10-05-2021, 09:02 PM
Deuxième hamac,
Une histoire de hamac qui… balance entre manipulation douce et immoralité qui ne dit pas son nom, à ne pas lire si vous avez encore quelques illusions sur l’humanité
— Bien dormi ?
— Pas beaucoup, mais… Bien, oui, merci… Daddy’’ ai-je murmuré d’un air aussi triste que possible, les genoux collés, mes pieds nus posés l’un sur l’autre au sol, mes avant-bras croisés posés contre mon bassin, en levant vers lui le regard du chat potté de Shrek.
— Le canapé est moins confortable que le lit de la chambre d’ami, mais tu t’es endormi comme une masse, hier soir, j’imagine que… le stress que tu as subi a eu raison de toi, tu étais complètement épuisé. Je me suis juste permis de te retirer tes sneakers, en tout bien tout honneur, et de te couvrir d’un plaid, moyennement utile en cette saison, plus pour… ménager ta pudeur très fortement supposée, disons. C’est d’ailleurs étrange, cette mode chez les jeunes de vous passer de chaussettes, même si une cheville nue peut être très élégante, j’avoue.
Ben voyons, en tout bien tout honneur, c’est ça… En réalité, j’ai juste simulé le sommeil, je ne me suis endormi qu’une bonne heure après qu’il a entrepris de mettre mon corps prétendument ‘exténué’ à l’aise pour la nuit. Et le choix de mes options vestimentaires, sinon leur absence, n’était absolument pas anodin, mais plutôt un pari réussi sur ce qui pourrait séduire ‘Daddy’, c’est de l’élémentaire psychologie, sa génération a développé à l’abus certains fétichismes, certes déjà existants, mais devenus universels, du moins dans le microcosme gay. Paradoxe. Il n’a pas pu résister à l’envie de me déchausser, mais contrairement à ce qu’il affirme, il ne s’en est pas contenté, et même si la pratique me laisse indifférent, j’ai subi sans broncher le passage de sa langue sur la pulpe de mes orteils, en me retenant de rire lorsqu’il a soufflé ‘délicats… et tendres’. Il avait ensuite frôlé ma taille mais avait finalement résisté à l’envie de dégrafer mon jeans.
— Une… cheville ?’’ ai-je murmuré avec un léger sourire innocent.
— Pas que j’attache grande importance aux détails physiques, la beauté est protéiforme, et chaque type, chaque âge a ses charmes’’ a-t-il glissé d’un air qui se voulait détaché. ‘’Pourquoi restes-tu recroquevillé, tu es jeune et beau, expose-toi ! Il le faudra bien, d’ailleurs, le petit déjeuner est prêt sur la terrasse ! Puis tombe le tee-shirt, il a trop vécu depuis hier, et il fait déjà chaud, les vitamines D du soleil sont salutaires, autant pour la santé que pour le moral.’’
‘Bien sûr, Daddy’ ai-je pensé ‘comme la vue de mes abdos discrets sera bénéfique pour le tien…’
— Oh !’’ ai-je jappé avec un enthousiasme juvénile feint devant la pièce de tissu tendue entre deux arbres ‘’Vous av… euh… tu as un… truc, là’’
— Un sling.
— Un hamac ! Mais c’est quoi, un sling ?’’ ai-je demandé avec les yeux étonnés d’un faon pris dans le faisceau de phares.
— Tu es décidément très candide, c’est adorable.
Moi ? C’est assez ironique, mais tant mieux s’il le croit, et je vais m’arranger pour que ça dure, cette fois. Ce qui l’est, également, c’est que justement, c’est un sling qui m’a bêtement flingué mon coup précédent, et m’a forcé à reprendre le processus de séduction d’un nouveau sugar daddy, dans une autre ville, vu que je m’étais complètement grillé dans un rayon de 100 km autour de Reims. Je suis bien passé du champagne au sauvignon, mais Montpellier a pour elle le climat, et une fac où, après avoir arrangé mon transfert, je pouvais terminer mon master en communication.
* Il y a trois mois *
Allongé sur le sling, la semence d’un des voyeurs sur ma joue, j’agitais un poing fébrile serré sur mon sexe tandis que ce jeune mec au corps sec et tatoué enfonçait le sien, d’épaisseur idéale, dans mon rectum, et à chaque mouvement brusque, excitait un peu plus ma prostate, faisant déjà suinter un filet de présperme de mon méat.
La déception sur le visage de Léonard, apparu dans le cercle de mecs qui se paluchaient autour de nous, m’a privé d’un orgasme que j’imaginais déjà foudroyant, et - je le soupçonnais - sonnait le glas d’une situation confortable. Si j’avais un peu perdu la notion du temps – et surtout de l’endroit - je ne peux blâmer personne sinon moi-même, et une succession d’erreurs, la vodka de trop, l’exta que ce mec m’a poussé d’un doigt en bouche, avant de me proposer de visiter la backroom, et potentiellement un autre orifice de mon corps. Un certain ennui, aussi, entretenu par le sexe plan-plan, trop rare, l’inadéquation entre les envies de mes vingt-trois ans, et ce qu’offrait un homme de plus du double.
Léo avait accepté sans beaucoup d’enthousiasme la sortie dans ce bar gay, si étranger à son monde tranquille, et m’avait regardé m’éloigner avec un sourire confiant, après m’avoir demandé de ne pas partir trop longtemps ‘sans quoi il pourrait se faire des idées’… Les cinq minutes acceptables pour lui en sont devenues quinze, au terme desquelles il a franchi la porte à son tour, pour me trouver souillé, haletant, au bord du plaisir, martelé par une bite plus longue, épaisse et vigoureuse que la sienne ne l’avait jamais été.
J’ai repoussé le mec à la peau noircie d’encre, me suis éjecté du dispositif suspendu, et en remontant mon jeans, j’ai poussé mes jambes tremblantes à la poursuite de Léo en balbutiant des excuses pourries.
— Je suis désolé, ça… ça ne m’arrivera plus jamais, je ne sais pas ce qui m’a pris.
— Je veux bien croire que tu ne sais pas… qui t’a pris, tu ne lui as probablement même pas demandé son prénom, juste la taille de sa queue… Ce que je sais, c’est que ça ne nous arrivera plus, mais à toi, oui, je ne t’ai jamais vu aussi… extatique. Je ne suis pas exigeant, Thibaut, je demande seulement l’exclusivité, que tu es visiblement incapable de me garantir. Je ne peux pas… ni ne veux t’offrir cette forme de sexe agressive et dégradante, tout comme tu ne pourras clairement jamais t’en priver. Ce soir, tu me suis si tu le souhaite, mais demain, tu emballes tes affaires.
* Il y a deux jours *
— Tu as connu beaucoup de garçons ? Pour moi, tu es le second’’ a dit Geoffroy, agenouillé sur le matelas dans ma chambre à la cité U, alors que ses doigts tremblants s’acharnent sur le nœud du préservatif, après qu’il m’a maladroitement fait l’amour et a trop vite éjaculé, avec un gémissement à la limite du ridicule.
— Hmmm… Sept, mais j’ai commencé à quinze ans, ça en fait à peu près un par an, ça va encore, non ?’’ ai-je répondu, avant d’ajouter avec franchise ‘’Et toi, deux, ça ne m’étonne pas trop, en fait’’.
— Co… comment ça ? Tu n’as pas eu de plaisir ?
— Geoffroy… Sur la dizaine de fois où on a couché ensemble, tu m’as vu jouir ? Je ne veux pas paraitre cruel, mais pour un mec qui se veut exclusivement actif, tu dois vraiment améliorer ton endurance, aucun garçon n’atteint le plaisir en moins de cinq minutes, j’ai même jamais le temps d’avoir une érection suffisante pour me branler…
Si j’avais eu la moindre envie de lui donner une autre chance, il aurait probablement refusé, là, définitivement frustré. Bah, peu importait, il m’avait servi à m’introduire dans le landerneau arc-en-ciel de l’Hérault, et en un mois, je lui avais permis de décupler ses statistiques de baise, échange de bons procédés. Il avait été un très bon choix, en fait. Depuis mon arrivée à Montpellier, après quelques rencontres récréatives avec des mecs jetables, dont deux premières, un rebeu et un Black, j’étais tombé sur son profil Grindr, et un court tchat m’avait vite persuadé de ce que mon intuition était fondée, un physique banal couplé à une absence abyssale d’initiative, l’étudiant en commerce à l’université d’Aix-Marseille s’est avéré être timoré, et un no-life absolu, qui ne revenait que le week-end chez ses parents, à le passer enfermé dans sa chambre, il n’y avait aucune chance que je le recroise un jour, et c’était parfait ainsi. Il me devra également les deux seules visites – terriblement sages - de sa vie dans un bar gay, qui m’ont principalement servi à m’exhiber, et à attirer l’attention d’une vraie proie. Un plan finalisé à la seconde virée au Coxx, vendredi, pour offrir à Geoffroy, le lendemain et pour la dernière fois, mon corps à l’invasion du sien. Si, malgré son embarras, la performance lui avait été naturelle, j’avais mis tout mon talent d’acteur à jouer au petit couple niais à la limite de l’innocence, nourri d’amour et de boissons sans alcool. Un loup déguisé en agneau, à la chair fraiche et tendre…
Entre nos arrivées simultanées, nous à pied, lui en Tesla, il ne m’a pratiquement pas lâché du regard pendant l’heure que nous y avons passée.
* Hier *
C’était un pari, bien sûr, mais aux risques plutôt limités, ente les deux seuls clubs gays de la ville, le Rex Cruising accueille un public assez jeune, trendy et exubérant, laissant au Coxx ceux qui ne se retrouvent pas dans l’ambiance du premier. A moins d’avoir levé un minet ce week-end, il y passerait sa soirée du lundi, jour de moindre affluence, et où, vu la faune locale, je serais une option difficile à ignorer.
J’y suis entré assez tard, avec le poids de toute la tristesse du monde sur les épaules, me suis installé à une extrémité du bar, où j’ai alterné sur mon téléphone, mis en mode avion, la composition de brouillons de textos que je n’envoyais pas et des messages vocaux fictifs, juste destinés à ceux à portée de voix, où je demandais au silence qu’il me reprenne et me donne une nouvelle chance.
J’y ai joué une demi-heure, avant de poser le boîtier devant moi et de demander ma classique – mais unique, cette fois – vodka Red Bull.
— Vraiment ?’’ a dit le barman, ‘’J’allais faire rentrer un stock de sodas à votre intention, les garçons. Tiens, il est où, ton copain ?’’
— Ailleurs, heureux à ce qu’il dit, autant que je suis malheureux’’ ai-je gémi en baissant le visage.
Il s’est approché pendant que l’autre abruti concoctait mon poison ‘’Je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre, permets-moi de te l’offrir, mais est-il vraiment nécessaire de se mettre la tête à l’envers pour un mec ? C’est quoi, l’histoire ?’’
— Il… il ne s’assume pas. Ou plutôt, il ne m’assume pas, moi… Il dit que je ne suis pas le bon pour lui. Pourtant, j’y croyais, je me suis investi dans notre relation, je voulais que ça fonctionne ! Je n’ai connu que deux mecs’’ ai-je babillé ‘’mais je commence à croire que je suis maudit’’. Entre fausses larmes, faux reproches à l’endroit du ‘vil séducteur’, et fausse autoflagellation, je lui ai tenu la jambe sur ma prétendue histoire d’amour brisé, avant de fixer l’horloge un peu kitsch marquée London, et de gémir ‘’Oh non, minuit, je n’ai plus de bus pour la cité U !’’
— Je… peux t’y reconduire, si tu le souhaite. Tu sembles avoir besoin d’une bonne nuit de sommeil.
— Oh, je le verrai partout dans ma chambre, je ne pourrai pas m’endormir dans ce lit où je me suis donné à lui… Mais oui, si ça ne vous ennuie pas, j’apprécie, merci.
— Tu peux me tutoyer, mes amis m’appellent Danny, et certains… Daddy, hahaha ! Mais peut-être ne devrais-tu pas rester seul ce soir, j’ai une chambre d’ami, si tu veux…
— Moi, c’est Thibaut. Si vous… tu es sûr que je ne dérange pas…
* Ce matin *
— Ben non, je ne suis pas si candide ! En tout cas, je ne le serai plus autant… Mais sinon, c’est quoi, un swing ?
— Un sling. C’est… J’hésite un peu à briser ton innocence…’’ a-t-il dit avec un regard qui disait tout l’inverse ‘’c’est un dispositif qui accueille le passif, allongé sur le dos et qui s’offre à la pénétration en… missionnaire amélioré, disons. Les sensations sont augmentées par la stimulation particulière de la prostate’’.
— Oh ! La prostate… vraiment…’’ ai-je murmuré, en peignant un air légèrement rêveur sur mon visage, et en évitant.de poser un regard trop direct sur l’érection qui commence à déformer son short.
Note à moi-même – lorsqu’il enfoncera jusqu’à la garde son membre prometteur en moi, je dois penser à gémir doucement, prétendre m’étonner de la quantité de precum que je sais trop bien mon corps capable de produire, et simuler un orgasme atomique, qui sera forcément le premier de ma jeune vie innocente. Forcément… Il va m’adorer, lui !
Une histoire de hamac qui… balance entre manipulation douce et immoralité qui ne dit pas son nom, à ne pas lire si vous avez encore quelques illusions sur l’humanité
— Bien dormi ?
— Pas beaucoup, mais… Bien, oui, merci… Daddy’’ ai-je murmuré d’un air aussi triste que possible, les genoux collés, mes pieds nus posés l’un sur l’autre au sol, mes avant-bras croisés posés contre mon bassin, en levant vers lui le regard du chat potté de Shrek.
— Le canapé est moins confortable que le lit de la chambre d’ami, mais tu t’es endormi comme une masse, hier soir, j’imagine que… le stress que tu as subi a eu raison de toi, tu étais complètement épuisé. Je me suis juste permis de te retirer tes sneakers, en tout bien tout honneur, et de te couvrir d’un plaid, moyennement utile en cette saison, plus pour… ménager ta pudeur très fortement supposée, disons. C’est d’ailleurs étrange, cette mode chez les jeunes de vous passer de chaussettes, même si une cheville nue peut être très élégante, j’avoue.
Ben voyons, en tout bien tout honneur, c’est ça… En réalité, j’ai juste simulé le sommeil, je ne me suis endormi qu’une bonne heure après qu’il a entrepris de mettre mon corps prétendument ‘exténué’ à l’aise pour la nuit. Et le choix de mes options vestimentaires, sinon leur absence, n’était absolument pas anodin, mais plutôt un pari réussi sur ce qui pourrait séduire ‘Daddy’, c’est de l’élémentaire psychologie, sa génération a développé à l’abus certains fétichismes, certes déjà existants, mais devenus universels, du moins dans le microcosme gay. Paradoxe. Il n’a pas pu résister à l’envie de me déchausser, mais contrairement à ce qu’il affirme, il ne s’en est pas contenté, et même si la pratique me laisse indifférent, j’ai subi sans broncher le passage de sa langue sur la pulpe de mes orteils, en me retenant de rire lorsqu’il a soufflé ‘délicats… et tendres’. Il avait ensuite frôlé ma taille mais avait finalement résisté à l’envie de dégrafer mon jeans.
— Une… cheville ?’’ ai-je murmuré avec un léger sourire innocent.
— Pas que j’attache grande importance aux détails physiques, la beauté est protéiforme, et chaque type, chaque âge a ses charmes’’ a-t-il glissé d’un air qui se voulait détaché. ‘’Pourquoi restes-tu recroquevillé, tu es jeune et beau, expose-toi ! Il le faudra bien, d’ailleurs, le petit déjeuner est prêt sur la terrasse ! Puis tombe le tee-shirt, il a trop vécu depuis hier, et il fait déjà chaud, les vitamines D du soleil sont salutaires, autant pour la santé que pour le moral.’’
‘Bien sûr, Daddy’ ai-je pensé ‘comme la vue de mes abdos discrets sera bénéfique pour le tien…’
— Oh !’’ ai-je jappé avec un enthousiasme juvénile feint devant la pièce de tissu tendue entre deux arbres ‘’Vous av… euh… tu as un… truc, là’’
— Un sling.
— Un hamac ! Mais c’est quoi, un sling ?’’ ai-je demandé avec les yeux étonnés d’un faon pris dans le faisceau de phares.
— Tu es décidément très candide, c’est adorable.
Moi ? C’est assez ironique, mais tant mieux s’il le croit, et je vais m’arranger pour que ça dure, cette fois. Ce qui l’est, également, c’est que justement, c’est un sling qui m’a bêtement flingué mon coup précédent, et m’a forcé à reprendre le processus de séduction d’un nouveau sugar daddy, dans une autre ville, vu que je m’étais complètement grillé dans un rayon de 100 km autour de Reims. Je suis bien passé du champagne au sauvignon, mais Montpellier a pour elle le climat, et une fac où, après avoir arrangé mon transfert, je pouvais terminer mon master en communication.
* Il y a trois mois *
Allongé sur le sling, la semence d’un des voyeurs sur ma joue, j’agitais un poing fébrile serré sur mon sexe tandis que ce jeune mec au corps sec et tatoué enfonçait le sien, d’épaisseur idéale, dans mon rectum, et à chaque mouvement brusque, excitait un peu plus ma prostate, faisant déjà suinter un filet de présperme de mon méat.
La déception sur le visage de Léonard, apparu dans le cercle de mecs qui se paluchaient autour de nous, m’a privé d’un orgasme que j’imaginais déjà foudroyant, et - je le soupçonnais - sonnait le glas d’une situation confortable. Si j’avais un peu perdu la notion du temps – et surtout de l’endroit - je ne peux blâmer personne sinon moi-même, et une succession d’erreurs, la vodka de trop, l’exta que ce mec m’a poussé d’un doigt en bouche, avant de me proposer de visiter la backroom, et potentiellement un autre orifice de mon corps. Un certain ennui, aussi, entretenu par le sexe plan-plan, trop rare, l’inadéquation entre les envies de mes vingt-trois ans, et ce qu’offrait un homme de plus du double.
Léo avait accepté sans beaucoup d’enthousiasme la sortie dans ce bar gay, si étranger à son monde tranquille, et m’avait regardé m’éloigner avec un sourire confiant, après m’avoir demandé de ne pas partir trop longtemps ‘sans quoi il pourrait se faire des idées’… Les cinq minutes acceptables pour lui en sont devenues quinze, au terme desquelles il a franchi la porte à son tour, pour me trouver souillé, haletant, au bord du plaisir, martelé par une bite plus longue, épaisse et vigoureuse que la sienne ne l’avait jamais été.
J’ai repoussé le mec à la peau noircie d’encre, me suis éjecté du dispositif suspendu, et en remontant mon jeans, j’ai poussé mes jambes tremblantes à la poursuite de Léo en balbutiant des excuses pourries.
— Je suis désolé, ça… ça ne m’arrivera plus jamais, je ne sais pas ce qui m’a pris.
— Je veux bien croire que tu ne sais pas… qui t’a pris, tu ne lui as probablement même pas demandé son prénom, juste la taille de sa queue… Ce que je sais, c’est que ça ne nous arrivera plus, mais à toi, oui, je ne t’ai jamais vu aussi… extatique. Je ne suis pas exigeant, Thibaut, je demande seulement l’exclusivité, que tu es visiblement incapable de me garantir. Je ne peux pas… ni ne veux t’offrir cette forme de sexe agressive et dégradante, tout comme tu ne pourras clairement jamais t’en priver. Ce soir, tu me suis si tu le souhaite, mais demain, tu emballes tes affaires.
* Il y a deux jours *
— Tu as connu beaucoup de garçons ? Pour moi, tu es le second’’ a dit Geoffroy, agenouillé sur le matelas dans ma chambre à la cité U, alors que ses doigts tremblants s’acharnent sur le nœud du préservatif, après qu’il m’a maladroitement fait l’amour et a trop vite éjaculé, avec un gémissement à la limite du ridicule.
— Hmmm… Sept, mais j’ai commencé à quinze ans, ça en fait à peu près un par an, ça va encore, non ?’’ ai-je répondu, avant d’ajouter avec franchise ‘’Et toi, deux, ça ne m’étonne pas trop, en fait’’.
— Co… comment ça ? Tu n’as pas eu de plaisir ?
— Geoffroy… Sur la dizaine de fois où on a couché ensemble, tu m’as vu jouir ? Je ne veux pas paraitre cruel, mais pour un mec qui se veut exclusivement actif, tu dois vraiment améliorer ton endurance, aucun garçon n’atteint le plaisir en moins de cinq minutes, j’ai même jamais le temps d’avoir une érection suffisante pour me branler…
Si j’avais eu la moindre envie de lui donner une autre chance, il aurait probablement refusé, là, définitivement frustré. Bah, peu importait, il m’avait servi à m’introduire dans le landerneau arc-en-ciel de l’Hérault, et en un mois, je lui avais permis de décupler ses statistiques de baise, échange de bons procédés. Il avait été un très bon choix, en fait. Depuis mon arrivée à Montpellier, après quelques rencontres récréatives avec des mecs jetables, dont deux premières, un rebeu et un Black, j’étais tombé sur son profil Grindr, et un court tchat m’avait vite persuadé de ce que mon intuition était fondée, un physique banal couplé à une absence abyssale d’initiative, l’étudiant en commerce à l’université d’Aix-Marseille s’est avéré être timoré, et un no-life absolu, qui ne revenait que le week-end chez ses parents, à le passer enfermé dans sa chambre, il n’y avait aucune chance que je le recroise un jour, et c’était parfait ainsi. Il me devra également les deux seules visites – terriblement sages - de sa vie dans un bar gay, qui m’ont principalement servi à m’exhiber, et à attirer l’attention d’une vraie proie. Un plan finalisé à la seconde virée au Coxx, vendredi, pour offrir à Geoffroy, le lendemain et pour la dernière fois, mon corps à l’invasion du sien. Si, malgré son embarras, la performance lui avait été naturelle, j’avais mis tout mon talent d’acteur à jouer au petit couple niais à la limite de l’innocence, nourri d’amour et de boissons sans alcool. Un loup déguisé en agneau, à la chair fraiche et tendre…
Entre nos arrivées simultanées, nous à pied, lui en Tesla, il ne m’a pratiquement pas lâché du regard pendant l’heure que nous y avons passée.
* Hier *
C’était un pari, bien sûr, mais aux risques plutôt limités, ente les deux seuls clubs gays de la ville, le Rex Cruising accueille un public assez jeune, trendy et exubérant, laissant au Coxx ceux qui ne se retrouvent pas dans l’ambiance du premier. A moins d’avoir levé un minet ce week-end, il y passerait sa soirée du lundi, jour de moindre affluence, et où, vu la faune locale, je serais une option difficile à ignorer.
J’y suis entré assez tard, avec le poids de toute la tristesse du monde sur les épaules, me suis installé à une extrémité du bar, où j’ai alterné sur mon téléphone, mis en mode avion, la composition de brouillons de textos que je n’envoyais pas et des messages vocaux fictifs, juste destinés à ceux à portée de voix, où je demandais au silence qu’il me reprenne et me donne une nouvelle chance.
J’y ai joué une demi-heure, avant de poser le boîtier devant moi et de demander ma classique – mais unique, cette fois – vodka Red Bull.
— Vraiment ?’’ a dit le barman, ‘’J’allais faire rentrer un stock de sodas à votre intention, les garçons. Tiens, il est où, ton copain ?’’
— Ailleurs, heureux à ce qu’il dit, autant que je suis malheureux’’ ai-je gémi en baissant le visage.
Il s’est approché pendant que l’autre abruti concoctait mon poison ‘’Je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre, permets-moi de te l’offrir, mais est-il vraiment nécessaire de se mettre la tête à l’envers pour un mec ? C’est quoi, l’histoire ?’’
— Il… il ne s’assume pas. Ou plutôt, il ne m’assume pas, moi… Il dit que je ne suis pas le bon pour lui. Pourtant, j’y croyais, je me suis investi dans notre relation, je voulais que ça fonctionne ! Je n’ai connu que deux mecs’’ ai-je babillé ‘’mais je commence à croire que je suis maudit’’. Entre fausses larmes, faux reproches à l’endroit du ‘vil séducteur’, et fausse autoflagellation, je lui ai tenu la jambe sur ma prétendue histoire d’amour brisé, avant de fixer l’horloge un peu kitsch marquée London, et de gémir ‘’Oh non, minuit, je n’ai plus de bus pour la cité U !’’
— Je… peux t’y reconduire, si tu le souhaite. Tu sembles avoir besoin d’une bonne nuit de sommeil.
— Oh, je le verrai partout dans ma chambre, je ne pourrai pas m’endormir dans ce lit où je me suis donné à lui… Mais oui, si ça ne vous ennuie pas, j’apprécie, merci.
— Tu peux me tutoyer, mes amis m’appellent Danny, et certains… Daddy, hahaha ! Mais peut-être ne devrais-tu pas rester seul ce soir, j’ai une chambre d’ami, si tu veux…
— Moi, c’est Thibaut. Si vous… tu es sûr que je ne dérange pas…
* Ce matin *
— Ben non, je ne suis pas si candide ! En tout cas, je ne le serai plus autant… Mais sinon, c’est quoi, un swing ?
— Un sling. C’est… J’hésite un peu à briser ton innocence…’’ a-t-il dit avec un regard qui disait tout l’inverse ‘’c’est un dispositif qui accueille le passif, allongé sur le dos et qui s’offre à la pénétration en… missionnaire amélioré, disons. Les sensations sont augmentées par la stimulation particulière de la prostate’’.
— Oh ! La prostate… vraiment…’’ ai-je murmuré, en peignant un air légèrement rêveur sur mon visage, et en évitant.de poser un regard trop direct sur l’érection qui commence à déformer son short.
Note à moi-même – lorsqu’il enfoncera jusqu’à la garde son membre prometteur en moi, je dois penser à gémir doucement, prétendre m’étonner de la quantité de precum que je sais trop bien mon corps capable de produire, et simuler un orgasme atomique, qui sera forcément le premier de ma jeune vie innocente. Forcément… Il va m’adorer, lui !
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