03-07-2023, 07:41 PM
Je vis Gus se retourner pour faire la croupe. Chip lui passa sous le ventre pour aller faire de l'autre côté.
Adeline changea de patte.
– Tu n'oublies pas ce que je t'ai dit Adeline !
– Mais non Papé, regarde je lui tape la jambe et je fais descendre ma main comme tu me l'a montré. C'est bien comme je fais ?
– Oui, c'est bien, tu peux continuer ma chérie.
– Gus, qu'est-ce-que tu es en train de faire ?
– Je lui fais des tresses. Tu trouves pas qu'elle est jolie comme ça ?
– Ah, Bé, tu arrives au bon moment. Regarde comment il faut faire.
On y passa une heure. Sa robe noire brillait. Et devinez quoi ? Elle alla se rouler dans la poussière avant d'aller se rouler dans la boue.
– Oh non ! Holly elle est toute sale, maintenant. Tant pis pour elle mais moi j'en ai marre. On la lavera demain. On pourra prendre le tuyau Papa.
– Je ne sais pas moi. Demandez plutôt à Papé c'est lui le spécialiste.
– Oui, vous pouvez, mais ne mettez que de l'eau pas de produit et pas trop longtemps non plus.
– Ok, on fera comme tu nous dis.
Papé, tu viendras nous faire faire du carrosse ?
– Samedi, si vous êtes gentils.
– On est toujours gentils, nous.
– Oui, sauf quand vous faites des bêtises !
C'est vrai que des bêtises, ils en faisaient pas trop, moins que Tim et moi quand on avait leur âge. Ce qui me faisait peur, chez eux, c'est qu'ils étaient horriblement casse-cou, rien ne leur faisait peur. Mais moi ça m'effrayait de les voir faire. Et quand je leur demandais de stopper, c'est très souvent que j'ai entendu :
– Mais Papa, pfffffffff, t'es pas marrant !
Par contre c'étaient de vrais amours, câlins et affectueux avec tout le monde… sauf quand ils avaient une idée en tête et qu'on s'y opposait. Là, leur complicité, leur intelligence et leur filouterie s'exprimait à fond.
À mon habitude j'étais le premier levé. J'avais sorti des croissants du congel et j'en avais fait cuire deux fournées. J'étais en train de me refaire un café, quand les jumeaux arrivèrent et ils étaient surexcités.
– On se calme les crapauds ! Qu'est-ce qu’il se passe pour que vous soyez aussi énervés ?
– Bin, on va être en retard.
– Ah bon ! Mais en retard pour quoi ?
– Bin, pour aller faire du carrosse avec Holy et Papé Cyprien !
– Mais il n'est pas 7 heures.
– Oui mais il faut qu'on la brosse. Et puis il faut que tu ailles chercher Papé.
– Ok, ok. Vous commencez déjà par prendre votre petit-déjeuner tranquillement et on verra après. Tenez vos bibous, vous voulez quoi après ?
Ce matin-là, ce fut de la charcuterie et du pain… avec des fraises. Ils remontèrent en courant s'habiller et me pressèrent pour que j'en fasse autant.
Je les vis piquer une pomme et du sucre pour Holly mais je fermais les yeux. Et on alla vite la voir.
Holly hennit en nous voyant et elle arriva vers nous en trottant. Les jumeaux entrèrent dans le parc en passant par-dessus le portail et coururent vers elle. Ils se firent des câlins. Puis Holly eut droit à ses douceurs avant de s'avancer vers moi pour se faire caresser.
On la brossa et elle était toute belle. Sa robe noire brillait. Il faut dire qu'on s'était donné de la peine. Je pris une longe que j'attachais à son licol et je la conduisis jusque devant la maison. L'avantage d'habiter un ancien relais de diligence ç'est qu'il y avait encore les anneaux dans les murs pour y attacher les chevaux.
– Vous la surveillez pendant que je vais chercher Papé ?
– On peut lui donner à manger ?
– Oui, mais que de l’herbe. Elle a déjà eu ses douceurs !
Je partis en voiture et l'aller/retour dut me prendre un quart d'heure mais quand on revint, Chip et Gus étaient debout sur le dos de Holly.
– Vous faites quoi encore comme bêtises les garçons.
– Mais rien, Papa, on fait comme au cirque et on a quitté nos chaussures, pour pas lui faire mal au dos.
– Mais comment vous avez réussi à monter ?
– J'ai aidé Chip à monter puis lui il m'a tiré pour que j'y arrive.
Je les aidais à descendre et pendant qu'ils remettaient leurs chaussures j'allais chercher les différentes pièces du harnachement au fur et à mesure que Cyprien me les réclamait. Il me montrait chaque fois comment bien les ajuster pour que ça ne la blesse pas.
Il ne restait plus qu'à l’atteler. Holly se montra très coopérative sauf quand Cyprien lui demanda de reculer en patois. Mais elle finit par s'y habituer ! On fixa la remorque aux harnais et on la fit sortit de la remise.
– Allez on grimpe.
Deux petits coups de rênes sur la croupe et Holly partit en marchant puis, d'elle-même, elle commença à trotter. Les garçons étaient fous de joie. On alla jusqu'au village et Gaston devait nous guetter, parce qu'il sortit de chez lui avant qu'on arrive.
– Je vous attendais. Je t'ai vu venir chercher Cyprien. Je me doutais bien que c'était pour ça. Mon fils et Louis sont arrivés. Ils déchargent des chevaux derrière mes truffiers.
– Tu viens avec nous, Gaston ?
– Bien sûr, je ne manquerai pour rien la tête que Louis va faire en voyant Holly. Bé laisse-moi la place devant. Ça sera plus facile pour moi d’y grimper.
Je changeai de place et Cyprien donna deux petits coups de rennes. Holly démarra. Mais au lieu de suivre tout bêtement la route il coupa à travers champ. On était ballotté dans tous les sens et les gamins étaient éclatés de rire. Il fit même galoper Holly un petit moment sur un terrain plat.
Notre arrivée fut remarquée et entendue, tellement tout le monde riait.
Louis avait des yeux tout ronds et la bouche ouverte. Il s'approcha de Holly et lui flatta l’encolure.
– Que tu es belle !
– Elle s'appelle Holly. Tu as vu comme elle va très vite quand elle court, Louis.
– Bonjour Holly ! Et oui, Gus, j'ai vu ça. Bé, elle sort d'où cette merveille ?
– C'est une longue histoire. Elle vient d'Angleterre et ou je l'adoptais, ou elle finissait à l’abattoir.
– Quoi ??? Mais c'est un crime, une si jolie bête.
– C'est ce que j'ai pensé aussi. Je viens te voir pour savoir si tu pourrais me rendre un service.
– Si c’est en mon pouvoir, c'est bien volontiers. Qu'est-ce-que je peux faire pour toi ?
– Je voulais savoir si tu pouvais me prêter un cheval ou autre chose pour lui tenir compagnie. Cyprien m'a dit que ça serait mieux pour pas qu'elle s’ennuie.
– Si tu veux dans l'après-midi je refais un voyage et je vais monter les mules. Tu sais celles qu'il y avait l'an dernier.
– Les copines des jumeaux.
– Oui, celles-là, en effet. Si tu veux je les pose chez toi. Je ne pense pas qu'il y aura des problèmes entre elles. C'est des bonnes bêtes gentilles et douces, bien que parfois un peu têtues.
– On dirait une description des jumeaux. Ils sont passés où ceux-là, d’ailleurs ?
– Ils sont allés voir les chevaux. Je les vois revenir en courant.
– Papa, Papa, vient vite voir ça !
– Qu'est-ce qu’il se passe ?
– Y'a un cheval qui a cinq pattes ?
– Mais qu'est-ce-que vous racontez encore. C'est impossible.
– Mais si, on te dit, on l'a vu. Viens vite voir.
On y alla et… on comprit et on éclata de rire.
– Non les garçons, ce n'est pas une patte sous son ventre, c'est son zizi.
– Mais il est si grand que ça ?
– Eh oui, chez les chevaux, il est très grand.
– Mais, maintenant, il l'a plus, là. Louis, il est passé où ?
– Il l'a rentré dans son ventre. Il l'avait sorti pour faire pipi et comme il a fini, il l'a replacé.
– Ah! C’est comme nous, alors.
– Oui, comme nous, tout à fait. Gus et Chip, vous allez revenir faire du cheval cette année ?
– C'est vrai Louis, tu veux bien ?
– Bien sûr, que je veux.
– Cool, nous on en a fait chez notre mamé Victoria mais on nous avait mis une selle et nous on aime mieux quand y'en a pas.
– On verra ça. Cette année je vais vous apprendre à sauter. Alors avec une selle c'est plus facile. Bé, je peux driver Holly ?
– Fais toi plaisir, Louis.
Il grimpa, pris les rênes et fit manœuvrer Holly, comme un chef. Puis il partit faire un tour. Nous on commença à rentrer à pied. Les jumeaux couraient devant et ils arrivèrent tout rouge chez les grands-parents où ils entrèrent boire un coup. Louis finit par nous rejoindre le regard brillant.
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Adeline changea de patte.
– Tu n'oublies pas ce que je t'ai dit Adeline !
– Mais non Papé, regarde je lui tape la jambe et je fais descendre ma main comme tu me l'a montré. C'est bien comme je fais ?
– Oui, c'est bien, tu peux continuer ma chérie.
– Gus, qu'est-ce-que tu es en train de faire ?
– Je lui fais des tresses. Tu trouves pas qu'elle est jolie comme ça ?
– Ah, Bé, tu arrives au bon moment. Regarde comment il faut faire.
On y passa une heure. Sa robe noire brillait. Et devinez quoi ? Elle alla se rouler dans la poussière avant d'aller se rouler dans la boue.
– Oh non ! Holly elle est toute sale, maintenant. Tant pis pour elle mais moi j'en ai marre. On la lavera demain. On pourra prendre le tuyau Papa.
– Je ne sais pas moi. Demandez plutôt à Papé c'est lui le spécialiste.
– Oui, vous pouvez, mais ne mettez que de l'eau pas de produit et pas trop longtemps non plus.
– Ok, on fera comme tu nous dis.
Papé, tu viendras nous faire faire du carrosse ?
– Samedi, si vous êtes gentils.
– On est toujours gentils, nous.
– Oui, sauf quand vous faites des bêtises !
C'est vrai que des bêtises, ils en faisaient pas trop, moins que Tim et moi quand on avait leur âge. Ce qui me faisait peur, chez eux, c'est qu'ils étaient horriblement casse-cou, rien ne leur faisait peur. Mais moi ça m'effrayait de les voir faire. Et quand je leur demandais de stopper, c'est très souvent que j'ai entendu :
– Mais Papa, pfffffffff, t'es pas marrant !
Par contre c'étaient de vrais amours, câlins et affectueux avec tout le monde… sauf quand ils avaient une idée en tête et qu'on s'y opposait. Là, leur complicité, leur intelligence et leur filouterie s'exprimait à fond.
À mon habitude j'étais le premier levé. J'avais sorti des croissants du congel et j'en avais fait cuire deux fournées. J'étais en train de me refaire un café, quand les jumeaux arrivèrent et ils étaient surexcités.
– On se calme les crapauds ! Qu'est-ce qu’il se passe pour que vous soyez aussi énervés ?
– Bin, on va être en retard.
– Ah bon ! Mais en retard pour quoi ?
– Bin, pour aller faire du carrosse avec Holy et Papé Cyprien !
– Mais il n'est pas 7 heures.
– Oui mais il faut qu'on la brosse. Et puis il faut que tu ailles chercher Papé.
– Ok, ok. Vous commencez déjà par prendre votre petit-déjeuner tranquillement et on verra après. Tenez vos bibous, vous voulez quoi après ?
Ce matin-là, ce fut de la charcuterie et du pain… avec des fraises. Ils remontèrent en courant s'habiller et me pressèrent pour que j'en fasse autant.
Je les vis piquer une pomme et du sucre pour Holly mais je fermais les yeux. Et on alla vite la voir.
Holly hennit en nous voyant et elle arriva vers nous en trottant. Les jumeaux entrèrent dans le parc en passant par-dessus le portail et coururent vers elle. Ils se firent des câlins. Puis Holly eut droit à ses douceurs avant de s'avancer vers moi pour se faire caresser.
On la brossa et elle était toute belle. Sa robe noire brillait. Il faut dire qu'on s'était donné de la peine. Je pris une longe que j'attachais à son licol et je la conduisis jusque devant la maison. L'avantage d'habiter un ancien relais de diligence ç'est qu'il y avait encore les anneaux dans les murs pour y attacher les chevaux.
– Vous la surveillez pendant que je vais chercher Papé ?
– On peut lui donner à manger ?
– Oui, mais que de l’herbe. Elle a déjà eu ses douceurs !
Je partis en voiture et l'aller/retour dut me prendre un quart d'heure mais quand on revint, Chip et Gus étaient debout sur le dos de Holly.
– Vous faites quoi encore comme bêtises les garçons.
– Mais rien, Papa, on fait comme au cirque et on a quitté nos chaussures, pour pas lui faire mal au dos.
– Mais comment vous avez réussi à monter ?
– J'ai aidé Chip à monter puis lui il m'a tiré pour que j'y arrive.
Je les aidais à descendre et pendant qu'ils remettaient leurs chaussures j'allais chercher les différentes pièces du harnachement au fur et à mesure que Cyprien me les réclamait. Il me montrait chaque fois comment bien les ajuster pour que ça ne la blesse pas.
Il ne restait plus qu'à l’atteler. Holly se montra très coopérative sauf quand Cyprien lui demanda de reculer en patois. Mais elle finit par s'y habituer ! On fixa la remorque aux harnais et on la fit sortit de la remise.
– Allez on grimpe.
Deux petits coups de rênes sur la croupe et Holly partit en marchant puis, d'elle-même, elle commença à trotter. Les garçons étaient fous de joie. On alla jusqu'au village et Gaston devait nous guetter, parce qu'il sortit de chez lui avant qu'on arrive.
– Je vous attendais. Je t'ai vu venir chercher Cyprien. Je me doutais bien que c'était pour ça. Mon fils et Louis sont arrivés. Ils déchargent des chevaux derrière mes truffiers.
– Tu viens avec nous, Gaston ?
– Bien sûr, je ne manquerai pour rien la tête que Louis va faire en voyant Holly. Bé laisse-moi la place devant. Ça sera plus facile pour moi d’y grimper.
Je changeai de place et Cyprien donna deux petits coups de rennes. Holly démarra. Mais au lieu de suivre tout bêtement la route il coupa à travers champ. On était ballotté dans tous les sens et les gamins étaient éclatés de rire. Il fit même galoper Holly un petit moment sur un terrain plat.
Notre arrivée fut remarquée et entendue, tellement tout le monde riait.
Louis avait des yeux tout ronds et la bouche ouverte. Il s'approcha de Holly et lui flatta l’encolure.
– Que tu es belle !
– Elle s'appelle Holly. Tu as vu comme elle va très vite quand elle court, Louis.
– Bonjour Holly ! Et oui, Gus, j'ai vu ça. Bé, elle sort d'où cette merveille ?
– C'est une longue histoire. Elle vient d'Angleterre et ou je l'adoptais, ou elle finissait à l’abattoir.
– Quoi ??? Mais c'est un crime, une si jolie bête.
– C'est ce que j'ai pensé aussi. Je viens te voir pour savoir si tu pourrais me rendre un service.
– Si c’est en mon pouvoir, c'est bien volontiers. Qu'est-ce-que je peux faire pour toi ?
– Je voulais savoir si tu pouvais me prêter un cheval ou autre chose pour lui tenir compagnie. Cyprien m'a dit que ça serait mieux pour pas qu'elle s’ennuie.
– Si tu veux dans l'après-midi je refais un voyage et je vais monter les mules. Tu sais celles qu'il y avait l'an dernier.
– Les copines des jumeaux.
– Oui, celles-là, en effet. Si tu veux je les pose chez toi. Je ne pense pas qu'il y aura des problèmes entre elles. C'est des bonnes bêtes gentilles et douces, bien que parfois un peu têtues.
– On dirait une description des jumeaux. Ils sont passés où ceux-là, d’ailleurs ?
– Ils sont allés voir les chevaux. Je les vois revenir en courant.
– Papa, Papa, vient vite voir ça !
– Qu'est-ce qu’il se passe ?
– Y'a un cheval qui a cinq pattes ?
– Mais qu'est-ce-que vous racontez encore. C'est impossible.
– Mais si, on te dit, on l'a vu. Viens vite voir.
On y alla et… on comprit et on éclata de rire.
– Non les garçons, ce n'est pas une patte sous son ventre, c'est son zizi.
– Mais il est si grand que ça ?
– Eh oui, chez les chevaux, il est très grand.
– Mais, maintenant, il l'a plus, là. Louis, il est passé où ?
– Il l'a rentré dans son ventre. Il l'avait sorti pour faire pipi et comme il a fini, il l'a replacé.
– Ah! C’est comme nous, alors.
– Oui, comme nous, tout à fait. Gus et Chip, vous allez revenir faire du cheval cette année ?
– C'est vrai Louis, tu veux bien ?
– Bien sûr, que je veux.
– Cool, nous on en a fait chez notre mamé Victoria mais on nous avait mis une selle et nous on aime mieux quand y'en a pas.
– On verra ça. Cette année je vais vous apprendre à sauter. Alors avec une selle c'est plus facile. Bé, je peux driver Holly ?
– Fais toi plaisir, Louis.
Il grimpa, pris les rênes et fit manœuvrer Holly, comme un chef. Puis il partit faire un tour. Nous on commença à rentrer à pied. Les jumeaux couraient devant et ils arrivèrent tout rouge chez les grands-parents où ils entrèrent boire un coup. Louis finit par nous rejoindre le regard brillant.
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