18-07-2023, 09:30 PM
Celle-ci est sur une phrasette de @bech
C'est en réalité une citation des Shadoks... ce qui ne nous rajeunit pas !
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Et Ludovic pompait, pompait !
— Il vaut mieux pomper et qu'il ne se passe rien plutôt qu'il se passe quelque-chose de pire en ne pompant pas, conclut gravement Ludovic, qui venait de conter sa soirée de la veille à son meilleur ami.
Une soirée... où il avait pompé comme un damné, d'après ses dires !— Ah oui, c'est ta nouvelle théorie de la vie, ça ? s'étrangla presque Jean-Florent à ce scabreux énoncé.
Précisons ici qu'il n'y avait que trois mois que les choses étaient claires entre eux, qui se connaissaient depuis la sixième — on était là en première année de fac : Ludovic avait enfin dit qu'il était gay, et Jean-Florent reconnu qu'il était incapable de se situer.
Ludovic supposait son ami gay, comme lui, mais trop coincé par sa vieille famille bourgeoise pour pouvoir s'accepter. Il attendrait donc que ce garçon se décidât.
Lui, depuis qu'il était à la fac, était passé à la vitesse supérieure. Vite admis à l'association gay de l'université, il en avait aussitôt connu les bonnes adresses, et son désir d'appendre avait fait le reste...
— Et d'ailleurs, tu la tires d'où, cette fumeuse théorie ?
— C'est une phrase des Shadoks, un feuilleton animé des années soixante ou septante...
— Juste entendu le nom...
— Bref, ça me convient comme ça aujourd'hui.
Jean-Florent haussa les épaules. il resta songeur... et Ludovic se demanda ce qu'il pouvait bien y avoir, derrière ce fin et racé visage qui tentait de demeurer impassible.
Est-ce que Jean-Florent aurait eu envie de pomper, lui aussi ? Ou de se faire pomper, plutôt ? Ou encore... d'être pompé par lui ? Il soupira in petto : pas de réponse à ces graves questions, et il décida de poursuivre sa chaude cavalcade avec ses nouveaux amis du club gay...
Justement, il avait un message du nommé Rémi, un de ceux qu'il avait sucés la veille... Message tout en douceur, qui suggérait une sortie ce samedi soir : pizza ou autre schnell-bouffe (le néologisme était de Ludovic, qui ne manquait pas d'idées), ces garçons devant surveiller l'étiage de leurs finances.
Ludovic alla rejoindre ce garçon dans la chambre de bonne d'iceluy. Dans l'orgie de la veille, qui n'avait consisté qu'en de baveuses sucettes, il n'avait pas fait bien attention à ce garçon, nouveau au club.
Or lorsque Rémi lui ouvrit, il fut frappé par un fait qui lui avait échappé la veille, alors que tout le monde était vautré dans tous les sens sur les antiques canapés du local : et ce fut que ce garçon ressemblait fortement à Jean-Florent, tout au moins d'allure, et de classe.
Et son attitude aussi était telle qu'on eut pût s'y tromper : car le mec était semble-t-il des plus réservés... alors que la veille il ne ménageait pas ses soupirs, ne manquant même pas d'oser de hardis commentaires...
Et dans le choix qui s'offrait à sa bouche goulue, Ludovic avait évidemment noté la beauté fine et droite de son chibre. Mais il n'avait pas souvenir que l'autre l'eût sucé. C'est précisément là-dessus que la conversation s'engagea... après qu'on eut trinqué deux ou trois fois avec une forte belge, que Ludovic avait apportée — mais Rémi en avait aussi prévu.
Enfin, le sourire vint aux lèvres de ces Messieurs, signe que la brasserie belge n'avait pas manqué son but.
— Sympa, hier soir, non ? attaqua Ludovic.
— Ouais, vraiment... mais... j'ai pas l'habitude de ça, moi, pas du tout, même !
— Choqué ?
— Oh non, non... Je me suis pas inscrit au club pour être ailleurs ! fit le mec en un adorable sourire.
— En tout cas, c'est sympa de m'avoir invité ce soir !
— En fait... je voulais avoir ton avis sur la soirée. Est-ce que... c'est toujours comme ça ?
— Non ! C'est la première depuis le début de l'année... mais si elle a plu, le président m'a dit qu'on recommencerait !
— Je voulais dire... tout le monde... touche tout le monde... mais... sans réciprocité obligatoire ?
— Ah ! Non : chacun fait ce qu'il veut. Ce n'est pas une soirée pour marier le monde, comme chez les gens huppés... On prend, on donne ou on reçoit... on s'amuse juste, rien d'autre ! Est-ce que... ce principe te gêne ?
— Non... Enfin, je sais pas encore. Je débute. Tu le gardes pour toi, s'il te plaît ?
— Bien sûr : tout ce qui est entre nous restera entre nous, Rémi !
On sirota encore, lentement... et l'on se soûla sûrement. Ludovic reprit :
— T'aurais aimé autre chose, toi ?
— Oh ! Ça... Oui, sans doute, mais... Pas osé.
— Est-ce que... t'as sucé, un peu ?
Rémi prit une belle gorgée.
— Non.
— Est-ce que... tu l'as déjà fait, au moins ?
— Non, murmura le garçon, en fermant les yeux.
Où Ludovic comprit enfin le pourquoi de l'invitation. On était assis non loin de l'autre sur le lit — pas de canapé dans une chambre de bonne ! — et Ludovic prit doucement la main de Rémi pour la porter à ses lèvres.
Il la baisa doucement, et même entreprit de la lécher ; Rémi eut un immense soupir. Il posa son verre et souffla :
— Ludovic...
— J'avais pas remarqué tes mains, hier... Ta bite est si belle que... évidemment, je n'ai vu qu'elle.
— Toi aussi, t'es beau... murmura Rémi.
Ludovic posa son autre main sur la ceinture de Rémi :
— Est-ce que... je pourrais te revoir ?
— Bien sûr...
Ainsi commença une adorable séance où Ludovic, qui n'avait pas plus d'heures de vol que ça, entreprit de donner son baptême de l'air à un Rémi qui en était à son premier quart d'heure, lui !
Et à sa première pipe, surtout. Qu'il réussit parfaitement, sous les fines indications de son coach du jour. On s'arrosa sérieusement le museau l'un après l'autre, avant de s'aller doucher... dans la petite douche du palier !
— Y a pas de meuf à l'étage, on peut y aller comme ça ! affirma Rémi.
Où l'on croisa un superbe mec qui en sortait à poil, un sportif pour ce qu'on pouvait voir, superbement découplé et fort plaisamment velu.
— Tiens, tiens ! fit-il en rigolant, mon voisin reçoit !
— Ça va, mon gros ! fit Rémi, pas content.
— Ouh ! J'dis rien, moi ! Bonjour, Monsieur !
On s'engouffra dans la douche, où Ludovic déclara :
— Super beau, ton voisin !
— Ouais, mais il se paye ma fiole tout le temps !
— Hétéro ?
— Je l'ai vu plusieurs fois avec des nanas... et même allant à la douche avec !
— Dire que ma douche est dans ma carrée ! soupira Ludovic, faisant une grimace qui fit sourire Rémi.
Ludovic accepta de passer la soirée avec Rémi, et après qu'on eut été partager une pizza dans le quartier, et malgré l'exiguïté du lit de Rémi, il accepta d'y rester...
Il faut dire que l'ambiance était du dernier tendre... Au matin, après une énième pipe, Ludovic regarda les messages de Jean-Florent... qui étaient nombreux. Il prit congé d'un Rémi un peu ému... et le baiser bavouilleux qui scella les promesses de revoyure lui sembla plein d'avenir.
Il venait de claquer la porte de la chambrette et de s'engager dans l'escalier quand il tomba sur le joli voisin.
— Tiens ! L'ami de mon voisin ! Bien dormi ? Ho ! Moi, c'est Marc... Toi ?
— Euh... Ludovic.
— Tu peux me dire, je dirai rien à ton pote ! Content de voir enfin quelqu'un chez lui ! Viens on descend.
Ludovic suivit le mec jusqu'en bas, et l'autre reprit :
— Tu dois te demander de quoi je me mêle... En fait, je vois tous les jours ce mec, qui m'a l'air si triste... et si seul, alors qu'il est super beau !
— Mais... fit Ludovic, décontenancé.
— Je sais rien, et ça me regarde pas, mais... t'as l'air gentil, toi... Pourvu que vous deveniez au moins amis !
Ludovic considéra le mec... qui était une réelle beauté, oh ! bien loin de celles, fines et élégantes, de Rémi, ou de Jean-Florent. Un mec à la virilité à la fois rayonnante et douce... et troublante, oui ! Qui lui fila ses coordonnées, avec prière de l'appeler au plus vite : il avait encore « des choses à lui dire... »
Formule qui intrigua hautement un Ludovic un peu secoué par la précipitation des choses depuis cette soirée délirante au club ! Que pouvait bien lui vouloir cet hétéro... super sexy ?
Il appela aussitôt Jean-Florent — il était à peine midi, ce dimanche. Et alla le rejoindre chez lui. Compte tenu de la situation de sa famille, ce jeune homme vivait chez ses parents, dans un petit hôtel de la fin du XIXème, où il occupait tout le deuxième étage, étant fils unique.
Là, Ludovic fut frappé par la ressemblance qu'il affichait avec Rémi... et il se dit ce qu'il n'avait jamais voulu se dire : et pourquoi pas Jean-Florent ?
— Essayé de te joindre toute la soirée... attaqua Jean-Florent, t'avais encore la bouche tellement pleine que tu pouvait pas répondre ?
— Oui... et non. En fait... j'ai revu un mec du club et... j'ai passé la soirée avec lui. Et la nuit.
— Ah ! lâcha Jean-Florent, surpris. Donc...
— Donc rien encore. Mais c'est génial, de dormir avec un mec... Ma première fois !
— Un... début d'histoire...? demanda Ludovic en regardant ailleurs.
— Je sais pas Un début pour moi, en tout cas.
— T'as... de la chance, Ludo, murmura Jean-Florent après un petit silence.
Quelque chose poignit alors la poitrine de Ludovic : il eut conscience de la détresse de son ami. Et il osa :
— T'aimerais, des moments comme ça ?
— Ben... vu la gueule que tu fais quand t'en reviens, oui !
— Oh, Jean-Florent ! On en parle, tu veux ?
— Je sais pas ce que je veux... tu le sais bien !
— Tu m'offres un coup à boire ? On est tranquilles, là — la maison était vide jusqu'au lendemain — et on pourra se dire des trucs... si tu veux.
— Oui. Des bulles... J'en ai toujours dans mon frigo... ordre de mon père... et je les offre jamais à personne !...
— À moi d'abord, et après on trouvera ! fit gaiement Ludovic.
Jean-Florent finit par retrouver le sourire... qu'il avait aussi doux que celui de Rémi, songea Ludovic. On picola gentiment, et Ludovic se sentit bientôt dans les mêmes dispositions qu'avec le fin Rémi... Il banda donc fermement.
— C'est les bulles qui te font cet effet ? demanda en souriant un Jean-Florent un peu parti, et alors que Ludovic se malaxait ostensiblement le paquet.
— Non, c'est de parler de cul... et d'être avec toi, surtout.
— Moi ? Mais...
— T'es beau, Jean-Florent, tu ressembles à mon pote... en plus fin et... t'es beau, oui !
On était face à face dans de légers crapauds Louis XVI, et l'on se regardait louchement. Ludovic montra du menton le petit sofa qui était là, et se leva, suivi par Jean-Florent. Où il se mit à raconter, tout doucement, ses pratiques avec Rémi...
Comme lui, Jean-Florent se caressait, non sans boire, et reboire les bulles de Papa... S'il avait su, çui-là !
— Pourquoi on fait ça ?... souffla-t-il enfin.
— Ben... on est tous les deux... et on a envie, non ?
Jean-Florent renversa la tête, et Ludovic vint lui mettre la main au bon endroit, provoquant un immense soupir. La suite fut délicate, au vouloir d'un Ludovic qui y alla en douceur. Il ne fut pas déçu : car la quéquette de son ami était un fort joli morceau, et lui qui se renseignait depuis peu sur ce sujet en fut vite convaincu. L'ayant prise en bouche, il s'en crut plus ivre encore que des bulles du Vieux !
Jean-Florent ne fut pas en reste, qui, lorsqu'on fut nu sur son joli tapis, pompa avec une ardeur qui étonna Ludovic, en le faisant sourire.
— T'es pas obligé, Jean-Flo' ! Mais moi, je vais boire ton p'tit jus direct !
Jean-Florent en fit autant, peu après, et s'en trouva tout épaté. On se sourit, emprunté, et Ludovic voulut savoir :
— Ouais, excitant... Bon, oui, super, même !
— Prêt à recommencer ?
— Oh oui !...
Mais Ludovic était déjà à l'étape suivante : il gambergeait sur un coup fumant. Ce qui ne l'exonérait pas de faire le tri dans les milliers de pensées qui l'assaillaient maintenant !
Quittant Jean-Florent, il appela le beau Marc, voisin de Rémi, qui lui déballa tout de go :
— Je pense être bi, et j'aimerais te connaître... si tu veux.
Ça avait le mérite d'être précis, ça ! Il convoqua le garçon chez lui, et quand iceluy parut, vers sept heures, il était tout émoustillé. Allez ! On ouvrit les bulles apportées par Marc, et l'on ne tarda pas à se déloquer... au motif qu'on s'était rencontré à poil ! Les choses ne traînèrent pas... et Ludovic fut de sa troisième initiation en trois jours ! Sauf que, contrairement aux pensées des Shadoks, il semblait bien que ces pompages-ci allaient donner quelque chose...
— Envie de coller ton voisin dans les bras de mon pote, déclara-t-il quand on se fut débordé sur le museau.
— Merci pour eux ! Mais... et toi ?
— Disons que je rêve ailleurs... Et puis ces deux-là se ressemblent trop pour se rater ! Je verrais bien... chez Jean-Florent qui est grandement logé, un genre de partie à quatre... si tu veux en être... et advienne que pourra !
— Ouais, super ! Mais... qui toucherait quoi ?
— Tout le monde touchera le gros lot, si ça marche !
Marc explosa de rire, et se saisit vivement de Ludovic pour lui administrer un baiser des plus bavouilleux : une première.
On continua sur ce mode, non sans mettre au point l'infernale machination. Ludovic savait désormais disposer de Jean-Florent, et il ne doutait guère que cet élégant jeune homme fût séduit par la finesse de Rémi. Lui se réservait les charmes plus velus, et partant plus virils, du beau Marc...
Il fallut attendre une absence des parents de Jean-Florent ; entre-temps, Ludovic pompa à tout va, pendant une quinzaine... Plus une minute à lui ! Il avait aussi commencé à se faire habituer le petit trou à des exercices de grandes personnes... et quand le grand soir arriva, il était prêt.
Il avait prévu de soûler les plus réservés... Marc et lui n'ayant plus besoin de ça ! Succès sur toute la ligne : on pompa comme des damnés, avant qu'il se fît défoncer, par Jean-Florent d'abord, puis par les deux autres. La fin était prévue : tout le monde toucha le gros lot.
18. VII. 2023
Amitiés de Louklouk !