09-03-2021, 10:15 PM
1 - Tous : Dernier été
Laurent
Les jours se sont écoulés à toute vitesse, étonnamment. Il ne s'est rien passé d'exceptionnel - l'interrogatoire de l'inspecteur s'est déroulé sans accroc, et les épreuves du bac ont été un moment pénible à passer mais il est enfin derrière nous - même pour Julien. Il n'avait pas vraiment la tête à ça, mais poussé et soutenu aussi bien par ses frères que par nous, il a donné le meilleur de lui-même, aussi bien qu'il pouvait le faire, et tous les efforts qu'il avait fait en cours d'année se sont révélés payants. On a fêté notre réussite, et le moment est venu pour nous de nous préparer aux vacances. Apprenant que les parents de Yann restaient sur place, les miens leur ont proposé d'emmener leur deux fils avec eux à la mer. Ils n'étaient pas très chauds pour Yann, après les difficultés qu'il leur avait causé, mais Isa a su convaincre Stéphane de faire pression sur eux, et ils ont fini par céder, pour notre plus grande joie.
Ce pauvre Yann avait bien besoin de prendre l'air, je le sentais bien, et nous avons passé des moments merveilleux pendant de trop courtes semaines. Il avait bien meilleure mine en revenant qu'à l'aller.
Nous avons cependant retrouvé certains de nos problèmes au retour, David avec Pascale, Julien avec l'affaire de la mort de son père, qui n'avait pas cessé, Yann et moi avec l'inspecteur qui n'en avait pas fini avec nous, j'ignore pourquoi. Je commence à comprendre ce que peut ressentir le criminel dans Colombo...
Après avoir échangé un dernier baiser avec Yann, je le laisse rentrer chez lui, bien loin de me douter de ce qui l'attend...
Yann
La tête encore pleine des meilleures vacances que j'aie jamais passées, je franchis le seuil de ma maison et tombe sur mon père. Je dépose mon sac et l'embrasse.
- Salut papa.
- Salut, ça a été ?
- Oui, super ! Stéphane reste encore avec Isa, il rentrera ce soir. Où est maman ?
- Elle fait des courses.
- D'accord. Je vais ranger mes...
On sonne à la porte. Mon père va ouvrir et je fais la grimace en entendant la voix de son interlocuteur. C'est pas vrai...
- Inspecteur Peltier, mais qu'est-ce que vous faites encore ici ?
Mon père a l'air excédé, il commence à en avoir assez de le voir tourner autour de moi.
- Juste mon travail, monsieur. Il y a des détails que je dois encore éclaircir.
- Si vous avez quelque chose à lui reprocher, dites-le maintenant, qu'on règle ça.
- Rien du tout... pour le moment.
- Alors rentrez chez vous.
- Vous voulez vraiment que je vous arrête pour obstruction, monsieur Laugier ? J'ai juste quelques questions à poser à votre fils, mais si vous voulez que je revienne avec des collègues pour...
- Pfff... allez-y, mais je vous garantis que...
- Je sais, ça ne vous plaît pas, et je ne le fais pas par plaisir. Mon travail est d'établir la vérité, monsieur, y voyez-vous une quelconque objection ?
- Je n'ai pas dit ça, simplement que vous cherchez dans la mauvaise direction.
- Qui sait, monsieur, qui sait...
Il entre et me fait signe de monter dans ma chambre. Je commence à vraiment le détester, cet homme. Il alterne menaces et suggestions avec une grande efficacité pour obtenir ce qu'il veut. Je sais que papa va appeler l'avocat qui s'occupe de cette affaire pour nous, mais le temps qu'il arrive...
Il referme la porte derrière moi et je m'assois sur ma chaise, sans lui proposer de faire de même. Mais il s'installe sur mon lit, à mon grand énervement.
- Passé de bonnes vacances ?
- Jusqu'à ce que vous arriviez, oui.
- Vous étiez avec la famille de votre ami Laurent. Vous êtes très proches tous les deux.
- Tous les quatre. On est de très bons amis.
- Oui, bien sûr...
Que sait-il ? Il m'énerve encore plus avec sa manière de parler et d'insinuer qu'il en sait plus qu'il ne le dit. Je dois rester calme.
- Mais vous n'avez pas que ces amis-là, pas vrai ?
- J'ai quelques potes, oui.
- Pas du même genre. J'ai pas mal discuté avec Thierry, vu que son père est gendarme, et la petite bande qu'il forme avec Michel et ses deux autres copains n'est pas du même genre, pourtant on vous a souvent vu avec eux, ce qu'il n'a pas nié d'ailleurs. Je m'interroge sur cette différence, ces deux mondes séparés.
- Qu'y a-t-il de mal à ça ? Ils ne s'entendraient pas avec mes autres amis, c'est clair, mais je les vois de temps en temps.
- Vous avez peut-être un intérêt à cela...
- Mais de quoi vous parlez ? Votre enquête concerne Julien, non ?
- Oh, on a déterré tant de choses louches dans cette affaire que nous avons élargi considérablement notre champ d'action. Les gendarmes locaux vont avoir du souci à se faire, vu le nombre de choses sur lesquelles ils ont fermé les yeux. Mais pour revenir à vous... vous connaissez ce bâtiment abandonné, dans le sud de la ville, où se retrouvent tous les paumés du coin ? J'ai une certaine Mireille qui m'a parlé d'une soirée un peu particulière qu'elle a passé avec toi.
- Ah, euh...
Je rougis furieusement, le cœur battant follement. Il est au courant de ça ?!
- Oui ?
- Ce sont les autres qui m'ont emmené, ils voulaient me faire, euh, une surprise.
- Je vois, je vois... je crains que tu ne te sois embarqué dans un engrenage dangereux, jeune homme.
- Que voulez-vous dire ?
- C'est le repaire de tout un tas de drogués, voilà ce que je veux dire. Qu'est-ce que tu prends, toi ?
- Mais rien du tout ! Vous voulez voir mes bras ?
- Allons, ce n'est pas à ça que je vais me fier, vois-tu. Je crains fort de devoir t'emmener faire quelques analyses. Je vais prévenir ton père de tout ça, dit-il en se levant.
- Non ! Crie-je en me levant.
Il s'arrête, la main sur la porte, et se tourne vers moi.
- À moins que tu aies quelque chose à me dire ?
Laurent
Les jours se sont écoulés à toute vitesse, étonnamment. Il ne s'est rien passé d'exceptionnel - l'interrogatoire de l'inspecteur s'est déroulé sans accroc, et les épreuves du bac ont été un moment pénible à passer mais il est enfin derrière nous - même pour Julien. Il n'avait pas vraiment la tête à ça, mais poussé et soutenu aussi bien par ses frères que par nous, il a donné le meilleur de lui-même, aussi bien qu'il pouvait le faire, et tous les efforts qu'il avait fait en cours d'année se sont révélés payants. On a fêté notre réussite, et le moment est venu pour nous de nous préparer aux vacances. Apprenant que les parents de Yann restaient sur place, les miens leur ont proposé d'emmener leur deux fils avec eux à la mer. Ils n'étaient pas très chauds pour Yann, après les difficultés qu'il leur avait causé, mais Isa a su convaincre Stéphane de faire pression sur eux, et ils ont fini par céder, pour notre plus grande joie.
Ce pauvre Yann avait bien besoin de prendre l'air, je le sentais bien, et nous avons passé des moments merveilleux pendant de trop courtes semaines. Il avait bien meilleure mine en revenant qu'à l'aller.
Nous avons cependant retrouvé certains de nos problèmes au retour, David avec Pascale, Julien avec l'affaire de la mort de son père, qui n'avait pas cessé, Yann et moi avec l'inspecteur qui n'en avait pas fini avec nous, j'ignore pourquoi. Je commence à comprendre ce que peut ressentir le criminel dans Colombo...
Après avoir échangé un dernier baiser avec Yann, je le laisse rentrer chez lui, bien loin de me douter de ce qui l'attend...
Yann
La tête encore pleine des meilleures vacances que j'aie jamais passées, je franchis le seuil de ma maison et tombe sur mon père. Je dépose mon sac et l'embrasse.
- Salut papa.
- Salut, ça a été ?
- Oui, super ! Stéphane reste encore avec Isa, il rentrera ce soir. Où est maman ?
- Elle fait des courses.
- D'accord. Je vais ranger mes...
On sonne à la porte. Mon père va ouvrir et je fais la grimace en entendant la voix de son interlocuteur. C'est pas vrai...
- Inspecteur Peltier, mais qu'est-ce que vous faites encore ici ?
Mon père a l'air excédé, il commence à en avoir assez de le voir tourner autour de moi.
- Juste mon travail, monsieur. Il y a des détails que je dois encore éclaircir.
- Si vous avez quelque chose à lui reprocher, dites-le maintenant, qu'on règle ça.
- Rien du tout... pour le moment.
- Alors rentrez chez vous.
- Vous voulez vraiment que je vous arrête pour obstruction, monsieur Laugier ? J'ai juste quelques questions à poser à votre fils, mais si vous voulez que je revienne avec des collègues pour...
- Pfff... allez-y, mais je vous garantis que...
- Je sais, ça ne vous plaît pas, et je ne le fais pas par plaisir. Mon travail est d'établir la vérité, monsieur, y voyez-vous une quelconque objection ?
- Je n'ai pas dit ça, simplement que vous cherchez dans la mauvaise direction.
- Qui sait, monsieur, qui sait...
Il entre et me fait signe de monter dans ma chambre. Je commence à vraiment le détester, cet homme. Il alterne menaces et suggestions avec une grande efficacité pour obtenir ce qu'il veut. Je sais que papa va appeler l'avocat qui s'occupe de cette affaire pour nous, mais le temps qu'il arrive...
Il referme la porte derrière moi et je m'assois sur ma chaise, sans lui proposer de faire de même. Mais il s'installe sur mon lit, à mon grand énervement.
- Passé de bonnes vacances ?
- Jusqu'à ce que vous arriviez, oui.
- Vous étiez avec la famille de votre ami Laurent. Vous êtes très proches tous les deux.
- Tous les quatre. On est de très bons amis.
- Oui, bien sûr...
Que sait-il ? Il m'énerve encore plus avec sa manière de parler et d'insinuer qu'il en sait plus qu'il ne le dit. Je dois rester calme.
- Mais vous n'avez pas que ces amis-là, pas vrai ?
- J'ai quelques potes, oui.
- Pas du même genre. J'ai pas mal discuté avec Thierry, vu que son père est gendarme, et la petite bande qu'il forme avec Michel et ses deux autres copains n'est pas du même genre, pourtant on vous a souvent vu avec eux, ce qu'il n'a pas nié d'ailleurs. Je m'interroge sur cette différence, ces deux mondes séparés.
- Qu'y a-t-il de mal à ça ? Ils ne s'entendraient pas avec mes autres amis, c'est clair, mais je les vois de temps en temps.
- Vous avez peut-être un intérêt à cela...
- Mais de quoi vous parlez ? Votre enquête concerne Julien, non ?
- Oh, on a déterré tant de choses louches dans cette affaire que nous avons élargi considérablement notre champ d'action. Les gendarmes locaux vont avoir du souci à se faire, vu le nombre de choses sur lesquelles ils ont fermé les yeux. Mais pour revenir à vous... vous connaissez ce bâtiment abandonné, dans le sud de la ville, où se retrouvent tous les paumés du coin ? J'ai une certaine Mireille qui m'a parlé d'une soirée un peu particulière qu'elle a passé avec toi.
- Ah, euh...
Je rougis furieusement, le cœur battant follement. Il est au courant de ça ?!
- Oui ?
- Ce sont les autres qui m'ont emmené, ils voulaient me faire, euh, une surprise.
- Je vois, je vois... je crains que tu ne te sois embarqué dans un engrenage dangereux, jeune homme.
- Que voulez-vous dire ?
- C'est le repaire de tout un tas de drogués, voilà ce que je veux dire. Qu'est-ce que tu prends, toi ?
- Mais rien du tout ! Vous voulez voir mes bras ?
- Allons, ce n'est pas à ça que je vais me fier, vois-tu. Je crains fort de devoir t'emmener faire quelques analyses. Je vais prévenir ton père de tout ça, dit-il en se levant.
- Non ! Crie-je en me levant.
Il s'arrête, la main sur la porte, et se tourne vers moi.
- À moins que tu aies quelque chose à me dire ?
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