22-01-2023, 09:01 PM
Hello !
@bech nous a fait part d'une mignonne anecdote, qui m'a donné l'idée de ce petit conte...
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Vu du train
L'hiver passa. Heureusement, il avait réussi à trouver une place en fac à Paris, et donc attendait avec impatience l'arrivée des beaux jours... Il patienta jusqu'à la mi-avril. Car enfin, une vague de chaleur — merci, le Réchauffement ! — fit que dès le matin de ce lundi, il aperçut des corps nus dans ce vaste jardin. Et de se remettre à fantasmer !
Comme tous les jours de la semaine, donc, qui fut chaude... et pour Météo France, et dans sa culotte !
Or le vendredi soir était assis en face de lui un minet de son âge. Il ne s'en préoccupa guère, évidemment. Mais quand on fut passé devant l'endroit fatidique, il entendit :
— Oh ! T'as vu ce que j'ai vu ? dit le mec épaté.
— Ben... oui.
— J'y crois pas ! Ici, à côté de Paris ! ajouta le mec, hilare. Tu savais ça ?
— Ben... ouais, j'avais repéré l'année dernière.
— Ouaouh ! Dommage que ce soit si rapide ! Moi, c'est Stéphane, ajouta le joli blond.
— Alban.
— Oh, j'adore ! Tu prends ce train souvent ?
— Tous les jours.
On papota un peu... mais on descendit peu après à la même gare. Stéphane était étudiant aussi à Paris, et il offrit une bière dans un troquet devant la gare. Il était charmant, ce mecton !
— Qu'est-ce t'en penses, de ce qu'on a vu ?
— Ben... c'est étonnant oui !
— Tu sais quoi ? J'irais bien me promener par là, pour voir où ça se trouve...
— J'imagine que c'est bien fermé...
— Si tu vois ça depuis un an, t'as bien dû repérer des bâtiments alentour, non ?
— Oui, avoua Alban.
— Et t'as jamais été voir ?
— Ben... pas osé.
— Ce serait marrant d'y aller tous les deux non ? Bien sûr qu'on va trouver porte close, m'enfin... ça nous fera fantasmer ! Ça te dirait, demain après-midi ?
On papota encore un peu, et l'on échangea ses coordonnées ; ce fut bien indécis qu'Alban rentra chez lui : serait-ce une bonne idée que d'aller se mêler de louches histoires ?
La vague de chaleur continuait encore un jour ou deux, et il faisait un soleil radieux quand les garçons se retrouvèrent devant la gare la plus proche : Stéphane avait tenté de repérer l'endroit sur un site cartographique, et il était sûr de son coup ! Muni d'un plan de la commune, il mena vite fait Alban à une large impasse résidentielle terminée par un grand mur couvert de lierre. Au milieu était une porte cochère d'un vert semblable, et dans celle-ci une porte piétonne munie d'un code.
Au début de l'impasse, Stéphane repéra trois mecs y entrant, et il prit soudain la pose devant la porte :
— Vite ! Tu me prends, là !
Il eut le temps de prendre plusieurs poses avant que les mecs, dans les vingt-cinq ans, arrivassent à la porte. L'un leur demanda en souriant :
— Vous allez là aussi ?
— Oui, fit Stéphane... mais tu voudrais pas me prendre, avec mon pote ? — et de lui tendre son portable.
Le mec s'exécuta, tandis qu'un autre avait déjà fait le code : Stéphane entraîna Alban, et l'on entra à la suite des trois mecs. Juste à gauche de l'entrée était un vaste appentis, où l'on suivit les mecs : c'était un vestiaire, muni de bracelets avec la clé... que les minets durent se mettre à la cheville, après qu'ils se furent déloqués comme les autres, qui semblaient être des habitués. Alban suivit en tout ce que faisait Stéphane, et l'on parut donc sur l'herbe, celle qu'on voyait du train. Ce qu'on ne voyait pas d'iceluy était le buffet, à l'ombre.
Or la première constatation que firent les minets, en se regardant, inquiets, était... qu'il n'y avait céans que des mecs ! Et ça, ils ne l'avaient pu deviner du train... M'enfin, on suivit d'abord les trois mecs jusqu'au buffet, où alcools et amuse-gueule se disputaient le terrain.
— On vous a jamais vus ici, dit le mec qui avait photographié les garçons — beau mec musclé et finement velu de sombre... et l'air fortement engageant.
— On est récents ! affirma Stéphane.
— Vous aurez votre succès, je crois... Vous êtes craquants, tous les deux ! Nous, c'est François, Denis et moi, Séverin.
— Merci, Séverin !
— Et au moindre souci, vous me demandez, hein ?
Les minets se regardèrent en frissonnant : où étaient-il, là ? Occupés à picorer, ils sentirent alors deux mains sur leurs petites fesses, et l'on souffla :
— Deux jolis p'tits culs que je ne crois pas connaître... Vous êtes de la maison ? dit un mec de la petite quarantaine, finement musclé et velu de même, et arborant un sourire des plus engageants.
— Euh... fit Stéphane, non, pas vraiment. C'est... C'est...
— C'est Séverin qui nous a fait entrer, compléta Alban.
— Ah ! Alors je lui demanderai. Vous savez que c'est un club privé, ici ?
— Oh ! Mais on s'en va, alors ! s'écria Alban, effrayé.
— Chut ! On cause d'abord. Comme vous l'avez sans doute remarqué, il n'y a que des hommes, ici. C'est un endroit pour être entre nous, et à notre aise... quand il fait beau. Comment êtes-vous arrivés là ?
— Ben... commença Alban, qui dit tout.
— Je me demandais depuis longtemps si du train... et vous êtes la preuve que oui. Donc vous avez l'œil ! Il y a une cotisation, évidemment, comme dans tous les clubs, mais aujourd'hui je vous invite ! Ne serait-ce que pour démentir mon mari... qui a toujours affirmé qu'on ne voyait rien du RER ! Profitez bien de tout ce qu'il y a ici... et entrez évidemment dans la maison, bien sûr ! En espérant que vous aurez envie de vous joindre à nous, plus tard...
Les garçons se regardèrent, sidérés. Et Stéphane souffla :
— Sauf que je suis pas gay, moi !
— Et moi non plus !
— On fait quoi ? On se tire vite fait, ou...
— Ou...?
— Ou on mate, tiens !
— S'ils sont tous gays, ils vont nous sauter dessus, non ?
— Ouais... Non ! J'ai une idée : si on se tiens toujours par le cou, ou par la taille... ils croiront qu'on est ensemble et...
— Tu crois ? demanda Alban, pas trop sûr de la tactique.
— On essaye... sinon, on se barre !
Sans doute que le bras de Stéphane sur son épaule n'était pas la pire des solutions, car Alban se surprit à aimer ça... et les sourires qu'échangèrent dès lors ces garçons le rassurèrent hautement, car on leur en donnait autant, alentour : il y avait là une petite quarantaine de mecs, dont les plus vieux n'atteignaient sans doute pas cinquante ans, au jugé de ces Messieurs... qui se mirent à causer de la chose.
Une vaste pièce de cette vieille maison, au rez de jardin, accueillait aussi un buffet, et des coins salon, où l'on sirotait en papotant. D'un couloir cependant émanaient des bruits... des bruits... On retomba sur un Séverin qui était en belle compagnie : un mecton de leur âge... qui bandait tout aussi rudement que lui...
— Oh, les mecs ! fit Séverin, je me suis fait engueuler à cause de vous, vous savez ! Mais vous aviez tellement l'air d'être de la maison que... M'enfin, vous avez plu au patron, c'est le principal ! Sur chaque case du vestiaire, il y a un numéro de téléphone : vous me demanderez, hein ? Là... je suis un peu occupé...
Et ce gentil mec de prendre le couloir, et d'y disparaître avec son minet.
— Ouh ! souffla Alban, c'est chaud, ici !
— Tu peux te barrer, s'tu veux.
— Pas toi ?
— Chais pas... En fait... ça m'excite plutôt, cette ambiance de cul et...
— ...et de bites, oui !
— Ben... t'es choqué ?
— Oh, murmura Alban, je sais plus trop, là...
Stéphane resserra son étreinte sur l'épaule d'Alban et lui souffla à l'oreille :
— S'tu veux, j'te garde sous le bras tout le temps, et on se contente de regarder... ou de se branler dans notre coin... Puisqu'on est invités... pourquoi pas voir tout ? Et en profiter...
— Oui... murmura Alban, sous le charme de Stéphane, comme sous celui de cette étrange ambiance.
Ainsi fut fait. On prit donc le sombre couloir, qui donnait sur des chambrettes sans porte et à demi éclairées, où l'on en vit de belles ! Dans une, on aperçut Séverin, qui vit aussi les minets, et leur fit signe d'entrer, tout sourire. Séverin était en train de se faire bourrer par son joli minet... qui se retourna, et invita les mecs à le fourrer itou. Ah ! Ils eurent un temps d'hésitation, les p'tits gars... mais Séverin incita du geste Alban à branler Stéphane... ce qu'il fit.
Et peu après, Stéphane enfonça son beau morceau dans l'intérieur du minet... tandis que qu'Alban se branla vivement.
Pas des choses qui l'effrayèrent, cependant, au point où il en était... Là parut le patron, qui s'agenouilla devant Alban et l'emboucha sans autre façon, pour le pomper vivement...
Avant de s'en faire pénétrer. Autant vous dire que le frêle Alban avait dès lors oublié toutes les conventions qui lui encombraient encore l'esprit avant d'entrer céans !
Or donc, il pina. Et avec une ardeur qu'il ne se fût point imaginée ! Ce n'eut qu'un temps, car il était si chaud qu'il dut bien exulter ès douceurs du patron, appelé Patrice.
— J'te baise,p'tit gars ?
— Oh ça... non! Je suis pas...
— J'te prépare aussi longtemps qu'il faudra, gentil garçon. Tu veux ?
— Oh, je... souffla un Alban bien coincé. Je... Je suis pas gay !
— Pas d'importance : on est entre nous, gays ou pas. T'es un gentil garçon, et j'ai envie de te faire jouir... comme tu m'as fait jouir aussi !
Où Patrice le retourna vivement pour lui plonger sur la rondelle, toute langue en avant. Alban gémit longuement, et laissa faire, pensez ! M'enfin, Patrice ne le baisa pas, et lui souffla :
— Tu viens aussi longtemps que tu veux, à mes frais... jusqu'à ce que prennes ma bite... tu veux ? J't'adore, tu sais ?
Patrice continua à brouter la rondelle d'Alban longtemps... Enfin, il y mit un doigt... mais pas deux. Stéphane, lui, y allait de bon cœur, qui bourrait comme un damné !
On se retrouva tous les quatre sous la douche — il y avait ce qu'il fallait, céans, évidemment — et Patrice souffla à l'oreille d'Alban :
— Tu reviendras, gentil garçon ?
— Pas les moyens, je crois... et pas trop gay, non plus !
— Deux mauvaises raisons, Monseigneur ! Je t'invite... et ton ami aussi. Quand vous voulez.
Et cette raison-là valait bien les siennes, songea Alban, se voyant coincé. Là, il n'avait pas envie de partir — il n'était que quatre heures et demie ! — et il resta avec Stéphane à siroter et grignoter çà et là ; les garçons furent rejoints pas Séverin et mon minet, et l'on fit connaissance.
Alors qu'on était vautré sur un canapé de jardin, le patron s'approcha avec un mec fort bien tourné, qu'il présenta :
— Mon mari, Antoine.
Grand fin et velu aussi, le mec ressemblait à son époux... avec environ cinq ans de moins. Il tint à se faire raconter la découverte de l'endroit, vu du train... Et il déclara :
— Patrice ! Pourquoi on garderait ce gentil p'tit monde à dormir ici, et à être du brunch, demain ?
Où les minets apprirent qu'on brunchait céans à la belle saison, la seule obligation étant de se munir de viennoiseries... les patrons n'ayant pas le courage de se lever !
Alban se sentit piégé... mais cette incroyable ambiance était si... On prévint donc les familles. Et l'on passa la fin de la journée à mater, à se tripoter, à se faire sucer, à niquer, même... Il était de règle que les choses prissent fin à onze heures. Où l'on se retrouva donc à six, Séverin ayant gardé son loupiot, Sosthène. On se fit donc un petit réveillon. Au terme duquel Patrice organisa un tirage au sort : qui dormirait avec qui ?
Alban tomba avec Séverin, Stéphane avec le patron, et Antoine avec Sosthène. Mais ce résultat n'empêcha pas une belle séance d'entrepompage avant d'aller au lit ! Où Alban même suça... comme il avait appris à le faire dans la journée.
L'avant-brunch fut particulier : Patrice décréta qu'on s'enculerait de concert et dehors, tant il faisait beau. En tant que débutants, Alban et Stéphane furent dispensés de se faire démonter... et ils durent y aller de leur coup de reins, çà et là.
— Café, thé, chocolat ? On attend les croissants... car les autres en apportent toujours trop ! dit Patrice. Ils entrent à dix heures et demie pile !
De fait, le brunch commença à l'heure dite, une petite demi-heure plus tard. Pris sous les bras de Patrice, les garçons durent admettre que l'ambiance était... incroyable.
— Je me doute que vous n'avez pas de sous, les étudiants. Vous nous en donnerez plus tard, quand vous en gagnerez... Je crois que vous pouvez avoir du plaisir, ici, et apprendre des choses... agréables. On a besoin de jeunes pour... propager et pratiquer le plaisir sans tabou. En serez-vous ?
— Oui, dit franchement Stéphane.
— Moi, je... oui, sans doute... je sais pas trop encore.
— Stéphane ! Je te charge de convaincre ton ami !
Et l'on passa encore une journée inimaginable, avec des mecs différents ou non de ceux de la veille, et... Alban sourit à tout le monde : la caféine, ou le champagne ?
— Tu te rappelles que je suis chargé de te convaincre ? fit Stéphane alors qu'on sortait de l'endroit, en fin d'après-midi.
— Ah oui ? Et tu vas faire comment ? sourit Alban.
— On dort ensemble, ce soir ? Mes vieux ne sont pas là. Envie de t'embrasser dès qu'on arrive ! Tu veux ?
Alban resta coi. Et ce ne fut pas la langue de Stéphane qui lui permit de parler ! Une autre histoire commence ici, où ces garçons entrèrent comme deux grands dans le monde des grands, justement, et ensemble.
@bech nous a fait part d'une mignonne anecdote, qui m'a donné l'idée de ce petit conte...
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Vu du train
Pendant toute la belle saison, l'année précédente, Alban avait fantasmé sur ce qu'il avait découvert, par hasard, en allant et revenant de Paris, tous les jours, matin et soir, puisqu'il y était élève d'un grand lycée.
Et c'était une belle propriété pourvue d'un parc, visible une seconde au maximum du train, qui passait alors en surplomb. Et là... on pouvait, les jours de soleil, y apercevoir des gens batifoler nus sur l'herbe... C'était bref, certes, mais réel... et Alban attendait ça avec impatience... quand les autres voyageurs passaient devant sans même y deviner quoi que ce fût !L'hiver passa. Heureusement, il avait réussi à trouver une place en fac à Paris, et donc attendait avec impatience l'arrivée des beaux jours... Il patienta jusqu'à la mi-avril. Car enfin, une vague de chaleur — merci, le Réchauffement ! — fit que dès le matin de ce lundi, il aperçut des corps nus dans ce vaste jardin. Et de se remettre à fantasmer !
Comme tous les jours de la semaine, donc, qui fut chaude... et pour Météo France, et dans sa culotte !
Or le vendredi soir était assis en face de lui un minet de son âge. Il ne s'en préoccupa guère, évidemment. Mais quand on fut passé devant l'endroit fatidique, il entendit :
— Oh ! T'as vu ce que j'ai vu ? dit le mec épaté.
— Ben... oui.
— J'y crois pas ! Ici, à côté de Paris ! ajouta le mec, hilare. Tu savais ça ?
— Ben... ouais, j'avais repéré l'année dernière.
— Ouaouh ! Dommage que ce soit si rapide ! Moi, c'est Stéphane, ajouta le joli blond.
— Alban.
— Oh, j'adore ! Tu prends ce train souvent ?
— Tous les jours.
On papota un peu... mais on descendit peu après à la même gare. Stéphane était étudiant aussi à Paris, et il offrit une bière dans un troquet devant la gare. Il était charmant, ce mecton !
— Qu'est-ce t'en penses, de ce qu'on a vu ?
— Ben... c'est étonnant oui !
— Tu sais quoi ? J'irais bien me promener par là, pour voir où ça se trouve...
— J'imagine que c'est bien fermé...
— Si tu vois ça depuis un an, t'as bien dû repérer des bâtiments alentour, non ?
— Oui, avoua Alban.
— Et t'as jamais été voir ?
— Ben... pas osé.
— Ce serait marrant d'y aller tous les deux non ? Bien sûr qu'on va trouver porte close, m'enfin... ça nous fera fantasmer ! Ça te dirait, demain après-midi ?
On papota encore un peu, et l'on échangea ses coordonnées ; ce fut bien indécis qu'Alban rentra chez lui : serait-ce une bonne idée que d'aller se mêler de louches histoires ?
La vague de chaleur continuait encore un jour ou deux, et il faisait un soleil radieux quand les garçons se retrouvèrent devant la gare la plus proche : Stéphane avait tenté de repérer l'endroit sur un site cartographique, et il était sûr de son coup ! Muni d'un plan de la commune, il mena vite fait Alban à une large impasse résidentielle terminée par un grand mur couvert de lierre. Au milieu était une porte cochère d'un vert semblable, et dans celle-ci une porte piétonne munie d'un code.
Au début de l'impasse, Stéphane repéra trois mecs y entrant, et il prit soudain la pose devant la porte :
— Vite ! Tu me prends, là !
Il eut le temps de prendre plusieurs poses avant que les mecs, dans les vingt-cinq ans, arrivassent à la porte. L'un leur demanda en souriant :
— Vous allez là aussi ?
— Oui, fit Stéphane... mais tu voudrais pas me prendre, avec mon pote ? — et de lui tendre son portable.
Le mec s'exécuta, tandis qu'un autre avait déjà fait le code : Stéphane entraîna Alban, et l'on entra à la suite des trois mecs. Juste à gauche de l'entrée était un vaste appentis, où l'on suivit les mecs : c'était un vestiaire, muni de bracelets avec la clé... que les minets durent se mettre à la cheville, après qu'ils se furent déloqués comme les autres, qui semblaient être des habitués. Alban suivit en tout ce que faisait Stéphane, et l'on parut donc sur l'herbe, celle qu'on voyait du train. Ce qu'on ne voyait pas d'iceluy était le buffet, à l'ombre.
Or la première constatation que firent les minets, en se regardant, inquiets, était... qu'il n'y avait céans que des mecs ! Et ça, ils ne l'avaient pu deviner du train... M'enfin, on suivit d'abord les trois mecs jusqu'au buffet, où alcools et amuse-gueule se disputaient le terrain.
— On vous a jamais vus ici, dit le mec qui avait photographié les garçons — beau mec musclé et finement velu de sombre... et l'air fortement engageant.
— On est récents ! affirma Stéphane.
— Vous aurez votre succès, je crois... Vous êtes craquants, tous les deux ! Nous, c'est François, Denis et moi, Séverin.
— Merci, Séverin !
— Et au moindre souci, vous me demandez, hein ?
Les minets se regardèrent en frissonnant : où étaient-il, là ? Occupés à picorer, ils sentirent alors deux mains sur leurs petites fesses, et l'on souffla :
— Deux jolis p'tits culs que je ne crois pas connaître... Vous êtes de la maison ? dit un mec de la petite quarantaine, finement musclé et velu de même, et arborant un sourire des plus engageants.
— Euh... fit Stéphane, non, pas vraiment. C'est... C'est...
— C'est Séverin qui nous a fait entrer, compléta Alban.
— Ah ! Alors je lui demanderai. Vous savez que c'est un club privé, ici ?
— Oh ! Mais on s'en va, alors ! s'écria Alban, effrayé.
— Chut ! On cause d'abord. Comme vous l'avez sans doute remarqué, il n'y a que des hommes, ici. C'est un endroit pour être entre nous, et à notre aise... quand il fait beau. Comment êtes-vous arrivés là ?
— Ben... commença Alban, qui dit tout.
— Je me demandais depuis longtemps si du train... et vous êtes la preuve que oui. Donc vous avez l'œil ! Il y a une cotisation, évidemment, comme dans tous les clubs, mais aujourd'hui je vous invite ! Ne serait-ce que pour démentir mon mari... qui a toujours affirmé qu'on ne voyait rien du RER ! Profitez bien de tout ce qu'il y a ici... et entrez évidemment dans la maison, bien sûr ! En espérant que vous aurez envie de vous joindre à nous, plus tard...
Les garçons se regardèrent, sidérés. Et Stéphane souffla :
— Sauf que je suis pas gay, moi !
— Et moi non plus !
— On fait quoi ? On se tire vite fait, ou...
— Ou...?
— Ou on mate, tiens !
— S'ils sont tous gays, ils vont nous sauter dessus, non ?
— Ouais... Non ! J'ai une idée : si on se tiens toujours par le cou, ou par la taille... ils croiront qu'on est ensemble et...
— Tu crois ? demanda Alban, pas trop sûr de la tactique.
— On essaye... sinon, on se barre !
Sans doute que le bras de Stéphane sur son épaule n'était pas la pire des solutions, car Alban se surprit à aimer ça... et les sourires qu'échangèrent dès lors ces garçons le rassurèrent hautement, car on leur en donnait autant, alentour : il y avait là une petite quarantaine de mecs, dont les plus vieux n'atteignaient sans doute pas cinquante ans, au jugé de ces Messieurs... qui se mirent à causer de la chose.
Une vaste pièce de cette vieille maison, au rez de jardin, accueillait aussi un buffet, et des coins salon, où l'on sirotait en papotant. D'un couloir cependant émanaient des bruits... des bruits... On retomba sur un Séverin qui était en belle compagnie : un mecton de leur âge... qui bandait tout aussi rudement que lui...
— Oh, les mecs ! fit Séverin, je me suis fait engueuler à cause de vous, vous savez ! Mais vous aviez tellement l'air d'être de la maison que... M'enfin, vous avez plu au patron, c'est le principal ! Sur chaque case du vestiaire, il y a un numéro de téléphone : vous me demanderez, hein ? Là... je suis un peu occupé...
Et ce gentil mec de prendre le couloir, et d'y disparaître avec son minet.
— Ouh ! souffla Alban, c'est chaud, ici !
— Tu peux te barrer, s'tu veux.
— Pas toi ?
— Chais pas... En fait... ça m'excite plutôt, cette ambiance de cul et...
— ...et de bites, oui !
— Ben... t'es choqué ?
— Oh, murmura Alban, je sais plus trop, là...
Stéphane resserra son étreinte sur l'épaule d'Alban et lui souffla à l'oreille :
— S'tu veux, j'te garde sous le bras tout le temps, et on se contente de regarder... ou de se branler dans notre coin... Puisqu'on est invités... pourquoi pas voir tout ? Et en profiter...
— Oui... murmura Alban, sous le charme de Stéphane, comme sous celui de cette étrange ambiance.
Ainsi fut fait. On prit donc le sombre couloir, qui donnait sur des chambrettes sans porte et à demi éclairées, où l'on en vit de belles ! Dans une, on aperçut Séverin, qui vit aussi les minets, et leur fit signe d'entrer, tout sourire. Séverin était en train de se faire bourrer par son joli minet... qui se retourna, et invita les mecs à le fourrer itou. Ah ! Ils eurent un temps d'hésitation, les p'tits gars... mais Séverin incita du geste Alban à branler Stéphane... ce qu'il fit.
Et peu après, Stéphane enfonça son beau morceau dans l'intérieur du minet... tandis que qu'Alban se branla vivement.
Pas des choses qui l'effrayèrent, cependant, au point où il en était... Là parut le patron, qui s'agenouilla devant Alban et l'emboucha sans autre façon, pour le pomper vivement...
Avant de s'en faire pénétrer. Autant vous dire que le frêle Alban avait dès lors oublié toutes les conventions qui lui encombraient encore l'esprit avant d'entrer céans !
Or donc, il pina. Et avec une ardeur qu'il ne se fût point imaginée ! Ce n'eut qu'un temps, car il était si chaud qu'il dut bien exulter ès douceurs du patron, appelé Patrice.
— J'te baise,p'tit gars ?
— Oh ça... non! Je suis pas...
— J'te prépare aussi longtemps qu'il faudra, gentil garçon. Tu veux ?
— Oh, je... souffla un Alban bien coincé. Je... Je suis pas gay !
— Pas d'importance : on est entre nous, gays ou pas. T'es un gentil garçon, et j'ai envie de te faire jouir... comme tu m'as fait jouir aussi !
Où Patrice le retourna vivement pour lui plonger sur la rondelle, toute langue en avant. Alban gémit longuement, et laissa faire, pensez ! M'enfin, Patrice ne le baisa pas, et lui souffla :
— Tu viens aussi longtemps que tu veux, à mes frais... jusqu'à ce que prennes ma bite... tu veux ? J't'adore, tu sais ?
Patrice continua à brouter la rondelle d'Alban longtemps... Enfin, il y mit un doigt... mais pas deux. Stéphane, lui, y allait de bon cœur, qui bourrait comme un damné !
On se retrouva tous les quatre sous la douche — il y avait ce qu'il fallait, céans, évidemment — et Patrice souffla à l'oreille d'Alban :
— Tu reviendras, gentil garçon ?
— Pas les moyens, je crois... et pas trop gay, non plus !
— Deux mauvaises raisons, Monseigneur ! Je t'invite... et ton ami aussi. Quand vous voulez.
Et cette raison-là valait bien les siennes, songea Alban, se voyant coincé. Là, il n'avait pas envie de partir — il n'était que quatre heures et demie ! — et il resta avec Stéphane à siroter et grignoter çà et là ; les garçons furent rejoints pas Séverin et mon minet, et l'on fit connaissance.
Alors qu'on était vautré sur un canapé de jardin, le patron s'approcha avec un mec fort bien tourné, qu'il présenta :
— Mon mari, Antoine.
Grand fin et velu aussi, le mec ressemblait à son époux... avec environ cinq ans de moins. Il tint à se faire raconter la découverte de l'endroit, vu du train... Et il déclara :
— Patrice ! Pourquoi on garderait ce gentil p'tit monde à dormir ici, et à être du brunch, demain ?
Où les minets apprirent qu'on brunchait céans à la belle saison, la seule obligation étant de se munir de viennoiseries... les patrons n'ayant pas le courage de se lever !
Alban se sentit piégé... mais cette incroyable ambiance était si... On prévint donc les familles. Et l'on passa la fin de la journée à mater, à se tripoter, à se faire sucer, à niquer, même... Il était de règle que les choses prissent fin à onze heures. Où l'on se retrouva donc à six, Séverin ayant gardé son loupiot, Sosthène. On se fit donc un petit réveillon. Au terme duquel Patrice organisa un tirage au sort : qui dormirait avec qui ?
Alban tomba avec Séverin, Stéphane avec le patron, et Antoine avec Sosthène. Mais ce résultat n'empêcha pas une belle séance d'entrepompage avant d'aller au lit ! Où Alban même suça... comme il avait appris à le faire dans la journée.
L'avant-brunch fut particulier : Patrice décréta qu'on s'enculerait de concert et dehors, tant il faisait beau. En tant que débutants, Alban et Stéphane furent dispensés de se faire démonter... et ils durent y aller de leur coup de reins, çà et là.
— Café, thé, chocolat ? On attend les croissants... car les autres en apportent toujours trop ! dit Patrice. Ils entrent à dix heures et demie pile !
De fait, le brunch commença à l'heure dite, une petite demi-heure plus tard. Pris sous les bras de Patrice, les garçons durent admettre que l'ambiance était... incroyable.
— Je me doute que vous n'avez pas de sous, les étudiants. Vous nous en donnerez plus tard, quand vous en gagnerez... Je crois que vous pouvez avoir du plaisir, ici, et apprendre des choses... agréables. On a besoin de jeunes pour... propager et pratiquer le plaisir sans tabou. En serez-vous ?
— Oui, dit franchement Stéphane.
— Moi, je... oui, sans doute... je sais pas trop encore.
— Stéphane ! Je te charge de convaincre ton ami !
Et l'on passa encore une journée inimaginable, avec des mecs différents ou non de ceux de la veille, et... Alban sourit à tout le monde : la caféine, ou le champagne ?
— Tu te rappelles que je suis chargé de te convaincre ? fit Stéphane alors qu'on sortait de l'endroit, en fin d'après-midi.
— Ah oui ? Et tu vas faire comment ? sourit Alban.
— On dort ensemble, ce soir ? Mes vieux ne sont pas là. Envie de t'embrasser dès qu'on arrive ! Tu veux ?
Alban resta coi. Et ce ne fut pas la langue de Stéphane qui lui permit de parler ! Une autre histoire commence ici, où ces garçons entrèrent comme deux grands dans le monde des grands, justement, et ensemble.
21. I. 2023
Amitiés de Louklouk !