Chapitre 44
La lettre est posée sur mon assiette...
J'hésite un instant et décide de ne pas l'ouvrir tout de suite. Elle me brûle presque les doigts quand je la prends pour la glisser dans ma poche mais je ne veux pas la lire dans la cuisine et je sais que si je monte dans ma chambre, je ne redescendrai pas !
Alors quoi qu'il m'en coûte, je feins une certaine indifférence et stoïquement je m'installe pour déjeuner. Je n'ai plus vraiment d'appétit mais il faudra faire comme si !
— Ch Tu ne l'ouvres pas ? Elle est de qui ?
— M Enfin Charlotte, ça ne se fait pas de poser des questions comme ça !
— Th Oh, elle doit être de Robin, le garçon français avec qui j'étais chez les Kirchman. Il m'avait dit qu'à son retour il déménageait en Suède avec ses parents à cause du boulot de son père.
— M Ah oui, il doit travailler chez Scania ! Ils envoient des cadres de l'usine d'Angers faire des séjours là-bas pour se former. C'est madame Guitan, tu sais la dame du bout de la rue, qui m'avait dit que son frère y avait passé deux ans.
— Ch Ça doit être génial ! Il devait être super content ton copain !
— Th Ben non en fait lui il aurait préféré rester à Angers mais il a été obligé de suivre le mouvement... Bon qu'est-ce qu'on mange ? Je suis mort de faim, moi !
Ca devient un supplice, il faut qu'on parle d'autre chose sinon je vais les planter là dans la cuisine...
— M Voilà, ça vient ! Oh la la quelle impatience !
C'est vrai que du coup je crève d'impatience et même si je ne veux pas le montrer, je ne tiens plus en place !
...
Le repas a été vite expédié. J'ai prétexté que je mourrai de faim pour manger vite et heureusement ma mère doit emmener ma sœur en voiture chez un de ses copines en tout début d'après midi, aussi personne ne lambine...
Sitôt le dessert avalé, je débarrasse mon couvert, range quelques trucs qui traînent sur la table et monte dans ma chambre.
En montant les escaliers, j'ai le cœur qui bat très fort et je me surprends à prier intérieurement.
« Mon Dieu, faites que ce soient de bonnes nouvelles ! Faites que Robin revienne ! »
J'ouvre la porte de ma chambre, me jette sur mon lit et sort le précieux message de ma poche...
...
Robin Rellet Göteborg, le 2 août 2007
Stanjärnsgatan 25
200 75 GÖTEBORG
SWEDEN
Tommy,
Mon Thomas d'amour, j'ai enfin un peu de temps pour t'écrire !
Je suis arrivé en Suède depuis deux jours et c'est un peu la panique ici. On a passé une nuit à Stockholm avant de partir pour Göteborg dans le sud du pays. C'est une grande ville, la deuxième de Suède et nous sommes un peu perdus.
Aujourd'hui nous avons emménagé dans une maison pas très loin du centre et c'est très bizarre de rentrer dans un lieu inconnu et de se dire que ça va être ma maison pendant deux ans !
J'ai les boules, tu peux pas savoir !
Pour l'instant le sujet de mon retour en France pour les vacances est impossible à aborder !
Mes parents sont complètement obnubilés par notre installation en Suède et mon père a juste une semaine de vacances avant de recommencer à travailler. Donc, ils passent leur temps à s'occuper des formalités de toutes sortes avec un responsable de chez Scania.
Hier, on est allé m'inscrire à mon école et j'ai découvert que je commence les cours dans trois semaines ! Ça m'a cassé le moral encore plus... même s'il y a quelques français dans cette école, je ne sais pas comment je vais faire à la rentrée. Suivre des cours dans une langue étrangère... tu imagines bien la galère !
D'ailleurs la semaine prochaine, je vais commencer à prendre des cours de suédois... ça promet !
Sinon j'ai pas trop le moral mais comme ça bouge tout le temps ici je n'ai pas eu vraiment le temps de cafarder. J'espère que tu tiens le coup parce que toi, tu n'as pas cette agitation autour de toi pour te faire oublier...
Ecris-moi vite, j'ai besoin d'avoir de tes nouvelles, je suis si seul !
Je t'aime !
Ton Robin.
P. S.
Pardonne-moi pour mon départ brusque lundi mais je ne voulais pas craquer une nouvelle fois et j'avais peur de me donner en spectacle. C'est complètement ridicule et je m'en veux à mort ! En fait quand j'ai tourné dans l'allée, je suis revenu en arrière et j'ai vu que tu pleurais... je suis resté là, à pleurer derrière la haie et je t'ai regardé partir... j'ai pas eu le courage de revenir...
Re P. S.
Pour l'instant je n'ai pas de téléphone et pas Internet donc écris moi !!!
Re re P. S.
JE T'AIME ! JE T'AIME ! JE T'AIME !
J'ai les yeux embués par l'émotion. Je suis si heureux d'avoir enfin de ses nouvelles. Il ne m'a pas oublié ! Il m'aime !
Je le savais mais j'ai tant besoin d'être rassuré. J'en étais arrivé à douter de tout et même de la réalité de notre amour... comme je suis heureux !...
... Bon à côté de ça, il ne faut pas se cacher que notre situation est complètement bloquée et que visiblement il ne faut pas s'attendre à ce qu'il revienne de sitôt...
Pauvre Robin, ça doit être dur pour lui de débarquer comme ça dans un monde inconnu sans connaître personne ! Il est encore plus à plaindre que moi...
Un peu revigoré par ces nouvelles pourtant pas très réjouissantes, je prends une feuille et j'écris tout de suite à Robin. Comme dans mes autres lettres, j'essaie de ne pas trop tomber dans le misérabilisme et j'insiste sur la joie que sa lettre m'a procurée, sur nos sentiments...
Je lui écris à tous les modes et à tous les temps que je l'aime, qu'il me manque, que je l'attendrai...
Bien sûr je ne lui cache pas que je cafarde tout seul à Angers et que pour l'instant je n'ai rien dit à ma famille, ni à personne et que ça me pèse...
Je vais lui joindre des photos que Birgit et Marjo m'ont envoyées, instantanés de bonheur où nous sommes réunis avec Andreas, Florian et Michaël ou avec Marjo et Alexis. Il y en a une, de nous deux, que Birgit a prise sur la terrasse où nous nous tenons par la taille et qui est l'expression même de notre bonheur... elle me fait mal tellement elle me donne à regretter ce temps révolu mais elle est vraiment belle et je pense qu'elle lui fera plaisir !
Je finis la lettre en toute hâte et je file à la poste pour la faire timbrer (avec les photos, elle pèse assez lourd) et l'expédier au plus vite à mon Robin adoré !
...
De retour chez moi, je m'installe derrière sur la terrasse et j'essaie de bouquiner un peu. D'habitude je suis un grand lecteur et je dévore. Des romans de science-fiction, des policiers et même des classiques mais là j'ai franchement du mal. Je me concentre sur les mots mais je fais du sur place...
Je décide d'arrêter, puisque ça sert à rien et je me lève pour mettre de la musique. Je fouille dans les CD de mes parents et tombe sur le disque de Rod Stewart de ma mère, exactement le même que celui qu'on écoutait avec Birgit.
Je sais que ça va me faire du mal mais ma tentation est trop forte et je mets les ballades douces amères du chanteur américain.
...
Je sais pas si c'est la musique ou la réalité de notre séparation, un instant effacée par la lettre de Robin, qui me rattrape, mais j'ai à nouveau le cafard...
Lorsque ma mère revient je suis à nouveau dans ma chambre à broyer du noir, étendu sur mon lit, les yeux clos, la tête ailleurs, à Laatzen...
Je l'inquiète, c'est sûr. Elle ne me dit rien directement mais je sens bien qu'elle est préoccupée. Elle essaye de lancer la conversation quand elle vient ranger du linge, me propose de goûter... mais je coupe court.
Je ne veux pas lui faire de peine mais je vis ses marques d'affection comme des intrusions dans mon espace privé et je la rejette doucement mais fermement...
— Mais enfin Thomas, tu ne vas pas resté cloîtré dans ta chambre tout l'été ! Sors, va voir tes copains !
— J'ai pas envie et ils sont tous partis de toute façon !
— C'est pas vrai, j'ai vu la mère de Jordan hier et elle m'a dit qu'il était à la maison !
Jordan, c'est un copain de bad avec lequel je m'entends super bien. Il est sympa et je suis déjà allé couché chez lui quand on avait des compets loin. Son père nous y emmenait et une fois on s'est levé à cinq heures du matin pour faire le trajet !
Je ne l'ai pas revu depuis un moment, depuis le tournoi du club en juin...
« Est-ce que je pourrai lui dire ?... je ne sais pas. Même si on se s'entend bien, on n'est pas proches au point de parler d'un sujet aussi intime... de toute façon, je ne vois pas avec qui je pourrai en parler ! »
— Thomas, tu m'écoutes !
— Oui, excuse-moi Maman je pensais à autre chose...
— Oui, je vois bien que tu penses à autre chose ! Depuis que tu es rentré tu penses à autre chose ! Elle est énervée.
... Tu as des soucis ? me demande-t-elle d'une voix radoucie.
« Ça y est, ça recommence ! »
— Non Maman je n'ai pas de problème. Tu as raison, je vais téléphoner à Jordan et s'il est là, j'irai le voir demain.
Pour échapper à l'interrogatoire que je vois arriver, je me lève.
— Je vais faire un peu de physique, je serai de retour pour sept heures ! A tout à l'heure...
Je sors de la chambre, enfile mes tennis et m'enfuis littéralement de la maison et de cette atmosphère que je ne supporte plus...
La lettre est posée sur mon assiette...
J'hésite un instant et décide de ne pas l'ouvrir tout de suite. Elle me brûle presque les doigts quand je la prends pour la glisser dans ma poche mais je ne veux pas la lire dans la cuisine et je sais que si je monte dans ma chambre, je ne redescendrai pas !
Alors quoi qu'il m'en coûte, je feins une certaine indifférence et stoïquement je m'installe pour déjeuner. Je n'ai plus vraiment d'appétit mais il faudra faire comme si !
— Ch Tu ne l'ouvres pas ? Elle est de qui ?
— M Enfin Charlotte, ça ne se fait pas de poser des questions comme ça !
— Th Oh, elle doit être de Robin, le garçon français avec qui j'étais chez les Kirchman. Il m'avait dit qu'à son retour il déménageait en Suède avec ses parents à cause du boulot de son père.
— M Ah oui, il doit travailler chez Scania ! Ils envoient des cadres de l'usine d'Angers faire des séjours là-bas pour se former. C'est madame Guitan, tu sais la dame du bout de la rue, qui m'avait dit que son frère y avait passé deux ans.
— Ch Ça doit être génial ! Il devait être super content ton copain !
— Th Ben non en fait lui il aurait préféré rester à Angers mais il a été obligé de suivre le mouvement... Bon qu'est-ce qu'on mange ? Je suis mort de faim, moi !
Ca devient un supplice, il faut qu'on parle d'autre chose sinon je vais les planter là dans la cuisine...
— M Voilà, ça vient ! Oh la la quelle impatience !
C'est vrai que du coup je crève d'impatience et même si je ne veux pas le montrer, je ne tiens plus en place !
...
Le repas a été vite expédié. J'ai prétexté que je mourrai de faim pour manger vite et heureusement ma mère doit emmener ma sœur en voiture chez un de ses copines en tout début d'après midi, aussi personne ne lambine...
Sitôt le dessert avalé, je débarrasse mon couvert, range quelques trucs qui traînent sur la table et monte dans ma chambre.
En montant les escaliers, j'ai le cœur qui bat très fort et je me surprends à prier intérieurement.
« Mon Dieu, faites que ce soient de bonnes nouvelles ! Faites que Robin revienne ! »
J'ouvre la porte de ma chambre, me jette sur mon lit et sort le précieux message de ma poche...
...
Robin Rellet Göteborg, le 2 août 2007
Stanjärnsgatan 25
200 75 GÖTEBORG
SWEDEN
Tommy,
Mon Thomas d'amour, j'ai enfin un peu de temps pour t'écrire !
Je suis arrivé en Suède depuis deux jours et c'est un peu la panique ici. On a passé une nuit à Stockholm avant de partir pour Göteborg dans le sud du pays. C'est une grande ville, la deuxième de Suède et nous sommes un peu perdus.
Aujourd'hui nous avons emménagé dans une maison pas très loin du centre et c'est très bizarre de rentrer dans un lieu inconnu et de se dire que ça va être ma maison pendant deux ans !
J'ai les boules, tu peux pas savoir !
Pour l'instant le sujet de mon retour en France pour les vacances est impossible à aborder !
Mes parents sont complètement obnubilés par notre installation en Suède et mon père a juste une semaine de vacances avant de recommencer à travailler. Donc, ils passent leur temps à s'occuper des formalités de toutes sortes avec un responsable de chez Scania.
Hier, on est allé m'inscrire à mon école et j'ai découvert que je commence les cours dans trois semaines ! Ça m'a cassé le moral encore plus... même s'il y a quelques français dans cette école, je ne sais pas comment je vais faire à la rentrée. Suivre des cours dans une langue étrangère... tu imagines bien la galère !
D'ailleurs la semaine prochaine, je vais commencer à prendre des cours de suédois... ça promet !
Sinon j'ai pas trop le moral mais comme ça bouge tout le temps ici je n'ai pas eu vraiment le temps de cafarder. J'espère que tu tiens le coup parce que toi, tu n'as pas cette agitation autour de toi pour te faire oublier...
Ecris-moi vite, j'ai besoin d'avoir de tes nouvelles, je suis si seul !
Je t'aime !
Ton Robin.
P. S.
Pardonne-moi pour mon départ brusque lundi mais je ne voulais pas craquer une nouvelle fois et j'avais peur de me donner en spectacle. C'est complètement ridicule et je m'en veux à mort ! En fait quand j'ai tourné dans l'allée, je suis revenu en arrière et j'ai vu que tu pleurais... je suis resté là, à pleurer derrière la haie et je t'ai regardé partir... j'ai pas eu le courage de revenir...
Re P. S.
Pour l'instant je n'ai pas de téléphone et pas Internet donc écris moi !!!
Re re P. S.
JE T'AIME ! JE T'AIME ! JE T'AIME !
J'ai les yeux embués par l'émotion. Je suis si heureux d'avoir enfin de ses nouvelles. Il ne m'a pas oublié ! Il m'aime !
Je le savais mais j'ai tant besoin d'être rassuré. J'en étais arrivé à douter de tout et même de la réalité de notre amour... comme je suis heureux !...
... Bon à côté de ça, il ne faut pas se cacher que notre situation est complètement bloquée et que visiblement il ne faut pas s'attendre à ce qu'il revienne de sitôt...
Pauvre Robin, ça doit être dur pour lui de débarquer comme ça dans un monde inconnu sans connaître personne ! Il est encore plus à plaindre que moi...
Un peu revigoré par ces nouvelles pourtant pas très réjouissantes, je prends une feuille et j'écris tout de suite à Robin. Comme dans mes autres lettres, j'essaie de ne pas trop tomber dans le misérabilisme et j'insiste sur la joie que sa lettre m'a procurée, sur nos sentiments...
Je lui écris à tous les modes et à tous les temps que je l'aime, qu'il me manque, que je l'attendrai...
Bien sûr je ne lui cache pas que je cafarde tout seul à Angers et que pour l'instant je n'ai rien dit à ma famille, ni à personne et que ça me pèse...
Je vais lui joindre des photos que Birgit et Marjo m'ont envoyées, instantanés de bonheur où nous sommes réunis avec Andreas, Florian et Michaël ou avec Marjo et Alexis. Il y en a une, de nous deux, que Birgit a prise sur la terrasse où nous nous tenons par la taille et qui est l'expression même de notre bonheur... elle me fait mal tellement elle me donne à regretter ce temps révolu mais elle est vraiment belle et je pense qu'elle lui fera plaisir !
Je finis la lettre en toute hâte et je file à la poste pour la faire timbrer (avec les photos, elle pèse assez lourd) et l'expédier au plus vite à mon Robin adoré !
...
De retour chez moi, je m'installe derrière sur la terrasse et j'essaie de bouquiner un peu. D'habitude je suis un grand lecteur et je dévore. Des romans de science-fiction, des policiers et même des classiques mais là j'ai franchement du mal. Je me concentre sur les mots mais je fais du sur place...
Je décide d'arrêter, puisque ça sert à rien et je me lève pour mettre de la musique. Je fouille dans les CD de mes parents et tombe sur le disque de Rod Stewart de ma mère, exactement le même que celui qu'on écoutait avec Birgit.
Je sais que ça va me faire du mal mais ma tentation est trop forte et je mets les ballades douces amères du chanteur américain.
...
Je sais pas si c'est la musique ou la réalité de notre séparation, un instant effacée par la lettre de Robin, qui me rattrape, mais j'ai à nouveau le cafard...
Lorsque ma mère revient je suis à nouveau dans ma chambre à broyer du noir, étendu sur mon lit, les yeux clos, la tête ailleurs, à Laatzen...
Je l'inquiète, c'est sûr. Elle ne me dit rien directement mais je sens bien qu'elle est préoccupée. Elle essaye de lancer la conversation quand elle vient ranger du linge, me propose de goûter... mais je coupe court.
Je ne veux pas lui faire de peine mais je vis ses marques d'affection comme des intrusions dans mon espace privé et je la rejette doucement mais fermement...
— Mais enfin Thomas, tu ne vas pas resté cloîtré dans ta chambre tout l'été ! Sors, va voir tes copains !
— J'ai pas envie et ils sont tous partis de toute façon !
— C'est pas vrai, j'ai vu la mère de Jordan hier et elle m'a dit qu'il était à la maison !
Jordan, c'est un copain de bad avec lequel je m'entends super bien. Il est sympa et je suis déjà allé couché chez lui quand on avait des compets loin. Son père nous y emmenait et une fois on s'est levé à cinq heures du matin pour faire le trajet !
Je ne l'ai pas revu depuis un moment, depuis le tournoi du club en juin...
« Est-ce que je pourrai lui dire ?... je ne sais pas. Même si on se s'entend bien, on n'est pas proches au point de parler d'un sujet aussi intime... de toute façon, je ne vois pas avec qui je pourrai en parler ! »
— Thomas, tu m'écoutes !
— Oui, excuse-moi Maman je pensais à autre chose...
— Oui, je vois bien que tu penses à autre chose ! Depuis que tu es rentré tu penses à autre chose ! Elle est énervée.
... Tu as des soucis ? me demande-t-elle d'une voix radoucie.
« Ça y est, ça recommence ! »
— Non Maman je n'ai pas de problème. Tu as raison, je vais téléphoner à Jordan et s'il est là, j'irai le voir demain.
Pour échapper à l'interrogatoire que je vois arriver, je me lève.
— Je vais faire un peu de physique, je serai de retour pour sept heures ! A tout à l'heure...
Je sors de la chambre, enfile mes tennis et m'enfuis littéralement de la maison et de cette atmosphère que je ne supporte plus...