Étonnant voisin
Martin n'y allait pas par quatre chemins, quand il niquait : fallait que ça sorte, et vite ! Non qu'il fût éjaculateur précoce, mais il n'aimait pas attendre...
Sa chambre donnait sur la cour, à douze mètres de l'appartement d'en face, libre depuis des mois... et en ce début d'août caniculaire, il baisait la fenêtre grand ouverte. Lui seul aurait d'ailleurs été visible, car il prenait la fillette en levrette.Or à ce moment de l'après-midi, un samedi, il tourna la tête sans savoir pourquoi... pour tomber sur un grand type que se branlait en le regardant, de l'autre côté de la cour !
Furieux, il décula... montrant son beau vit luisant à l'autre qui leva le pouce en lui faisant un grand sourire ; Martin lui fit un doigt d'honneur bien senti... et à sa stupéfaction, l'autre lui montra son cul en lui indiquant sa rondelle de l'index !
Stupéfait, il resta baba une seconde puis repoussa violemment la fenêtre, et reprit sa chevauchée, d'autant plus vivement que l'interruption l'avait énervé.
Après la douche, il papota quelques minutes avec la donzelle... mais pas trop longtemps, c'était pas son genre ! Revenant à sa chambre, il alla ouvrir pour aérer : ça sentait le phacochère amoureux, là-dedans !
Il avait oublié le voisin... qui passait justement devant sa fenêtre, la queue en l'air, et qui lui fit un geste d'amitié, avec un sourire... Martin haussa les épaules et allait se retourner quand l'autre saisit un bermuda rouge vif et le lui montra.
Mais il tourna le dos, décidément exaspéré par ce voyeur inattendu. Oh ! C'est pas qu'il était pudique, le Martin, qui était un genre de bête prête à monter tout ce qui se présentait, et n'importe où... Mais ça lui déplaisait d'avoir été surpris chez lui, allez savoir pourquoi !
Un temps plus tard, il dut aller faire une course, et il allait rentrer chez lui quand il entendit une porte s'ouvrir : celle en vis-à-vis, de l'autre côté du palier (à quelques mètres, car il y avait un autre appartement entre les deux)... Il tomba sur un mec en bermuda rouge... Ciel ! Le voisin mateur !
— Hello ! Bonjour... Moi c'est Florian, et je suis là pour trois mois. Je voulais vous dire... changez rien à vos habitudes... j'en ferai sans doute autant, voyez !
— Euh... fit Martin, désarçonné. Moi... Martin.
— On se tutoie ? Je fais un stage en entreprise.
Martin dut dire où il bossait et l'on se sépara. Il avait l'air sympa comme tout, ce mec, qui avait donc son âge, vingt-deux ans, grand type fin et un peu plus grand que lui... et rudement bien monté, d'après ce qu'il avait vu !
Bon ! Son énervement retomba... mais il se demanda s'il recommencerait à niquer la fenêtre ouverte. La canicule, son excitation... et les désirs de ces dames eurent raison de ses scrupules, et dès le lendemain matin, il défonçait la jeune Marinette, une drôlesse qui l'avait pompé quasiment devant la fenêtre... alors que Martin voyait son voisin passer et repasser, la queue en l'air, mais l'air occupé...
Mais ce dimanche n'était pas fini, pout Martin, car vers une heure et demie, alors qu'il venait de faire une petite sieste après que Marinette lui eut soigneusement vidé les organes, il jeta un œil en face... pour y voir une joyeuse société... à poil. Filles et garçons, verres et petits fours en main. Au moins une dizaine de personnes !
Nul ne se préoccupa de lui, d'ailleurs, et l'ambiance semblait être joyeuse. Il resta un petit temps à regarder, songeur... car cela mettait en évidence sa propre solitude : il baisait, oui, mais à toute vitesse, et sans jamais vouloir autre chose que fourrer un bon coup... quand plus d'une n'aurait pas détesté de tendres prolongations...
Il avait la trouille de s'attacher, ce mecton... alors que mainte et mainte lui avait fait comprendre que... Car c'était un beau mec que ce Martin-là : assez grand, brun à l'œil noisette, fort joliment baraqué (il s'entretenait soigneusement), il était bien proportionné, et délicatement velu. Et souriant, aussi !
Et assez bien équipé pour faire gémir ces dames qui n'en voulaient... Il avait laissé sa fenêtre ouverte, et avait été regarder la télé dans son petit salon. Lorsqu'il eut la curiosité de revenir à sa chambre, il eut un sursaut. Il était plus de cinq heures, et il ne restait en face que trois couples, deux de garçons, et un de nanas... qui dansaient un slow.
Ha ! Il ne s'attendait pas à ça, le Martin, et lui qui se croyait libéré, il dut reconnaître que cette configuration le surprenait grandement !
De plus... son voisin était dans les bras d'un noir encore plus grand que lui et paraissant taillé en armoire à glace...
Sidéré, il se recula alors que Florian regardait vers lui... qui l'avait sûrement vu ! Il songea, Martin, lui qui refusait généralement de se poser les questions les plus simples !
Mais il ne voulut pas paraître reculer, et laissa sa fenêtre ouverte, et passa et repassa devant, ne serait-ce que que s'assurer de ce qu'il avait vu. À un moment, il vit les deux filles, rhabillées, faire la bise aux garçons. Il alla à sa porte d'entrée mater par l'œilleton...
Mais cinq minutes plus tard, on sonnait... et c'était Florian, dans son bermuda rouge.
— T'as des trucs à faire, là ? Je reste avec trois potes, et on n'a pas fini toutes les bulles... Tu viens déconner avec nous ?
Coincé, Martin fut bien incapable de refuser, et il suivit Florian. Dans l'entrée d'iceluy, il dut virer son bermuda, comme Florian le fit du sien, et l'on passa à la chambre où trois mecs papotaient, flûte en main.
Le grand noir susnommé, Célestin, un long rouquin, Adolphe, et un brunet velu et bien musclé, Victor. Martin se retrouva vite fait avec une flûte en main — il ne crachait pas sur l'alcool, çui-là ! — et coincé sur le petit canapé entre le rouquin et le p'tit brun.
Et l'on jabota comme de vieux amis... On échangea sur le boulot, sur tout et rien, et sans jamais oublier de rire, car ces mecs-là étaient de vrais rigouillards, à commencer par Florian. Et ce fut le cœur léger que Martin sortit de là, en même temps que Victor et Adolphe.
Sur le pas de la porte, Florian lui souffla à l'oreille :
— Éteins ta chambre : si tu veux du spectacle, Célestin reste avec moi, ce soir... Chut !
Sidéré, Martin se laissa faire deux bises par Florian et se rentra. Eh ben ! V'là un mois d'août qu'allait carrément semer le Réchauffement, à ce rythme-là !
Et il fit ce que suggéré. Et même... il se munit du kérosène nécessaire pour ne pas rater une longue traversée !
Où il ne fut pas déçu ! Car l'ambiance fut immédiatement chaude, en face. Bien qu'il ne fît pas encore nuit, loin de là, Florian avait tout allumé, aussi le spectateur ne pouvait-il rien rater...
Où il vit ces Messieurs s'embrasser (ce qu'il avait déjà pu voir chez Florian), puis se sucer, puis se lécher, puis... se démonter l'un l'autre avec une belle ardeur.
Martin n'en avait jamais tant vu, lui qui ne matait que des films hétéros ! Et il se palucha comme jamais, pensez ! À s'en faire fondre le mandrin. Qui résista, notez... il en avait vu d'autres !
Bref il jouit comme rarement tout seul. Au matin du lundi, il vit Célestin, le vit bien roide, lui faire un signe... Mais ce garçon s'habilla et s'en fut.
Deux minutes plus tard, Florian toquait chez lui.
— Alors ?
Martin ne répondit pas et proposa un café. Accepté.
— Pourquoi t'as fait ça ?
— Ben... j't'ai bien maté, alors c'était la moindre des choses, non ? Mais je sais pas si t'as aimé, en revanche !
— Euh... Ben si. Pas dans mes habitudes, m'enfin... Oui. Tu... fais ça souvent ?
— Des brunchs naturistes, oui... et je vais continuer... si ça te choque pas ! Là, y avait que du gay, mais mes potes de la boîte m'ont affirmé dégoter de la meuf hétérote sans problème, si tu veux !
Martin regarda Florian, épaté. Un phénomène, ce mec-là !
— Comment tu le trouves, Célestin ?
— Euh... une rude bestiole, non ?
— T'as vu sa queue... Ça te ramone à fond, ça !
— T'avais pas l'air... désespéré !
— Ça non ! Je l'adore... Au fait... t'es pas trop choqué par... les gays ?
Martin sourit gentiment :
— Tu sais, quand on est du cul, comme moi, on a plutôt les idées larges ! Dommage que tes copines soient lesbiennes, parce que...
— Ouais, mignons petits seins, hein ?
On ne s'attarda pas : lundi, y avait boulot ! Mais on avait échangé son numéro de téléphone... Ce soir, Martin avait un p'tit coup... et il promit à Florian de le laisser voir...
Ainsi commença une bizarre relation de voisinage, faite d'exhibitionnisme et de voyeurisme entremêlés.
Florian recevait Célestin le lendemain, et zou ! Cela dura deux semaines. Or ce vendredi soir, Martin reçut cet appel :
— Célestin me fait faux bond. Tu niques, ce soir ?
— Pareil, faux-bond...
— Youpi ! Tu viens te soûler avec moi pour oublier ?
Florian semblait avoir été conçu dans un tonneau de Saumur, car chez lui, on nageait littéralement dans les bulles... et Martin adorait ça. Et alors qu'on était un peu pété :
— Qu'est-ce que tu penses de la queue de Célestin ?
— Un super morcif, oui ! Mais t'as vraiment l'air d'apprécier, à ce que je mate !
— Ouais, j'l'adore... m'enfin, j'aimerais bien me faire une opinion des autres...
— T'as plein de potes gays !
— J'voudrais prendre une queue hétérote, pour une fois...
— Oh... si tu penses à moi... je m'en sens pas capable...
— Tu bandes pas, quand on te suce ?
— Oh si, si... Mais...
Florian se pencha sur la quéquette à Martin et l'emboucha délicatement... et se mit à pomper avec science et douceur... au grand soupir de Martin. La suite fut ce qu'en espérait Florian : il dirigea le rude vit de son voisin vers son avide rondelle... Et ledit voisin, qui affirmait lui-même aimer le cul, s'y déchaîna sans qu'on eût besoin de l'en prier.
Ah ! La belle séance que cette cavalcade-là !
Au sortir de laquelle on se retrouva étroitement enlacés. Et soupirant tout haut !
— Première fois que je nique un mec... souffla Martin.
— Mon premier hétéro...
— Mais... on fait quoi, maintenant ?
— On s'amuse quand on a envie, tiens !
— Mais.... Célestin ?
— Je sais pas tout. Entre nous, on peut aller voir ailleurs, à condition de se le dire... et il m'a suggéré... toi. Mais... il m'a aussi dit... que tu lui plaisais. Alors si sa grosse bébête te tente... je peux te préparer gentiment !
— Oh... soupira Martin. Tu me laisses réfléchir à tout ça ?
On se sépara, non sans gestes de tendresse, et Martin rentra bien décomposé : ces histoires de cul, mêlées avec des histoires gay le dépassaient un peu... Il finit par s'endormir, mais combien de rêves contradictoires ne fit-il pas !
Au matin du samedi, il trouva ce message : « On brunche tous les deux, ou je convoque de la queue et de la chatte? »
« On commence à deux, et si vraiment t'es insupportable... » répondit-il... le cœur battant. Il l'avait encore en sonnant chez Florian. Qui le reçut avec son habituelle légèreté, et son craquant sourire.
— Plus je te regarde, et plus j'te trouve beau, Martin.
— Obsédé !
— Pas ma faute si t'as une des plus belles queues de l'ouest européen !
— Et l'incomparable Célestin ?
— Il est des Antilles.
— Ce qui n'empêche rien, ah ! ah !
Derechef, Martin céda à la succion de Florian, et derechef il le niqua dans les grandes largeurs... Peu après, Célestin appela, et on le fit venir.
— Chaude ambiance, ici, non ? déclara-t-il en entrant.
— Oui... Mais Martin se demandait s'il n'allait pas te sucer, un peu...
— Euh... fit un Martin rougissant, qui n'y avait songé mie.
— Oh, c'est vrai, Martin ? fit alors Célestin en un immense et rayonnant sourire. Oh ! J'te le fais aussi, bien sûr ! Oui !
Et le superbe Antillais de plonger sur la bite d'un Martin qui se décida, sur les muets encouragements de Florian, à aller happer le long vit de ce garçon.
Il faut dire ici que jamais Martin n'avait sucé... mais il dut constater que ceci n'était pas une épreuve... malgré l'étendue du chibre antillais.
— Vous avez l'intention de vous jouir dans la bouche l'un de l'autre ? demanda enfin Florian, trouvant le temps long.
— Et où, alors ? fit Célestin, rieur.
— Dans le cul du patron, connard !
On pouffa, et ces mectons vinrent enculer vivement un Florian aux anges... au point qu'il voulut essayer la double pénétration... avec succès. Et il jouit dans la bouche d'un Célestin qui lui reversa son petit jus sur le museau, invitant Martin à venir l'y lécher avec lui...
Après la douche commune, et un joli temps de tendresse alanguie, Célestin dut partir, et Florian retint Martin.
— Merci, Martin, dit-il après un petit silence gêné. Merci de tout ce que t'as fait. J'avais évidemment rien demandé à Célestin mais... tu le connais, maintenant : on peut rien lui refuser.
— Tu l'aimes ?
— Oui... Non... Je sais pas vraiment. T'es là, toi aussi.
— Mais je suis hétéro.
— Oh... pas une raison pour pas t'aimer !...
Silence, et l'on s'embrassa fort amoureusement. La suite fut un peu étrange : ces trois garçons se revirent dès le lendemain, et le lendemain du lendemain... Martin y rayonnait, sous l'œil intéressé des deux autres. Et nul ne savait ce qu'il fallait en penser...
Or une semaine plus tard, le nommé Victor appela... comme ça. Il se fit vite prier, et s'engagea une mignonne soirée, où les muscles velus de noir du joli Victor parurent plaire grandement à un Martin qui n'était plus la chochotte qu'on avait connue... Ce joli monde se mélangea gracieusement... avant que Martin demandât muettement aux deux autres l'autorisation de mener Victor chez lui.
— Il est casé, tu crois ? demanda Florian à Célestin.
— Non, mais maintenant... il sait qu'il aime les mecs.
— Et toi, t'aimes quoi ?
— Toi, pourquoi ?
— Pour rien... J'étais en train de me dire la même chose à ton endroit... et ton envers, tes côtés et le reste...
— Ouf ! Ça fait du monde, tout, ça ! Mais on va assurer !
On assura, effectivement, des deux côtés du palier. Et l'on se mate sans vergogne de part et d'autre de la cour, désormais...
9. VIII. 2023
Amitiés de Louklouk !