Stephan : Coincés
- Ne nous fais pas languir ! Où sommes-nous ?
- Dans le pays de Chernim !
- Euh... inconnu.
- Normal, vu qu'il a disparu il y a des millénaires, lors de la grande guerre entre l'Ordre des sorciers et les disciples de Magnos ! En étant catapulté loin dans les airs à la fin du conflit, il a laissé sous lui ce qui est devenu le pays sans ciel.
- C'est pas vrai ! Tu es sûr de ça ?
- Oui, c'est écrit là, dit Thibault en retournant aux documents.
- Ce qui explique la vue qu'on a eue en sortant, c'était le bord du pays. Mais ça veut dire qu'on est coincés ici... alors même que nous sommes en Outremonde.
- Oui, et plus encore... la chose qui se trouve dehors est meurtrière. Le sorcier qui vivait là la craignait. Visiblement, elle a isolé la forteresse en tuant tous ceux qui s'y aventuraient. Elle ne sort que la nuit, mais la ville la plus proche est à une semaine de marche.
- Si c'était un sorcier, pourquoi n'a-t-il pas utilisé un portail ?
- Vu l'intensité du champ magique ambiant, il doit être délicat d'en ouvrir un... la marge d'erreur doit être gigantesque ! On a toutes les chances de nous retrouver en plein ciel ou dans la roche.
- On est triplement coincés, alors...
- Allons ! Dis-je. Ne baissons pas les bras tant qu'on n'aura pas épuisé toutes les possibilités. Thib, on va te laisser étudier ces documents, et la bibliothèque, s'il le faut. Thomas et moi on va fouiller les autres salles accessibles.
- D'accord. Gaffe en ouvrant les portes... je crois que la chose est toujours dans le sous-sol.
- Toutes les portes donnant sur l'extérieur doivent être munies de verrous et de barres, dit Thomas.
- Bien vu.
Nous nous éloignons pour visiter les salles. La partie souterraine est plus étendue que je le pensais. Pourquoi installer des quartiers d'habitation en sous-sol ? Mystère. Peut-être que Thibault en trouvera l'explication dans le journal du sorcier. Nous tombons sur une réserve remplie à ras bord de tonneaux. Un examen rapide nous indique que le contenu des premiers (de la viande séchée) est aussi consommable que le sorcier que nous avons retrouvé. Déprimant. Quant aux fruits secs, mieux vaut ne pas en parler. Plus loin dans le fond, nous trouvons les seuls tonneaux bien conservés.
- Du rasfa ? Génial...
Le rafsa est obtenu en faisant fermenter du réstil, cette infusion d'herbes tonifiantes souvent utilisée par les travailleurs de force. Boisson qui avait d'ailleurs failli coûter la vie à Ludvik, quand Johann avait tenté de l'empoisonner.
- Super, dis-je. On a une outre d'eau et vingt tonneaux de rafsa. On ne va pas mourir de soif.
- Ça va pas être triste, tiens. On va te laisser l'outre et prendre les tonneaux.
- Je vois pas pourquoi vous devriez être les seuls à vous pinter.
- Il faut bien que quelqu'un garde la tête froide, ici.
- Elle va pas être très froide, dis-je en riant. Tu ne sais pas que c'est aphrodisiaque ?
- Si on devait écouter ce que disent les gens, tout serait aphrodisiaque.
- Oui. M'enfin, vous devriez me laisser ces tonneaux, afin que je veille sur eux, et que vous, vous gardiez la tête froide. Et puis, à deux, vous pouvez vous partager l'outre. Et si c'était vraiment aphrodisiaque, vous n'allez pas boire ça tous les deux, les frangins ?
- Non mais oh ! Pour qui tu nous prends, toi, hein ? T'es mal placé pour parler de ça, hein ?
- Moi ? Qu'est-ce que tu insinues, encore ?
- Tu crois que j'ai pas vu comment tu regardes mon frère ? Dit-il avec un sourire.
- Euh... bah...
Le petit échange de plaisanteries qui détendait nos nerfs a pris une direction qui n'est plus du tout drôle...
- Allez, avoue qu'il te plaît.
- Oui, j'avoue, dis-je en rougissant, mais je sais que ce ne sera jamais réciproque.
- J'en ai peur. Les rares fois où il lève le nez de ses livres, c'est pour regarder passer les filles. Mais s'il continue comme ça, il n'en verra jamais une de près. Hum...
Il y a un moment de silence, pendant lequel une douleur familière étreint mon cœur, puis nous ressortons de la pièce à la recherche d'autres choses intéressantes. Nous trouvons une chambre, avec un lit si grand qu'il pourrait très bien nous accueillir tous les trois. Le grand modèle, à baldaquin, entouré de tentures.
- Ouah ! Ça, c'est du lit !
- Je te vois venir, tu t'imagines déjà là-dedans avec Thib.
Je m'immobilise soudain et me tourne vers lui, sérieux.
- Arrête s'il te plaît. Ça me fait vraiment mal.
- Oh... désolé. Je ne pensais pas que tes sentiments étaient aussi sérieux.
- Je ne sais pas moi-même pourquoi ils sont aussi forts alors que...
Je serre les lèvres, étranglant la brusque montée de mon chagrin. Par la Lumière, que j'ai mal !
- Mieux vaut ne pas en reparler.
- Je t'en fais la promesse, Stephan.
Je lui adresse un sourire.
- Merci.
- Allez, on a au moins un lit confortable, dit Thomas en s'étendant dessus, le faisant s'effondrer en un amoncellement de bois brisé et de tissu déchiré.
- Ne nous fais pas languir ! Où sommes-nous ?
- Dans le pays de Chernim !
- Euh... inconnu.
- Normal, vu qu'il a disparu il y a des millénaires, lors de la grande guerre entre l'Ordre des sorciers et les disciples de Magnos ! En étant catapulté loin dans les airs à la fin du conflit, il a laissé sous lui ce qui est devenu le pays sans ciel.
- C'est pas vrai ! Tu es sûr de ça ?
- Oui, c'est écrit là, dit Thibault en retournant aux documents.
- Ce qui explique la vue qu'on a eue en sortant, c'était le bord du pays. Mais ça veut dire qu'on est coincés ici... alors même que nous sommes en Outremonde.
- Oui, et plus encore... la chose qui se trouve dehors est meurtrière. Le sorcier qui vivait là la craignait. Visiblement, elle a isolé la forteresse en tuant tous ceux qui s'y aventuraient. Elle ne sort que la nuit, mais la ville la plus proche est à une semaine de marche.
- Si c'était un sorcier, pourquoi n'a-t-il pas utilisé un portail ?
- Vu l'intensité du champ magique ambiant, il doit être délicat d'en ouvrir un... la marge d'erreur doit être gigantesque ! On a toutes les chances de nous retrouver en plein ciel ou dans la roche.
- On est triplement coincés, alors...
- Allons ! Dis-je. Ne baissons pas les bras tant qu'on n'aura pas épuisé toutes les possibilités. Thib, on va te laisser étudier ces documents, et la bibliothèque, s'il le faut. Thomas et moi on va fouiller les autres salles accessibles.
- D'accord. Gaffe en ouvrant les portes... je crois que la chose est toujours dans le sous-sol.
- Toutes les portes donnant sur l'extérieur doivent être munies de verrous et de barres, dit Thomas.
- Bien vu.
Nous nous éloignons pour visiter les salles. La partie souterraine est plus étendue que je le pensais. Pourquoi installer des quartiers d'habitation en sous-sol ? Mystère. Peut-être que Thibault en trouvera l'explication dans le journal du sorcier. Nous tombons sur une réserve remplie à ras bord de tonneaux. Un examen rapide nous indique que le contenu des premiers (de la viande séchée) est aussi consommable que le sorcier que nous avons retrouvé. Déprimant. Quant aux fruits secs, mieux vaut ne pas en parler. Plus loin dans le fond, nous trouvons les seuls tonneaux bien conservés.
- Du rasfa ? Génial...
Le rafsa est obtenu en faisant fermenter du réstil, cette infusion d'herbes tonifiantes souvent utilisée par les travailleurs de force. Boisson qui avait d'ailleurs failli coûter la vie à Ludvik, quand Johann avait tenté de l'empoisonner.
- Super, dis-je. On a une outre d'eau et vingt tonneaux de rafsa. On ne va pas mourir de soif.
- Ça va pas être triste, tiens. On va te laisser l'outre et prendre les tonneaux.
- Je vois pas pourquoi vous devriez être les seuls à vous pinter.
- Il faut bien que quelqu'un garde la tête froide, ici.
- Elle va pas être très froide, dis-je en riant. Tu ne sais pas que c'est aphrodisiaque ?
- Si on devait écouter ce que disent les gens, tout serait aphrodisiaque.
- Oui. M'enfin, vous devriez me laisser ces tonneaux, afin que je veille sur eux, et que vous, vous gardiez la tête froide. Et puis, à deux, vous pouvez vous partager l'outre. Et si c'était vraiment aphrodisiaque, vous n'allez pas boire ça tous les deux, les frangins ?
- Non mais oh ! Pour qui tu nous prends, toi, hein ? T'es mal placé pour parler de ça, hein ?
- Moi ? Qu'est-ce que tu insinues, encore ?
- Tu crois que j'ai pas vu comment tu regardes mon frère ? Dit-il avec un sourire.
- Euh... bah...
Le petit échange de plaisanteries qui détendait nos nerfs a pris une direction qui n'est plus du tout drôle...
- Allez, avoue qu'il te plaît.
- Oui, j'avoue, dis-je en rougissant, mais je sais que ce ne sera jamais réciproque.
- J'en ai peur. Les rares fois où il lève le nez de ses livres, c'est pour regarder passer les filles. Mais s'il continue comme ça, il n'en verra jamais une de près. Hum...
Il y a un moment de silence, pendant lequel une douleur familière étreint mon cœur, puis nous ressortons de la pièce à la recherche d'autres choses intéressantes. Nous trouvons une chambre, avec un lit si grand qu'il pourrait très bien nous accueillir tous les trois. Le grand modèle, à baldaquin, entouré de tentures.
- Ouah ! Ça, c'est du lit !
- Je te vois venir, tu t'imagines déjà là-dedans avec Thib.
Je m'immobilise soudain et me tourne vers lui, sérieux.
- Arrête s'il te plaît. Ça me fait vraiment mal.
- Oh... désolé. Je ne pensais pas que tes sentiments étaient aussi sérieux.
- Je ne sais pas moi-même pourquoi ils sont aussi forts alors que...
Je serre les lèvres, étranglant la brusque montée de mon chagrin. Par la Lumière, que j'ai mal !
- Mieux vaut ne pas en reparler.
- Je t'en fais la promesse, Stephan.
Je lui adresse un sourire.
- Merci.
- Allez, on a au moins un lit confortable, dit Thomas en s'étendant dessus, le faisant s'effondrer en un amoncellement de bois brisé et de tissu déchiré.
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Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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