rentrer chez moi après ce que mon père m’a fait et que je n’ai pas d’autres solutions puisque Noémie ne m’accepte pas comme je suis il m’a proposé d’habiter chez lui.
-Antoine : Et ses parents seront d’accord ?
-Moi : non, non, c’est pas ça ! Il habite seul dans un grand appartement. Ca te dérange si j’accepte ?
-Antoine : non pas du tout, ça ne me dérange pas si tu penses que ça peut le faire avec lui. Je comprends que tu ne veuilles pas retourner chez toi pour l’instant. Moi je veux que tu te sentes bien alors fais comme tu le sens. Et puis il a l’air sympa ce Marc-Antoine.
-Moi : merci mon chéri, tu comprends bien la situation…
-Antoine : Alors voilà une solution qui va nous satisfaire tous les deux. Mais.. comment tu vas faire, tu n’as pas de vêtements de rechange ?
-Moi : ah oui ! J’avais pas pensé à ce problème. Quoique… je vais simplement demander à mon frère de me préparer un sac et de venir me les porter à un endroit éloigné de la maison, comme ça je ne verrais pas mes parents.
-Antoine : C’est une bonne idée. Et M-A revient quand pour te chercher ?
-Moi : Il termine de travailler à 12h30 donc il doit passer me voir ici dès qu’il est libre. Mais je ne lui ais pas donné de réponse parce que je voulais d’abord ton avis.
-Antoine : je t’adore mon chéri. Merci d’avoir attendu de m’en parler avant de lui donner une réponse. Mais je crois que c’est la meilleure solution.
-Moi : Je ne lui aurais pas dit oui sans te consulter de toute façon.
-Antoine : Ok ! Là il est 10h, qu’est -ce que tu vas faire en attendant ?
Je ne réponds pas à sa question, mais j’ai bien une petite idée qui trotte dans ma tête depuis un long moment… Je me dirige vers la porte que j’ouvre et je jette un coup d’œil des deux côtés du couloir… Personne à l’horizon…je reviens vers mon Antoine, je m’approche de lui, très près de lui, je le regarde droit dans les yeux et je rapproche mon visage du sien, je pose mes lèvres sur les siennes, nos bouches s’entrouvrent pour laisser nos langues se rencontrer et se livrer à un jeu qui nous excite très vite… j’insinue une main sous la jaquette d’hôpital et lui effleure le ventre délicatement… je remarque pourtant qu’à chacun des mouvements de ma main il sursaute comme s’il avait mal.
-Moi : Heee… Antoine tu as mal quand je te touche ?
-Antoine : oui un peu, c’est douloureux là où tu me caresse.
-Moi : et toute la nuit j’ai dormi collé à toi et ça t’a pas fait mal au moins ?
-Antoine : Pour te dire la vérité…
-Moi : quoi tu avais mal et tu ne m’as rien dit ?
-Antoine : laisse moi finir mon chéri… oui j’ai eu un peu mal mais j’étais tellement bien avec toi que ça s’est bien passé quand même.
-Moi : t’es tellement mignon quand tu dis ça.
Et je l’embrasse à nouveau mais sans utiliser ma main puisqu’il souffre encore. On s’embrasse longuement comme si on venait de se retrouver mais on prend tellement de plaisir tous les deux qu’on a envie d’en profiter au maximum… Quand enfin nous arrêtons on entame une discussion où l’on parle de tout et de rien en attendant que M-A termine son service.
J’en profite aussi pour appeler mon frère et lui expliquer la situation. Il n’en revient pas d’apprendre ce que papa m’a fait ! Je lui demande s’il peut me préparer quelques vêtements et les affaires scolaires car demain une nouvelle semaine commence et je reprends les cours. Je lui demande de nous retrouver à un certain endroit pas trop loin de la maison pour éviter de rencontrer mes parents, ce qu’il accepte sans problème.
L’heure arrive et M-A entre dans la chambre.
-M-A : salut Antoine, tu vas mieux ?
-Antoine : ça peut aller . Et je veux te dire merci pour la proposition que tu as faite à mon chéri de l’héberger.
-M-A : ça veut dire que tu es ok, donc. Tu sais j’ai un grand appartement pour moi tout seul alors c’est la meilleure solution pour lui…
Alors Nicolas on y va maintenant ?
-Moi : oui on y va mais avant il faut passer chez moi pour récupérer quelques vêtements et mes affaires scolaires.
-M-A : bien sûr, pas de soucis, on va faire comme ça. Et toi Antoine tu ne vas pas trop t’ennuyer de ton petit amour ?
-Antoine : petit amour ? non, non , mon GRAND amour tu dois dire !
Je comprends que mon chéri va mieux, il retrouve son humour et ça me fait trop plaisir !
-Antoine : Allez- y maintenant , mais stp fais attention à lui et ramène le moi en un seul morceau demain…
-M-A : Je te promets de faire attention. Allez Nicolas donne lui un dernier bisou et on part, je t’attends dans le couloir.
-Moi : salut mon amour, à demain.
-Antoine : fais attention à toi et n’hésite pas à m’appeler s’il y a un problème.
-Moi : et tu accours aussitôt pour m’aider, c’est ça ?
Et on rit tous les deux de ma blague avant de s’embrasser avant la séparation..
(29-07-2020, 07:57 AM)emmanolife link a écrit : Je n'ai pas encore tout lu, mais j'ai au moins trouvé le début sympa. Je lirai la suite plus tard. Merci d'avoir re-publié ce récit !
Bienvenue a toi Ça fait plaisir de le republié même si je suis pas très constant sur la publication des suites.
Je voulais le laisser mourir!
Dans la voiture il n’y a pas vraiment de conversation. Je lui indique le chemin pour aller chez moi et ensuite le silence s’établit entre nous.
Peu avant d’arriver je rappelle mon frère pour lui dire qu’il peut sortir et venir à notre rencontre car je ne veux pas que mes parents me voient.
Une fois arrivés dans ma rue je l’aperçois ; comme convenu il m’attend déjà à quelques maisons de chez moi et il porte avec lui deux gros sacs à dos.
Je descends de la voiture imité par Marc-Antoine que je présente à Oli. C’est leur premier contact mais moi je le connais depuis tellement peu de temps que je peux dire que c’est encore un inconnu aussi pour moi.
-Moi : Salut Oli, merci pour les sacs ; tu as pensé aux affaires de classe ? Voilà je te présente Marc-Antoine qui va m’héberger pendant un certain temps.
-Oli : Oui tout est là, j’ai fait comme tu m’as demandé. Salut Marc-Antoine merci pour ce que tu fais pour mon frère et surtout prends soin de lui.
-M-A : Salut. Oui inquiètes toi pas, et puis tu sais tu n’es pas la première personne à me dire ça. Mais rassures toi je vais faire attention à lui.
-Oli : Ok merci, et puis toi Nico fais attention à toi s’il te plait et s’il y a des gens qui t’embêtent à l’école viens me voir, je suis là pour toi.
-Moi : Oui t’inquiètes pas et encore merci.
Après ce bref échange et avoir rangés les sacs dans le coffre on repart en voiture, direction l’appartement de M-A.
Je ne sais pas comment ça va se passer avec lui, après tout je ne le connais pas du tout. On a échangé quelques mots à l’hôpital mais je ne sais rien de lui. Par contre lui en sait un peu plus sur moi, il sait que je suis avec Antoine et tout ce qui s’est passé avant qu’il soit admis à l’hôpital. Bien sûr ma première impression est qu’il parait sympa, gentil, attentionné… Mais quand même je vais passer en gros une semaine avec quelqu’un que je ne connais pas encore… un peu stressant quand même !
Pendant le trajet je sens à un moment son regard se diriger vers moi, cela me fait un peu rougir mais j’essaie d’être discret parce que je ne veux pas qu’il le remarque. Mais j’avoue que moi aussi je le regarde de temps en temps ; je pense qu’il a environ 19 ans (moi j’ai bientôt 16 ans), il est plutôt grand, cheveux blonds, yeux verts. Son corps ne parait pas vraiment musclé… Je sais vous allez penser que je l’ai bien observé pour donner une telle description mais je voulais quand même me faire une idée de celui avec qui je vais cohabiter ! Et notre point commun, bien sûr, c’est que nous sommes gays tous les deux… mais moi j’ai mon amoureux qui est à l’hôpital alors que lui m’a fait comprendre qu’il est seul. J’espère pourtant qu’il n’a pas d’arrières pensées en me faisant partager son appartement et qu’il a compris que je suis très attaché à mon amoureux…
Nous voilà enfin arrivés chez lui. Il habite dans une maison divisée en appartements ; le sien occupe tout le sous sol. Il me fait faire le tour de l’appartement et je découvre tout de suite après l’entrée une grande pièce à vivre qui comprend la cuisine, le salon et la salle à manger. Dans le fond se trouvent les toilettes et de part et d’autre deux pièces que je pense être les chambres. Comme il me l’avait dit c’est un grand appartement pour une personne seule !
-Moi : Alors comme ça tu vis tout seul ici !
-M-A : En ce moment oui. Avant j’habitais avec un ami mais il est parti travailler dans une autre ville et il m’a laissé l’appartement pour moi tout seul.
-Moi : c’est pas trop dur d’avoir tout ça pour toi tout seul ?
-M-A : un peu oui tu as raison, mais j’essaie d’inviter des amis le plus souvent possible et puis … maintenant je t’ai toi pour au moins une semaine donc ça va aller… (et il accompagne ses propos d’un sourire).
-Moi : Et oui ! Tu peux me montrer ma chambre pour que je dépose mes affaires et m’y installe ? Et puis aussi j’ai quelques devoirs à faire pour demain. Avec tout ce qui est arrivé je les avais oublié.
-M-A : Bien sûr, viens suis moi je vais te la montrer.
Je le suis et il me conduit dans cette pièce où se trouvent donc un petit lit, un bureau, une armoire, ce qui est suffisant pour que je me sente à l’aise. Je le remercie encore chaleureusement de son offre généreuse . Il me répond que ça fait toujours plaisir d’aider quelqu’un dans le besoin et qu’il se tient à ma disposition pour répondre à tous mes besoins, même pour les devoirs etc…
-Moi : au fait je suis un peu gêné de te demander ça mais tu sais j’ai un peu faim alors si tu avais quelque chose à me proposer…
-M-A : Evidemment excuse- moi de pas te l’avoir proposé, tu as rien mangé depuis ce matin je suppose ? Tu sais j’ai faim moi aussi alors je vais nous préparer un petit quelque chose. Installe toi et je t’appelle quand ce sera prêt.
-Moi : mais je peux t’aider si tu veux ?
-M –A : T’es sympa mais non va plutôt faire tes devoirs pendant ce temps !
Alors je retourne dans ma chambre et vais m’installer derrière le bureau pour travailler avant le repas. J’ai laissé la porte ouverte pour entendre quand M-A m’appellera pour me dire que le
repas est prêt. Il se passe environ 30 minutes avant que je l’entende m’inviter à le rejoindre. Il nous a
préparé des escalopes de poulet et des fettucines aux fines herbes. Un bon repas que j’ai apprécié.
Pendant ce moment autour de la table nous en profitons pour parler de nous, pour nous présenter et mieux nous connaitre…
Je retourne ensuite dans ma chambre pour m’ avancer et essayer de finir mes devoirs. Les profs se sont lâchés sur les devoirs et ils nous ont bien gâtés pour ce week end de 3 jours. J’y consacre
plusieurs heures ! Et l’heure de me coucher est arrivée, je suis fatigué… mais je réalise que je n’ai pas pris de douche. Je vais donc retrouver M-A dans le salon pour savoir comment on s’organise.
-M-A : Tu as enfin fini tes devoirs ?
-Moi : Oui j’en avais plusieurs, ça m’a demandé beaucoup de temps !... Sinon, est-ce que c’est possible que je prenne une douche ?
-M-A : évidemment, je t’ai dit que tu dois faire comme chez toi.
-Moi : euh… je suis désolé mais j’ai oublié de demander à mon frère de mettre dans les sacs à dos le gel douche et le shampooing. Tu m’autorises à emprunter les tiens ?
-M-A : Sers toi, ça me pose aucun problème.
-Moi : alors merci bien.
Je vais alors dans la salle de bain et comme à mon habitude j’emmène avec moi tous mes vêtements de rechange avec moi pour pouvoir m’habiller après la douche et ne pas traverser l’appartement en tenue légère… En passant par le salon je prends le temps de m’asseoir un moment avec M-A qui regarde la TV mais la fatigue me gagne et je pars me coucher après l’avoir une nouvelle fois remercié de son hospitalité.
-M-A : Au fait Nicolas, pour demain tu es bon pour aller à l’école tout seul où tu as besoin d’un moyen de transport ?
Il est vraiment attentionné ! Il pense à tout lui !
-Moi : pour la première fois j’aimerais bien que tu m’accompagnes puisque tu me le proposes gentiment. Mais sinon je peux prendre le bus de ville si tu me dis lequel me conduira à l’école.
-M-A : Alors ok pour demain, je t’emmène en voiture.
-Moi : Merci beaucoup alors. Euh… maintenant je vais te dire bonsoir car je ne tiens plus, je te laisse , je vais me coucher.
-M-A : Bonne nuit Nicolas
-Moi : Bonne nuit à toi aussi.
Je m’endors avec une pensée pour mon chéri qui est tout seul à l’hôpital… Mais je sais qu’il est rassuré de savoir que je suis hébergé dans de bonnes conditions…Alors je m’endors , certain que je vais passer une bonne nuit.
Super content de savoir qu'antoine va mieux, je suis d'accord avec oli et Antoine pour noemie, et la derrière phrases du chapitre 14 m'intrigues, est Il tombé sur un agresseurs sexuel ce qui est possible vu qu'il ne le connaît pas.
***
Chez les parents de Nicolas la journée de dimanche
Olivier…
Je me réveille, je sors de ma chambre, je passe celle de mon frère dont la porte est ouverte et… je constate qu’il n’est toujours pas rentré ! Je me pose vraiment la question de savoir ce qui se passe. Je sais bien sûr qu’il est allé voir Antoine à l’hôpital hier soir mais ce n’est pas une raison pour avoir découché. Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? J’ai bien vu que les parents étaient fâchés hier soir mais ça ne peut pas être à cause de mon frère quand même... Je suis un peu inquiet et j’aimerais bien avoir de ses nouvelles… J’ose pas l’appeler, je voudrais que lui me donne de ses nouvelles.
Je me rends dans la cuisine encore déserte pour prendre mon petit déjeuner. Mes parents dorment encore certainement car tout est silencieux. Je me prépare un bol de céréales, m’assois et mange tranquillement tout en pensant beaucoup à Nicolas dont le silence m’intrigue.
Aujourd’hui je n’ai pas de programme particulier, j’avais prévu de consacrer cette journée à mon frère mais il n’est pas là… je décide alors de regarder un film dans ma chambre en attendant son retour.
Et puis vers 11 h je reçois enfin un appel, c’est lui, j’avais hâte de lui parler.
-Moi : Nicolas, enfin, t’es où ? T’es pas rentré à la maison cette nuit…
-Nicolas : Non je ne suis pas rentré et j’ai dormi à l’hôpital, près d’Antoine.
-Moi : mais pourquoi tu ne m’as pas prévenu ? J’étais inquiet moi ! Et alors pourquoi tu as couché là-bas ? Il s’est passé quelque chose que je ne sais pas ?
-Nicolas : Désolé, j’ai tout simplement pas pensé à te prévenir. Et puis, oui, hier soir il s’est passé quelque chose que tu ne sais pas, tu n’étais pas encore rentré à la maison… Mais les parents t’ont rien dit, bien, sûr, ils ne vont pas se vanter de ce qui s’est passé !
-Moi : Mais dis-moi ce qui est arrivé.
-Nicolas : Hier soir au moment de quitter la maison pour me rendre à l’hôpital papa m’a parlé et m’a posé des questions mais je ne me sentais pas trop bien et je ne lui ai pas répondu. Il n’a pas trouvé ça drôle de se faire ignorer et tout d’un coup il s’est approché de moi et m’a balancé une claque en pleine figure, mais une claque tellement violente que j’ai basculé et tout ça devant maman qui a regardé sans rien dire…
-Moi : Quoi ? Papa a fait ça ? Mais c’est jamais arrivé, qu’est-ce qu’il lui a pris ? Tu as été grossier avec lui où tu lui as dit des mots qu’il n’a pas appréciés ?
-Nicolas : Mais Oli je viens de te dire que je n’ai rien répondu, je n’ai pas ouvert la bouche.
-Moi : Et simplement parce que tu es resté silencieux il t’a frappé ? Mais c’est incompréhensible !
-Nicolas : Exactement ! Je ne l’avais jamais vu comme ça ! Et que maman ne soit pas intervenue c’est aussi incompréhensible. J’ai le droit de ne pas vouloir parler non ?
-Moi : Je te promets que je vais lui parler dès qu’il se lèvera, tu peux compter sur moi. Faire ça à son fils, à mon frère, merde alors ! Sinon tu comptes faire quoi maintenant ?
-Nicolas : justement c’est pour ça que je t’appelle. Je voudrais que tu me prépare des vêtements et mes affaires de classe et que tu les apportes hors de la maison quand je vais venir tout à l’heure. Antoine doit rester au moins une semaine à l’hôpital alors je dois aller vivre quelque part pendant ce temps puisque je ne veux pas rentrer à la maison. Mais en même temps J’ai beaucoup de chance parce que j’ai fait la connaissance d’un stagiaire à l’hôpital qui m’offre l’hébergement dans son grand appartement. Il me propose de rester le temps qu’il faudra pour que tout se règle.
-Moi : Mais tu es fou ? Tu n’ as pas peur d’aller vivre chez quelqu’un que tu ne connais pas ? C’est peut-être un pervers qui va te faire du mal ?
-Nicolas : t’inquiètes pas pour moi. Je le trouve sympathique et gentil. Il peut pas être comme tu dis.
-Moi : Et alors ? Derrière une apparence sympathique tu peux tomber sur quelqu’un qui te fera du mal quand tu seras seul avec lui. Pourquoi quelqu’un qui ne te connait pas te fait une telle proposition d’après toi ?
-Nicolas : Il a compris ma situation et il veut m’aider c’est tout.
-Moi : tu es bien naïf frérot. C’est pas une situation normale, je suis désolé de te le dire.
-Nicolas : Pas vraiment, tu as sans doute raison mais il me propose une chambre pour moi tout seul donc il ne pourra rien se passer…et puis je n’ai pas d’autre solution…
-Moi : Je suis pas très tranquille… Il a quel âge ? Il s’appelle comment ? Ecoutes, réfléchis bien et essaye de comprendre ses motivations en lui posant des questions pour mieux le connaitre. Est-ce que je pourrais le voir avant que tu ailles habiter chez lui ?
-Nicolas : Oui justement tu vas le rencontrer tout à l’heure puisque c’est avec sa voiture qu’on va venir chercher les sacs que tu vas me préparer.
-Moi : ok, je préfère ça ! Et Antoine comment va-t’il ?
-Nicolas : Plutôt bien finalement… une commotion cérébrale et un bras cassé… ça aurait pu être pire.
-Moi : comme tu dis, il s’en sort bien au final. Bon alors tu viens quand ?
-Nicolas : Ecoute, je vais te rappeler vers 13h, j’attends que Marc-Antoine termine son service et me récupère.
-Moi : D’accord tu me rappelles dès que tu pars pour que j’ai le temps de m’organise. A toute…
Après avoir raccroché je me rends dans la chambre de mon frère pour lui préparer tout ce qu’il m’a demandé et remplir deux sacs, un pour ses vêtements et un autre pour ses affaires scolaires. Mais je n’arrête pas de penser à cette situation un peu bizarre : un garçon qu’il ne connait pas, ce Marc-Antoine , qui se propose de l’héberger pendant quelques jours. Je trouve ça étrange… mon frère est encore très jeune et je ne voudrais pas que par naïveté il se laisse embarquer dans une histoire ambigüe voire plus. Il n’a jamais quitté la maison, j’ai toujours veillé sur lui, même s’il m’a parfois reproché de ne pas faire cas de lui, ce qui est faux ! Je l’aime mon frérot et je ne veux pas qu’il lui arrive quelque chose de mal. Il faut absolument que je parle avec ce gars qui va l’accompagner. Je veux me faire une idée de ce qui le motive réellement.
Mais je pense aussi à ce que papa lui a fait. Je ne comprends absolument pas ce qui a pu se passer, pourquoi il a pété les plombs comme ça. Bien sûr je sais que Nicolas prend parfois un air supérieur, il n’est pas toujours facile à comprendre, mais ça peut pas expliquer ce geste brutal. Aujourd’hui ça n’a pas été son jour ! D’abord agressé par un groupe d’homophobe et ensuite un geste violent de mon père. J’ai de la peine pour lui, j’aurais aimé le consoler comme ça m’arrive parfois quand je sens qu’il n’est pas bien ! Aujourd’hui il me manque mon petit frère, plus que d’habitude.
Il est environ 13h30 et je reçois l’appel de mon frère pour me dire qu’ils sont prêts d’arriver avec M-Antoine. Il me rappelle la consigne de les attendre au coin de la rue pour ne pas risquer de
rencontrer les parents.
Alors que je descends les marches pour sortir de la maison mon père me voit et m’interpelle.
-Père : Tu vas où avec ces sacs ?
-Moi : Nicolas m’a demandé de lui préparer ses affaires.
-Père : ses affaires ? Quelles affaires ?
-Moi : euh… Nicolas ne rentre pas à la maison et il veut ses affaires de classe et quelques vêtements …
-Père : mais qu’est-ce que tu me racontes ? Il ne rentre pas à la maison, mais où il est en ce moment ?
-Moi : Ecoute… Il ne renvient pas à la maison pour l’instant. Il m’a parlé de choses étonnantes qui se seraient passées hier soir, ici…
Bon excuses moi je dois y aller là…
Et je sors sans donner le temps à mon père de me poser d’autres questions. Je pense qu’il va ruminer cette histoire jusqu’à mon retour et j’ai bien l’intention de lui parler de tout ce que m’a raconté Nicolas à propos de cette gifle mémorable qu’il a reçue.
Très peu de temps après je les aperçois, la voiture se gare, Nicolas sort et vient à ma rencontre, content de me retrouver. Quant à M-Antoine il prend son temps pour enfin sortir et se diriger vers nous. .. Qu’est-ce que ça peut bien signifier ? Il ne sent pas à l’aise de me rencontrer peut-être ?
Quand il arrive enfin Nicolas me le présente et il me répond simplement quelques mots. Mais ma première impression est que ce garçon est sympathique, souriant, gentil. Je lui demande ensuite comment il va organiser le séjour de mon frère chez lui et il me donne quelques infos sur l’appartement, le fait que Nicolas aura sa chambre et qu’il sera autonome, et que dès qu’il trouvera une autre solution il l’amènera à son nouveau point de chûte.
Après avoir été rassuré par ses réponses, je les laisse partir en demandant à M-Antoine de bien veiller sur mon frère car il est jeune et je ne veux surtout pas qu’il lui arrive quoique ce soit, je lui en confie la responsabilité pendant ces quelques jours en dehors de la maison.
Je reviens chez mes parents et aussitôt franchi la porte mes parents m’interpellent en me disant qu’ils veulent me parler. Ce à quoi je réponds que ça tombe bien car moi aussi j’ai l’intention de
demander des explications.
Nous nous asseyons autour de la table de la salle à manger et c’est mon père qui prend la parole en premier.
-Père : tu sais ce qui s’est passé entre ton frère et moi hier soir ?
-Moi : oui, il me l’a dit tout à l’heure quand il m’a appelé.
-Père : et… je suppose que … tu m’en veux ?
-Moi : Oui mais pas juste à toi ! Je vous en veux à tous les deux
parce que maman t’a regardé frapper mon frère sans intervenir.
-Père : Tu es pas le seul à m’en vouloir tu sais… Moi aussi je m’en veux à un point …Je regrette tellement ce que j’ai fait. Je ne me reconnais pas dans ce geste : frapper mon fils que j’aime, moi qui ne l’ai jamais touché. Mais tu dois savoir qu’il m’a poussé à bout. Je lui posais des questions et il ne répondait pas. Et tu sais le petit air fendant qu’il peut prendre parfois, avec ce sourire comme pour me dire qu’il se fout complètement de moi…
-Moi : Hier il s’est passé plein de choses tout au long de la journée, il ne devait surement pas vouloir t’en parler, il n’allait pas bien…
Et pour la première fois ma mère intervient pour demander s’il s’était passé quelque chose de grave.
-moi : on peut dire ça, oui ! D’abord son ami Antoine s’est fait agresser et il a été blessé au point d’avoir été admis à l’hôpital. C’est d’ailleurs là que Nicolas se rendait quand papa l’a arrêté et l’a frappé. Et il y a aussi le fait que Noémie ne veut plus lui adresser la parole… Il n’avait pas la tête à vous parler hier soir, il était très mal.
-parents : il aurait pu nous le dire au moins, on aurait compris et mieux accepté son attitude. On aurait pu l’aider, je ne sais pas moi…
-Moi : mais vous savez comment il est … Très renfermé sur lui-même et dans de tels moments il ne parle à personne, vous le savez ça, non ?
-Père : c’est vrai, je le sais, mais il pouvait au moins nous dire qu’Antoine était à l’hôpital et qu’il ne voulait pas en dire plus… J’aurais accepté et je ne me serais pas senti provoqué au point de me comporter comme je me suis comporté. Je vais m’excuser auprès de lui très vite ; je sais qu’il ne va pas accepter tout de suite mais il doit savoir que je regrette sincèrement mon geste.
-Mère : Et il est où en ce moment ?
-Moi : chez un jeune qu’il a rencontré à l’hôpital, un infirmier stagiaire qui suit M-Antoine. Il est super gentil et il a proposé à Nicolas de l’héberger dans son grand appartement le temps qu’Antoine sorte de l’hôpital.
-Mère : mais il ne le connait pas vraiment si je comprends bien ? Et il lui fait confiance immédiatement ? Il va être hébergé par un garçon qu’il ne connait pas ? Mais c’est invraisemblable… Il se rend compte que ce n’est pas une situation très claire ?
-Père : ta mère a raison ; comment il a pu accepter d’aller chez un inconnu aussi facilement ? Il y a tellement de malades de nos jours, qui sait les intentions de ce gars qui l’a emmené ?
-Moi : Je suis d’accord avec vous mais c’est la seule solution qu’il avait puisqu’il ne voulait pas rentrer à la maison. Mais j’ai discuté avec M-Antoine quand il est venu tout à l’heure avec Nicolas pour récupérer les sacs et je pense qu’il est sérieux. Il me parait gentil et honnête. Et il m’a assuré qu’il ferait attention à lui… Non vraiment je crois que ça va bien se passer.
-parents : tu pourras parler avec lui demain au collège pour savoir comment ça se passe et pour nous donner de ses nouvelles ? On n’est pas rassuré…
-Moi : Je vous donnerai des nouvelles demain, bien sûr. Bon là je vais monter dans ma chambre…
Une fois installé je me mets à réfléchir sur l’autre sujet qui reste en suspens, je me dis que je devrais peut-être leur en parler pendant que Nicolas n’est pas là. Mais je ne sais pas trop comment m’y prendre… et est-ce que c’est mon rôle d’aborder ce sujet ? Je crois quand même que je dois préparer le terrain pour anticiper la révélation qu’il faudra bien faire tôt ou tard…
Je voudrais parler du sujet de l’homosexualité avec mes parents mais je ne sais pas comment m’y prendre. Je tourne le problème dans tous les sens mais n’arrive pas à trouver par quel moyen je peux aborder ce sujet. Bien sûr je ne veux absolument pas parler de mon frère mais simplement rester dans le thème général pour tester leur réaction et connaitre leur point de vue.
Il me faut bien le reste de l’après-midi pour penser à ce que je vais leur dire. Je me pose même la question de savoir si je ne dois pas demander d’abord l’avis de Nicolas… Après tout je ne sais pas vraiment comment il réagirait s’il savait ce que je veux faire… En même temps je n’ose pas lui dire… Tout ce que je veux c’est l’aider… j’espère ne pas me tromper…
L’après-midi s’écoule trop rapidement, je n’ai pas encore trouvé comment m’y prendre pour amorcer le sujet en douceur et de façon neutre… Ce que je sais maintenant en tout cas c’est que je veux leur en parler, je me suis mis ça dans la tête et j’irai jusqu’au bout même si ça ne leur plait pas… L’heure du repas approche, il faut qu’enfin je trouve une solution …
Ca tourne encore et encore dans ma tête sans que rien ne sorte .
Et puis, tout d’un coup …
Je crois que je viens d’avoir une idée…
Si je leur expliquais que j’ai un exposé oral demain et que le thème imposé porte sur l’homosexualité ? Un sujet autrement plus sérieux que d’habitude, d’autant plus que je ne dois pas me louper la dessus si je ne veux pas ruiner la vie de mon frère en m’y prenant mal …
J’entends qu’on m’appelle pour le souper. Je me répète une dernière fois les paroles que je vais prononcer… Je pense que je suis prêt maintenant.
Je descends et m’installe autour de la table. Mon assiette est déjà servie. Nous mangeons tranquillement et je préfère attendre avant de me lancer. Je ne veux pas que si les choses se passent mal le repas soit gâché… Alors je parle avec eux de choses et d’autres, simplement pour ne pas manger dans le silence.
Voilà, le repas se termine, j’aide à débarrasser et je sens le stresse me gagner, je dois maintenant aller jusqu’au bout de ce que je me suis promis de faire…Je ne dois pas renoncer, j’ai besoin de savoir pour moi d’abord et pour mon frère ensuite… j’aimerais tellement que les choses soient claires quand il reviendra et qu’il n’y ait aucun conflit avec mes parents s’il se décide à faire son coming out.
-Moi : Papa, maman, je voudrais vous parler de quelque chose pour l’école.
-Maman : ok, allons nous asseoir.
Et c’est ce que nous faisons tous les trois. On s’installe autour de la table et la conversation peut commencer.
-Papa : alors de quoi tu veux nous parler ?
-Moi : de… comment dire … heuu… de l’homosexualité… depuis quelque temps à l’école on en parle parce qu’il y a beaucoup de discrimination et les professeurs essaient de nous sensibiliser. Ils nous ont demandé d’en parler avec nos parents pour savoir ce qu’ils en pensent, quelles sont leurs réactions face à ce sujet de moins en moins tabou. Alors vous, vous en pensez quoi ?
-Papa : Bah ! c’est bizarre ce que tu demandes. C’est tellement inattendu… Tout d’un coup tu viens nous parler de ce sujet ? Mais bon si c’est pour l’école je vais te répondre. A vrai dire je ne suis pas très ouvert à l’homosexualité… ça ne me dérange pas plus que ça mais… de loin. Moi, de voir deux gars s’embrasser en public par exemple ça me donne envie de … enfin ça ne me plait pas du tout. Comment ils peuvent aimer une personne du même sexe qu’eux ? Je ne comprends pas comment un garçon peut trouver attirant un autre garçon.
-Maman : je partage complètement l’avis de ton père . Je ne peux pas comprendre cette situation… C’est pas naturel non ? Tu ne peux pas dire le contraire.
-Moi : alors imaginons que j’invite un ami gay à la maison qu’est-ce que vous feriez ?
-Papa : Bof… ça ne me dérangerait pas puisque ce serait simplement un ami et rien de plus. Je respecte ces personnes mais il ne faut pas qu’elles laissent paraitre ce qu’elles sont par des attitudes et des comportements qui me choqueraient. De plus ce serait l’ami de mon fils et pas quelqu’un que je connais donc pas un ami à moi…
-Maman : Tu vois là aussi je partage l’avis de ton père. Je serai choqué s’il avait des attitudes que je n’accepte pas.
Je décide d’aller plus loin dans mes questions pour les tester complètement et voir leur réaction dans un cas concret .....
-Moi : et par exemple si je vous disais que je suis gay qu’est-ce qui se passerait ?
Mon père se lèvre brutalement de sa chaise et me demande sur un ton que je ne lui connaissais pas
-Papa : est-ce que c’est vrai ? Tu as abordé ce sujet pour nous faire cette révélation ? Tu nous as préparé en douceur et maintenant tu nous fais cette révélation ? C’est pas possible tu n’es pas gay ? Dis-moi que tu n’es pas gay Olivier !
-Moi : Papa, réfléchis un peu ; tu sais bien que j’aime trop les filles, tu en as vu plusieurs déjà que j’ai amenées ici !
-Maman : c’est vrai qu’il est souvent accompagné de filles donc il ne peut pas être gay…
-Papa : d’accord, je crois pas que ce soit possible que tu aimes les garçons mais… mais …ton frère, lui, il n’amène jamais de filles… On l’a jamais vu entouré comme toi.
Je comprends alors mon erreur d’avoir mis en avant le fait que les filles m’ont souvent accompagné chez moi alors que mon frère ne peut pas en dire autant. Je me suis fait piéger et je vois mal comment je peux m’en sortir. Alors je tente sans trop de conviction de me rattraper…
-Moi : Mais papa tu sais bien que Nicolas n’est pas gay voyons !
-Papa : et pourquoi il est parti avec un inconnu garçon ? C’est sans doute parce qu’il est attiré par les garçons, putain j’ai fait quoi pour avoir un fils gay ?
-Moi : Papa, papa arrêtes de fabuler, et crois moi quand je te dis que ce n’est pas vrai, il n’aime pas les garçons.
-Papa : Mais qu’est-ce que tu en sais toi ? Peut être qu’il te l’a caché à toi aussi ? Mais j’y pense tout d’un coup… quand tu as parlé d’Antoine pour la première fois à table, il s’est mis dans tous ses états. Et quand nous avons accepté que cet Antoine passe la fin de la semaine avec nous il était un peu trop heureux non ? Et d’ailleurs ils ont même couché dans la même chambre non ?…
-Maman : c’est vrai ce que tu dis et il n’a même pas demandé un deuxième lit pour son ami… ça veut sans doute dire que …
-Papa : Exact ! ils ont donc couché dans le même lit, ils ont COUCHE ensemble et on n‘a rien compris à ce moment là ! On n’a rien vu venir ! Comment j’ai pas pu remarquer que j’ai un fils gay dans ma maison ! Olivier, je te le dis, ça ne va pas se passer comme ça, on va avoir une discussion avec lui quand il reviendra !
-Moi : Voyons papa, je t’ai dit qu’il n’est pas gay, ok ? NICOLAS N’EST PAS GAY, tu me crois maman au moins ?
-Maman : Plus j’y pense et plus je me dis que papa a surement raison, Nicolas doit être gay.
-Papa : tu vois, ta mère pense comme moi ! Cette idée me dégoûte… et j’accepterai pas que mon fils soit gay.
-Maman : Moi je pense que je pourrais m’y faire mais il faudra du temps. J’arriverai sans doute à respecter son choix, si ce qu’on pense est vrai.
-Papa : Putain ne dis pas de bêtise, s’il est gay je ne l’accepterai pas. Je ne veux pas de gay chez moi. Mais est-ce que tu te rends compte qu’il ne pourra pas avoir d’enfants, je ne serai pas grand-père par son côté ! Putain de putain, mon fils gay ! Mais comment on a fait pour élever un enfant qui aime les garçons? Je ne vois pas comment ça pourrait marcher avec lui maintenant.
-Maman : stp ne dis pas de choses pareilles, il reste ton fils non ? Même s’il est gay ça ne change rien au fait qu’il est ton fils et que tu es son père. Et un père aime son fils même s’il est différent de ce qu’on voudrait. Et puis après tout on n’en est pas certain encore, on devrait arrêter de se faire des films pour le moment !
-Papa : qu’est-ce que tu dis là ? S’il est vraiment gay il ne sera plus jamais mon fils, tu m’entends ? PLUS JAMAIS !!!
-Maman : Pour moi il restera toujours mon fils même si au début je vais avoir du mal . Il faudra qu’on s’habitue et qu’on le respecte malgré notre déception.
-Moi : Bon vous avez fini avec vos histoires maintenant. En tout cas j’ai mes réponses et je retourne dans ma chambre.
Il est pratiquement l’heure de se coucher mais je me sens trop mal maintenant. Après tout ce que je viens d’entendre je suis incapable de dormir. J’ai juste envie de pleurer. Comment j’ai pu être assez idiot pour penser que j’obtiendrai une réaction plus intelligente de la part de mes parents. J’ai l’impression d’avoir brisé ma famille… Même si maman a un peu mieux réagit et qu’elle prétend qu’elle acceptera avec le temps.
Demain il faut que j’ai très vite une discussion avec mon frère pour lui expliquer ce que j’ai fait et le résultat de ma démarche. Ce que j’espère c’est qu’il ne sera pas trop fâché par ce que je vais lui annoncer.
Je vais prendre une douche pour essayer de me calmer et revient dans ma chambre. Je n’ai même pas le cœur à chercher un caleçon pour dormir… je laisse tomber la serviette que j’avais autour de la taille et me couche nu, ce que je ne fais pratiquement jamais. Je sais que je vais passer une très mauvaise nuit …