16-09-2020, 08:46 AM
(Modification du message : 16-09-2020, 09:28 AM par laurentdu51100.)
CHAPITRE 117 (Reims) (FAC)
« Bureau du doyen de la fac de médecine de Reims, quelques jours plus tard »
Alain Dupré est un homme élégant qui prend sa charge de doyen obtenue depuis déjà presque cinq ans avec un professionnalisme reconnu de tous qui est tout à son honneur.
Il est actuellement plongé dans un choix cornélien, celui d’accepter ou non dans son établissement le fils de son ami Pierre et les renseignements qu’il a demandé sur ce garçon lui ont été transmis la veille, le mettant dans une certaine expectative à la lecture de ceux-ci.
Deux dossiers entièrement opposés sont sur son bureau, l’un d’eux démontre que le garçon a toutes les capacités nécessaires pour commencer un cursus universitaire de haut niveau et ne serait-ce le second dossier, Alain serait même enchanté de l’accepter comme un honneur dans ces murs.
Le deuxième dossier toutefois lui fait comme une douche froide en tempérant ses ardeurs, ce même garçon ayant un passif impressionnant que ce soit au niveau scolarité par un nombre ahurissant de renvois ou de mise à pied suite à ses trop nombreuses exactions, que des services de police où là encore il est connu pour être de ces personnes que rien n’arrête au parcours dans la délinquance et la violence gratuite dès plus chaotiques pour ne pas employer d’adjectifs plus durs.
Alain en est là dans ses pensées quand sa secrétaire frappe un coup bref et entre comme à son habitude, sans attendre de réponse de sa part.
- Votre ami est là monsieur !!
- Ah !! Très bien alors, faites-le entrer !!
- Il n’est pas seul monsieur, dois-je aussi faire entrer les deux autres messieurs qui l’accompagnent ?
Alain reste un instant à se demander qui peuvent bien être les deux autres personnes, pourtant quand il a eu Pierre la veille au soir au téléphone pour fixer ce rendez-vous, il ne lui en a pas fait mention.
- Monsieur ?
- Oui ? Ah oui !! Faites entrer tout le monde je vous prie !!
La secrétaire sort donc de la pièce quelques secondes avant de revenir avec les trois hommes qui attendaient dans le couloir.
- Voici les trois messieurs !!
- Ah !! Très bien !! Laissez-nous je vous prie !!
Alain attend qu’elle soit sortie en refermant la porte derrière elle, il se lève alors et se dirige droit vers son ami de longue date, qu’il enserre dans ses bras avec la joie bien visible de le voir.
- Alors mon « Pierrot » ?? Comment va depuis le temps ??
Pierre lui rend avec grand plaisir son étreinte amicale.
- Si tu savais tout ce qu’il m’arrive depuis ces derniers mois !! Enfin !! Tout ce que j’ai à dire c’est que ce n’est que du bonheur !!
- Tu ne me présentes pas tes amis ??
- Mais si bien sûr !! Où ai-je la tête !! Voici Philippe Espinach, le psychiatre qui suit mon fils et Maurice Désmaré, qui suit également Florian mais pour une tout autre raison. Ils arrivent directement d’Aix en Provence suite à notre conversation et des hésitations que j’ai ressenties hier dans ta voix au sujet de l’acceptation de mon fils dans cette fac.
Alain souriant vient serrer la main de Philippe.
- Votre réputation vous précède ici le savez-vous cher collègue ?
- (Philippe) Vous m’en voyez autant ravi qu’étonné.
- (Alain) Ne soyez donc pas aussi humble de votre renommée.
Alain se tourne ensuite vers Maurice auquel il serre également la main, appréciant la poigne virile de cet homme à la carrure militaire.
- Monsieur… Désmaré ? C’est bien ça ? Enchanté de faire votre connaissance !!
- (Maurice) Moi de même doyen Dupré !! Je suis le directeur actuel du département de la sécurité du territoire ou pour faire plus court, de la DST.
- (Alain étonné) Vous venez sous cette étiquette ou juste en tant qu’ami ?
- (Maurice sourit) Je ne voudrais pas trop m’avancer en disant les deux !!
- (Pierre) Monsieur Désmaré est venu tout comme Philippe à ma demande expresse, ils ont chacun des arguments qu’il fallait que tu entendes avant de prendre ta décision. J’imagine à tes paroles d’hier, qu’elle n’est plus aussi certaine d’aboutir et que tu as dû très certainement recevoir des informations sur mon fils qui t’ont mis le doute.
- (Alain) C’est exact !! Mais assoyez-vous je vous prie !! Nous sommes justement réunis aujourd’hui pour en parler, pas vrai ? Que tu ne sois pas venu seul, prouverait que tu amènes d’autres argumentaires !!
CHAPITRE 118 (Reims) (FAC) (fin)
Alain leur laisse le temps de se mettre à l’aise et quand ils sont tous installés confortablement, il reprend la conversation en abordant directement les points auxquels il a été mis au courant récemment.
- J’avoue avoir été surpris des résultats du BAC de ton fils, surtout après avoir lu son dossier scolaire et je t’avoue que la première chose qui me soit venue à l’esprit est qu’il a honteusement triché, que ce soit d’une manière ou d’une autre. Le « casier » de ton gamin est tellement chargé qu’il a très bien pu le faire !!
- (Pierre) Sauf qu’il ne l’a pas fait !
- (Alain sceptique) Hum !! Les résultats ont quand même de quoi nous en faire douter, reconnais-le ?
- (Maurice) Si je puis me permettre d’intervenir ? Mes services ont analysé ce dossier d’examen, que ce soit au niveau de l’écriture comme des réponses qui ont été données !! Une chose est certaine, c’est qu’elles sont exactes et que c’est bien la même personne qui les a écrites. Nous avons donc fait d’autres examens graphologiques sur des documents antérieurs à cette période, venant des diverses interrogations écrites que Florian a passées pendant sa dernière année de Lycée. Il s’avère qu’il y a des similitudes mais que nos experts n’arrivent à comprendre qu’à la condition d’un changement radical de comportement.
- (Alain incrédule) C’est la même écriture ou pas ?
- (Philippe) Ce que tente d’expliquer Maurice, c’est que depuis l’accident qui a failli faire perdre la vie à Florian, sa personnalité aurait changé du tout au tout et que toutes les informations qui sont dans votre rapport, ne sont plus réellement pour la plupart d’actualité.
- (Maurice) Si vous m’aviez laissé finir, je vous aurais donc expliqué ce qui fait la certitude que c’est bien Florian qui a suivi ses examens !! En effet, nous avions déjà reçu récemment un courrier de sa part où il nous apportait des renseignements sur une affaire difficile !! Je n’en dirais pas plus sur cette affaire, juste qu’il s’agit bien de la même écriture et donc je peux vous donner l’assurance qu’il n’y a eu aucune tricherie, à ce niveau-là tout du moins.
- (Philippe) Pour le reste c’est très simple, il vous suffit de lui faire passer en personne un questionnaire de connaissances pour valider ses aptitudes. Je pense sans trop m’avancer que vous allez très vite tout comme nous l’avons fait, avoir une idée très claire du potentiel extraordinaire de ce garçon.
Alain réfléchit un instant, ne trouvant rien à redire des paroles venant de ces deux hommes et il ne lui viendrait même pas l’idée de les remettre en question.
- Admettons !! Il reste encore le casier plus que chargé qu’il traîne derrière lui, mon établissement se veut exemplaire et vous vous doutez bien des réactions des étudiants tout comme de leurs parents s’il venait à être découvert ?
- (Maurice) Beaucoup des actes indiqués sur son dossier de police ont été jugés, s’il est encore en liberté c’est parce qu’il est sinon innocent, du moins qu’aucunes charges ne pèsent plus contre lui à l’heure actuelle. Pour le reste, un suivi psychologique et judiciaire est prévu pour avoir l’assurance qu’il ne représente plus aucun danger pour la société.
- (Pierre) Je ne te demande rien d’autre que de te faire ton propre jugement de mon fils par toi-même et non par ce que tu auras lu sur lui, je suis convaincu qu’il saura te convaincre. Les suites de son accident ont incontestablement changé sa façon d’être, tu sais très bien de quoi je parle en plus.
Alain ne connaît que trop bien pour en avoir si souvent parlé avec son ami, des problèmes que lui posait son gamin au quotidien et de l’entendre insister avec autant de verve, lui laisse à penser qu’il y a réellement eu quelque changement fondamental dans sa façon d’être.
- Je tiendrai la promesse que je t’ai faite, juste que je ne voudrais pas que tu me tiennes rigueur de ma décision au cas où elle serait de ne pas l’accepter. D’autres universités le feraient certainement si c’était le cas, beaucoup n’iraient pas aussi loin que moi dans la recherche des antécédents d’un étudiant en particulier.
- (Pierre) Oui je m’en doute, mais c’est là où veut être mon fils pour poursuivre ses études.
- (Alain étonné) En connais-tu ses raisons ? Il n’y en a de plus réputées rien que là où tu habites !!
- (Pierre) Bien sûr !! Mais il y a aussi beaucoup trop de personnes qui le connaissent de réputation ou pour toutes autres sortes de choses et si j’ai été dans son sens, c’est pour qu’il se fasse de nouvelles relations tu comprends ?
Alain se lève, signalant par ce geste qu’il clôt l’entretien et voyant qu’ils se lèvent à leurs tours, les raccompagne jusqu’à la sortie de l’université.
Le visage soucieux voir marqué par la tristesse de son ami lui fait mal, aussi c’est en lui prenant amicalement le bras avant de se quitter qu’il se veut rassurant.
- Ne t’inquiète pas mon « Pierrot » !! Je n’ai rien contre ton petit gars et j’attendrai les résultats de nos tests mais aussi de l’impression que je tirerai de la conversation que je ne manquerai pas d’avoir avec lui, avant de prendre ma décision.
Pierre se force à sourire en fixant Alain dans les yeux.
- C’est tout ce que je te demande, rien de plus et je ne voudrais pas que tu penses un instant que je veux me servir de notre amitié pour fausser ta décision !!
Alain hoche la tête en signe qu’il n’a jamais pensé de lui une chose pareille.
- Je ne sais pas ce qu’il est arrivé exactement à ton fils, mais…
Il observe Philippe et Maurice un bref instant avant de reporter son regard dans celui de son ami.
- Quelque chose me dit que tu n’es plus seul pour t’aider à ce qu’il s’en sorte et je suis de tout cœur avec vous, juste qu’il me faut aussi ressentir ce qui vous a amenés jusqu’ici avec une telle conviction. Ton garçon recevra une convocation début septembre pour passer ses tests d’aptitude, d’ici là rien ne sert de te mettre martel en tête et tu embrasseras Hellènes de ma part, mes visites comme les vôtres sont trop rares hélas.
CHAPITRE 119 (Orléans)
« La veille en fin d’après-midi, chez les Lemont »
Toute la famille Lemont est réunie dans le salon, avec en prime leur neveu et les amis de Flavien, qui sont devenus également ceux d’Alexie depuis maintenant un an qu’ils se connaissent.
La rencontre entre Marc et Flavien lors de leur installation en cité universitaire où ils se sont retrouvés voisins mais surtout aussi seuls l’un que l’autre, a marqué le début d’une amitié maintenant très forte et les invitations de Flavien pour que son ami ne se retrouve pas seul pendant les congés, l’ont fait très vite apprécier par Bastien et sa femme Henriette, trouvant dans ce jeune homme bien trop maigre une gentillesse et un charme qui l’ont fait l’adopter par toute leur famille.
Ludovic n’est d’ailleurs pas en reste, il a tout de suite été conquis par ce grand échalas squelettique qui sait le faire rire comme personne et c’est le hasard d’une visite d’Alexie à ses cousins qui a fait qu’ils se retrouvent maintenant tous liés par une amitié peu commune.
Pour Arnault, c’est venu un peu plus tard lors d’une visite de Marc et de Flavien au manoir, le grand blond lui ayant fait une telle impression qu’ils se sont eux aussi très vite sentie des liens assez fort pour qu’ils éprouvent l’envie de se revoir et c’est pendant ses fréquents passages dans la région, qu’Arnault a été présenté au reste de la famille.
C’est donc dans un salon plein à craquer, qu’ils discutent de cette visite qu’ils ont eue un peu plus tôt dans l’après-midi.
- (Flavien) Bizarre toutes ces questions vous ne trouvez pas ?
- (Marc) Surtout venant d’une personne aussi importante !! Le directeur de la DST !! Rien que ça !!
- (Bastien) Il avait l’air d’en connaître beaucoup plus que nous sur celui qui a guéri « Ludo » en tous les cas.
- (Flavien) Tu y as cru toi à cette histoire d’enquête sur le gars qui nous a envoyé le colis ?
- (Henriette) Il doit bien y avoir du vrai, n’oublie pas que ton frère n’avait que très peu de chances de s’en sortir !! Tu l’as dit toi-même l’avoir entendu de la bouche des médecins !!
- (Flavien) Oui mais j’ai comme eu l’impression qu’il ne nous disait pas tout, en fait je pense même que s’il est venu c’est juste parce qu’il te l’avait promis au téléphone quand il t’a demandé les trois lettres de la signature au bas de la lettre.
- (Marc) C’est drôle mais j’ai ressenti la même chose, on aurait même cru qu’il était gêné d’être là !! Comme s’il avait appris depuis des choses qui nous concernent et qu’il ne pouvait pas le dire !!
Alexie fixe depuis un moment son ami Arnault.
- Peut-être que c’est toi qui ne nous dis pas tout ??
- (Arnault ahuri) Comment ça ??
- (Alexie) Comme cette histoire de cicatrice disparue par exemple, il y a bien eu quelqu’un qui t’a approché ou fait quelque chose pour que ça puisse se faire, non ?
- (Arnault) En fait je pense savoir qui est exactement ce F.DB !!
- (Bastien sidéré) Et c’est seulement maintenant que tu nous le dis ?
- (Henriette) Tu en as trop dit maintenant, alors va jusqu’aux bouts de tes pensées !!
- (Arnault hésite) Je ne voudrais pas lancer une connerie, mais je pense que c’est du fils de mon patron qu’il s’agit.
- (Bastien) Il s’appelle comment ton patron ?
- (Arnault) Pierre De Bierne !!
- (Bastien) Et son fils ?
- (Arnault) Florian !! Florian De Bierne !! Mais c’est tellement gros que ça ne peut être ça !!
- (Marc) F.DB !! Ça se tient pourtant, pourquoi tu ne l’as pas dit plus tôt ? J’aurais bien aimé voir la tête du type de la DST en l’apprenant, du moins s’il ne le savait pas déjà !!
- (Flavien) Et aussi le rapport avec ta cicatrice ??
Arnault se sent fixé intensément, il soupire alors en se lançant à leur raconter l’histoire qu’il lui est arrivé dans l’avion pendant le vol où il conduisait son patron et sa famille dans le sud de la France, tous l’écoutent en silence et ce n’est que quand ils comprennent qu’il a fini son histoire, que les questions pleuvent de nouveau sur lui.
- (Marc) Il te connaissait donc ?
- J’en ai eu l’impression, oui !! Mais moi c’était la première fois que je le voyais, j’en suis certain !!
- (Flavien) Qu’est ce qui peut te rendre aussi sûr ? Il peut y avoir des années que tu l’aurais vu et qu’il se serait rappelé de toi, qui sait !!
- Alors là crois-moi, c’est impossible !! Je m’en serai rappelé aussi fais-moi confiance !!
- (Flavien) Et pour ta cicatrice ? Pourquoi tu ne t’es aperçu de rien avant ?
- Parce que j’ai cru au début que ce n’était qu’une caresse qu’il me faisait sur la main !!
- (Alexie troublé) Comment ça une caresse ?
Marc voit bien le visage d’Arnault devenir rouge de gêne, une question lui vient alors à l’esprit qu’il pose sans réfléchir.
- Tu as pensé qu’il te draguait??
« Bureau du doyen de la fac de médecine de Reims, quelques jours plus tard »
Alain Dupré est un homme élégant qui prend sa charge de doyen obtenue depuis déjà presque cinq ans avec un professionnalisme reconnu de tous qui est tout à son honneur.
Il est actuellement plongé dans un choix cornélien, celui d’accepter ou non dans son établissement le fils de son ami Pierre et les renseignements qu’il a demandé sur ce garçon lui ont été transmis la veille, le mettant dans une certaine expectative à la lecture de ceux-ci.
Deux dossiers entièrement opposés sont sur son bureau, l’un d’eux démontre que le garçon a toutes les capacités nécessaires pour commencer un cursus universitaire de haut niveau et ne serait-ce le second dossier, Alain serait même enchanté de l’accepter comme un honneur dans ces murs.
Le deuxième dossier toutefois lui fait comme une douche froide en tempérant ses ardeurs, ce même garçon ayant un passif impressionnant que ce soit au niveau scolarité par un nombre ahurissant de renvois ou de mise à pied suite à ses trop nombreuses exactions, que des services de police où là encore il est connu pour être de ces personnes que rien n’arrête au parcours dans la délinquance et la violence gratuite dès plus chaotiques pour ne pas employer d’adjectifs plus durs.
Alain en est là dans ses pensées quand sa secrétaire frappe un coup bref et entre comme à son habitude, sans attendre de réponse de sa part.
- Votre ami est là monsieur !!
- Ah !! Très bien alors, faites-le entrer !!
- Il n’est pas seul monsieur, dois-je aussi faire entrer les deux autres messieurs qui l’accompagnent ?
Alain reste un instant à se demander qui peuvent bien être les deux autres personnes, pourtant quand il a eu Pierre la veille au soir au téléphone pour fixer ce rendez-vous, il ne lui en a pas fait mention.
- Monsieur ?
- Oui ? Ah oui !! Faites entrer tout le monde je vous prie !!
La secrétaire sort donc de la pièce quelques secondes avant de revenir avec les trois hommes qui attendaient dans le couloir.
- Voici les trois messieurs !!
- Ah !! Très bien !! Laissez-nous je vous prie !!
Alain attend qu’elle soit sortie en refermant la porte derrière elle, il se lève alors et se dirige droit vers son ami de longue date, qu’il enserre dans ses bras avec la joie bien visible de le voir.
- Alors mon « Pierrot » ?? Comment va depuis le temps ??
Pierre lui rend avec grand plaisir son étreinte amicale.
- Si tu savais tout ce qu’il m’arrive depuis ces derniers mois !! Enfin !! Tout ce que j’ai à dire c’est que ce n’est que du bonheur !!
- Tu ne me présentes pas tes amis ??
- Mais si bien sûr !! Où ai-je la tête !! Voici Philippe Espinach, le psychiatre qui suit mon fils et Maurice Désmaré, qui suit également Florian mais pour une tout autre raison. Ils arrivent directement d’Aix en Provence suite à notre conversation et des hésitations que j’ai ressenties hier dans ta voix au sujet de l’acceptation de mon fils dans cette fac.
Alain souriant vient serrer la main de Philippe.
- Votre réputation vous précède ici le savez-vous cher collègue ?
- (Philippe) Vous m’en voyez autant ravi qu’étonné.
- (Alain) Ne soyez donc pas aussi humble de votre renommée.
Alain se tourne ensuite vers Maurice auquel il serre également la main, appréciant la poigne virile de cet homme à la carrure militaire.
- Monsieur… Désmaré ? C’est bien ça ? Enchanté de faire votre connaissance !!
- (Maurice) Moi de même doyen Dupré !! Je suis le directeur actuel du département de la sécurité du territoire ou pour faire plus court, de la DST.
- (Alain étonné) Vous venez sous cette étiquette ou juste en tant qu’ami ?
- (Maurice sourit) Je ne voudrais pas trop m’avancer en disant les deux !!
- (Pierre) Monsieur Désmaré est venu tout comme Philippe à ma demande expresse, ils ont chacun des arguments qu’il fallait que tu entendes avant de prendre ta décision. J’imagine à tes paroles d’hier, qu’elle n’est plus aussi certaine d’aboutir et que tu as dû très certainement recevoir des informations sur mon fils qui t’ont mis le doute.
- (Alain) C’est exact !! Mais assoyez-vous je vous prie !! Nous sommes justement réunis aujourd’hui pour en parler, pas vrai ? Que tu ne sois pas venu seul, prouverait que tu amènes d’autres argumentaires !!
CHAPITRE 118 (Reims) (FAC) (fin)
Alain leur laisse le temps de se mettre à l’aise et quand ils sont tous installés confortablement, il reprend la conversation en abordant directement les points auxquels il a été mis au courant récemment.
- J’avoue avoir été surpris des résultats du BAC de ton fils, surtout après avoir lu son dossier scolaire et je t’avoue que la première chose qui me soit venue à l’esprit est qu’il a honteusement triché, que ce soit d’une manière ou d’une autre. Le « casier » de ton gamin est tellement chargé qu’il a très bien pu le faire !!
- (Pierre) Sauf qu’il ne l’a pas fait !
- (Alain sceptique) Hum !! Les résultats ont quand même de quoi nous en faire douter, reconnais-le ?
- (Maurice) Si je puis me permettre d’intervenir ? Mes services ont analysé ce dossier d’examen, que ce soit au niveau de l’écriture comme des réponses qui ont été données !! Une chose est certaine, c’est qu’elles sont exactes et que c’est bien la même personne qui les a écrites. Nous avons donc fait d’autres examens graphologiques sur des documents antérieurs à cette période, venant des diverses interrogations écrites que Florian a passées pendant sa dernière année de Lycée. Il s’avère qu’il y a des similitudes mais que nos experts n’arrivent à comprendre qu’à la condition d’un changement radical de comportement.
- (Alain incrédule) C’est la même écriture ou pas ?
- (Philippe) Ce que tente d’expliquer Maurice, c’est que depuis l’accident qui a failli faire perdre la vie à Florian, sa personnalité aurait changé du tout au tout et que toutes les informations qui sont dans votre rapport, ne sont plus réellement pour la plupart d’actualité.
- (Maurice) Si vous m’aviez laissé finir, je vous aurais donc expliqué ce qui fait la certitude que c’est bien Florian qui a suivi ses examens !! En effet, nous avions déjà reçu récemment un courrier de sa part où il nous apportait des renseignements sur une affaire difficile !! Je n’en dirais pas plus sur cette affaire, juste qu’il s’agit bien de la même écriture et donc je peux vous donner l’assurance qu’il n’y a eu aucune tricherie, à ce niveau-là tout du moins.
- (Philippe) Pour le reste c’est très simple, il vous suffit de lui faire passer en personne un questionnaire de connaissances pour valider ses aptitudes. Je pense sans trop m’avancer que vous allez très vite tout comme nous l’avons fait, avoir une idée très claire du potentiel extraordinaire de ce garçon.
Alain réfléchit un instant, ne trouvant rien à redire des paroles venant de ces deux hommes et il ne lui viendrait même pas l’idée de les remettre en question.
- Admettons !! Il reste encore le casier plus que chargé qu’il traîne derrière lui, mon établissement se veut exemplaire et vous vous doutez bien des réactions des étudiants tout comme de leurs parents s’il venait à être découvert ?
- (Maurice) Beaucoup des actes indiqués sur son dossier de police ont été jugés, s’il est encore en liberté c’est parce qu’il est sinon innocent, du moins qu’aucunes charges ne pèsent plus contre lui à l’heure actuelle. Pour le reste, un suivi psychologique et judiciaire est prévu pour avoir l’assurance qu’il ne représente plus aucun danger pour la société.
- (Pierre) Je ne te demande rien d’autre que de te faire ton propre jugement de mon fils par toi-même et non par ce que tu auras lu sur lui, je suis convaincu qu’il saura te convaincre. Les suites de son accident ont incontestablement changé sa façon d’être, tu sais très bien de quoi je parle en plus.
Alain ne connaît que trop bien pour en avoir si souvent parlé avec son ami, des problèmes que lui posait son gamin au quotidien et de l’entendre insister avec autant de verve, lui laisse à penser qu’il y a réellement eu quelque changement fondamental dans sa façon d’être.
- Je tiendrai la promesse que je t’ai faite, juste que je ne voudrais pas que tu me tiennes rigueur de ma décision au cas où elle serait de ne pas l’accepter. D’autres universités le feraient certainement si c’était le cas, beaucoup n’iraient pas aussi loin que moi dans la recherche des antécédents d’un étudiant en particulier.
- (Pierre) Oui je m’en doute, mais c’est là où veut être mon fils pour poursuivre ses études.
- (Alain étonné) En connais-tu ses raisons ? Il n’y en a de plus réputées rien que là où tu habites !!
- (Pierre) Bien sûr !! Mais il y a aussi beaucoup trop de personnes qui le connaissent de réputation ou pour toutes autres sortes de choses et si j’ai été dans son sens, c’est pour qu’il se fasse de nouvelles relations tu comprends ?
Alain se lève, signalant par ce geste qu’il clôt l’entretien et voyant qu’ils se lèvent à leurs tours, les raccompagne jusqu’à la sortie de l’université.
Le visage soucieux voir marqué par la tristesse de son ami lui fait mal, aussi c’est en lui prenant amicalement le bras avant de se quitter qu’il se veut rassurant.
- Ne t’inquiète pas mon « Pierrot » !! Je n’ai rien contre ton petit gars et j’attendrai les résultats de nos tests mais aussi de l’impression que je tirerai de la conversation que je ne manquerai pas d’avoir avec lui, avant de prendre ma décision.
Pierre se force à sourire en fixant Alain dans les yeux.
- C’est tout ce que je te demande, rien de plus et je ne voudrais pas que tu penses un instant que je veux me servir de notre amitié pour fausser ta décision !!
Alain hoche la tête en signe qu’il n’a jamais pensé de lui une chose pareille.
- Je ne sais pas ce qu’il est arrivé exactement à ton fils, mais…
Il observe Philippe et Maurice un bref instant avant de reporter son regard dans celui de son ami.
- Quelque chose me dit que tu n’es plus seul pour t’aider à ce qu’il s’en sorte et je suis de tout cœur avec vous, juste qu’il me faut aussi ressentir ce qui vous a amenés jusqu’ici avec une telle conviction. Ton garçon recevra une convocation début septembre pour passer ses tests d’aptitude, d’ici là rien ne sert de te mettre martel en tête et tu embrasseras Hellènes de ma part, mes visites comme les vôtres sont trop rares hélas.
CHAPITRE 119 (Orléans)
« La veille en fin d’après-midi, chez les Lemont »
Toute la famille Lemont est réunie dans le salon, avec en prime leur neveu et les amis de Flavien, qui sont devenus également ceux d’Alexie depuis maintenant un an qu’ils se connaissent.
La rencontre entre Marc et Flavien lors de leur installation en cité universitaire où ils se sont retrouvés voisins mais surtout aussi seuls l’un que l’autre, a marqué le début d’une amitié maintenant très forte et les invitations de Flavien pour que son ami ne se retrouve pas seul pendant les congés, l’ont fait très vite apprécier par Bastien et sa femme Henriette, trouvant dans ce jeune homme bien trop maigre une gentillesse et un charme qui l’ont fait l’adopter par toute leur famille.
Ludovic n’est d’ailleurs pas en reste, il a tout de suite été conquis par ce grand échalas squelettique qui sait le faire rire comme personne et c’est le hasard d’une visite d’Alexie à ses cousins qui a fait qu’ils se retrouvent maintenant tous liés par une amitié peu commune.
Pour Arnault, c’est venu un peu plus tard lors d’une visite de Marc et de Flavien au manoir, le grand blond lui ayant fait une telle impression qu’ils se sont eux aussi très vite sentie des liens assez fort pour qu’ils éprouvent l’envie de se revoir et c’est pendant ses fréquents passages dans la région, qu’Arnault a été présenté au reste de la famille.
C’est donc dans un salon plein à craquer, qu’ils discutent de cette visite qu’ils ont eue un peu plus tôt dans l’après-midi.
- (Flavien) Bizarre toutes ces questions vous ne trouvez pas ?
- (Marc) Surtout venant d’une personne aussi importante !! Le directeur de la DST !! Rien que ça !!
- (Bastien) Il avait l’air d’en connaître beaucoup plus que nous sur celui qui a guéri « Ludo » en tous les cas.
- (Flavien) Tu y as cru toi à cette histoire d’enquête sur le gars qui nous a envoyé le colis ?
- (Henriette) Il doit bien y avoir du vrai, n’oublie pas que ton frère n’avait que très peu de chances de s’en sortir !! Tu l’as dit toi-même l’avoir entendu de la bouche des médecins !!
- (Flavien) Oui mais j’ai comme eu l’impression qu’il ne nous disait pas tout, en fait je pense même que s’il est venu c’est juste parce qu’il te l’avait promis au téléphone quand il t’a demandé les trois lettres de la signature au bas de la lettre.
- (Marc) C’est drôle mais j’ai ressenti la même chose, on aurait même cru qu’il était gêné d’être là !! Comme s’il avait appris depuis des choses qui nous concernent et qu’il ne pouvait pas le dire !!
Alexie fixe depuis un moment son ami Arnault.
- Peut-être que c’est toi qui ne nous dis pas tout ??
- (Arnault ahuri) Comment ça ??
- (Alexie) Comme cette histoire de cicatrice disparue par exemple, il y a bien eu quelqu’un qui t’a approché ou fait quelque chose pour que ça puisse se faire, non ?
- (Arnault) En fait je pense savoir qui est exactement ce F.DB !!
- (Bastien sidéré) Et c’est seulement maintenant que tu nous le dis ?
- (Henriette) Tu en as trop dit maintenant, alors va jusqu’aux bouts de tes pensées !!
- (Arnault hésite) Je ne voudrais pas lancer une connerie, mais je pense que c’est du fils de mon patron qu’il s’agit.
- (Bastien) Il s’appelle comment ton patron ?
- (Arnault) Pierre De Bierne !!
- (Bastien) Et son fils ?
- (Arnault) Florian !! Florian De Bierne !! Mais c’est tellement gros que ça ne peut être ça !!
- (Marc) F.DB !! Ça se tient pourtant, pourquoi tu ne l’as pas dit plus tôt ? J’aurais bien aimé voir la tête du type de la DST en l’apprenant, du moins s’il ne le savait pas déjà !!
- (Flavien) Et aussi le rapport avec ta cicatrice ??
Arnault se sent fixé intensément, il soupire alors en se lançant à leur raconter l’histoire qu’il lui est arrivé dans l’avion pendant le vol où il conduisait son patron et sa famille dans le sud de la France, tous l’écoutent en silence et ce n’est que quand ils comprennent qu’il a fini son histoire, que les questions pleuvent de nouveau sur lui.
- (Marc) Il te connaissait donc ?
- J’en ai eu l’impression, oui !! Mais moi c’était la première fois que je le voyais, j’en suis certain !!
- (Flavien) Qu’est ce qui peut te rendre aussi sûr ? Il peut y avoir des années que tu l’aurais vu et qu’il se serait rappelé de toi, qui sait !!
- Alors là crois-moi, c’est impossible !! Je m’en serai rappelé aussi fais-moi confiance !!
- (Flavien) Et pour ta cicatrice ? Pourquoi tu ne t’es aperçu de rien avant ?
- Parce que j’ai cru au début que ce n’était qu’une caresse qu’il me faisait sur la main !!
- (Alexie troublé) Comment ça une caresse ?
Marc voit bien le visage d’Arnault devenir rouge de gêne, une question lui vient alors à l’esprit qu’il pose sans réfléchir.
- Tu as pensé qu’il te draguait??
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
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