16-11-2021, 01:58 AM
Coincé entre le silence méprisant de mon père et la curiosité maladroite de ma mère, j’avais passé le pire repas de nouvel an de ma vie, picorant l’entrée, chipotant sur le plat, à en esquiver le dessert. Prétextant la nécessité de prendre mon train, j’ai précipité la fin du repas, à la satisfaction de tous, au final.
Signe de tête sobre à papa, sourire tendu à maman qui a trop vite empoigné ses clés de voiture…
Sorti de la gare des Guillemins, je me suis dirigé vers l’arrêt de bus qui me ramènerait à mon logement d’étudiant, en réalisant que je mourrais littéralement de faim, mais quoi ? Retourner vers le Starbucks pour un donut et un frappucino ? Même pour clore une année pourrie, je méritais mieux !
C’est alors que j’ai remarqué ce resto discret, jusque là juste vu du coin de l’oeil ‘Le Héron Cendré’. Persuadé qu’il s’agissait d’une gargote alsacienne bizarrement perdue ici, j’en ai poussé la porte, pour découvrir derrière le bar plusieurs peintures d’oiseaux d’inspiration étrangement asiatique…
J’étais à peine assis à l’une des tables qu’un toussotement a surgi derrière moi suivi d’une question.
- Tu m’as stalké comment ? Je n’ai jamais parlé du restaurant !
Je me suis retourné sur… ‘Light’.
- Que… Que fais-tu ici ?’’ ai-je gémi.
- Je te retourne la question.
- C’est vraiment par hasard, je te jure’’ ai-je répondu.
Son silence méfiant m’a donné le temps de me remémorer notre rencontre d’il y a quelques jours, sur Grindr, où j’avais été intrigué par son avatar, le perso principal de mon manga préféré, Death Note. J’avais glissé le doigt à droite, pour avoir accès direct à un profil finalement austère, et une adresse messenger… Après quelques échanges, il m’avait ouvert l’accès à son dossier de photos privées, très sobres, qui présentaient un garçon asiatique d’une vingtaine d’années.
Nous avions convenu de nous rencontrer après les fêtes, période compliquée pour lui.
Un regard sur le menu (réduit) de fin d’année – sushis, tempura, katsudon, gyosa - m’a fait demander ‘’Mais alors, tu es vraiment japonais, comme Light Yagami, dans le manga ?’’
- Euuuh, nan, pas vraiment, on est Coréens, mais malgré les séries Netflix, c’est toujours pas trop porteur pour un resto, du coup, la déco vaguement japonaise, ça le fait plus, tu vois…
- Les surprises jusqu’au bout, quoi ?
- Tu veux dire quoi, là ?’’ a-t-il claqué.
- Rien ! Juste que tu es Coréen plutôt que Japonais, puis bon… plus mignon qu’en photo, voilà.
- Oh ! Ben, merci, et t’es mieux en vrai, toi aussi’’ a-t-il soufflé, radouci. ‘’Moi, c’est Twan, en fait’’.
- Et moi, tu as compris avec mon pseudo, Jérémie…
- Il y a beaucoup de chrétiens en Corée, un célèbre missionnaire du 19è siècle s’appelait Yelemiya. Mais je suis bouddhiste.
- Je pourrais te convertir ? Même si je ne suis pas croyant. Enfin, dans le sens religieux…
- A quoi, alors ?
- A l’amour universel, disons ?
- Notre nouvel-an lunaire, ce sera le premier février, pour le vôtre, mes parents sont en famille à Maastricht, je ne suis resté que pour la table d’habitués au fond, mais dès qu’ils sont partis…
(***)
Twan a bousculé beaucoup de clichés ce soir, déjà celui de l’infinie politesse des Asiatiques, en poussant le couple âgé qui partageait la salle à partir au plus tôt, puis en me tirant vers l’appartement du premier, et enfin, en enfonçant en moi un sexe aux dimensions plus qu’européennes, du moins plus que celles que j’ai connues.
La notion évidente de protection, ajoutée aux détails moins ragoûtants de mon manque de… préparation, ont évidemment imposé le latex et quelques feuilles de sopalin, mais son sexe maintenant libre à l’air suinte un filet de semence terriblement appétissant, que je meurs d’envie de téter, au risque évident de lui provoquer une nouvelle érection…
Risque calculé, on dira.
Signe de tête sobre à papa, sourire tendu à maman qui a trop vite empoigné ses clés de voiture…
Sorti de la gare des Guillemins, je me suis dirigé vers l’arrêt de bus qui me ramènerait à mon logement d’étudiant, en réalisant que je mourrais littéralement de faim, mais quoi ? Retourner vers le Starbucks pour un donut et un frappucino ? Même pour clore une année pourrie, je méritais mieux !
C’est alors que j’ai remarqué ce resto discret, jusque là juste vu du coin de l’oeil ‘Le Héron Cendré’. Persuadé qu’il s’agissait d’une gargote alsacienne bizarrement perdue ici, j’en ai poussé la porte, pour découvrir derrière le bar plusieurs peintures d’oiseaux d’inspiration étrangement asiatique…
J’étais à peine assis à l’une des tables qu’un toussotement a surgi derrière moi suivi d’une question.
- Tu m’as stalké comment ? Je n’ai jamais parlé du restaurant !
Je me suis retourné sur… ‘Light’.
- Que… Que fais-tu ici ?’’ ai-je gémi.
- Je te retourne la question.
- C’est vraiment par hasard, je te jure’’ ai-je répondu.
Son silence méfiant m’a donné le temps de me remémorer notre rencontre d’il y a quelques jours, sur Grindr, où j’avais été intrigué par son avatar, le perso principal de mon manga préféré, Death Note. J’avais glissé le doigt à droite, pour avoir accès direct à un profil finalement austère, et une adresse messenger… Après quelques échanges, il m’avait ouvert l’accès à son dossier de photos privées, très sobres, qui présentaient un garçon asiatique d’une vingtaine d’années.
Nous avions convenu de nous rencontrer après les fêtes, période compliquée pour lui.
Un regard sur le menu (réduit) de fin d’année – sushis, tempura, katsudon, gyosa - m’a fait demander ‘’Mais alors, tu es vraiment japonais, comme Light Yagami, dans le manga ?’’
- Euuuh, nan, pas vraiment, on est Coréens, mais malgré les séries Netflix, c’est toujours pas trop porteur pour un resto, du coup, la déco vaguement japonaise, ça le fait plus, tu vois…
- Les surprises jusqu’au bout, quoi ?
- Tu veux dire quoi, là ?’’ a-t-il claqué.
- Rien ! Juste que tu es Coréen plutôt que Japonais, puis bon… plus mignon qu’en photo, voilà.
- Oh ! Ben, merci, et t’es mieux en vrai, toi aussi’’ a-t-il soufflé, radouci. ‘’Moi, c’est Twan, en fait’’.
- Et moi, tu as compris avec mon pseudo, Jérémie…
- Il y a beaucoup de chrétiens en Corée, un célèbre missionnaire du 19è siècle s’appelait Yelemiya. Mais je suis bouddhiste.
- Je pourrais te convertir ? Même si je ne suis pas croyant. Enfin, dans le sens religieux…
- A quoi, alors ?
- A l’amour universel, disons ?
- Notre nouvel-an lunaire, ce sera le premier février, pour le vôtre, mes parents sont en famille à Maastricht, je ne suis resté que pour la table d’habitués au fond, mais dès qu’ils sont partis…
(***)
Twan a bousculé beaucoup de clichés ce soir, déjà celui de l’infinie politesse des Asiatiques, en poussant le couple âgé qui partageait la salle à partir au plus tôt, puis en me tirant vers l’appartement du premier, et enfin, en enfonçant en moi un sexe aux dimensions plus qu’européennes, du moins plus que celles que j’ai connues.
La notion évidente de protection, ajoutée aux détails moins ragoûtants de mon manque de… préparation, ont évidemment imposé le latex et quelques feuilles de sopalin, mais son sexe maintenant libre à l’air suinte un filet de semence terriblement appétissant, que je meurs d’envie de téter, au risque évident de lui provoquer une nouvelle érection…
Risque calculé, on dira.
Some girls can make my day, but only boys make my hole weak.