01-03-2022, 10:34 PM
29 - Sauver les mondes
- Des sembleurs, ce sont des sembleurs, s'exclame-t-il soudain, paniqué, avant de s'effondrer sous l'effet d'un sort d'épuisement lancé par Cédric.
Il cille, tout juste capable de bouger la tête, tandis que je me demande quoi faire. Si ce sont effectivement des sembleurs, je suis foutu. Je ne suis pas de taille à lutter contre un tel nombre.
- Du calme, dit Cédric. Aucune créature des ténèbres ne peut entrer dans l'université sans déclencher toutes les alarmes, et ça concerne également les sembleurs. Et si tu te souviens de tes cours, ils ne sont pas capables de lancer des sorts.
L'un des jeunes comprend et fait apparaître une sphère de lumière dans sa paume. Un autre s'approche de Fredrick, ses yeux brillant d'une lueur verte, et je vois mon amant se détendre enfin.
- Fredrick, dit-il gentiment, il s'est produit des choses terribles. Le Phœnix est revenu, et il a fait appel à nous. Et à notre tour, nous faisons appel à toi. Laisse-nous te raconter ce qu'il s'est passé. Cela te concerne également, Franck.
Ils se présente alors, et je réalise que j'ai en face de moi l'archimage Thibault, qui avait écrit le fameux journal. Et les autres sont les anciens héros de cette histoire... je ne sais plus quoi penser, tant tout cela me paraît incroyable.
Thibault nous explique tout ce qui s'est passé, et je suis horrifié de découvrir que la Terre a employé une arme aussi effroyable contre Outremonde, et que nous ne devons notre salut qu'à l'intervention de très puissants esprits. Et une fois le lien fait entre la technologie du portail et le fait qu'Aldania soit tombée entre les mains des ténèbres, je ne tiens plus en place.
- Qu'est-ce qu'on peut faire ?
- Du calme. Fredrick, ça va aller ?
Il fait oui de la tête, et Thibault le ranime d'un sort d'énergie. Il est encore un peu pâle, mais a l'air d'avoir saisi ce qui se passe vraiment. De mon côté, à ma grande honte, j'ai été trop surpris pour m'inquiéter.
- Ce que nous devons faire, intervient Cédric, c'est empêcher que cela se reproduise. Nous devons neutraliser le dispositif des Protecteurs pour isoler la Terre. Mais aussi récupérer les armes de Lumière et nous préparer à une nouvelle guerre des ténèbres.
- Parlez-moi d'un programme chargé, dis-je.
- Nous devrons nous séparer. Thibault et les jeunes vous accompagneront tous les deux sur Tenerba, via un troisième monde, pour récupérer les armes au plus tôt. Nous autres, qui avons vécu sur Terre, y retournerons pour...
- Vous plaisantez ? Ça fait cent cinquante ans que vous n'êtes pas allés sur Terre, vous ne vous imaginez quand même pas que vous allez vous y promener comme ça, non ? Tout a changé, tout ! Vous serez complètement perdus et isolés ! Vous avez besoin de moi sur Terre. Ah, je dois être complètement dingue. Comment allez-vous faire, de toute façon, quand bien même on arriverait jusqu'à la base ? C'est l'armée qui est là-bas, et ils ne plaisantent pas avec la sécurité !
Ils réfléchissent, et c'est Ludvik qui finit par trouver une idée.
- Tu as raison, Franck, nous allons avoir besoin de toi.
Je l'écoute exposer son plan. Il est très simple. Je suis absolument contre.
Cratère de l'Harmonique, en Outremonde
Il y travaillait depuis tant d'années qu'il en avait perdu le compte. L'endroit était isolé et avait très mauvaise réputation. On le disait hanté, maudit, et les rares personnes qui passaient dans les environs évitaient cet endroit. Même ceux qui avaient détruit l'Harmonique avaient considéré l'affaire comme classée. Les inconscients.
Il se pencha et grava des runes sur le sol, suivant les ondes de puissance qui pulsaient encore en écho des fabuleuses énergies qui s'étaient déchaînées ici pendant des milliers d'années.
Il savait que ses frères œuvraient sur les sites des nexus, mais c'est à lui que les Ténèbres avaient fait confiance pour travailler sur le maître-ouvrage.
Doucement, avaient-elles susurré. Une rune de temps en temps, un dessin par-ci, par là. Si tu vas trop vite, tu feras résonner le mana et le serviteur de la lumière viendra voir ce qui se passe. Cela ne doit pas arriver, pas avant qu'il ne soit trop tard.
Il sourit. Il avait bien travaillé, ça oui, et il approchait maintenant de la fin. Il se redressa et attendit, comme il l'avait déjà fait à d'innombrables reprises. Il aimait que les Ténèbres lui parlent. Elles le faisaient depuis qu'il leur avait offert son âme en échange de sa vie sauve.
Elles avaient un plan pour lui, lui avait-elles dit. Un plan pour tous les Protecteurs qui connaissaient la magie qui permettait de lier les mondes les uns aux autres. Les Ténèbres rêvaient de relier tous les mondes entre eux, tous les mondes du multivers. Il était fier de participer à un plan aussi grandiose.
Vallée de la mort, Outremonde
Rien n'indiquait qu'un cataclysme avait eu lieu. Quelqu'un qui, comme lui, ne percevait pas les échos des événements passés n'aurait pu deviner qu'il s'était produit quelque chose ici. Mais lui pouvait, en se concentrant, faire surgir les images du passé. Il vit. Il sut. Et lui aussi prit peur.
Les humains avaient été trop loin, ils avaient franchi une limite et plus rien ne serait comme avant.
Il secoua la tête, humant l'air de ses naseaux, et souffla un petit jet de fumée avant d'étendre ses ailes et de s'envoler. Il se moquait d'être vu, désormais. Il se moquait éperdument des humains d'Outremonde, eux avaient su rester à leur place, mais ceux de la Terre...
Il s'éleva encore, jusqu'à ce que le ciel devienne noir, puis se laissa tomber vers le sol, concentré, sa volonté tordant la réalité pour ouvrir une faille dans la structure même du monde. Faille que son corps franchit à toute vitesse. Il fila dans l'espace aberrant s'étendant entre les mondes, dont la seule vision rendrait fou même le plus vaillant des humains, et atteignit rapidement le monde qu'il visait.
Il y entra en déchirant la toile de la réalité, la laissant se refermer d'elle-même derrière lui.
Ce monde n'avait pas de magie, et s'était toujours senti protégé grâce à cela.
Mais, comme tous les Dragons, il était sa propre source de magie.
Il n'avait pas atteint cet âge avancé en agissant inconsidérément. Il prit donc la peine d'observer et d'apprendre. Une fois satisfait, il décida d'agir. Repérant une petite ville, il prit une forme humaine et se téléporta dans une maison.
Arthur sursauta en voyant apparaître devant lui un homme nu. L'instant d'avant il n'y avait rien, et l'instant d'après, cet homme...
- Mais... mais...
- C'est ça, bêle, misérable mortel, cela ne te sauvera pas pour autant !
Arthur ne pensait pas avoir sombré soudainement dans la folie. Même s'il ne comprenait pas ce qui se passait, une telle apparition ne pouvait s'expliquer que d'une seule façon : il s'était endormi et rêvait. Tout autre explication aurait été inacceptable.
- Qui êtes-vous ?
- Mon nom n'a aucune importance, mortel. Tout comme toi, d'ailleurs.
Arthur s'effondra soudain en se tenant la tête à deux mains. Il avait l'impression que quelque chose s'y était introduit de force, et fouillait dans les moindres recoins de sa mémoire, sans le moindre ménagement, aspirant tout ce qu'il pouvait y trouver d'utile.
- Aaah ! Arrêtez, je vous en supplie...
- Je t'ai choisi car tu es un soldat, tu es rentré chez toi, en... oui, en permission, seul, une cible facile, et tes connaissances m'intéressent... ah, quelle misère, tu ne sais en fin de compte pas grand-chose, hein ? Mais je finirai par trouver, ne t'en fais pas, maintenant que je sais comment me comporter dans ton monde, je recueillerai de plus en plus d'informations jusqu'à trouver ce que cherche. Mais en attendant, dit-il en se penchant sur Arthur, tu peux m'être utile une dernière fois. J'ai faim...
- Des sembleurs, ce sont des sembleurs, s'exclame-t-il soudain, paniqué, avant de s'effondrer sous l'effet d'un sort d'épuisement lancé par Cédric.
Il cille, tout juste capable de bouger la tête, tandis que je me demande quoi faire. Si ce sont effectivement des sembleurs, je suis foutu. Je ne suis pas de taille à lutter contre un tel nombre.
- Du calme, dit Cédric. Aucune créature des ténèbres ne peut entrer dans l'université sans déclencher toutes les alarmes, et ça concerne également les sembleurs. Et si tu te souviens de tes cours, ils ne sont pas capables de lancer des sorts.
L'un des jeunes comprend et fait apparaître une sphère de lumière dans sa paume. Un autre s'approche de Fredrick, ses yeux brillant d'une lueur verte, et je vois mon amant se détendre enfin.
- Fredrick, dit-il gentiment, il s'est produit des choses terribles. Le Phœnix est revenu, et il a fait appel à nous. Et à notre tour, nous faisons appel à toi. Laisse-nous te raconter ce qu'il s'est passé. Cela te concerne également, Franck.
Ils se présente alors, et je réalise que j'ai en face de moi l'archimage Thibault, qui avait écrit le fameux journal. Et les autres sont les anciens héros de cette histoire... je ne sais plus quoi penser, tant tout cela me paraît incroyable.
Thibault nous explique tout ce qui s'est passé, et je suis horrifié de découvrir que la Terre a employé une arme aussi effroyable contre Outremonde, et que nous ne devons notre salut qu'à l'intervention de très puissants esprits. Et une fois le lien fait entre la technologie du portail et le fait qu'Aldania soit tombée entre les mains des ténèbres, je ne tiens plus en place.
- Qu'est-ce qu'on peut faire ?
- Du calme. Fredrick, ça va aller ?
Il fait oui de la tête, et Thibault le ranime d'un sort d'énergie. Il est encore un peu pâle, mais a l'air d'avoir saisi ce qui se passe vraiment. De mon côté, à ma grande honte, j'ai été trop surpris pour m'inquiéter.
- Ce que nous devons faire, intervient Cédric, c'est empêcher que cela se reproduise. Nous devons neutraliser le dispositif des Protecteurs pour isoler la Terre. Mais aussi récupérer les armes de Lumière et nous préparer à une nouvelle guerre des ténèbres.
- Parlez-moi d'un programme chargé, dis-je.
- Nous devrons nous séparer. Thibault et les jeunes vous accompagneront tous les deux sur Tenerba, via un troisième monde, pour récupérer les armes au plus tôt. Nous autres, qui avons vécu sur Terre, y retournerons pour...
- Vous plaisantez ? Ça fait cent cinquante ans que vous n'êtes pas allés sur Terre, vous ne vous imaginez quand même pas que vous allez vous y promener comme ça, non ? Tout a changé, tout ! Vous serez complètement perdus et isolés ! Vous avez besoin de moi sur Terre. Ah, je dois être complètement dingue. Comment allez-vous faire, de toute façon, quand bien même on arriverait jusqu'à la base ? C'est l'armée qui est là-bas, et ils ne plaisantent pas avec la sécurité !
Ils réfléchissent, et c'est Ludvik qui finit par trouver une idée.
- Tu as raison, Franck, nous allons avoir besoin de toi.
Je l'écoute exposer son plan. Il est très simple. Je suis absolument contre.
Cratère de l'Harmonique, en Outremonde
Il y travaillait depuis tant d'années qu'il en avait perdu le compte. L'endroit était isolé et avait très mauvaise réputation. On le disait hanté, maudit, et les rares personnes qui passaient dans les environs évitaient cet endroit. Même ceux qui avaient détruit l'Harmonique avaient considéré l'affaire comme classée. Les inconscients.
Il se pencha et grava des runes sur le sol, suivant les ondes de puissance qui pulsaient encore en écho des fabuleuses énergies qui s'étaient déchaînées ici pendant des milliers d'années.
Il savait que ses frères œuvraient sur les sites des nexus, mais c'est à lui que les Ténèbres avaient fait confiance pour travailler sur le maître-ouvrage.
Doucement, avaient-elles susurré. Une rune de temps en temps, un dessin par-ci, par là. Si tu vas trop vite, tu feras résonner le mana et le serviteur de la lumière viendra voir ce qui se passe. Cela ne doit pas arriver, pas avant qu'il ne soit trop tard.
Il sourit. Il avait bien travaillé, ça oui, et il approchait maintenant de la fin. Il se redressa et attendit, comme il l'avait déjà fait à d'innombrables reprises. Il aimait que les Ténèbres lui parlent. Elles le faisaient depuis qu'il leur avait offert son âme en échange de sa vie sauve.
Elles avaient un plan pour lui, lui avait-elles dit. Un plan pour tous les Protecteurs qui connaissaient la magie qui permettait de lier les mondes les uns aux autres. Les Ténèbres rêvaient de relier tous les mondes entre eux, tous les mondes du multivers. Il était fier de participer à un plan aussi grandiose.
Vallée de la mort, Outremonde
Rien n'indiquait qu'un cataclysme avait eu lieu. Quelqu'un qui, comme lui, ne percevait pas les échos des événements passés n'aurait pu deviner qu'il s'était produit quelque chose ici. Mais lui pouvait, en se concentrant, faire surgir les images du passé. Il vit. Il sut. Et lui aussi prit peur.
Les humains avaient été trop loin, ils avaient franchi une limite et plus rien ne serait comme avant.
Il secoua la tête, humant l'air de ses naseaux, et souffla un petit jet de fumée avant d'étendre ses ailes et de s'envoler. Il se moquait d'être vu, désormais. Il se moquait éperdument des humains d'Outremonde, eux avaient su rester à leur place, mais ceux de la Terre...
Il s'éleva encore, jusqu'à ce que le ciel devienne noir, puis se laissa tomber vers le sol, concentré, sa volonté tordant la réalité pour ouvrir une faille dans la structure même du monde. Faille que son corps franchit à toute vitesse. Il fila dans l'espace aberrant s'étendant entre les mondes, dont la seule vision rendrait fou même le plus vaillant des humains, et atteignit rapidement le monde qu'il visait.
Il y entra en déchirant la toile de la réalité, la laissant se refermer d'elle-même derrière lui.
Ce monde n'avait pas de magie, et s'était toujours senti protégé grâce à cela.
Mais, comme tous les Dragons, il était sa propre source de magie.
Il n'avait pas atteint cet âge avancé en agissant inconsidérément. Il prit donc la peine d'observer et d'apprendre. Une fois satisfait, il décida d'agir. Repérant une petite ville, il prit une forme humaine et se téléporta dans une maison.
Arthur sursauta en voyant apparaître devant lui un homme nu. L'instant d'avant il n'y avait rien, et l'instant d'après, cet homme...
- Mais... mais...
- C'est ça, bêle, misérable mortel, cela ne te sauvera pas pour autant !
Arthur ne pensait pas avoir sombré soudainement dans la folie. Même s'il ne comprenait pas ce qui se passait, une telle apparition ne pouvait s'expliquer que d'une seule façon : il s'était endormi et rêvait. Tout autre explication aurait été inacceptable.
- Qui êtes-vous ?
- Mon nom n'a aucune importance, mortel. Tout comme toi, d'ailleurs.
Arthur s'effondra soudain en se tenant la tête à deux mains. Il avait l'impression que quelque chose s'y était introduit de force, et fouillait dans les moindres recoins de sa mémoire, sans le moindre ménagement, aspirant tout ce qu'il pouvait y trouver d'utile.
- Aaah ! Arrêtez, je vous en supplie...
- Je t'ai choisi car tu es un soldat, tu es rentré chez toi, en... oui, en permission, seul, une cible facile, et tes connaissances m'intéressent... ah, quelle misère, tu ne sais en fin de compte pas grand-chose, hein ? Mais je finirai par trouver, ne t'en fais pas, maintenant que je sais comment me comporter dans ton monde, je recueillerai de plus en plus d'informations jusqu'à trouver ce que cherche. Mais en attendant, dit-il en se penchant sur Arthur, tu peux m'être utile une dernière fois. J'ai faim...
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Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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