10 - Contre le Destin
Franck
An 2280, dans l'intermonde.
Je me retrouve dans l'intermonde avant d'avoir eu le temps de dire quoi que ce soit.
- Non... non, non, non et non ! Je refuse qu'on m'impose une destinée ! Les Dragons n'ont pas de destin, les Drakkhs non plus, nous ne subissons pas notre existence, nous la forgeons !
Je réfléchis un moment à ce que je peux faire, et une idée désespérée me vient. Je plonge vers Outremonde et invoque un esprit messager. J'attends avec impatience, anxieux que l'Ombre puisse arriver avant que j'aie pu faire quelque chose, mais le brasillement de téléportation qui me fait me retourner marque l'arrivée de celui que j'attendais.
- Drazak'aar'den.
- Je suis vraiment surpris que tu m'aies appelé...
- Je sais que tu veux l'épée de lumière. Et tu n'es pas le seul. Une Ombre s'est échappée du septième monde, et elle cherche à ouvrir le tombeau qui...
- Alors, tu sais. Enfin.
- Je comprends que tu ne pouvais pas me contacter directement. Je ne t'aurais jamais fait confiance. Mais maintenant, c'est tout le multivers qui est menacé. Quel est ton plan ?
- Oh, il est très simple. Tu pourrais même l'accomplir toi-même, mais tu es poursuivi, n'est-ce pas ? Tu dois me la remette, pour que je la donne aux Eldars. Ils sauront en prendre soin. Pendant ce temps, tu fuiras le plus longtemps possible. Ne perdons pas de temps !
Je le regarde un moment.
- Tu ne serais pas considéré comme le meilleur agent des Drakkhs Gris si tu n'avais pas le sens des réalités. Tu es conscient des enjeux, de la menace qui pèse sur tout ce qui existe.
J'active un repli dimensionnel qui masque la lame, et la remet à celui qui aurait dû être mon pire ennemi. Sauf que j'en ai trouvé un bien plus terrible...
- Ne perds pas de temps. Je vais aller le plus loin possible dans la direction opposée.
Nous nous envolons et quittons Outremonde, partant chacun de notre côté.
Arrivant sur Terre, j'utilise la détection magique pour repérer tous les dragons, et me téléporte de l'un à l'autre pour les prévenir du danger qui menace la planète. Je ne pourrai pas sauver l'humanité. Les Forces Spéciales vont faire ce qu'elles peuvent avec leurs vaisseaux, s'ils prennent mon avertissement au sérieux, mais ce sera une goutte d'eau dans l'océan. Tout ce que je peux faire, c'est créer les conditions futures nécessaires pour que Christian puisse être aidé au maximum au 28ème siècle. Il est au seul endroit où je ne peux l'aider directement, mais je ferai le maximum.
Je me dépêche, ne devant pas rester au même endroit trop longtemps. Les Ombres dépendent de certaines configurations dimensionnelles pour se déplacer de monde en monde, ce qui me donne l'avantage de la mobilité.
Je plonge dans l'intermonde, filant au hasard dans l'infini du multivers. Je dois avoir de la chance, maintenant. Il me faut trouver un Grand Dragon. De préférence, pas celui à qui j'ai barboté le Sceau d'Ishar...
°Franck!°
Je ne réponds pas à l'étrange appel qui me parviens. La dernière fois, ça avait mal tourné. C'est peut-être une coïncidence, mais je crois qu'en répondant la dernière fois, j'ai mis l'Ombre sur ma piste. Pas question de faire deux fois la même erreur.
°Franck...°
La voix se tait, et je sonde les mondes les uns après les autres, invoquant des esprits, fuyant toujours plus loin, me sachant poursuivi par un adversaire qui ne reculera devant rien pour me retrouver. Plus longtemps je tiendrai, plus la Terre aura du temps pour évacuer du monde.
Un esprit finit par me revenir avec une bonne nouvelle. Il est rapidement suivi par le Dragon lui-même, et je retiens mon souffle. Ce n'est pas celui qui me voue une haine éternelle, heureusement.
- J'espère que tu as une très bonne raison pour me chercher, jeune Drakkh.
- Une excellente raison. Une Ombre s'est échappée de sa prison, et elle cherche à libérer ses frères.
- Nous savions que cela arriverait un jour. Je vais lancer le Grand Appel.
Le Témoin Éternel
Je ne pouvais m'empêcher de sourire en voyant les avenirs les plus probables s'effondrer sous mes yeux.
- Ces Dragons ! Il suffit de leur parler de destin pour qu'ils se donnent à deux cent pour cent ! Ils sont vraiment trop prévisibles. Bon... je travaille depuis des siècles à orienter l'Histoire dans le sens que je voulais. Aujourd'hui, c'est le grand jour... si je me suis trompé d'un seul petit détail...
La Grande Tapisserie hésita un moment, me rendant totalement aveugle à l'avenir, puis, le poids des libres choix de chaque conscience du multivers la fit repartir. Un nœud important de l'Histoire venait de se dérouler d'une façon totalement contraire à ce qui était prévu, mais le tissage devait se poursuivre quand même.
- Eh. Qui peut se vanter d'être à même de déchirer le présent ?
Les lignes de probabilité commencent à filer devant mes yeux. Je suis les principales du regard, et fais la moue.
- Ces mortels... quand cesseront-ils de faire les mauvais choix ! Enfin, le plus gros du travail est fait.
Je déchire la trame de la réalité et crée un pont temporaire me reliant à la Terre, que je franchis d'un pas.
Dans un vaisseau qui se prépare à partir pour le septième monde, un jeune lieutenant qui ignore encore qu'il sera un jour général se fige en me voyant apparaître de nulle part.
- Vous considérerez la consigne « Serpent Noir » comme la mission la plus importante de toute votre existence. Oubliez que vous m'avez vu.
J'ouvre la mallette scellée contenant les ordres qu'il transporte, et ajoute un paragraphe au message de Franck avant de rendre le tout au lieutenant.
L'ordre hypnotique faisant son effet, je repars vers la Terre. Les branches de l'Histoire que je viens d'écarter sont remplacées par d'autres, beaucoup plus satisfaisantes.
- Tout ça pour envoyer un message vers un futur potentiel qui ne doit pas se réaliser... mais je n'ai absolument pas le choix, dis-je en revenant sur Terre. Le dernier acte est sur le point de se mettre en place. L'Ombre est partie aux trousses de Franck, et elle est si obstinée à le poursuivre qu'elle ne détruira pas la Terre. Le problème... c'est que ce présent ne se connectera jamais au futur de Christian si elle est toujours là. Tout est en place... sauf la Terre.
Je concentre toute mon énergie, toute ma maîtrise, dans l'acte le plus difficile que j'aie jamais eu à faire. Je ne veux pas faire ça. Mais j'ai examiné toutes les possibilités. Il ne m'était pas possible d'agir par moi-même pour empêcher la libération de l'Ombre. Je suis un prisonnier en sursis, un condamné du Temps, pour un crime qu'il m'est interdit de réitérer. Mais, si je n'ai pas pu déchirer le passé, maintenant que j'ai rattrapé le présent, je peux enfin agir.
- Christian, tout repose entre tes mains ! Puisses-tu changer le passé et sauver la Terre !
Je libère toute mon énergie vers le cœur de la planète. Mes geôliers ne me pardonnent pas ce cataclysme. Je perds mon immortalité et ma vie dans la seconde qui suit, dans l'explosion de la Terre.
Christian
An 2731, Seconde Chance
- Alors, la Terre a été anéantie. Comme ça, sans qu'on sache jamais ce qui a pu causer un tel cataclysme.
- Les Dragons sont venus, et ont apporté leur aide aux colonies, lit Aram. Ils ont expliqué qu'ils ne pouvaient pas venir sur le septième monde, et que les hommes, en retour de l'aide qu'ils recevaient, devaient aider ce monde en retour.
- Ils l'ont appelé Seconde Chance, dit Laura. Ce monde.
- Alors que c'est une véritable poudrière... mais, au fait, quel rapport avec l'archéologie ?
Les pages filent d'elles-mêmes sur mes genoux, avant de s'arrêter sur un article. Un vaste ensemble de ruines avait été découvert, encerclant un grand monument gravé de nombreuses fresques. Elles annonçaient la destruction de mondes entiers, un cataclysme se répandant dans tout le multivers. Tous les efforts pour ouvrir le bâtiment avaient été vains. Une énergie colossale en émanait et le maintenait inaltéré. Plusieurs articles avaient fait le lien entre le destin de la Terre et l'annonce prophétique des fresques, et craignaient que le cataclysme annoncé avait commencé. Mais depuis, plus rien.
- Et si la force destructrice attendait son heure, tout simplement ? Cette histoire de grande conjonction, qui va mettre tous les mondes à portée de celui-ci...
- Oh-oh, ça s'annonce mal, si tu as raison ! Le pire, c'est que nous n'avons rien, aucun indice sur ce qui peut avoir causé ça.
- Il y a les fresques.
- C'est vrai ! Elles doivent avoir été filmées...
- Je pense qu'on devrait aller voir sur place, dit Laura. Nous avons tous des talents particuliers qui vont, je pense, bien au-delà de la technologie dont ils disposent.
- C'est vrai. Demande à notre ami comment on peut s'y rendre.
- Nous pouvons prendre une navette libre pour y aller. Voyons où c'est... Trois heures de vol et on y sera.
- Parfait. Tu nous rendras bien ce service ?
- Bien sûr !
Aram regarde Aurélien un petit moment durant lequel ses yeux brillent d'une lueur verte.
- Le contrôle sera bien plus durable, dit-il. J'ai remarqué que tu devais le renouveler souvent, Laura.
- C'est vrai, merci.
C'est bien pratique, l'hypnose. Sauf quand on en est victime, bien sûr.
Nous quittons l'appartement après avoir pris quelques affaires. Nous nous rendons à un terminal où Aurélien nous demande d'attendre - le scanner à l'entrée remarquerait notre absence d'ID. Il revient avec une navette volante dans laquelle nous embarquons. Le véhicule est confortable et bien aménagé. Je suis épaté de voir une société dans laquelle un tel véhicule puisse être en libre-service. Tout n'est pas à jeter dans cet avenir, semble-t-il.
Je suis conscient que d'après ce que m'ont expliqué Franck et Morgane, le monde dans lequel nous sommes ne devrait pas exister. La Tapisserie n'a pas encore atteint ce point, la réalité n'est pas tissée. Je regrette de ne pas les avoir questionné sur la nature de l'avenir.
Autant en avoir le cœur net. Je me concentre sur le moment précédant mon départ et déploie mon pouvoir. La lueur bleue m'emporte un bref instant avant qu'une force irrésistible me fasse rebondir vers le moment que je venais de quitter.
Quoi ? Que s'est-il passé ?
J'essaie de nouveau mais rien à faire : je ne peux pas quitter ce moment temporel. C'est comme si, dès le moment où nous sommes apparus, nous avons été coupés du présent.
J'aurais vraiment dû les interroger sur la nature de l'avenir !
Je rouvre les yeux et regarde le paysage défiler. Bon, si je ne peux plus repartir en arrière, je vais devoir m'habituer à cette époque... et tenter d'éviter qu'un cataclysme se produise à une échelle sans précédent. J'interroge Aurélien sur sa vie et l'écoute nous apprendre les règles de cette société future. Certains détails sont fascinants, d'autres font froid dans le dos.
- Vous avez vaincu la maladie, vous dites ?
- Ils l'ont fait depuis longtemps en Outremonde, du moins pour les maladies classiques, nous n'avons fait que reprendre leurs techniques. Il reste des maladies magiques, mais nous sommes bien équipés pour les soigner. Et bon, sur Seconde Chance, le champ magique varie selon un cycle de cinq ans, et s'éteint pendant deux mois. Nous avons une batterie de traitements non-magiques pour nous protéger pendant cette période.
- Donc, le SDNA, c'est de l'histoire ancienne...
- Je ne sais même pas ce que c'est. Attendez... OK, je vois de quoi vous voulez parler. On n'en a plus parlé depuis le 24ème siècle.
- Tu peux te connecter directement sur la bibliothèque centrale ?
- Oui. C'est vraiment pratique. Oh, mes amis se demandent vraiment comment vous pouvez ne pas être au courant de tout ça. Et ils disent que le coup de la lumière verte qui est sortie de vos yeux, ils ont trouvé ça super fashion ! Ils veulent les mêmes !
Nous nous regardons, horrifiés. Je ne m'attendais pas à ce qu'il ait une interface neuronale le mettant en communication directe avec l'équivalent local d'Internet.
- Ils peuvent nous entendre ?
- Seulement si je vous regarde.
- Coupe toute communication avec eux, dit Laura en passant dans son dos. Dis-leur que tu leur prépares une surprise.
- C'est fait. Ils sont déçus.
- Ça ne les a pas surpris, tes amis, qu'on n'ait pas d'ID ?
- Bah, ils disent que vous êtes soit des Rétro, soit des Antis.
- Oh, on n'est pas les seuls alors.
- Non ! Mais bon, vous êtes mal vus par la société, vous savez.
- Oh, il en a toujours été ainsi. Le non-conformisme a toujours hérissé le poil des gens.
- Vous êtes des Antis, alors ?
- Euh... non, on serait plutôt des gens du passé.
- J'aime bien les Rétros, j'ai des amis qui en sont. Des gens qui refusent ce qu'est devenue notre société depuis l'implantation des ID et qui veulent une société plus libre, j'trouve ça cool.
- Mais t'as un ID.
Il baisse la tête.
- Les ID ne sont pas mauvais en soi, ils sont vraiment utiles ! On doit juste veiller à ce qu'ils ne soient pas mal utilisés, n'est-ce pas ?
- C'est vrai. Mais avoir des outils technologiques à même de surveiller et contrôler tout le monde, c'est laisser une bien dangereuse tentation entre les mains des dirigeants.
- Je peux leur dire que vous êtes des Rétros ? Ça les rassurera, vous savez.
- D'accord, dis-je en soupirant.
Il ne manquait plus que ça. Je m'étais étonné qu'il n'y ait pas de caméras dans les rues. Quel besoin ? Chaque personne est une caméra mobile !
Là, je suis vraiment horrifié. Ce n'est qu'une question de temps avant que les forces de sécurité ne s'intéressent sérieusement à nous. Le pire, c'est qu'on ne peut même pas désactiver l'ID d'Aurélien, je suis certain que la navette ferait immédiatement demi-tour.
Nous nous posons enfin près des imposantes ruines découvertes par les premiers explorateurs. Je constate que l'endroit a été aménagé, il semble y avoir un centre permanent de recherches qui étudie le mystérieux bâtiment central, et des équipes qui poursuivent les fouilles des ruines dans un large rayon.
Nous sortons, bien décidés à tout faire pour examiner le bâtiment avant que la sécurité ne veuille savoir qui nous sommes vraiment.
Un homme s'approche de nous en nous voyant approcher de l'enceinte.
- Bonjour et bienvenue dans la Cité des Anciens ! Plusieurs circuits de visite sont disponibles...
- Nous voulons seulement voir le bâtiment central, dit Laura d'une voix à faire se damner un saint.
- Ah, euh, oui, bien sûr, bien sûr, venez par ici, s'il vous plaît.
Nous passons la barrière et montons sur une plate-forme qui nous emmène à travers l'avenue principale des ruines. Je les examine avec attention, mais ne trouve rien de particulier en dehors de leur style étrange. Plus près du centre, elles sont mieux conservées, et les bâtiments sont par endroits encore couvertes d'un carrelage violet. Mais c'est le bâtiment principal qui attire nos regards. Il est véritablement imposant, octogonal et violet, et domine la cité. La base est presque verticale, et s'incline à une centaine de mètres pour former un toit encore soixante mètres plus haut, nous explique notre guide.
- Nous avons fait une découverte majeure, aujourd'hui, annonce-t-il fièrement.
- Ah oui ? Fais-je, intéressé.
- Il faut bien comprendre que nous sommes non seulement sur un autre monde, mais dans une autre dimension que notre défunte planète d'origine. Il nous a fallu redécouvrir pas mal de choses concernant la physique et...
- Allez à l'essentiel, dit Laura.
- Très bien. Nous avons réussi à dater les ruines. Elles ont au moins sept milliards d'années !
- Vous en êtes certain ?
- Absolument ! Nous avons tout revérifié plusieurs fois.
Je note l'information dans un coin de ma mémoire. Peut-être aurai-je à remonter jusque-là pour empêcher ce qui s'est produit. Puis, je me souviens que le voyage vers le passé m'est impossible... pour le moment. Je vais avoir tout le temps du monde pour développer mes pouvoirs, si j'échappe aux forces de sécurité. Je devrai peut-être rejoindre les Rétro...
Je reviens au moment présent alors que nous approchons de la paroi. Je commence à voir les fresques gravées dessus. Il y a un entremêlement de dessins de toutes tailles, et j'ai d'abord du mal à tirer le moindre sens du dessins. Puis, peu à peu, sa signification se fait jour tandis que ma vue s'accoutume à sa structure. C'est un travail véritablement remarquable. Ce qui n'est pas étonnant, si ce sont bien les Eldars qui l'ont bâti. Mais à quelle fin ?
Le guide reprend :
- Nous avons pu comprendre que les ruines qui entourent ce monument faisaient partie d'un vaste système défensif. Et étrangement, il n'était pas tourné vers l'extérieur, mais vers l'intérieur.
- C'est une prison...
- Ce qui expliquerait le champ d'énergie qui protège encore le bâtiment. Mais au bout de tant de temps, il a perdu toute raison d'être. Rien n'aurait pu survivre aussi longtemps.
- N'en soyez pas si sûr...
L'homme rit, et alors que la plate-forme s'approche de la paroi jusqu'à la frôler, nous tendons nos mains vers elle pour la toucher.
Je sens mon pouvoir primordial rugir au contact du froid champ d'énergie qui recouvre le mur comme un vernis. Une onde lumineuse parcourt brièvement la paroi avant de disparaître. Le champ de force a absorbé toute mon énergie ! Pris de vertiges, je m'effondre, rattrapé par Aram, avant de perdre conscience.
Je me réveille dans une sorte de clinique. Plusieurs hommes sont là, en uniforme. Pas bon signe, ça.
- Monsieur, dit le plus âgé, je vous demande vos noms et matricule.
- Christian Dessan, Matricule 57866544565.
- Christian-57866544565, confirmé. Lorsqu'à l'infirmerie du camp, ils ont scanné votre ADN, ça a sonné l'alarme chez nous, dans une base en sommeil depuis des siècles. Une base appelée Serpent Noir. Cela vous dit quelque chose ?
J'ai vite réfléchi pendant qu'il me parlait. Il n'y a qu'une conclusion logique.
- Oui, c'est un message pour moi.
- Comment est-ce possible ?
J'hésite, puis décide que la vérité risque d'être très dangereuse. Je ne crois pas qu'ils apprécient l'idée que je doive anéantir leur existence pour sauver le passé.
- C'est une longue histoire. En résumé... je suis immortel. C'est moi qui me suis envoyé ce message. Il est temps de l'ouvrir.
Franck
An 2280, dans l'intermonde.
Je me retrouve dans l'intermonde avant d'avoir eu le temps de dire quoi que ce soit.
- Non... non, non, non et non ! Je refuse qu'on m'impose une destinée ! Les Dragons n'ont pas de destin, les Drakkhs non plus, nous ne subissons pas notre existence, nous la forgeons !
Je réfléchis un moment à ce que je peux faire, et une idée désespérée me vient. Je plonge vers Outremonde et invoque un esprit messager. J'attends avec impatience, anxieux que l'Ombre puisse arriver avant que j'aie pu faire quelque chose, mais le brasillement de téléportation qui me fait me retourner marque l'arrivée de celui que j'attendais.
- Drazak'aar'den.
- Je suis vraiment surpris que tu m'aies appelé...
- Je sais que tu veux l'épée de lumière. Et tu n'es pas le seul. Une Ombre s'est échappée du septième monde, et elle cherche à ouvrir le tombeau qui...
- Alors, tu sais. Enfin.
- Je comprends que tu ne pouvais pas me contacter directement. Je ne t'aurais jamais fait confiance. Mais maintenant, c'est tout le multivers qui est menacé. Quel est ton plan ?
- Oh, il est très simple. Tu pourrais même l'accomplir toi-même, mais tu es poursuivi, n'est-ce pas ? Tu dois me la remette, pour que je la donne aux Eldars. Ils sauront en prendre soin. Pendant ce temps, tu fuiras le plus longtemps possible. Ne perdons pas de temps !
Je le regarde un moment.
- Tu ne serais pas considéré comme le meilleur agent des Drakkhs Gris si tu n'avais pas le sens des réalités. Tu es conscient des enjeux, de la menace qui pèse sur tout ce qui existe.
J'active un repli dimensionnel qui masque la lame, et la remet à celui qui aurait dû être mon pire ennemi. Sauf que j'en ai trouvé un bien plus terrible...
- Ne perds pas de temps. Je vais aller le plus loin possible dans la direction opposée.
Nous nous envolons et quittons Outremonde, partant chacun de notre côté.
Arrivant sur Terre, j'utilise la détection magique pour repérer tous les dragons, et me téléporte de l'un à l'autre pour les prévenir du danger qui menace la planète. Je ne pourrai pas sauver l'humanité. Les Forces Spéciales vont faire ce qu'elles peuvent avec leurs vaisseaux, s'ils prennent mon avertissement au sérieux, mais ce sera une goutte d'eau dans l'océan. Tout ce que je peux faire, c'est créer les conditions futures nécessaires pour que Christian puisse être aidé au maximum au 28ème siècle. Il est au seul endroit où je ne peux l'aider directement, mais je ferai le maximum.
Je me dépêche, ne devant pas rester au même endroit trop longtemps. Les Ombres dépendent de certaines configurations dimensionnelles pour se déplacer de monde en monde, ce qui me donne l'avantage de la mobilité.
Je plonge dans l'intermonde, filant au hasard dans l'infini du multivers. Je dois avoir de la chance, maintenant. Il me faut trouver un Grand Dragon. De préférence, pas celui à qui j'ai barboté le Sceau d'Ishar...
°Franck!°
Je ne réponds pas à l'étrange appel qui me parviens. La dernière fois, ça avait mal tourné. C'est peut-être une coïncidence, mais je crois qu'en répondant la dernière fois, j'ai mis l'Ombre sur ma piste. Pas question de faire deux fois la même erreur.
°Franck...°
La voix se tait, et je sonde les mondes les uns après les autres, invoquant des esprits, fuyant toujours plus loin, me sachant poursuivi par un adversaire qui ne reculera devant rien pour me retrouver. Plus longtemps je tiendrai, plus la Terre aura du temps pour évacuer du monde.
Un esprit finit par me revenir avec une bonne nouvelle. Il est rapidement suivi par le Dragon lui-même, et je retiens mon souffle. Ce n'est pas celui qui me voue une haine éternelle, heureusement.
- J'espère que tu as une très bonne raison pour me chercher, jeune Drakkh.
- Une excellente raison. Une Ombre s'est échappée de sa prison, et elle cherche à libérer ses frères.
- Nous savions que cela arriverait un jour. Je vais lancer le Grand Appel.
Le Témoin Éternel
Je ne pouvais m'empêcher de sourire en voyant les avenirs les plus probables s'effondrer sous mes yeux.
- Ces Dragons ! Il suffit de leur parler de destin pour qu'ils se donnent à deux cent pour cent ! Ils sont vraiment trop prévisibles. Bon... je travaille depuis des siècles à orienter l'Histoire dans le sens que je voulais. Aujourd'hui, c'est le grand jour... si je me suis trompé d'un seul petit détail...
La Grande Tapisserie hésita un moment, me rendant totalement aveugle à l'avenir, puis, le poids des libres choix de chaque conscience du multivers la fit repartir. Un nœud important de l'Histoire venait de se dérouler d'une façon totalement contraire à ce qui était prévu, mais le tissage devait se poursuivre quand même.
- Eh. Qui peut se vanter d'être à même de déchirer le présent ?
Les lignes de probabilité commencent à filer devant mes yeux. Je suis les principales du regard, et fais la moue.
- Ces mortels... quand cesseront-ils de faire les mauvais choix ! Enfin, le plus gros du travail est fait.
Je déchire la trame de la réalité et crée un pont temporaire me reliant à la Terre, que je franchis d'un pas.
Dans un vaisseau qui se prépare à partir pour le septième monde, un jeune lieutenant qui ignore encore qu'il sera un jour général se fige en me voyant apparaître de nulle part.
- Vous considérerez la consigne « Serpent Noir » comme la mission la plus importante de toute votre existence. Oubliez que vous m'avez vu.
J'ouvre la mallette scellée contenant les ordres qu'il transporte, et ajoute un paragraphe au message de Franck avant de rendre le tout au lieutenant.
L'ordre hypnotique faisant son effet, je repars vers la Terre. Les branches de l'Histoire que je viens d'écarter sont remplacées par d'autres, beaucoup plus satisfaisantes.
- Tout ça pour envoyer un message vers un futur potentiel qui ne doit pas se réaliser... mais je n'ai absolument pas le choix, dis-je en revenant sur Terre. Le dernier acte est sur le point de se mettre en place. L'Ombre est partie aux trousses de Franck, et elle est si obstinée à le poursuivre qu'elle ne détruira pas la Terre. Le problème... c'est que ce présent ne se connectera jamais au futur de Christian si elle est toujours là. Tout est en place... sauf la Terre.
Je concentre toute mon énergie, toute ma maîtrise, dans l'acte le plus difficile que j'aie jamais eu à faire. Je ne veux pas faire ça. Mais j'ai examiné toutes les possibilités. Il ne m'était pas possible d'agir par moi-même pour empêcher la libération de l'Ombre. Je suis un prisonnier en sursis, un condamné du Temps, pour un crime qu'il m'est interdit de réitérer. Mais, si je n'ai pas pu déchirer le passé, maintenant que j'ai rattrapé le présent, je peux enfin agir.
- Christian, tout repose entre tes mains ! Puisses-tu changer le passé et sauver la Terre !
Je libère toute mon énergie vers le cœur de la planète. Mes geôliers ne me pardonnent pas ce cataclysme. Je perds mon immortalité et ma vie dans la seconde qui suit, dans l'explosion de la Terre.
Christian
An 2731, Seconde Chance
- Alors, la Terre a été anéantie. Comme ça, sans qu'on sache jamais ce qui a pu causer un tel cataclysme.
- Les Dragons sont venus, et ont apporté leur aide aux colonies, lit Aram. Ils ont expliqué qu'ils ne pouvaient pas venir sur le septième monde, et que les hommes, en retour de l'aide qu'ils recevaient, devaient aider ce monde en retour.
- Ils l'ont appelé Seconde Chance, dit Laura. Ce monde.
- Alors que c'est une véritable poudrière... mais, au fait, quel rapport avec l'archéologie ?
Les pages filent d'elles-mêmes sur mes genoux, avant de s'arrêter sur un article. Un vaste ensemble de ruines avait été découvert, encerclant un grand monument gravé de nombreuses fresques. Elles annonçaient la destruction de mondes entiers, un cataclysme se répandant dans tout le multivers. Tous les efforts pour ouvrir le bâtiment avaient été vains. Une énergie colossale en émanait et le maintenait inaltéré. Plusieurs articles avaient fait le lien entre le destin de la Terre et l'annonce prophétique des fresques, et craignaient que le cataclysme annoncé avait commencé. Mais depuis, plus rien.
- Et si la force destructrice attendait son heure, tout simplement ? Cette histoire de grande conjonction, qui va mettre tous les mondes à portée de celui-ci...
- Oh-oh, ça s'annonce mal, si tu as raison ! Le pire, c'est que nous n'avons rien, aucun indice sur ce qui peut avoir causé ça.
- Il y a les fresques.
- C'est vrai ! Elles doivent avoir été filmées...
- Je pense qu'on devrait aller voir sur place, dit Laura. Nous avons tous des talents particuliers qui vont, je pense, bien au-delà de la technologie dont ils disposent.
- C'est vrai. Demande à notre ami comment on peut s'y rendre.
- Nous pouvons prendre une navette libre pour y aller. Voyons où c'est... Trois heures de vol et on y sera.
- Parfait. Tu nous rendras bien ce service ?
- Bien sûr !
Aram regarde Aurélien un petit moment durant lequel ses yeux brillent d'une lueur verte.
- Le contrôle sera bien plus durable, dit-il. J'ai remarqué que tu devais le renouveler souvent, Laura.
- C'est vrai, merci.
C'est bien pratique, l'hypnose. Sauf quand on en est victime, bien sûr.
Nous quittons l'appartement après avoir pris quelques affaires. Nous nous rendons à un terminal où Aurélien nous demande d'attendre - le scanner à l'entrée remarquerait notre absence d'ID. Il revient avec une navette volante dans laquelle nous embarquons. Le véhicule est confortable et bien aménagé. Je suis épaté de voir une société dans laquelle un tel véhicule puisse être en libre-service. Tout n'est pas à jeter dans cet avenir, semble-t-il.
Je suis conscient que d'après ce que m'ont expliqué Franck et Morgane, le monde dans lequel nous sommes ne devrait pas exister. La Tapisserie n'a pas encore atteint ce point, la réalité n'est pas tissée. Je regrette de ne pas les avoir questionné sur la nature de l'avenir.
Autant en avoir le cœur net. Je me concentre sur le moment précédant mon départ et déploie mon pouvoir. La lueur bleue m'emporte un bref instant avant qu'une force irrésistible me fasse rebondir vers le moment que je venais de quitter.
Quoi ? Que s'est-il passé ?
J'essaie de nouveau mais rien à faire : je ne peux pas quitter ce moment temporel. C'est comme si, dès le moment où nous sommes apparus, nous avons été coupés du présent.
J'aurais vraiment dû les interroger sur la nature de l'avenir !
Je rouvre les yeux et regarde le paysage défiler. Bon, si je ne peux plus repartir en arrière, je vais devoir m'habituer à cette époque... et tenter d'éviter qu'un cataclysme se produise à une échelle sans précédent. J'interroge Aurélien sur sa vie et l'écoute nous apprendre les règles de cette société future. Certains détails sont fascinants, d'autres font froid dans le dos.
- Vous avez vaincu la maladie, vous dites ?
- Ils l'ont fait depuis longtemps en Outremonde, du moins pour les maladies classiques, nous n'avons fait que reprendre leurs techniques. Il reste des maladies magiques, mais nous sommes bien équipés pour les soigner. Et bon, sur Seconde Chance, le champ magique varie selon un cycle de cinq ans, et s'éteint pendant deux mois. Nous avons une batterie de traitements non-magiques pour nous protéger pendant cette période.
- Donc, le SDNA, c'est de l'histoire ancienne...
- Je ne sais même pas ce que c'est. Attendez... OK, je vois de quoi vous voulez parler. On n'en a plus parlé depuis le 24ème siècle.
- Tu peux te connecter directement sur la bibliothèque centrale ?
- Oui. C'est vraiment pratique. Oh, mes amis se demandent vraiment comment vous pouvez ne pas être au courant de tout ça. Et ils disent que le coup de la lumière verte qui est sortie de vos yeux, ils ont trouvé ça super fashion ! Ils veulent les mêmes !
Nous nous regardons, horrifiés. Je ne m'attendais pas à ce qu'il ait une interface neuronale le mettant en communication directe avec l'équivalent local d'Internet.
- Ils peuvent nous entendre ?
- Seulement si je vous regarde.
- Coupe toute communication avec eux, dit Laura en passant dans son dos. Dis-leur que tu leur prépares une surprise.
- C'est fait. Ils sont déçus.
- Ça ne les a pas surpris, tes amis, qu'on n'ait pas d'ID ?
- Bah, ils disent que vous êtes soit des Rétro, soit des Antis.
- Oh, on n'est pas les seuls alors.
- Non ! Mais bon, vous êtes mal vus par la société, vous savez.
- Oh, il en a toujours été ainsi. Le non-conformisme a toujours hérissé le poil des gens.
- Vous êtes des Antis, alors ?
- Euh... non, on serait plutôt des gens du passé.
- J'aime bien les Rétros, j'ai des amis qui en sont. Des gens qui refusent ce qu'est devenue notre société depuis l'implantation des ID et qui veulent une société plus libre, j'trouve ça cool.
- Mais t'as un ID.
Il baisse la tête.
- Les ID ne sont pas mauvais en soi, ils sont vraiment utiles ! On doit juste veiller à ce qu'ils ne soient pas mal utilisés, n'est-ce pas ?
- C'est vrai. Mais avoir des outils technologiques à même de surveiller et contrôler tout le monde, c'est laisser une bien dangereuse tentation entre les mains des dirigeants.
- Je peux leur dire que vous êtes des Rétros ? Ça les rassurera, vous savez.
- D'accord, dis-je en soupirant.
Il ne manquait plus que ça. Je m'étais étonné qu'il n'y ait pas de caméras dans les rues. Quel besoin ? Chaque personne est une caméra mobile !
Là, je suis vraiment horrifié. Ce n'est qu'une question de temps avant que les forces de sécurité ne s'intéressent sérieusement à nous. Le pire, c'est qu'on ne peut même pas désactiver l'ID d'Aurélien, je suis certain que la navette ferait immédiatement demi-tour.
Nous nous posons enfin près des imposantes ruines découvertes par les premiers explorateurs. Je constate que l'endroit a été aménagé, il semble y avoir un centre permanent de recherches qui étudie le mystérieux bâtiment central, et des équipes qui poursuivent les fouilles des ruines dans un large rayon.
Nous sortons, bien décidés à tout faire pour examiner le bâtiment avant que la sécurité ne veuille savoir qui nous sommes vraiment.
Un homme s'approche de nous en nous voyant approcher de l'enceinte.
- Bonjour et bienvenue dans la Cité des Anciens ! Plusieurs circuits de visite sont disponibles...
- Nous voulons seulement voir le bâtiment central, dit Laura d'une voix à faire se damner un saint.
- Ah, euh, oui, bien sûr, bien sûr, venez par ici, s'il vous plaît.
Nous passons la barrière et montons sur une plate-forme qui nous emmène à travers l'avenue principale des ruines. Je les examine avec attention, mais ne trouve rien de particulier en dehors de leur style étrange. Plus près du centre, elles sont mieux conservées, et les bâtiments sont par endroits encore couvertes d'un carrelage violet. Mais c'est le bâtiment principal qui attire nos regards. Il est véritablement imposant, octogonal et violet, et domine la cité. La base est presque verticale, et s'incline à une centaine de mètres pour former un toit encore soixante mètres plus haut, nous explique notre guide.
- Nous avons fait une découverte majeure, aujourd'hui, annonce-t-il fièrement.
- Ah oui ? Fais-je, intéressé.
- Il faut bien comprendre que nous sommes non seulement sur un autre monde, mais dans une autre dimension que notre défunte planète d'origine. Il nous a fallu redécouvrir pas mal de choses concernant la physique et...
- Allez à l'essentiel, dit Laura.
- Très bien. Nous avons réussi à dater les ruines. Elles ont au moins sept milliards d'années !
- Vous en êtes certain ?
- Absolument ! Nous avons tout revérifié plusieurs fois.
Je note l'information dans un coin de ma mémoire. Peut-être aurai-je à remonter jusque-là pour empêcher ce qui s'est produit. Puis, je me souviens que le voyage vers le passé m'est impossible... pour le moment. Je vais avoir tout le temps du monde pour développer mes pouvoirs, si j'échappe aux forces de sécurité. Je devrai peut-être rejoindre les Rétro...
Je reviens au moment présent alors que nous approchons de la paroi. Je commence à voir les fresques gravées dessus. Il y a un entremêlement de dessins de toutes tailles, et j'ai d'abord du mal à tirer le moindre sens du dessins. Puis, peu à peu, sa signification se fait jour tandis que ma vue s'accoutume à sa structure. C'est un travail véritablement remarquable. Ce qui n'est pas étonnant, si ce sont bien les Eldars qui l'ont bâti. Mais à quelle fin ?
Le guide reprend :
- Nous avons pu comprendre que les ruines qui entourent ce monument faisaient partie d'un vaste système défensif. Et étrangement, il n'était pas tourné vers l'extérieur, mais vers l'intérieur.
- C'est une prison...
- Ce qui expliquerait le champ d'énergie qui protège encore le bâtiment. Mais au bout de tant de temps, il a perdu toute raison d'être. Rien n'aurait pu survivre aussi longtemps.
- N'en soyez pas si sûr...
L'homme rit, et alors que la plate-forme s'approche de la paroi jusqu'à la frôler, nous tendons nos mains vers elle pour la toucher.
Je sens mon pouvoir primordial rugir au contact du froid champ d'énergie qui recouvre le mur comme un vernis. Une onde lumineuse parcourt brièvement la paroi avant de disparaître. Le champ de force a absorbé toute mon énergie ! Pris de vertiges, je m'effondre, rattrapé par Aram, avant de perdre conscience.
Je me réveille dans une sorte de clinique. Plusieurs hommes sont là, en uniforme. Pas bon signe, ça.
- Monsieur, dit le plus âgé, je vous demande vos noms et matricule.
- Christian Dessan, Matricule 57866544565.
- Christian-57866544565, confirmé. Lorsqu'à l'infirmerie du camp, ils ont scanné votre ADN, ça a sonné l'alarme chez nous, dans une base en sommeil depuis des siècles. Une base appelée Serpent Noir. Cela vous dit quelque chose ?
J'ai vite réfléchi pendant qu'il me parlait. Il n'y a qu'une conclusion logique.
- Oui, c'est un message pour moi.
- Comment est-ce possible ?
J'hésite, puis décide que la vérité risque d'être très dangereuse. Je ne crois pas qu'ils apprécient l'idée que je doive anéantir leur existence pour sauver le passé.
- C'est une longue histoire. En résumé... je suis immortel. C'est moi qui me suis envoyé ce message. Il est temps de l'ouvrir.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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