07-09-2022, 09:08 PM
Raid Boy et le gentil lynx
Il était une fois, dans le fin fond d’une forêt, une maisonnette où vivait un vieil homme. Toutefois… ce retraité de la magie avait encore assez de ressources pour ne paraître vieux que s’il le jugeait utile !
Il avait beaucoup travaillé, depuis quelques siècles, au bien être du pauvre peuple — et de quelques princes itou —, car il avait la bonté rivée au fond de l’âme (si les magiciens ont une âme… Je n’ai pas la réponse).
Lassé de l’irrévérence des humains et surtout de leur manque de reconnaissance, mais non aigri pour autant, il avait choisi de se retirer céans, où il coulait des jours heureux, en attendant son admission définitive au paradis des magiciens — auquel il n’avait d’ailleurs pas encore postulé.
Cette profonde forêt n’était guère fréquentée par les promeneurs : elle avait une bizarre réputation… quasi magique. On pensait y croiser des lynx, des loups et des ours, et toutes autres sortes de bestioles allant du phacochère au boa constrictor !
Bref, on restait prudent, et d’ailleurs le sentier de grande randonnée le plus proche se contentait d’en faire le tour… Des lynx, il y en avait, oui, mais tout le monde devrait savoir qu’ils mangent les lapins et les petits oiseaux, et que ce magnifique animal ne s’attaque jamais à l’homme.
En dehors de cette faune somme toute réduite, la forêt comptait trois autres visiteurs réguliers : Raid Boy, le petit fils de notre magicien, nommé lui-même Arnolphe (c’était un pseudo : il avait autrefois aidé un p’tit comte allemand, et lui avait pris son prénom), Jean-Loup, garde forestier, et Robert, braconnier retraité de ma maréchaussée.
Les deux derniers jouaient à cache-cache dans les bois, et chaque fois que Jean-Loup chopait Robert pour lui filer une amende… celui-ci se débrouillait pour la payer en nature : soit un lapin, soit des girolles, soit… (là, je dois rester discret, pour ne pas embarrasser ma jeune clientèle).
Ce jour-là, Raid Boy venait voir son grand père, et il pétrolait sur sa pétrolette : un authentique SoleX. Les plus jeunes de nos lecteurs ne connaissent évidemment pas ce célébrissime vélomoteur, produit de 1946 à 1988.
Raid Boy était un genre de gigolo à la mine fraîche comme tout, et au sourire ravageur, dont l’activité principale était donc de coucher avec des mecs friqués.
Mais ce joli p’tit brun à la gueule d’amour et à la pine majestueuse était tombé récemment sur un producteur de films porno, et depuis il enchaînait les tournages, avec les plus beau mecs d’Europe.
Ce qui ne l’empêchait pas d’aller voir Pépé Arnolphe régulièrement, et de lui apporter des nouvelles fraîches… et du crémant. C’était la passion d’Arnolphe, le crémant. Présentement, il y avait dans les sacoches de Raid Boy Alsace, Bordeaux, Anjou et Bourgogne.
C’était toujours un plaisir que d’offrir des bouteilles à Pépé Arnolphe ! Il sortait alors des verres de Bohême anciens (souvent du XVIème siècle, ceux que Raid Boy préférait), et il se mettait à conter ses effets de service dans les châteaux et les chaumines de toute l’Europe…
Arnolphe attendait donc son petit fils. Notons ici qu’iceluy ne vivrait pas aussi longtemps que lui, étant fils de mortels. Eh oui ! Les magiciens ont leurs faiblesses…
Un grognement connu le détourna alors de son grimoire (un truc qu’il venait de trouver sur Internet, et qui semblait ne pas valoir tripette, d’ailleurs).
— Entre ! C’est ouvert !
Parut alors Boréal, le lynx le plus sérieux de la forêt.
— Qu’est-ce qui t’amène, mon grand ? demanda Arnolphe.
— Ramène ta graisse, et vite ! Raid Boy vient d’être agressé sur la route. Heureusement que j’étais là, et le mec s’est tiré en courant ! Viens vite, il a pris un pain dans la tronche !
Comme vous le voyez, Boréal (un lynx boréal, Lynx lynx, Linné, 1758) avait du vocabulaire.
— Tu me le retrouves ?
— J’ai pas le nez bouché ! répliqua Boréal en filant.
Arnolphe fut sur la scène du crime en moins d’une seconde : effectivement, son petit-fils préféré gisait là, inconscient.
Une petite formule plus tard, Raid Boy, son SoleX et la moto de l’agresseur prenaient le chemin de la chaumine, flottant à un mètre de hauteur, devant Arnolphe.
Tout ça se retrouva dans la grand salle de la chaumière, Raid Boy sur la table de chêne. Arnolphe avait une méthode pour réveiller les morts, et elle marcha une fois de plus : il ouvrit une bouteille de bulles… et le « plop » y afférent fit immédiatement ouvrir l’œil du jeune pâmé.
— Eh ben qu’est-ce qui t’arrive, mon chéri ? Tu débandes au milieu du tournage ?
— Pépé ! Oh !... Te moque pas ! Y m’a sonné, c’con-là. Aïe… ma tête !
— Bon, pour une fois, c’est moi qui vais chercher les verres !
Arnolphe alla à son armoire et en rapporta des verres de cristal.
— C’est du XVIIIème, pour une fois, je suis moderne, moi !
Raid Boy releva difficilement la tête pour voir son Pépé verser une petite poudre dans son verre gravé.
— Allez, tu me bois ça… On trinque, hein ? Et tu ressuscites, ma p’tite star préférée ! J’ai vu ton dernier film…
— Mais, P’pé ! Il est pas encore sorti !
— Je vois pas le rapport, mon chéri ! T’es chaud, mon bébé, et tu me fais…
— …honte ?
— …honneur, mon poussin
On sirota gentiment, et un grognement se fit entendre.
— Ah ! Voilà Boréal ! C’est lui qui t’a sauvé, tu sais ?
Arnolphe alla ouvrir, et tomba nez à nez avec un superbe mec tout de cuir noir vêtu. Derrière lui grognait Boréal...
— Entrez, Monsieur !
Mais le mec resta figé. Pas longtemps : il cria soudain… et, se penchant, Arnolphe vit que Boréal lui avait mordu la fesse.
— Ah ! Ah ! Ah ! Boréal, t’es un génie ! Entre, toi !
Le mec obtempéra et ouvrit grand les yeux quand il aperçut là sa petite moto.
— Bon ! Tu commences par virer toutes tes peaux, là !
— Mais…
— Mais quoi ?
— J’ai…. euuuuh… rien en-dessous.
— Y a pas de petite fille ici, allez !
— Rrrr ! approuva Boréal.
Le mec se déloqua fissa, pour montrer une fort jolie bestiole joliment dessinée, finement musclée et de noir velue. Avec une jolie bite assez longue, quoiqu’encore molle.
— Bon ! C’est déjà ça ! fit Arnolphe. Pourquoi t’as agressé mon petit-fils ?
— Maiiis… bêla le mecton, qui la ramenait moins. Il… Il… Son…SoleX.
— T’as pas une moto, toi ?
— Ouais, Mais… c’est un collector, ça !
— Ah ! Monsieur est un connaisseur ! Mais c’est pas bien d’assommer les gens pour leur prendre leurs affaires, tu le sais, ça !
Arnolphe, dès le début de cette scène, n’avait plus l’aspect d’un vieux, nenni ! C’était un superbe et musclé quadragénaire, aspect sous lequel Raid Boy le connaissait bien. Et là, sur un jean moulant, il portait un boléro de dentelle de lin blanc… ouvert sur une superbe toison brune. Ouh !
— Bon ! Eh ben tu vas te racheter gentiment, et tu vas rendre la vie à ce gentil garçon, qui ne méritait pas ton ramponneau… (1)
— Hein ? Mais comment ?
— Tu commences par lui brouter la rondelle… il adore ça !
— Aaaaah ! cria le mecton, non, non, je fais pas ça !
— Tu mouftes pas : Boréal a faim, fit Arnolphe en montrant le lynx.
— Ouais, et j’te préviens que je commence par ton beau p’tit cul musclé, miam ! approuva Boréal.
— Oooooh… soupira le branleur, défait.
— Allez, regarde si c’est pas mignon, ça ! fit Arnolphe en désignant la fine rondelle de Raid Boy, qui avait relevé les jambes.
L’air désespéré du mec fit sourire Arnolphe, qui lui poussa la nuque vers la douce vallée de son p’tit.
Bon ! Il n’y eut pas mort d’homme, et le motard sembla trouver la chose moins pire que ça… Il eut cependant un sursaut quand il se sentit introduire un doigt dans le joli petit fondement qu’il exhibait en broutant — mais ce n’étaient pas les lubrifiants qui manquaient, dans l’officine de Pépé Arnolphe !
Et même… je peux vous confier en douce que le magicien avait mis dans sa glissante potion une petite dose d’anesthésiant… avec une touche d’excitant.
Et un mignon parfum de fraise des bois !
D’on vint que quelques minutes plus tard, ce fut carrément sa belle bite qu’Arnolphe inséra dans les blanches profondeurs du tire-laine. (2)
Lequel réa comme jamais ! (3)
— Bon ! Mon p’tit chéri, maintenant, tu la mets à ton ex-victime… et qu’ça saute !
Mais comme le mecton ne bandait pas, Boréal vint lui offrir les services de sa râpeuse de langue de grand félin, qui lui lécha délicatement les roupettes.
— Aaah ! gémit le mec… qui se mit pourtant à bander.
Arnolphe lui enduisit le kiki de sa potion magique, et le mec allait s’enfoncer en Raid Boy quand Arnolphe lui serra la queue.
— Hep ! On sait même pas ton nom !
— Euh… Sven.
— Oh ! Très chic ! Allez, fourre !
Raid Boy poussa un immense gémissement, à l’entrée du joli vit de Sven qui, poussé par les coups de reins d’Arnolphe, y alla vite franchement. Au plaisir manifeste du jeune enculé…
Où l’on frappa. La porte étant restée entrouverte, ce fut Boréal qui alla ouvrir :
— Ben qu’est-ce que vous faites là, vous ?
Car il avait sous les yeux le nommé Robert, braconnier de son état, que Jean-Loup tenait en respect du bout de son fusil — car il faisait aussi office de garde-chasse.
— C’est le vieux…
— Ho ! Ça va, oui ? grogna Robert.
— …qui a chopé deux lapins aujourd’hui. Il voulait m’acheter… Un pour aujourd’hui, et l’autre pour la prochaine fois… en prévision. Je l’ai forcé à le donner à Arnolphe.
— Joli ! fit Boréal, avec mes lapins ! Robert, tu me fais honte !
— Oh, toi, t’en rates un sur deux, alors la ramène pas ! répliqua vertement le braconnier.
— Hep ! C’est fini, là ? cria soudain Arnolphe, et se tournant vers la porte, la queue en l’air.
Les mecs furent saisis, car l’altercation ne leur avait pas permis de découvrir la petite scène de genre qui se donnait derrière Boréal.
— Bon ! Allez, tout le monde à poil !
Arnolphe saisit d’autorité les deux lapins, et les lança : ils atterrirent dans une vaste cocotte, laquelle venait précisément d’apparaître sur l’antique cuisinière... tout en se dépouillant pendant leur vol plané.
Sauf un arrière-train qui voltigea gracieusement dans les airs pour atterrir dans la gueule de Boréal.
— J’m’y ferai jamais ! soupira Robert, en ôtant son boxer de dentelle rose — il avait ses coquetteries, le braconnier... un beau mec de trente-sept ans !
— Tout le monde ! Je veux tout le monde ! hurla alors Raid Boy.
— Eh ben, c’est chaud, ici ! commenta Sven, tout en bourrant.
— Et toi, tu débordes pas comme ça, hein ? lui fit Arnolphe. Tu te feras tout le monde aussi.
— Ha ! fit le mecton, ouh !
Ainsi fut fait. Je ne saurais vous raconter les figures exécutées, et encore moins dans quel ordre. Qu’on se dise en tout cas qu’on ne lésina ni sur le coup de rein, ni sur la dose de foutre !...
Le banquet qui s’ensuivit fut… de première bourre ! Tandis que Boréal mâchouillait gentiment ses cuisses de lapin, vautré sur la commode, on picolait des bulles comme s’il en pleuvait. Surtout, ces Messieurs… observèrent avec une tendre attention les regards furtifs échangés par Raid Boy et Sven.
Et Arnolphe sorti de derrière ses fagots une bouteille de raide… dont nul ne trouva le goût. Et pour cause ! Ce n’était pas de l’alcool de fruits des bois, non ! Mais bien un genre de potion destiné à renvoyer les troupes au combat.
Boréal salua gentiment, et alla zoner dans le bois, tandis que la partouze reprenait avec frénésie. Jusqu’à point d’heure !
En guise d'épilogue, sachez que plus tard, le jeune Sven écouta les boniments d’un Raid Boy assez chaud… et se laissa entraîner sur les plateaux de tournage, où ses beautés et sa chaude fusion avec Raid Boy firent merveille… et la fortune de ces jeunes gens.
Et l’on va se ressourcer en forêt dès qu’on peut. Mieux ! On a même réussi à rendre Boréal accro aux bulles !
_______________________________
1) Ramponneau : coup de poing (argot ancien).
2) Tire-laine : voleur de grands chemins (ancien) : celui qui vous volait votre manteau de laine.
3) Incroyable ! J’ai réussi à placer le verbe réer (bramer, ou raire), normalement réservé aux mots croisés !
7. XI. 2020
Il était une fois, dans le fin fond d’une forêt, une maisonnette où vivait un vieil homme. Toutefois… ce retraité de la magie avait encore assez de ressources pour ne paraître vieux que s’il le jugeait utile !
Il avait beaucoup travaillé, depuis quelques siècles, au bien être du pauvre peuple — et de quelques princes itou —, car il avait la bonté rivée au fond de l’âme (si les magiciens ont une âme… Je n’ai pas la réponse).
Lassé de l’irrévérence des humains et surtout de leur manque de reconnaissance, mais non aigri pour autant, il avait choisi de se retirer céans, où il coulait des jours heureux, en attendant son admission définitive au paradis des magiciens — auquel il n’avait d’ailleurs pas encore postulé.
Cette profonde forêt n’était guère fréquentée par les promeneurs : elle avait une bizarre réputation… quasi magique. On pensait y croiser des lynx, des loups et des ours, et toutes autres sortes de bestioles allant du phacochère au boa constrictor !
Bref, on restait prudent, et d’ailleurs le sentier de grande randonnée le plus proche se contentait d’en faire le tour… Des lynx, il y en avait, oui, mais tout le monde devrait savoir qu’ils mangent les lapins et les petits oiseaux, et que ce magnifique animal ne s’attaque jamais à l’homme.
En dehors de cette faune somme toute réduite, la forêt comptait trois autres visiteurs réguliers : Raid Boy, le petit fils de notre magicien, nommé lui-même Arnolphe (c’était un pseudo : il avait autrefois aidé un p’tit comte allemand, et lui avait pris son prénom), Jean-Loup, garde forestier, et Robert, braconnier retraité de ma maréchaussée.
Les deux derniers jouaient à cache-cache dans les bois, et chaque fois que Jean-Loup chopait Robert pour lui filer une amende… celui-ci se débrouillait pour la payer en nature : soit un lapin, soit des girolles, soit… (là, je dois rester discret, pour ne pas embarrasser ma jeune clientèle).
Ce jour-là, Raid Boy venait voir son grand père, et il pétrolait sur sa pétrolette : un authentique SoleX. Les plus jeunes de nos lecteurs ne connaissent évidemment pas ce célébrissime vélomoteur, produit de 1946 à 1988.
Raid Boy était un genre de gigolo à la mine fraîche comme tout, et au sourire ravageur, dont l’activité principale était donc de coucher avec des mecs friqués.
Mais ce joli p’tit brun à la gueule d’amour et à la pine majestueuse était tombé récemment sur un producteur de films porno, et depuis il enchaînait les tournages, avec les plus beau mecs d’Europe.
Ce qui ne l’empêchait pas d’aller voir Pépé Arnolphe régulièrement, et de lui apporter des nouvelles fraîches… et du crémant. C’était la passion d’Arnolphe, le crémant. Présentement, il y avait dans les sacoches de Raid Boy Alsace, Bordeaux, Anjou et Bourgogne.
C’était toujours un plaisir que d’offrir des bouteilles à Pépé Arnolphe ! Il sortait alors des verres de Bohême anciens (souvent du XVIème siècle, ceux que Raid Boy préférait), et il se mettait à conter ses effets de service dans les châteaux et les chaumines de toute l’Europe…
Arnolphe attendait donc son petit fils. Notons ici qu’iceluy ne vivrait pas aussi longtemps que lui, étant fils de mortels. Eh oui ! Les magiciens ont leurs faiblesses…
Un grognement connu le détourna alors de son grimoire (un truc qu’il venait de trouver sur Internet, et qui semblait ne pas valoir tripette, d’ailleurs).
— Entre ! C’est ouvert !
Parut alors Boréal, le lynx le plus sérieux de la forêt.
— Qu’est-ce qui t’amène, mon grand ? demanda Arnolphe.
— Ramène ta graisse, et vite ! Raid Boy vient d’être agressé sur la route. Heureusement que j’étais là, et le mec s’est tiré en courant ! Viens vite, il a pris un pain dans la tronche !
Comme vous le voyez, Boréal (un lynx boréal, Lynx lynx, Linné, 1758) avait du vocabulaire.
— Tu me le retrouves ?
— J’ai pas le nez bouché ! répliqua Boréal en filant.
Arnolphe fut sur la scène du crime en moins d’une seconde : effectivement, son petit-fils préféré gisait là, inconscient.
Une petite formule plus tard, Raid Boy, son SoleX et la moto de l’agresseur prenaient le chemin de la chaumine, flottant à un mètre de hauteur, devant Arnolphe.
Tout ça se retrouva dans la grand salle de la chaumière, Raid Boy sur la table de chêne. Arnolphe avait une méthode pour réveiller les morts, et elle marcha une fois de plus : il ouvrit une bouteille de bulles… et le « plop » y afférent fit immédiatement ouvrir l’œil du jeune pâmé.
— Eh ben qu’est-ce qui t’arrive, mon chéri ? Tu débandes au milieu du tournage ?
— Pépé ! Oh !... Te moque pas ! Y m’a sonné, c’con-là. Aïe… ma tête !
— Bon, pour une fois, c’est moi qui vais chercher les verres !
Arnolphe alla à son armoire et en rapporta des verres de cristal.
— C’est du XVIIIème, pour une fois, je suis moderne, moi !
Raid Boy releva difficilement la tête pour voir son Pépé verser une petite poudre dans son verre gravé.
— Allez, tu me bois ça… On trinque, hein ? Et tu ressuscites, ma p’tite star préférée ! J’ai vu ton dernier film…
— Mais, P’pé ! Il est pas encore sorti !
— Je vois pas le rapport, mon chéri ! T’es chaud, mon bébé, et tu me fais…
— …honte ?
— …honneur, mon poussin
On sirota gentiment, et un grognement se fit entendre.
— Ah ! Voilà Boréal ! C’est lui qui t’a sauvé, tu sais ?
Arnolphe alla ouvrir, et tomba nez à nez avec un superbe mec tout de cuir noir vêtu. Derrière lui grognait Boréal...
— Entrez, Monsieur !
Mais le mec resta figé. Pas longtemps : il cria soudain… et, se penchant, Arnolphe vit que Boréal lui avait mordu la fesse.
— Ah ! Ah ! Ah ! Boréal, t’es un génie ! Entre, toi !
Le mec obtempéra et ouvrit grand les yeux quand il aperçut là sa petite moto.
— Bon ! Tu commences par virer toutes tes peaux, là !
— Mais…
— Mais quoi ?
— J’ai…. euuuuh… rien en-dessous.
— Y a pas de petite fille ici, allez !
— Rrrr ! approuva Boréal.
Le mec se déloqua fissa, pour montrer une fort jolie bestiole joliment dessinée, finement musclée et de noir velue. Avec une jolie bite assez longue, quoiqu’encore molle.
— Bon ! C’est déjà ça ! fit Arnolphe. Pourquoi t’as agressé mon petit-fils ?
— Maiiis… bêla le mecton, qui la ramenait moins. Il… Il… Son…SoleX.
— T’as pas une moto, toi ?
— Ouais, Mais… c’est un collector, ça !
— Ah ! Monsieur est un connaisseur ! Mais c’est pas bien d’assommer les gens pour leur prendre leurs affaires, tu le sais, ça !
Arnolphe, dès le début de cette scène, n’avait plus l’aspect d’un vieux, nenni ! C’était un superbe et musclé quadragénaire, aspect sous lequel Raid Boy le connaissait bien. Et là, sur un jean moulant, il portait un boléro de dentelle de lin blanc… ouvert sur une superbe toison brune. Ouh !
— Bon ! Eh ben tu vas te racheter gentiment, et tu vas rendre la vie à ce gentil garçon, qui ne méritait pas ton ramponneau… (1)
— Hein ? Mais comment ?
— Tu commences par lui brouter la rondelle… il adore ça !
— Aaaaah ! cria le mecton, non, non, je fais pas ça !
— Tu mouftes pas : Boréal a faim, fit Arnolphe en montrant le lynx.
— Ouais, et j’te préviens que je commence par ton beau p’tit cul musclé, miam ! approuva Boréal.
— Oooooh… soupira le branleur, défait.
— Allez, regarde si c’est pas mignon, ça ! fit Arnolphe en désignant la fine rondelle de Raid Boy, qui avait relevé les jambes.
L’air désespéré du mec fit sourire Arnolphe, qui lui poussa la nuque vers la douce vallée de son p’tit.
Bon ! Il n’y eut pas mort d’homme, et le motard sembla trouver la chose moins pire que ça… Il eut cependant un sursaut quand il se sentit introduire un doigt dans le joli petit fondement qu’il exhibait en broutant — mais ce n’étaient pas les lubrifiants qui manquaient, dans l’officine de Pépé Arnolphe !
Et même… je peux vous confier en douce que le magicien avait mis dans sa glissante potion une petite dose d’anesthésiant… avec une touche d’excitant.
Et un mignon parfum de fraise des bois !
D’on vint que quelques minutes plus tard, ce fut carrément sa belle bite qu’Arnolphe inséra dans les blanches profondeurs du tire-laine. (2)
Lequel réa comme jamais ! (3)
— Bon ! Mon p’tit chéri, maintenant, tu la mets à ton ex-victime… et qu’ça saute !
Mais comme le mecton ne bandait pas, Boréal vint lui offrir les services de sa râpeuse de langue de grand félin, qui lui lécha délicatement les roupettes.
— Aaah ! gémit le mec… qui se mit pourtant à bander.
Arnolphe lui enduisit le kiki de sa potion magique, et le mec allait s’enfoncer en Raid Boy quand Arnolphe lui serra la queue.
— Hep ! On sait même pas ton nom !
— Euh… Sven.
— Oh ! Très chic ! Allez, fourre !
Raid Boy poussa un immense gémissement, à l’entrée du joli vit de Sven qui, poussé par les coups de reins d’Arnolphe, y alla vite franchement. Au plaisir manifeste du jeune enculé…
Où l’on frappa. La porte étant restée entrouverte, ce fut Boréal qui alla ouvrir :
— Ben qu’est-ce que vous faites là, vous ?
Car il avait sous les yeux le nommé Robert, braconnier de son état, que Jean-Loup tenait en respect du bout de son fusil — car il faisait aussi office de garde-chasse.
— C’est le vieux…
— Ho ! Ça va, oui ? grogna Robert.
— …qui a chopé deux lapins aujourd’hui. Il voulait m’acheter… Un pour aujourd’hui, et l’autre pour la prochaine fois… en prévision. Je l’ai forcé à le donner à Arnolphe.
— Joli ! fit Boréal, avec mes lapins ! Robert, tu me fais honte !
— Oh, toi, t’en rates un sur deux, alors la ramène pas ! répliqua vertement le braconnier.
— Hep ! C’est fini, là ? cria soudain Arnolphe, et se tournant vers la porte, la queue en l’air.
Les mecs furent saisis, car l’altercation ne leur avait pas permis de découvrir la petite scène de genre qui se donnait derrière Boréal.
— Bon ! Allez, tout le monde à poil !
Arnolphe saisit d’autorité les deux lapins, et les lança : ils atterrirent dans une vaste cocotte, laquelle venait précisément d’apparaître sur l’antique cuisinière... tout en se dépouillant pendant leur vol plané.
Sauf un arrière-train qui voltigea gracieusement dans les airs pour atterrir dans la gueule de Boréal.
— J’m’y ferai jamais ! soupira Robert, en ôtant son boxer de dentelle rose — il avait ses coquetteries, le braconnier... un beau mec de trente-sept ans !
— Tout le monde ! Je veux tout le monde ! hurla alors Raid Boy.
— Eh ben, c’est chaud, ici ! commenta Sven, tout en bourrant.
— Et toi, tu débordes pas comme ça, hein ? lui fit Arnolphe. Tu te feras tout le monde aussi.
— Ha ! fit le mecton, ouh !
Ainsi fut fait. Je ne saurais vous raconter les figures exécutées, et encore moins dans quel ordre. Qu’on se dise en tout cas qu’on ne lésina ni sur le coup de rein, ni sur la dose de foutre !...
Le banquet qui s’ensuivit fut… de première bourre ! Tandis que Boréal mâchouillait gentiment ses cuisses de lapin, vautré sur la commode, on picolait des bulles comme s’il en pleuvait. Surtout, ces Messieurs… observèrent avec une tendre attention les regards furtifs échangés par Raid Boy et Sven.
Et Arnolphe sorti de derrière ses fagots une bouteille de raide… dont nul ne trouva le goût. Et pour cause ! Ce n’était pas de l’alcool de fruits des bois, non ! Mais bien un genre de potion destiné à renvoyer les troupes au combat.
Boréal salua gentiment, et alla zoner dans le bois, tandis que la partouze reprenait avec frénésie. Jusqu’à point d’heure !
En guise d'épilogue, sachez que plus tard, le jeune Sven écouta les boniments d’un Raid Boy assez chaud… et se laissa entraîner sur les plateaux de tournage, où ses beautés et sa chaude fusion avec Raid Boy firent merveille… et la fortune de ces jeunes gens.
Et l’on va se ressourcer en forêt dès qu’on peut. Mieux ! On a même réussi à rendre Boréal accro aux bulles !
_______________________________
1) Ramponneau : coup de poing (argot ancien).
2) Tire-laine : voleur de grands chemins (ancien) : celui qui vous volait votre manteau de laine.
3) Incroyable ! J’ai réussi à placer le verbe réer (bramer, ou raire), normalement réservé aux mots croisés !
7. XI. 2020
Amitiés de Louklouk !