19-12-2021, 11:12 PM
Hello !
La dernière... mais pas la dernière !
Phrasette d'un ami.
Il me semble que les notes ne sont pas importées ici, désolé !
Un peu de tune et plein d'amour
[glow=red,2,300]
Il s'en est fallu de peu pour qu'il refusât de se faire traiter de chienne[/glow]... mais il se souvint juste à temps que son avenir immédiat pouvait dépendre de ce genre de détails... qui précisément n'en étaient pas, céans !
C'est que le jeune Kévin avait des principes, en matière de bonnes manières ! Et il avait failli oublier qu'il était justement là pour se faire traiter ainsi.
Manquant cruellement de pécune,1 il s'était laissé convaincre par son pote Bertrand de se lancer dans la galanterie.... Savoir : des rapports tarifés. Bertrand et lui n'avaient jamais rien fait ensemble, depuis la troisième où ils avaient copiné, jusqu'à devenir présentement amis. Et même... ils ne s'étaient jamais vus à poil ! Même aux vestiaires du collège et du lycée, où chacun préservait si jalousement sa pudeur !... Sauf évidemment les grands branleurs qui faisaient du sport ailleurs... et que les minets craintifs mataient en douce, et en rougissant...
Bref, là, Bertrand avait convaincu Kévin que le seul moyen de se faire de la tune était de se faire tirer par des mecs friqués : jusque là, tout le monde comprend.
Surtout, ce qui avait décidé Kévin était que Bertrand fréquentait un cercle de gentlemen (comme il disait), des mecs hétéros et mariés... mais qui aimaient les garçons. Ça payait bien, et ça baisait gentiment... La classe, quoi !
Certes, il fallait parfois se soumettre à quelques petites exigences... mais rien de choquant, avait affirmé Bertrand.
— Y font ça en public, ou en privé ? avait demandé Kévin.
— Ça dépend de ta gueule, de ton cul... et de qui paye !
— Me faire baiser devant toi, quand même...
— Oh ! Si tu viens, tu me verras aussi. J'espère que ça te dégoûte pas !
— Non, non ! fit Kévin avec le sourire.
C'est qu'il avait dès longtemps imaginé des trucs avec son ami... mais jamais les rêves n'avaient pu aller jusqu'à la réalité. Or donc, ce soir était le grand soir : il venait d'être présenté au conseil de cette louche association, composée de quadragénaires, tout au plus. De fort jolis mecs, d'ailleurs, bien élevés et bourrés de fric, selon Bertrand.
Bien sûr, il y avait des garanties à donner : ces Messieurs tenaient à leur anonymat. On prit donc d'abord des photos du fin Kévin, seul, et en compagnie... Elles serviraient de gage.
Puis il fut choisi par un joli mec brun et finement velu, qui avait posé avec lui, d'où sa nudité, et qui lui dit, une fois qu'on fut dans une chambrette — la chose publique ne serait pas pour ce soir, donc ! — :
— T'es un joli p'tit garçon, toi ! Si tu fais ce que je veux... tu ne le regretteras pas.
— Je débute, Monsieur !
— Tu m'appelles Rodolphe. Ça te dit, de me faire l'amour ?
— C'est pas toi, qui veux me le faire ?
— Ah ! Ah ! Ici, on fait ce qu'on veut. T'es adorable, mec. Tu vas me faire l'amour, et je te niquerai aussi.
Le mec n'avait pas quarante ans ; fin et joliment dessiné, il disposait d'une fort agréable poilure, et il s'avéra tout de suite des plus délicats ; il plut aussitôt à Kévin... en le rassurant.
— D'abord, tu te mets à quatre pattes, et tu m'ouvres bien ton cul... Ouais, comme ça... Tu m'as l'air d'une bonne petite chienne, toi, bien que tu débutes... Tu dois aimer te faire défoncer, hein ?
— Mais...
— Chut ! Je te paye aussi pour me faire rêver, hein ? Alors tu fermes ta gueule, et tu ouvres ton p'tit cul de chienne bien gentille !
Ouf, le mec ne l'avait pas jeté ! Car il avait bien été instruit qu'il ne devait se rebeller en aucune façon, sauf à se faire vider promptement !
Il sentit soudain un truc qu'on ne lui avait jamais fait, encore qu'il se fût fait niquer nombre de fois : le mec lui léchait le cul. Et bien, encore !
Où il comprit qu'il aurait à le faire aussi... Mais bon ! Il était déterminé, et surtout, ce mec était tout sauf répugnant.
Or donc, ce qu'il attendait arriva :
— Tu me bouffes la chatte, bébé, et tu me la mets sauvage !
Ainsi fut fait. Et ma foi, Kévin était fort excité, qui y alla de bon cœur. Encore qu'il lui fût interdit de jouir. Puis il dut se faire défoncer par la longue épée de Rodolphe... ce qui ne lui fut pas une épreuve.
— Oh p'tain, beugla le mec en donnant son dernier coup de reins, p'tain, tu m'excites, petite chienne !
Juste après, Kévin se fit sucer derechef, étant prié de gicler sur la gueule de son client, qui l'obligea à venir récupérer son foutre de la langue, et en profita our l'embrasser goulument.
Une fois calmé, Rodolphe commanda une demi-bouteille de champagne, et l'on trinqua gentiment enlacés.
— T'a juré de fermer ta gueule, en entrant ici. Je suis marié, avec un fils et une fille dans tes âges... Tu me fais penser beaucoup à mon p'tit con de fils.
— Pourquoi « p'tit con » ?
— Il te ressemble... Il est beau, quoi... et fait comme s'il ne le savait pas. Je crois qu'il m'aguiche...
— Mais t'en es pas sûr ?
— Non. Je sais même pas s'il est gay. Il a des tas de copines et de copains, et impossible de savoir qui couche avec qui !
— Qu'est-ce qui te préoccupe, alors ?
— Oh, je sens la leçon venir !
— Je la ferme.
— Non, justement, dis-moi ce que tu penses... ma p'tite chienne !
— Drôle que je te fasse penser à ton fils... et que tu me traites de chienne...
Rodolphe accusa le coup. Il respira un grand coup.
— Sans doute pour... avoir affaire à une petite pute, sans te vexer, et pas à l'image de mon fils...
— Bon, je comprends. Mais... c'est quand même avec lui que tu imaginais faire l'amour.
— Ouais... Tu me méprises, hein ?
— Le client est roi !
— Arrête ça.
Rodolphe regarda lors Kévin dans les yeux, et s'approcha pour l'embrasser. Kévin se laissa faire : ce mec était sexy en diable... et c'était son premier client : pas de gaffe en vue !
— J'ai dit des conneries... Je baiserai pas mon fils. Toi, oui. Tu sais qu'on peut réserver des garçons, ici... Je voudrais le faire pour toi... sauf si tu n'en as pas envie.
Où Kévin eut soudain l'intuition du langage d'une vraie pute :
— J'aime ta gueule, j'aime ta queue, j'aime comment tu me parles... et j'aime te faire plaisir.
— Oh, j'te crois pas trop, sur tout ça ! T'apprends vite le métier, à ce que je vois ! Mais bon... je vais pas te rater...
— Pardon ?
— Au moment de payer.
— Je disais pas ça pour ça... objecta Kévin.
— Bien sûr que si, puisque c'est ton moyen de vivre. Tu en vivra mieux si tu acceptes que je te retienne... pour moi seul... pour les semaines ou mois à venir.
— C'est que...
— Je sais : tu peux être ici tous les jours... Alors je te propose, les jours où tu y seras et moi pas, de te payer... pour que tu n'ailles pas avec les autres.
— Mais... fit Kévin, déstabilisé.
— Réfléchis, et trinquons. Et donne-moi encore ton adorable p'tit trou à bouffer, il est trop bon !
Drôle de première fois, pour le débutant !
Il marchait un peu sur la tête, Kévin, en sortant de là ! Rentré chez lui, il eut un appel de son pote :
— Dis-moi tout !
Mais Kévin ne dit pas tout, justement. Car il eut soudain conscience que le mec Rodolphe n'était sans doute pas le client idéal de ce curieux cercle ; il décida de l'épargner, avant d'en savoir plus long.
En vérité, cette première et inattendue séance l'avait un peu secoué, et il se demanda s'il y retournerait, au Cercle... quand bien Rodolphe lui avait proposé de payer ses propres absences...
Bertrand, lui, ce jour-là en avait pris plein le cul, et les fouilles : entendez qu'il s'était rempli les deux, et qu'il était bien content. Et il encouragea Kévin à continuer...
Kévin eut du mal à dormir, comme bien l'on pense ; il se demandait à quoi pouvait bien ressembler ce mecton dont il était l'ersatz... À lui, évidemment, mais... Oh, que c'était louche, tout ça ! Et surtout, il se demanda s'il allait poursuivre cette étrange carrière, pognon ou pas.
Il avait donné son numéro à Rodolphe, qui l'appela dès le lendemain midi :
— Tu m'oublies, si je t'ai choqué...
— Non ! Et... c'est pas pour le fric !
— T'en as besoin, pourtant.
— Oh...
— On se voit au Cercle ce soir ?
On se vit au Cercle, ce soir-là. Où il y eut une nouveauté : Rodolphe proposa une réunion à trois. Ce que Kévin ne pouvait évidemment refuser. L'autre était un grand noir fin mais fort joliment dessiné... et d'une beauté rayonnante, et fortement engageante.
— P'tain, c'est vrai qu'y ressemble à ton ptit con, ce minet ! déclara d'emblée le mec, nommé Georges.
Où Kévin comprit que ce mec connaissait le fils de Rodolphe, et qu'il fantasmait sur lui, aussi... Décidément, il devait être drôlement beau, ce minet !
Kévin fit le boulot avec une admirable conscience, qui lui valut des compliments de l'autre... et des écus supplémentaires.
Bertrand le complimenta, au sortir de la soirée, mais derechef, Kévin resta sur sa réserve. Sauf que désormais, il avait aussi en poche la carte du beau Georges... que Rodolphe l'autorisait à voir aussi, au Cercle ou ailleurs.
Ouh ! Ça commençait à s'emballer, ces histoires-là ! Et pourtant... Bertrand lui affirma, sans rien savoir, que vite, il serait assailli de demandes, en tant que petit nouveau, et joli garçon... Ce qui ne manqua pas. Mais Kévin objecta de son statut de « réservé » pour tout refuser... ce qui fit monter les enchères. Ah ! La loi du marché !
Après deux semaines de ce jeu-là, tandis qu'il s'était fait baiser souvent par Rodolphe et parfois aussi par son pote noir, Kévin eut un message bizarre : « Appelez-moi... [à ce numéro]. Important, vraiment ». Surpris, Kévin appela, sans en parler à Bertrand. Il ne fut pas déçu :
— Je suis Vincent... le fils de Rodolphe. Je voudrais...
— Oui.
Le mec fut rapide et clair : il voulait rencontrer l'amant de son père — il expliquerait comment il l'avait découvert — et seulement causer, causer... Kévin sentit au bout du fil un garçon désemparé au dernier degré et il accepta aussitôt : Vincent s'annonça chez lui une petite demi-heure plus tard. Effectivement, ce jeune homme lui ressemblait, au moins dans la forme générale.
Extrêmement ému, le garçon semblait au bord des larmes, quand il entra chez Kévin. Heureusement qu'iceluy avait des bulles ! On trinqua donc, et le garçon s'apaisa... avant de tout déballer : c'était lui qui avait présenté à son père Georges, le patron d'une petite salle de gym où il allait. Et qui le draguait. Il sentait que son père n'était pas heureux en ménage — le couple en était à envisager le divorce — et il avait perçu aussi que le beau Georges s'intéressait à son père... qui s'intéressait à lui-même, aussi.
— Tu veux faire quoi, là ? demanda Kévin.
— Qu'y baisent ensemble, et qu'y m'oublient !
— Je t'aide, si tu veux, dit Kévin, sérieux. Promis !
Désormais investi d'une mission supérieure, Kévin se donna sans compter lors de la séance suivante... où il avait suggéré la présence de Georges. Et où il osa :
— Pourquoi vous êtes pas ensemble, vous deux ?
— Pas prévu, pourquoi ? demanda Georges.
— Je vois bien ça, moi... Deux beaux mecs comme vous... Vous avez jamais baisé ensemble ?
On resta coi, et Kévin sut avoir marqué un point.
— On est trop vieux pour toi ? demanda Georges.
— Vous êtes superbes tous les deux, et vous le savez, mais... vous vous êtes regardés, en face... avec un sourire ?
Silence subit, céans !
— T'es un p'tit con, dit calmement Rodolphe.
— Mais y dit pas que des conneries, ajouta Georges.
Nouveau petit silence, et Rodolphe déclara la séance close. On se sépara un peu froidement, mais... Kévin avait le numéro de Georges. « Si tu veux causer...? » demanda un message de Georges. Et comment qu'il voulut, Kévin !
Où les choses furent... chaudes. Une superbe séance de baise se termina par une longue conversation. Où Kévin apprit que le beau Georges en pinçait sérieusement pour son ami Rodolphe... ce qu'il savait déjà, évidemment.
Sans préambule, il déclara à Rodolphe, lors de leur rencontre suivante :
— J'adore quand tu me la mets, bébé ! Tu la mets pas à Georges ?
— Et pourquoi ?
— Tu sais bien qu'il t'aime... et tu vois comme il est, lui !
— Oh ! Ce que tu me dis, là ! T'es gonflé, toi !
— Je... rien. Toi, tu... Aime celui qui t'aime, Rodolphe. Tu me baises quand tu veux... et lui, il t'aime !
Rodolphe se redressa soudain et quitta Kévin sans dire autre mot. Kévin haussa les épaules. « Merci ! » lui écrivit Vincent peu après, qu'il avait tenu au courant.
Les jours suivants furent incertains. Nul n'eut plus de nouvelles d'aucun. Mais Vincent appela Kévin, et l'on se vit aussitôt. Moment d'émotion, d'ailleurs. Et après que le garçon eut dit comment il avait découvert les activités de son père, on parla, longtemps. Mais il fallut encore des semaines pour que les choses se décantassent. Un jour, Vincent déclara :
— J'comprends pourquoi mon père a craqué sur toi !
— Et j'comprends aussi pourquoi il craque sur toi.
— Kévin ?
La suite fut douce, comme vous l'espérez. La fusion de ces minets fut immédiate au physique comme au mental. Il resta que... Bertrand parut désemparé de ce soudain emballement : où Kévin comprit que, peut-être, son ami était peut-être un peu plus qu'un ami. Il résolut de lui parler à cœur ouvert... et cette conversation se termina en une douce et tendre étreinte, d'où il ressortit que Bertrand fut libéré de ses vieux désirs et put envisager son avenir plus librement.
Et les vieux ne tardèrent pas à comprendre ce qui leur restait à faire... On apprend d'ailleurs ces jours-ci qu'ils ont décidé de se marier dès que possible. Ouf !
19. XII. 2021
La dernière... mais pas la dernière !
Phrasette d'un ami.
Il me semble que les notes ne sont pas importées ici, désolé !
Un peu de tune et plein d'amour
[glow=red,2,300]
Il s'en est fallu de peu pour qu'il refusât de se faire traiter de chienne[/glow]... mais il se souvint juste à temps que son avenir immédiat pouvait dépendre de ce genre de détails... qui précisément n'en étaient pas, céans !
C'est que le jeune Kévin avait des principes, en matière de bonnes manières ! Et il avait failli oublier qu'il était justement là pour se faire traiter ainsi.
Manquant cruellement de pécune,1 il s'était laissé convaincre par son pote Bertrand de se lancer dans la galanterie.... Savoir : des rapports tarifés. Bertrand et lui n'avaient jamais rien fait ensemble, depuis la troisième où ils avaient copiné, jusqu'à devenir présentement amis. Et même... ils ne s'étaient jamais vus à poil ! Même aux vestiaires du collège et du lycée, où chacun préservait si jalousement sa pudeur !... Sauf évidemment les grands branleurs qui faisaient du sport ailleurs... et que les minets craintifs mataient en douce, et en rougissant...
Bref, là, Bertrand avait convaincu Kévin que le seul moyen de se faire de la tune était de se faire tirer par des mecs friqués : jusque là, tout le monde comprend.
Surtout, ce qui avait décidé Kévin était que Bertrand fréquentait un cercle de gentlemen (comme il disait), des mecs hétéros et mariés... mais qui aimaient les garçons. Ça payait bien, et ça baisait gentiment... La classe, quoi !
Certes, il fallait parfois se soumettre à quelques petites exigences... mais rien de choquant, avait affirmé Bertrand.
— Y font ça en public, ou en privé ? avait demandé Kévin.
— Ça dépend de ta gueule, de ton cul... et de qui paye !
— Me faire baiser devant toi, quand même...
— Oh ! Si tu viens, tu me verras aussi. J'espère que ça te dégoûte pas !
— Non, non ! fit Kévin avec le sourire.
C'est qu'il avait dès longtemps imaginé des trucs avec son ami... mais jamais les rêves n'avaient pu aller jusqu'à la réalité. Or donc, ce soir était le grand soir : il venait d'être présenté au conseil de cette louche association, composée de quadragénaires, tout au plus. De fort jolis mecs, d'ailleurs, bien élevés et bourrés de fric, selon Bertrand.
Bien sûr, il y avait des garanties à donner : ces Messieurs tenaient à leur anonymat. On prit donc d'abord des photos du fin Kévin, seul, et en compagnie... Elles serviraient de gage.
Puis il fut choisi par un joli mec brun et finement velu, qui avait posé avec lui, d'où sa nudité, et qui lui dit, une fois qu'on fut dans une chambrette — la chose publique ne serait pas pour ce soir, donc ! — :
— T'es un joli p'tit garçon, toi ! Si tu fais ce que je veux... tu ne le regretteras pas.
— Je débute, Monsieur !
— Tu m'appelles Rodolphe. Ça te dit, de me faire l'amour ?
— C'est pas toi, qui veux me le faire ?
— Ah ! Ah ! Ici, on fait ce qu'on veut. T'es adorable, mec. Tu vas me faire l'amour, et je te niquerai aussi.
Le mec n'avait pas quarante ans ; fin et joliment dessiné, il disposait d'une fort agréable poilure, et il s'avéra tout de suite des plus délicats ; il plut aussitôt à Kévin... en le rassurant.
— D'abord, tu te mets à quatre pattes, et tu m'ouvres bien ton cul... Ouais, comme ça... Tu m'as l'air d'une bonne petite chienne, toi, bien que tu débutes... Tu dois aimer te faire défoncer, hein ?
— Mais...
— Chut ! Je te paye aussi pour me faire rêver, hein ? Alors tu fermes ta gueule, et tu ouvres ton p'tit cul de chienne bien gentille !
Ouf, le mec ne l'avait pas jeté ! Car il avait bien été instruit qu'il ne devait se rebeller en aucune façon, sauf à se faire vider promptement !
Il sentit soudain un truc qu'on ne lui avait jamais fait, encore qu'il se fût fait niquer nombre de fois : le mec lui léchait le cul. Et bien, encore !
Où il comprit qu'il aurait à le faire aussi... Mais bon ! Il était déterminé, et surtout, ce mec était tout sauf répugnant.
Or donc, ce qu'il attendait arriva :
— Tu me bouffes la chatte, bébé, et tu me la mets sauvage !
Ainsi fut fait. Et ma foi, Kévin était fort excité, qui y alla de bon cœur. Encore qu'il lui fût interdit de jouir. Puis il dut se faire défoncer par la longue épée de Rodolphe... ce qui ne lui fut pas une épreuve.
— Oh p'tain, beugla le mec en donnant son dernier coup de reins, p'tain, tu m'excites, petite chienne !
Juste après, Kévin se fit sucer derechef, étant prié de gicler sur la gueule de son client, qui l'obligea à venir récupérer son foutre de la langue, et en profita our l'embrasser goulument.
Une fois calmé, Rodolphe commanda une demi-bouteille de champagne, et l'on trinqua gentiment enlacés.
— T'a juré de fermer ta gueule, en entrant ici. Je suis marié, avec un fils et une fille dans tes âges... Tu me fais penser beaucoup à mon p'tit con de fils.
— Pourquoi « p'tit con » ?
— Il te ressemble... Il est beau, quoi... et fait comme s'il ne le savait pas. Je crois qu'il m'aguiche...
— Mais t'en es pas sûr ?
— Non. Je sais même pas s'il est gay. Il a des tas de copines et de copains, et impossible de savoir qui couche avec qui !
— Qu'est-ce qui te préoccupe, alors ?
— Oh, je sens la leçon venir !
— Je la ferme.
— Non, justement, dis-moi ce que tu penses... ma p'tite chienne !
— Drôle que je te fasse penser à ton fils... et que tu me traites de chienne...
Rodolphe accusa le coup. Il respira un grand coup.
— Sans doute pour... avoir affaire à une petite pute, sans te vexer, et pas à l'image de mon fils...
— Bon, je comprends. Mais... c'est quand même avec lui que tu imaginais faire l'amour.
— Ouais... Tu me méprises, hein ?
— Le client est roi !
— Arrête ça.
Rodolphe regarda lors Kévin dans les yeux, et s'approcha pour l'embrasser. Kévin se laissa faire : ce mec était sexy en diable... et c'était son premier client : pas de gaffe en vue !
— J'ai dit des conneries... Je baiserai pas mon fils. Toi, oui. Tu sais qu'on peut réserver des garçons, ici... Je voudrais le faire pour toi... sauf si tu n'en as pas envie.
Où Kévin eut soudain l'intuition du langage d'une vraie pute :
— J'aime ta gueule, j'aime ta queue, j'aime comment tu me parles... et j'aime te faire plaisir.
— Oh, j'te crois pas trop, sur tout ça ! T'apprends vite le métier, à ce que je vois ! Mais bon... je vais pas te rater...
— Pardon ?
— Au moment de payer.
— Je disais pas ça pour ça... objecta Kévin.
— Bien sûr que si, puisque c'est ton moyen de vivre. Tu en vivra mieux si tu acceptes que je te retienne... pour moi seul... pour les semaines ou mois à venir.
— C'est que...
— Je sais : tu peux être ici tous les jours... Alors je te propose, les jours où tu y seras et moi pas, de te payer... pour que tu n'ailles pas avec les autres.
— Mais... fit Kévin, déstabilisé.
— Réfléchis, et trinquons. Et donne-moi encore ton adorable p'tit trou à bouffer, il est trop bon !
Drôle de première fois, pour le débutant !
Il marchait un peu sur la tête, Kévin, en sortant de là ! Rentré chez lui, il eut un appel de son pote :
— Dis-moi tout !
Mais Kévin ne dit pas tout, justement. Car il eut soudain conscience que le mec Rodolphe n'était sans doute pas le client idéal de ce curieux cercle ; il décida de l'épargner, avant d'en savoir plus long.
En vérité, cette première et inattendue séance l'avait un peu secoué, et il se demanda s'il y retournerait, au Cercle... quand bien Rodolphe lui avait proposé de payer ses propres absences...
Bertrand, lui, ce jour-là en avait pris plein le cul, et les fouilles : entendez qu'il s'était rempli les deux, et qu'il était bien content. Et il encouragea Kévin à continuer...
Kévin eut du mal à dormir, comme bien l'on pense ; il se demandait à quoi pouvait bien ressembler ce mecton dont il était l'ersatz... À lui, évidemment, mais... Oh, que c'était louche, tout ça ! Et surtout, il se demanda s'il allait poursuivre cette étrange carrière, pognon ou pas.
Il avait donné son numéro à Rodolphe, qui l'appela dès le lendemain midi :
— Tu m'oublies, si je t'ai choqué...
— Non ! Et... c'est pas pour le fric !
— T'en as besoin, pourtant.
— Oh...
— On se voit au Cercle ce soir ?
On se vit au Cercle, ce soir-là. Où il y eut une nouveauté : Rodolphe proposa une réunion à trois. Ce que Kévin ne pouvait évidemment refuser. L'autre était un grand noir fin mais fort joliment dessiné... et d'une beauté rayonnante, et fortement engageante.
— P'tain, c'est vrai qu'y ressemble à ton ptit con, ce minet ! déclara d'emblée le mec, nommé Georges.
Où Kévin comprit que ce mec connaissait le fils de Rodolphe, et qu'il fantasmait sur lui, aussi... Décidément, il devait être drôlement beau, ce minet !
Kévin fit le boulot avec une admirable conscience, qui lui valut des compliments de l'autre... et des écus supplémentaires.
Bertrand le complimenta, au sortir de la soirée, mais derechef, Kévin resta sur sa réserve. Sauf que désormais, il avait aussi en poche la carte du beau Georges... que Rodolphe l'autorisait à voir aussi, au Cercle ou ailleurs.
Ouh ! Ça commençait à s'emballer, ces histoires-là ! Et pourtant... Bertrand lui affirma, sans rien savoir, que vite, il serait assailli de demandes, en tant que petit nouveau, et joli garçon... Ce qui ne manqua pas. Mais Kévin objecta de son statut de « réservé » pour tout refuser... ce qui fit monter les enchères. Ah ! La loi du marché !
Après deux semaines de ce jeu-là, tandis qu'il s'était fait baiser souvent par Rodolphe et parfois aussi par son pote noir, Kévin eut un message bizarre : « Appelez-moi... [à ce numéro]. Important, vraiment ». Surpris, Kévin appela, sans en parler à Bertrand. Il ne fut pas déçu :
— Je suis Vincent... le fils de Rodolphe. Je voudrais...
— Oui.
Le mec fut rapide et clair : il voulait rencontrer l'amant de son père — il expliquerait comment il l'avait découvert — et seulement causer, causer... Kévin sentit au bout du fil un garçon désemparé au dernier degré et il accepta aussitôt : Vincent s'annonça chez lui une petite demi-heure plus tard. Effectivement, ce jeune homme lui ressemblait, au moins dans la forme générale.
Extrêmement ému, le garçon semblait au bord des larmes, quand il entra chez Kévin. Heureusement qu'iceluy avait des bulles ! On trinqua donc, et le garçon s'apaisa... avant de tout déballer : c'était lui qui avait présenté à son père Georges, le patron d'une petite salle de gym où il allait. Et qui le draguait. Il sentait que son père n'était pas heureux en ménage — le couple en était à envisager le divorce — et il avait perçu aussi que le beau Georges s'intéressait à son père... qui s'intéressait à lui-même, aussi.
— Tu veux faire quoi, là ? demanda Kévin.
— Qu'y baisent ensemble, et qu'y m'oublient !
— Je t'aide, si tu veux, dit Kévin, sérieux. Promis !
Désormais investi d'une mission supérieure, Kévin se donna sans compter lors de la séance suivante... où il avait suggéré la présence de Georges. Et où il osa :
— Pourquoi vous êtes pas ensemble, vous deux ?
— Pas prévu, pourquoi ? demanda Georges.
— Je vois bien ça, moi... Deux beaux mecs comme vous... Vous avez jamais baisé ensemble ?
On resta coi, et Kévin sut avoir marqué un point.
— On est trop vieux pour toi ? demanda Georges.
— Vous êtes superbes tous les deux, et vous le savez, mais... vous vous êtes regardés, en face... avec un sourire ?
Silence subit, céans !
— T'es un p'tit con, dit calmement Rodolphe.
— Mais y dit pas que des conneries, ajouta Georges.
Nouveau petit silence, et Rodolphe déclara la séance close. On se sépara un peu froidement, mais... Kévin avait le numéro de Georges. « Si tu veux causer...? » demanda un message de Georges. Et comment qu'il voulut, Kévin !
Où les choses furent... chaudes. Une superbe séance de baise se termina par une longue conversation. Où Kévin apprit que le beau Georges en pinçait sérieusement pour son ami Rodolphe... ce qu'il savait déjà, évidemment.
Sans préambule, il déclara à Rodolphe, lors de leur rencontre suivante :
— J'adore quand tu me la mets, bébé ! Tu la mets pas à Georges ?
— Et pourquoi ?
— Tu sais bien qu'il t'aime... et tu vois comme il est, lui !
— Oh ! Ce que tu me dis, là ! T'es gonflé, toi !
— Je... rien. Toi, tu... Aime celui qui t'aime, Rodolphe. Tu me baises quand tu veux... et lui, il t'aime !
Rodolphe se redressa soudain et quitta Kévin sans dire autre mot. Kévin haussa les épaules. « Merci ! » lui écrivit Vincent peu après, qu'il avait tenu au courant.
Les jours suivants furent incertains. Nul n'eut plus de nouvelles d'aucun. Mais Vincent appela Kévin, et l'on se vit aussitôt. Moment d'émotion, d'ailleurs. Et après que le garçon eut dit comment il avait découvert les activités de son père, on parla, longtemps. Mais il fallut encore des semaines pour que les choses se décantassent. Un jour, Vincent déclara :
— J'comprends pourquoi mon père a craqué sur toi !
— Et j'comprends aussi pourquoi il craque sur toi.
— Kévin ?
La suite fut douce, comme vous l'espérez. La fusion de ces minets fut immédiate au physique comme au mental. Il resta que... Bertrand parut désemparé de ce soudain emballement : où Kévin comprit que, peut-être, son ami était peut-être un peu plus qu'un ami. Il résolut de lui parler à cœur ouvert... et cette conversation se termina en une douce et tendre étreinte, d'où il ressortit que Bertrand fut libéré de ses vieux désirs et put envisager son avenir plus librement.
Et les vieux ne tardèrent pas à comprendre ce qui leur restait à faire... On apprend d'ailleurs ces jours-ci qu'ils ont décidé de se marier dès que possible. Ouf !
19. XII. 2021
Amitiés de Louklouk !